Dictionnaire des expressions idiomatiques courantes en français, anglais et allemand - Jean Piètre-Cambacédès - E-Book

Dictionnaire des expressions idiomatiques courantes en français, anglais et allemand E-Book

Jean Piètre-Cambacédès

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Beschreibung

Les expressions idiomatiques et les locutions adverbiales donnent de la couleur et de la saveur à une langue. Elles représentent l'aspect le plus fascinant et enrichissant dans l'apprentissage d'une langue étrangère. Elles sont le reflet d'une manière de penser unique, propre à une communauté linguistique et c'est ce côté unique qui les rend difficiles à traduire d'une langue étrangère à l'autre. Traduites mot à mot dans une autre langue étrangère, elles risquent de perdre leur sens, car elles ont un rapport très étroit avec la culture véhiculée par la langue dont elles font partie. Il y a une forte corrélation entre langue et culture. Les expressions idiomatiques sont comme le miroir de pensée et de vie d'un peuple. Chaque langue exprime la réalité selon sa manière de voir les choses. Ce dictionnaire ne se veut pas exhaustif, loin de là. Il se limite aux expressions et locutions les plus courantes, encore utilisées dans le langage de tous les jours. Cette liste d'expressions n'existe qu'à titre de banque. Ce n'est pas un chapitre clos dans le développement des langues, nous sommes conscients que de nouvelles expressions naissent chaque jour, que ce soit chez les marins, les pilotes, les techniciens, les étudiants, les artisans. Les expressions idiomatiques et locutions gagnent à être utilisées stratégiquement , elles expriment un état d'esprit du locuteur qui, avec un minimum de mots, atteint un effet maximum. Les expressions et locutions contenues dans cet ouvrage peuvent être utilisées dans n'importe quel contexte ou milieu social sans risque de choquer l'interlocuteur. Le dictionnaire s'adresse aux lycéens, aux étudiants ainsi qu'aux adultes souhaitant aborder l'étude d'une langue étrangère sous un autre aspect et par là enrichir leurs connaissances du français, de l'anglais ou de l'allemand. Nous remercions par avance celles et ceux qui nous feront part d'éventuelles remarques ou suggestions susceptibles d'améliorer la qualité de l'étude.

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Veröffentlichungsjahr: 2023

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À DADOU,

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Sommaire

AVANT PROPOS

Chapitre A

Chapitre B

Chapitre C

Chapitre D

Chapitre E

Chapitre F

Chapitre G

Chapitre H

Chapitre I

Chapitre J

Chapitre K

Chapitre L

Chapitre M

Chapitre N

Chapitre O

Chapitre P

Chapitre Q

Chapitre R

Chapitre S

Chapitre T

Chapitre U

Chapitre V

Chapitre W

Chapitre X

Chapitre Y

Chapitre Z

Expressions idiomatiques anglaises courantes utilisant un nom d’animal

Expressions idiomatiques allemandes courantes utilisant un nom d’animal

SOURCES

Liste des expressions

AVANT PROPOS

Les expressions idiomatiques et les locutions adverbiales donnent de la couleur et de la saveur à une langue. Elles représentent l’aspect le plus fascinant et enrichissant dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Elles sont le reflet d’une manière de penser unique, propre à une communauté linguistique et c’est ce côté unique qui les rend difficiles à traduire d’une langue étrangère à l’autre. Traduites mot à mot dans une autre langue étrangère, elles risquent de perdre de leur sens, car elles ont un rapport très étroit avec la culture véhiculée par la langue dont elles font partie. Il y a une forte corrélation entre langue et culture. Les expressions idiomatiques sont comme le miroir de pensée et de vie d'un peuple. Chaque langue exprime la réalité selon sa manière de voir les choses.

Ce dictionnaire ne se veut pas exhaustif, loin de là, il se limite aux expressions et locutions les plus courantes, encore utilisées dans le langage de tous les jours. Cette liste d'expressions n'existe qu'à titre de banque. Ce n’est pas un chapitre clos dans le développement des langues, nous sommes conscients que de nouvelles expressions naissent chaque jour, que ce soit chez les marins, les pilotes, les techniciens, les étudiants, les artisans…

Les expressions idiomatiques et locutions gagnent à être utilisées stratégiquement, elles expriment un état d’esprit du locuteur qui, avec un minimum de mots, atteint un effet maximum. Les expressions et locutions contenues dans cet ouvrage peuvent être utilisées dans n’importe quel contexte ou milieu social sans risque de choquer l’interlocuteur.

Ce dictionnaire s’adresse aux lycéens, aux étudiants ainsi qu’aux adultes souhaitant aborder l’étude d’une langue étrangère sous un autre aspect et par là enrichir leurs connaissances du français, de l’anglais ou de l’allemand.

Nous remercions par avance celles et ceux qui nous feront part d’éventuelles remarques ou suggestions susceptibles d’améliorer la qualité de l’étude.

L’auteur Jean Piètre-Cambacédès est né à Marseille en 1946. Après des études en linguistique générale, en allemand et en anglais à l’Université d’Aix en Provence et plus tard à l’University of London, il a enseigné l’allemand, l’anglais et le français en République Centrafricaine, en Allemagne et en Angleterre. Il était Head of Faculty/Directeur des études dans un lycée de la banlieue de Londres jusqu’en 2001.

Un grand merci à Christian Meunier qui a participé activement et patiemment à l’élaboration de ce livre. Sans lui, ce livre serait resté sous forme de manuscrit au fond d’un tiroir.

A

À BÂTONS ROMPUS (conversation):De façon discontinue

L'origine de cette locution viendrait du domaine militaire, plus précisément du fait de battre du tambour « à bâtons rompus », c'est à dire donner deux coups successifs de chaque baguette, sans produire de roulement continu.

Anglais:

a casual conversation, to talk about this and that

Allemand:

ein zwangloses Gespräch, sich zwanglos unterhalten

À BON ENTENDEUR, SALUT !:Que celui qui comprend mon message en tire profit

L’origine de cette locution date du XVIIe siècle. C’est une menace, un avertissement plus ou moins voilé. Ici, le verbe « entendre » signifie « comprendre », quant au salut, c’est le sens latin « salus » qu’il faut l’entendre, c’est à dire le fait d’échapper à un danger, à un malheur, à la mort. Autrement dit, "celui qui a bien compris trouvera son salut".

Anglais:

forwarned is forarmed/a word tot he wise is enough

Allemand:

wer Ohren hat, der höre!

À BRAS LE CORPS:Avec les bras passés autour du corps, par extension : fermement, avec une grande énergie

L’origine de cette locution date du XVe siècle : « à brace de corps ». Elle est en général accompagnée des verbes prendre, tenir, saisir ou porter. Elle sous entend un effort important voire violent. C’est à la fin du XVIIIe siècle que la locution est devenue « à bras le corps ».

À BRAS RACCOURCIS:Donner des coups violents

L’origine de cette locution date du XVIe siècle, souvent précédée des verbes « frapper, cogner », ici le « bras » est en fait « la manche »retroussée, donc « raccourcie », allusion aux manches qu'on retroussait, donc qu'on raccourcissait, avant de frapper violemment l'adversaire.

Anglais:

to come down on sb like a tonne of bricks/to come down hard on sb

Allemand:

über jemanden mit voller Wucht/ mit Leibeskräften herfallen

À BRÛLE-POURPOINT:Brusquement, sans ménagement, à l’improviste

Cette locution a une origine militaire. Lorsqu'on tirait un coup de feu sur quelqu'un à bout portant, on lui brûlait le pourpoint, vêtement masculin qui couvrait le torse, utilisé entre le XIIIe et le XVIIe siècle.

Anglais:

at point blank, just like that, out of the blue

Allemand:

unerwartet, ohne Umschweife

À CHEVAL DONNÉ ON NE REGARDE PAS LA BOUCHE/LA BRIDE/LES DENTS:On ne doit pas critiquer un cadeau même s’il n’est pas à notre goût

Cette expression était déjà utilisée en latin médiéval, car, à cette époque, le cheval devait son importance au fait qu’il était le seul moyen de locomotion. Critiquer le mauvais état de la bride ou de la dentition d’un cheval offert n’était donc pas de mise.

