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Raphaël et Elysa ne croyaient pas en Lui, ne l'avaient jamais prié. Pourtant, ils sont les tout premiers à être choisis pour retrouver une vie qui leur a été volée et vivre un amour éternel. Confrontés à l'incompréhension du spirituel et du sacré, ils vont se laisser guider, se laisser "transformés" en toute confiance et ce retour à la vie, va leur révéler la vision d'un monde nouveau.
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Seitenzahl: 286
Veröffentlichungsjahr: 2023
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« L’homme entier, qui est réellement mort, est rappelé à la vie par un nouvel acte créateur de Dieu ».Oscar Cullmann. 1902-1999 Théologien et exégète biblique luthérien Spécialiste de l’exégèse du Nouveau Testament, de l’Église primitive et de l’histoire du Salut.
À Raphaël.
Chapitre I – Première partie
Chapitre I – Deuxième partie
Chapitre I – Troisième partie
Chapitre II – Première partie
Chapitre II – Deuxième partie
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V – Première partie
Chapitre V – Deuxième partie
Chapitre V – Troisième partie
Chapitre VI – Première partie
Chapitre VII – Première partie
Chapitre VII – Deuxième partie
Chapitre VIII – Première partie
Chapitre VIII – Deuxième partie
Chapitre VIII – Troisième partie
Chapitre IX – Première partie
Chapitre IX – Deuxième partie
Chapitre IX – Troisième partie
Chapitre X – Première partie
Chapitre X – Deuxième partie
Chapitre XI
Chapitre XII – Première partie
Chapitre XII – Deuxième partie
Chapitre XII – Troisième partie
Chapitre XIII – Première partie
Chapitre XIII – Deuxième partie
Chapitre XIV – Première partie
Chapitre XIV – Deuxième partie.
Chapitre XV
Chapitre XVI – Première partie
Chapitre XVI – Deuxième partie
Chapitre XVI - Troisième partie
Chapitre XVII
Samedi - 23 juillet 2022 Premier jour Cimetière du Père-Lachaise - Paris
Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’Ėlysa avait envie de bouger. Le sommeil dans lequel elle était plongée depuis trop longtemps l’ankylosait de plus en plus et elle sentait venir doucement, une douleur lombaire, dont elle se serait bien passée.
À force de gesticuler dans tous les sens, pour vouloir éliminer les fourmillements, qui prenaient d’assaut, ses bras et la plante de ses pieds, à force de se heurter les genoux et les coudes, elle éprouva, sans savoir pourquoi, l'impression étrange d’être allongée dans un étau, sombre et étroit.
Grelottant de froid et refusant de faire un effort supplémentaire pour rassembler tous ses esprits, elle tenta une dernière fois de remonter la couette jusqu’à son visage.
N’y parvenant pas et avant de renoncer, épuisée, elle entreprit une ultime manœuvre avec ses pieds, afin de la saisir au fond du lit. Son acharnement resta vain et elle remarqua à cet instant que ses membres pesaient une tonne. Elle tourna la tête de droite à gauche et sentit ses cervicales craquer.
- Trente ans et tu as déjà de l’arthrose.
Maladroitement, elle voulut changer de position, mais rien à faire l’étau était décidément trop étroit.
- J’ai fait ce rêve, hier ou avant-hier ? Je ne sais plus très bien, le temps passe si vite. Il faut que je me réveille, j’ai des tas de choses à faire aujourd’hui.
Lesquelles ? Elle n’aurait pas pu le dire, là, tout de suite, mais il lui suffisait de consulter l’agenda de son téléphone.
Rassemblant tout ce qui lui restait d’énergie, elle ouvrit les yeux, mais ses paupières étaient si lourdes, qu’elle dut s’y reprendre à plusieurs fois. Immédiatement, elle fut aveuglée par une lumière blanche et froide.
- J’ai encore oublié d’éteindre l'électricité hier soir.
Décidément, rien ne va plus.
Après s’être contorsionnée dans tous les sens, elle admit que quelque chose n’allait pas. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et se rendit à l’évidence. Elle était dans une boîte, molletonnée d’un tissu gris, allongée, tout habillée et chaussée, seule, élégante, la tête posée sur un petit oreiller rose.
- Je rêve encore ! C’est un cauchemar, un de plus, mais là, ça me fiche la trouille. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Elle découvrit à côté de sa hanche droite, une vieille peluche, au ventre un peu râpé.
