Douze douzains de dialogues - Pierre Louÿs - E-Book

Douze douzains de dialogues E-Book

Pierre Louys

0,0

Beschreibung

De courts échanges hauts en couleur, entre désirs et fantasmes.

POUR UN PUBLIC AVERTI. Sans doute inspiré de Dialogues de courtisanes de Lucien de Samosate, satiriste de l'Antiquité grecque, Douze douzaines de dialogues est un recueil de courts textes érotiques, écrits entre 1894 et 1899 et parus pour la première fois en 1927. Au fil des pages le lecteur découvre une déferlante de causeries brèves et osées, ainsi qu'une variété de protagonistes pour le moins impudiques.

Un recueil de dialogues érotiques sous la plume acérée de Pierre Louÿs !

EXTRAIT

— Vous êtes trop gentille, Simone, de me faire partager votre lit… Mais je vais vous scandaliser.
— Comment ça ?
— Je ne peux pas m’endormir sans me… sans me…
— Ha ! vous êtes bien bonne de me le dire ! Moi, je l’aurais fait sans vous l’avouer.
— Ah ! vous aussi ?… Mais moi je fais trembler le lit, vous savez, quand ça vient. Alors je vous ai prévenue… »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre Louÿs (1870-1925), né à Gand et mort à Paris, est un poète et romancier français, également illustre sous les noms de plume Chrysis, Peter Lewys et Pibrac. Il fonde en 1891 la revue littéraire La Conque, où sont publiées les oeuvres d'auteurs parnassiens et symbolistes, parmi lesquels Mallarmé, Moréas, Verlaine ou encore Leconte de Lisle. Outre Aphrodite, La Femme et le pantin ou encore Les Aventures du Roi Pausole, Pierre Louÿs a rédigé de nombreux romans érotiques, peu à peu révélés à titre posthume.

À PROPOS DE LA COLLECTION

Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces œuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 86

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Dialogues des filles nues

1En visite

— Entre ma chérie. Défais-toi.

— Toi aussi.

— Moi, je n’ai que mon peignoir à enlever, tiens, je suis à poil dessous. Le voilà par terre.

— Oh, ton cher petit con, laisse que je le caresse.

— Défais-toi d’abord. Ton boléro… ton jupon… ton corset. Amours de nichons, va.

— Ils bandent pour toi, tu vois.

— Les petits salauds ! Continue. Ôte ton pantalon. Ôte ta chemise. Tes souliers, tes bas.

— À poil toutes les deux, mon chat !

— Je ne veux pas que tu me fasses de visites autrement. Assieds-toi devant moi, nous allons causer.

— Regarde là.

— Tiens, tu te mets du henné sous le ventre ?

— Oui, mon chéri, c’est plus joli.

— Cela va bien sur le rose des lèvres.

— Si je te disais autre chose, tu serais bien plus étonnée…

— Oh ! l’amour, elle se met du rouge au trou du cul ! Chéri adoré ! Que je t’embrasse dessus !

2La coiffeuse de cons

— Mais quels poils ! quels poils ! Ce n’est pas possible, tu te les fais friser !

— Bien sûr !

— Vrai ? Eh bien ! en le disant je n’y croyais pas. Qui est-ce qui te fait ça ?

— Fernande. Tu connais pas Fernande ? Il faut connaître Fernande, ma fille. C’est une petite blonde d’une trentaine d’années, la meilleure coiffeuse de cons qu’il y ait dans Paris.

— Coiffeuse de cons ! En voilà un métier !

— Elle arrive le matin à onze heures quand je me réveille. Je n’ai pas besoin de me lever ; elle me lave tout dans un bassin, devant et derrière ; et puis elle me savonne les poils avec du shampooing, elle les sèche, leur met de la brillantine, les coiffe, les frise au petit fer… C’est comme ça que je les ai si beaux.

— Et sous les bras la même chose ?

— Tu vois.

— Jésus ! Elle ne te frise pas aussi les lèvres du con ?

— Presque. Elle me masse le petit bouton pour le faire grandir et me rendre plus sensuelle. Je ne sais pas si ça réussit mais chaque fois je décharge comme une folle au milieu de l’opération. 

3L’examen de la maquerelle

— Me v’là, madame. Vous voyez, j’ai la peau bien blanche, bien fine partout.

— Oui… Approchez.

— Et puis des gros tétons de nourrice… Les michés aiment ça, qu’on ait des gros tétons pour leur traîner sur la queue.

— Couchez-vous sur le canapé, que je vous voie le chat.

— Le v’là, madame, vous pouvez regarder, j’ai jamais eu de mal.

