Courmayeur : Mont Blanc et Aiguilles Rouges à ski - Anselme Baud - E-Book

Courmayeur : Mont Blanc et Aiguilles Rouges à ski E-Book

Anselme Baud

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Beschreibung

Toutes les descentes à ski des massifs du Mont Blanc et des Aiguilles Rouges réunies dans une collection par l'un des plus grands skieurs de sa génération Niché au cœur des plus hautes montagnes d'Europe, le majestueux massif du Mont Blanc occupe une place de référence parmi les plus grands sanctuaires mondiaux du ski de montagne. Ce paradis des fondus de neige offre une fois l'hiver venu un éventail unique de pentes de rêve, allant des grandes descentes faciles aux couloirs les plus vertigineux.Avec la collection « Mont Blanc et Aiguilles Rouges à ski », Anselme Baud, figure de proue du ski extrême et l'un des meilleurs connaisseurs du massif, nous propose le premier topo complet des descentes à ski des chaînes du Mont Blanc et des Aiguilles Rouges. Des itinéraires classiques du ski de randonnée aux grandes courses de ski-alpinisme, retrouvez une description précise de toutes les grandes descentes que nous propose cette région mythique.Par ses témoignages savoureux et ses conseils instructifs, Anselme Baud nous fait également partager sa vaste et précieuse expérience de guide de haute montagne et de skieur d'exception.De l'amateur en quête de la plus belle poudreuse à l'alpiniste féru de l’engagement du ski extrême, les passionnés de grand ski trouveront dans avec cette collection toutes les informations nécessaires pour donner vie à leurs rêves de lignes parfaites et de traces immaculées!Dans ce tome, retrouvez toutes les informations concernant Courmayeur.À PROPOS DE L'AUTEURNé à Morzine en 1948, Anselme Baud a marqué l'histoire du ski de pente raide dans les Alpes. Guide de haute montagne en 1973, il est l'auteur d'un nombre impressionnant de premières descentes extrêmes dans les Alpes, les Andes, en Antarctique ou encore en Himalaya. Professeur à l'ENSA, il a encadré pendant plusieurs années la formation des guides de montagne en Bolivie et au Népal.De l'amateur en quête de la plus belle poudreuse à l'alpiniste féru de l’engagement du ski extrême, les passionnés de grand ski trouveront dans ce guide toutes les informations nécessaires pour donner vie à leurs rêves de lignes parfaites et de traces immaculées !

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À Danielle, qui a subi tant d’absences dues à l’élaboration de cet ouvrage, et à mon cher fils Edouard, parti faire la trace pour rejoindre tous nos chers compagnons déjà là-haut…

