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Stéphanie est mère de quatre enfants et gère tant bien que mal le quotidien de toutes les femmes : enfants, maison, travail jusqu'au jour où un grain de sable débarque... Sa belle-mère ! Tout va voler en éclats. Embarquez dans ce feel-good qui ne vous laissera pas insensible dans la sinistrose actuelle.
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Seitenzahl: 129
Veröffentlichungsjahr: 2023
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« Tu n’as qu’une vie, et celle-ci est un voyage ». Gael Crutzen
À mes filles,
Encore un matin
Un café, what else ?
Chérie, devine qui vient dîner ce soir ?
Belle ragazze
Caycedo, mais qu’est-ce donc ?
Gaby, oh Gaby
Les dents, pipi et au lit !
Namaste !
La Bretagne, ça vous gagne… et puis ça vous gave
Est-ce que tu viens pour les vacances ?
Demain sera un autre jour
La malade imaginaire
Et une croisière, une !
Ne jamais dire jamais
Zen, restons zen
La croisière s’amuse
Embarquement immédiat
Une table pour sept
Recherche Gaby désespérément
Soirée de gala
Débarquez-moi… ou je fais un malheur !
Une nuit avec Tom Cruise
Bonjour les enfants
Fin de visite
Rendez-vous avec Tom Cruise
Bienvenue chez moi
Épilogue
Nous flottons au-dessus des nuages, je suis à moitié endormie, du monde bouge autour de moi. L’hôtesse me réveille en me secouant tout doucement l’épaule. Je souris, je suis bien. Le commandant de bord m’octroie le privilège de visiter le cockpit. Je me lève et la suit. Elle se retire et nous laisse. Tom Cruise1 se trouve devant moi.
Soudain un bip retentit. C’est quoi ce bazar ?
— Maman, maman, on est en retard !
— Bonjour, Tom.
— Maman, réveille-toi.
— Vous préférez que je vous appelle Maverick1 ?
— Tu vas atterrir maintenant ! Encore ce cauchemar ?
— Non, pour une fois c’était un rêve magnifique.
Bienvenus dans ma réalité : je me prénomme Stéphanie, pas très original comme prénom me direz-vous peut-être mais il se trouve que ma mère voue une admiration sans précédent au Rocher. Pas celui au chocolat (quoique), celui de l’Ouragan : Monaco et sa famille. Je suis quasiment aussi grande qu’elle, un peu moins musclée mais blonde. Enfin, vu toutes les colorations par lesquelles elle est passée on ne connaît plus vraiment sa couleur d’origine. Mais j’aime cette Princesse au cœur énorme, heureusement.
Peut-être quelques petites similitudes avec cette grande et célèbre fratrie car nous formons également une famille nombreuse : un mari (Thomas), quatre enfants et un chien.
Clémentine notre aînée, quinze ans, se trouve actuellement en seconde au lycée.
J’admets qu’elle apprécie moyennement son prénom de fruit. Enfant je trouvais qu’il lui allait bien, maintenant qu’elle devient ado avec un fort caractère, j’aurais peut-être dû miser sur Cruella, ma chère grande tête blonde longiligne aux yeux bleus. Elle a de bons résultats et est autonome, mais ce n’est pas une sinécure tous les jours.
Ensuite nous avons eu la chance (enfin d’après beaucoup de personnes) d’avoir des jumeaux. À l’échographie le médecin se montrait très gêné, il n’osait rien me dire. J’ai profondément scruté l’écran et lui ai demandé : « Il y en a deux » ? Tout de suite, il a poussé un « ouf » de soulagement.
Mon mari a cru à une blague. C’est mal me connaître, j’aime beaucoup plaisanter mais avec un sujet comme celui-ci je ne trouvais pas cela drôle du tout. Donc, non, je ne blaguais pas et il l’a très vite compris. Il en a fait une crise de panique. J’ai dû prendre un sac en papier pour qu’il respire doucement dedans. Pauvre chéri. Moi, enceinte, lui en plein stress, le monde à l’envers.