— Qu’est-ce que vous savez faire ?

— Oh ! moi, tout ce qu’on veut. Bon coup de langue. Bon casse-noisette…

— Et par ici ?

— Au trou du cul. Ben, j’y ai été pucelle dans le temps… hi ! hi ! mais ce temps-là est loin.

— Bon. Alors faudra voir à ne pas faire l’idiote avec les clients qui vous retourneront. Convenu ?

— Tout de même… est-ce qu’il en vient beaucoup ?

— Ah ! ma petite, vous savez bien ce que c’est que les hommes. Par le temps qui court, une jolie fille a plus souvent une pine dans le derrière que dans la bouche. 

4La petite bergère

— Ici, dans ce fourré de buissons, tu peux bien te déshabiller.

— Et pis que ça sera pas long, mamzelle. J’ai pas de chemise. J’ôte mon caraco, v’là mes tétons ? J’ôte mon cotillon, v’là mon cul.

— Tu es gentille… tu es très gentille toute nue. Mais dis-moi, Margot, est-ce que tu ne te laves jamais ?

— Oh ! jamais mamzelle, pour quoi faire ? J’vas toujours pieds nus, jambes nues. Sitôt lavée, je me resalirais.

— Mais plus haut, tes cuisses, Margot, tes petites fesses ?

— C’est comme le reste, vous pensez. Quand je m’assois, pour pas crotter mon cotillon, c’est mon cul que je mets par terre.

— Mais… par-devant ?

— Mon cul d’devant, mamzelle, il se lave tout seul. Il est toujours mouillé comme vous pouvez voir… Me le chatouillez pas, je vous jouirais sur le doigt… Et pis comme dit maman, c’est le foutre des garçons qui lave le cul des filles… Sauf vot’ respect que je dis tout ça mamzelle. Faut pas rougir pour si peu.

— Tu en vois beaucoup, des garçons ?

— Dame, tous ceux qui me demandent, ça se refuse pas. Ils ont une pine et moi un con c’est pour mettre l’un dans l’autre, pas vrai ?

— Et ça leur fait rien que tu sois noire de crasse ?

— Au contraire. Je sens la fille. Ça les fait bander.

5Dans la cachette

— Êtes-vous sûre que nous sommes bien cachées ? Parce que si on voyait ce que nous allons faire, je serais si honteuse ! Et qu’est-ce que dirait maman ?

— C’est la meilleure cachette du parc.

— Vous me montrerez le vôtre quand vous aurez vu le mien, c’est bien vrai ?

— Voulez-vous le voir d’abord ?

— Oh ! oui, j’aime mieux cela.

— Eh bien, je vais vous donner l’exemple, mais vous ferez tout comme moi ?

— Oui.

— C’est que quand on se le montre, il faut bien le montrer. Je lève ma jupe jusqu’ici. Faites-en autant. Plus haut. Jusqu’à la ceinture. J’écarte les jambes. Ouvrez les vôtres. Je vais baisser mon pantalon ; devinez de quelle couleur je les ai ?

— Quoi !

— Mes poils.

— Je ne sais pas… Je me sens toute rouge… Oh ! Lucienne ! vous l’avez baissé… Je peux regarder ?

— Et toucher.

— C’est chaud.

Dialogues des masturbées

1Les bonnes habitudes

— Combien de fois, cette nuit ?

— Trois fois avant de m’endormir, et deux fois à une heure et demie quand je me suis réveillée.

— Moi, six fois. Et ce matin ?

— Deux fois dans mon lit et une fois aux cabinets.

— Moi, je ne pouvais plus, j’avais le con trop rouge, je me suis tout mis à vif.

— Montre un peu.

— Tiens. N’y touche pas, ça me cuit.

— Oh ! pauvre chat. Veux-tu que je me le fasse devant toi. Peut-être, la cochonnerie, rien que de la voir, ça te fera décharger.

— Oui ! Oui !

— Tiens, je le fais, tu vois, je… je le fais…

— Lève bien ta jupe, que je te voie. Oh… je bande… Écarte-toi bien.

— Je jouis, mon chat, je jou… is… regarde, regarde donc comme je jouis…

— Ah ! ah… j’ai déchargé toute seule… oh !… encore !…

2Sans pines

— Tu as bien fermé la porte ?

— Oui.

— Mettons-nous bien au jour.

— Pourquoi ça ?

— Tiens, pour nous voir le con !

— Moi j’y suis, je commence déjà.

— Jouis pas avant moi.

— Sois tranquille, je me ferai durer.