Les massifs du Mont Blanc et des Aiguilles Rouges

AVANT-PROPOS

Le projet de réaliser ce guide est né dès la parution du premier ouvrage de la collection « les 100 plus belles à ski », édité chez Denoël en 1981. Le grand frère bénéficiait des atouts de cette collection créée par Gaston Rébuffat, le célèbre alpiniste-écrivain-conférencier. Pour compléter cette première énumération des descentes du massif, il m’a paru nécessaire de décrire tous les itinéraires à ski, à l’image du guide Vallot. L’idée de ce genre de topo s’avérant assez hasardeuse, j’hésitai à commencer, craignant opposer les joies de la glisse à l’austérité d’un tel projet. Dès 1996, Volodia Shashahani débuta ses premiers topoguides (Belledone, Écrins puis Chartreuse-Bauges-Aravis) et, en 1999, j’acceptai sa proposition d’écrire celui du Mont Blanc. Bien que les obligations et critères de sa collection soient très « serrés », j’y travaillai jusqu’à l’été 2001, où le contrat fut rompu suite à un trop grand retard pour l’édition au Noël suivant et à quelques désaccords tant sur le contenu qu’avec certains collaborateurs. Commença alors une nouvelle tentative avec Godefroy Perroux, quelques semaines avant sa disparition au cours de l’ascension d’une cascade de glace. Regrettant cet ami de longue date en plus de ce nouveau collaborateur, il me fallait à nouveau trouver les moyens d’éditer ce topo presque achevé. Paulo Mondron, alpiniste et télémarkeur belge, avec qui j’avais réussi le Vinson en Antarctique et le McKinley en Alaska, fut enthousiaste à l’idée de ce livre. Ayant lui-même créé sa propre maison d’édition et publié deux topos sur les Andes, il devint alors le compagnon idéal en plus de l’éditeur. La collaboration de Béatrice Bressand fut dès le début de ce travail non seulement efficace, mais surtout toujours très motivante, étant elle aussi une fervente adepte de la randonnée, du ski et de l’escalade. Son mari Christophe, guide et skieur-alpiniste passionné, a complété agréablement l’équipe. Soucieux de l’exactitude des données techniques, il apporta par ses réflexions opportunes de pratiquant un complément de détails, sans oublier son aide indispensable à l’« ordi ». D’autres compagnons, clients, stagiaires… ont participé, certains sans le savoir, à la recherche de la vérité de cet ouvrage, en parcourant avec moi de nombreux itinéraires.

Ce genre de topo peut provoquer une polémique : pourquoi inciter davantage de pratiquants à découvrir nos belles descentes, parfois cachées, dont on était sûr de jouir parce qu’on était seul ? En effet, mais cette crainte assez égoïste n’empêcherait pas le nombre de skieurs de croître : leur fournir les meilleurs renseignements possibles, et surtout augmenter les choix, est peut-être aussi le moyen d’éviter la sur-fréquentation des itinéraires classiques et sans doute certains échecs.

Le propre du guide n’est-il pas de conduire ses compagnons dans le meilleur chemin, en sécurité ? Cela ne suffirait pas si sa tâche n’était éclairée par sa propre envie de jouir en permanence de sa vie en montagne et de faire partager ses plaisirs en transmettant ses valeurs à ceux qui l’ont accompagné. Aider à la découverte, ouvrir vers l’émerveillement, goûter ensemble aux joies puis au bonheur jusqu’au ravissement de chacun. Satisfaction aussi de « l’avoir fait », d’avoir imprimé sa trace d’un jour, d’analyser ses lignes en revivant la descente depuis le bas. Lorsque l’harmonie des reliefs et la composition des lumières et des ombres s’ajoutent sans s’immobiliser, l’étonnement dépasse la contemplation. La question des efforts de la montée devient réponse et les traces de la descente ne doivent qu’être marque de respect, lignes éphémères imprimées seulement dans les souvenirs d’une tranche de vie bien vécue.

INTRODUCTION

LE MONT BLANC

Le Mont Blanc est le roi de l’Europe. Majestueux, incomparable, paisible dans ses éclats de lumière ou irrité par les tempêtes et les ouragans, il règne tel un monarque sur ses glaciers et ses vallées profondes et crénelées de dentelles de granit. Depuis toujours, sa cime est convoitée, effrayant ses sujets de ses colères meurtrières, obsédant les autres plus téméraires. Le 8 août 1786, les deux chamoniards Gabriel Paccard et Jacques Balmat foulèrent son ultime bosse blanche. Depuis cette date, plus de repos : ce furent d’abord les caravanes de conquérants, puis les premiers intrépides sans guides, les observateurs avides de découverte et les chercheurs en tout genre. Puis la technologie aidant les impétueux profanateurs, nous fûmes les témoins ou acteurs d’expériences multiples. Depuis le laboratoire du professeur Jansen (financé par Eiffel) jusqu’au banquet sponsorisé par une marque de champagne, en passant par les premiers atterrissages volontaires d’avions ou d’hélicoptères, sans oublier cette automobile déposée au sommet pour une publicité et qui resta de longs mois prise dans les congères de l’arête des Petits Mulets (4690 m)…

Mais, fort heureusement, l’homme n’est pas seulement avide d’exploits médiatiques ou d’intérêt pécuniaire. Il élabore aussi son projet de gravir le sommet pour lui, pour son bien-être, son ego, on dit aussi pour mieux connaître ses propres limites. Son envie de partager ses bonheurs avec des compagnons forts d’un même enthousiasme justifie souffrances et fatigue. Après l’ascension, l’homme se sent plus fort et empli d’une paisible sérénité. Instants précieux de bonheur, parfois aussi éphémères que nos traces dans la neige.

