Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne -  - E-Book

Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne E-Book

0,0

Beschreibung

Ce livre traite de la sécurité en Europe au début du vingt-et-unième siècle, mettant l’accent sur les évolutions après l’adoption et la mise en œuvre du Traité de Lisbonne. L’Europe fait face à de nombreux défis sur le plan de la sécurité. Deux constats ressortent des différentes analyses que l’on retrouve dans ce livre. – Premièrement, il faut noter l’hétérogénéité de la menace, ainsi que la diversité des réponses, c’est-à-dire des politiques en matière de sécurité. Les analyses élargissent le concept de sécurité pour traiter à la fois d’enjeux traditionnels comme le terrorisme, ainsi que de questions plus innovatrices comme la relation entre la démographie et la sécurité. – Deuxièmement, ce livre soulève de sérieuses questions par rapport au rôle de l’UE en matière de sécurité. Après des décennies de discussions, ainsi que l’adoption de divers plans et stratégies, l’UE n’apparaît pas comme étant plus efficace dans ce domaine d’activités. Ce livre pose, donc, un regard novateur et critique sur les enjeux de sécurité en Europe.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 280

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.bruylant.be

© Groupe De Boeck s.a., 2013

Éditions Bruylant

Rue des Minimes, 39 • B-1000 Bruxelles

Tous droits réservés pour tous pays.

Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

ISBN : 9782802741916

La collection Études stratégiques internationales a pour vocation de présenter les travaux de chercheurs, juristes, économistes, politologues et historiens sur les questions de sécurité internationale ; sont notamment publiés systématiquement les actes des colloques de l’Association France-Canada d’études stratégiques (AFCES) rassemblant des chercheurs des deux pays, ce qui permet un enrichissement né de perceptions différentes et une mise en commun constamment fructueuse. La collection se veut pluridisciplinaire, couvrant les grandes questions d’actualité avec des études approfondies, de niveau universitaire, mais dans un langage accessible.

La collection est dirigée par Josiane Tercinet, Proffesseur émérite à la Faculté de droit de l’Université de Grenoble, membre du CESICE et coordonnateur pour la France de l’AFCES.

Le comité scientifique est composé des Professeurs Jean-François Guilhaudis, Stanislav Kirschbaum et Josiane Tercinet.

Collection Études Stratégiques Internationales

dirigée par Josiane Tercinet

Parus précédemment :

1. La sécurité de l’Europe et les relations transatlantiques au seuil du XXIe siècle, sous la direction d’Yves Jeanclos, 2003.

2. Terrorisme et sécurité internationale, sous la direction de Stanislav J. Kirschbaum, 2004.

3. Les relations transatlantiques et l’environnement international, sous la direc­tion de Josiane Tercinet, 2005.

4. Lutte antiterroriste et relations transatlantiques, sous la direction d’Alex Macleod, 2006.

5. Le multilatéralisme, mythe ou réalité, sous la direction de Michèle Bacot-Décriaud, 2008.

6. Régionalisme et sécurité internationale, sous la direction de Houchang Hassan-Yari et Abdelkérim Ousman, 2008.

7. Crises et crispations internationales à l’ère du terrorisme, au XXe siècle, sous la direction d’Yves Jeanclos, 2011.

8. Les défis de la sécurité internationale à l’aube d’un monde pluripolaire, sous la direction d’Alex Macleod, 2011.

9. Proche-Orient et sécurité internationale, sous la direction de Josiane Tercinet, 2012.

10. États et sécurité internationale, sous la direction de Josiane Tercinet, 2012.

L’Association France-Canada d’études stratégiques

C’est à Grenoble en 1995 que l’Association franco-canadienne d’études stratégiques (AFCES) a vu le jour. Sa création donnait suite à six rencontres depuis 1987 entre chercheurs et universitaires canadiens et français, rencontres à l’origine d’un réseau totalement informel qui s’est institutionnalisé lorsque les membres se sont aperçus de la solidité des relations et des intérêts scientifiques communs. La première rencontre, celle de Nice en juin 1987, avait été consacrée à la francophonie et avait donné lieu à la publication de l’ouvrage L’après Québec. Quelle stratégie pour la francophonie ? (dir. Maurice Torrelli, Paris, P.U.F., 1988). En juin 1988 à Nice, la métastratégie était le sujet d’un deuxième colloque dont les actes ont été publiés sous le titre La métastratégie (dir. Maurice Torrelli et Philippe Garigue, Paris, P.U.F., 1989). En juin 1989, aussi à Nice, un troisième colloque avait lieu sur les relations de défense et de sécurité entre la France et le Canada, dont les actes ont paru sous le titre France-Canada. Défense nationale et sécurité : convergences et divergences (dir. Maurice Torrelli, Paris, P.U.F., 1989). Le premier colloque au Canada s’est déroulé en juin 1990 à Toronto avec pour thème la coopération maritime entre la France et le Canada. La publication qui s’ensuivit fut intitulée La coopération France-Canada et la sécurité maritime (dir. Stanislav J. Kirschbaum, Montréal, Méridien, 1991). Le colloque suivant tenu à Toronto en avril 1993 s’est concentré sur des questions de sécurité collective ; les actes ont été publiés sous le titre Lasécurité collective au XXIe siècle (dir. Stanislav J. Kirschbaum, Québec, Université Laval, Centre québécois de relations internationales, 1994). Le dernier colloque à précéder la création de l’AFCES s’est tenu au Lac Beauport, près de Québec, en mars 1994 sur la guerre en ex-Yougoslavie. Les actes ont été publiés sous le titre Les leçons du conflit yougoslave : des politiques de sécurité à redéfinir (dir. Albert Legault et Charles-Philippe David, Québec, Université Laval, Centre québécois de relations internationales, 1995).

