identitable - Cian Carrillat - E-Book

identitable E-Book

Cian Carrillat

0,0

Beschreibung

"Identitable" est un recueil de poésie où se mêlent vers et prose, amour et haine, vent, pluie et soleil. Les quatre saisons - été, automne, hiver, printemps - en sont les chapitres, et au sein d'eux se déroulent les mois du calendrier républicain, de messidor à prairial en passant par brumaire et ventôse. "Identitable" résonne ainsi avec la nature, qui imprègne chaque chapitre et se lie aux ressentis. Mais aussi et surtout, le recueil est ainsi placé sous le signe de la révolution. Car c'est ici une révolution qui se joue : celle de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, celle que produit la guérison après les blessures, celle des tourments identitaires, et, transcendant le reste, la révolution qu'est l'amour, lorsqu'il devient vrai.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 87

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



ce recueil réunit tant de fragments de moi

qu’il est une part de mon identité

il m’est en quelque sorte

identitable.

été

messidor

thermidor

fructidor

automne

vendémiaire

brumaire

frimaire

hiver

nivôse

pluviôse

ventôse

printemps

germinal

floréal

prairial

été

Retour de flamme

Retour de flamme, après le retour du regard

Qui instantanément déferle, sous mes côtes

Attisée car attirée, par celui qui faute

Qui touche, sourit, et de mon trouble s’empare.

Trouble connu et redouté, trouble amoureux

Que cause autant sa présence que son absence

Qu’il déclenche par sa voix et par ses silences

Et par ses yeux, sa peau, ses mains et ses cheveux.

Trouble qui ravive la flamme et le désir

Qui m’étouffe et que j’étouffe, avec un soupir

Désir contré sous l’emprise des souvenirs

Car la flamme vive m’a déjà trop brûlée

Et que devenant feu elle détruit l’amitié

Qu’entre nous par-dessus tout je veux protéger.

messidor

- ma main caressant

tes épis dorés ondoyants dans le vent

doux rêve.

on était des gamins

qui couraient dans les champs

dans la cour de l’école

chez toi

chez moi

inséparables.

nous ne l’avions pas vu, l’oiseau noir planant au-dessus de

nos têtes.

nous n’avions pas compris quand ses serres nous avaient

rejoints.

et séparés.

les serres du temps

qui passe

et ne revient jamais en arrière.

pourtant aujourd’hui je suis là

et tu es là aussi

et on court

dans les champs

comme avant.

j’ai vu dans ton regard un éclat que je connais bien

pour l’avoir déjà trop aperçu, dans le regard de mes amis-

amants, et dans mon regard aussi, souvent.

j’ai lu dans ton regard que tu tombais amoureux de moi

et j’ai su

que cet amour détruirait tout.

je ne sais pas si je ressens quelque chose pour toi

mais tu m’inspires.

hier soir

j’ai relu mon journal

et les passages qui parlaient de toi

et figure-toi

que tous ou presque

se concluent par un

« je ne suis pas amoureuse

mais je l’adore. »

et j’ai trouvé ça vraiment pas mal

parce que c’est exactement ça.

- je t’adore

elle est belle.

elle me fascine.

est-ce de l’admiration ou de l’attirance ?

je ne me connais plus moi-même

je ne la connais pas elle

j’aimerais qu’elle me lise

qu’elle m’admire

son indifférence me dérange

peut-être car elle fait écho à la mienne

et pourtant

si elle savait

comme je la trouve belle.

j’ai cru te voir tout à l’heure

cru te reconnaître à travers la fenêtre

tu travaillais

dans la lumière

je courais

dans le sombre

on s’est regardés

et j’ai souri

je ne suis absolument pas sûre

que c’était toi

dans cette salle à ce moment là

mais je crois

que cela n’a aucune importance

seul compte le fait

que le vrai toi ou le toi que j’ai projeté sur un autre

m’a fait sourire.

pourquoi y a-t-il

le mot tomber

dans tomber amoureux ?

si tu savais comme j’aime

sentir ton regard dans le mien

me regarderais-tu plus souvent ?

parfois je rêve

d’un bal au lycée

où l’on doive chacun avoir

un partenaire pour danser.

et dans mon rêve

c’est moi que tu choisis.

il ne me suffit de pas grand-chose

pour en retomber amoureuse.

je cherche du regard

un éclair fauve dans la foule

et quand je te trouve

je me perds.

