Histoires à grandir debout - Sylvie Ptitsa - E-Book

Histoires à grandir debout E-Book

Sylvie Ptitsa

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Beschreibung

Cinq contes de sagesse dont les héros choisissent de créer leur destin plutôt que de le subir : « Mona et Nommy » (la liberté), « Alis au Pays des Merveilles » (l’identité), « Le trésor de Sileou » (la fortune), « Anam Cara » (l’amitié), « La mare-haine » (l’estime de soi) Où les dragons sont poussifs, le temps élastique, les sorcières pétaradantes, les princesses modernes et indépendantes. Où le lecteur n’est pas au bout de ses surprises ! Et vous, vivez-vous une histoire à dormir ou à grandir debout ? Chaque conte de ce recueil existe aussi séparément en édition texte ou illustrée. Voir sur le site de l'auteur : www.lalutiniere.com

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Seitenzahl: 147

Veröffentlichungsjahr: 2013

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Sommaire

Mona et Nommy

Alis au Pays des Merveilles

Le trésor de Sileou

Anam Cara

La mare-haine

A tous les petits qui rêvent de devenir grands.

A tous les grands qui ont su rester petits.

Mona et Nommy

Pour ma première conteuse,

ma mère

C‘était au temps où les poules avaient des dents, les aveugles des yeux pour voir, les sourds des oreilles pour entendre, et les humains le cœur si grand ouvert que les oiseaux pouvaient le traverser à tire d’ailes sans se cogner nulle part.

Autant dire que c’était il y a longtemps, bien long-temps, si longtemps que presque plus personne ne s’en souvient…

En ce temps-là vivaient un roi, une reine et leurs trois enfants, dans un château solidement fortifié, campé au sommet d’une haute montagne. Leur famille aurait pu vivre heureuse, si une malédiction n’avait frappé, dès sa naissance, leur plus jeune enfant, une petite fille du nom de Mona.

Les deux fils aînés étaient déjà robustes, audacieux, intrépides. Ils passaient leur temps à jouer en plein air dans l’enceinte du château, à courir, à sauter, à taquiner les chiens de garde, à dévaler les escaliers de la plus haute tour, à escalader l’imposante muraille… Ils apprenaient à monter à cheval, à nager dans les douves, à manier l’épée, le sabre, l’arbalète et toutes sortes d’autres armes dangereuses encore. Ils s’aguerrissaient et se préparaient à devenir des hommes, étape à laquelle on les autoriserait à franchir le pont-levis du château et à laisser derrière eux la demeure familiale pour partir à la conquête du monde, pour frotter à d’autres guerriers leur bravoure, leurs idéaux et leur liberté neuve.

Mona, au contraire, devait rester enfermée jour et nuit dans une tour située à l’arrière du château, protégée de la lumière du jour et accessible seulement par un long escalier intérieur en colimaçon.

A sa naissance, une sorcière de la région, furieuse de n’avoir pas été invitée à la fête donnée par la famille royale en l’honneur de son dernier enfant, s’était vengée en prédisant à la petite fille un squelette en cristal et des os extrêmement fragiles ; si fragiles, avait précisé l’horrible vieille en s’étouffant dans un rire mauvais, que le moindre effort les briserait net comme des tiges de verre cassant.

Il faut dire que cette sorcière, qui exigeait d’être choisie pour marraine de chaque enfant nouveau-né du pays, était de fort désagréable compagnie. Au baptême des deux frères aînés déjà, elle s’était très mal comportée, rotant les bulles du champagne, crachant dans les plats raffinés, pétant sur les sièges en velours précieux… Elle avait pris aussi un malin plaisir à planter ses talons dans la traîne chamarrée des dames, lançant par là, bien avant notre époque, la mode des mini-jupes, dévoilant sans scrupules des peuplades de mollets rebondis, de cuisses dodues, de genoux cagneux, de guibolles poilues… (Car bien évidemment, en ce temps-là, la crème à épiler et sa meilleure amie, la spatule, n’existaient pas encore non plus). Elle avait dénoué, d’une incantation moqueuse, le ruban qui fermait chastement les pourpoints des messieurs, et ceux-ci avaient eu toutes les peines du monde à s’enfuir, épouvantés et honteux, leurs vêtements en tire-bouchons autour de leurs chevilles. Elle n’avait même pas épargné ses hôtes, le roi et la reine, dont elle avait fait disparaître les rarissimes couronnes dans la boue de la bauge à cochons. Les domestiques avaient eu toutes les peines du monde à les ravoir, et il avait fallu les lustrer au moins trois fois de suite à l’huile de coude de la meilleure qualité pour leur redonner un peu de leur éclat d’origine.

Bref, elle s’était rendue généralement odieuse par son comportement insolent et ingrat, au point que les souverains avaient pris le risque, à la naissance de Mona, de ne pas la réinviter, organisant la fête dans le plus grand secret pour ne pas attirer son attention.