Depuis 1995, l’AFCES organise une rencontre annuelle alternativement au Canada et en France, réunissant des universitaires, des spécialistes et des étudiants (doctorants), pour discuter de sujets traitant non seulement des relations France-Canada, mais aussi de toute question qui concerne l’actualité internationale et mérite une analyse approfondie. À l’exception d’un colloque – celui de Caen – tous les actes ont été publiés (voir la liste des publications de l’AFCES), témoignant de la richesse des contacts intellectuels entre le Canada et la France. Lors du colloque tenu à Montréal en 2004, le conseil scientifique a modifié la dénomination de l’Association, devenue Association France-Canada d’études stratégiques – ce qui n’a pas induit un changement de sigle.

Colloques de l’AFCES

1995 – Grenoble : La réorganisation du système de sécurité occidental et la sécurité européenne

1996 – Montréal : L’élargissement de l’OTAN ; la sécurité euro­atlantique et l’avenir des relations entre la Russie et l’Occident

1997 – Caen : Aspects militaires et non militaires de la sécurité

1998 – Kingston : La réforme de l’ONU et la mondialisation du système de sécurité

1999 – Lyon : La sécurité internationale d’un siècle à l’autre

2000 – Val David : La sécurité humaine

2001 – Strasbourg : La sécurité de l’Europe et les relations transatlantiques au seuil du XXIe siècle

2002 – Toronto : Le nouvel environnement de sécurité internationale : acteurs et défis

2003 – Grenoble : Les relations transatlantiques et l’environnement international

2004 – Montréal : Terrorisme et relations transatlantiques ; perceptions, conséquences, politiques

2006 – (mai) Lyon : Le multilatéralisme : mythe ou réalité

2006 – (octobre) Kingston : Régionalisme et sécurité internationale

2007 – Strasbourg : Les crises, la sécurité de l’Europe et du monde ; perspectives pour le XXIe siècle

2009 – Montréal : Les défis de la sécurité à l’aube d’un monde pluripolaire

2010 – Grenoble : États et sécurité internationale

2011 – Toronto : Europe et sécurité après le traité de Lisbonne

2012 – Lyon : Insularité et sécurité : l’île entre sécurité et conflictualité

Travaux de l’AFCES

Jean-François Guilhaudis (dir.), Les institutions de sécurité (ONU, OTAN, UEO, CSCE, PESC) face à la crise de l’ex-Yougoslavie, Grenoble, Cahier du CEDSI n° 17, 1997.

Jean-François Guilhaudis (dir.), La réorganisation du système de sécurité occidental en Europe, Grenoble, Cahier du CEDSI n° 18, 1997.

Charles-Philippe David (dir.), Les institutions de la paix : intégration européenne et perspectives de sécurité, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 1997.

Stanislav J. Kirschbaum (dir.), La paix a-t-elle un avenir ? L’ONU, l’OTAN et la sécurité internationale, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 2000.

Michèle Bacot-Décriaud, Jean-Paul Joubert, Marie-Claude Plantin (dir.), La sécurité internationale d’un siècle à l’autre, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 2002.

Jean-François Rioux (dir.), La sécurité humaine, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 2002.

Yves Jeanclos (dir.), La sécurité de l’Europe et les relations transatlantiques au seuil du XXIe siècle, Collection Études stratégiques internationales – n° 1, Bruxelles, Bruylant, 2003.

Stanislav J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Collection Études stratégiques internationales – n° 2, Bruxelles, Bruylant, 2004.

Josiane Tercinet (dir.), Les relations transatlantiques et l’environnement international, Collection Études stratégiques internationales – n° 3, Bruxelles, Bruylant, 2005.

Alex Macleod (dir.), Lutte antiterroriste et relations transatlantiques, Collection Études stratégiques internationales – n° 4, Bruxelles, Bruylant, 2006.

