Tenerife E-Book

Maxime Hermaisse

• Herausgeber: BoD - Books on Demand
• Kategorie: Fantasy und Science-Fiction
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 160

Veröffentlichungsjahr: 2024

Beschreibung

C'est ici, dans ce coin du monde baigné par l'océan Atlantique et caressé par les vents, que le récit qui vous est conté a pris racine. Une histoire tissée de passions, d'amitiés solides et de péripéties qui bouleverseront le destin de ceux qui ont parcouru ces sols volcaniques. Mettez-vous dans les pas de Thierry, un homme en quête d'aventures, qui a trouvé dans l'ile de Tenerife le terrain fertile pour sa sensibilité avide de découvertes. Accompagné par la douce et dynamique Miroslava, les deux âmes soeurs se sont lancées dans une intrigue au-delà de leurs rêves les plus fous. Avec ses décors enchanteurs et des moments de bonheur partagés, l'île a également divulgué ses secrets les plus anciens, ses mystères insondables et l'essence même de son histoire millénaire. À travers des liens tissés avec des amis venus de tous horizons, des découvertes étonnantes et des événements inexplicables, la trame de cette histoire révèle une connexion intense entre le passé et le présent.

Leseprobe

Avertissement

Cher lecteur,

Il est essentiel de comprendre que ce livre est une oeuvre de fiction. Les scènes, personnages, événements et lieux ne sont que le fruit de mon imagination et n’ont aucun fondement dans la réalité. Les ressemblances éventuelles avec des personnes réelles ou des faits passés, présents ou futurs sont purement fortuites.

Ces éléments sont inventés dans le but de créer une histoire fascinante et intrigante. D’ailleurs, les Guanches de la place de la basilique de Candelaria ne se sont jamais réveillés, et Christophe a une passion inattendue pour le parachute ascensionnel.

Nous vous invitons donc à plonger dans cet univers imaginaire, à vous laisser emporter par le scénario et à savourer chaque page sans chercher à établir des liens avec le réel.

Nous espérons que cette histoire vous apportera divertissement, émotion et évasion.

Bonne lecture !

Maxime

Table des matières

Préambule

Uait,

le réveil des rois

Smetti,

l’excentrique de Marazul

Amelotti,

l’impensable révélation

Acodetti,

la belle découverte

Simusetti,

dans les profondeurs de El Pozo

Sesetti,

buenos días Efraín

Satti,

direction Lanzarote

Tamatti,

pues, ya está !

Aldamorana,

cállate !

Maraua,

la ligne droite

Uait maraua,

la piste des acequias

Smatta maraua,

mission accomplie

Amierat maraua,

la Familiamigo

Gracias

Épilogue

La ultima

Glossaire

Explications sur les chapitres

Préambule

Il existe des lieux qui, bien au-delà de leurs traits géographiques, de leurs paysages à couper le souffle ou de leur histoire, parviennent à toucher les coeurs et les âmes de ceux qui les découvrent. Tenerife, cette île aux multiples visages, à la fois majestueuse et mystérieuse, est l’une de ces terres bénies.

C’est ici, dans ce coin du monde baigné par l’océan Atlantique et caressé par les vents, que le récit qui vous est conté a pris racine. Une histoire tissée de passions, d’amitiés solides et de péripéties qui bouleverseront le destin de ceux qui ont parcouru ces sols volcaniques.

Je vous invite à suivre les pas de Thierry, un homme en quête d’aventures, qui a trouvé dans l’île de Tenerife le terrain fertile pour sa sensibilité avide de découvertes. Accompagné par la douce et dynamique Miroslava, les deux âmes soeurs se sont lancées dans une intrigue au-delà de leurs rêves les plus fous.

Avec ses décors enchanteurs et des moments de bonheur partagés, l’île a également divulgué ses secrets les plus anciens, ses mystères insondables et l’essence même de son histoire millénaire.

À travers des liens tissés avec des amis venus de tous horizons, des découvertes étonnantes et des événements inexplicables, la trame de cette histoire révèle une connexion intense entre le passé et le présent.

Entrez dans ces pages, plongez dans les eaux bleues de l’océan et laissez-vous emporter par le courant de cette épopée exceptionnelle, où les chemins de l’amour, de l’amitié et de l’aventure se croisent pour créer une expérience profondément humaine et inoubliable.