Hélas ! …

Un vautour félon, qui espionnait quotidiennement la vie au château depuis la plus haute flèche du donjon pour le compte de la vieille, (elle en possédait d’ailleurs une horde complète, qui tenait la totalité de la région sous étroite surveillance), avait découvert le secret.

Et la sorcière, furieuse, était arrivée en trombe sur son balai crasseux, pulvérisant la fenêtre, renversant au passage les plats et les invités, culbutant les meubles, fracassant la vaisselle, traversant de part en part la pièce montée à la chantilly et jetant d’une voix rauque sur l’assemblée pétrifiée, tout en recrachant les miettes sur les costumes neufs, son terrible sort. Puis elle s’en était retournée par le même chemin, laissant dans son sillage une affreuse odeur de poudre, de soufre et de crème tournée.

Depuis cette malédiction, Mona vivait confinée dans sa tour, quasiment sans jamais aller à l’air libre, condamnée à errer de coussin en oreiller, de lit en canapé, de tapis moelleux en édredon à triple épaisseur de plume, et avec la consigne de ne pas faire de mouvement brusque afin de ne pas mettre en danger sa frêle vie.

Elle ne portait que des vêtements doublés, fourrés ou molletonnés; ne s’asseyait que dans des fauteuils capitonnés; ne se déplaçait qu’entre des meubles matelassés, que le roi avait fait réaliser spécialement pour elle par les meilleurs artisans du pays afin qu’elle demeure à l’abri des arêtes tranchantes et autres angles aigus. Elle n’avait droit qu’à des nourrices rembourrées, au giron gigantesque, aux lèvres épaisses, aux doigts boudinés, pour prendre soin de ses petits membres grêles. Elle ne se déplaçait que portée dans des bras charnus ou dans son carrosse personnel, tapissé de pilou rose brodé aux armoiries de la famille royale.

Elle aurait bien aimé, parfois, descendre jouer avec ses frères dans la cour, mais c’étaient des garçons, ils risquaient de la brusquer, de la blesser, de la faire tomber ! Elle aurait bien aimé lancer la balle au chien, ou tendre une poignée de foin aux chevaux, mais ils risquaient de la mordre ! Elle bien aurait aimé, ( oh, juste un peu ! ), prendre le soleil sur l’une des terrasses du château, mais ses rayons risquaient de la transpercer ! Elle aurait bien aimé, simplement, suivre du regard le vol des papillons et des oiseaux depuis sa fenêtre, mais, mais, Dieux du ciel… Elle aurait pu tomber ! …

A la fin, usée de s’entendre répondre toujours : « Non, c’est trop dangereux pour toi ! », elle finit par n’avoir plus envie de rien, au grand soulagement de tous ceux qui s’évertuaient à la dissuader de ses idées folles. Devenue jeune fille, elle passa son temps à rêvasser sans but auprès de l’unique fenêtre grillagée de sa chambre, guettant au loin un improbable miracle.

Le miracle vint, justement. Ainsi qu’il vient toujours à ceux qui veulent bien l’espérer assez longtemps.

Un nuage de poussière enflant sur l’horizon lui annonça, un jour, l’arrivée d’un cavalier venu de loin, -peut-être un prince charmant !

C’en était un, en effet, et qui tomba même amoureux d’elle sur-le-champ, - assez pour l’épouser malgré le risque qui pesait sur sa frêle existence (et aussi, il faut bien le dire, pour ses beaux yeux, qu’elle avait très bleus).

Le matin de ses noces, Mona ne tenait plus de joie et d’impatience. Enfin, elle allait pouvoir quitter cette montagne, ce château, cette chambre, ce petit monde étriqué, surprotégé, coupé de tout ! Fébrile, elle ordonna que l’on prépare ses malles, que l’on range sa chambre, que l’on attelle son carrosse molletonné dont le pilou rose avait été, pour l’occasion, remplacé par un capiton rouge aux armoiries de son mari…

Quelle ne fut pas sa surprise quand ses parents et son époux, lui rendant visite dans sa chambre, lui annoncèrent qu’après mûre réflexion, ils avaient décidé d’un commun accord que les jeunes mariés resteraient vivre dans cette même aile du château, aménagée spécialement à leur intention. Ainsi, Mona pourrait conserver sa chambre et s’éviterait les dangers et l’inconfort d’un long voyage ponctué de bosses, de potentiels brigands, de cahots… bref, d’une épopée beaucoup trop dangereuse pour son fragile squelette de cristal.