- Mais, c’est l’ours que ma grand-mère m’a offert quand j’étais petite ! Que fait-il ici, avec moi ? Qu’est-ce que je fais dans cette boîte, allongée dans mon tailleur beige, acheté il y a quelques jours chez mon couturier préféré ? Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
Instinctivement, elle força son cerveau à travailler.
- J’ai besoin de toi, il faut que tu m’aides, vieux frère. Il faut que tu m’éclaires sur tout ce cirque et plus vite que ça, car il n’y a rien de logique là-dedans.
D’abord respirer à fond et ne pas paniquer, car il devait bien y avoir une explication rationnelle. Ensuite, interroger sa mémoire.
Ėlysa se demanda tout de suite, ce qu’elle avait fait la veille, s’accrochant à l’ordre chronologique des aiguilles d’une montre. Impossible ! Pas le moindre souvenir, pas la moindre faculté d’enchaîner les évènements. Alors, elle chercha à savoir quel jour il était, quel mois, quelle année.
- Tu devrais y arriver, fais un effort ! Allez. Tu n’es pas si vieux que ça.
Rien à faire. Ses neurones refusaient catégoriquement de fonctionner et la laissaient perdue dans un désert des plus infranchissables, où aucune ligne d’horizon ne se profilait.
Elle ferma les yeux, puisa au fond d’elle, tout ce qui lui restait de lucidité et chercha instinctivement son téléphone sur la table de nuit. Rien. Pas de table de nuit, pas de téléphone.
Pas de calendrier. Pas de date. Pas de souvenir. Une seconde respiration fut nécessaire.
Où était-elle ? De quoi pouvait-elle se rappeler exactement ?
Elle décida de rationaliser tout cela et commença par prendre des repères pour s’y retrouver.
Mais lesquels ? Car, là où elle se trouvait, il n’y avait pas grand-chose. Elle regarda son ours. a, elle n'avait pas oublié.
Elle avait huit ans, c’était quelques jours avant Noël. Elle avait fait sa liste de jouets, qu’elle avait donnée à sa mère pour que celle-ci l’envoie au père Noël et elle avait attendu, tant attendu, impatiente, priant de toutes ses forces, que celui-ci exauce son vœu, car elle avait été très sage.
Le 25 décembre, au matin, elle l’avait vu, un ruban bleu autour du cou, assis au pied du sapin scintillant, avec ses grandes billes marron. Un petit mot de sa grand-mère Suzanne, qu’elle chérissait plus que tout, était posé sur ses genoux. « Ma grande, je t’aime de toutes mes forces et je pense à toi.
Joyeux Noël. Ta grand-mère qui t’embrasse et qui regrette de ne pas être près de toi ». Pauvre grand-mère, elle était couchée, terrassée par une « longue maladie » comme ils disent. a, elle le saurait bien plus tard.
Elle se précipita vers la peluche et la baptisa Jean et ils ne se quittèrent plus jamais, jusqu’à aujourd’hui. Durant toutes ses longues années, elle lui avait confié, ses peines, ses joies et ses premiers amours. Et à présent, malgré le fait qu’elle soit heureuse de l’avoir à ses côtés, il ne pouvait lui être d’aucun secours.
- Merci tout de même d'être là pour me tenir compagnie. Je ne sais pas pourquoi on est enfermé dans ce truc, mais il va falloir sortir d’ici, par n’importe quel moyen.
Elle déposa un baiser sur son front.
Il lui restait un repère. Le tailleur. a aussi, elle s’en souvenait.
Charlotte, son amie, sa seule amie, sa collègue de travail, sa confidente, l’avait invitée à son mariage avec Philippe et lui avait proposé, au nom de leur complicité indéfectible, d’être son témoin. Profondément touchée par cette marque d’amitié, elle avait accepté sans hésiter.
Les mois étaient passés sans qu’elle se soucie de savoir, si elle avait dans sa garde-robe, une tenue digne de l’évènement. À force de remettre à plus tard sa recherche de toilette, le calendrier lui avait indiqué qu’il ne lui restait plus qu’une semaine, avant la cérémonie. En urgence, elle avait donc fouillé sa penderie de fond en comble et s’était rendue à l’évidence, que rien de ce qu’elle possédait, ne pouvait convenir. Elle n’avait pas cette tenue intemporelle et féminine, capable de la mettre en valeur et de traverser les années, sans qu’elle fasse trop démodée sur les photos.
