Hate me! That's the game! - Tome 1 - Emilia Adams - E-Book

Hate me! That's the game! - Tome 1 E-Book

Emilia Adams

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Beschreibung

En rencontrant son idole, elle tombe sous le charme de l'homme derrière la musique...

Aileen n'en revient tout simplement pas : après avoir répondu à une annonce sous l'emprise d'une bière bon marché, elle va enfin réaliser son rêve… Rencontrer Evan, chanteur de Black Devils ! En bonne fan, elle est folle amoureuse de lui. Toutefois, arrivera-t-elle à charmer le jeune homme qui, en plus d'être beau, sexy et ténébreux, s'avère être fiancé ? Bien que les chances soient minces, Aileen est prête à tout ! Son secret : une bonne dose de provocation, un soupçon de folie, le tout saupoudré de rock'n roll !

Plongez-vous dans cette nouvelle romance aux accents torrides, sensuels, mais surtout rock'n roll !


EXTRAIT



— Reprenons tout à zéro. Là, où tout a commencé.


Que veut-il dire par « reprenons tout à zéro » ?


Je déglutis lentement. Son regard devient inflammable et sans que je lui donne une réponse, il attrape ma main. Dans une marche rapide, il m’embarque dans… la salle de bains ! Il me fait reculer contre la paroi de la douche, puis penche sa tête pour m’embrasser. Son baiser m’enivre de nouveau dans mon océan rose. Quand sa langue va à la rencontre de la mienne, je me sens étourdie. Il est beaucoup plus long et intense que la première fois. Mon Dieu ! Je frissonne.


— C’est mieux comme ça, dit-il d’une voix sensuelle.


Lentement, ses lèvres glissent à mon cou et il hume mon odeur. Il joue avec le bas de mon tee-shirt (ou plutôt le sien qu’il m’a prêté). Il marmonne des mots que je ne comprends pas parce que ses baisers m’électrisent.


— Cette odeur ! Bon sang ! Ça me rend fou !


En sortant de la salle de bains, il fait basculer mon corps contre le lit. Il se retrouve allongé sur moi. L’adrénaline coule à flots dans mes veines. Sa langue se fait taquine, ses mains sont audacieuses quand elles s’aventurent sous mon tee-shirt. Je tremble et lorsqu’il met fin à notre baiser, j’accroche mon regard au sien. Je vois des étoiles.


— Tant pis pour la promesse que je m’étais faite… Je veux voyager avec toi.



CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE"De l’humour, de l’amour ainsi que des rebondissements qui m’ont fait passer un bon moment de lecture !" -

Justinehfy

sur

Booknode

"Une auteure dont la plume est très rafraîchissante et un rythme addictif." -

NosBFF

sur

Goodreads



À PROPOS DE L'AUTEUR



Mère de trois enfants,

Emilia Adams

est une grande fan du groupe The Strokes, mais surtout de Julian Casablancas. Jeune femme rêveuse avec un brin de folie, elle aime écrire et profiter de la vie autour d'un bon cappuccino ou d'une viennoiserie !

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Veröffentlichungsjahr: 2019

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À Julian C.Toujours croire en ses rêves. Grâce à toi, j’essaie de les réaliser.Histoire inspirée par les titres de ses chansons.

Chapitre 1 I can’t win« Je ne peux pas gagner » (The Strokes)

Aileen

C’est le plus beau jour de ma vie !

Premièrement, je me suis tapé six heures de trajet pour venir à New York dont une heure passée dans les embouteillages.

Deuxièmement, je me suis fait siffler en traversant la rue, car ma culotte était coincée dans ma jupe.

Troisièmement, ma lingerie s’est sauvée de ma valise mal fermée.

Mais ce n’est pas ça le plus grave. Non ! Le pire, c’est la boîte de capotes qui est en train de se faufiler jusqu’aux pieds de mes deux colocs. Encore une idée de mon père ! Je le maudis !

Je le regarde furieusement.

— Si tu as des relations sexuelles, tu dois t’en servir. Tu sais que, de nos jours, il faut être prudent.

— Papa ! Arrête, ça suffit !

Les rires fusent dans le salon. Humiliation réussie ! Quand va-t-il comprendre que je suis une jeune adulte et que je suis consciente de ne pas prendre de risques ?

