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« Ce n’est pas grave s’il n’écoute pas quand elle parle. Elle ne le fera plus. Maintenant, elle écrit. Le papier, lui, n’est ni absent, ni de mauvaise foi, ni violent. Voici donc tout ce qu’il ne voulait pas entendre et tout ce qu’il ne lira jamais. »
À PROPOS DE L'AUTRICE
Enseignante de français,
Aelis Bohuci nourrit au fil du temps son affection pour les lettres. Elle signe, avec "Douce violence", une œuvre pleine d’émotions.
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Aelis Bohuci
Douce violence
© Lys Bleu Éditions – Aelis Bohuci
ISBN : 979-10-422-0194-4
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À Alexis :
Tes mots ont eu bien plus de portée que tu ne le crois, merci d’être toi.
À Sabrina D., Anne-Sophie L., Jean-Marc R., Lucie V., Jean-Robert D., Catherine P., et surtout à Valentina B., Fabrice D. et Paula P.
Mais les écueils causés par une histoire d’amour, que l’on croit souvent pouvoir arranger grâce à l’amour : voilà l’écueil majeur conté ici.
Je compare bien volontiers notre histoire à un château. Il est beau, grand, fort, il y a pléthore d’allées, du mobilier incroyable, luxueux, la vie y est belle, il y fait bon vivre. Il y fait bon vivre, malgré quelques orages qui attaquent la toiture. Il y fait bon vivre, malgré quelques animaux indésirables qui s’immiscent dans les murs. Il y fait bon vivre, malgré quelques voisins bruyants, parfois, le jour ou la nuit. Ou les deux.
Notre château était beau, oui, mais c’est tout ce qu’il était : beau. Il n’était pas si solide finalement, les fondations que l’on aurait pu penser dignes de confiance, ont rapidement été attaquées par tous les petits désagréments quotidiens. Ils n’étaient peut-être pas si petits, d’ailleurs. Et peut-être pas si relatifs au quotidien. Mais bien aussi récurrents que le quotidien lui-même.
Ce château n’a jamais été un château médiéval de princesse. L’enchantement a bien fonctionné, mais désormais, on y voit enfin ce qu’il est vraiment : un château de cartes. Et la bise est arrivée.
La violence
Elle n’avait jamais pris conscience
De son impact, de son importance,
Dans sa vie, cet homme avait tout chamboulé
Elle ne vivait que pour et par lui, hiver comme été,
Aimante, elle se pensait indépendante, vivante,
Mais ce jour-là elle est devenue moins souriante,
Ce jour, quand elle a dû le quitter, partir,
Elle a bien cru qu’elle allait en mourir.
Le chagrin inextricable qui la ronge,
N’est pas si incohérent
Elle sait que cette relation qui s’allonge,
S’étiole depuis déjà longtemps
Ce tableau est consternant,
Sans ami, sans rire, sans amant,
Elle reste dans le noir, le froid,
Elle ne veut plus de ses draps de soie.
On lui promet un avenir radieux,
Qui rendrait tout un chacun heureux,
Elle n’en veut pas, elle ne peut pas
Accepter de vivre un tel trépas
Sa famille la couvre de cadeaux,
De parures, de biens, de châteaux,
Que faire de si grands espaces ?
Que faire, si seule, dans un palace ?
Si la vie des manants n’est pas souhaitable,
Elle abhorre la sienne, qui est détestable,
Puisqu’elle n’avait personne à qui parler,
Elle se berne en fausses joies, dépensées.
On lui a interdit d’aimer celui qu’elle aime,
On a osé lui dire qu’elle regretterait,
Depuis dans son jardin, elle sème
Les graines de ses plus amers regrets.
Seule et incomprise
Seule ou sous emprise
Seule et sans emprise
S’accrocher, même sans prise
Peut-être à la charnière
Entre besoin d’amour et
Peur d’être brisée à nouveau
J’ai peur de la guérison
Parce qu’elle signifiera
Sûrement une nouvelle ère
Et si cette dernière
Signifiait : y retourner ?
Tout reconstruire sur les ruines
T’aimer plus fort encore,
Moins cynique, moins maline,
Et vivre avec toi jusqu’après la mort.
Jamais attendue
Toujours de trop
Jamais l’élue
Toujours dans le faux.
Jamais vraiment comprise,
Toujours en adaptation,
Jamais poser ses valises,
Toujours remise en question.
Jamais de projets concrétisés,
Toujours promettre, de la fumée,
Jamais au calme, reposée, en paix,
Toujours voir ce qui peut mal tourner.
Jamais de réelle communication,
Toujours faire semblant d’aller bien,
Jamais d’excuses sincères, de compréhension,
Toujours devoir, pour mon bien, briser les liens.
