Dès la tombée de la nuit - Pierre Cosnefroy - E-Book

Dès la tombée de la nuit E-Book

Pierre Cosnefroy

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Beschreibung

Après un avortement inévitable, une lourde culpabilité s’installe, alimentée par les non-dits, les regards et les jugements silencieux. Le sentiment d’avoir franchi une limite irréversible plonge dans une solitude profonde, où vivre devient un fardeau. Mais au sein de cette nuit intérieure, l’existentialisme, les écrits de Christiane Singer et la philosophie font naître une ouverture, une lumière. Ce recueil poétique raconte ce passage de la douleur à la résilience, de l’effondrement à la réconciliation avec soi-même

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre Cosnefroy est un poète et écrivain influencé par la philosophie existentialiste. À travers une poésie mêlant douleur et espérance, il explore l’intime, les épreuves et la capacité de l’être à se réinventer, offrant une réflexion profonde sur le sens de l’existence.

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Seitenzahl: 41

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Pierre Cosnefroy

Dès la tombée de la nuit

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Pierre Cosnefroy

ISBN : 979-10-422-7401-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Qu’est-ce qu’un poète ? Un homme malheureux qui cache en son cœur de profonds tourments, mais dont les lèvres sont ainsi disposées que le soupir et le cri, en s’y répandant, produisent d’harmonieux accents. Il en est de lui comme des infortunés torturés à petit feu dans les flancs de Phalaris : leurs cris ne parviennent pas aux oreilles du tyran dans un hurlement d’épouvante ; il les percevait comme une douce musique.

Sören Kierkegaard

Ce recueil est le chant doux-amer de l’après, l’écho d’un choix qui n’en était pas un, d’un avortement inévitable où la liberté s’efface devant des circonstances imposées. Mais parfois, l’après n’est pas qu’un simple passage. Il devient une tempête intérieure, où des mots, des regards, ou même une campagne nationale contre l’avortement viennent graver une culpabilité si profonde qu’elle fait vaciller l’âme.

Comment faire face à l’impression d’avoir commis l’irréparable ?

Comment supporter le poids de ce vide qui murmure : tu as tué cet enfant ?

Pris dans une spirale de prostration, l’espoir s’efface, les passions s’éteignent, et le goût de vivre se dissout peu à peu.

C’est alors que surgissent des voix, des mots salvateurs. La rencontre avec la philosophie existentialiste, les écrits lumineux de Christiane Singer et la force d’une réflexion sur le sens de l’existence bouleversent l’obscurité.

À travers ces poèmes, je tisse une toile d’émotions brutes, mêlant la douleur, la révolte et cette lumière inattendue qui redonne envie de se tenir debout face au monde.

Au-delà des mots, ce recueil est mon manifeste contre la culpabilisation, pour un réel accompagnement des femmes et des couples confrontés à l’IVG, pour la liberté et pour la vie.

On devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne.

Emil Cioran

Première partie

Dans la nuit alanguie, elle vient me chercher,

Silhouette éthérée, pâle et familière,

Petite main glacée me guide sans pitié,

Vers des rêves tissés de perte et de poussière.

Ombre d’un espoir éteint trop tôt,

Ton souffle se mêle au murmure du vent,

Sous les astres moribonds, je trouve écho

À cette plainte sourde, aux regrets béants.

Pourquoi ce lien marqué par l’absence,

Ce vide qui ronge jusqu’à l’âme,

Cette danse où la douleur se lance,

Et consume le cœur dans sa flamme ?

Toi, ombre frêle, spectre de mes jours,

Tu danses à la lisière, aux confins des rêves,

Là où la vie se courbe en détour,

Et où l’angoisse en silence s’achève.

Alors, malgré le poids et l’obscur désespoir,

Je ressens l’étrange pouvoir du choix,

Suprême acte, dernier souffle, sans gloire,

Qui rend la vie, un instant, proie.

Dans ces nuits où la douleur me prend,

Rêve perdu, tu reviens, souriant,

Et d’une caresse, tu dissipes un instant,

L’effroi d’exister, et celui de s’éteindre lentement.

Notre-Dame

Il y eut cette voix, douce, mais cruelle,

Une sœur aux yeux pleins de volonté,

Un écho saint qui voulait consoler,

Mais dont chaque mot dénudait mon être.

Le rire, cet exilé sans terre,

Se fana dans le néant du jour.

Le sourire, frère de l’espoir,

Se dissipa dans un silence sourd.

Chaque nuit, le gouffre s’élargit,

Abyssal, sans fin, sans pitié.

Contempler, sans l’espoir trompeur,

Le vide qui nous sépare du bonheur.

Le deuil, fidèle ombre intime,

S’enroule en spirales dans ma chair,

Là où les souvenirs m’écrasent,

Là où même la lumière se perd.

Et je porte, jusqu’au dernier soupir,

Ce fardeau qu’aucune prière ne brise,

Où la volonté de vivre se meurt,

Éclipsée par le désir du néant.

Gabrielle te regarde

Sœur Madeleine

La vibration du deuil

Il y a dans le deuil une étrange vibration,

Un élan qui déchire et forge l’émotion,

Il pousse à tout changer, à brûler l’ancien monde,

À faire de nos ruines une force profonde.

Mais il porte en lui l’ombre, un piège insidieux,

La fidélité au passé qui rend pieux,

Un murmure morbide, une chaîne invisible,

Qui lie nos pas tremblants à ce qui n’est plus viable.

Le deuil est un tyran, un maître contradictoire,

Il demande d’avancer tout en fixant l’histoire.

Il faut briser les liens sans renier l’éclat,

D’un souvenir ancien qui doucement s’efface.