— À qui est-ce que tu penses, pour décharger ?

— Je pense à des pines.

— Si on en avait une, hein.

— Tu en as déjà vu ?

— J’ai vu celle du cocher, un jour qu’il pissait dans la remise.

— C’est à elle que tu penses ?

— Sûr.

— Oh ! je mouille déjà.

— Grande sale… ! moi aussi.

— Tu jouis ? dis ? Tu jouis ? moi, j’en crierais.

— Ah, ça me secoue jusque dans le dos !

— Donne-moi la serviette, mon con déborde.

3Le jeu des deux flaques

— Joséphine !

— Madame ?

— Réveillez-vous, ma fille. Laissez, que je repousse vos draps. Là, voilà votre chemise levée. Mettez là votre main, et branlez-vous devant moi.

— Oh ! Madame qui est toute nue !

— Oui, je vais m’accroupir sur votre lit en face de vos poils et les jambes ouvertes comme vous. Nous allons essayer un jeu dont on m’a parlé. II paraît que c’est très amusant. Nous nous branlerons l’une devant l’autre. Cela fera une petite mare sous chacun de nos cons et nous ne nous arrêterons que quand les deux flaques n’en feront plus qu’une.

— Ha !… Ha !… la mienne coule… mais c’est celle de Madame… qui est la plus grande.

— Jouis ! garce !… crache du con !

— Ah ! c’est fait ! Jésus, quelle mer !

4La lecture au lit

— Lis encore, Germaine. Je veux le faire encore une fois.

— Commence-toi d’abord. Quand tu seras bien excitée…

— Si je le suis ! Tiens ! tiens ! Si je le suis ! regarde mon doigt.

— Alors je reprends : « Albert retira du con sa pine toute couverte du foutre de la voluptueuse Henriette. “À moi !” cria la comtesse, en prenant dans sa bouche la pine toute mouillée. Albert n’avait pas déchargé. »

— Oh ! que c’est cochon, ton petit livre ! Que ça donne envie ! Continue, ma Germaine, je vais jouir.

— « Elle le suçait avec une sorte de rage. Mais déjà Henriette avait fourré sa tête entre les cuisses de la suceuse et la gougnottait furieusement. La comtesse se tordait de désir et de volupté. Son beau cul de brune grasse et velue s’agitait sur la bouche de la petite tribale. Hector, devant ce spectacle, s’était remis à bander. “Il faut que je t’encule !” cria-t-il, et mouillant son long membre avec un peu de salive. »

— Ah !… ah ! ma chérie, tu me rends folle…

— … « Il le poussa vigoureusement dans l’anus étroit de la jeune femme. Elle voulut crier, mais au même instant, un flot envahit sa bouche, pendant que la pine d’Hector et la langue d’Henriette »…

— Arrêtez !… je jouis… je jouis… je jouis…

5Étudiantes en médecine

— Par quel moyen stimulez-vous votre sens génital lorsque vous êtes seule, chère amie ?

— Par le moyen de toutes les jeunes filles : je suis onaniste jusqu’au bout des ongles, voyez-vous, et la masturbation clitoridienne est mon plaisir favori.

— C’est aussi le mien ; mais je voudrais savoir comment vous facilitez le glissement du médius sur le clitoris. Avez-vous une recette qui vous soit particulière ?

— Aucune. Mon clitoris entre en érection à la moindre pensée voluptueuse et en même temps mes glandes bulbo-vaginales salivent abondamment. J’humecte mon doigt dans leur sécrétion légèrement visqueuse, et cela me suffit.

— Eh bien, laissez-moi vous donner une ordonnance dont vous me remercierez demain. Mélangez : vaseline 30 grammes, farine de moutarde 5 grammes, poivre de Cayenne 2 grammes, acide borique 3 grammes. Plongez l’extrémité du médius dans ce mélange et faites une onction régulière sur le clitoris et les petites lèvres avant de commencer à vous masturber.

— La révulsion n’est pas trop douloureuse !

— Non. Non. Les doses sont faibles. J’en use tous les jours pour moi-même et j’obtiens des spasmes d’une intensité admirable avec les plus violentes éjaculations, ma chère.

6Téléphone

— Allô !… Donnez-moi le 208-27… Allô ? 208-27 ? Oui ?

— C’est toi, Madeleine !

— Oui, Rosine… je te téléphone… je n’en peux plus… Je te téléphone de mon lit… Naniche et Yvonne sont montées dessus pour se faire minette… tu les entends…

— Oh ! les petites cochonnes ! Laquelle est-ce qui jouit si fort ? Est-il permis de crier comme ça !