Grimalkin - Rimiquen Rimiquen - E-Book

Grimalkin E-Book

Rimiquen Rimiquen

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Beschreibung

Si vous aimez les légendes, les intrigues, les mystères et les chats, alors découvrez ce roman. Il va vous entraîner dans une aventure étonnante. Vous constaterez même que les chats noirs portent bonheur. Zoé est une étudiante qui vient faire ses études à Salon de Provence, la ville du célèbre NOSTRADAMUS, mais dès son arrivée, elle doit faire face à une série de péripéties et se retrouve sans logement à trois jours de la rentrée universitaire. Heureusement, un de ses amis lui proposera un petit studio chez sa grand-mère. Pour en bénéficier, elle devra accepter de s'occuper d'un chat. Quelle aubaine me direz-vous, oui mais depuis l'arrivée de ce chat dans sa vie, il lui arrive des phénomènes étranges qui l'inciteront à partir avec ses amis à la recherche du dernier testament de NOSTRADAMUS. Une aventure pleine de surprises qui vous fera découvrir les légendes et les mystères qui entourent ce célèbre personnage.

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Seitenzahl: 197

Veröffentlichungsjahr: 2019

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Je tenais à remercier toutes celles et tous ceux qui me suivent fidèlement à travers mes aventures, sans oublier mes fidèles de twitter. Sans vous ce rêve ne se serait pas réalisé.

Vous le savez ma phrase fétiche, est « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité » de Saint-Exupéry. J’ai réalisé les miens, je vous souhaite d’en faire autant.

Table des matières

GRIMALKIN

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 1

Il faisait déjà si chaud que Zoé sentit les gouttes de sueur couler dans son cou. Un coup d’œil à son ordinateur de bord lui indiqua qu’elle arrivait à destination. Elle regarda sur sa droite et aperçut l’hôpital, un magnifique bâtiment ancien. Parfait ! Elle ne s’était pas trompée, merci la technologie. Zoé ne put s’empêcher de sourire, sa prochaine indication, était de tourner à droite en direction de l’IUT de Salon de Provence.

Le feu venait de passer au rouge, elle en profita pour s’observer dans son rétroviseur. Ce long trajet l’avait épuisée. Son teint était très pâle ses taches de rousseur semblaient ressortir encore plus. Ses grands yeux bleus étaient cernés. Un nuage de boucles blondes auréolait son visage.

Elle grimaça, peut-être aurait-il mieux valu qu’elle aille se rafraîchir avant, mais elle avait tellement hâte d’en finir avec les formalités, qu’elle avait décidé de passer en premier à l’IUT. Ainsi, elle s’accorderait ensuite trois jours de repos, avant la rentrée universitaire. Elle en soupira d’aise.

Le feu passa au vert et Zoé redémarra avec un grand sourire sur les lèvres, la fatigue semblait s’envoler, elle touchait au but. Sa nouvelle vie allait commencer ici, dans cette ville.

Bon d’accord, elle avait un peu d’appréhension, de la joie aussi. En fait, des sentiments plutôt confus. C’était la première fois qu’elle se retrouvait ainsi toute seule pour affronter la vie.

Elle avait fait le trajet en deux jours, dormant dans sa voiture pour économiser son argent au maximum. Bien sûr, elle aurait pu récupérer d’abord les clés de son logement. Comme le lui avait recommandé son père, mais Zoé était têtue, elle voulait s’assumer seule, décider par elle-même.

Zoé était fille unique, ses parents avaient divorcé quand elle n’avait que cinq ans, autant dire qu’elle ne se souvenait pas d’un repas familial, ballotée entre son père et sa mère. Une séparation très difficile, la garde de Zoé fut au cœur de débats permanents. Le moindre retard, avait donné lieu à des récriminations sans fin.

Ils l’aimaient, Zoé en avait la certitude. Son père était même un peu trop protecteur. C’était un haut responsable dans une entreprise internationale et il partageait son temps entre Londres et leur maison. Zoé fronça son petit nez, enfin ça, c’était avant.