Miclèle Bacot-Décriaud (dir.), Le multilatéralisme, mythe ou réalité, Collection Études stratégiques internationales – n° 5, Bruxelles, Bruylant, 2008.

Houchang Hassan-Yari et Abdelkérim Ousman (dir.), Régionalisme et sécurité internationale, Collection Études stratégiques internationales – n° 6, Bruxelles, Bruylant, 2008.

Yves Jeanclos (dir.), Crises et crispations internationales à l’ère du terrorisme, au XXIe siècle, Collection Études stratégiques internationales – n° 7, Bruxelles, Bruylant, 2011.

Alex Macleod (dir.), Les défis de la sécurité internationale à l’aube d’un monde pluripolaire, Bruylant, Collection Études stratégiques internationales – n° 8, Bruxelles, Bruylant, 2011.

Josiane Tercinet (dir.), États et sécurité internationale, Collection Études stratégiques internationales – n° 10, Bruxelles, Bruylant, 2012.

Les auteurs de cet ouvrage

Paul Bacot Professeur de science politique, Université de Lyon, Institut d’études politiques, CNRS Triangle

Michèle Bacot-Décriaud CIRPES (Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques), EHESS, Paris et Institut d’Études Politiques de Lyon

Ali Dizboni Professeur adjoint de science politique, Collège militaire royal du Canada, Kingston (Ontario)

Jean-François Guilhaudis Professeur émérite à la Faculté de droit, Université de Grenoble 2

Pierre Jolicoeur Professeur adjoint de sciences politiques, Collège militaire royal du Canada, Kingston (Ontario)

Stanislav J. Kirschbaum Professeur titulaire au Programme d’études internationales, Collège Glendon, Université York, Toronto, coordonnateur de l’ACFES pour le Canada

Frédéric Labarre Assistant de recherche, Collège militaire royal du Canada, Kingston (Ontario)

Jérôme Lacroix-Leclair Centre de recherche en analyse institutionnelle des forces armées, Toronto

Pierre Pahlavi Directeur adjoint du Centre des études sur la sécurité nationale et professeur agrégé, Collège des Forces canadiennes, Toronto

Ian Roberge Directeur du département de science politique et professeur agrégé, Collège Glendon, Université York, Toronto

Josiane Tercinet Professeur émérite à la Faculté de droit, Université de Grenoble 2, membre du CESICE (Centre d’études sur la sécurité internationale et les coopérations européennes), coordonnatrice pour la France de l’AFCES

Remerciements

L’Association France-Canada d’études stratégiques tint sont seizième colloque à Toronto en octobre 2011 sur le thème « Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne », duquel découle cet ouvrage. Tout particulièrement, il nous faut remercier le Centre d’excellence sur l’Union européenne de l’Université York à Toronto qui a financé le colloque. Le Centre d’excellence a offert une aide financière pour la publication de ce livre. Le financement du Centre provient de la Commission européenne, qu’il nous faut aussi remercier pour son support. Merci à Charles Garay, Assistant de recherche, pour son aide lors du colloque ainsi qu’à Étienne Fortin-Gauthier, Assistant de recherche, pour son travail assidu lors de la préparation du manuscrit. De plus, merci à tous ceux qui ont participé au colloque et qui ont accepté, par la suite, de retravailler leur texte pour cette publication.

Ian Roberge

Introduction : Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne

Introduction : Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne

par

Ian ROBERGE

Notre livre traite de la sécurité en Europe au début du XXIe siècle. Il serait banal de dire que l’Europe est présentement à la croisée des chemins. Cependant, à l’heure où sont écrites ces lignes, c’est exactement ce qu’il faut souligner. La crise financière s’est transformée en crise économique pour ensuite devenir une crise des finances publiques avec des effets partout sur le continent et qui se feront sentir encore pour de nombreuses années. Cette crise déchire l’Europe et menace l’Union européenne (UE). Il est important de dire que notre livre ne porte pas directement sur l’UE, quoi que cette dernière se trouve souvent au cœur des analyses présentées.

De ce fait, le chapitre d’introduction est divisé en trois parties. Premièrement, nous nous permettons quelques observations sur l’UE afin de contextualiser le débat sur la sécurité en Europe, et le rôle de l’UE en la matière. Dans la deuxième partie du chapitre, nous considérons brièvement les diverses menaces à la sécurité qui pèsent sur l’Europe. En dernier lieu, nous présentons les contributions que l’on trouve à l’intérieur du volume.

Comme le fait remarquer Bacot dans le premier chapitre, le lien entre l’Europe et la sécurité n’est pas facile à définir. Ce qui résulte, donc, de ce livre c’est l’hétérogénéité de la menace, ainsi que la diversité des réponses, c’est-à-dire des politiques en matière de sécurité.