La grossesse n’a pas été simple mais les bébés ont atteint les huit mois attendus dans ce cas, avec de bons petits poids (2,460 kilogrammes et 2,360 kilogrammes) et sont restés très peu de temps en couveuse.
Deux fois plus de câlins mais également le double de travail et j’avoue que j’aurais bien aimé être une pieuvre. Avez-vous déjà tenté de nourrir deux enfants simultanément ? Déjà qu’avec un enfant on se sent parfois perdu mais avec deux, l’équation se révèle impossible. Comme on n’a que deux mains, on s’occupe d’un enfant l’un après l’autre et il y a toujours le second qui hurle. Les premiers mois ne sont pas des plus « épanouissants » au niveau logistique, m’avait prévenue une maman de jumelles mais il faut bien en passer par là.
Une fille et un garçon, le choix du roi : Juliette et Baptiste, douze ans maintenant, bruns aux yeux marrons comme leur père, sont au collège et viennent de me sortir de mon rêve alors que j’allais embrasser Tom Cruise !
Quant à la cadette (mais oui, nous sommes fous d’avoir voulu un quatrième enfant !) elle se prénomme Charlotte et elle va sur ses neuf ans, ce ne sera bientôt plus mon petit bébé, ce que je regrette énormément. Elle est aussi blonde que notre aînée, les deux doivent tenir de moi. J’adore les câlins et les bisous ; j’ai été gâtée lorsque les enfants étaient petits. Malheureusement au-delà de huit ans, il faut se rendre à l’évidence, cela commence à diminuer avant de complétement disparaître, surtout lorsque qu’ils prennent l’exemple des aînés. Et de nous dire d’un air blasé « les câlins, c’est pour les bébés ! »
Sans compter l’entrée en 6ème où il est interdit de leur mettre la honte devant les copains. J’ai bien compris la leçon même si parfois je m’amuse à passer devant chaque école en promenant notre adorable labrador, Donut. Les enfants l’ont réclamé et, une fois arrivé à la maison, plus personne pour le sortir. C’est un grand classique à priori. Je me suis fait avoir. Gamine, j’ai longtemps réclamé un chien, comme mes enfants, et j’ai fini par l’avoir, comme mes enfants. À la différence qu’étant fille unique de parents qui travaillaient tous deux et n’étaient pas du genre à me laisser revenir sur mes engagements, je m’en suis occupée seule. J’ai naïvement pensé que mes tendres progénitures feraient la même chose…
Avant le chien nous avions opté pour un poisson rouge ce qui se révéla une fort mauvaise idée pour les vacances. Soit il fallait le trimballer dans un seau et au bout du compte le poisson mourait littéralement de chaud, soit nous le laissions à la voisine, mais il se suicidait. Vous imaginez la scène du poisson qui saute hors de l’eau car il est séparé de ses maîtres ? La première fois, la voisine disposa un nouveau poisson dans le bocal mais la fois suivante j’avais compris son petit manège. Terminé le poisson rouge.
C’est vrai que pour les vacances un chien ce n’est pas l’idéal non plus, il faut trouver des endroits qui accueillent ces charmantes petites bêtes et qui ont investi dans un bon aspirateur. Sinon, le confier à des amis, mais c’est une sacrée responsabilité. Quant à le mettre en refuge, c’est hors de question, il serait traumatisé (et moi encore plus).
Ce matin, comme tous les matins, c’est la course et je ne comprends pas ce réveil en fanfare ! Le mien est toujours réglé sur un fond musical. Le bip strident qui retentit aujourd’hui est trop stressant pour démarrer la journée. J’ai bien tenté un simulateur d’aube dont on m’avait vanté les plus grands mérites (un réveil naturel avec relaxation matinale et, cerise sur le gâteau, il faisait également lampe de chevet). Mais le fait qu’on ne puisse pas du tout changer la lumière rouge de l’éclairage m’a excédée et je l’ai revendu aussi vite que je l’avais acheté.
