Ecoute encore... - Patricia Raccah - E-Book

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Patricia Raccah

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Beschreibung

Tout commence dans un rêve avec l'apparition d'une enfant, Kim, qui, en grandissant, développe une intelligence aigüe, sorte de conscience profonde du monde qui l'entoure. Cette perception féminine va transformer en profondeur les représentations du narrateur. "Mon univers derrière moi comme un grand pan de ciel inutile... Un kaléïdoscope où je cours, compte, me presse... Images de quand je m'abreuvais des paroles des autres y cherchant une vérité... Je me fondais à la foule et j'étais alors une silhouette austère, une tache noire dans la lumière du matin." Une transformation comme une métamorphose pour mieux percevoir une beauté que seule l'authenticité permet de percevoir.

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Seitenzahl: 26

Veröffentlichungsjahr: 2024

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L’essentiel on l’attrape en une seconde. Le reste est inutile.

Christian Bobin. La grande vie.

Oui. Bien sûr. Je me lève. Debout. Voilà. C’est sûr… Je n’ai pas compris. Pas tout. Je marche. Un pas. Voilà. C’est ça. Je ne titube pas. Je marche comme ça, pas comme un crabe, pas de travers, regardant droit devant moi comme on me l’a si bien appris, regardant parfois, faut-il l’avouer, par-dessus l’épaule de ceux, ou celles, qui avancent devant moi. Je tiens sur mes pattes. C’est naturel et étrange à la fois. Évident ? Qui peut savoir ? Comme eux, j’avance. C’est vrai, il ne faut pas médire. Je ne tourne pas en rond. Autrement, je n’en serai pas là.

Dans ma tête circulent les pensées que ma marche agite. C’est une heureuse alchimie que cela, une sorte de mouvement perpétuel qui voudrait que tout refleurisse.

Trois pas. Bref regard sur le carrelage aux motifs minutieusement agencés. Un carré entouré de losanges, et ensuite un autre carré entouré de losanges, et cela encore sur des dizaines de mètres carrés.

Qui comprend mieux que moi la magie de la perfection ? On verra ça plus tard. Il y a trop à dire…

J’ai entendu ici et là des pensées confuses. J’ai vu des fantômes se promenant bras dessus dessous, trop contents de ne plus être parmi nous… Somptueux !

Le bout de mon doigt s’étire infiniment jusqu’à… Stupide, évidemment !

Juste la pensée qui fonctionne et mes organes vitaux qui m’indiquent la meilleure façon possible de traverser sans faux pas ces drôles de petits monticules terrestres et maritimes.

Je suis assis. Je suis debout. Je m’allonge ou me relève. Avec précision et mieux que quiconque.

Tout acte mérite d’être accompli avant d’être commenté.

Je pose ma main sur la table hongroise sculptée dans un tronc de peuplier, histoire de voir se croiser les ramifications d’origine diverses.

Monde fou qui construit jour après jour des édifices incertains.

Sisyphe est partout présent, la roche toujours plus lourde et le sommet de la montagne sans cesse plus lointain.

Il y a des images statiques et d’autres qui bougent. Regard circulaire ou éclectique.

Dans le souvenir s’impose le reflet d’une pupille condescendante qui spécule un petit supplément de pouvoir, et le rêve envisagé d’une position recroquevillée pour échapper aux pièges multiples.

Un demi-tour sur place, un mouvement de bras, tête basculée vers l’arrière et regard fixe fixant le dossier vert de la chaise fatiguée, et encore un tour très lent comme un goéland.

A nouveau, désirer l’envol avant toute chose, l’envol ou la navigation.

Car ici-bas, tout est stérile à part la fleur ouverte ou refermée sur le secret de sa vie, et la semence délicatement déposée en son cœur est comme une offrande de la nature pour la perpétuer.

Ici, tout est mort et les objets ne pensent pas plus qu’ils ne bougent.

Rester debout quoiqu’il advienne reste la règle majeure. Il suffit pour s’en convaincre d’observer tous les humains rendus couchés ici et là pour différentes raisons.

C’est ainsi que se perdent certaines figures radieuses dont la lumière n’a pu renvoyer le reflet rayonnant.