Probablement… jamais !

— Je t’ai déjà dit que tout va bien se passer. Tu n’as rien à craindre.

— Ma chérie… je veux que tu prennes soin de toi.

Il avance vers moi et me serre dans ses bras. Je cède, vaincue, malgré la colère. Impossible de me fâcher contre lui. Mon père est l’homme que j’aime le plus au monde. Il a toujours été là dans les bons et mauvais moments, à me consoler et me rassurer. Cependant, il a tendance à être trop protecteur et ça a le don de m’agacer. J’ai dix-neuf ans, bientôt vingt. Je ne suis plus un bébé.

Il lève la tête, les yeux brillants :

— Je sais, tu n’es plus un bébé.

Je me dégage de son étreinte, plisse les lèvres en le regardant avec suspicion. Je déteste qu’on lise dans mes pensées.

— Promets-le-moi.

Je soupire lourdement.

— Aileen !

— Oui, je vais être prudente.

— Appelle-moi au moins deux fois par semaine et, si l’on t’attaque, sers-toi de ta bombe lacrymogène.

Je croise les bras en soufflant exagérément.

— Aileen… Écoute-moi, bon sang ! New York, ce n’est pas Seneca Falls. C’est une grande ville et tu n’es pas à l’abri d’une agression. Je veux que tu sois vigilante.

Il ne plaisante pas. Il est rouge de colère.

— Fais-moi confiance, papa.

Je pose une main sur son épaule. Proche de lui, je peux voir la douleur au fond de ses yeux.

— Tu ne peux pas me garder toujours avec toi.

— Mon devoir est de te protéger.

Il se tait, respire profondément et embrasse mon front. Mon cœur se compresse d’angoisse.

— Zen, papa. Je suis une grande fille.

— Je sais. À bientôt, ma prunelle.

— À bientôt, papa.

Il ferme la porte. Les pupilles noyées de larmes, je prie pour que mes amies ne me voient pas dans cet état-là. J’espérais vraiment qu’elles ne le remarquent pas ? Je suis naïve parfois.

— Sèche-moi ces larmes de crocodile et enfile la robe la plus sexy que tu as fourrée dans ta valise, s’exclame Mila, un grand sourire illuminant son visage.

— Pourquoi ?

Elle m’embrasse brièvement sur la joue avant de s’élancer vers sa chambre, telle une danseuse étoile. Ses longs cheveux blond platine voltigent de gauche à droite. Je tourne la tête vers Emma qui semble aussi exaltée. Non, mais je rêve ou je dois me pincer ? Elle vient bien de faire la roue devant moi ?

— Ce soir, on fait la fête ! annonce Emma d’une voix euphorique.

— Mais je viens d’arriver…

— Ne discute pas, me coupe Mila. C’est l’anniversaire d’Adam et on va bien s’amuser… et picoler.

Je soupire. OK ! Après tout, elles ont raison. J’ai besoin de me relaxer. Il n’y a rien de mal à boire un verre !

*

Deux heures plus tard, après plusieurs essayages de robes et de coiffures, nous empruntons un taxi pour nous rendre chez Adam. Le chauffeur nous dépose devant une immense barrière dorée. La façade de la maison me coupe le souffle. Elle possède un étage avec un revêtement mixte en bois et crépis blancs. Je n’ai jamais eu l’occasion de venir ici et je ne pensais pas qu’il vivait dans la bourgeoisie.

Emma frappe à la porte. Une femme d’une quarantaine d’années ouvre. Elle est vêtue d’un tailleur de couleur ivoire et ses cheveux auburn sont remontés en un chignon haut. La ressemblance avec son fils est flagrante. Elle a les yeux verts légèrement bridés et des taches de rousseur sur le nez.

— Bonsoir.

— Bonsoir, disons-nous toutes les trois en chœur.

— Les garçons ne se sont pas trompés quand ils m’ont dit que trois jolies filles venaient à la maison.

Nous gloussons. Nous avons opté pour la même tenue, mais je suis la seule à avoir mis des hauts talons. Pas malin de ma part ! Je peine à marcher avec.

— Entrez ! Ils vous attendent dehors.