Anglais:

don 't look a gift-horse in the mouth.

Allemand:

einem geschenkten Gaul sieht/ schaut man nicht ins Maul.

À CÔTÉ DE LA PLAQUE (Mettre ou être) / ÊTRE À L’OUEST :Se tromper lourdement, grossièrement, être hors sujet

Pour bien comprendre l’origine de cette expression, il faut commencer par définir «la plaque » selon le dictionnaire de l’époque qui serait donc une feuille métallique. Par contre, au milieu du XVI ème siècle, cette plaque en question viendrait dit-on du domaine du tir sur cible pour désigner le panneau à atteindre. Pourtant, « être à côté de la plaque » est une expression assez récente puisqu’elle date du milieu du XXème siècle et serait issue de l’argot des militaires. Selon une autre interprétation, «être à côté de la plaque » serait issu du vocabulaire du monde ferroviaire. Selon le principe du changement de direction des locomotives, il fallait qu’il existe une sorte de plaque tournante pour faire dévier ces wagons. Pourtant la manœuvre n’est pas aisé et avec un seul faux mouvement, le train pouvait déraper au bas du rail et donc à côté de la plaque.

Anglais:

to be wide of the mark, to be way off beam, beside the point

Allemand:

neben der Kappe sein, auf dem Holzweg sein, daneben hauen

À DISCRÉTION:À volonté, autant qu’on veut

Cette expression date du milieu du XVIIe siècle où « discrétion » a le sens de volonté.

Anglais:

unlimited, at will

Allemand:

nach Belieben, nach Herzenslust

À DORMIR DEBOUT (Histoire):Incroyable, invraisemblable, absurde

L’origine de cette locution remonte au XVIIe siècle avec le même sens qu'aujourd'hui. Cette expression est généralement associée à une histoire ou un conte. Une « histoire à dormir debout » est quelque chose de tellement incroyable que son auditeur finit par s'en désintéresser complètement au point que ses sens ne sont plus du tout en éveil... et qu'il s'endort.

Anglais:

a cock and bull story, a tall story

Allemand:

Ammenmärchen (erzählen), Lügenmärchen

À FORCE DE CRIER AU LOUP:A force de donner de fausses alertes... l'alerte véritable n'est plus écoutée.

L’origine de cette expression est très ancienne, le « loup » est comparé à un danger ou un risque quelconque. Et "crier au loup « signifie »alerter d'un danger. C’est en fait Esope, fabuliste grec qui aurait vécu au VIe siècle avant J.C., qui mit en fable l’histoire d’un jeune berger qui, pour tromper son ennui, décida de crier inutilement au loup, histoire de voir les villageois venir les secourir, lui et son troupeau. Comme sa plaisanterie avait très bien marché, il la recommença un peu plus tard avec le même résultat. Mais quand le loup se mit réellement à attaquer son troupeau, il eut beau crier, plus personne n’accourut.

Anglais:

to cry wolf

Allemand:

blinden Alarm schlagen

À GOGO : En abondance, à profusion.

L’origine de cette locution remonte au XVe siècle. « gogo » est une duplication de « go », qui vient de « gogue » et signifie « réjouissance ». Le mot « gogue » a aussi donné « goguenard » et « goguette ».

Anglais:

galore ( ex : food galore=de la nourriture à gogo)

Allemand:

so viel man will (ex:es gab Champagner, so viel man wollte)

À LA BONNE FRANQUETTE:Sans façon, simple (souvent associée à une invitation/repas)

L’origine remonte au XVIIe siècle, on disait alors « à la franquette », la forme actuelle n'étant apparue qu'un siècle plus tard. La signification initiale était « en toute franchise », « franquette » étant un mot dérivé de « franc » venu des régions normandes et picardes. Cette franchise s'est progressivement transformée en simplicité pour donner le sens actuel.

Anglais:

a casual, informal meal, a potluck meal/dinner

Allemand:

ohne Umstände

À LA CLÉ, PAR-DESSUS LE MARCHÉ:Ce qui est la suite ou conséquence de ce dont il a été précédemment question

Avec son sens figuré actuel, cette expression daterait de 1872. Mais son origine remonte à bien plus loin dans le temps. L’expression se rapporte aux clés de sol, de fa et d'ut. Leur présence en début de portée, « à la clef », influe sur les notes qui suivent. Ces notes doivent inévitablement être jouées selon la clé qui précède. C'est par extension de ce principe musical de conséquence que l'expression a pris son sens actuel

Anglais:

on top, into the bargain

Allemand:

zusätzlich, obendrein

À LA QUEUE LEU LEU:En file indienne, l'un derrière l'autre

L’origine pourrait remonter au XIIe siècle, le « leu » étant l’ancien nom du loup, les loups se déplaçaient les uns derrière les autres, donc à la queue d’un « leu » se trouvait un autre « leu » !

Anglais:

in single/indian file, in a crocodile line

Allemand:

im Gänsemarsch

À LA NOIX :Dénué de valeur, de sérieux

Cette expression puise ses origines dans le vocabulaire du XIVe siècle où la noix comme la nèfle désigne tout ce qui est dénué de valeur. Selon certaines interprétations, « à la noix » serait une déformation d'une autre citation à savoir « cresson alénois » qui servait à relever les salades grâce à son goût piquant et amer. Aussi la salade à la noix était une salade âcre ce qui a fait que l'expression « à la noix » aurait symbolisé tout ce qui était mauvais.

Anglais:

pathetic

Allemand:

bescheuert, wertlos

À LA SAINT GLINGLIN (Quand les poules auront des dents, la semaine des quatre jeudis, à Pâques ou à la Trinité):A une date hypothétique, dans très longtemps, jamais

« Saint » est une déformation de l’ancien français « seing » qui signifiait signal, sonnerie de cloche, voire la cloche elle-même. « Glinglin » vient de « glinguer » qui veut dire « sonner ». Promettre quelque chose à la Saint-Glingin, c'est proposer de le faire à une sonnerie de cloche, sans préciser laquelle, ni une date précise. Ce qui peut mener très loin dans le temps.

Anglais:

when pigs can fly, until the first of never

Allemand:

am Nimmerleinstag, bis zum Sankt-Nimmerleinstag, wenn Ostern und Pfingsten auf einen Tag fallen

À LA SIX-QUATRE-DEUX :Réalisé très vite, rapidement, bâclé.

Cette expression qui remonte au milieu du siècle qui selon certaines interprétations non démontrées puiserait ses origines dans l’énumération dans le sens inverse des trois premiers chiffres pairs, symbole correspondant à un jeu de hasard. Selon d’autres auteurs, « à la six-quatre-deux » viendrait du domaine de la peinture et se définirait comme étant un portrait bâclé, car les chiffres en question peuvent permettre en étant superposés de représenter schématiquement un visage humain.

Anglais:

sloppily, to do something in a slapdash way

Allemand:

schlampig, aufs Geratewohl

À MOTS COUVERTS :En termes voilés

L’origine de l’expression remonte au XVIIe siècle quand le verbe couvrir avait plutôt le sens de dissimuler, cacher. Les mots couverts exprimés ici cherchent à décrire celui qui veut cacher ses intentions ou dissimuler une réalité qui risque de choquer

Anglais:

in veiled terms

Allemand:

andeuten machen, jemandem etwas durch die Blume sagen

À POINT NOMMÉ (arriver, agir), TOMBER À PIC :Au bon moment

Cette expression nous vient du XVIe siècle, elle avait d'abord un sens spatial et signifiait « exactement à l'endroit désigné », et comme une des acceptions d'alors du verbe nommer était « convenir », on aurait assez facilement glissé de « l'endroit désigné » au « moment qui convient » en passant par « l'endroit qui convient ».

Anglais:

right on, it couldn’t come at a better time (ça tombe à pic)

Allemand:

genau zur rechten Zeit, das haut hin, es trifft sich gut

À QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON :Dans tout événement pénible, il y a quelque chose de bon à prendre

Expression du XVe siècle qui affirme que ce qui est considéré comme malheur peut être envisagé sous un autre rapport comme bénéfice.