Maintenant, il s’était remarié avec une professeure à Londres, très sympathique, et ils attendaient leur premier enfant. Zoé s’était sentie rejetée, c’était idiot, mais elle voyait bien, qu’elle était dorénavant considérée comme une invitée. Son cœur se crispa à cette idée.

Sa mère elle, venait de s’installer définitivement à Lisbonne, Elle y avait rencontré son nouveau compagnon lors d’un congrès de dentistes. Depuis, c’était l’amour fou. Elle voulait vivre intensément cette passion avec Raoul un veuf, père de deux petites filles adorables, âgées de quatre et six ans. Comment lui en vouloir ? Pensa Zoé tristement. Sa mère avait bien raison, jusqu’à ce jour elle avait consacré tout son temps à sa fille.

Mais au fond d’elle, Zoé ressentait un sentiment de perte, de solitude qui faisait mal. L’impression que la dernière molécule de sa famille venait d’éclater, chacun partant dans une direction. Toute sa vie, elle avait eu la sensation de ne pas trouver sa place, d’être toujours de trop, de déranger.

Alors, venir ici, lui avait paru une très bonne idée, une façon de devenir adulte. Elle attaquait une nouvelle étape de sa vie, rien que ça !

Zoé se reconcentra sur sa route. Voilà ! Pensa-t-elle, il faut encore une fois tourner à droite et j’y serai. Subitement un chat noir traversa devant elle, l’obligeant à freiner brusquement pour l’éviter, sa voiture cala. Elle entendit un coup de frein puissant derrière elle.

Zoé essaya de redémarrer, sans succès.

- Oh ! Non, non, et non. Ne me fais pas ça. Pas maintenant ! Je t’en supplie murmura-t-elle à sa voiture. Bon ! Il ne restait plus qu’à aller se confondre en excuses auprès du chauffeur derrière elle, qui venait de descendre de sa voiture. Pourvu que ce ne soit pas un surexcité, pensa-t-elle.

Zoé sortit en pestant contre ce chat de malheur, noir de surcroît, il ne manquait plus que cela.

- Je suis vraiment désolée, dit-elle en se dirigeant vers lui. Un étudiant sûrement, il semblait avoir le même âge qu’elle. Il était très grand, brun avec des yeux couleur chocolat si doux, que cela rassura un peu Zoé.

Elle jeta un coup d’œil au véhicule, et aperçut une fille sur le siège passager. Elle avait de longs cheveux blonds qu’elle triturait nerveusement. Des yeux bleus, un air revêche. Sûrement sa petite amie pensa Zoé qui la vit sortir du véhicule, furieuse.

D’un geste, le garçon lui intima de se calmer en se retournant vers elle, avant de reporter son attention sur Zoé.

- T’inquiète ! J’ai de bons freins, tu vas bien ? Lui demanda-t-il.

- Quoi ! Tu te soucies pour elle ? Et nous alors ? Elle a failli provoquer un accident, hurla la blonde inconnue.

Zoé déglutit avec peine. Pour un début ce n’était pas réussi.

- Je suis vraiment désolée insista Zoé en mettant les mains devant elle.

Malheureusement, cela ne calma pas cette furie blonde.

- Un chat noir a traversé brusquement devant moi, j’ai dû piler. Insista Zoé d’un air désolé.

- Ce n’est pas grave, plus de peur que de mal, répondit-t-il avec un sourire engageant.

Zoé grimaça en regardant la blonde remonter en voiture.

- Oui, mais ta copine ne semble pas de cet avis.

- Oh ! Sophie, ce n’est pas son jour. Ne fais pas attention à elle. Au fait, je suis Nicolas et toi ? Je vois que ta plaque n’est pas d’ici, tu viens pour étudier à l’université ?

- Oui, j’arrive de Brest autant dire, du bout du monde, dit-elle en faisant un clin d’œil. Je suis Zoé KILHOURZ, je viens de m’inscrire à l’IUT, en GEII.