De là-haut, le Mont Blanc se laisse admirer, mais n’est jamais dominé ni conquis. Pour l’éternité, il alimentera les rêves et invitera à la contemplation, à la paix, au respect de la nature. Aussi, gardons ces bonheurs acquis dans nos mémoires. Protégeons-le, contre les pouvoirs facétieux ou pervers de l’homme. Prouvons-lui notre respect en le préservant de nos excès exemplaires, à l’image du passage traumatisant des camions dans le tunnel. Osons regarder sa cime sans honte et poursuivre nos traces dans l’éclat de ses neiges éternelles.

Le Mont Blanc et la Vallée Blanche

La ligne pure du télémark

À lui seul, le massif du Mont Blanc représente un choix fabuleux de descentes à ski et d’itinéraires allant de la randonnée d’initiation aux descentes extrêmes à fort engagement technique. Les orientations très variées, les conditions météo qui le sont autant, les reliefs d’une grande richesse et une grande facilité pour passer d’un versant ou d’un pays à l’autre, tout cela est à l’origine du fort développement du ski de randonnée dans ce secteur. De plus, les nombreuses installations mécaniques, surtout dans la partie nord (France), ont permis à Chamonix de devenir non seulement la « Mecque » de l’alpinisme, mais aussi celle du ski.

Géographiquement, le massif du Mont Blanc est défini par les vallées profondes qui l’entourent (vallée de Chamonix, val Montjoie, vallée des Chapieux, val Veni, val Ferret italien, val Ferret suisse, vallée de Trient) et qui appartiennent à trois pays frères par la langue et la culture (France, Italie, Suisse). Sur un plan strictement géologique, ce massif cristallin est à associer au massif voisin des Aiguilles Rouges. Un souci pratique, lié aux accès communs depuis la vallée de Chamonix, m’a convaincu d’intégrer ce dernier à ce même topo plutôt que de le traiter séparément avec les massifs proches du Chablais. J’ai également choisi d’inclure dans ce topo quelques courses périphériques situées sur d’autres versants et appartenant à des secteurs géographiques différents. Ce sont des itinéraires « belvédères », qui offrent une vue panoramique sur les différents versants du massif. Ainsi, le versant nord du massif du Mont Blanc est bien visible depuis les Aiguilles Rouges ; le Mont Joly et les cols de la Fenêtre ou de la Cicle (Contamines) permettent de repérer tous les secteurs des Miage ; le versant sud du Mont Blanc (val Veni) peut bien s’observer depuis le col Chécrouit. Idem pour le versant du val Ferret depuis la Testa Bernard ; en Suisse, les remontées mécaniques de Vichères-Bavon (route du Grand Saint Bernard) nous laissent dominer le val Ferret et reconnaître toutes les descentes de La Fouly à Martigny ; enfin, l’Arpille et les secteurs Bel Oiseau et Fontanabran (Finhaut) offrent un bel aperçu du versant Trient.

