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"Échappée" est un recueil de poèmes, composé de cinq parties, qui offre une exploration ontologique à la fois profonde et saisissante. Né de la solitude et du besoin d’exil, qu’il soit physique ou métaphorique, il trace un chemin vers la poésie, érigée en refuge salvateur. Dans cet abri de mots et de désirs, l’auteure puise la force et le courage pour interroger les mystères du ciel et les échos silencieux laissés par ce voyage intérieur.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Ambre Huguel s’identifie à la devise latine Nulla dies sine linea, « pas un jour sans une ligne », qui la guide depuis l’adolescence. Professeure de lettres dans un lycée du sud de la France, elle fait de la poésie un refuge, et partage l’amour des mots avec ses élèves. Ce premier recueil explore avec finesse le pouvoir rédempteur de l’écriture.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2024
Ambre Huguel
Échappée
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Ambre Huguel
ISBN : 979-10-422-4646-4
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À Madeleine,
À Jean-Paul,
À Renée et Rose,
À Michel,
À Romane et Sacha.
Pas un jour sans écrire depuis l’adolescence. Aimant collectionner les bribes, j’ose enfin les partager.
Je commence par la poésie : véritable amante, elle m’accompagne au quotidien. Elle surgit sans prévenir, souvent la nuit.
Ce recueil révèle à quel point mon identité est inséparable de ce langage. J’y trouve inspiration, épanouissement et refuge.
Connaissant l’exil depuis mon plus jeune âge, elle m’a donné asile.
Elle est ma patrie.
Il est donc important pour moi de révéler le pouvoir extraordinaire de la poésie, déjà évoqué par de nombreux écrivains et de l’ancrer au XXIe siècle.
Intemporelle, sa force est aussi universelle.
Lorsque nous perdons un être ou un lieu qui nous sont chers, lorsque nos repères disparaissent, elle reste présente et ses chants font des miracles.
Le recueil part des origines pour évoquer un voyage ontologique, un voyage du moi vers l’infini du cosmos. Voyage en solitaire où l’âme croise quelques compagnes et compagnons dans sa dérive. La mort et les cendres sont omniprésentes, terre de lave qui se fige après le bouillonnement magmatique. Contempler les ossements n’empêche pas de vivre mais colore le jour d’une solennité et d’une gravité qui cohabitent avec la joie et la légèreté.
Ce recueil est, comme beaucoup d’autres, empreint de deuils et de renaissances.
Que la poésie vous accompagne, toujours !
Cachée derrière les brumes amères
Aussi souvent que je veuille m’en défaire
Cherchant à jeter par-dessus le remords
Les morsures de ces eaux territoriales
Aussi souvent que je veuille m’en défaire
Je reste prisonnière de ces liens
D’amertume toujours leur encre
Rejaillit sur mes vêtements de ville
Et mes souliers salis par le sel
De longues promenades maritimes
Dégorgent de mots lourds et légitimes
Rimbaldiens compagnons qui miment le ressac
Increvables résistants lors des mises à sac.
Si tendre soit la chair, la carapace ne parviendra pas à l’entailler.
Si tendre soit la chair, la carapace ne parviendra pas à masquer ses palpitants émois.
Carapace, coque, coquille, enveloppe rigide,
Sur le sable, je compte mes pas et la plante de mes pieds s’incruste de coquillages nacrés.
Coupures infimes où le sang tarde à jaillir,
Je ramasse un crabe mort dont la chair a fui.
Mère, où es-tu ce matin pendant que je ramasse ces mollusques desséchés ?
Mère, es-tu enfermée là-bas dans cet asile inhospitalier ?
L’eau saline des flaques dormantes pique mes coupures et ma face grimace, devenue laide ce matin.
Mère, où es-tu ?
Ton reflux dure trop longtemps et je m’inquiète de ton absence muette.
J’attends ta houle berceuse mais seules les criardes mouettes occupent l’espace vacant du creux que tu as laissé en
moi
Lorsque vos filets s’assèchent
Pleins d’un sel limon de pêche
Et ornent d’une résille
Les quais où passe la fille
J’oublie le ressac amer
Lorsque vos galets s’irisent
D’une palette cerise
Et nappent le crépuscule
D’un flamboiement minuscule
J’oublie le ciel aveuglant
Lorsque vos barques s’arriment
Au ponton que l’eau élime