À peine levée, ça ne loupe pas, un des enfants a toujours un cahier ou un mot de dernière minute à signer. J’essaye pourtant d’anticiper en leur posant la question quasiment tous les soirs, tel un perroquet, cependant la réponse est toujours négative. À croire que des mots s’écrivent tout seul la nuit. Ils pourraient aussi demander à leur père. Mais je crois vraiment que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Comment mon mari saurait-il apposer une signature où que ce soit pour ses propres enfants ? Pourtant en début d’année scolaire je m’évertue, lorsque je remplis tous les dossiers en quatre exemplaires (les établissements pourraient faire un effort à l’heure de la dématérialisation) à indiquer toutes les personnes joignables. Et là, chaque parent doit déposer sa signature : je sais donc qu’il est capable de le faire, apparemment les enfants n’en ont pas conscience. C’est chaque année une grande aventure : nos charmantes têtes blondes ou brunes doivent absolument inventer une nouvelle signature à ce moment précis.
J’essaye aussi de préparer la table du petit déjeuner la veille, mais je passe plus de temps à les convaincre de ne pas partir le ventre vide. Au final, je laisse refroidir mon thé et la plupart du temps il reste sur la table de la cuisine toute la journée, voire dans ma chambre.
Je dois checker qui mange ou pas à la cantine suivant les absences des professeurs de dernière minute. Je me connecte quasiment 24h sur 24 sur cette fameuse application que l’on découvre au collège : Pronote. Le premier logiciel de vie scolaire censé faciliter la vie des parents. Mais que nenni ! Déjà faudrait-il que les professeurs déclarent leurs absences, qu’ils daignent renseigner les devoirs à faire et y enregistrent les notes. Certains n’ont pas dû avoir la formation. J’ai récemment appris que l’on peut même discuter avec ces professeurs ! Attention, pas dans l’espace-parents où identifiant et mot de passe ont été remis à la première réunion de 6ème, ce serait trop simple. En plus ils gâchent du papier car chaque parent a son propre identifiant et son propre mot de passe. Vous croyez vraiment que les papas s’inscrivent sur ce merveilleux logiciel ? Je vous laisse deviner la réponse. Donc, si je veux envoyer un message à un professeur il faut que je demande à ma progéniture de pouvoir accéder via son propre compte. Qui a bien pu trouver cette idée de génie ? Ce n’est sûrement pas ce « sacré Charlemagne » !
Après cela, la phase mise en route de la famille est-elle terminée ? Que nenni ! Il y a encombrement au niveau des pièces d’eau. Bizarrement tout le monde a décidé de se doucher à la même heure et non plus la veille. C’était tellement plus simple lorsqu’ils étaient plus jeunes et ne passaient pas des heures sous la douche et à se re-re-re-regarder dans le miroir !
Je me sacrifie et attends qu’une bonne âme me laisse sa place. Autant vous dire que dès le matin il faut s’accrocher surtout lorsque l’on est réveillé en sursaut.
Puis il reste le chien à sortir. Là, tout le monde s’est envolé, comme c’est étrange. Et Charlotte, la petite dernière avec sa bouille toute triste, me regarde car je ne dois pas être en retard pour la déposer à l’école.
J’ai l’impression d’être un robot, je suis en mode automatique tous les matins et j’ai la sensation d’avoir déjà effectué une journée avant même de m’asseoir derrière mon bureau. Je sais pertinemment que ce sera la même chose ce soir. Combien les femmes ont-elles de journées en une seule entre la maison, les enfants et le boulot ? Je culpabilise car parfois je me dis que je suis plus tranquille au travail qu’à la maison. Enfin, c’est sûrement une façon de parler car le travail peut aussi se révéler épuisant.
Par contre je crois que mon mari, comme beaucoup d’hommes, n’a pas tout ce stress à gérer et qu’il est plus bien détaché de tout cela. Je ne pense pas à du lâcher prise, plutôt à une forme d’égoïsme. Il se laisse porter par le mécanisme d’horlogerie que j’ai mis en place, un dispositif vital pour une famille nombreuse. Tous les emplois du temps sont affichés bien en vue dans la cuisine. Il ne faut pas se tromper entre les semaines paires et les semaines impaires, voire les semaines A ou B et les demi-groupes. Je suis d’autant plus pointilleuse que je sais pertinemment que toute faille du système sera systématiquement compensée par… moi. Or, je ne peux pas me rendre disponible vingt-quatre heures sur 24, j’ai un travail, ce qu’il a tendance à oublier.