Anglais:

every cloud has a silver lining

Allemand:

auf Regen folgt Sonnenschein, wo Schatten ist, ist auch Licht

À TIRE-LARIGOT:Beaucoup, en grande quantité

L’origine date du XVIe siècle et s’appliquait alors à la boisson : le larigot désignant une flûte, et à tire, « d’un seul coup » (du verbe tirer : faire sortir un liquide d’un contenant et notamment en parlant du vin). Quant à savoir comment nous en sommes arrivés à cette expression, la question demeure, et ce, même si les hypothèses abracadabrantes ne manquent pas.

Anglais:

like there’s no tomomorrow

Allemand:

in rauen Mengen, essen/trinken, was das Zeug hält

À TOMBEAU OUVERT:Très vite, à une vitesse folle

Cette expression date de la fin du XVIIIe siècle et s'utilise après des verbes indiquant le déplacement comme galoper (à l'époque), rouler, aller...Elle doit être comprise au sens littéral des termes : celui qui roule « à tombeau ouvert » va si vite qu'il y risque sa vie et qu'il va probablement terminer sa course directement dans le tombeau qui l'attend grand ouvert.

Anglais:

at breakneck speed

Allemand:

mit Affengeschwindigkeit

À TORT ET A TRAVERS (parler) :Sans discernement, n’importe comment

Cette expression date du XIVe siècle sous la forme « à tort », et au XVIe siècle se transforma en « à tors et à travers » signifiant en détours et en traverses, en d’autres termes dans tous les sens. De ce l’expression indique une activité décousue.

Anglais:

indiscriminately, to ramble on, talk off the top of your head

Allemand:

ausschweifen, in der Rede abschweifen

À QUI MIEUX MIEUX:En cherchant à faire mieux que les autres

Expression datant du XIIIe siècle, sous la forme « qui mieux mieux », elle ne gagne son « à » qu'au XVe. Orale et populaire, sa première trace écrite remonte au XIXe. Dans le dictionnaire de Bescherelle de 1856, il s'agirait d'une phrase elliptique qui, ramenée à son intégrité, est : « Nous vous aimons à (ce point et de telle façon que celle) qui (de nous deux vous aime déjà) mieux (que l'autre, vous aime encore) mieux ».

Anglais:

each more than the next

Allemand:

um die Wette, durcheinander

À TOUT BOUT DE CHAMP:Sans cesse, à chaque instant

L’origine vient du monde paysan, du laboureur. Au XIVe siècle, on disait « à chascun bout de champ », au XVIe, c'était « à tous bouts de champ » et au XVIIe, « à chaque bout de champ ». C'est simplement une métaphore dont le sens original qui se rapportait au terrain labouré sur toute sa surface avec des allers-retours incessants est devenu la description d’une action répétée sans cesse

Anglais:

at every turn/opportunity, time and time again

Allemand:

immer wieder, alle Augenblicke

À TOUT SEIGNEUR TOUT HONNEUR:Chacun doit recevoir les biens et les honneurs qui correspondent à son rang, sa valeur, ses fonctions

L'origine exacte de ce proverbe date du Moyen Âge, Les droits de l’ancienne féodalité se divisaient en droits utiles et en droits honorifiques. Les droits utiles consistaient en redevances, prestations sur les récoltes, sur la chasse, et en impôts plus ou moins lourds. Les droits honorifiques se traduisaient en hommages, en encens offert à l’église, etc.

Anglais:

honor to whom honor is due

Allemand:

Ehre, wem Ehre gebühr

AU BOUT DU COMPTE / EN FIN DE COMPTE:Pour finir, en conclusion

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. En effet, le terme « compte » n’a existé qu’au XIIIe siècle, terme qui viendrait du latin » computus » signifiant calcul ou quantité dénombrée. Cette expression dont l’origine remonte au moyen-âge viendrait d’une tradition qu’avaient les riches bourgeois consistant à utiliser un bouclier pour faire leurs comptes. A la fin de ce compte en question, ils faisaient un bilan des rangées de boules pour calculer leur richesse. Bien sur avec le temps l’expression n’a gardé que son sens synonyme de « en conclusion ».

Anglais:

all things considered/at the end of the day

Allemand:

zu guter Letzt, letzten Endes

AU RAS DES PÂQUERETTES :exprime le peu de valeur de quelque chose

Cette expression familière utilise ces fleurs modestes et sans valeur pour exprimer la modestie ou le manque de valeur de quelque chose. De par sa définition, la «pâquerette » serait une petite fleur considérée comme la plus petite de l’espèce car dépourvue de queue. De ce fait, tout ce qui serait au ras des pâquerettes serait défini comme étant de niveau très bas ou peu élevé, simpliste au sens figuré. Selon d’autres interprétations, il s’agirait d’une expression sortie droit du vocabulaire de l’aviation où voler au ras des pâquerettes indiquait le fait de voler tellement bas qu’on verrait ces fleurs pourtant très petites.

Anglais:

as low as you can get, the lowest of the low

Allemand:

komplett im Keller sein (tarifs)

AU BEAU FIXE:Désigne la stabilité dans le bonheur, le moral les relations…

Cette métaphore est d'origine météorologique, le "beau fixe" désignant un beau temps stable, matérialisé par l'aiguille du baromètre 'fixée' sur la zone de beau temps et s’emploie aujourd’hui pour qualifier ce qui ne change pas de position, donc établi de manière durable

Anglais:

cheerful, in a buoyant mood, to be set fair (event)

Allemand:

außerordentlich/ überwiegend gut sein, bei bester Laune sein

AU DIABLE L’AVARICE ! :Exclamation qui accompagne la décision de faire une dépense

Cette expression se base sur le fait que l’avarice appartenant selon la Bible aux sept pêchés capitaux, il faudrait faire en sorte de se donner bonne conscience en l’envoyant au diable. Ceci serait effectué de nos jours dans un but loin de toute foi mais plutôt pour assouvir un besoin à savoir celui de craquer et d’acheter un bien selon les envies et non selon la raison.

Anglais:

hang the expense !

Allemand:

was soll der Geiz !

AU DIABLE VAUVERT:Extrêmement loin

Le mot « vauvert » date du début du XIXe siècle, mais son origine n'est pas claire. Au départ, ce mot banal ne désigne qu'un « vert vallon » ou « val vert ». Selon certaines interprétations, il existait au Xe siècle à Paris une habitation de plaisance située dans un lieu appelé Vauvert. De par l’explication de l’époque vauvert faisait allusion à deux termes latins vallis viridis se traduisant par vallée verdoyante. Cette bâtisse était entourée de carrières et le vent s’y incrustait avec un grand bruit. Ceci n’a pas tardé à enrichir les conversations de l’époque à ce sujet par une population qui croyait dur comme fer aux superstitions et au diable. Il existait également un château de Vauvert à Gentilly qui aurait servi de repaire à des bandits redoutés. Il y avait aussi un Vauvert près de Nimes. Il est donc possible qu'un de ces 'Vauvert' considérés comme éloignés de Paris à l'époque, et dans lesquels des évènements « peu catholiques » se produisaient, a donné naissance à cette expression en le mêlant à « au diable » qui, dès le XVe siècle, voulait déjà dire « très loin ».

Anglais:

in the middle of nowhere

Allemand:

wo der Pfeffer wächst, wo sich Fuchs und Hase gute Nacht sagen

AU GRAND DAM DE QUELQU’UN :Au détriment/ au désavantage de quelqu’un

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent. En effet, le terme « dam » est très vieux et viendrait de la langue latine et se prononçait alors « Damnum » qui voulait « dommage » ou « préjudice ».Tout en gardant le sens latin, « dam » est ensuite devenu « damage » vers 1080, puis « domage » et « dommage » vers 1160. Toutefois, contrairement à « dommage », « dam » a disparu du vocabulaire depuis le XVIème pour ne subsister que dans cette expression.