- Oh génial ! On est tous les trois dans la même section.

Zoé se mordit la joue, pas sûr que la blonde belliqueuse apprécierait de la retrouver.

- Bon alors ! Elle la bouge sa caisse ? Hurla celle-ci, en passant la tête par la vitre.

- Oui, oui ! Pas de problème, je me déplace, précisa Zoé en remontant en voiture.

Malheureusement, malgré tous ses efforts et ses prières, celle-ci refusa de redémarrer. Maudit chat noir ! Pensa Zoé, il lui avait porté la guigne. Elle qui détestait les chats depuis toujours, ce n’était pas près de changer. Dire que cet ingrat s’en était allé, sans même un regard. Après tout, elle lui avait épargné sa maudite vie, à ce chat.

Elle vit Nicolas redescendre de voiture et se pencher vers elle, pendant que Sophie vociférait.

- Si tu as beaucoup roulé, ce n’est pas surprenant, elle a calé. On va la laisser refroidir un peu et on réessayera après. Je vais la pousser sur cette place, dit-il en montrant un emplacement libre sur le parking.

Zoé se confondit en remerciements, Nicolas était vraiment quelqu’un de sympathique, son sauveur. Elle entendit Sophie protester. Celui-ci, lui répondit en haussant les épaules. Il déplaça la voiture rapidement, heureusement qu’il était là, se dit Zoé.

- Que comptes-tu faire maintenant ? Demanda-t-il gentiment.

- Je vais déposer les pièces manquantes à mon dossier, puis je me rendrai à l’agence immobilière pour récupérer les clés de mon studio. J’espère que ma voiture pourra repartir.

- Parfait ! Nous aussi on dépose des pièces. Je me gare à côté de toi, on y va ensemble, comme ça, je pourrai m’assurer que ta voiture redémarre.

Zoé put entendre Sophie ronchonner de nouveau avec virulence.

- C’est un boulet cette fille, on ne va pas perdre plus de temps à cause d’elle !

Zoé se mordit les lèvres, quel dommage qu’un gars aussi gentil, supporte une fille aussi agressive.

- Elle a raison, tu as assez perdu de temps. Je ne veux surtout pas déranger tes projets.

- T’inquiète ! Dit-il en lui offrant un grand sourire. Elle crie mais ne mord pas, hein ! Sophie.

Zoé n’en était pas si sûre. Ils déposèrent rapidement leurs dossiers. Malheureusement, à son retour, sa voiture refusa obstinément de démarrer. Zoé en aurait pleuré de rage, maudite voiture ! Maudit chat ! Sa nouvelle vie commençait décidément très mal.

- Bon écoute, donne-moi l’adresse de ton agence. Ensuite, on met dans ma voiture tous tes bagages, on t’y emmène, et je reviendrai avec un copain, il s’y connait en moteur.

- Non mais arrête Nico, c’est bon, on a assez perdu de temps comme ça. Laisse-là se débrouiller, ce n’est pas notre problème.

Zoé vit un éclat de fureur passer dans le regard de Nicolas, pour la première fois, il se retourna un peu brusquement vers Sophie.

- Tu as raison Sophie, au passage je te dépose chez-toi. Comme cela on ne te dérangera plus. Ça te va ?

Zoé se mordilla les lèvres, confuse d’être la cause d’une dispute entre eux. Elle vit la blonde Sophie ouvrir grand la bouche, devant la colère froide de Nicolas.

- C’est bon, dit-elle en croisant les bras, je ne dirai plus rien.

Sophie remonta en voiture, pendant que Nicolas l’aidait à charger. Heureusement qu’il avait un véhicule spacieux. Elle lui donna l’adresse, mais il connaissait bien l’endroit.

Il se gara à proximité de l’agence et Zoé descendit rapidement, trop heureuse d’échapper à l’atmosphère lourde de la voiture, Sophie continuait de faire la tête.

Malheureusement ce fut une Zoé au bord des larmes qui revint quelques minutes plus tard.