Nous la suivons en longeant un long couloir et avançons sur la terrasse. Elle est décorée de grandes dalles en pierre beige et d’une pergola murale en verre. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau et riche. Ma maison à Seneca Falls est loin d’être à la hauteur de cette villa. Elle ressemble plutôt à celle de Laura Ingalls, petite fermette paumée dans la cambrousse. Et bien sûr, une résidence chic et somptueuse est toujours accompagnée d’une piscine. Je n’ai pas besoin de chercher midi à quatorze heures, mes yeux s’illuminent en admirant cet espace aquatique rectangulaire enjolivé de faux rochers et d’arbustes taillés en forme de cœur.

— Tu as un filet de bave qui coule sur ton menton, s’exclame Mila en me donnant un coup de coude. Arrête de saliver comme ça !

Je lui lance un regard mauvais en portant mes doigts à mes lèvres.

N’importe quoi ! Je n’étais pas en train de baver !

— Eh ! On n’attendait plus que vous ! crie Logan.

Il marche vers nous avec une bière dans la main. Emma la lui pique et la porte à sa bouche.

— Pouah ! Elle est affreuse !

Elle fait la grimace en la lui rendant.

— Ça t’apprendra à voler les biens des autres.

Elle lève son majeur en lui tirant la langue avant de rejoindre Adam et Alec. Mila la suit. Je me retrouve seule devant cet apollon, torse nu, dont le soleil de cet été a pigmenté la peau d’une magnifique couleur dorée.

— Tu es charmante ce soir. C’est pour moi que tu t’es habillée de cette façon ?

Je pique un fard.

— Même pas en rêve, Logan !

Il enfouit sa main dans ses cheveux bruns tout en me dévisageant de son regard rebelle.

— Dommage. Je pourrais te la retirer délicatement…

— Ouais, c’est ça.

Je le bouscule lorsque je passe devant lui, mais il m’empoigne le poignet.

— Pourquoi ?

— Pourquoi quoi ?

Mes yeux lui lancent des éclairs.

— Tu as changé, Aileen. On pourrait repartir sur de bonnes bases, non ?

— Si tu arrêtes de faire allusion à ce que tu sais.

Il expire lentement.

— Alors on oublie ? me demande-t-il d’un regard plein de frustration.

— Je pense que c’est la meilleure solution.

Notre rencontre remonte maintenant à un an. Je venais de faire connaissance avec mes colocataires et, lors de notre deuxième journée, nous avons bu un verre dans un pub. C’était bondé de jeunes étudiants. Un groupe composé de trois musiciens chauffait la salle en reprenant des chansons de Nirvana. Mila avait réussi à s’approcher d’eux, sûrement grâce à sa poitrine volumineuse. Nous avons sympathisé avec les garçons et, depuis, nous ne nous sommes plus quittés.

Tout d’abord, il y a Alec qui joue de la guitare basse. Il n’est pas très bavard, mais dès qu’il a un verre dans le nez, il ne s’arrête plus de parler. Il anime nos soirées en chantant faux. Un sacré carnage !

Ensuite, Adam, le plus jeune. Il est batteur professionnel. Il est doué pour rendre son public sourd tellement il frappe comme un fou sur sa batterie. Il est dingue d’Emma, mais je crois que c’est la seule qui ne l’a pas encore remarqué.

Enfin, le don Juan : Logan, chanteur et guitariste qui fait craquer toutes les femmes simplement par sa voix enivrante et son côté beau gosse. Il donne également des cours de guitare et il est réputé pour avoir baisé toutes ses élèves.

Malheureusement, un soir, j’ai dérapé en compagnie de Logan. Stupide jeu d’action ou vérité ! Bref, je n’ai plus envie de penser à ce qu’il s’est passé. Je vais mettre cette histoire loin derrière moi. Je crois que c’est mieux ainsi. C’était une erreur. Oui, la plus grosse erreur de ma vie !

— Allez, viens. On nous attend.

Lorsque nous avançons vers notre groupe d’amis, il pose son bras autour de mes épaules. Je l’observe boire sa bière et lui pique à mon tour sa canette. J’en avale une gorgée. Je grimace. Emma a raison, elle est infecte. Hors de question que je bois ce pipi de chat de la soirée.

*

— Yes ! Je le voulais celui-là, s’exclame Adam, heureux de sa victoire.