1. – Le contexte politique en Europe

L’Europe n’est pas l’UE et cette dernière n’est pas non plus l’Europe. Cependant, l’intégration européenne est de nos jours ce qui caractérise l’Europe et ce qui façonne notre perception de ce continent. L’UE représente une série de paradoxes qu’il nous faut saisir pour pouvoir analyser les enjeux de sécurité. Ce sont ces paradoxes centraux que nous abordons ici.

Le premier paradoxe et le plus important est que l’UE est un projet politique dont l’outil principal se veut l’intégration économique. Il est toujours bon de se rappeler que l’Union est née des cendres de la Deuxième guerre mondiale. Ainsi, le projet garantissait la paix par l’entrecroisement économique toujours plus grand des pays membres. Tout au moins, la théorie du fonctionnalisme l’expliquait de cette façon. La France et l’Allemagne ont toujours porté le projet, car d’un côté comme de l’autre du Rhin, on se souvient vivement des conflits passés. En ce sens, il est aussi utile de rappeler qu’accèdent maintenant au pouvoir des leaders européens qui, eux, à l’inverse de leurs prédécesseurs, n’ont jamais connu la guerre.

Deuxième paradoxe, l’Euro se veut la plus belle réussite du processus d’intégration européenne (1). La création de l’Euro en 1999 était le fruit de plus de trente ans d’efforts et d’intenses négociations. Mais, l’Euro est aussi, d’une certaine façon, l’une des causes principales des multiples maux actuels du continent. Au risque de simplifier, la création de cette nouvelle monnaie accrut l’accès au crédit facile par des gouvernements, tels que celui de la Grèce, qui n’hésitèrent pas à emprunter, à un faible taux d’intérêt, pour dépenser, sans garde-fou pour les retenir. C’est cette crise des finances publiques, loin d’être terminée, qui aujourd’hui est en train de transformer l’Europe. Cette crise pose-t-elle des questions de sécurité ? Les tensions entre les pays et entre les peuples, entre l’Allemagne et la Grèce par exemple, soulèvent certainement des enjeux de sécurité. Des scénarios catastrophiques sont parfois évoqués si un pays quittait la zone Euro, ou encore l’UE. De façon plus probante, les problèmes économiques dans les pays comme la Grèce soulèvent des enjeux de sécurité sociale. Le haut taux de chômage, l’avenir incertain des jeunes, l’exclusion sociale sont tous des sources d’instabilité politique. Cette instabilité, au cours des dernières années, a mené à des manifestations, parfois violentes. Le maintien de la paix sociale demeure, sans aucun doute, une préoccupation importante en Europe.

Troisièmement, l’UE n’est ni une organisation internationale traditionnelle, composée d’États souverains, ni un État fédéré (2). L’UE est parfois décrite comme un système de gouvernance à niveaux multiples (3). Les États membres ont transféré une part de leur souveraineté à l’Union, surtout dans la sphère économique. Dans le domaine de la sécurité et de la défense, des missions qui sont au cœur de l’État, les gouvernements ont eu tendance à conserver assez jalousement leurs pouvoirs. En fait, les chapitres de ce livre démontrent assez clairement que le niveau d’analyse le plus évident demeure plus souvent qu’autrement l’État. Dans ce domaine, l’UE n’est pas particulièrement efficace. Les changements institutionnels instaurés par le Traité de Lisbonne, qui permettent, entre autre, à l’UE d’exercer une politique étrangère plus musclée si elle le veut, n’ont que très partiellement changé la donne.

Quatrième paradoxe, l’UE est asymétrique (4). Cela est important à noter tant sur le plan formel qu’informel. Sur le plan formel, les États n’adhèrent pas tous de la même façon aux traités. L’exemple le plus évident est celui de la zone Euro qui ne compte que dix-sept États. C’est tout aussi vrai sur le plan informel. Les États et les gouvernements ne s’équivalent pas tous. L’Allemagne demeure un État puissant que ce soit à l’intérieur de l’UE, là où aucune décision importante ne peut se prendre sans son contentement, que sur la scène internationale. Il n’y a pas d’UE ou même d’Euro sans l’Allemagne, ce qui n’est probablement pas le cas si un plus petit État comme la Grèce venait à vouloir ou devoir quitter. À cause de sa puissance économique, l’Allemagne exerce une influence bien au-delà de ses frontières. Comme le fait remarquer Kirschbaum dans son chapitre, la fin de la Guerre froide, l’occidentalisation de l’Europe centrale et l’expansion de l’UE amènent de nouveaux défis pour assurer la stabilité européenne. L’asymétrie au sein de l’UE pourrait bien s’accroître au cours des années à venir.

