Confidences d'Hôpital - Maxime Hermaisse - E-Book

Confidences d'Hôpital E-Book

Maxime Hermaisse

0,0

Beschreibung

Jade est une coquine. Julien, médecin-urgentiste à l'hôpital de Maux-sur-Médoc, apprécie particulièrement les coquines. Cependant, l'histoire prend une tournure inattendue avec l'arrivée de Jeanne, une infirmière de 134 ans. Son esprit taquin apporte une touche de piquant à ce roman riche en anecdotes, toutes réelles et vécues. Découvrez Confidences d'Hôpital à travers une centaine de situations vécues, entre moments cocasses et émouvants. Suivez Jade, Julien et Jeanne dans un récit qui explore les facettes les plus inattendues de la vie hospitalière. Plongez dans un univers où l'humour et l'humanité se mêlent au quotidien, offrant un regard unique sur le monde de la santé. « Confidences d'Hôpital » est bien plus qu'un simple recueil d'anecdotes hospitalières. C'est une plongée dans le coeur palpitant du monde soignant, où la vie, l'amour et l'humour s'entrelacent dans un ballet aussi surprenant que réconfortant. Visitez sans attendre les coulisses de l'hôpital et laissez-vous emporter par ce roman inoubliable qui saura vous faire rire, réfléchir et peut-être même vous émouvoir.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 155

Veröffentlichungsjahr: 2024

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Avertissement

Cher lecteur,

Excepté la fiction concernant Marie-Jeanne, vous vous apprêtez à plonger dans un monde de situations authentiques qui se sont véritablement déroulées dans le milieu hospitalier.

Afin de préserver l'intimité des personnes impliquées, j'ai pris la décision de modifier les prénoms et de déguiser les lieux pour toutes les histoires réelles incluses dans ce récit. Cette précaution vise à respecter la vie privée et la confidentialité des individus tout en permettant de partager ces expériences riches en émotions.

Prenez place pour ce voyage à travers les couloirs de l'hôpital, où la réalité dépasse parfois la fiction, et découvrez les récits fascinants qui vous attendent.

Et, au fil des pages de ce livre, vous trouverez des références à la consommation d'alcool. Nous tenons à rappeler qu'il est essentiel de consommer de l'alcool avec modération et de manière responsable. Les comportements excessifs ou irresponsables peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé et la sécurité.

Avec gratitude et respect.

Max

Table des matières

En route

Salut, je suis Julien

Ça a débuté comme ça

Les délires de Fabrice

L’arachnide

Ma soirée avec Fabrice

J’arrivais pas à pisser dans l’trou

Le pari fou

À la recherche de Marie-Jeanne

K.-O. technique

Pêle-mêle aux urgences

Le message

Et deux de moins !

La rencontre magique

Merci Colette

Mamie Louise

Le monde de l’au-delà

En voilà un qui a du flaire

Fumer tue

Marie-Jeanne joue avec la clim

Aussi lisse qu’un poulet

Il est né, le divin enfant

La petite pilule bleue

Mon ami Romain

Quiproquo

Sirop d’orgeat et cacahuètes

Viens vite, il veut tuer tout le monde

Jade la sensuelle

Un peu de douceur dans ce monde de brutes

La surprise

Massey Ferguson à la vie, à la mort

Approche psychanalytique

La Révélation choc

Oh zut, nous sommes déçus !

Faut m'enlever le stérilet

Décryptage

Et, pourquoi moi ?

Pierre Durand

Quand Jade s’y met

Marie-Jeanne, notre gardienne

Merci

Fin de l'histoire

Glossaire

En route

Dans les couloirs silencieux de l’hôpital, des aventures se déroulent chaque jour. Des histoires de vie, de mort, d’amour et de guérison. Au-delà des traitements médicaux et des diagnostics, il y a un monde secret, un monde où la réalité se mêle à l’inexpliqué, où la science s’entrelace avec le mystère.

C’est ici que notre histoire commence, elle vous transportera au-delà des frontières de la médecine conventionnelle. Une épopée de rencontres étonnantes, de confidentialités enfouies depuis longtemps et de destins qui apparaissent de manière inattendue. Au cœur de cet hôpital, où les esprits errent et où les âmes cherchent la paix, se cachent des anecdotes réelles et vécues qui apportent une touche de magie à ce récit. Laissez-vous emporter dans les couloirs de l’hôpital, où la science croise le mystère.

