Écrin de brume - Claire-Marie Bordo - E-Book

Écrin de brume E-Book

Claire-Marie Bordo

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Beschreibung

La nuit est un labyrinthe de saphir. Elle recèle de noirceur, trouble la vision et exacerbe tous les autres sens. Elle scintille de doutes et se drape de secrets. La nuit est un espace d'initiation. A la campagne ou en ville, au crépuscule ou à l'aurore, dans la nuit de l'âme ou dans l'éclat d'un feu follet, la nuit se faufile en nous et colore notre vécu d'un cobalt incandescent. Elle intensifie nos expériences et offre un écrin de brume, le creuset de tous les mystères.

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Seitenzahl: 64

Veröffentlichungsjahr: 2022

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VELOURS DE LA NUIT

CLAIR-OBSCUR URBAIN

PIERRERIES

ÉLÉMENTAIRES

SPECTRES ÉCARLATES

MÉLANCOLIE OU LA FÉE BLEUIE

SOMBRE SAUVAGERIE

INITIATION SORCIÈRE

VELOURS DE LA NUIT

Sommaire

la nuit est entrée...

je me dédie à la nuit

lové dans le rubis

les sirènes de mes songes

Étoile tutélaire

CLAIR-OBSCUR URBAIN

je veux Collioure pour moi

Abbot Kinney

il ne manque à Paris que...

Je Cherche un Vampire

Paris, Dix Mille Pas Par Jour

PIERRERIES

Ambre

Améthyste

Pierre de Lune

Saphir

Grenat

alcôve de grenat

ÉLÉMENTAIRES

le lit aux secrets

A l 'ombre de mon cèdre

rue de la Bardère

automne

tramontane

déposer son âme à la rivière

océan

anatomie de la pensée nomade

le sentier des nuées

sel

atelier des rêves

je suis une forêt

La forêt me parle

Dimanche matin

j'invoque la tempête

SPECTRES ÉCARLATES

triangulation fantomatique

éclats

stichomythies nocturnes

Le Parfum

impromptu

géminides

comme un coquillage, mon cœur fait des vagues

la lune

MÉLANCOLIE OU LA FÉE BLEUIE

sa peau n'a pas de frontières

dionysiaques profondeurs

l'oubli de Pandore

nous soliloquons tous

mélancolie collée

tu te rappelles ?

sigil

SOMBRE SAUVAGERIE

Je Viendrai Te Hanter

Odi et Amo

à Layne Staley et à tous les rêveurs compulsifs,

INITIATION SORCIÈRE

Sauvage, sombre et solitaire.

Anthropomorphon

les fées dévêtues

elle rêve

Je veux être initiée

Eau de Feu

Diablesse

Poème alchimique

La Papesse

Imbolc

Références

plonger dans le bleu de la nuit,

le cobalt duveteux d'un ciel encore timide,

embrasser le saphir scintillant pointillé de géminides,

minuit safre s'offre sous le drapé des affres célestes,

si lestes des larmes du jour,

vague à l'âme de velours.

la nuit est entrée...

la nuit est entrée dans mon salon,

elle a avalé tout le mobilier,

et m'a enveloppée de sa robe de jais.

drapée de rosée, je pérambule

sous une timide lune,

ce soir je danse sous un nuage

de pipistrelles

ourlant la nuit de sombres dentelles.

le ciel est pigmenté

de pointes adamantines effilées,

mes vœux emplissent l'empyrée.

sous le cèdre qui me relie à l'au-delà,

je laisse la nuit me ravir,

et la brise suave me saisir,

je donne mon corps au nocturne consulat,

jasmin, hiboux, bombyx,

la nuit est entrée en moi.

je me dédie à la nuit

quand le voile du temps se pose

comme un linceul étanche et morose

sur le chemin de ma vie

entre devoir et déni,

alors,

je me dédie à la nuit.

quand le soleil ne brille plus assez,

et que de gris le jour se revêt,

noyant les passants et les amants

dans des marais de soupirs lents,

alors,

je me dédie à la nuit.

quand le sens s'évapore et n'est plus

qu'un disque d'argent élimé par la nue,

alors je m'agenouille et le vénère,

l'orbe versatile devient repère,

je me dédie à la nuit.

lové dans le rubis

fourrure de feu zébrant la nuit,

tu fends l'air de ton museau affûté,

perles d'ambre phosphorescente,

à coup d'éclairs rutilants,

illuminent ton trajet,

pattes de taffetas,

tu dessines ton avenir sur quelques entrechats,

boussole en panache,

moustaches frétillantes,

sous la rosée de l'aurore,

l'automne s'annonce sémillante,

premiers frimas,

ton pelage s'étoffe et s'alourdit,

paré pour la nuit tu es,

lové dans ta robe d'or et de rubis.