Prise de panique, elle se retrouva dehors bien décidée à profiter des soldes de printemps.
Depuis une heure, sous un soleil torride, digne d’un mois d’août méridional, elle arpentait les grands boulevards à la recherche d’un tailleur beige. a à l’air simple comme ça, mais c’est aussi compliqué, que de trouver une paire d’escarpins aux talons hauts, de moins de dix centimètres.
Au bord de l’épuisement, elle se dirigea vers les Galeries Lafayette, lieu emblématique de la mode parisienne.
D’habitude, elle ne fréquentait pas ce genre de magasin. Trop de monde, trop grand et surtout trop cher. Mais aujourd’hui, faute d’avoir trouvé, ce qu’elle cherchait et estimant qu’il était urgent de se réfugier dans un endroit frais, avant qu’elle ne fasse une syncope, elle se décida à entrer dans le temple de la mode et à braver les hordes de touristes asiatiques.
- Si je ne déniche pas une perle dans dix minutes, je laisse tomber et ressortirai ma robe noire.
Après avoir jeté un coup d’œil sur différents stands, plus sophistiqués les uns que les autres. Après avoir admiré quelques vêtements sans étiquette, présentés sur des cintres de luxe, dans un décor très parisien. Après avoir renoncé à croiser un être humain chaleureux, elle entendit.
- Puis-je vous aider ? Vous cherchez quelque chose de particulier, Mademoiselle ?
- Non, juste un tailleur beige, répondit-elle, étonnée de rencontrer une âme qui vive.
- Je crois que j’ai ce qu’il vous faut. Taille 38, je pense ?
- Si je n’ai pas perdu plusieurs kilos sous ce soleil de plomb, c’est ça.
La vendeuse s’éloigna quelques minutes avant de revenir avec un tailleur enveloppé sous une housse.
- Voilà, qu’en dites-vous ?
Ēlysa l’examina sur toutes les coutures, toucha le tissu d’une souplesse et d’une douceur incroyable, admira sur les détails de la coupe.
- Il est parfait. Je peux l’essayer ?
- Je vous en prie, prenez votre temps.
Elle se regarda de face, de côté, de dos et encore de face et conquise, s’attarda devant le style impeccable de l’ensemble.
À regret, elle sortit de la cabine.
- C’est une merveille, dit-elle, hésitant à regarder l’étiquette qui se balançait au bout de la manche et qui portait le nom d’un grand couturier, qu’elle vénérait pour son immense talent.
- C’est un Jean Paul Gaultier, dit la vendeuse. C’est une pièce incontournable et majeure dans une garde-robe.
Ēlysa virevolta devant elle.
- Qu’en dites-vous ? demanda-t-elle.
- Il vous va à ravir. Vous êtes splendide.
- Je raffole de ce couturier.
- Je vous comprends. La période des soldes ayant commencé, nous faisons 50 % sur le prix affiché. Cela peut vous permettre de votre décision.
Elle l’avait prise sa décision et, sans hésiter, avait attendu avec impatience, que la vendeuse finisse d’envelopper son tailleur, dans du papier de soie avec beaucoup de précautions, avant de le mettre dans un merveilleux paquet, signé par le grand couturier.
- J’ai compris, je suis décédée, je suis dans un cercueil, habillée de mon tailleur préféré. C’est ahurissant, tout cela n’a aucun sens. Je ne peux pas être morte, ouvrir les yeux, retrouver certains souvenirs et sentir mes membres bouger. Il faut que je me réveille, ce cauchemar a duré depuis trop longtemps.
C’est à cet instant qu’elle entendit une voix masculine au timbre rassurant et enveloppant.
- Bonjour, Ēlysa. Je suis heureux de vous savoir éveillée.
D’abord, elle crut que tout sens du réel lui échappait et qu’elle commençait à délirer. Puis, pétrifiée de peur, figée par l’angoisse de perdre le contrôle et de voir son esprit quitter son corps, elle cria de toutes ses forces, afin d’éloigner les démons qui l’emprisonnaient.
- Qui est là ? Qui êtes-vous ? Comment arrivez-vous à me parler ?
- Ne paniquez pas, vous ne délirez pas. Ce qui se passe est tout à fait réel et vous avez bien toutes vos facultés mentales, rassurez-vous. Pour le reste, je vous expliquerai. Sachez juste que je suis votre voix.