Anglais:

much to the annoyance of, to someone’s great displeasure

Allemand:

zu jemandem grossen Leidwesen,

AU NEZ ET À LA BARBE (de quelqu’un) :En présence et en dépit, à la vue de quelqu'un et sans se cacher, en le narguant

L'origine remonte au XVe siècle et est issu d'un mélange de "sous le nez" et "à la barbe" pour indiquer une proximité immédiate. Au nez et à la barbe exprime un acte que le témoin désapprouve ou tout simplement qui lui est hostile

Anglais:

Right under somebody's nose

Allemand:

vor jemandes Nase, Augen

AU PETIT BONHEUR LA CHANCE :Au hasard

« Bonheur » est un mot qui nous vient en fait du qualificatif « bon », précédant le mot « heur » qui date du XIIe siècle, et qui désignait le hasard et la chance. On dit encore « par bonheur » pour dire « par hasard ». D'après Littré, l'expression apparaît au XIXe siècle. Enlevez le qualificatif « petit » et vous obtenez « au hasard » ou, autrement dit, « en laissant faire la chance ». Le « petit » sert à conjurer le sort, à éliminer l'hypothèse du hasard malencontreux, en souhaitant qu'on aura bel et bien de la chance, même si ce n'est qu'un petit peu. Quant à « la chance », parfois ajoutée à la suite, ce n'est que pour renforcer le souhait que le hasard n'aille pas dans le mauvais sens.

Anglais:

haphazardly, trusting to fate/luck

Allemand:

auf gut Glück, auf Geratewohl

AU PIED LEVÉ:À l’improviste, sans avoir eu le temps de se préparer

L’origine remonte au XVe siècle et s'employait au début sous la forme « à pied levé » pour s'adresser à quelqu'un au moment où il s'apprêtait à partir en ayant déjà le « pied levé » par image de celui qui est prêt à avancer. Elle s'est ensuite généralisée au milieu du XVIème siècle à toutes les situations où quelqu'un est pris à l'improviste et devient « au pied levé ».

Anglais:

at short notice, at a moment’s notice, off the cuff

Allemand:

aus dem Stegreif, für jemanden in die Bresche springen (remplacer quelqu’un)

AU ROYAUME DES AVEUGLES, LES BORGNES SONT ROIS :Les médiocres paraissent remarquables parmi les personnes n'ayant aucune valeur. Il est facile pour un ignorant de briller parmi de plus ignorants que lui.

Au XVIe siècle, on disait « borgne est roy chez les aveugles ».Mais, bien avant, il existait déjà le proverbe latin "Beati monoculi in terra caecorum". Cette expression illustre une évidence à savoir que parmi les incapables, celui qui fait preuve d'un talent même limité fera aisément son chemin.

Anglais:

in the kingdom of the blind, the one-eyed man is king

Allemand:

unter Blinden ist der Einäugige König

AUSSITÔT DIT, AUSSITÔT FAIT:Indique une action promptement réalisée

Basée sur l'adverbe « aussitôt », cette expression témoigne d'une action réalisée sur l'instant. À peine dite, elle a déjà été réalisée.

Anglais:

no sooner said than done

Allemand:

gesagt, getan !

AUTANT QUE FAIRE SE PEUT:Dans la mesure du possible, autant que possible

Expression très archaïque qui remonterait à la fin du XVe siècle. L’expression doit être comprise dans le sens où si une possibilité de faire quelque chose existe, alors il faut mettre tout son possible pour le faire.

Anglais:

within the realms of possibility, as far as possible, to the extent possible

Allemand:

so weit wie möglich

AUTANT DE TÊTES AUTANT D’AVIS :Autant de personnes, autant de manière de voir, en d’autres termes pour toute chose, chacun aurait son propre avis

Cette expression d’origine latine, traduite littéralement de « tot capita tot sensus » se baserait sur le fait qu’il n’existerait pas deux opinions qui seraient exactement les mêmes.

Anglais:

too many cooks spoil the broth

Allemand:

zu viele Köche verderben den Brei

AU TEMPS POUR MOI :Pour signaler que l’on s’est trompé

Locution qui puise ses origines dans le milieu des militaires et viendrait d'une autre expression plus ancienne à savoir « au temps pour les crosses » pour parler de la non synchronisation des bruits des crosses, les soldats se devaient de revenir au temps précédent pour recommencer la manœuvre de maniement des armes. Dans un sens plus figuré, «au temps pour moi» signifierait donc reconnaitre ses erreurs avec l'idée de suggérer une reconsidération de la question. Selon d'autres interprétations, cette expression serait transcrite «autant pour moi »et qui signifierait qu'il y ait reconnaissance de la faute mais qu'elle serait permise par le fait que tout humain a droit à l'erreur.

Anglais:

my mistake !

Allemand:

mein Fehler !

À VUE DE NEZ (au « pif »), AU DOIGT MOUILLÉ:Approximativement, au jugé

Ici « nez » veut dire « flair ». Quand quelqu’un a du « flair », on dit qu'il a de l'instinct, une certaine aptitude à prévoir ou deviner. C'est de cette notion de « deviner » ou mesurer au jugé grâce au « flair », le «nez » qui est à la base de cette locution. Mais la vue reste indispensable pour juger, c'est donc « à vue de nez » qu'on fait une estimation.

Anglais:

at a guess, by rule of thumb

Allemand:

frei nach Schnauze, über den Daumen gepeilt

AVEC DES SI ON METTRAIT PARIS EN BOUTEILLE:Expression utilisée pour dénoncer des spéculations sans fondement, vaines et inutiles

Expression proverbiale française qui essaye d’expliquer par une métaphore que suite à des suppositions, tout devient possible. L’ironie émise montre l’absurdité quant à l’émission d’hypothèse pour parvenir à une conclusion sur mesure et arrangeante. Selon certaines interprétations cette expression est très ancienne et viendrait d’un ancien adage gaulois où avec des si, on mettrait Lutèce en amphore.

Anglais:

if ifs and ands were pots and pans, there would be no work for tinkers’ hands

Allemand:

wenn das Wörtchen “wenn” nicht wär, wär mein Vater Millionär

AVEC TOUTE SA SMALA/ SMALAH(arabe : zamala) :Ensemble de la maison d'un chef arabe, avec ses tentes, ses serviteurs, ses troupeaux et ses équipages. Désigne une famille nombreuse et encombrante

Anglais:

with bag and baggage

Allemand:

mit Kind und Kegel

ACHETER QUELQUE CHOSE POUR UNE BOUCHÉE DE PAIN :Pour pas grand-chose, presque rien

Cette expression utilise le nom d’un objet pour désigner un signe monétaire. La « bouchée de pain » correspond à l’idée d’un minimum de nourriture ce qui se définirait par un transfert du domaine de la nourriture à celui de valeur pour restituer les réalités de la survie dans l’expression de la faible valeur d’échange.

Anglais:

to buy something for a song

Allemand:

etwas für einen Apfel und ein Ei kaufen

ACHETER / VENDRE CHAT EN POCHE:Acheter sans voir/vendre sans montrer l’objet de la vente

C'est au tout début du XVe siècle que cette expression est apparue. Le mot « poche » désignant ici un sac, le sens de l'expression est facile à comprendre.

Anglais:

to buy a pig in a poke

Allemand:

die Katze im Sack kaufen

ALLER AU FOND DES CHOSES :traiter quelque chose dans son ensemble ou découvrir la vérité concernant un fait ou événement

Il n’est pas besoin de beaucoup réfléchir pour comprendre le sens de cette locution verbale.

Anglais:

to get to the bottom of things

Allemand:

den Dingen auf den Grund gehen

ALLER (à quelqu'un) COMME UN TABLIER À UNE VACHE (comme des guêtres à un lapin) :Lui aller très mal

Cette expression vient du début du XIXe siècle. Le rapprochement d'une pièce d'habillement et d'un animal est depuis longtemps utilisé pour exprimer non seulement le ridicule de celui qui s'habille très mal, mais aussi, par extension, l'association de deux objets qui n'ont rien à faire l'un avec l'autre.