Cinquième et dernière observation, l’intégration européenne se fait à des rythmes variés, une sorte d’équilibre ponctué où l’on retrouve des périodes de calme suivies de périodes d’activités intenses (5). Parfois, il est même nécessaire de parler de recul. L’euro-sclérose des années 1970 est succédée par une période forte et intense d’intégration à la fin des années 1980 et tout au long des années 1990. La crise financière de 2008 aura tôt fait de démontrer la fragilité des acquis puisque les réponses y sont largement nationales (6). L’UE apparaît complètement désorganisée. La question se pose alors : faut-il plus ou moins d’intégration ? Pour répondre aux crises financières, économiques et des finances publiques, plusieurs pensent qu’il faut une intégration accrue. Par exemple, comment avoir une politique monétaire intégrée, sans vraie politique fiscale ? De façon contre-intuitive, le résultat de ces crises pourrait donc être plus d’intégration, quoique, comme nous venons de le noter, cette intégration risque fort d’être asymétrique. En même temps, cette intégration européenne, issue d’un processus bien souvent technocratique, est contestée par des peuples qui sont fatigués des contraintes qu’on leur impose. Les Grecs ne veulent peut-être pas quitter l’Euro et l’UE, mais ils acceptent mal l’austérité et les contraintes budgétaires auxquelles ils sont assujettis. Comment assurer la légitimité de l’Union ? L’UE offre, tout de même, de nombreux programmes et bénéfices, mais ce que l’on peut appeler la légitimité de performance (output legitimacy) n’est pas toujours appréciée et n’est pas nécessairement suffisante pour remplacer une légitimité qui résulte de la participation (input legitimacy). La question de la légitimité se pose depuis longtemps en Europe et la réponse, trop souvent, n’est pas satisfaisante.

C’est à travers ces paradoxes qu’il nous faut aborder l’UE, ainsi que les enjeux de sécurité en Europe. L’UE demeure assez mal définie. Il y a, bien entendu, une littérature abondante sur l’UE ; beaucoup d’efforts sont faits pour comprendre l’intégration européenne. La pratique n’en demeure pas plus facile à cerner. Quel est d’un point de vue géopolitique et stratégique, la place de l’UE dans le monde (7) ? Les USA, comme les autres pays, attendent de l’Europe qu’elle soit forte et qu’elle puisse exercer un certain leadership. Les gouvernements européens, eux, n’acceptent une Europe forte que lorsque cela leur est utile, et préfèrent se contenter d’une Europe plus faible afin de conserver leurs pouvoirs. Les attentes par rapport à l’Europe ne sont pas les mêmes à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’Union. L’action commune sur la scène internationale demeure difficile, comme le fait remarquer Tercinet dans sa contribution à ce volume. Il faut en avoir la volonté, être capable de s’entendre sur les objectifs ainsi que sur les moyens, et assurer le financement, la mise en œuvre et le suivi de toute intervention. La panoplie d’institutions qui existent en ce moment ne peut pas remplacer une volonté politique claire, exprimée haut et fort. L’UE affirme vouloir et même être capable de parler d’une seule voix. Or, l’EU demeure, malgré tous les beaux discours, relativement divisée.

2. – Les enjeux de sécurité

Si l’Europe et l’UE évoluent, ce qui est tout à fait normal, le concept de sécurité et les menaces qui y sont associées changent aussi. Les actes du colloque de l’AFCES de Montréal en 2010 dénotent de façon détaillée les transformations du concept de sécurité, ainsi que les implications des nouvelles réalités géopolitiques et stratégiques (8). Au niveau européen, les possibilités d’un conflit continental, surtout de l’ampleur de ceux que l’on a connus au vingtième siècle sont plutôt faibles, malgré l’instabilité actuelle. La sécurité regroupe les menaces externes, ce qui est du ressort de la politique étrangère et de la sécurité commune. Avant le Traité de Lisbonne, cette politique faisait partie de ce qui était le deuxième pilier de l’UE. La sécurité en Europe compte aussi les menaces internes, du ressort de la coopération policière et judiciaire en matière pénale. C’était par le passé le troisième pilier de l’Union. Le Traité de Lisbonne abolit toutes références à ces piliers.

Il demeure évident que l’UE est bien plus intégrée sur le plan économique et financier qu’elle ne l’est dans ces autres domaines d’activités. La présente section résume à la fois les menaces externes et internes, qui sont de plus en plus difficiles à séparer, tout en n’ayant pas la prétention d’être exhaustive.