- Comment ça, ma voix ? J’ai déjà une voix !
- Je suis là pour vous aider.
- M’aider à quoi ? Je viens de réaliser que je suis morte et vous avez la prétention de pouvoir m’aider ?
- Oui, c’est mon rôle et je suis enchanté de vous connaître.
- Voilà, se dit-elle, j’ai atteint le stade de la folie. J’entends des voix, ou plus exactement une voix et je lui réponds. Je suis bonne pour Sainte-Anne et la camisole de force.
Toutefois, malgré sa peur et contre toute logique, elle voulut croire en cet homme et entama la conversation.
- Je sais ce qui arrive à celles qui entendent des voix, je l’ai appris à l’école. On les brûle sur un bûcher !
- Personne ne va vous faire de mal. Je peux être franc avec vous ?
- Ne vous gênez pas, j’apprécierai.
- Vous êtes morte, c’est vrai. Pour être juste, je devrais dire que vous étiez morte, mais maintenant vous êtes réveillée et vous devez sortir de là. Je vous attends dehors. Essayez, vous allez y arriver, vous verrez. Vous pouvez vous lever, si vous le voulez. Faites-moi confiance.
Ēlysa ne put retenir un rire nerveux.
- Vous faire confiance ? Comment le pourrais-je, je ne vous connais pas. Et puis, vous avez déjà vu un mort sortir de son cercueil ? Vous croyez que c’est si facile que ça ! répondit-elle à brûle-pourpoint, sans masquer sa colère.
- J’admets, tout cela est étrange, mais je vous le répète, je suis là pour vous aider.
- Et, même si je le voulais, comment sortir ? Je fais comment pour soulever ce maudit couvercle de cette saleté boîte, qui doit peser une tonne ? À moins que vous soyez bûcheron et que vous la fracassiez ?
- Je ne vais rien fracasser et vous n’allez rien soulever, mais, vous allez vous concentrer et faire comme vous faisiez quand vous quittiez votre lit le matin. Vous vous rappelez ? C’est très simple. Ayez confiance, vous pouvez vous lever.
- Je ne voudrais vous contredire, au risque de paraître désagréable, mais je vous répète que je suis enfermée dans une boîte enfouie à 1,50 m sous terre, genre sarcophage.
Vous voyez ce que je veux dire ? Comme celui de Ramsès II, mais sans trésor, dont le couvercle a été soigneusement scellé. Et, franchement, avec la meilleure volonté du monde, si je souhaitais suivre vos conseils, je ne vois pas comment je pourrais… a y est, j’ai trouvé ! Vous êtes un super héros, genre Superman. Vous allez me faire sortir de là sur votre cape. C’est ça, hein !
Silence.
- Et puis, pour tout vous avouer, j’ai peur de ne pas être présentable. Je dois être ici depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, voire des années, alors, la nature a dû faire son œuvre. Vous avez vu « Thriller » de Michaël Jackson ? a nous a tous fichu la trouille, mais la réalité doit être pire.
Silence.
- Vous êtes toujours là, où je parle dans le vide ? C’est bon, j’ai compris, je rêve tout éveillée. Vous vous moquez de moi.
Ēlysa attendit, perplexe.
- Tu es drôlement atteinte, ma vieille. Si tu arrives à sortir de ce trou, ta vie ne va pas être marrante.
- Vous n’avez pas rêvé. Je vous attends.
- Ah, vous revoilà. Où étiez-vous passé ?
- Je ne suis pas loin.
- Pourquoi devrais-je vous croire ? Toute cette histoire me paraît très compliquée et surréaliste.
- Je comprends que vous vous posiez des questions, mais ayez confiance. Je vous le répète, vous pouvez sortir. Je suis là et je vous attends dehors.
- Comment vais-je vous reconnaître ?
- C’est moi qui vous reconnaîtrai.
- Pourquoi, vous n’êtes pas présentable ? Et qui me dit que vous n’êtes pas un zombie qui veut se nourrir de ma chair ?
Enfin, de ce qu’il en reste ! Ah ! Vous ne répondez pas ? Je vous ai démasqué, j’ai deviné votre petit jeu sadique ?
Silence.
- Sortir, c’est un ordre ?
- Non, Ēlysa, absolument pas. Je ne peux pas vous forcer à venir me rejoindre, mais je sais que vous avez envie de comprendre.
