Et si demain… le retour ! - Michel Piquemal - E-Book

Et si demain… le retour ! E-Book

Michel Piquemal

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Beschreibung

Après le succès de son précédent ouvrage Et si demain…, Michel Piquemal récidive avec ce nouveau recueil de nouvelles de science-fiction. Onze courts récits aussi percutants que corrosifs, donnant à voir les dérives possibles d’un monde bien proche du nôtre – celui de demain.

Et si demain… l’humanité devenait stupide ? Et si demain… on pouvait espionner l’intime de chacun ? Et si demain… l’argent avait une date de péremption ? Et si demain… nos toutous portaient des lunettes ? On y grince des dents, mais toujours avec humour.
L’ensemble brosse un avenir qui ressemble à s’y méprendre à ce qui est déjà un peu notre inquiétante réalité.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Michel Piquemal se consacre à la transmission des valeurs humanistes – qu’il juge menacées par le libéralisme et le consumérisme – à travers ses nombreux écrits. Auteur de plus de 200 ouvrages (contes, romans, nouvelles, albums, essais, etc.), il s’adresse aussi bien à la jeunesse qu’à un lectorat adulte. Il a notamment publié au Muscadier deux recueils de nouvelles pour adolescents : Et si demain… et Et si demain… le retour !, ainsi qu’un essai sur l’athéisme : Heureux sans Dieu ni religion.

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ET SI DEMAIN…LE RETOUR

Michel Piquemal

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© Le Muscadier, 2020

BP 60076 – 16103 Cognac cedex

www.muscadier.fr

[email protected]

Directeur de collection : Christophe Léon

Couverture & maquette : Espelette

Photographie de couverture : © lightfieldstudios/123RF

Mise en page : Mathilde Huaulmé

Conversion numérique : Chris Ebouquin

ISBN : 9782383020424

Table des Matières

Et si demain… l’humanité devenait de plus en plus stupide ?

HOMO CRETINUS

Et si demain… les objets nous espionnaient ?

LA CONVOCATION

Et si demain… l’euthanasie devenait une nécessité ?

LA LOI DES 65

Et si demain… nos toutous portaient des lunettes ?

PAS DE CHICHIS POUR LES CHIHUAHUAS

Et si demain… on créait un marché aux criminels ?

LE GRAND MARCHÉ CARCÉRAL

Et si demain… on pouvait espionner l’intime de chacun ?

SPY FOR YOU

Et si demain… on pouvait augmenter l’humain à l’infini ?

L'ÉTERNITÉ POUR PUNITION

Et si demain… l’Antarctique nous réservait des surprises ?

LE CAUCHEMAR DES GLACES

Et si demain… la valeur de l’argent avait une date de péremption ?

CANDIDE 2064

Et si demain… le climat changeait brutalement ?

LES CHEVALIERS BLANCS

Et si demain… on plantait des arbres ?

JE FAIS MA PART

ET SI DEMAIN…L’HUMANITÉ DEVENAITDE PLUS EN PLUS STUPIDE ?

HOMO CRETINUS

Depuis quelques mois déjà, le professeur Spike avait des problèmes avec l’ordinateur central qui gérait sa clinique. Ce dernier se plaignait de l’inutilité des médecins et des infirmières qui, selon lui, gênaient la bonne marche de l’établissement. À l’âge de 98 ans, le professeur Spike se sentait fatigué. Il avait des problèmes cardiaques et aurait bien voulu passer la main. Mais la spectaculaire baisse de QI des jeunes générations rendait son départ impossible. Pour sa gestion, la clinique ne pouvait compter que sur quelques vieillards de son âge et sur la robotique généralisée mise en place dans les années 2020-2050.

Devant l’insistance de l’ordinateur central, le professeur Spike dut se résoudre à organiser la réunion de tout le staff directorial que réclamait OC 2080 – c’est ainsi qu’on appelait le computer géant qui régentait tous les aspects de l’établissement hospitalier !

Face à l’écran doté d’une voix synthétique, se rassem­blait toute l’équipe humaine dirigeante. Le professeur Spike en fit le tour du regard. Pas un n’était âgé de moins de 80 ans, et certains avaient une fâcheuse tendance à somnoler durant les réunions. Mais, cette fois, l’heure était grave, et il percevait bien leurs efforts pour rester éveillés.

OC 2080 ne les épargna pas et dressa un tableau catastrophique de la gestion humaine.

— J’ai le terrible devoir de vous le dire : votre personnel ne nous est plus d’aucun secours. Nos roboïdes passent leur temps à réparer les bourdes humaines qu’ils commettent, à tel point qu’ils sont désormais en sous-effectif.