Le prince avait délégué ses affaires à son premier ministre : afin de mieux veiller sur sa bien-aimée, il gouvernerait son royaume à distance. Bien que cela vous semble sûrement horrible et parfaitement inimaginable, Internet n’existait pas encore non plus à cette époque; mais enfin, il était tout de même possible de régner sur ses terres d’assez loin, à condition d’avoir des serviteurs loyaux, des exécutants fidèles, et de posséder suffisamment d’autorité et de prestige pour rester, même absent, un souverain craint de son peuple. Toutes choses que le prince Hrod, par chance, possédait en abondance.

A partir de cet épisode, Mona ne se rebella plus. Lassitude, découragement ou facilité… Elle finit par accepter la vie qu’on lui avait toujours désignée comme la sienne, et comme la seule qui puisse lui convenir. Elle se conforma à son destin de princesse, renonçant à s’approcher des animaux, à se promener sur le chemin de ronde ou, pire encore, à courir l’aventure au-delà des murailles comme si elle avait été un garçon. Elle rentra enfin dans le rang et ne posa plus de questions, ni à ellemême, ni aux autres. Enfin, au grand soulagement de tous, elle fit ce que l’on attend de toute princesse de conte digne de ce nom : elle se maria, fut heureuse et eut beaucoup d’enfants …

Enfin, deux, mais qui suffirent amplement à son bonheur et à celui de Hrod.

Les années passèrent.

Tout allait bien, excepté un détail sans importance : l’aile du château où Mona vivait avec le prince Hrod et leurs deux enfants se lézardait.

Cela commença par une petite fissure de presque rien, une minuscule fêlure insignifiante, un ridicule filet d’ombre ratatinée à la base de la tour, mais qui s’élargit peu à peu en une faille incontrôlable et inquiétante au point de quasiment scinder l’édifice en deux par son milieu, menaçant de le faire s’écrouler.

Hrod et le roi avaient bien, à plusieurs reprises, tenté déjà de faire réparer la tour et colmater la brèche, mais les meilleurs artisans du pays ne parvenaient pas à guérir cette blessure de la pierre. Le sol avait travaillé, la tour ne tenait plus sur son assise.

Entre temps, le vieux roi était mort, Hrod l’avait remplacé sur le trône, et cette aile abîmée était devenue non seulement dangereuse pour sa famille, mais du plus mauvais effet pour son image de marque. Un monarque puissant, respecté et respectable, n’habite pas sans dommages un palais lézardé.

Puisque le vieux château était condamné, Hrod prit la décision d’en faire construire un neuf à proximité, en veillant soigneusement à ce que la chambre de sa femme y soit réaménagée à l’identique, avec capitons, molletons, “hétretons” commandés aux meilleures mains de Teutonie (un pays voisin), et batterie de tétons commandés aux meilleures nourrices du pays (car bien évidemment, il était hors de question que la reine Mona s’épuise à allaiter sa si nombreuse progéniture !)

Les travaux allaient bon train quand, un jour, une fausse manoeuvre dans les fondations du nouveau château, (personne ne sut jamais laquelle, et tout le monde l’ignore encore, à ce jour) réveilla une terrible colère enfouie aux tréfonds de la terre.

Peut-être dormait-elle là depuis toujours, attendant le moment, ou la raison, de se réveiller. Peut-être les ouvriers, en creusant, avaient-ils touché par mégarde un nerf à vif de la terre, trop à fleur du sol… Toujours est-il que le terrain se cabra, grogna, s’ébroua comme un animal (ou, dans certains cas, un être humain…) furieux d’être brutalement tiré de son sommeil par une sensation désagréable. Poussant un grondement féroce, puis un rugissement effroyable, il se secoua le poil, (enfin, l’herbe), pour en faire tomber les ouvriers indésirables et leurs horripilantes piqûres de puce. Et là…

Patatras !…

De château, il n’y en eut plus aucun : ni de neuf, ni d’ancien.

Juste deux ridicules taupinières de façades éboulées, de pans de pierre enchevêtrés, et la chambre de Mona qui, du plus haut sommet de la tour, avait dégringolé jusqu’au ras du sol.

C’est ici qu’un deuxième miracle survint dans la vie de Mona.

D’abord, elle n’était pas morte.

Ni même inconsciente.

Ni même, apparemment, blessée.

Mais là, ça commençait à faire un peu trop, même pour un miracle.

C’est du moins ce que se disait Mona. Elle palpait craintivement, un par un, tous ses os, à la recherche des multiples lésions et des innombrables fractures que son corps avait inévitablement subies et qu’elle s’étonnait de ne pas ressentir. Sans doute la douleur avait-elle anesthésié les parties blessées de son corps.