- C’est la proposition la plus difficile de mon existence. Je peux réfléchir cinq minutes ?
- Je vous en prie.
- Après tout, je risque quoi ? De ne pas pouvoir sortir et d’avoir le sentiment étrange d’être une gourde qui gobe les propos d’un charlatan ? Mais alors, pourquoi me suis-je réveillée ?
- Je dois me concentrer, c’est ça ?
- Exactement.
Ēlysa prit son courage à deux mains et au prix d’une incroyable concentration...
Samedi - 23 juillet 2022 Premier jour Cimetière du Père-Lachaise - Paris
Ēlysa un peu étourdie et éblouie par le soleil se retrouva assise sur l’un des bancs du chemin Serré, menant à la 15e division du Père-Lachaise.
- a a marché ! s’écria-t-elle ahurie. Je suis sortie ! Comment ai-je fait cela ? Où êtes-vous ?
- Je suis près de vous, mais vous ne pouvez pas me voir, j’en suis désolé.
- Vous êtes un fantôme ? Je vous préviens, je suis réticente à ce genre d’histoire, je déteste les films fantastiques, les histoires d’extra-terrestres, de monde parallèle, c’est d’un ridicule !
- Je ne suis ni un fantôme ni un extra-terrestre.
- Très bien, alors, où êtes-vous ? Vous pouvez sortir de votre cachette.
- Je suis à côté de vous. Je vous l’ai dit, je suis votre voix, rien que votre voix.
- Vous n’avez pas de corps ?
- Pas pour l’instant.
- Parfait ! Tout cela est rigoureusement invraisemblable, mais après tout, pourquoi pas ! Puis-je vous demander comment je suis parvenue à sortir ? C’est hallucinant ! Il faut que vous m’expliquiez. C’est un tour de magie ? De prestidigitation ? J’ai été téléportée ?
- Tout cela n’a pas beaucoup d’importance.
- Pour vous, peut-être, mais pour moi, c’est la première fois que je sors d’un cercueil. C’est une expérience toute nouvelle et très angoissante et mon esprit cartésien en prend un coup et nage dans la confusion, la plus totale. Alors, si vous avez une réponse, Monsieur l’invisible, je veux bien l’entendre ?
- Ce n’est ni l’un ni l’autre.
- Donc ?
- Vous aurez la réponse à votre question, lorsque nous nous connaîtrons davantage.
- Vous préférez prolonger le suspens ! D’accord, après tout, j’ai tout mon temps. Avant d’entamer quoi que ce soit, dites-moi, quel jour sommes-nous, s’il vous plaît ?
- Nous sommes le samedi 23 juillet 2022.
- Suis-je morte où vivante ? Ou bien, une morte-vivante, genre ectoplasme, nouvelle génération ?
- Vous sortez de cette tombe là-bas, celle qui est recouverte de fleurs. Voulez-vous que nous y allions ?
- Je vous suis, enfin, j’y vais. Je voudrais savoir une chose.
Suis-je présentable ?
- Absolument.
- Vous ne me dites pas cela pour me faire plaisir ?
- Non, je suis sincère.
Ēlysa regarda la sépulture toute récente encombrée de multiples bouquets, couronnes, témoignages et pots de fleurs.
« À notre fille chérie », « Tout notre chagrin, ses amis. », « À ma merveilleuse amie, que je n’oublieriai jamais. Charlotte », « Tout mon amour. Fabien », « À notre violoniste de talent qui va nous manquer, de la part de tous ses collègues de l’orchestre », « À celle qui nous a fait rêver. Merci »…
- Qui est ce Fabien, qui m’adresse tout son amour ?
- Vous ne vous en souvenez pas ?
- J’avoue que non. Comprenez-moi, je suis un peu sonnée, un tantinet paumée, il faut que m’accordiez un peu de temps.
Je dois me rappeler de quoi, exactement ?
- Des évènements importants de votre vie et celui-là en est un.
- Sans aucun doute, mourir n’arrive qu’une fois dans la vie.
Au fait, qui vous a raconté ma vie et de quel droit ?
- Je comprends que vous soyez surprise, qui ne le serait pas dans de telles circonstances ? Mais, cette question aura une réponse un peu plus tard, je vous le promets.
- Surprise ! Mais, je suis consternée, effarée, abasourdie et j’en passe et des meilleures ! Comment en suis-je arrivée là ?