L’UE fait face à plusieurs défis externes. Elle développe, donc, des politiques précises et des institutions pour répondre à ces menaces. Sur le plan des politiques, la Stratégie européenne de sécurité adoptée en 2003 demeure le document de base puisque l’UE y définit les grands enjeux de sécurité, ainsi que les stratégies à adopter et les considérations politiques (9). Le document fait référence à cinq grands défis : le terrorisme ; la prolifération des armes de destruction massive ; les conflits régionaux ; la déliquescence des États ; et, la criminalité organisée. Cette liste reflète clairement l’époque à laquelle est écrit le document. Le nouveau terrorisme occupe une place de choix dans les préoccupations européennes. Dans ce même document, l’UE dit vouloir faire face aux menaces, construire la sécurité dans son voisinage et fonder l’ordre international sur un multilatéralisme efficace. Ce sont donc les lignes directrices qui orientent l’action de l’UE. Cette dernière dit vouloir jouer un rôle plus actif et développer des capacités plus fortes pour assurer sa politique étrangère et de sécurité commune. L’action extérieure, il est aussi important de le rappeler, a sans contredit une composante normative où l’on privilégie l’utilisation de la diplomatie appuyée par un ensemble de politiques favorisant le commerce extérieur, l’aide au développement, le développement et la coopération ainsi que les droits de l’homme et la promotion de la démocratie. Cet aspect normatif aux affaires extérieures ne distingue pas nécessairement l’UE d’autres acteurs sur la scène internationale. Cela est tout de même notoire au niveau des moyens d’actions. Puisque l’UE peut difficilement utiliser la force, sans un consensus fort entre les États, elle doit s’appuyer sur des convictions communes et son pouvoir de persuasion.

Il est aussi pertinent de noter que l’UE a présenté une stratégie pour la dimension externe des enjeux de sécurité domestique qui met l’accent sur les défis associés à la migration et à la sécurité définie plus librement (10). On fait, entre autre, de nouveau référence à la lutte à la criminalité organisée transnationale. Dans les deux cas, il s’agit de déterminer la façon dont l’UE peut travailler avec ses partenaires, la Russie, l’Europe de l’Est et Centrale, les USA et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, pour assurer la stabilité à l’intérieur de ses frontières.

Il est important aussi de noter l’évolution institutionnelle au sein de l’UE dans ce domaine (11). Le développement le plus important, dans cette direction, suite à l’entrée du Traité de Lisbonne est la création du Service européen pour l’action extérieure dont la Haute représentante est Catherine Ashton. L’UE se dote, ainsi, d’un réel corps diplomatique. Comme il existe seulement depuis janvier 2010, il est encore beaucoup trop tôt pour évaluer ce nouvel organisme. Le Service européen pour l’action extérieure peut-il vraiment transcender les intérêts nationaux pour faire avancer les priorités de l’UE et la faire rayonner à travers le monde ? La tâche demeure, sans aucun doute, imposante. D’autres organismes sont actifs comme le Collège européen de sécurité et de défense, le Centre satellitaire de l’Union européenne et l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne.

L’UE fait aussi face à de nombreuses menaces intérieures. Le Programme de Stockholm met l’accent sur la sécurité interne, l’élaboration de politiques efficaces, le crime sérieux – l’expression a remplacé celle de la criminalité organisée transnationale – et la lutte au terrorisme (12). La Stratégie domestique de sécurité revient sur ces thèmes en y ajoutant la sécurité en ligne, le contrôle des frontières et la gestion de crise (13).

L’UE a, ici aussi, développé plusieurs institutions pour élaborer des politiques, des plans d’action et des stratégies pour faire face à ces différentes menaces. Le mandat est confié à la Direction générale de la justice et des affaires intérieures. Au sein de cette Direction générale, il faut noter l’existence du Comité permanent de coopération opérationnelle pour la sécurité intérieure. Il s’y greffe de nombreuses autres organisations dont Europol, le CEPOL et Eurojust, ainsi que FRONTEX dont le mandat est la gestion de la frontière externe. À nouveau la question se pose : peut-on parler d’un arrangement institutionnel efficace ? Ces agences performent-elles bien ? Des doutes sont souvent émis vis-à-vis certaines organisations, comme Europol. Tout au moins, ces institutions et ces politiques permettent-elles l’élaboration d’objectifs et de normes pour orienter l’action de l’UE. Les membres de l’UE font face à des défis communs, ce que l’on reconnaît dans le travail de ces organismes.

Il est possible d’étendre le concept de sécurité bien au-delà de ce qui a été présenté jusqu’à maintenant. Les enjeux associés au maintien de la paix sociale, à la croissance économique, pour ne pas dire à l’exclusion économique, à la place des immigrants (légaux et illégaux), et même ceux associés au domaine de l’environnement portent à une réflexion en regard de la sécurité. Que penser de la montée des partis d’extrême-droite dans plusieurs pays européens, une réalité somme toute récurrente ? Ces sujets ne sont pas nécessairement abordés dans le livre, exception faite du chapitre de Dizboni qui tente de tisser des liens entre les enjeux démographiques et la sécurité au sein de la société. Tout au moins, ces thèmes offrent une piste de réflexion intéressante pour de futurs travaux.