Elle osait à peine remuer. Avec la violence de ce choc, elle qui avait toujours été à l’abri de la plus légère secousse, quelque chose en elle s’était sûrement brisé. Qui sait, peut-être allait-elle même rester invalide, ou, pire, paralysée !…

Prise de panique, elle se mit à hurler de terreur, espérant alerter les secours, attendant qu’on la trouve, qu’on la ramasse, qu’on la soigne, qu’on la rassure, qu’on la berce…

Au bout d’un moment, comme personne ne semblait bouger, (et surtout parce qu’elle n’avait plus de voix à force de s’être égosillée à appeler à l’aide), il lui vint à l’esprit qu’elle pouvait peut-être ramper hors de la tour en ruine afin d’être plus facilement repérée par l’ambulance. (Je sais, vous allez me dire qu’à cette époque, il n’y en avait pas plus que de crème à épiler et de spatule, qui entre nous soit dit ne seraient pas le matériel rêvé pour soigner des fractures, ou même pour faire un plâtre…) Hé bien, ma foi, si.

Figurez-vous que dans ce royaume, tout arriéré que vous l’ayez imaginé, il existait bel et bien des ambulances, - oh, très, très rustiques, certes, pas capitonnées du tout, sans molleton de pilou blanc sous leur insigne en forme de croix rouge, mais utilisables tout de même pour se faire brancarder à l’hospice - et c’est bien ce que Mona espérait.

Tout en rampant vers la sortie, il lui sembla qu’elle pouvait aussi se mettre à quatre pattes, histoire de progresser le nez un tout petit peu moins dans la poussière.

Tout en sortant des ruines à quatre pattes, il lui sembla qu’elle pouvait même se mettre debout, histoire de s’écorcher un tout petit peu moins les genoux et les coudes et d’attendre l’ambulance dans une posture un tout petit peu plus digne d’une reine, - même une reine déglinguée et future invalide.

Tout en s’adossant à un chicot de mur encore vaillamment fiché en terre, elle prit un peu le soleil, se rendit compte qu’il ne la brûlait pas et se dit que, maintenant, folie pour folie, elle pouvait bien essayer de marcher un tout petit peu sur la route pour aller à la rencontre des secours, histoire qu’on lui apporte son fauteuil, enfin, son trône roulant, un peu plus vite…

Et c’est ici que survient dans la vie de Mona le troisième miracle, sous la forme d’une… automobile.

Hé, oui, vous avez bien lu.

Une automobile, et tout ce qu’il y a de plus moderne, même, surgie d’on ne sait où, freina brusquement pour s’arrêter pile, portière côté conducteur ouverte, dans un long et strident crissement de pneus aux pieds de Mona médusée.

« Mais?!… mais, qu’est-ce que c’est que ça? », bafouilla Mona, - à qui son éducation religieuse avait appris que les apparitions pouvaient être l’oeuvre de différents saints, éventuellement de la Vierge, plus rarement encore du Christ ou de sa Sainte Croix, mais certainement pas d’automobiles du vingt et unième siècle.

« CA, ronchonna le fringant véhicule d’un ton manifestement froissé, c’est ce que tu as demandé. Ta fée marraine te l’accorde.

- Quoi ? T.. Tu parles, en plus?, s’étrangla Mona, de plus en plus estomaquée.

Es-tu une oeuvre du Saint Esprit ?

- Tu es sourde, ou quoi ?, s’énerva l’auto, d’un ton encore moins amène. Je m’appelle Nommy. Comme je viens de te le dire, je suis un cadeau de ta fée marraine.

- Ca m’étonnerait, rétorqua Mona, - stupéfaite, certes, mais pas prête à s’en laisser conter pour autant, et surtout pas par une apparition déplacée. Je n’ai pas de marraine. La seule marraine qui ait accompagné ma naissance et ma vie, c’est une sorcière qui m’a maudite et obligée à vivre enfermée, loin de tout et de tous, parce que mes os sont en cristal.

- Erreur, ma chère, corrigea Nommy, l’air un peu amusé. La sorcière dont tu parles était une fée, elle-même victime d’un mauvais sort pour avoir mal usé de ses pouvoirs par le passé. Elle était condamnée à vivre sous l’apparence d’une méchante sorcière, jusqu’à ce qu’un personnage de conte la délivre de cette malédiction en choisissant de vivre un autre destin que celui que l’histoire lui prévoyait. Tu as choisi de ne pas rester une princesse enfermée dans sa tour. Tu as donc brisé le sort. Ta marraine t’en remercie et m’envoie en cadeau pour te témoigner sa reconnaissance.

- Je n’ai pas choisi de changer mon destin !, protesta Mona. Il a changé tout seul. C’est le château qui s’est écroulé, à cause des travaux commandés par mon mari… Ciel ! Mon mari !… Où est le roi Hrod ? Où sont mes enfants ?… Egoïste que je suis ! Je n’ai même pas pensé à les chercher dans les décombres ! Si ça se trouve, ils sont vivants, blessés eux aussi, et ils ont besoin d’aide ! Tu me fais perdre un temps précieux avec tes histoires à dormir debout !