Bienvenue dans le monde captivant de Confidences d’Hôpital, où l’amour, la foi et l’inexpliqué se rejoignent pour créer une histoire unique, ancrée dans l’existence tout en flirtant avec l’extraordinaire.

Salut, je suis Julien…

… Et j’ai 35 ans. Lorsque j’étais petit, vers mes dix ans, ma maman m'a demandé ce que je voulais faire comme métier quand je serais adulte. Je lui ai répondu, pompier ! Je souhaitais sauver des vies, faire des pansements, monter dans les camions rouges.

Le temps est passé, et finalement, me voilà médecin. Tout a commencé à mes dix-huit ans. L’idée de sauver des vies et de prendre soin des autres ne m’a jamais vraiment quitté. Il est tout aussi essentiel de souligner que ma lignée familiale perpétue l'héritage médical depuis plus d'un siècle, se transmettant avec une bienveillante constance de génération en

Ayant génération. brillamment décroché mon baccalauréat avec mention, j'ai fait le choix délibéré de m'inscrire à la faculté de médecine. C’est celle de Villeneuve-lès-Guéris qui m’accueillera. Les trois premières années sont principalement consacrées aux sciences fondamentales, comme la biologie, la chimie et la physique, ainsi qu’à des cours de base en anatomie, de physiologie, et de pharmacologie.

À vingt-deux ans et après avoir terminé mes examens préliminaires, j’entre dans le cycle clinique. Je commence à exercer directement avec des patients sous la supervision de médecins expérimentés. Je fréquente des cours avancés d'anatomie, de pathologie et d’autres matières cliniques.

À vingt-cinq ans, l'hôpital de Curaville m'admet en tant qu'interne. J’y ai vécu une année intense sans compter mes longues heures de travail durant lesquelles j’étais exposé à une variété de disciplines médicales. Je commence à vouloir me diriger vers la spécialité d’urgentiste. Ce fut chose faite pour mes vingt-sept ans. J’entre dans la résidence en médecine d’urgence de l’hôpital de Curaville. J’y passe quatre ans à perfectionner mes compétences. Puis après deux ans de stage post-résidence, je suis apte à devenir un médecin pleinement agréé. J’obtiens mon diplôme de médecin urgentiste à mes trente-deux ans. Enfin !

Il existe un proverbe qui dit que « les études de médecine, c'est comme boire à même le tuyau d’incendie. » C'est une vocation et une passion malgré les nuits blanches, les longues heures de travail et la démesure financière qu'ont représentés les études. J’aime vraiment ce que je fais et ne pourrais pas m'imaginer faire autre chose.

Et c’est l’hôpital de Maux-sur-Médoc qui m’accueille. Je l’ai choisi et postulé ici, car c’est l’endroit où mes aïeux ont officié depuis de nombreuses générations. Ainsi, je rends hommage à ma descendance et exprime ma profonde gratitude envers ma mère qui s’est tant sacrifiée pour que j’en arrive là. Elle ressent de la fierté pour son fils, et ma carrière débute.

Évidemment, durant toute cette période, j'ai dû faire face à une série d'événements qui se sont succédés.

Et depuis, chaque jour, au sein de ces murs blancs, je suis témoin de moments de vie, de luttes et d’espoirs qui dépassent l’entendement. Des histoires de patients et de personnels médicaux se sont entremêlées pour créer un récit unique, riche en émotions et en leçons d’existence.

Certaines affichaient de la tristesse, d'autres étaient burlesques ou bouleversantes. Je ne pouvais pas faire autrement que de vous les relater ici, sous forme d’un roman qui étend son tapis pour vous permettre de découvrir les coulisses de l’hôpital, celles que vous ne verrez jamais.