Moi qui n’ai eu ni frère ni sœur, j’avoue m’être glissée facilement dans la peau d’une mère de famille nombreuse, ce qui n’est pas forcément une chose aisée. Quand tout roule, ça va, mais dès qu’il y a un petit grain de sable toute l’organisation peut s’en ressentir. Au final, c’est moi qui vais devoir tout assumer.
J’adore mon mari (ce magnifique grand brun ténébreux) mais pas question de compter sur lui pour récupérer Charlotte à l’école. À moins d’un tsunami peut-être ? Alors là, on ne récupérera plus personne dans ce cas ! Pourtant il est architecte à son compte, il peut avoir des disponibilités, non ? Il n’a emmené notre petite dernière qu’une seule fois chez le médecin traitant. J’ai rapidement reçu un appel téléphonique de ce dernier (sur mon lieu de travail) pour me demander quels symptômes avait ma fille, son père étant incapable de se débrouiller seul. J’ai donc tout expliqué en jonglant avec mon smartphone et mon ordinateur et vu directement les médicaments pouvant être prescrits, en priant pour qu’ensuite il n’oublie pas de passer les récupérer à la pharmacie.
Note à moi-même : préparer un mode d’emploi pour toute la famille lorsque l’on va à la pharmacie : avoir sa carte vitale, sa carte de mutuelle et son ordonnance sauf que tous les médicaments ne sont pas remboursés. « Pourquoi ? » me demande mon mari ? Qu’il demande au ministre de la Santé ! En plus il serait capable de me demander ses coordonnées, ces chevaux de bataille sont parfois imprévisibles On va peut-être oublier la petite note finalement.
Thomas, mon mari, n’aurait aucun scrupule à envoyer sa fille à l’école avec 40 de fièvre puisque l’établissement m’appellerait moi et non lui. Cela lui simplifierait bien la tâche ! Impossible pour ma part, je ne fonctionne pas ainsi. Si un enfant est malade, je préfère m’organiser pour le faire garder à la maison. Il sera mieux dans son lit et moi plus sereine au travail. C’est ce que j’appelle du gagnant-gagnant.
1 Tom Cruise est un acteur et producteur américain connu pour son rôle de pilote d’avion de chasse Pete « Maverick » Michell dans Top Gun en 1986. En 2022 il revient dans la suite du film qui l’a révélé en tant que vedette internationale.
J’arrive au travail vers 9 heures 30 après les inévitables embouteillages. Du coup je profite d’être bloquée dans ma voiture pour m’adonner à mon activité favorite : écouter de la musique en chantant comme une casserole à tue-tête. Au moins ici, personne ne peut me critiquer. Ça sonne horriblement faux, mais qu’est-ce que c’est libérateur ! Une fois en concert, j’avais filmé le chanteur alors que je m’égosillais en même temps. Inutile de vous préciser que j’avais massacré la chanson. Maintenant je fais attention à ne filmer que lui, ça m’évite des réflexions et ça ne gâche pas les souvenirs.
Je me gare et vais directement voir Audrey, mon assistante devenue une super amie, avec toujours 1000 choses à me raconter. Si elle n’existait pas, je l’inventerais. Pas très grande, toujours habillée avec des couleurs vives et perchée sur des talons.
Tous les matins on commence par de grandes embrassades ce qui fait un bien fou car cela devient bien rare de nos jours, ce doit être une conséquence de la Covid-19, je ne vois pas d’autre explication. J’imagine aussi que lorsque l’on travaille dans un mauvais environnement cela n’aide pas non plus. C’est donc parti pour un petit papotage-briefing avant d’attaquer sérieusement la journée. Sans oublier ma dose de caféine et George Clooney2