Je m’en veux tu sais
De t’avoir dit que je t’en voulais
Je m’en veux tu sais
De ne pas avoir vu ce que tu faisais
Je ne me suis jamais pensée ingrate
Et avait toujours détesté l’idée
Mais la tristesse, la peur, scélérates,
M’ont aveuglée et m’ont laissée
Ta réponse à ma gratitude
Ne doit pas conditionner cette dernière
Ce que tu fais, ton attitude
Est ta réponse, pas la mienne, ne doit pas l’être
Aujourd’hui je veux te dire
Que je suis prête à travailler dessus
S’il m’énerve que tu ne cesses de le dire
C’est vrai, tu mérites de te sentir soutenu
J’ai compris récemment ma responsabilité
Dans l’éclatement de notre bulle
Sourde à tes demandes réitérées
Aveugle devant la maison qui brûle
Pas les mêmes besoins ni envies,
Tu as entendu les miens, tout essayé,
De mon côté j’ai nié, fait de l’ironie,
La nature des tiens, je m’en suis peu occupée
Tu as fait tout ce qui était possible
Pour moi
Tu as promis l’impossible
Pour moi
Je n’ai même pas essayé de comprendre
Pour toi
Je n’ai pas su changer, écouter, apprendre
Pour toi
Bien que je pourrais tout faire, tout rendre,
Pour toi
Je te demande pardon.
J’ai enfin compris
Je vais travailler dessus
Je te l’ai promis
Laisse-moi le temps
Je suis en chemin
C’est un grand changement
Je ne suis plus très loin,
Et n’ai jamais été si près
De ta moitié rêvée
C’est probablement
Ce que je t’aurais dit
Si je m’étais perdue, ici
Et définitivement.
C’est le silence quand on veut crier,
C’est s’en remettre à plus haut, prier,
C’est se sentir de trop, inutile, vide,
C’est fatiguer, pleurer, devenir livide.
C’est espérer chaque jour un changement,
C’est espérer et te croire quand tu mens,
C’est tout donner, jusqu’à ne plus rien avoir,
C’est tout donner, jusqu’à ne plus être,
C’est y croire jusqu’au dernier soir,
C’est attendre des mots, se contenter de lettres,
C’est ne jamais être la bienvenue,
C’est s’oublier et se mettre à nu.
C’est attendre chaque heure quelque chose,
C’est voir les années défiler en prose,
C’est écrire à défaut de pouvoir avancer,
C’est devenir folle, consulter, pleurer.
C’est ma famille et les amis qui s’inquiètent,
C’est toi et ton déni, qui détournent la tête,
C’est moi qui me perds et envisage le pire,
C’est moi qui pars pour sauver les miettes de mon empire.
C’est beaucoup de douleur, de tristesse, de larmes,
C’est accepter que le mieux ne soit jamais le plus facile,
C’est accepter que le combat soit sans issu, rendre les armes,
C’est tourner le dos à un futur fantasmé, de l’eau dans les cils.
Depuis qu’on se connaît toi et moi,
J’ai imaginé des rêves, des projets avec toi,
J’ai concrètement projeté ma vie avec toi,
Puis j’ai dû apprendre à vivre seule, sans toi.
Jamais disponible, jamais le temps,
Malgré mes sacrifices, de temps d’argent,
Tu ne pouvais pas m’accorder un instant
La vie imaginée s’est progressivement
Vu réduite à néant.
J’ai appris à vivre sans toi,
Puisque rien n’était possible avec toi,
Et dieu sait si je t’ai attendu
Mais je ne peux me résoudre à vivre
La vie tant attendue
Seulement vers la fin du livre,
Quand la jeunesse sera perdue.
Finalement, t’aimer c’est rester
Et faire un choix, puisque je t’aime,
Je dois soit vivre sans toi
Soit mettre ma vie de côté.
Vraiment,
Aucun choix
N’est satisfaisant,
Puisque ce que je désire tant
C’est de vivre avec toi.
Je voulais danser avec toi, pas le temps,
Je voulais partir en vacances avec toi, pareil,
Je voulais me marier avec toi, pas le droit,
Je voulais vivre avec toi, pas le droit,
Je voulais aller au théâtre avec toi, pas le temps,
Je voulais discuter avec toi, on est coupé,
Je voulais débattre avec toi, pareil,
Je voulais aller au cinéma avec toi, les trois.
Alors j’ai décidé de rester,
Ce n’est pas vraiment une décision,
Parce que je t’aime, je ne peux faire différemment,
Je vais essayer de me concentrer,
Sur mon travail, pas de loisirs, d’excursions,
Puisque les faire sans toi me brise en un instant.
Alors j’ai décidé de rester,
Même si tu ne veux pas,
Mon cœur restera là,
Je t’aime, avec ou sans toi.
C’est un peu déjà comme ça
Que j’ai appris à t’aimer : sans toi
Sans toi, ni commun toit,
Je n’ai jamais eu ce choix.