Maxime

À Ramon et Aurora

À Saturnino y Carmen

Uait, le réveil des rois

Mardi 8 août 2023, la température atteint 34 degrés à l’ombre alors que je me promène dans Santa Cruz, la capitale de Tenerife, pour effectuer des emplettes. Santa Cruz de Tenerife est une ville vibrante et dynamique située sur la côte nord-est de l'île de Tenerife, dans l'archipel des Canaries. Connue pour son port animé, l'un des plus importants de l'Atlantique, la ville est un mélange fascinant de modernité et de tradition.

En vous promenant dans les rues de Santa Cruz, vous pouvez admirer l'architecture coloniale espagnole, avec ses bâtiments colorés et ses places ombragées. La Plaza de España, le coeur de la ville, est un lieu incontournable avec son grand lac artificiel et ses fontaines. Non loin de là, le marché de Nuestra Señora de África offre une explosion de couleurs et de saveurs locales, parfait pour découvrir les produits frais et les spécialités canariennes.

La ville est également célèbre pour son carnaval, l'un des plus grands et des plus spectaculaires au monde, rivalisant avec celui de Rio de Janeiro. Pendant cette période, les rues se remplissent de musique, de danse et de costumes extravagants, créant une atmosphère de fête inoubliable.

Santa Cruz de Tenerife est entourée de paysages naturels époustouflants. À quelques kilomètres de la ville, vous pouvez explorer le parc rural d'Anaga, une réserve de biosphère avec des sentiers de randonnée à travers des forêts de lauriers et des vues panoramiques sur l'océan. Les plages de sable noir, comme Playa de Las Teresitas, offrent un cadre idyllique pour se détendre et profiter du soleil.

En somme, Santa Cruz de Tenerife est une destination qui allie culture, nature et festivités, offrant une expérience unique à chaque visiteur.

Je suis dans la calle del Castillo, sur le point d’acheter mes deux ou trois pots de mojo picón et mon kilo de gofio, quand la sonnerie de mon téléphone me fait sursauter. C’est mon ami Tibo, l’alcalde de Candelaria, qui m’appelle :

— Viens vite me voir à la mairie, m’implore-t-il d’une voix inquiète.

Si le premier édile de Candelaria me prie de cette manière, c’est que cela revêt une certaine importance. Je fonce à ma voiture. Je démarre le moteur de cette bonne vieille Seat Ibiza 2.0 Tdi de 2013, pour rejoindre l’ayuntamiento et, quinze minutes plus tard, je suis devant sa magistrale entrée en forme d’arc de cercle. Une employée m’attend et me conduit immédiatement devant la porte du bureau de Tibo. Je frappe. Une voix, ma foi bien agréable, me suggère d’entrer. Je suis captivé par la curiosité et, en même temps, je cherche à comprendre ce qui peut bien le pousser à me solliciter de manière si pressante et énigmatique. Je franchis le seuil et je m’introduis dans la pièce. Mon sang se glace. Je me retrouve à la fois subjugué par sa présence imposante et inquiet de le voir ici, là auprès de moi. Je n’ose ni bouger davantage ni dire un mot. Dans un fauteuil, en face de moi, est assis Acaymo.

Ses yeux perçants semblent fixer l’horizon, mais il tourne son regard vers moi quand je m’installe à ses côtés. D’une voix tremblante et intimidé par cette visite inattendue, je balbutie quelques paroles :

— Je suis honoré de te rencontrer.

En même temps, et furtivement, mes connaissances historiques sur cette époque rejaillissent de mon cerveau embrumé.

C’était un grand roi Guanche du Menceyato de Tacoronte, un valeureux Mencey qui s’opposa farouchement, en compagnie de Beneharo et Bencomo, à la conquête espagnole. À la fin du XIVe siècle, ils ont participé à des affrontements, y compris certains sur leur propre territoire, tel que le massacre d’Acentejo. Et c’est au printemps 1496, après des combats acharnés et un enchaînement de défaites, qu’Acaymo se rendit à Alonso Fernández de Lugo lors de la « Paz de Los Realejos ».