les sirènes de mes songes

c'est dans le bleu de mes nuits que naissent des sirènes.

elles dansent au bord de mes doutes,

fleurissent de coraux et de soie tous mes rêves.

elles n'attendent pas de prince,

elles vivent dans l'élégance brute d'une nature qui se

délecte de sa propre beauté.

les sirènes de mes songes me poussent à nager juste

pour m'envelopper de leurs bras turquoise,

elles m'invitent à sentir, respirer, contempler et aimer

pour le plus simple plaisir que de se fondre dans la

généreuse beauté qui m'est offerte.

elles me disent de m'abandonner,

que si le bleu devient noir,

je n'ai qu'à ouvrir les yeux

et laisser les mots se dérouler,

délier les algues de mes pensées.

et quand je les rêve, je sais qu'elles me rêvent aussi,

car dans les profondeurs des grottes

et la touffeur des anémones

se cachent de petits miroirs d'argent qui flottent...

de petits miroirs d'argent

et tout un univers de bleu et de blanc

qui n'attend qu'à se reconnaître dans la beauté

l'environnant.

Étoile tutélaire

C'est

Dans les alliciantes ocelles

de ton regard orné de dentelles,

Que nichent des engoulevents

Qui rêvent à l'abri des vents,

Des créatures nocturnales

Qui dessinent au creux des hanches

Des oasis liliales,

Où doucement je me penche,

Pour boire l'eau saumâtre

Qui coule et s'épanche,

perles opales sur peau d'albâtre.

Si

Tes épaules sont des narcisses,

Onctueux miroirs du ciel,

Et tes cuisses de tendres lys,

Diaphanes balancelles,

Je souhaite me repaître dans cet éden,

Que l'ambroisie coule dans mes veines !

Mais

C'est depuis ma fenêtre que je t'admire

Mon regard tisse un fil

Jusqu'à ton vacillant navire,

De quartz et de diamant volatil

Oui

Ton étoile a fait croître des ailes

Sur mes épaules, deux bouts de ciel,

Mon encre est mon moteur,

Mais Vénus, tu gouvernes mon cœur.

que ta lumière vespérale jamais ne me quitte

répande sur moi sa frénésie pécheresse

m'enveloppe de nuit éternelle

par ton corps déployé en larmes de détresse

répande sur moi sa beauté démentielle

CLAIR-OBSCUR URBAIN

je veux Collioure pour moi

je veux Collioure pour moi,

de bon matin, entre les frissons de l'aube et la franchise

du soleil,

fracturée par le feu, dégoulinante de sang vermeil.

je veux Collioure pour moi.

dans un silence d'airain, l'astre d'or et les vestiges du

sommeil,

personne autour, le souffle court, en manque d'amour,

seule seule seule, si inspirée, si sereine,

seule seule seule, si excitée si certaine

que la ville recompose pour moi ses couleurs tant

admirées

bues comme des liqueurs polychromiques

par les peintres et ceux qui osent, telle une amante, la

regarder

s'éveiller doucement sous l'ombrage hermaphrodite

d'une église ambiguë qui donne le ton en préambule :

clocher tendu, nef immergée habillée de bulles,

cette ville sera érotique-voilée ou ne sera pas,

je veux tout Collioure pour moi.

je veux Collioure pour moi,

je veux tournoyer, effrénée, dans les rues jaunes,

orangées, roses,

cueillir les rayons de miel

qui zèbrent les toits et réveillent les cimes,

dorent les peaux sous la torpeur sensuelle

d'une ville qui se fond telle une douce anamorphose

dans le vertige ému du tourbillon intime.

je veux Collioure pour moi,

ses ocres, ses vermillons, ses ambres et ses carmins

ses odes, ses trublions, ses anges et ses vauriens,

tout Collioure m'émeut,

sous la promesse de la grande bleue qui veille,

se déroule toute une cape damasquinée de soleil,

tout Collioure me veut,

convulsive, épileptique, elle crie mon nom,

polytptyque psychédélique, elle s'écrie à plein poumon :

toi, à la Saint-Jean, quand la flamme dansera,

rejoins-moi dans le feu sous le ciel incarnat,

cautérise tes hantises et calcine tes craintes

pour brûler à ta guise dans ma torride étreinte.

Abbot Kinney

se perdre à Abbot Kinney.

manger des fleurs pour le midi.

se fondre entre plage et ciel

l'estomac léger, les chevilles cousues d'ailes,

se noyer dans le pointillisme étincelant

des vagues rugissant.

s'endormir sous la brise marine,

dans un clair-obscur dansant,

lampe de sel amarrée à mes souvenirs,

phare projeté sur l'étendue bleu klein,

nuit constellée de parfums salins