Je me sentais tellement de côté ; Illégitime
Que notre couple je le voyais : Illégitime
Comme l’impression d’aimer
Un homme marié
Tu sais
Les silences,
L’attente,
L’intolérance,
Se cacher,
Ne pas exister.
Je n’ai pas besoin
D’existence publique
Mais le fait que ce soit impossible
Me cause trop souvent du chagrin
Chaque jour je vacillais,
Chaque jour j’oscillais
Entre vouloir disparaître
Et que tout cela s’arrête
Se sentir de trop,
Partout
Tout le temps,
On ne le souhaite vraiment,
À personne, du tout,
Et pourtant :
Je suis celle que tu aimes
Je suis celle en peine.
Pendant un temps,
Pour être honnête
Je donnais vraiment,
Plus que de raison
J’étais prête,
Je pensais que toi aussi,
J’espérais qu’on ait notre cocon,
Que tu me passerais l’or,
Et j’avais tort ;
Voyant que rien ne venait,
Malgré mes efforts,
Je me suis découragée,
À petit feu, petite mort.
Je ne t’ai jamais aimé moins,
J’ai juste eu une peine sans nom
À attendre quelque chose au loin
Qui semblait être bien après l’horizon.
C’est si difficile et tortueux
De devoir souffrir chaque jour
Pour avoir ce droit, fameux aveu,
Et vivre enfin avec son amour.
C’est un peu comme si,
Tu vivais avec ta femme
Que j’étais celle dans l’ombre, qui
Attend son tour, en vain
Et qui y perd l’espoir et son âme
Le tout noyé dans le chagrin.
Tu sais que j’ai une bague au doigt
C’est pour que l’on ne m’embête pas
C’est ce que je te dis, tu le crois,
La vérité c’est que cette bague n’est là
Que pour me faire croire que je suis à toi
Pour m’aider à faire passer ce temps
Qui nous sépare de l’union, toi et moi,
Dont je rêve et me languis tant.
Quand tu ravives mon cœur,
C’est tout mon corps qui s’embrase.
Je voudrais que le temps s’arrête,
Que l’on contemple les champs, les fleurs,
Et ce moment que rien n’achète,
Juste admirer ce lieu où l’on s’embrasse.
Cette nuit j’ai rêvé. De toi.
J’avais envie de caresser tout ton corps,
Du bout des doigts.
Je voulais embrasser,
Chaque millimètre de ton âme,
Via cette œuvre d’art de couverture,
Qu’est ton corps.
Comme un feu d’artifice,
Qui part de mon cœur,
Fait frissonner tout mon corps,
Et y revient comme à son foyer,
Pour le faire crépiter de nouveau,
Comme un trop plein d’amour,
En circuit fermé, là pour toujours,
Et s’amplifiant à chaque instant.
Ce soir je suis en voyage, à l’hôtel
Je suis partie me reposer
Avec toi, j’aurais préféré
Mais nous n’avions plus d’ailes.
Maintenant et depuis quelques jours,
Je réalise l’ampleur des dégâts causés,
Par ce trop-plein d’amour,
Que l’on a laissé s’étioler.
Ce n’est pas fini, je le sens, je le crois,
Je le sais, c’est nous, j’en suis certaine,
Mais y revenir ne sera pas sans peine,
Même si tu as peur, tu le sais, au fond de toi.
Ce soir, comme tous les autres soirs
De ces quelques jours passés,
Je ressens physiquement l’amertume
De nos cœurs qui se consument,
Quand je pense à ce qui a été abîmé,
j’ai hâte d’effacer cette sombre histoire.
Ce soir, il fait froid, je te retrouve,
Après seulement quelques jours,
Je te sens, je le sais, tu me couves,
Et moi je t’aimerais toujours.
La porte et tes bras s’ouvrent,
Mon cœur et mes yeux pleurent,
C’est non sans peine que je couvre
Notre peine, notre échec, la douleur.
Tu le dis souvent : « t’es mon trésor »,
Je le sais, je le ressens ; mon trésor,
Je remercie si souvent le ciel de t’avoir
Que lui-même peine à y croire.
Ce soir, on se serre dans les bras,
On retrouve notre je-ne-sais-quoi,
Tes caresses et baisers vont vers le bas,
Tes lèvres parcourent tout ce moi,
Notre corps se touche, ondule et danse,
La chaleur et la tendresse de ce moment,
N’ont nulle autre pareil, si on y pense,
Je ne peux partir, attirée comme un aimant,
Tes petits mots aussi doux que tes doigts,
Tes bisous dans mon cou, lentement déposés,
Toi seul sais si bien jouer de ces mêmes doigts,
On pousse un même soupir, prend un dernier baiser
Cette étreinte n’a pas de durée, de lieu,
C’est juste toi, moi, nos corps, nos cœurs,
Si nos vies dévient, sur terre, dans les cieux,
Personne ne songe à séparer des âmes sœurs.