- Que se passe-t-il ? Demanda inquiet Nicolas.

- Ils ont loué mon studio à quelqu’un d’autre.

- Quoi ! Mais ils n’ont pas le droit. Tu avais déjà payé ?

Zoé ne put empêcher ses larmes de couler. Elle hocha la tête puis, lui montra le dossier et le chèque que la responsable de l’agence venait de lui rendre.

- Ce n’est pas juste ! Tu sais il y a des lois, elle n’a pas le droit de faire cela.

Elle haussa les épaules de désespoir. Décidément, ce maudit chat noir lui avait porté la guigne, elle cumulait les catastrophes. Même Sophie sembla émue par sa mésaventure. Elle devait vraiment faire pitié.

Zoé se sentait épuisée, nerveusement et physiquement, elle ne rêvait que d’un bon lit et d’une bonne douche. Toute la fatigue venait de la rattraper, sa bonne humeur s’envola, ainsi que l’excitation de son nouveau départ dans la vie. Elle n’avait qu’une envie, se pelotonner en boule et dormir, pour oublier ce cauchemar.

- Que vas-tu faire ? Demanda Nicolas, en s’approchant un peu plus.

Zoé haussa les épaules.

- Elle n’a plus rien à me proposer. Elle a appelé des confrères, mais avec la rentrée universitaire dans trois jours, il n’y a plus rien, du moins dans mes moyens. Elle s’est excusée, sincèrement désolée. Mais, moi en attendant, je suis à la rue.

- Oh ! La cata. Tu ne peux pas appeler tes parents, qu’ils rajoutent un peu pour le loyer ?

Zoé baissa tristement la tête.

- Ma mère est partie vivre au Portugal avec son nouveau petit copain, et mon père lui, passe sa vie à Londres, avec sa nouvelle femme, qui n’a que huit ans de plus que moi. Ils m’ont remis une somme d’argent en me disant de me lancer dans la vie, de prendre mon envol. Je n’ai pas envie de montrer à quel point je suis nulle, en leur réclamant encore de l’argent à peine arrivée.

Nicolas la regarda avec tristesse, même Sophie eut un sourire compatissant. Mais Zoé était décidée à réussir son départ dans la vie. Après tout, ce n’était qu’un désagrément. Bon d’accord, c’était catastrophique, mais quand même pas la fin du monde, elle le surmonterait. Courageusement, elle afficha un sourire sur son visage.

- Cela t’ennuierait de me ramener à ma voiture s’il te plait ? Je suis désolée de te déranger encore.

- Non bien sûr, mais je te rappelle que ta voiture est en panne. Que veux-tu faire là-bas ?

Zoé soupira.

- Déjà, dormir un peu dans ma voiture, après j’aviserai. Tu sais, même si je dois passer une nuit dans mon véhicule ce n’est pas grave, cela ne serait pas la première fois.

Nicolas mit les mains sur ses hanches.

- Pas question de t’abandonner ainsi. J’ai une idée, on va aller chez ma grand-mère. Ce n’est pas très loin de l’université, juste à la sortie de la ville. Elle a un grand Mas qui comprend deux studios. Un que j’occupe, mais l’autre est libre.

Zoé avait le cœur battant, la roue tournerait-elle enfin ? Mais sa raison lui conseilla de se calmer un peu. D’abord, il fallait que cette vieille dame accepte de le lui louer. Ensuite, il fallait espérer qu’il soit dans ses tarifs. Mais, une petite flamme d’espoir grandissait en elle. Zoé ne put s’empêcher de sourire.

- Ouais ! Bein ne rêve pas. C’est une vieille folle, intervint Sophie. Elle a refusé de me le louer.

La petite flamme d’espoir s’éteignit d’un coup, et pof ! Retour à la case départ. Zoé fronça les sourcils, pourquoi avait-elle refusé de le lui louer ?