Acaymo sourit d’une manière bienveillante et m’adresse la parole d’une voix grave et apaisante :

— Je conçois que cela puisse sembler étrange, mais je me trouve ici pour une raison bien particulière. Les temps se sont métamorphosés depuis mon règne, et nous éprouvons la nécessité d’apporter des changements pour notre peuple. Les températures sont devenues extrêmes et tous ces touristes qui nous prennent en photo sans respecter notre intimité, c’est insupportable. Nous ressentons l’obligation d’améliorer les conditions de vie de notre ethnie.

Je hoche la tête, comprenant l’importance de ses préoccupations. Je lui demande :

— Comment est-ce que j’peux t’aider, qu’est-ce que j’peux faire ?

Tibo réagit :

— En attendant ton arrivée, j’ai pensé à plusieurs solutions faciles à mettre en oeuvre. En premier lieu, nous pouvons nous engager à préserver l’intimité des neuf rois en interdisant la prise de photographies de 14 heures à 16 heures. Deuxièmement, pour leur donner un peu de plaisir, nous pouvons leur proposer deux heures le matin, pour qu’ils se délectent d’un bon bain de mer. Et troisièmement, chaque dimanche, ils pourront se rendre dans n’importe quel Guachinche, et le municipio aura en charge l’intégralité de leur repas.

Acaymo nous regarde perturbé. Il prend la parole :

— Gracias tio, pero bueno ! C’est une belle avancée pour nous les Menceys, malheureusement ça n’arrange en rien la vie des Tinerfeños y Tinerfeñas.

Mon expression faciale signifie clairement mon approbation envers les propos du grand roi. Tibo intervient rapidement :

— Je sais bien que ce n’est pas la panacée, mais l’avenir de Tenerife ne dépend pas que de moi ; ces problèmes relèvent d’une autre ampleur, d’une dimension politique.

Acaymo reprend :

— Il n’y a pas très longtemps, un grand chef d’une contrée lointaine a dit : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.1 » Je vais réunir les rois pour discuter des sages décisions qui s’imposent. Tibo, j’ai pris en note tes trois propositions et leur adoption par le Conseil Suprême des Guerriers Chicharreros semble très probable.

L’entrevue se termine par une accolade amicale et chaleureuse.

Je raccompagne Acaymo sur la place de la basilique Nuestra Señora de la Candelaria. Je lui promets de venir le voir aussi souvent que possible, voire même de me rendre un dimanche dans l’un de ces restaurants typiques du nord de Tenerife.

Ce que je ne savais pas encore, c’est que la résurrection des Guanches allait provoquer un déferlement de péripéties sur l’île.

Le lendemain matin, je m’éveille. J’ai mal dormi et je repense à cette rencontre improbable.

Je me remémore cette scène onirique, pendant que mon café qui me revivifie lentement m’attire vers la réalité. J’ai bel et bien discuté avec Acaymo.

Je me prépare, car un énorme volume de travail m’attend. Ah oui ! Je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Thierry, j’ai 42 ans, je vis dans le sud de Tenerife depuis le début des années 2010, quelque part entre Los Gigantes et Adeje. Je dirige une société d’animation tournée vers l’aventure. J’organise des raids en quad, des sorties en mer à bord de jet ski, des sauts en parachute, des plongées subaquatiques, des journées d’escalade, du parapente, du canyoning, des randonnées, et encore bien d’autres activités.

En bref, tout ce qui stimulera votre adrénaline pour atteindre des niveaux extrêmes. J’adore mon job. J’admets que j’ai passé onze ans au service de la France dans le 21e régiment d’infanterie de marine basé à Fréjus, ceci explique peut-être cela. Mon expérience dans ce régiment a probablement contribué à ma passion pour l’aventure et les fortes émotions, que je partage maintenant avec ma clientèle. À chaque instant, je leur offre des moments inoubliables et les pousse hors de leur zone de confort, tout en leur faisant découvrir les beautés de Tenerife. Ma journée de travail débute entre réunions, préparations d’excursions et coordination de toutes les activités à venir.

Malgré l’agitation, l’image d’Acaymo et de sa revendication pour améliorer les conditions de son peuple me hante. J’essaye de la chasser provisoirement. Je m’installe à mon bureau pour consulter mes emails.