— Tu vas le regretter, mais tu as de la chance que c’est ton anniversaire, sinon je t’aurais pourri ta soirée, dis-je en lui lançant un regard glacial.

Il sort un paquet de clopes de la poche de son bermuda, en allume une et crache la fumée dans mon visage.

Sale gosse ! Tu vas me le payer !

Il a joué avec le feu. Il ne connaît pas mon démon intérieur et ne sait pas de quoi je peux être capable. C’est à moi que devait revenir ce tee-shirt des Black Devils. J’ai toujours dit que je ne partageais pas mon chanteur favori et cet imbécile fait exprès de me faire enrager. OK, il est fan aussi de ce groupe, mais il n’avait pas à s’empresser de le commander avant moi, alors que j’étais sur le point de valider mon panier.

— Tu ne rentreras pas dedans.

— Tu as l’air d’insinuer que je suis obèse ?

Mon regard est létal et ça l’amuse. Il ricane et s’allonge sur son transat. Je le déteste !

Je fais la moue en penchant mon visage sur mon smartphone. L’article est épuisé. Une seule option me vient en tête : envoyer un mail pour leur demander quand il sera de nouveau en stock.

En naviguant sur le site, un message en caractères gras apparaît dans mon champ de vision :

URGENT !!!

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Je relis ce message. J’ai l’impression de rêver, mais la voix affreuse d’Alec me fait revenir sur terre. Il chantonne au bord de la piscine, une bière dans la main. Heureusement que Logan l’accompagne, ce qui permet d’atténuer le massacre qu’il offre au voisinage.

— Pincez-moi, les filles, et dites-moi que tout est réel.

— Pourquoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?

Mila s’élance sur moi, basculant mon transat. Par chance, il ne se renverse pas.

— Putain ! Fais attention ! Et retire ta main de ma cuisse !

Je fronce les sourcils, mais ça n’a pas l’air de la perturber. Elle s’empare de mon cellulaire et lit le message à voix haute.

— Waouh ! Qu’est-ce que tu attends pour postuler ?

— Bah… C’est-à-dire que… je ne pense pas que ma candidature sera retenue.

— Si tu ne tentes pas, tu ne le sauras jamais, me coupe Emma.

— Ouais… et si tu ne le fais pas, c’est moi qui postulerai.

Adam ricane.

— Tu rêves ! Tu m’as déjà volé le tee-shirt. Tu ne décrocheras pas ce job.

Ne pousse pas le bouchon trop loin mon pote !

Prise d’une rage redoutable, je récupère mon téléphone et compose un mail :

Je m’appelle Aileen et je suis une fan totalement hystérique qui espère un jour vous rencontrer. Même si j’ai une probabilité de 1 % pour que ma candidature soit retenue, je tente ma chance afin que mon crétin d’ami n’obtienne pas ce poste. Il m’a déjà devancé en achetant le dernier tee-shirt en stock sur votre site alors s’il croit qu’il va gagner la partie, il se met le doigt dans l’œil. Et comme je sais que mon mail ira directement dans la corbeille, je tenais à dire que je suis amoureuse de vous. Evan, tu me fais vibrer par ta voix sexy. Je vous aime. Je vous embrasse. Je vous aime et je vous embrasse encore.

Message envoyé sous l’effet de trois bières pipi de chat. Et je suis persuadée qu’il ne sera jamais lu. C’est perdu d’avance. Je commente toutes leurs publications sur les réseaux sociaux et je n’ai jamais obtenu de réponse.

Je tire la langue à Adam, me lève et pose mon téléphone sur la table en verre du salon de jardin.

— Eh les mecs ! Je crois qu’Aileen mérite de recevoir un châtiment, hurle Adam en me fusillant du regard.

Mes joues s’empourprent.

— Et pourquoi ça ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

— À ton avis, petite insolente…

— C’est toi qui as commencé. Tu n’aurais pas… Eh !

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que deux immenses mains me soulèvent de terre.

— Lâche-moi, Alec !

Je me débats en criant le plus fort possible, mais Logan attrape mes jambes pour m’empêcher de m’enfuir.

— Aidez-moi, les filles !

Elles rient. Bon sang ! Elles vont me le payer !