- Tu sais très bien pourquoi, soupira Nicolas, et ma grand-mère n’est pas folle. C’est sa maison, elle a le droit d’y faire ce qu’elle veut. Elle ne voulait pas que nous habitions côte à côte.

- Tu parles ! Elle doit avoir Alzheimer, bougonna Sophie.

- Ce n’est pas grave, je te remercie Nicolas de m’offrir cette possibilité. Je veux bien tenter ma chance, si par bonheur elle acceptait, cela me sauverait la vie.

- Ouais ! Alors tu as intérêt à aimer les chats, précisa Sophie.

Aïe ! Zoé grimaça, décidément cela démarrait mal. Elle détestait les chats, mais bon, s’ils lui permettaient de se sortir de cette situation, elle se promettait de faire un effort, même de pardonner à ce maudit chat noir. Elle haussa les épaules.

- Je ne suis pas fan des chats, mais je peux m’en accommoder, répondit-elle en regardant Sophie.

- Oh ! Mais tu n’as pas compris. Ce n’est pas toi qui comptes, insista Sophie en croisant ses bras sur sa poitrine.

- Comment ça ? Rétorqua Zoé étonnée.

- Cette vieille folle demande aux chats de choisir. Il y en a un surtout qui se démarque des autres, tu verras, il est bizarre, il te fixe, ce chat est flippant. Alors tu imagines. C’est une vieille cinglée, je te dis. Le chat m’a ignorée. Elle m’a dit que je n’étais pas l’élue, tu parles, une véritable malade.

Zoé ouvrit grand les yeux. Pour elle un chat était égoïste, indépendant, et sale. Ce petit félin grimpait partout, ne respectait rien. Cet animal ne pouvait pas donner d’affection. Il venait juste pour sa gamelle, et vous obligeait à nettoyer ses déjections, bref ! L’animal le plus rebutant. Comment aimer un animal qui vous prenait pour son esclave ? Mais bon ! Elle ferait profil bas. Zoé déglutit avec peine, savoir que son avenir dépendait d’un chat n’était pas rassurant.

Nicolas soupira, désespéré de voir Sophie critiquer sans cesse sa grand-mère.

- Ne l’écoute pas ! Tu verras, ma grand-mère est plutôt sympa. Un peu spéciale, mais cool, affirma-t-il avec un grand sourire.

- Oh ! J’adore le « un peu spéciale » gloussa ironiquement Sophie.

Zoé l’entendit ricaner. De toute façon, elle n’avait pas le choix, alors autant affronter cet horrible petit félin, détenteur de son avenir. Peut-être, devrait-elle mettre un peu de thon dans sa poche ? Pensa Zoé en remontant en voiture.

CHAPITRE 2

Zoé avait le cœur battant, assise à l’arrière de la voiture de Nicolas, elle découvrait le paysage. Plaire à cette grand-mère excentrique, était son dernier espoir de dormir dans un bon lit.

Elle était si épuisée par tous ces derniers évènements, qu’elle n’avait qu’une envie fermer les yeux et tout oublier. Mais voilà, elle devait satisfaire au test-chat. Elle fronça les sourcils, en quoi cela consistait-il ? Pourvu, que ce fameux petit félin ne crache pas furieusement en l’apercevant. Elle soupira tristement, vu toutes les catastrophes qui s’abattaient sur elle depuis le début de cette journée, elle craignait le pire.

- Tiens ! Regarde nous arrivons. Tu vois cette grande propriété sur ta droite, nous longeons la maison de ma grand-mère. Zoé se rapprocha de la vitre, curieuse d’en apprendre un peu plus. Elle ne put retenir une exclamation de surprise, c’était immense, un portail incroyable en fer forgé noir, grand ouvert, donnait accès à une allée de platanes, typique de la Provence. Tout au bout, elle aperçut une vieille fontaine surmontée d’un dauphin. Nicolas en fit le tour et se gara juste devant un escalier majestueux en pierre blanche. Zoé était stupéfaite, elle ne s’attendait pas à cela.

- Mais… Mais, c’est un château !