Anglais:

to fit like a round peg in a square hole

Allemand:

wie die Faust aufs Auge passen

ALLER / FAIRE À LA VA COMME JE TE POUSSE :Aller au gré des circonstances, librement et sans contraintes, faire quelque chose avec négligence, sans soin

Expression française basée sur une métaphore simple à interpréter. Elle rappelle le bateau qui se laisse emporter par le vent en errant sans but pour voir où le courant mène. Cela rappelle de fait d’errer sans plan ni rigueur, de manière désordonnée et naturelle.

Anglais:

a happy go lucky hit or miss approach, to do something in a haphazard/ slapdash way, any old how

Allemand:

irgendwie, schlampig

ALLER SE FAIRE VOIR CHEZ / PAR LES GRECS / ALLER AU DIABLE :Se faire brutalement éconduire

Quand on dit à quelqu’un d’aller se faire voir chez les Grecs, on lui souhaite plutôt d’aller subir des relations non consenties … Mais pourquoi chez les Grecs? Il faut remonter il y a bien longtemps, à l’époque de la Grèce antique, où la pédérastie faisait partie des mœurs de la société. Alors quand on propose à quelqu'un d'aller chez les Grecs, c'est parce qu'on veut rapidement s'en débarrasser et qu'on lui souhaite « bien du plaisir » une fois arrivé là-bas.

Anglais:

to be told to get lost, to go to Hell

Allemand:

dahin gehen, wo der Pfeffer wächst, rutsch mir den Buckel ‘runter (va voir ailleurs si j’y suis !)

APPORTER DE L’EAU AU MOULIN DE QUELQU’UN:Fournir des arguments pour étayer une thèse, une opinion, mais aussi donner involontairement des arguments à son interlocuteur au cours d'un débat.

Cette expression existe sous différentes variantes depuis le Moyen Âge. Au XVIe siècle, l'eau qui vient au moulin était associée à un profit ou un avantage, ce qui s'explique parfaitement puisque lorsque le meunier avait de l'eau à son moulin, il pouvait travailler et s'enrichir. Au XVIIe, lorsqu'on se procurait ou procurait à quelqu'un un avantage matériel, on disait amener de l'eau à son moulin. L'expression ne s'utilise plus actuellement que pour des débats ou les joutes verbales ou pour désigner des arguments qui étayent une thèse.

Anglais:

to bring grist to someone’s mill

Allemand:

Wasser auf jemandes Mühlen / Mühle sein

ARRIVER COMME UN CHEVEU SUR LA SOUPE:Mal à propos, à contretemps

L’origine de cette expression date de début du XXe siècle. Il n'est pas besoin de beaucoup réfléchir pour comprendre la métaphore. C’est le côté incongru, malvenu qu’il faut retenir.

Anglais:

to turn up at the awkward moment, like a horde of ants at a picnic

Allemand:

ungelegen kommen

ARRIVER COMME MARS EN CARÊME :Arriver inévitablement et régulièrement

Le carême désigne la période de quarante-six jours, de mardi gras à pâques où excepté les dimanches, les catholiques se devaient d'observer le jeûne et delà, le mois de mars ne pouvait faire autrement que tomber pendant le carême. De ce fait, dire au XIVe siècle de quelqu'un « qu'il arrivait comme mars en carême » insinuait qu'il survenait de façon régulière, prévisible et infaillible. A partir du XVIIe siècle, cette expression prit le sens de « arriver à propos » passant de l'idée d'un moment inévitable à celui d'instant propice.

Anglais:

as sure as night follows day

Allemand:

so sicher wie das Amen in der Kirche

ATTENDRE QUELQU’UN AU TOURNANT:Se venger de quelqu'un à une occasion propice, attendre et surprendre quelqu'un

C'est au XIIIe siècle que le mot « tournant » désigne d'abord « un endroit où un corps présente une courbure » puis, très peu de temps après, un endroit où une voie tourne. C'est ce dernier sens qui est resté aujourd'hui et qui nous intéresse. Or, à un tel tournant, il est facile de se cacher et de surprendre quelqu’un. Voilà pourquoi, avec un sens figuré, notre expression existe depuis le milieu du XXe siècle.

Le « tournant » désigne ici l'occasion où il sera possible de surprendre la personne et, dans le cas où on lui veut du mal, de lui faire subir la vengeance souhaitée.

Anglais:

to be waiting for a chance to get even with somebody

Allemand:

es jemandem bei erstbester Gelegenheit heimzahlen

AVALER DES COULEUVRES:Supporter des affronts sans pouvoir se plaindre et sans être en mesure de protester

L’origine la plus probable vient d'une ancienne signification de « couleuvre » qui désignait aussi une insinuation perfide, une hypocrisie mensongère, le genre de chose à laquelle il n'est pas toujours simple de répondre et qu'on doit alors subir sans piper mot.

Anglais:

to swallow the pill, to bite the bullet, to eat crow

Allemand:

in den sauren Apfel beiβen müssen, die Kröte schlucken

AVOIR BON DOS:Supporter injustement la responsabilité d’une faute

Cette expression est facile à comprendre. C'est sur le dos qu'un homme peut porter de lourds fardeaux (sac de ciment, gros fagot de bois, sac à dos bien rempli...).

Celui qui a bon dos, c'est celui qu'on charge indûment de la responsabilité d'une faute qu'il n'a pas commise.

Anglais:

to have broad shoulders

Allemand:

einen breiten Buckel haben

AVOIR BONNE MINE:Être en bonne santé

Au XVe siècle, la mine était employée pour parler de l'apparence, ou alors simplement du visage. L'expression « avoir bonne mine » est donc apparue pour parler de gens dont le teint rosé laisse présager de leur bonne santé. L'expression négative « ne pas payer de mine » arrivera un peu plus tard.

Anglais:

to look healthy, well

Allemand:

gut aussehen

AVOIR BON PIED BON ŒIL :Avoir l’air vif, vigoureux, être en bonne santé

L’origine de cette expression vient du XVIIe siècle et s’applique plus généralement à une personne âgée. Avoir « bon pied », c'est à la fois être stable en position debout et pouvoir marcher rapidement. Avoir « bon œil », c'est avoir une très bonne vue. Celui qui combine les deux est donc assurément en bonne santé. Mais si le sens d'aujourd'hui paraît clair, on peut noter que le Dictionnaire de l'Académie de 1694 indiquait :« On dit au figuré « bon pied bon œil » pour avertir un homme de prendre garde à lui. Et, que « il faut avoir bon pied bon œil avec quelqu'un », pour dire, que « il faut être extrêmement alerte pour s'empêcher d'en être surpris ». Autrement dit, si la notion d'une personne alerte était déjà bien présente, c'était plus pour favoriser la vigilance et la capacité à échapper aux mauvais coups.

Anglais:

to be as fit as a fiddle

Allemand:

fit wie ein Turnschuh

AVOIR D’AUTRES CHATS À FOUETTER :Avoir des préoccupations plus importantes

Au XVIIe siècle, lorsque l'on voulait figurer que quelque chose n'était pas grave, on disait « qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat ». C'est de cette expression que provient « avoir d'autres chats à fouetter » qui signifie que l'on a des préoccupations beaucoup plus importantes. La métaphore du chat dans cette expression reste cependant inexplicable.

Anglais:

to have other fish to fry

Allemand:

Wichtigeres zu tun haben

AVOIR DE BEAUX RESTES:Garder des restes de beauté, rester beau ou belle malgré l’âge

Au XVIIe siècle, l'expression s'appliquait exclusivement aux femmes, les « restes » désignant ce qu'il « reste » de la beauté passée d'une femme ayant atteint un certain âge, après que le temps a fait ses ravages. De nos jours, on peut dire exactement la même chose d'un homme.

Anglais:

to look young, to be well preserved, still have what it takes

Allemand:

noch ganz gut beieinander sein

AVOIR DES FOURMIS (dans les membres):Sentir des picotements dus à une mauvaise circulation sanguine

Cette expression, qui date de la première moitié du XIXe siècle, vient simplement des picotements que l'on ressent, principalement dans un membre, lorsqu'une mauvaise position gardée pendant trop longtemps bloque la circulation sanguine normale.