Timoteo, le directeur du Parc Ethnographique des Pyramides de Güímar, m’en a envoyé un. Il me demande de venir le voir dès que je trouverai un moment. C’est une sensation de déjà-vu. Je gère mon travail urgent, réponds à deux ou trois clients, je briefe mon équipe et je pars en direction de Güímar. J’ai hâte de savoir la raison pour laquelle Timoteo souhaite me rencontrer.

À 17 h 30, la charmante hôtesse, Dayara, me reçoit. Visiblement, elle est avertie de mon arrivée imminente, car dès que je franchis les portes du hall de la réception, elle est là à me guetter :

— Holà Señor Thierry. Le directeur vous attend, je vous accompagne.

Je la suis d’un pas cadencé. Timoteo se trouve sur le site et il m’accueille à son tour :

— Je souhaite te montrer quelque chose. Pour être un peu plus tranquille, nous allons patienter et attendre que tout le monde soit parti et que les issues soient fermées.

J’approuve son choix. À 18 heures, les derniers visiteurs ont quitté l’endroit qui est maintenant désert. Nous nous dirigeons vers le monument le plus à l’ouest. Timoteo ne dit rien et je me mets dans ses pas en silence. Il m’invite à monter au sommet de la pyramide. Nous entamons notre ascension et parvenons là-haut en sept minutes.

Le panorama me coupe le souffle en admirant le soleil couchant qui embrase le ciel au-dessus de l’horizon. Timoteo me toise avec un sourire mystérieux :

— Regarde attentivement, mon ami. Tu vois quelque chose de particulier ?

Je scrute les alentours et remarque une inscription sculptée dans la pierre. Elle semble ancienne, néanmoins remarquablement lisible. Mes yeux parcourent les lettres et les mots, et mon coeur s’emballe quand j’examine ce message gravé.

Suis les traits de feu.

Lance-toi dans la paix au Puits de Sérénité.

Sauve notre héritage et guide notre peuple vers

un avenir meilleur.

Écoute les échos du passé, agis dans le présent,

et le futur trouvera son harmonie.

Timoteo m’observe avec sérieux et me dit :

— Cette inscription ne figurait pas là encore hier soir. Nous avons vérifié tous les enregistrements de surveillance vidéo. Je n’ai constaté aucune effraction. Je n’y comprends rien. C’est à toi de jouer, mon ami.

— Mais pourquoi moi ?

— J’ai reçu un WhatsApp ce matin. Regarde.

Aidez-nous !

Tu dois appeler Thierry !

— Le numéro de téléphone ne correspond à rien. Je ne saisis pas.

— Moi non plus.

— Tu es lié à quelque chose de grand, quelque chose qui a commencé bien avant toi.

— Ouh là !

Après avoir débattu et échangé nos opinions pendant plus d’une heure sur ces étranges énigmes, je me vois contraint de prendre congé de Timoteo. Je suis partagé entre la peur de l’inconnu et la surprise de me retrouver au coeur d’une énigme inattendue. Je retourne à mon office avec la seule photo de cette inscription. J’ai beau la lire dans tous les sens, la scruter de près, je n’en comprends vraiment pas la signification. C’est sans doute un message qui nécessite un décryptage.

La soirée s’installe doucement et la lumière du jour cède la place à l’obscurité. Je reste immergé dans mes pensées. Assis devant mon bureau, je tente de relier les points pour en clarifier les indices. Mon expérience militaire me pousse à envisager des solutions, à déchiffrer les mystères qui s’entremêlent. Je parcours les bibliothèques en ligne et me plonge dans les récits anciens. Je cherche des relations entre Acaymo, les pyramides de Güímar et la mission qui m’a été confiée.

Les heures s’écoulent, mais la signification reste insaisissable. C’est comme si j’étais en train de résoudre un arcane complexe, un secret dont les pièces sont disséminées dans le passé et le présent de Tenerife. Mes enquêtes me mènent à des écrits sur les traditions des Guanches, sur les liens entre leurs croyances et les monuments énigmatiques de Güímar. Des références à des messages gravés dans la pierre et destinées à être découverts par ceux qui sauraient les interpréter.