Je vais vous emmener dans les couloirs des salles d’attente, derrière les portes des chambres d’hôpital, et dans les esprits des médecins, infirmières, personnels et patients qui ont traversé ce parcours tumultueux avec moi. Préparez-vous à plonger dans un monde où la réalité dépasse souvent la fiction, où la compassion et la résilience brillent au milieu de l’obscurité, et où l’espoir continue de scintiller, même lorsque tout semble perdu. Et comme si cela ne suffisait pas, me voici mêlé à une étrange histoire…

Ça a débuté comme ça

Ce soir-là, la salle d'attente des urgences débordait de monde. Un couple d'une trentaine d'années et une fillette de cinq ans, patientent depuis une heure. Je m'approche d'eux pour les prendre en charge.

— Bonsoir, messieurs dames. C'est à vous maintenant. Que s'est-il passé ?

La mère, un peu tendue, explique :

— Ma petite est tombée sur son poignet. Il est gonflé, et elle a très mal.

Je me tourne vers Camille :

— Comment tu t’appelles ma puce ?

— Camille, répond-elle fièrement.

— Et tu as quel âge ?

— J’ai cinq ans.

— Allez venez, nous allons installer Camille dans un box pour faire les examens.

La mère prend la main de sa fille, et nous nous dirigeons vers une salle libre. Étrangement, le compagnon reste assis dans la salle d'attente. J'adresse un regard interrogateur à la maman :

— Vous savez, le papa peut nous suivre aussi.

Ce à quoi Camille répond avec sourire narquois :

— Ce n'est pas mon papa, c'est le chéri de ma maman. Mon papa va arriver.

Momentanément sans voix, je me concentre rapidement sur Camille. Quant à la maman, elle trône sur une chaise posée dans un coin, ses yeux affolés tournés vers le sol. Pour obtenir un bilan complet, je conduis la petite vers le service de radiologie, qui confirme mon analyse. Camille souffre d’une entorse au poignet. Un bon strapping et une réadaptation appropriée, il lui faudra une dizaine de jours pour que cela ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Pendant ce temps, l'atmosphère dans la salle d'attente semble empreinte d'une tension discrète.

Lorsque nous y sommes revenus, le chéri de la maman avait mystérieusement disparu. Je n’ai pas pu m'empêcher de remarquer un air espiègle sur le visage de Camille.

— C'est bizarre, où est le monsieur ?

Camille, tout sourire, me répond malicieusement :

— Il est parti chercher mon papa, il va être surpris !

Un léger malaise flottait dans l'air, mais la petite Camille semble toute contente d'avoir semé la panique. La soirée aux urgences avait pris une tournure inattendue, mêlant la tension des circonstances médicales à une pointe d'espièglerie enfantine.

En classant le dossier, je me remémore cette première rencontre peu conventionnelle avec cette famille. Je réalise que chaque moment à l’hôpital apportera son lot d’histoires surprenantes et de défis uniques. Cependant, au fond de moi, je trouve que c’est l’humanité, la résilience des patients et de leurs proches qui me rappellent à chaque instant, pourquoi j’ai choisi cette profession.

L’heure de la pause est enfin venue, d’autant plus bienvenue qu’il est deux heures du matin. J’ai grand besoin d’une tasse de café et d’une brioche pour me ressourcer. Je me dirige vers l’office. Là, Danièle, la standardiste, prend paisiblement son thé. Je m’assois en face d’elle, prêt à savourer ma première gorgée, quand elle m’adresse la parole :

— Tu ne devineras jamais à quoi j’ai assisté hier soir.

— Ben non ! Vas-y, raconte.

— J’étais à mon pupitre lorsqu'une jeune femme se présente. Elle arrive avec deux enfants, un garçon et une fille, qui n'ont pas plus d'une dizaine d'années. Je te décris la scène comme elle s’est déroulée. Son visage, empreint de souffrance, voici notre échange :

— Je suis enceinte de cinq mois et j’ai très mal au ventre. Je voudrais voir un docteur.

— Bien sûr, madame. Je vais vous demander votre pièce d’identité, votre carte vitale et votre mutuelle, s’il vous plaît. C’est pour faire le dossier d’admission.

La patiente fouille dans son sac à main et en sort une attestation de la C.M.U. et d’une voix humble, elle ajoute :

— Je bénéficie d'une prise en charge à 100 %, je ne paye jamais rien.