étincelle qui enflamme mon coeur

étincelle de joie

ou de douleur.

j’aimerais remonter le cours de tes pensées

entrer dans ta tête

un jour

ou dans tes songes

la nuit

pour savoir

pourquoi

et qui

et surtout comprendre

pourquoi

et comment.

m’introduire dans ton esprit

pour mieux te connaître

et t’apprivoiser peut-être.

et qui sait

au détour d’un souvenir

entre deux regrets

peut-être trouverai-je la carte

qui mène à la clé

qui m’ouvrira ton coeur

et peut-être au bonheur.

aimerais-tu que l’on s’aime ?

j’aimerais tant construire

une nouvelle vie

quelque chose quelque part

ici ou ailleurs

avec toi ou avec un autre.

construire deux vies heureuses

une relation saine

mélange réussi

d’amour et d’amitié

comme dans mes rêves.

j’aimerais tant

voyager avec toi

et qu’on coure ensemble

sur les plages

en bretagne

le vent sur nos visages

dansant dans nos cheveux

et nos rires qui s’élèvent

plus haut que le vacarme

de l’océan et des vagues.

j’aimerais tant pouvoir t’aimer

sans crainte ni détour

sans doutes

un amour évident

simple et reposant

comme dans mes rêves.

j’aimerais tant que l’on rêve

tous deux de la même chose

et un jour qu’on rêve ensemble

main dans la main

l’un contre l’autre.

j’aimerais tant ne plus avoir peur

m’élancer vers toi

et tout te dire, tout t’avouer

te convaincre de m’aimer

pour qu’à deux

nous soyons ce que nous sommes

dans mes rêves

et seulement là pour l’instant.

et j’ose espérer

qu’un jour ce rêve

et tous ceux qui l’accompagnent

se réaliseront

pour toi, pour moi

et pour chacun d’entre vous.

j’ai encore une fois succombé

à tes charmes peut-être

à la douleur sûrement.

pourquoi m’aimez-vous

alors que vous n’êtes pas lui ?

il n’y a qu’avec toi

que je serais profondément ravie

de courir.

thermidor

- que c’est beau l’amour

quand rien n’est encore arrivé

à terme.

moi qui pensais te connaître

je t’ai découvert

et je te découvre

chaque jour un peu plus.

je te redécouvre doux, prévenant, avenant, souriant.

je t’aimais pensant te connaître

je me rends maintenant compte que je t’aimais ne te

connaissant pas

et plus je te découvre, plus je te connais,

plus je renais, plus je t’aime,

plus je suis moi, plus je t’aime toi.

dans mes rêves tu me prends dans tes bras

et ça ne me dérange pas.

mais là

quand tu es seul face à moi

mon corps veut te fuir

et mon sourire se fige.

tu le sens et tu t’arrêtes

et pendant des jours je regrette.

j’ai peur que tu me touches

mais c’est tout ce que je souhaite.

est-ce normal si

quand j’envisage notre relation

je réfléchisse à comment te quitter

le jour où je constaterai

que l’on ne peut s’épouser ?

quand je croise ton regard

je souris de l’intérieur

et le temps d’un instant tout devient

bien plus coloré.

je la revois lui,

je le revois elle,

il elle je

tout s’emmêle

et je t’aime.

j’ai l’impression qu’entre nous

se dresse un mur invisible

une vitre en plexiglas

une paroi de verre

infranchissable.

seul mon regard la traverse

pour se poser sur ta main

pour calculer la distance qui nous sépare

la trajectoire que doit faire mon poignet

les forces que je dois réunir.

j’aimerais tant que nos mains se rejoignent

sentir nos doigts qui se lient

nos températures qui s’harmonisent.

seulement ma main ne bouge pas.