Nicolas se mit à rire.

- Non ! Juste un Mas Provençal, il a toujours été dans ma famille, depuis la nuit des temps d’après grand-mère. Allez viens ! Ne te laisse pas impressionner. Surtout reste toi-même, sinon les chats vont ressentir ton angoisse, ton malaise.

Rester soi-même, ne pas angoisser. Hum ! Facile à dire, Zoé avait les mains moites, et ses palpitations cardiaques battaient tous les records. À coup sûr, ce chat allait lui sauter à la gorge.

Sophie la regarda un petit sourire en coin, attendant sûrement sa défaite avec délectation. Zoé passa sa langue sur ses lèvres devenues subitement sèches et rejoignit Nicolas qui les attendait.

- Allez, venez ! Grand-mère doit être derrière sur la terrasse, à prendre le frais.

Zoé entendit les gravillons crisser sous ses pas, les cigales chanter dans les arbres. Il faisait encore très chaud, mais cela n’expliquait pas le filet de sueur qu’elle sentait couler entre ses omoplates. Elle avait peur tout simplement. Elle devait s’attendre à un échec, dans ce cas-là, surtout ne pas se mettre à pleurer, rester forte. Dans la vie des épreuves, elle en rencontrerait, bon d’accord ! C’est vrai que depuis ce matin elle les cumulait.

Elle aperçut une vieille dame vêtue d’une robe bleue, assise près d’une table en fer forgé blanc. Une de ses mains reposait sur une canne qui brillait sous le soleil, celle-ci semblait très ancienne, ouvragée, en argent.

Mais, ce qui figea net Zoé, fut le regard perçant, acéré qui se posa sur elle. Un regard bleu comme le ciel, mais si intense qu’elle déglutit avec peine. Elle avait dû être une superbe femme, grande, mince. Ce que l’on remarquait, c’était cet aura de distinction qui émanait d’elle, sa façon de se tenir, l’élégance de sa tenue, son chignon bas sur sa nuque. Zoé pouvait sentir les pulsations de son cœur dans sa gorge.

Nicolas s’approcha, il déposa un baiser sur la joue parcheminée de la vieille dame, son visage s’adoucit immédiatement, ce qui desserra un peu l’étau autour du cœur de Zoé. Cette grand-mère n’était peut-être pas aussi effrayante après tout. Nicolas lui expliqua la situation.

- Approchez-vous ! Ordonna-t-elle d’une voix forte et autoritaire, en tapant sa canne sur le sol.

Zoé crut entendre ses os s’entrechoquer, mais avec Sophie elles firent quelques pas en avant et saluèrent la vieille dame avec respect.

- Bonjour bécasse, dit-elle en s’adressant à Sophie.

- Tu vois ce que je te disais, elle ne m’aime pas. Elle ne cesse de m’insulter, bon courage ! Lui murmura Sophie.

- Arrête de te plaindre bécasse. Alors mademoiselle, quel est votre nom ? Demanda-t-elle en la transperçant de son regard bleu glacial.

- Euh ! Je m’appelle Zoé KILHOURZ madame. Je… Je suis désolée de vous déranger, mais Nicolas m’a dit que vous auriez peut-être un petit studio à louer ?

- Hum ! C’est exact jeune fille. Mais il a dû vous dire qu’il y avait certaines conditions ?

- Oui, bien sûr, et il faut aussi que le prix du loyer corresponde à mes moyens.

La vieille dame tapa de nouveau le sol avec sa canne, zoé tressaillit de nouveau.

- Ce n’est pas l’essentiel. Je suis sûre que bécasse a dû vous parler du test, dit-elle en fixant Sophie qui se mit à rougir.

- Oui, madame.

- Aimez-vous les chats ? Demanda-t-elle en plissant les yeux.

Zoé déglutit avec peine, le nier confirmerait son échec, mais d’un autre côté avec les animaux on ne pouvait pas mentir, ils le sentaient. Après tout, dans la vie tout n’est pas noir ou blanc, pourquoi ne pas évoluer dans le gris ? Rester floue.

