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"Fabula – Hommage au mythe perdu" offre une exploration poétique du deuil en mêlant la perte d’un père aux récits des mythes antiques. Par un jeu subtil de formes littéraires réinventant l’espace et la structure,
Olivier Clavaud transcende la douleur de l’absence pour en faire une réflexion à la fois singulière et universelle. Ce recueil invite le lecteur à plonger au cœur du souvenir et de la mémoire, transformant l’expérience intime en une œuvre d’une résonance profonde et intemporelle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Professeur de français, Olivier Clavaud se considère poète depuis l’enfance. Inspiré par Hugo, Baudelaire, Mallarmé et Lautréamont, il adopte chez Boris Vian une audace de ton. Son œuvre oscille entre fables parodiques et textes sombres. Marqué par la perte de son père, il transforme cette douleur en une exploration poétique de l’absence et du souvenir.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2024
Olivier Clavaud
Fabula
Hommage au mythe perdu
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Olivier Clavaud
ISBN : 979-10-422-4854-3
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Pour les enfants de ceux qui partent.
O.C.
Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau !
La moitié de ma vie a mis l’autre au tombeau…
Le Cid, Corneille, acte III – scène 3
Au commencement exista le Chaos, puis la Terre, à la large poitrine, demeure toujours sûre de tous les Immortels qui habitent le faîte de l’Olympe neigeux […] Du Chaos sortirent l’Érèbe et la Nuit obscure. L’Éther et le Jour naquirent de la Nuit, qui les conçut en s’unissant d’amour avec l’Érèbe. La Terre enfanta d’abord Uranus couronné d’étoiles et le rendit son égal en grandeur afin qu’il la couvrît tout entière et qu’elle offrît aux bienheureux Immortels une demeure toujours tranquille…
Théogonie, Hésiode, VIIIe siècle av. J.-C.
Sage chaos
Si je laisse sagement siffler le temps
Dans son flegme latent
Au-delà de là où je fus au monde,
Je vois sillonner en son lit,
Lourde large et peu profonde,
La Vienne brune
Enrichie des ombres grises
Des chênes d’avant moi
Et du souvenir pauvre
De lavandières bavardes,
Courtes, courbes et suffisamment coites
Pour faire taire la faim.
Comme par contraste,
Dures et vastes,
S’élèvent les murailles de la Cité,
Élevées sous la cathédrale grise
Chemisée de plates-bandes étroites
Tout droit sorties
D’un conte oublié.
Au loin, quelques monts,
Vainement vallonnés
Si bien qu’il est bien vain
De les remarquer.
Tout ce sage chaos s’embrouille
Et se rassemble, s’assemble,
Enfle, s’agglutine
En une masse de pierres,
Longue barrière solide
Entre la ville et la misère,
Longue ferme flegmatique.
Le Chaos s’assemble
En
les
n
ô
t
r
e
s
.
Le premier âge fut l’âge d’or où, de lui-même, sans lois et sans contrainte, l’homme observait la justice et la vertu. On ne connaissait alors ni les supplices ni la crainte des supplices…
Les Métamorphoses, Ovide, premier siècle
Où est l’enfance est l’âge d’or.
Novalis
Mythe
S
u
s
p
e
n
d
u
e
À l’affligé regard cyclopéen
De la grave gare des Bénédictins,
Ta brève vie sage a germé dans une ferme bastille,
Rive gauche de notre Vienne, vive, large et vivifiante esquisse
Au-delà du vieux pont Saint-Étienne, face à la dure cathédrale
D’un temps passé qui vit de son œil clair germer tes épopées.
Des quêtes, tu en fis, Achéen de la fange, colosse humain Étrangement doux, héros des fossés creux, dernier rejeton
D’une fratrie de France, bien loin d’Ilion
Et de ses champions,
Dernière pousse tardive
D’une famille heureuse,
Si l’on peut être heureux
De la souffrance de l’effort.
Des travaux, fût-ce le lot
Des indigents,
Tu en commis bien plus de douze à la semaine.
Tu fus celui qui conquit les pentes
Graves et bancales
Le long des longues berges de la Vienne.
Tu fus celui qui tint trois fermes à bout de bras,
Apprivoisant limousines, laitières et brebis ;
Tu vainquis brucellose et fièvre aphteuse
À la force d’une volonté vigoureuse.
Tu fus celui qui resserra les liens.
Comme Enée portant Anchise
D’une ville morte à une nouvelle ère ;
Tu fus celui qui porta les siens,
Les menant de la lumière à la tombe
Sans te soucier plus de leur ombre
Que de tes liens.