Cette sensation est comparable à celle que provoquerait une armée de fourmis qui grouillerait sur la peau. Par extension, comme il faut remuer pour faire disparaître ces « fourmis », on utilise aussi cette locution pour quelqu'un que l'envie de bouger ou de partir démange.

Anglais:

to have pins and needles in the legs/arms...

Allemand:

Ameisen in den Beinen/Armen haben

AVOIR DES OURSINS DANS LA POCHE :Être avare

Cette expression est facile à comprendre. Une personne qui aurait un ou des oursins dans sa poche ou dans son porte-monnaie, éviterait intelligemment d'y fourrer la main pour en retirer quelque argent.

Anglais:

to have deep pockets and short arms

Allemand:

einen Igel, Stacheldraht in der Tasche haben

AVOIR DES YEUX DE LYNX :Avoir une très bonne vue, une vue perçante

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il ne s'agit pas d'une comparaison avec l'animal le lynx, il s'agit en réalité d'un personne de la mythologie grecque du nom de « Lyncée ». L’Argonaute Lyncée qui accompagna Jason à la conquête de la Toison d'Or avait des yeux lui permettant de voir à travers les nuages, jusqu'au fond de la mer ou même à travers les rochers et murs. C'est simplement la confusion entre le nom du compagnon de Jason et celui du félin qui, dans le langage populaire, a provoqué la création de l'expression. C'est donc de ce mythe que vient l'expression avoir un œil de lynx quand on qualifie la vue de quelqu'un de perçante par exemple.

Anglais:

to have eyes like a hawk

Allemand:

Augen wie ein Luchs haben

AVOIR DEUX POIDS ET DEUX MESURES :Avoir un jugement subjectif, être partial, juger différemment une même chose, selon les personnes, les circonstances, les intérêts...

L’origine de cette expression remonte au XVIIIe siècle et renvoie à des procédés de jugement différents envers quelqu'un ou quelque chose et selon des règles différentes. De ce fait, juger deux cas analogues avec deux poids et deux mesures équivaut à ne pas appliquer les mêmes critères pour l'un et l'autre, d'où l'injustice.

Anglais:

to have, apply double standards

Allemand:

mit zweierlei Maß, Ellen messen

AVOIR DU CHIEN :Avoir du charme un peu canaille, du sex appeal

L’expression remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle et qui définit le chien dans le sens de coquin et comme insulte désignant quelqu'un que l'on traite avec mépris. Dans ce cas typique c'est plutôt le sens de canaille qui prime, à savoir une femme qui a un certain charme, une beauté intérieure, attirante, fascinante.

Anglais:

to have sex appeal, oomph, to be hot

Allemand:

ein gewisses Etwas haben, Sex appeal haben, scharf , geil sein

AVOIR DU BOL, DU POT, DU CUL :Avoir de la chance

Cette expression date de la moitié du XXe siècle et est considérée comme vulgaire, sortie tout droit du dictionnaire argot. Or conformément à cette langue, le « cul » se définissait comme synonyme de chance et pas seulement le postérieur. De plus le « pot » et le « bol » toujours dans le langage argot ont désigné depuis la fin du XIXe siècle à la fois l'anus et le postérieur.

Anglais:

to have a stroke of luck, to be jammy, to be a jammy git (familier)

Allemand:

Schwein haben

AVOIR DU PAIN SUR LA PLANCHE :Avoir beaucoup de travail

L’origine de cette expression remonte au milieu du XIXe siècle. Elle était utilisée pour dire ne pas manquer de ressources, allusion faite au pain qui se conservait longtemps, offrant la possibilité d'en avoir plusieurs d'avance et pouvoir tenir longtemps sans risque de famine. Elle prendra au début du XXe siècle le sens actuel à savoir celui renvoyant au travail difficile du boulanger qui doit pétrir le pain longuement sur la planche ou au pain qu'il faut gagner péniblement.

Anglais:

to have a lot on one's plate, to be snowed under with work, to have hands full

Allemand:

viel um die Ohren haben, alle Hände voll zu tun haben

AVOIR DU VENT DANS LES VOILES :Être ivre, ne pas marcher droit

Expression qui puise ses origines dans le milieu de la marine. En effet, elle compare un homme saoul à un bateau qui vogue sur l'eau poussé par le vent à une destination incertaine. Le bateau qui avancerait face au vent serait obligé de tirer des bords et donc de pencher en avant comme la marche de celui qui est ivre. Ce bateau vogue soumis aux caprices du vent dans toutes les directions comme l'ivrogne qui ne tient plus debout et continue de tituber dans tous les sens.

Anglais:

to be three sheets to the wind

Allemand:

gut, ordentlich einen im Tee haben

AVOIR L’ESPRIT DE L’ESCALIER :Penser à ce que l’on aurait pu répondre postérieurement à la situation, manquer de répartie

Cette expression est attribuée à Diderot qui la cita en premier lieu dans un ouvrage à la fin du XVIIIe siècle. Il faisait alors référence à l’escalier pour montrer que la repartie qu’il aurait dû avoir ne lui était venue à l’esprit qu’une fois arrivé en bas des escaliers.

Anglais:

to be slow -witted

Allemand:

nicht schlagfertig sein

AVOIR L’ESTOMAC DANS LES TALONS :Avoir très faim

Malheureusement, voilà une expression dont l’origine reste inconnue.

Elle est citée par Joris-Karl Huysmans en 1884 dans "A rebours" mais son origine reste obscure.

Elle se disait aussi autrefois « avoir l'estomac aux talons ».Et il en existait également une version en argot attestée par Gaston Esnault en 1898 : « Avoir l'estom dans les gadins » (les gadins' étaient les souliers à cette époque, signification argotique aujourd'hui oubliée).

Anglais:

to be as hungry as a bear, a horse, a hawk

Allemand:

heiβhunger haben, Kohldampf schieben,Knast haben,einen Bärenhunger haben

AVOIR LA BERLUE :Être victime d'hallucinations

La « berlue » viendrait d'un mot provençal (beluga) qui signifie « ébloui ». La berlue est également une lésion de la vue qui fait apparaître des objets qui n'existent pas. Cette expression est donc née de cela et on l'emploie pour une personne qui a cru voir ou apercevoir quelque chose ou quelqu'un.

Anglais:

to see things, to be seeing things

Allemand:

nicht richtig sehen

AVOIR LA BOUGEOTTE :Avoir envie de bouger, ne pas tenir en place

La bougeotte, c’est tout simplement la manie, l’envie de bouger, de voyager d’un lieu à un autre.

Anglais:

to have itchy feet, to have ants in one’s pants

Allemand:

Reisekribbeln fühlen, Fernweh haben, kein Sitzfleisch haben

AVOIR LA COTE :Être très estimé(e)

Attention, il n'est point ici question de la « côte », mais de la « cote » au sens d'appréciation, de note, de valeur, comme on le trouve dans la « cote d'alerte », la « cote mobilière » ou la « cote » d'une action en bourse, « cote » s'écrivait auparavant « quote » et vient du latin médiéval « quota ». Ici, c'est le sens d'appréciation qui est retenu, quelqu'un qui a la cote étant quelqu'un de très apprécié car, bien que l'expression ne contienne aucun adjectif, la « cote » est implicitement élévée. Une ancienne forme de l'expression était « être à la cote ».

Anglais:

to be the bee's knees, to be very popular

Allemand:

guten Ankratz haben, geachtet sein, Schlag bei jemandem haben

AVOIR LA FOI DU CHARBONNIER :Conviction absolue et naïve

Expression du milieu du XVIIe siècle. Fleury de Bellingen, grammairien du XVIIe siècle, explique l'origine de l'expression par l'extrait d'un conte qui rapporte un dialogue entre le Démon et un charbonnier entêté. En effet, selon l'histoire, le Diable déguisé en ermite demanda au charbonnier en qui il croyait. Ce dernier répondit « à ce que l'église croit ». Le diable non satisfait de la réponse demanda ce en quoi croyait l'église, question à laquelle le charbonnier répartit de la même manière en disant « à ce que je crois ». Autant dire que le « charboniais » de ce conte ne fonde sa foi sur aucun argument théologique ou philosophique. Il croit ce que l'Église lui dit, sans même savoir vraiment de quoi il s'agit, être capable de l'expliquer et de le défendre.