Les deux garçons me jettent dans la piscine. L’eau est gelée. Totalement ivre, Logan retire son bermuda. Mon cœur frappe fortement dans ma poitrine lorsque sa nudité apparaît devant mes yeux. Il saute dans le bassin, nage jusqu’à moi, puis m’emprisonne de ses grands bras. Je m’apprête à lui lancer une phrase assassine, mais Alec et Adam s’élancent à leur tour. Ils le font couler. J’en profite pour sortir.

Un seul mot pour décrire ma journée : catastrophique ! Espérons que les jours à venir soient meilleurs.

Chapitre 3 15 minutes (The Strokes)

— Quinze minutes, répète-t-il, sa bouche près de mon oreille.

Ma respiration devient saccadée. J’en ai la chair de poule juste à sentir son souffle contre ma joue. 15 minutes ! C’est peu. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ? Je n’ai pas eu le temps de préparer cet entretien. C’est passé si vite.

Il retourne s’asseoir. Son regard est sombre, mais tellement sexy. Pourquoi me contemple-t-il comme cela ? Qu’est-ce qu’il attend vraiment de moi ? Retrouver la fille audacieuse derrière son écran de téléphone ? Est-ce qu’il me teste ?

— Quelles sont donc tes motivations, Aileen ? Pourquoi as-tu postulé ?

— Je… euh…

Je vais finir par me frapper ! Pourquoi les mots ne sortent-ils pas ?

Il jette un coup d’œil à sa montre.

— 14 minutes. Le compte à rebours est lancé.

Il est sérieux là ? 15 minutes et pas une minute de plus ? Il me déstabilise encore plus. Mon cœur bat la chamade. Bon sang, Aileen ! Ne laisse pas passer cette chance !

— 13…

À la base, j’ai postulé juste pour le fun, ne croyant jamais recevoir une réponse de sa part. Quelles sont donc mes raisons d’être ici ? Je ne peux pas lui dire que c’est parce que j’ai envie de l’embrasser. Non, ça serait inapproprié.

— 12… la fin approche.

Bon sang ! Il m’énerve ! Qu’est-ce que je dois faire pour être meilleure qu’une autre ?

Je rumine, mais sa façon de m’observer me perturbe. Pourquoi se lèche-t-il la lèvre comme ça ?

— 11 minutes, Aileen ! Je te mets mal à l’aise ? me demande-t-il en prenant un air espiègle. Si tu ne parles pas, je pourrai faire appel à ton crétin d’ami.

Il ricane. Adam ne gagnera pas. Non, non, non et non ! Je vais lui prouver que je suis venue ici pour décrocher ce poste. Personne d’autre que moi ne l’obtiendra. Je vais faire rugir la fan hystérique qui est en moi. Il n’aurait pas dû prononcer le prénom de mon ami. Tant pis si je me montre ridicule, mais tentons le tout pour le tout !

Je me lève et en prenant une grande inspiration, je déboutonne complètement mon chemisier. J’hésite à le retirer.

Continue, Aileen ! Pense à Adam !

Je le jette à terre. Les battements de mon cœur s’accélèrent. Je suis en soutien-gorge devant Evan Swain ! Qui pourrait croire ça ? Et jamais je n’aurais imaginé que mon entretien se passerait de cette façon, mais je ne vois pas comment faire autrement pour obtenir ce poste.

Je contourne le bureau et me plante devant lui. Il semble surpris. À travers ses longs cils bruns, il contemple mon 90 B. Et par chance, j’ai mis le plus bel ensemble que je possède, le rouge et noir en dentelle que l’on peut ôter en tirant sur le laçage en satin au milieu des bonnets. Je compte bien obtenir ce que je désire depuis le début. Même sans avoir bu, je peux réveiller ma diablesse intérieure.

— C’est une très jolie façon de me montrer que tu veux absolument ce job, mais…

— Rectification, je naviguais sur le site pour acheter un tee-shirt. Commençons dans l’ordre. Qu’est-ce que tu as à me proposer ?

Il me regarde fixement pendant un moment. Ses pupilles se dilatent. Mon corps se met à frissonner, mais je suis fière de moi, car je n’ai pas balbutié et j’ai osé faire quelque chose de fou. Il suffisait de prononcer le prénom d’Adam. Si j’ai le job, je le remercierai.