- Vous rappelez-vous de quelque chose avec ce Fabien ? Un lieu ? Une date ?
- Non, je vous l’ai dit, je n’ai aucun souvenir. Vous allez pouvoir me raconter, je suppose ?
- Vous retrouverez toute seule, les évènements de votre vie qui vous manque.
Ēlysa s’approcha de la tombe par curiosité et resta indifférente à ce qu’elle voyait.
- Ce n’est pas moi, il y a forcément une erreur. Pourquoi serais-je morte ?
- C’est un choc, j’en conviens, mais si vous jetez un coup d’œil sur le petit panneau en bois, il n’y a pas doute possible.
Ēlysa regarda.
Ēlysa Darfeuil - 1992/2022
Deux mots et deux dates qui ne révélaient rien de ce qu’elle avait été, de ce qu’elle avait vécu et de ce qu’elle avait aimé.
- Il est prévu que vous ayez une pierre tombale en granit blanc.
- Ce qui veut dire que je suis morte récemment.
- Le 3 juillet 2022, c’était un dimanche.
- Pourquoi suis-je enterrée, ici ?
- Je suppose que la décision a été prise par vos parents ?
- Alors, ils se sont trompés.
- Ils ont fait pour le mieux, il ne faut pas leur en vouloir.
Peut-être avez-vous déjà de la famille inhumée ici ?
- Je ne sais pas. Certaines initiatives des proches restent étranges.
Ēlysa jeta un coup d’œil autour d’elle.
- J’ai horreur de ce quartier, de ce cimetière. C’est bien le Père-Lachaise, n’est-ce pas, où certains nostalgiques viennent errer le week-end ?
- Exact. Nous sommes au Père-Lachaise. Vous vous souvenez donc de Paris, de cette ville où vous avez vécu ?
- Je ne sais pas, c’est embrouillé dans ma tête, mais je suis certaine que je ne fais pas partie de celles qui aiment venir se promener dans ce genre d’endroit lugubre. Regardez toutes ces tombes, elles sont d’un triste ! Grises, noires, énormes, sales. C’est morbide ! Comment peut-on apprécier un lieu pareil ? Et ces statues, quel mauvais goût ! Et ces rues en pavé, quelle galère pour marcher ! Et ces chapelles standardisées, quelle horreur ! En plus, ils auraient pu me mettre à côté d’une personnalité, comme ce cher Chopin, par exemple.
- Pourquoi Chopin ?
- D’après mes collègues, je suis violoniste. Je devais donc aimer Chopin. J’aurais pu parler musique avec lui, échanger nos points de vue sur la vie en général.
C’est à ce moment précis qu’Ēlysa eut réellement conscience d’avoir retrouvé son corps et d'être totalement vivante, comme avant, délestée d’un poids écrasant.
Elle examina ses jambes, ses bras, caressa le doux tissu de son tailleur, à peine froissé et contempla ses superbes escarpins à la semelle rouge.
- J’ai envie de danser, vous ne pouvez pas savoir comme je me sens légère.
- C’est enivrant, n’est-ce pas ? Cette sensation euphorique d’être vivant.
- C’est moi, c’est bien moi. Comment est-ce possible ?
- C’est inutile que vous vous posiez ce genre de question.
Vous êtes là, en chair et en os et cela suffit pour le moment.
- Je ne voudrais pas être rabat-joie, mais je vais avoir du mal à me contenter de cette réponse, je suis du genre tatillonne.
J’aimerais comprendre ce qui m’arrive. Vous pouvez m’expliquer ?
- Ēcoutez-moi, Ēlysa. Vous êtes décédée le 3 juillet 2022, il y a environ trois semaines et enterrée le 17 juillet, il y a cinq jours.
- Je suis donc allée au mariage de Charlotte.
- Voilà un souvenir, vous progressez. En effet, vous avez eu ce bonheur. La cérémonie de vos obsèques a été très émouvante et une soixantaine de personnes était venue vous accompagner à votre dernière demeure, tout particulièrement émue et malheureuse. Voilà, ce que vous devez retenir.
- C’est tout ! Et comment savez-vous tout ça ? Vous étiez présent à mon enterrement ?
- J’étais à côté de vos parents.
- Mais enfin, pourquoi ?
- Pour vous connaître à travers les gens qui vous aimaient et qui vous aiment toujours.
- Et ce Fabien, il était là, triste, lui aussi ?