Anglais:

to have blind faith

Allemand:

Köhlerglaube haben

AVOIR LA FRITE, LA PATATE, LA PÊCHE :Être en très bonne forme, avoir du tonus

Anglais:

to be full of beans

Allemand:

super drauf sein, in Form sein

AVOIR LA GUEULE DE BOIS :Avoir de désagréables symptômes après avoir trop bu

Cette expression daterait du XVIIIe ou du XIXe siècle. La gueule désigne la bouche devenue aussi sèche que du bois.

Anglais:

to have a hangover

Allemand:

einen Kater haben

AVOIR LA MAIN VERTE :Être doué pour la culture et l'entretien des plantes et des fleurs ; être un bon jardinier

Nous connaissons tous l'expression « avoir la main » pour dire que quelqu’un est habile dans un domaine particulier. Lui ajouter le mot vert, cela ramène à la couleur des plantes, des herbes, des végétaux... le sens exprime l'habilité d'une personne avec les plantes.

Anglais:

to have green fingers

Allemand:

einen grünen Daumen haben

AVOIR LA POISSE :Être très malchanceux de manière durable, attirer les ennuis

La poix était une sorte de colle visqueuse fabriquée à partir de résine de pin, de résine de sapin ou de goudron de bois. C'est de cette substance qu'est né le verbe 'poisser' (enduire de poix) au XVIe siècle et de ce verbe que la 'poisse' a été tirée avec, dans son sens figuré de « malchance » (au début du XXe siècle), une allusion à cette matière dont on n'arrive à pas à se défaire, comme on n'arrive pas à se dépéguer (comme ils disent en Provence) d'une malchance tenace.

Anglais:

to have rotten luck, to be jinxed

Allemand:

Pech haben, ein Pechvogel sein

AVOIR LA TÊTE SUR LES ÉPAULES :Être très équilibré, sensé

L’expression est facile à comprendre. L'image de cette tête posée à cet endroit, bien centrée et bien en équilibre, a été à l'origine de cette idée de personne équilibrée car la tête est le siège de l'esprit : celui dont l'esprit est à sa place est symboliquement quelqu'un de sensé.

Anglais:

to be level headed, to have one’s head screwed on

Allemand:

mit beiden Beinen auf der Erde stehen

AVOIR LA TÊTE DANS LES NUAGES :Être rêveur

C'est une expression imagée afin de qualifier quelqu'un qui a tendance à rêver. On imagine que sa tête se situe dans les nuages et donc qu'il n'a aucun sens des réalités qui l'entourent.

Anglais:

to have one’s head in the clouds

Allemand:

in den Wolken schweben, ein zerstreuter Professor sein

AVOIR LE BOURDON, LE CAFARD:Être triste, ne pas avoir le moral

L’origine de cette expression est inconnue, mais on l’explique souvent par les trois définitions possibles du bourdon : soit celle liée à l’insecte à cause du bruit produit par celui-ci et qui pourrait être identique à celui que l’on a dans la tête quand on n’a pas le moral, soit par l’explication typographique (oubli d’un mot), soit par la définition d’une grosse cloche qui carillonnait lors des graves événements nationaux.

Anglais:

to have the blues, to be moody, to mope

Allemand:

Grillen fangen, trübsinnig sein

AVOIR LE BRAS LONG:Avoir de l’influence, du pouvoir

Le mot « bras » est depuis longtemps utilisé comme un symbole d'autorité, de puissance (« le bras de la justice » ou « le bras de Dieu », par exemple). Et, bien entendu, plus ce « bras » est long, plus son rayon d'influence est grand.

D'ailleurs, lorsqu'elle a écrit : « Voyez comme Mme de La Fayette se trouve riche en amis... elle a cent bras, elle atteint partout », Mme de Sévigné n'a pas manqué de souligner l'importance du « bras » pour obtenir des avantages.

Littré utilise une forme au pluriel (« avoir les bras longs »). Pourtant, lorsque le mot est utilisé dans des expressions évoquant la force, la puissance, comme ici, le « bras » reste au singulier.

Anglais:

to wield a lot of influence, to pull strings

Allemand:

den längeren Arm haben

AVOIR LE CŒUR QUI BAT LA CHAMADE :Avoir le cœur qui palpite fort, soit par attirance envers une autre personne, soit à cause d'une émotion perturbante

Le mot « chamade » vient de l’italien « ciamada », qui signifiait « clameur, appel ».

La chamade est un roulement de tambour ou une sonnerie de trompette qui était utilisée au cours des batailles ou des sièges pour indiquer qu'on souhaitait se rendre ou qu'on demandait une trêve pour ramasser ses morts.

Anglais:

to have butterflies in one’s tummy/stomach

Allemand:

Schmetterlinge im Bauch haben, das Herz schlägt mir bis zum Hals

AVOIR LE CŒUR SUR LA MAIN :Être généreux

L'expression date du XVIIIe siècle et fait référence au cœur en tant que siège des émotions. Elle figure qu'une personne a le cœur, donc les émotions et les sentiments, sur la main, autrement dit qu'elle est prête à offrir. On imagine également une main tendue, symbole encore plus puissant de solidarité et de générosité.

Anglais:

to be big-hearted, open-handed

Allemand:

gutherzig sein

AVOIR LE COMPAS DANS L’ŒIL :Savoir apprécier correctement des distances, des proportions sans prendre de mesures

Le compas permet d'avoir une information précise ou d'exécuter quelque chose avec précision. Avoir le compas dans l’œil, c'est avoir un œil capable de remplacer un instrument de mesure, de juger avec précisions des longueurs, des volumes et diverses autres choses mesurables. Pour un marin, c'est aussi pouvoir estimer le bon cap sans instrument.

Cette expression semble apparaître pour la première fois au XVIIIe siècle chez Saint-Simon dans ses Mémoires.

Anglais:

to have an accurate eye

Allemand:

ein gutes Augenmaβ haben

AVOIR LE COUTEAU SOUS LA GORGE :Être menacé

Auparavant, la première forme de cette expression était « mettre le couteau sur la gorge », ou encore « mettre le pied sur la gorge ». L'image utilisée est celle d'un homme écrasant son adversaire du pied en signe de victoire. Il en est de même avec le couteau posé sur la gorge, geste très menaçant et qui signifie que l'on est en position de faiblesse. L'expression a gardé ce sens d'être menacé.

Anglais:

to have a knife to your throat

Allemand:

das Messer sitzt mir an der Kehle

AVOIR LE DIABLE AU CORPS :Déployer une énergie, une activité intense, une vivacité surhumaine. Peut qualifier quelqu'un qui a des valeurs amorales

Expression du XIVe siècle qui puise ses origines dans les croyances populaires de l'époque. En effet, depuis toujours, les gens ont accordé au diable des pouvoirs extraordinaires. De ce fait si ce démon tendait à s'emparer du corps humain, celui-ci se remplirait d'une vivacité surnaturelle.

Il est à remarquer qu'au début du XXe siècle, au cours des années 1920 appelées années folles, avoir le diable au corps prend une connotation érotique en assimilant le corps à la chair et le diable au désir.

De ce fait, cette expression tend à prendre plusieurs insinuations en fonction de son intonation: Admirative pour la personne vivace, sévère envers la turbulence d'un enfant et contenant de la désapprobation envers l'adultère.

Anglais:

to be a real handful, a real devil

Allemand:

den Teufel im Leib haben

AVOIR LE DOS AU FEU ET LE VENTRE À TABLE :Être confortablement installé, avoir ses aises pour faire bonne chère

Voilà une expression tombée en désuétude dont le sens est un peu variable selon les dates et auteurs, mais avec une image pourtant constante de confort et de plaisir.