3. – Le plan du livre

L’objectif de ce livre est d’offrir un aperçu d’ensemble sur le thème « Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne ». Son but n’est pas d’analyser toutes ces questions de manière détaillée. Il s’agit plutôt de prendre note de plusieurs grands enjeux politiques qui s’imposent. Suite à cette introduction, Paul Bacot reprend les termes Europe et sécurité pour les aborder en profondeur. L’analyse théorique et discursive permet de voir l’ambiguïté de chacun de ces concepts.

Le reste du volume est divisé en deux sections générales. La première de ces sections traite des grands enjeux de sécurité auxquels fait face l’Europe. La deuxième section porte sur les relations entre l’UE et ses partenaires. Il ressort de cette étude l’hétérogénéité des menaces d’un côté et la diversité des réponses politiques de la part des autorités européennes de l’autre.

La première section approfondit les menaces qui pèsent sur l’Europe. Ces menaces sont nombreuses. Sans aucun doute la menace qui caractérise le début du vingt-et-unième siècle est celle du terrorisme. La lutte contre le terrorisme n’est pas nouvelle en Europe. C’est d’ailleurs en Europe que l’on peut retracer l’historique du terme, issu de la Révolution française (14). N’empêche, le nouveau terrorisme, celui émanant tout particulièrement d’Al-Qaïda, marque notre époque. L’un des dangers qui se présente à la porte de l’Europe et qui a gagné en importance au cours des quelques dernières années est celui d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Pahlavi et Lecroix-Leclair présentent une analyse institutionnelle en profondeur de l’AQMI. Tenant compte des événements qui ont eu cours au Mali au printemps 2012, leur analyse est encore plus d’actualité. Pahlavi et Lecrois-Leclair font ressortir les tensions au sein du groupe ainsi que la difficile relation avec la maison mère. Si la conclusion est, somme toute, rassurante dans la mesure où l’AQMI demeure fragile et plutôt régionale, la prudence et la vigilance demeurent de mise face à une organisation qui a déjà démontré sa résilience et qui contrôle maintenant, depuis quelques temps, une bonne partie du nord du Mali.

Ce n’est pas la première fois que l’AFCES dans ses travaux traite de la piraterie. Bacot-Décriaud, dans le chapitre subséquent, y revient pour y étudier les actions entreprises par l’UE face à cette menace. EU-NAVFOR-ATALANTA représente la première mission navale de l’UE et force est d’admettre que son succès est mitigé. Conséquemment, l’auteure note l’importance de l’adoption d’une stratégie complète et multidimensionnelle axée sur la prévention, la répression et la dissuasion.

Le troisième chapitre de cette section nous ramène sur le territoire européen. Guilhaudis s’intéresse à la notion d’autodétermination, tout particulièrement en ce qui concerne le cas du Kosovo. Il observe que la situation n’est pas réglée de façon définitive et que le comportement international, pour le meilleur ou pour le pire, a facilité les forces du séparatisme. Sur un continent où encore aujourd’hui, il y a de nombreuses revendications nationales et territoriales, le Kosovo offre un singulier exemple.

Dans le dernier chapitre de cette section, Dizboni élargit la notion de sécurité. L’analyse offerte est à la fois innovatrice et sobre. Le discours sur la sécurité, en tout particulier sur l’immigration, génère en soi des défis sécuritaires en aliénant les nouveaux arrivants. Ces propos préliminaires, comme Dizboni les nomme, méritent, somme toute, une recherche et une réflexion plus aigües.

La deuxième section du livre considère l’Europe et ses partenaires. Tercinet traite de la relation UE-ONU dans le cadre des missions de maintien de la paix. Tercinet est particulièrement sévère envers l’UE. En fin de chapitre, elle aborde la question de la Lybie et note que l’UE était absente, laissant le fardeau aux autres, lors de l’intervention militaire dans ce pays.

Ensuite, Jolicoeur et Labarre analysent le triangle UE-OTAN-Russie. En relatant les grandes considérations de sécurité des dix dernières années, ces auteurs notent que l’OTAN est divisée, tout comme les États européens. Il n’y a donc pas de stratégie commune et cohérente face au retour russe.

Le chapitre suivant rédigé par Kirschbaum met l’accent sur l’évolution du concept de sécurité en Europe centrale, tout particulièrement en Slovaquie. Ce que fait ressortir l’analyse, c’est que ces pays sont en quête de sécurité ; ils recherchent une sécurité élargie qui comprend à la fois une protection militaire, ainsi qu’une sécurité économique, financière et environnementale. Clairement, la période actuelle est une source d’anxiété en Europe centrale.