— OK, donc le tee-shirt est plus intéressant que passer du temps avec moi ? me demande-t-il en se levant de son fauteuil.

Je regarde ses lèvres. Encore une fois, il les humecte et mes hormones se réveillent. La température de la pièce semble avoir atteint les 40 degrés. Sa proximité me rend dingue et si j’avais un peu plus d’audace, je l’attirerais contre moi et m’emparerais de sa bouche sauvagement. Ensuite, je lui demanderais de me prendre sur son bureau et de me faire jouir comme jamais personne ne l’a encore fait. Mais là, il s’agit d’Evan Swain et je ne pense pas qu’il ait les mêmes pensées perverses que moi.

Alerte ! J’ai besoin d’une douche froide !

— Si tu ne réponds pas, c’est que tu confirmes ce que je viens de dire Aileen, dit-il d’une voix envoûtante, sa main sur ma joue.

Mon corps s’enflamme et mon esprit perd tout contrôle. Sa main sur ma joue ! Je n’y crois pas et pourtant je sens bien ses doigts qui remuent légèrement sur ma peau.

Nos visages se retrouvent à quelques centimètres l’un de l’autre et son pouce glisse sur ma bouche. Mon souffle s’accélère. A-t-il lu dans mes pensées ? Veut-il m’embrasser ? Malheureusement, il lance un long soupir en fermant les yeux. Il se recule à ma grande déception. Et merde !

De la poche de son jean, il sort son téléphone. Il se rassied sur son fauteuil et passe un appel.

— Kathy, peux-tu amener deux/trois tee-shirts en stock ?

Il me détaille, puis ajoute :

— En taille M, merci.

Il raccroche et me fait signe de la main de reprendre ma place. Je m’exécute sans pour autant remettre mon chemisier.

— Aileen, que fais-tu dans la vie ?

Il allume une nouvelle clope et pose ses jambes sur le bureau.

— Je suis étudiante en deuxième année de journalisme.

— Pourquoi journaliste ? Qu’est-ce qu’il te plaît dans ce métier ?

— Eh bien, j’aime l’écriture et je suis très curieuse.

Il tire sur sa cigarette, qu’il me tend.

— Je ne fume pas.

— OK. Donc tu dis être curieuse… Pose-moi toutes les questions que tu veux et je te répondrai.

— Je… je ne sais pas.

Je pensais que c’était lui qui devait m’interroger, apprendre à me connaître et décider si je serais capable d’être à la hauteur de ses attentes. Retournement de situation, je n’y comprends plus rien.

— Demande-moi, par exemple, quel genre de filles me fait craquer… brunes, blondes, la couleur des yeux, petites ou rondes.

— Euh…

Je hausse les épaules.

— Pourtant, c’est bien ce que les fans veulent savoir, n’est-ce pas ?

Bien sûr que je me suis posé la question plusieurs fois, mais c’est un sujet que j’ai abordé avec mes amies. Mon Dieu ! Pas avec lui ! C’est totalement gênant.

— Un journaliste est sûr de lui et a le sens du contact. Par tous les moyens, il essaiera de dénicher toutes les informations qu’il a envie de connaître. La curiosité sera une de ses plus grandes qualités. Il doit s’adapter à toutes sortes de situations.

Il regarde sa montre avant de continuer :

— Cinq minutes, Aileen. Surprends-moi.

Mais non ! Il ne reste pas cinq minutes ! Il ment ! Et pourquoi le surprendre ? Je ne sais plus quoi dire. J’ai plutôt l’impression de passer un entretien pour être sa petite copine.

Soudain, mon téléphone sonne ce qui brise le silence qui vient de s’installer. Je dois être rouge comme une tomate. In my Dreams est la sonnerie qui annonce un appel, une de mes chansons favorites des Black Devils. Evan sourit. Je le sors de mon sac. Ce n’est vraiment pas le moment de me déranger. Je n’ai plus que cinq minutes pour convaincre le beau brun face à moi. Adam apparaît sur l’écran. J’avais déjà l’impression d’être dans une pièce non climatisée, mais là, on dirait que je suis dans un sauna. J’éteins mon cellulaire nerveusement. L’adrénaline se met à couler dans mes veines. Adam n’aura pas MA place et je vais montrer à Evan que je peux être surprenante.