SÉLECTION DES COURSES

Le choix d’une course s’impose parfois de lui-même ou bien il est plus personnel. Cependant, devant l’évolution extraordinaire de notre discipline, il devient difficile de tout répertorier, tant les nouvelles lignes proches des remontées mécaniques et descendues par des hordes de skieurs sont innombrables. Difficile également de donner des conseils de sécurité puisque les règles du jeu semblent changer si vite. Ainsi, le conseil d’attendre deux jours après une grosse chute de neige est devenu, semble-t-il, bien obsolète. Aujourd’hui, les plus téméraires n’hésitent plus à se lancer dès le lendemain d’une chute de neige dans des descentes telles que le glacier Rond ou la Mallory à l’Aiguille du Midi… Est-ce bien raisonnable ? Ce phénomène s’accentue encore puisque, depuis 1995, la fréquentation ne cesse de s’accroître et skieurs et surfeurs toujours plus nombreux se lancent à l’assaut de pentes de plus en plus raides. Heureusement, les versants suisse et italien, au relief beaucoup plus abrupt, sont moins équipés et par là, plus sauvages. C’est sur ces versants que s’inventeront des aventures plus engagées et plus éprouvantes, mais qui laisseront sans doute davantage de traces dans nos esprits…

Dans le versant nord du Trident

J’ai choisi de retenir dans ce guide 156 courses principales, complétées dans la plupart des cas par une ou plusieurs variantes ou descentes secondaires. Ces 156 courses principales ont toutes été retenues en fonction de leur fréquentation et du besoin d’information du plus grand nombre de pratiquants potentiels. D’autres critères m’ont dicté ces choix : l’intérêt de la descente, la réputation du sommet, les conditions d’accès, son importance historique, l’anecdote qui s’y rapporte, sans omettre le caractère esthétique du parcours. La plupart sont assez précisément décrites.

Deux grands types de courses sont à distinguer :

les courses « grand public », en général faciles ou moyennement difficiles, très connues et souvent parcourues (Crochues - Bérard, Passon, …) ;

les courses typées « pente raide », couloirs connus ou plus ou moins connus, qui sont d’un niveau de difficulté plus élevé (couloir de l’Éboulement, glacier Rond, glacier du Milieu, …).

Les variantes principales sont pour la plupart décrites en détail.

D’autres courses par contre, peu nombreuses, ne sont pas reprises dans ce guide, car elles présentent à mon sens moins d’intérêt, ou trop de dangers objectifs, ou encore sont trop rarement en conditions (rappels, etc.). Elles sont citées avec pour seule indication une cotation technique.

Il s’agit :

soit de descentes accessibles seulement par la voie de montée (ou en hélicoptère) et réservées à des skieurs-alpinistes de très haut niveau (Linceul, face nord du Triolet, Pilier d’Angle, Innominata…). Inutile de préciser qu’elles ne sont que très rarement parcourues…

soit de descentes que je n’ai pas réalisées moi-même et que je ne me permets pas de décrire, ne les connaissant pas suffisamment (face nord du Triolet).

Par ailleurs, j’ai choisi de ne pas retenir certaines descentes relativement peu connues, lorsqu’existe une autre descente très similaire, voire parallèle, notamment pour en garder une ou deux en « secret »… Mais il est vrai aussi que le ski actuel peut encore évoluer : qui aurait imaginé il y a vingt ans que toutes les descentes se feraient aujourd’hui avec les deux pieds attachés sur une même « planche » ?…

Le choix de courses proposé ici est finalement assez personnel et il a le mérite d’exister, même si, dans un proche avenir, un autre ouvrage pourrait voir le jour avec un choix sensiblement différent.

D’autres adeptes du ski extrême, auteurs de prestigieuses premières, auraient probablement pu réaliser ce topo. La liste est déjà longue des compagnons disparus : le fougueux Patrick Vallençant, le puriste Heini Holzer, Jean-Marc Boivin, roi de l’équilibre et de l’opportunisme, sans oublier les fabuleux surfeurs, comme Bruno Gouvy le visionnaire, Alain Moroni, tué dans sa dernière glissade en face nord de l’Aiguille du Plan, Marco Siffredi, disparu sur les plus hautes pentes de l’Everest en septembre 2002, ou Dédé Rhem, emporté sous les cables d’Helbronner en 2004.