— Pendant ce temps, les deux garnements ont réussi à échapper à la vigilance de leur mère et ils profitent pleinement de la situation pour transformer la salle d’attente en un véritable champ de désordre. Leurs cris aigus percent l’air, et ils se lancent dans une course-poursuite effrénée en renversant tout sur leur passage, sans oublier de bousculer quelques malheureux qui se trouvent sur leur chemin. L’ambiance de stress et d’anxiété qui régnait quelques minutes avant semble s’éclipser par ce spectacle imprévu. Je lui demande également quelques renseignements complémentaires pour compléter son dossier, notamment son adresse et un numéro de mobile où l’on peut la joindre en cas de nécessité. La future maman, tout en essayant de calmer ses enfants, répond :

— Je ne le connais pas par cœur, je vais regarder dans mon téléphone.

— Elle plonge sa main dans son sac et en sort un magnifique portable dernier cri et flambant neuf qui se révèle être un véritable bijou de technologie. C’est quand même incroyable, elle fait valoir la C.M.U. et en même temps elle exhibe son appareil à au moins 1469 euros que je ne peux même pas me payer.

Je lui souris chaleureusement, comprenant parfaitement son étonnement.

— C’est vrai, la vie peut être surprenante parfois. Allez, je te laisse Danièle, je retourne au boulot. À tout à l’heure.

Deux heures quarante du matin. Un patient admis un peu plus tôt pour de graves problèmes vient de décéder. La proche famille commence à arriver et son épouse dit à l’un d’eux :

— Son cœur s’est arrêté d’un coup et il s’est senti soulagé…

Il est grand temps que je prenne congé et que je rentre chez moi pour me reposer. J'ai encore passé une nuit bien agitée, mais je sais que l’équipe de jour va bientôt prendre le relais.

Alors que je m’apprête à quitter l’hôpital, un homme se présente à l’accueil. Il est plutôt petit, la cinquantaine, le dos voûté, et il porte un par-dessus clair et froissé. Si je devais le comparer, je dirais qu’il a un air de ressemblance avec l’inspecteur Colombo, le célèbre héros de la série culte des années 1970-90.

Il reste immobile pendant un moment en scrutant son environnement avec inquiétude. Son visage trahit une grande préoccupation. Enfin, d’un pas décidé, il se dirige vers le comptoir de l’accueil. Brusquement, il passe la tête par l’ouverture de la baie vitrée, ce qui fait réagir Danièle. Méfiante, elle recule instinctivement, pensant peut-être à une éventuelle agression. Cependant, elle comprend tout de suite que l’individu ne représente aucune menace.

Au contraire, il semble désireux de communiquer. Il s’approche au plus près de Danièle et incline légèrement son visage pour lui parler discrètement à l’oreille, comme s’il avait une information confidentielle à partager :

— Madame, je viens voir monsieur [BAISE] qui est hospitalisé ici.

Médusée, Danièle regarde l’homme en essayant de discerner une quelconque plaisanterie. Un grand moment de solitude s’installe, divisé entre la gêne et l’envie de rire.

Devant l’assurance du visiteur, elle recherche ce monsieur sur son terminal informatisé, et elle tape [BAISE].

— Je n’ai pas de monsieur [BAISE] dans mon ordinateur, affirme Danièle en lui demandant de confirmer le nom du patient.

— Monsieur [BAISE], corrobore-t-il, agacé et certain que son ami est bien dans cet établissement.

Danièle lui demande d’épeler le patronyme du malade :

— Ça s’écrit [BHEZE].

Danièle fait une nouvelle recherche avec cette orthographe, et en effet, elle trouve bien monsieur [BHEZE].

L’homme satisfait s’éloigne avec un énorme sourire, heureux que l’on ait retrouvé son camarade, monsieur [BHEZE].

Il est 7 h 30, et je rejoins mon bureau situé au septième étage de l’hôpital pour mettre mes dossiers à jour. Un grand coup de vent froid me parcourt le dos, puis vient se déposer sur mes épaules. Je suis vraiment crevé. À 8 heures, je me dirige vers la sortie.

Tel un rituel quotidien, à l'issue de mon service, je me dirige vers le standard de l'établissement. Quelques pas encore, et je m'apprête à rejoindre ma voiture, je suis vraiment impatient de retrouver mon havre de confort douillet à la maison. Après cette nuit de travail intense, je mérite bien ce congé tant attendu. Fabrice est fidèle au poste, déjà depuis 7 heures du matin.