Au-delà de l’hétérogénéité des menaces et des réponses, les analyses offertes dans ce livre nous forcent à nous poser de sérieuses questions par rapport à la sécurité de l’Europe, ainsi qu’au rôle de l’UE. Après des décennies de discussions, ainsi que l’adoption de divers plans et stratégies, l’UE n’apparaît pas comme étant plus efficace dans ce domaine d’activités. Bacot-Décriaud, Guilhaudis, Tercinet et Jolicoeur soulèvent tous de sérieux doutes sur la capacité d’actions et de réflexions collectives en termes de défense et de sécurité. Une telle observation n’a pas comme seul objectif d’être critique ; plutôt il s’agit de noter que le niveau d’analyse approprié demeure l’État. Il faut admettre que cela n’est pas tout à fait surprenant.

L’instabilité politique, économique et sociale actuelle pose aussi de nombreuses questions de sécurité. Tout au moins, elle génère de nombreuses sources d’insécurité. Ces développements méritent de nouvelles études en profondeur qui tiendraient compte des effets de ces transformations sur la sécurité des États et des citoyens. De telles études sur la sécurité et l’insécurité devraient, parmi plusieurs sujets possibles, s’attarder à la gestion des frontières, à la sécurité interne de l’État, ce qui inclut, entre autre, assurer la paix sociale et la sécurité urbaine, la sécurité énergétique, la gestion des défis environnementaux, ainsi que les enjeux associés aux changements démographiques. De l’urgence à la crise, l’Europe fait face à de nombreuses années difficiles. Cette crise n’est pas unidimensionnelle et elle nécessite du leadership politique, des politiques diverses, cohérentes et complètes qui reflètent tant les enjeux économiques et sociaux que les enjeux de sécurité, plus traditionnels, susmentionnés. Sans aucun doute, la tâche est lourde. Elle est, toutefois, essentielle pour assurer une stabilité et une croissance future.

(1) D. Marsh, The Euro : The Battle for the New Global Currency, New Haven and London, Yale University Press, 2011, 384 p.

(2) Se référer à l’UE comme étant une fédération permet des comparaisons intéressantes, F. Laursen (dir.), The EU and Federalism : Polities and Policies Compared, Farnham, Ashgate, 2011, 283 p.

(3) L. Hooghe et G. Marks, Multilevel Governance and European Integration, Lanham, Rowman and Littlefield Publishers, Inc., 2001, 251 p.

(4) S. Dosenrode (dir.), Approaching the European Federation ?, Farnham, Ashgate, 2007, 232 p.

(5) Pour une discussion spécifique aux domaines de la politique étrangère, de la sécurité et de la défense, U. Krotz et R. Maher, « International Relations Theory and the Rise of European Foreign and Defence Policy », World Politics, 63, 3, 2011, pp. 548-579.

(6) E. Yamashita, « The Comparison of Policy Responses to the Financial Crisis between the EU Post-2008 and Japan in the 1990s » ; F. Laursen (dir.), The EU and Federalism : Polities and Policies Compared, Farnham, Ashgate, 2011, pp. 203-223.

(7) Pour une discussion complète de ce thème, J.-U. Wunderlich et David J. Bailey (dir.), The European Union and Global Governance : A Handbook, London, Routledge, 2001, 380 p.

(8) A. Macleod (dir.), Les défis de la sécurité internationale à l’aube d’un monde pluripolaire, Collection Études stratégiques internationales – N° 8, Bruxelles, Bruylant, 2011, 264 p.

(9) Le Conseil européen, Une Europe sûre dans un monde meilleur : Stratégie européenne de sécurité, Bruxelles : 2003, http://europa.eu/legislation_summaries/justice_freedom_security/fight_against_organised_crime/r00004_fr.htm.

(10) Le Conseil européen, A Strategy for the External Dimension of JHA : Global Freedom, Security and Justice, Bruxelles, 2005, http://ec.europa.eu/home-affairs/policies/external/external_intro_en.htm.

(11) Pour une analyse de la politique étrangère européenne post-Lisbonne, J. Wouterset al., « The EU as a Multilateral Security Actor After Lisbon : Constitutional and Institutional Aspects », Leuven Centre for Global Governance Studies, Working Paper n° 80, 2012.

(12) Le Conseil européen, Le programme de Stockholm : une Europe ouverte et sûre qui sert et protège les citoyens, Bruxelles, 2010, http://europa.eu/legislation_summaries/human_rights/fundamental_rights_within_european_union/jl0034_fr.htm.

(13) La Commission européenne, The EU Internal Security Strategy in Action : Five Steps Towards a More Secure Europe, Bruxelles : 2010, http://ec.europa.eu/home-affairs/policies/iss/internal_security_strategy_en.htm.

(14) B. Hoffman, Inside Terrorism, New York : Columbia University Press, 2006, 432 p.