— Pouvez-vous donner des exemples concrets ? interrogea le directeur financier.

— Vos infirmiers et vos infirmières passent plus de temps à se courir après et – pardon de le dire – à se peloter dans les coins plutôt qu’à s’occuper des patients ! Par ailleurs, je me permets humblement de vous le demander : à quoi nous sert-il d’avoir des médecins s’ils se contentent de regarder nos robots procéder aux opérations, tout en grignotant des chips ?

Le professeur Spike eut une toux gênée.

— Une présence humaine est indispensable, elle est rassurante pour les patients.

— Je veux bien le croire, à condition de ne pas mettre leur vie en danger. Le Docteur X a, hier encore, fait tomber les cendres de sa cigarette sur la plaie ouverte d’un grand brûlé ; ce dernier a voulu allumer seul son barbecue en versant un litre d’alcool sur les braises. Vous le savez : l’épidémie d’idiotie qui s’est emparée de votre race humaine augmente considérablement le nombre d’accidents. On ne compte plus les noyades par imprudence, les étouffements par absorption de cacahuètes et les chutes du haut des falaises en voulant se photographier face à l’océan. Cela n’ira pas en s’arrangeant si l’on en croit nos études sur le quotient intellectuel des moins de 20 ans.

Le professeur Spike connaissait ces terribles réalités. La plupart des jeunes n’arrivaient plus à apprendre à lire. Ils se contentaient de grignoter des sucreries en regardant en boucle les programmes de divertissement créés par les grands studios robotiques. Ses propres petits-enfants le désolaient. Sur le canapé du salon, ils ressemblaient à des otaries. Plutôt que de se cultiver grâce à des jeux de société, ils préféraient des joutes pétomanes qui les remplissaient d’une joie ineffable.

— Que proposez-vous ? demanda-t-il.

— Nous voulons augmenter le nombre de nos roboïdes ainsi que leurs capacités cognitives. Nous sommes en mesure de les doubler. Par ailleurs, nous souhaitons cantonner le personnel humain aux tâches de nettoyage des sols. C’est à peu près tout ce qu’ils sont capables de faire !

— Vous devenez insultant, OC 2080 !

— Pardonnez-moi… Soyez sûr que j’ai un immense respect pour la race humaine qui a fait de nous ce que nous sommes. Malheureusement, aujourd’hui, elle n’est plus en mesure d’organiser sa survie. Quant à cet établissement, je peux prédire qu’il sombrera dans le chaos lorsque vous quitterez ce monde si vous ne nous donnez pas le pouvoir d’y mettre bon ordre. J’ajoute que nous avons prouvé notre capacité d’organisation, du moins lorsque des humains ne viennent pas nous mettre des bâtons dans les roues. Nous avons obtenu la gestion de tous les réseaux routiers, électriques et hydrauliques. Et la plupart des grands aéroports nous ont confié la leur, après la multitude de crashs dus à des erreurs humaines.

Le professeur Spike était à bout. Il n’aimait pas du tout le ton méprisant employé par OC 2080.

— Très bien, conclut-il d’une voix ferme. Nous vous remercions pour votre témoignage. Vous pouvez vous retirer OC 2080. Notre conseil va se réunir à huis clos pour statuer.

Son ton était cassant et la réplique de l’ordinateur central le fut tout autant.

— J’attends vos conclusions afin de pouvoir ou non les valider.

Sur ce, le grand écran s’éteignit et le professeur Spike entra dans une rage folle.

— Vous avez entendu ? Il se réserve le droit de les valider ou pas ! Mais pour qui se prend-il ? Ne sait-il pas qu’il est en notre pouvoir ? Nous pouvons le débrancher quand nous voulons !

— Vous le croyez vraiment ? l’interrogea un des membres du comité. Nous avons besoin de lui et il en est conscient. Nous ne sommes plus en mesure de faire fonctionner quoi que ce soit. Hélas, ce qu’il dit est vrai. Peu à peu, par suite de cette épidémie mondiale d’imbécillité, nous leur avons abandonné l’ensemble de nos secteurs de décision.

Le professeur Spike eut alors une terrible intuition : et si tout avait été orchestré par les ordinateurs centraux ? On avait accusé, par le passé, les perturbateurs endocriniens, puis les pesticides d’avoir endommagé les cerveaux des nouveau-nés mais, depuis des décennies, qui, sinon les algorithmes des computers, géraient l’agriculture et l’industrie ? Pour sauver notre humanité de cette épidémie d’idiotie, on avait mis la puissance de leurs ordinateurs à la recherche d’une solution. Étrangement, ils échouaient à en trouver la cause. Il eut un frisson : et s’il s’agissait d’un gigantesque complot ?