Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Amore, un garçon qui s'appelle amour et qui pour autant redoute cet état. Ce dernier a toujours vécu seul avec sa grand-mère, et Luciano : un chat haut en couleur. C'est pourquoi, lorsqu'il fait la rencontre d'Angelo, un garçon de son âge, il ne peut qu'espérer en faire ce qu'il a toujours voulu avoir : un meilleur ami... "Exister c'est oser se jeter dans le monde" - Simone de Beauvoir Du Chaos naissent les étoiles est un petit conte philosophique entre l'indulgence envers soi-même et la force de s'aimer ; à la frontière de la littérature, poésie et philosophie. Le livre a été illustré par l'auteur d'acryliques et d'aquarelles, une musique a aussi été composé pour son oeuvre.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 55
Veröffentlichungsjahr: 2023
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Non à l’ami que je n’ai jamais eu… mais au moi qui s’était perdu
CHAPITRE I
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
CHAPITRE IX
REFERENCES
Emilio s’assit sur le muret, regarda le lac et se mit à pleurer. Son grand-père vint alors, parvint difficilement mais réussit à s’installer à côté de lui. Ce vieil homme mit sa main avec amour sur la tête de son petit-fils, il faut dire que l’amour et la bienveillance était quelque chose qu’il connaissait ; puisqu’il s’appelait Amore. Il lui demanda alors :
-Emilio, que t’arrive-t-il ? dit-il doucement, la voix grave, polit par les flots de l’âge.
-Je ne sais pas, mais j’en ai marre : j’en ai marre de ressentir. J’en ai marre d’en avoir marre. J’en ai marre de ne pas savoir quoi faire… mais dis-moi ce que j’ai Nonno1… j’ai pourtant des amis, une famille, et je me sens si seul.
-Qu’est-ce que la solitude selon toi ? Amore voyait difficilement, ses yeux devenaient de plus en plus opaques au fur et à mesure des mois ; mais on avait l’impression que plus ils blanchissaient, plus ils percevaient réellement.
-C’est d’avoir froid quand il fait chaud. D’avoir faim avec le ventre plein. D’être devant ce qui nous terrifie le plus : nous-même, perdu en nous-même ; de rien avoir.
-Si tu possédais tu serais donc moins seul ?
-Oui, dit Emilio timidement.
-Pourtant tu m’as dit que tu avais des amis et une famille, ne possèdes alors tu pas ?
-Non, j’ai l’impression d’être invisible devant eux, qu’ils ne me voient pas vraiment. Il se mit alors à pleurer de nouveau et enferma sa tête dans ses genoux.
Son grand-père regarda alors au ciel et dit :
-Emilio, m’autorises-tu à te raconter une histoire ? Cette histoire se passa à Sonovilio2 il y a bien des années. Elle n’a pas beaucoup d’intérêt, mais j’aimerais te la dire, puis-je ?
Emilio ne parla pas, les larmes coulant sur ses joues il acquiesça de la tête ; son grand-père commença alors son histoire.
…
Toi mon ami perdu
Mais dont j’attends toujours la venue
Sais-tu depuis quand j’espère ?
La poussière s’accumule par terre
Ici, tout est fade
Arrache-moi de cette mascarade
Quand en sera-t-il temps ?!
Je le rêve tant
Malgré la perte de mes ailes
Je continuerai de t’être fidèle
Toi mon perdu
Où es-tu ?
Le soleil éblouit alors Amore, il était allongé dans le champ, regardant le ciel et mordillant une fleur. Cela faisait une semaine qu’il avait eu 18 ans, et 13 ans que ses parents étaient morts. En regardant au ciel il se demanda si ses parents le voyaient, et ce qu’ils pouvaient penser de lui. Ces derniers l’avaient nommé ainsi car ils s’aimaient plus que tout, et Amore était l’union, la fusion, la passion de cet amour ; quoi donc de plus naturel que d’appeler son fils : Amour. Ils désiraient qu’à travers son prénom il sache qu’il n’était jamais seul, mais toujours aimé. Malheureusement, le père de cet enfant tant voulu fut tué à la guerre et sa mère de chagrin se noya dans le lac ; le lac que haïssait tant Amore : le lac de Sonovilio. Ainsi, depuis ses 5 ans, c’est sa grand-mère maternelle qui l’élevait : Daria-Marietta, veuve. Elle était une rose aux gants de fer, il la respectait autant qu’il l’aimait ; leur relation était comme chien et chat.
C’est ainsi, que Luciano lécha la joue d’Amore, l’extirpant de ses pensées. Luciano était le chat de ce jeune homme, il était d’un noir nuit, au poil lisse mais au caractère tranchant. Les habitants de ce petit village de montagne appelaient cette créature : le chat du lac. Effectivement, les yeux de ce dernier était turquoise-vert clairs, de véritables aigues-marines, tout comme l’eau de ce laggo1.
-Luciano ! Te voilà enfin ! Je t’ai cherché partout hier ! Nonna2 s’inquiétait… et m’a d’ailleurs fâché par ta faute ! Il eut en guise de réponse un lèchement de pattes, Amore soupira alors, porta Luciano et quitta le champ
Tout était en serpentin ici, on voyait tout mais n’accédait à rien. L’église, le cimetière, le village, et le lac était voisin à flan de montagnes et seulement des dizaines de mètres les séparaient mais il fallait suivre ces chemins onduleux pour trouver destination ; à croire que même la montagne imitait le lac ici. Ils arrivèrent alors chez Daria, qui les attendait de pied ferme…
-Où étiez-vous ?! Daria jeta son torchon sur Amore et Luciano, vous êtes bien les mêmes tous les deux ! Vous fuguez dès que vous en avez l’occasion…
Amore mal à l’aise mit sa main derrière la tête et sourit. Il est vrai que Luciano et lui se ressemblaient beaucoup. Il était d’un brun très profond, ses cheveux mi-long semblaient danser avec la nuit. Mélangés à sa peau mate, cela contrastait énormément avec ses yeux, puisque tout comme son chat il les avait d’un bleu extrêmement clair. Ce duo était d’ailleurs assez comique à voir tant ils étaient similaires. Luciano était très indépendant, et venait uniquement lorsqu’il en avait envie, mais on pouvait être sûr qu’il avait toujours une oreille tendue dans la direction d’Amore. Il est vrai qu’à chaque fois que la mélancholie et le doute venaient envahir ce dernier, son compagnon apparaissait. Daria continua et dit alors :
-Amore… je sais que tu n’apprécies pas cet endroit, mais s’il te plait, ne t’en vas pas sans me prévenir.
-Excuse-moi Nonna, je suis parti ce matin et je n’ai pas vu l’heure…
-N’en parlons plus, mais puisque tu aimes tant sortir ! Apporte ça au prêtre ! Elle lui jeta un torchon mouillé entouré d’une ficelle.
-Qu’est-ce que c’est ? En le rattrapant au vol.
-Tu n’as pas besoin de le savoir scimmia curiosa3, et rentre avant la nuit !
-Tu entends comme on nous parle Luciano ?? Amore partit alors en rigolant et couru en direction du haut du village.