- En fait, je n’en n’ai jamais eu. Donc, je ne les connais pas bien. Répondit-elle doucement, tout fière d’avoir évincé une réponse directe, bravo Zoé ! Se félicita-t-elle.

- Eh bien nous allons voir cela. Affirma la grand-mère de Nicolas.

Elle se leva, tapa dans ses mains.

- Venez voir maman mes chéris, cria-t-elle.

Sophie fit une mimique en roulant des yeux, pour lui faire comprendre qu’elle était totalement folle. Cela aurait pu faire sourire Zoé, si l’enjeu n’avait pas été aussi important. Mais, ce qui la choqua fut de voir accourir de tous les côtés des chats de toutes les couleurs, des blancs, des noirs, des tigrés, des rouquins. Mais combien y en avait-il ?

Ah ! Voilà mes bébés. Zoé je vous présente mes chéris. Puis, la vieille dame regarda avec tendresse chacun d’eux. Avant de s’écrier de nouveau

- Ah ! Mais il manque le plus important. Où te caches-tu, Le GRIMALKIN ?

C’est alors qu’un miaulement se fit entendre au-dessus de leurs têtes. Un chat noir avec un magnifique regard vert, les surveillait du balcon, juste au-dessus d’eux.

- Ah ! Tu étais là. Mais bien sûr ! J’aurais dû me douter que tu ne raterais pas cette entrevue. Viens donc faire la connaissance de Zoé, je crois que nous l’avons assez attendue.

À ces mots Zoé ouvrit de grands yeux. Comment pouvaient-ils l’attendre ? Elle était la première surprise de se retrouver ici.

Le chat fit un bond impressionnant. Il se positionna juste devant Zoé qu’il fixa de son regard intense, semblant la transpercer jusqu’à l’âme. Zoé déglutit avec difficulté, son cœur s’arrêta subitement de battre. C’était fou quand même, que son avenir puisse dépendre de ce chat. Il était impressionnant, beaucoup plus grand que les autres, une mini panthère, ce qui n’avait rien de rassurant.

Elle tourna la tête vers Sophie et Nicolas, tout le monde semblait attendre la réaction du chat en retenant son souffle. Celui-ci s’approcha nonchalamment, la queue bien droite, puis vint se frotter contre ses jambes en miaulant doucement, il se coucha même sur ses pieds en faisant des roulades sur le dos.

Zoé avait le cœur battant, était-elle acceptée ? Sophie et Nicolas semblaient interloqués de surprise.

- Enfin ! J’ai cru que ce jour n’arriverait jamais. Venez mon enfant, approchez-vous, installez-vous sur cette chaise. Je veux tout savoir de vous. Bécasse, Nicolas, asseyez-vous aussi.

Zoé se laissa tomber sur la chaise plutôt lourdement, ses jambes ne la portaient plus. Elle avait réussi le test ! Son cœur chantait de joie. Au moins une chose positive, en plus de sa belle rencontre avec Nicolas. Voilà de quoi lui redonner le sourire. Oh ! Mais encore fallait-il que le loyer soit dans ses prix ?

- Le Logement est à vous, Nicolas vous le fera découvrir.

Elle sonna une petite cloche et une employée de maison petite et replète se présenta avec un plateau chargé de boissons fraîches.

Zoé avait la gorge si sèche, qu’elle vida son verre d’un trait. Bon ! Cela n’était peut-être pas très correct, mais tous ces évènements, l’avaient perturbée.

- Racontez-moi votre vie, et n’omettez aucun détail, je vous prie.

- Mais ne devrait-on pas d’abord parler du loyer ? Je… Je n’ai pas beaucoup de moyens.

La vieille dame éclata de rire.

- Cela n’est pas important. Je ne crois pas que vous compreniez ce qui vient de se passer. Le GRIMALKIN vous a officiellement acceptée, reconnue. Vous êtes l’élue.