Je me lève de ma chaise, tourne sur moi-même, puis pose les mains sur mes hanches. En lui lançant un regard coquin, je lui demande :

— Comment me trouves-tu ?

Ses lèvres s’entrouvrent, mais quelqu’un frappe à la porte. Paniquée, j’attrape mon chemisier. Je n’ai pas le temps de l’enfiler que Kathy entre avec plusieurs tee-shirts sous le bras. OK, Kathy est la femme qui m’a reçue à mon arrivée. Elle me regarde étrangement et je peux comprendre que la situation est particulière. Je ne sais plus où me mettre. La seule chose que je sais faire, c’est baisser les yeux au sol.

— Tiens, ce que tu m’as demandé, dit-elle en s’approchant d’Evan.

— Merci, Kathy.

Elle me dévisage, puis tourne les talons. Mon Dieu ! Quelle situation embarrassante !

Evan pose les trois tee-shirts sur le bureau. Ils sont tous noirs. Le premier comporte le logo du groupe, le deuxième représente une photo des cinq stars et le dernier ressemble beaucoup à celui que je voulais commander, juste Evan appuyé contre un mur, portant des lunettes de soleil.

— Choisis celui que tu préfères.

Sans hésitation, je prends celui où Evan est seul. Il s’approche de moi, le sourire aux lèvres et alors que je m’apprêtais à mettre le tee-shirt, il me l’arrache des mains. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Nos regards s’accrochent et là je ne comprends plus rien à ce qui se passe autour de nous. Il caresse ma bouche avec son pouce et me saisit le poignet pour me ramener à lui. Il ricane. Le tatouage ! Je me demande ce qu’il pense, car il reste silencieux. Il doit me prendre pour une folle.

J’essaie de ne pas rougir une nouvelle fois et ferme les yeux, savourant cet instant aussi longtemps que je le peux. Sans que je m’y attende, il niche son nez au creux de mon cou afin de s’enivrer de mon parfum. Comment tout ceci peut-il être possible ?

— Tu sens comme la fête foraine, une odeur de pomme d’amour, murmure-t-il en redressant la tête.

Le petit sourire qu’il m’offre me fait frémir. Mon cœur bat de plus en plus vite. Je voudrais tellement qu’il pose ses lèvres sur les miennes et j’ai l’impression qu’il désire la même chose que moi. J’en ai rêvé plus d’une fois. Mais tout d’un coup, ses yeux s’assombrissent. Il lâche mon poignet et consulte sa montre.

— Le temps s’est écoulé, Aileen. Je dois partir.

Mais pourquoi ? Non ! Ça devait donc se terminer de cette façon ? Briser cet instant de bonheur que l’on vient de partager ?

— Mais… je bredouille. Notre entretien ?

Il soupire longuement.

— C’est fini. Je suis désolé.

Désolé ? Mais il se fout de moi ?

Je reste immobile et je le dévisage en fronçant les sourcils. Son regard s’accroche au mien. Putain ! Ses yeux sont en train de m’envoûter. Je suis folle amoureuse de lui, mais il vient de tout gâcher. Il secoue la tête et sort précipitamment de la pièce. J’ai envie de pleurer.

Je mets le tee-shirt furieusement, attrape mon sac, ma veste et sors également. Qu’est-ce que je croyais ? Qu’il s’intéresserait à une fille comme moi ? J’ai trop rêvassé. Je dois me réveiller.

En quittant le studio, ma colère s’amplifie lorsque je croise sa dulcinée. Une blonde perchée sur des talons de quinze centimètres, vêtue d’une jupe moulante qui lui couvre à peine ses fesses. Comparée à elle, je me sens minable. Cette poupée est largement mieux foutue que moi et c’est évident que mon beau brun a perdu la raison pendant quinze minutes. C’était trop parfait pour être vrai.

Chapitre 4 Heart in a cage« Cœur en cage » (The Strokes)

Evan

Une semaine… Sept jours qu’elle m’obsède. Elle était là devant moi en soutien-gorge rouge et noir. Je l’ai attirée contre moi, touché ses lèvres qui m’attendaient. Ses yeux vairons me fascinaient. Ses cheveux bruns légèrement ondulés sentaient la pomme d’amour. Sur l’instant, j’étais excité, mais également terrifié. Peur de commettre l’irréparable. J’avais envie de la croquer et, pour être honnête, je voulais la baiser.