Cette expression semble dater du XVIe siècle (on la trouve chez Clément Marot en 1531), mais, bizarrement, on en trouve des significations plus ou moins variées au fil du temps ou des ouvrages. Ainsi, la version de 1694 du Dictionnaire de l'Académie Française indique qu'elle désigne des gens débauchés, donc au-delà de simples notions de bien-être physique et alimentaire. La version de 1762 dit qu'elle désigne des personnes qui aiment leurs aises et la bonne chère (il n'est plus question de débauche) et celle de 1832 change encore un peu la signification qui s'appliquerait à des gens qui prennent toutes leurs aises en mangeant (ce qui élargit le sens à tous ceux qui mangent, pas uniquement à ceux qui apprécient fortement cette activité et ce qu'ils ont dans leur assiette).

Enfin, Littré indique que, au figuré, l'expression désigne des gens qui prennent toutes leurs aises, éliminant purement et simplement l'idée du repas.

Anglais:

to sit down comfortably at the table

Allemand:

gemütlich, bequem am Tisch sitzen

AVOIR LE VENT EN POUPE :Être favorisé par les circonstances, être poussé vers le succès

Au sens propre, quand on sait que la poupe est l'arrière du bateau, alors que la proue est l'avant, on se doute que, pour avancer facilement, le marin préfère largement avoir le vent en poupe, soufflant depuis l'arrière vers l'avant du bateau, que face à lui.

Donc, quand le vent est dans ce sens souhaité, notre homme de mer peut considérer être favorisé.

C'est ainsi que, par simple extension et au figuré, notre expression a été utilisée, dès le XIVe siècle, pour désigner ceux qui sont aidés par le sort, qui sont favorisés et qui, par conséquent, ont tendance à réussir ce qu'ils entreprennent.

Anglais:

to be on a roll, to have the wind in one’s sails

Allemand:

Aufwind haben

AVOIR LES BOULES, AVOIR LES GLANDES :Être excédé, agité, énervé, avoir peur

Expression familière dont l'origine n'est pas très claire mais nous pouvons affirmer qu'elle est récente et a été popularisée à la fin du XXe siècle. A l'origine, ces boules désignaient sans conteste les gonades mâles ou testicules. Quant aux glandes, la gestuelle qui accompagne « avoir les glandes » montre qu'elles symbolisent plutôt les amygdales ou des ganglions. Il est à remarquer que cette expression est souvent employée dans les prisons françaises pour dire « avoir le cafard ».

Anglais:

to be shit-scared (peur), to be pissed off, hacked off (énervement)

Allemand:

auf der Palme sein, einen dicken Hals haben, auf achtzig sein (énervement), Schiss vor etwas/jemandem haben (peur)

AVOIR LES DENTS LONGUES :Être très ambitieux

Au XIVe siècle, cette expression signifiait « avoir faim ». Puis le côté dur et agressif des dents a provoqué une transformation vers le sens qu'elle a aujourd'hui.

Anglais:

to have one’s sight set high, to have drive, to be an eager beaver

Allemand:

sehr ehrgeizig sein, Karrieregeil sein, leistungsorientiert sein

AVOIR LES PIEDS SUR TERRE :Manifester un grand sens des réalités, être objectif

Expression facile à comprendre qui se baserait sur les métaphores des pieds et de la terre pour décrire celui qui est pragmatique car la réalité se définirait comme étant le monde qui nous entoure et donc la terre où les pieds y seraient collés.

Anglais:

to have both feet on the ground

Allemand:

auf dem Teppich bleiben

AVOIR LES DEUX PIEDS DANS LE MÊME SABOT, NE PAS SAVOIR SUR QUEL PIED DANSER :Être embarrassé, incapable d’agir, passif, sans initiative

L’expression est facile à comprendre. Bizarrement, on ne trouve des traces écrites de l'utilisation de cette expression qu'au XXe siècle, alors que l'usage des sabots était déjà en large perte de vitesse. C'est pourquoi certains lexicographes supposent qu'elle est tout de même antérieure.

Anglais:

to have one’s hands tied, to be between a rock and a hard place, to be lacking in initiative, not to know where to stand

Allemand:

nicht richtig wissen auf welchem Bein stehen sollen

AVOIR LES JETONS, LA TROUILLE :Avoir très peur

Cette expression est attestée par Esnault en 1916.

Il semblerait qu'elle soit tirée du verbe « jeter » au sens ancien de « faire jaillir, sortir de soi » datant du XIe siècle. Ce qui peut se traduire par « évacuer des sécrétions » Ne dit-on pas, en effet, « faire dans sa culotte » lorsqu'on a très peur. On retrouverait alors dans notre expression l'association habituelle de la peur avec l'excrétion fécale. Quant à « trouille », encore une fois un mot qui est lié à notre postérieur! « Trouille » vient du néerlandais « Drollen », qui signifie tout simplement « chier ». On peut rapprocher cette expression de « chier dans son froc », ou « avoir la pétoche » par exemple.

Anglais:

to have the heebie-jeebies, to be scared pantless / shitless, to have one’s heart in one's boots

Allemand:

kalte Füsse kriegen, Schiss/Muffe haben, Fracksausen haben

AVOIR L’EAU À LA BOUCHE :Exciter l’envie ou la curiosité, saliver d’envie

Vous avez sûrement déjà constaté, dans un moment de grande faim, et face à un plat qui vous plaît beaucoup, l'afflux soudain de salive que provoque dans votre bouche la divine odeur qui se dégage de cette nourriture qui excite votre envie.

Il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre le premier sens de cette expression.

C'est ce phénomène réflexe de plaisir anticipé qui, par extension, fait que toute attente de quelque chose qui nous tente ou nous intrigue fortement nous met l'eau à la bouche.

Si la forme actuelle de l'expression n'est pas précisément datée, au XVe siècle, on disait déjà avec le même sens « l'eau en vient à la bouche ».

Anglais:

it makes my mouth water,

Allemand:

da läuft mir das Wasser im Mund zusammen,

AVOIR PLUSIEURS CORDES À SON ARC :Être capable de faire plusieurs choses, avoir différentes solutions pour atteindre un but

D'abord, on notera que, si on parle maintenant de plusieurs cordes, le « plusieurs » sous-entendant « beaucoup » ou, généralement, plus de deux, il faut savoir qu'au XIIIe siècle, l'expression est apparue sous la forme « avoir deux cordes à son arc ». Autant dire qu'elle ne date pas d'hier.

Ensuite, quand on parle de plusieurs cordes, on ne sous-entend nullement « en même temps ». Les cordes supplémentaires ne sont là qu'en secours, dans le cas où l'une ou l'autre casserait, permettant ainsi au chasseur de ne pas rentrer chez lui dépité avec un arc inutilisable, autrement dit d'avoir les moyens nécessaires pour parvenir à son but et ramener du gibier.

C'est bien là le sens de notre métaphore : l'individu qui « a plusieurs cordes à son arc »est capable d'utiliser un autre ou d'autres moyens pour parvenir à ses fins ou réaliser son projet si jamais le premier échoue ou se présente mal.

Anglais:

to have other arrows in his quiver, to have more than one string to your bow

Allemand:

mehrere Eisen im Feuer haben, mehrere Pfeile im Köcher haben, mehrere Lösungen in Petto haben

AVOIR / PRENDRE DE LA BOUTEILLE :Vieillir en se bonifiant, acquérir de l’expérience, de la maturité

Cette expression a d'abord été associée uniquement aux vins et autres alcools, ce qui se comprend aisément pour un liquide qui vieillit en bouteille, même si la syntaxe bizarre ne semble pas être expliquée.

Puis, par extension, elle s'est appliquée à tout ce qui vieillit, l'Homme en particulier.

Par analogie avec le vin qui se bonifie, elle s'utilise souvent pour désigner quelqu'un qui a acquis ou va acquérir de l'expérience ou de la maturité avec le temps. Mais on l'emploie aussi simplement en synonyme de « vieillir ».

Anglais:

to become experienced, to be an old hand, to get older and wiser, to get long in the tooth

Allemand:

in die Jahre kommen

AVOIR QUELQU’UN DANS LE NEZ :Ne pas aimer, ne pas supporter quelqu’un