- Il y avait plusieurs dizaines de personnes étrangères à votre famille, des mélomanes, des fans, votre agent, vos amis et collègues et tous parlaient de vous avec beaucoup d’admiration, de regret et de peine. Et puis, j’ai remarqué deux hommes se tenant à l’écart. Peut-être faisait-il partie de ceux-là ?
- Comment suis-je décédée ?
- Vous êtes tombée d’une falaise, ou plus exactement, quelqu’un vous a poussée d’une falaise. Il vous a poussée.
- Qui ça ?
- Fabien.
- Celui qui m’adresse tout son amour ?
- Celui-là même.
- C’est invraisemblable ! Qu’est-ce que je faisais au bord d’une falaise ?
- Il est important que vous retrouviez toute seule vos souvenirs. Je vais vous y aider.
- Et si je n’y parviens pas ?
- Vous y arriverez, car vous en aurez besoin.
- Donc, je récapitule. Je suis sur une falaise, on me pousse, je meurs, un médecin légiste consciencieux me découpe dans tous les sens et je passe plusieurs jours à la morgue, avant d’être enterrée. Et après tous ces petits évènements insignifiants, je me réveille à moitié amnésique, je sors de mon cercueil en parfait été de conservation, grâce à l’aide d’une voix. C’est bien ça, je n’ai rien oublié ?
- Non, c’est ça, c’est exactement ça.
- Bien. Alors, maintenant, il faut juste que j’admette que tout cela n’a rien d’exceptionnel. Au fait, quelle heure est-il ?
- Il doit être quinze heures trente, environ.
- Et voilà, qu’à quinze heures trente, environ, le 23 juillet 2022, je me retrouve sur un banc à parler avec quelqu’un que je ne vois pas, qui semble tout connaître de ma vie, dans un cimetière que je déteste de plus en plus.
Vous savez, tout ceci pourrait paraître bizarre pour la plupart des gens en bonne santé et psychiquement stables. Je suppose, sans vouloir vous offenser, que tous les morts qui nous entourent doivent rigoler à gorge déployée, car votre tour de magie dépasse de loin, celui du corps de la femme coupé en deux. Quant à votre invisibilité, bravo ! Votre numéro est au point et vous devriez vous produire sur scène.
- Je vous l’accorde, cette situation est quelque peu déroutante, mais le moment voulu, vous aurez une réponse à toutes vos questions, ne vous en faites pas, le temps fera son œuvre.
- Laissez-moi deviner. Non, seulement, ce n’est ni une blague ni un tour de magie, mais vous allez m'expliquer que tous mes voisins qui n'en peuvent plus de se tordre de rire, sortiront eux aussi.
- Effectivement, tous ceux qui sont couchés dans ce cimetière et ailleurs, vivront la même aventure que vous, mais ils ne le savent pas encore. Leur jour viendra.
- Voilà ! J’en étais sûre. Vous allez vous efforcer de me persuader que tous ces morts quitteront de leur cercueil et redeviendront vivants. Comment peut-on croire à une chose pareille ?
- Pourtant, ils auront la même chance que vous, pour une certaine durée.
- Alors, je suis un ballon d’essai ? a veut dire quoi exactement, une certaine durée ? Les gentils seront mieux lotis que les méchants ? Il y a un forfait, qui n’est le même pour tout le monde et qui tient compte de notre conduite sur terre ?
- Il n’est pas question de forfait, il n’y a pas de règle établie.
En ce qui vous concerne, ça signifie que vous avez huit jours pour retrouver vos proches, vos amis, vos ennemis, vos amours, vos souvenirs. Huit jours, pendant lesquels vous pouvez faire ce que vous souhaitez et aller où bon vous semble.
- Huit jours, c’est un délai moyen, ou plutôt long ?
- Certains n’auront que vingt-quatre heures.
- Alors, je peux me considérer comme « vernie ».
- Vous le pouvez.
- Qui fixe le nombre de jours ? C’est vous ?
- Non.
- Vous avez un chef ?
- Il n’y a pas de chef.
- Et c’est pour quand, cette grande sortie ?
- Ce n’est pas moi qui décide.
- Et après ces huit jours, que se passe-t-il ?
- Vous devrez revenir ici.