— Salut, Fabrice. Passe une bonne journée.

— Bon repos, docteur, me répond-il avec son habituel enthousiasme.

— Appelle-moi Julien.

— Bonne journée, Julien.

Fabrice est un petit bonhomme tout feu tout flamme. Son visage rayonne constamment d’un sourire chaleureux, ce qui en fait quelqu’un de particulièrement sympathique. Il a toujours un mot pour faire rire et est bien connu pour ses blagues incessantes. Une fois chez moi, je m’allonge sur mon lit, prêt à accueillir le repos bien mérité qui m’attend. Cependant, une idée traverse mon esprit. Et si je consignais par écrit toutes les expériences que je vis à l’hôpital ? Avec toutes celles auxquelles j’ai assisté pendant mes années d’études, cela pourrait constituer une intéressante collection d’anecdotes. Même si je ne devais jamais publier officiellement ces textes, je pourrais toujours offrir un exemplaire broché à ma mère, à mes amis et à ma famille, voire à quelques collègues…

Les délires de Fabrice

Le lendemain, rebelote. Fabrice me salue et en profite pour m’interpeller :

— Je viens d'en entendre une bonne, vous ne devinerez jamais.

— Tu ne veux pas me tutoyer ? Ça sera plus simple. Allez, je t’écoute.

— Une femme vient de m'appeler et elle me dit qu’elle souhaiterait parler à une amie qui vient de se faire hospitaliser. Je lui demande le patronyme de sa copine et elle m’indique qu’elle ne s’en souvient pas, mais que je devais sûrement la connaître en me précisant qu’elle a les cheveux bruns et qu’elle porte un blouson en cuir noir. Je l’informe :

Mais madame, sans le nom, je ne peux pas joindre votre amie et vous mettre en relation avec elle. Savez-vous son prénom ou le problème qu'elle a ?

— C'est Valérie, je ne sais pas ce qu'elle a et pourquoi elle est chez vous, pourtant c’est sûr qu’elle est dans votre hôpital.

— Mais madame, je n’ai pas assez de renseignements pour retrouver la personne que vous recherchez.

— Vous les fonctionnaires, on vous paye à rien foutre… vous n’êtes pas capables d’identifier les patients qui sont dans votre hôpital, c’est honteux.

Et elle raccroche.

Je suis stupéfié par cette histoire. Nous rions tous les deux, et je me rends compte que, malgré la fatigue accumulée, Fabrice a le don de mettre un peu de légèreté dans cette routine hospitalière, même les jours les plus éprouvants.

— M’enfin, c’est pas possible. Elle ne t’a pas parlé comme ça ?

— Si. J’en ai plein comme ça. J’ai de quoi écrire un livre.

— Ah oui ?

— Oui.

— C’est passionnant ton histoire. Cela te dirait d’aller boire un verre, un de ces quatre, j’ai hâte de me marrer.

— Avec plaisir, je suis de repos la semaine prochaine.

— Moi, je suis libre mercredi, ça te va ?

— Oui, impeccable, à 19 heures chez moi, on mangera un petit truc et je te raconte tout ça.

— À bientôt, Fabrice. Je vais me coucher. À la semaine prochaine, bon courage.

L’arachnide

Jean vient de faire une chute de moto, il est pris en charge par les sapeurs-pompiers qui le présentent aux urgences.

Ils m’indiquent que la victime souffre de nombreuses plaies et d’une douleur au bras gauche.

Pendant que deux infirmières s’attellent autour de lui pour nettoyer et panser ses blessures, je l’ausculte et suspecte une belle fracture, je parie sur l'ulna.

Un brancardier l’emmène au service de radiologie qui confirme mon diagnostic initial :

— Votre cubitus est cassé. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de déplacement osseux. On va vous poser un plâtre.

Vous devrez le garder pendant un mois et demi.

Trois semaines plus tard, Jean ressent des picotements qui envahissent la quasi-totalité de son bras prisonnier. Ils deviennent de plus en plus insoutenables.

N’en pouvant vraiment plus de supporter cette souffrance, il vient en consultation.