Soudain, une compréhension éclairante me traverse l’esprit. Je réalise que l’inscription sur la pyramide n’est peut-être pas qu’un simple signal. Peut-être une invitation à relier les points entre le passé et le présent, à agir pour le bien-être de la peuplade Guanche. Les mots me reviennent en mémoire :

Écoute les échos du passé,

agis dans le présent,

et le futur trouvera son harmonie

Tout devient subitement plus clair dans mon esprit. Je réalise que ma passion pour les aventures à sensations fortes et mon entreprise dédiée à l’adrénaline ont servi de préparation pour quelque chose de bien plus profond. Je suis destiné à jouer un rôle dans cette mission, à apporter un changement positif pour les Guanches et leur héritage. Avec un nouveau sentiment de détermination, je referme mes recherches et regarde la photo de l’inscription. Je ne me sens pas encore prêt à appréhender tous les détails, malgré cela une chose reste certaine : je vais agir, je vais comprendre le moyen de répondre à l’appel de cette ambition. Mes antécédents militaires, mes compétences en aventures à sensations fortes et mon affection pour Tenerife se combineront pour créer un futur où les Guanches pourront trouver leur place dans le monde moderne sans sacrifier leur identité.

Smetti, l’excentrique de Marazul

Jeudi 10 août. Aujourd’hui, je m’autorise une petite sortie avec ma compagne. Permettez-moi de vous la présenter. Elle se prénomme Miroslava. À l’âge de 35 ans, elle incarne une véritable Canarienne, fière de ses racines, et la nature n’a pas oublié de façonner sa pure beauté. Douce, gentille et solidaire, elle me soutient dans mon entreprise. Miroslava est avocate dans un cabinet de Santa Cruz et c’est une femme qui m’inspire et m’apporte un équilibre précieux dans ma vie.

Ce midi, je l’emmène déjeuner chez mon ami Yo. Il tient un restaurant situé à Marazul, un complexe hôtelier à Callao Salvaje. C’est un havre de paix qui propose un panorama imprenable sur l’océan d’un côté et le majestueux Teide de l’autre. Le bâtiment s’étend sur plusieurs hectares, ce qui lui offre un écrin de tranquillité où le temps semble ralentir.

Nous arrivons, Ali, son associée, nous accueille :

— Coucou mon Thierry.

— Holà guapa.

J’en profite pour me diriger vers le bar pour aller saluer mon ami Mo que je n’ai pas vu depuis belle lurette.

— Holà Mo. Comment tu vas ?

— Salut Thierry. Bien, bien ! Je m’occupe toujours de mes whiskys.

— On se voit un de ces quatre, on s'organise une bonne table.

— Ouais, je t’appelle.

Le bruit des vagues en fond sonore et la brise marine apaisante créent une ambiance idyllique. Nous nous installons de telle manière que nous puissions mirer la piscine. Yo vient à notre rencontre.

— Bonjour Yo, alors qu’est-ce que tu nous as mijoté aujourd’hui ?

— Plein de petites choses, me dit-il.

Il nous tend le menu qui met en valeur les saveurs locales. Miroslava opte pour du poisson frais, tandis que je choisis une entrecôte grillée et des légumes du terroir. Le repas se déroule dans une atmosphère sereine, ponctuée de conversations légères et de regards échangés.

Notre dégustation touche à sa fin et j’en profite pour raconter à Ali ce qui m’est arrivé ces derniers jours. Je partage mon récit à voix basse, mais Miquaelo et Caty, qui déjeunent à une table proche, semblent captivés par mes paroles.

Miquaelo, un habitué de Marazul depuis des décennies, ne peut s’éviter d’intervenir :

— J’écoute ton histoire et je ne peux m’empêcher de penser à cet événement que j’ai vécu, ici même, il y a 40 ans. Un homme était venu se perdre, il voulait visiter les sous-sols, les terrasses, il souhaitait parcourir chaque étage de la résidence, s’égarer dans les longues allées des jardins. Ton récit fait ressurgir ce fait. Il était Canarien, très mince et ne dépassait pas un mètre soixante, soixante-cinq. Il avait prononcé ces mots : « Je cherche les traits de feu et le puits de sérénité. »

Miquaelo termine en expliquant que tous avaient pris cet homme pour un excentrique. Il a disparu subitement et personne ne l’a revu.

Stupéfié, je me retrouve à nouveau plongé dans cette étrange histoire. Pourquoi Marazul ? Quel est le lien entre Acaymo et ce paisible paradis francophone ?