j’aimerais tant oser te toucher

seulement le mur est là

infranchissable.

tes yeux sont couleur feuille

mi-printemps mi-automne.

je ne suis pas quelqu’un de tactile

ne le prends pas mal si je fuis tes mains

il faut juste prendre

le temps de m’apprivoiser

prendre le temps de me montrer

que c’est une marque d’affection

et que là-dedans il n’y a rien

qui soit prison ou possession.

je t’avoue que j’étais perdue.

entre mes failles, ma raison, mon coeur.

et je t’avoue aussi que tu es la plus belle, et peut-être bien

la plus béante de mes failles.

et c’est dans cette faille que, cette fois encore, je me suis

engouffrée.

je suis retombée amoureuse. de toi.

je t’aime d’une puissance qui est hors de mon contrôle.

d’une force qui me fait chanceler, chanter, changer.

tu me fais aussi écrire, crier, souffrir. pleurer.

et pourtant je t’aime.

je t’aime.

chaque fois un peu plus fort

et ainsi je me perds

chaque fois un peu plus

dans la faille.

fructidor

- je crois que je t’adore.

moi, elle et lui.

ici réunis.

l’air sent l’été, l’herbe coupée et la fraîcheur du soir.

une légère brise se promène sur nos corps, en partie

dénudés.

l’eau de la piscine est fraîche, teintée par les lumières,

chlorée.

quelques insectes volettent encore au-dessus de nos têtes.

les grillons chantent.

je me laisse glisser dans l’eau, grisé par sa fraîcheur

envoûtante.

je les rejoints.

elle, je ne la connais pas plus que ça.

lui, c’est un de mes meilleurs amis.

ce qu’il se passe entre eux ? je n’ai jamais compris.

je les pensais distants, je les trouve fusionnels.

je les pensais amis, ils sont plus qu’ambigus.

je les croyais opposés, ils sont complémentaires.

surtout, ils sont incompréhensibles.

ils se jouent l’un de l’autre

car ils ne savent pas faire autrement

blessant tantôt l’un, tantôt l’autre.

je ne me mêle pas au jeu.

trop dangereux.

je me contente de les observer.

eux, et leur manière de s’aimer.

hameçons réciproques

ils s’aimaient sans équivoques.

longueur d’inspiration

commune

mêmes thèmes

mêmes manières de les évoquer

et pourtant

deux visions des choses opposées

deux ressentis qui diffèrent

une complémentarité

dans l’opposition.

nos yeux dans leurs bleus

nous étions amoureux.

- un amour couleur ciel

vivacité d’un regard

il parle mais je ne fais que ressentir

comme son regard me perce

tout s’y efface

on s’y perd, on s’y trouve

regarde : un nous est né.

tu sais, je crois que nous sommes emmêlés.

encordés.

nos deux fils de vie forment des noeuds

que ni toi, ni moi, n’avons jamais su démêler.

peut-être est-ce signe que nos destins sont liés ?

nos deux cordes parfois s’éloignent

pour revenir l’une vers l’autre.

formant un noeud de plus.

et plus nous tirons sur les fils

pour les desserrer

plus les noeuds se resserrent

plus j’ai envie de te serrer contre moi

plus nos regards se mêlent

et plus indémêlables est le mot qui nous décrit le mieux.

à chaque fois que je pense à toi

je me demande

si notre relation pourrait durer

si je pourrais t’épouser

si tu ferais un bon père

et le plus souvent je conclus

que oui.

- compatibilité

s’endormir

avec un vide

sous le plexus.

- à distance

il a les yeux et les cheveux couleur feuilles d’automne

le regard profond

le corps en longueur

l’esprit rieur

il a un sourire permanent

présent en lui même quand il n’est pas sur ses lèvres

et des lunettes

qu’il met de temps en temps.

il porte sur lui l’effluve ténue

des premiers jours du printemps

la saison qui l’a vu naître

il y a maintenant longtemps.

ses cheveux sont courts

souvent coupés

et coiffés

mais de temps en temps ils s’emmêlent

quand le vent s’en mêle