Cependant, mon cœur appartient déjà à quelqu’un. Je ne peux pas lui donner la clef. Mon passé a été tumultueux, mais j’ai fait la promesse de mûrir. J’ai trente ans, cela doit cesser ! J’ai assez fait souffrir Kristen. Je dois arrêter mes conneries.

J’ai traversé une semaine difficile. Aileen me suivait partout dans mes pensées. Image malsaine d’avoir en tête cette petite pomme appétissante alors que j’étais en train de faire l’amour à ma future femme. Son parfum est encore imprégné en moi. J’étais à deux doigts de lui rendre son chemisier, mais je l’ai fourré dans un sac que je promène avec moi lorsque je répète.

Promis, je vais lui rendre ! Dans quelques jours…

Depuis ma rencontre avec cette jeune étudiante, Kristen me bombarde de questions :

« C’était qui ? »

« Qu’est-ce qu’elle faisait là ? »

« Pourquoi est-elle partie en colère ? Elle m’a lancé un regard menaçant. »

« Tu ne vas pas l’embaucher ? Je suis certaine qu’elle ne saura pas placer un seul mot correctement dans ses articles. »

Kristen est jalouse et ça se comprend. Aileen est canon et elle doit faire baver tous les mecs de sa fac.

J’ai tenté de l’oublier. J’ai cherché d’autres candidats, mais aucun n’a été original. Malheureusement, je me retrouve à la case départ et je dois absolument trouver une personne d’ici cinq jours.

Quinze minutes ! C’était le temps que je lui avais donné pour me convaincre et sans qu’elle le sache, elle a réussi. Et je l’ai laissé partir…

Chapitre 5 Between love and hate« Entre amour et haine » (The Strokes)

Aileen

La semaine est passée vite et je n’ai eu aucune nouvelle de mon chanteur. Cependant, les photos de lui et de sa princesse qui s’affichent sur les réseaux sociaux ont réussi à me transformer en petit monstre exécrable. J’avais beau me changer les idées en compagnie de mes amis, Evan occupait mes pensées du matin au soir. Je me suis réveillée plusieurs nuits en sueur, les jambes tremblantes. J’avoue que ce n’était pas désagréable de faire des rêves érotiques, mais dès que je reprenais mes esprits, un mélange de haine et d’amour bouillonnait en moi.

Depuis que je me suis retrouvée dans son bureau, je l’aime mille fois plus. Comment ne pas tomber sous son charme ? J’apprécie tout chez cet homme : son côté bad boy, sa façon de parler parfois autoritaire, parfois douce et cette manière de me provoquer afin que je sois plus sûre de moi. Mais pourquoi ça s’est fini comme ça ?

Il aurait pu au moins me rendre mon chemisier ! Ce soir-là, je ne me suis même pas rendu compte que je l’avais oublié. J’ai rejoint mes amis au Starbucks Café. Emma et Mila voulaient connaître tout dans les moindres détails (chose que je me suis retenue de faire) et Adam m’a agacée un long moment en espérant racheter mon tee-shirt.

Chaque jour, je guette ma messagerie. Que des pubs. Quelques fois, j’ai envie de jeter mon téléphone. Les filles m’ont fait comprendre que j’avais eu la chance d’avoir eu un rendez-vous avec lui et que je ne devais en tirer que du positif. Elles ont raison. Tous les fans se battraient pour passer du temps avec leur star favorite. J’ai eu cette opportunité, mais ça n’ira pas plus loin. J’espère au moins qu’il garde un bon souvenir de notre entretien.

J’entre dans ma chambre, jette mon sac sur mon lit et attache mes cheveux en chignon flou.

— Vous pouvez poser vos affaires sur la chaise, dis-je à la jeune femme devant moi.

Son ventre est vraiment imposant. Elle est pâle et d’énormes cernes maquillent son visage.

Elle acquiesce. Son mari, un homme à la carrure d’un catcher, l’aide à se débarrasser de son tee-shirt noir. Je ne vois même plus la couleur de sa peau tellement il a de tatouages.