- Quoi ? Revenir dans mon cercueil ? Si c’est une plaisanterie, elle n’est pas drôle. Jusqu’à présent, votre histoire me plaisait, mais là, cette sortie provisoire et ce retour, ça gâche tout. On ne donne pas pour reprendre ! a ne se fait pas. C’est monstrueux !
- Ce n’est pas une plaisanterie.
- Mais pourquoi ? Et si je refuse ? Si je préfère rester vivante, profiter de la vie et me promener dans mon tailleur beige, tout neuf.
- Vous reviendrez.
- Comment pouvez-vous en être si sûr ?
- C’est le deal.
- En plus, il y a un deal ?
- Oui. Je vous ai réveillée, vous avez bien voulu sortir au son de ma douce voix et je vous propose maintenant, en tout bien tout honneur, de retrouver le monde des vivants, pour huit jours. En contrepartie de cette faveur inespérée et à l’issue de votre « permission », vous acceptez de rejoindre votre dernière demeure, celle de la 15e division. Et je vous précise que le compte à rebours a commencé. Nous sommes le 1er jour. Voilà, c’est notre deal.
- Sinon, je comparaîtrai devant le maître des enfers et mon âme errera dans des eaux boueuses et nauséabondes, où elle ne pourra s’échapper ?
- Il n’y a ni diable ni enfer. Je sais que vous reviendrez.
- Vous avez dit « tout le monde ». Les criminels, les malades sexuels, les dealers, sortiront eux aussi ?
- Il n’y aura pas d’exception.
- Et vous n’avez rien à voir dans tout cela ?
- Non, rien.
- Celui qui est à l’origine de ce projet n’est pas rancunier.
Comment fait-il pour s’occuper de tout le monde. Il a des pouvoirs surnaturels ?
- Je ne sais pas comment et quand cela se passera, mais chaque personne sera aidée par une voix. Je suis la vôtre et je le resterai, jusqu’à la fin de notre deal.
- Je dois jurer, cracher, à défaut de vous serrer la main ?
- Vous devez simplement me dire, si vous acceptez ce que je vous propose. Votre parole me suffira.
- Ětes-vous ma conscience ? Mon ange gardien ? Un esprit ?
Pouvez-vous deviner ce que je pense ?
- Je ne suis rien de tout cela, je ne devine pas ce que vous pensez, je suis juste votre voix.
- Qu’avez-vous fait pour être une voix ?
- Je ne peux pas répondre à cette question. Peut-être n’est-ce, qu’une étape ? Pour reprendre votre expression, je suis peut-être, comme vous, un simple « ballon d’essai ».
- Alors, le chemin ne serait pas le même pour chacun d’entre nous ?
- Ēlysa !
- Vous allez me suivre pendant ces huit jours ?
- Je serai à vos côtés, comme un ami, mais, si vous préférez être seule…
- Je suis très bavarde, vous allez être épuisé.
Vous savez ! Ce qui m’arrive me rappelle vaguement, cette histoire que j’ai apprise, lorsque j’avais dix ans. Ça ne vous dit rien ? Cet homme crucifié sur la croix, enterré puis ressuscité trois jours après « au nez et à la barbe » de ceux qui l’avaient mis à mort et monté aux cieux pour rejoindre son père. Se peut-il, que ce soit la même histoire, ou plutôt, la suite ?
- Acceptez-vous Ēlysa ?
- Oh ! Vous pouvez me le dire, vous savez ! Je garderai le secret. Non ? Vous ne voulez pas ? Très bien, je n’insiste pas, car je vous sens embarrassé et ça me gêne, mais, avouez qu’il y a beaucoup de similitudes.
Avant de me décider, j’ai une foule de questions à vous poser.
Je peux en choisir deux ?
- Je vous écoute.
- Avant d’être ma voix, ma charmante voix, vous avez été un homme ?
- Oui.
- La deuxième interrogation concerne mon apparence physique. Ne croyez pas que je sois futile, ou obsédée par elle, mais, suis-je exactement celle que j’étais avant ?
- Rassurez-vous, vous êtes rigoureusement celle que vous avez été, toujours aussi jolie et tranquillisez-vous, votre caractère est le même, ainsi que tout ce qui fait de vous, une personne unique, merveilleuse et drôle.
- D’accord. Donc, si je vous crois, le temps n’a eu aucune emprise sur moi et les petits vers de terre, sortis de mes entrailles, me m’ont pas mangée. Mais alors, tout le monde va me reconnaître et ça risque d’effrayer pas mal de gens.
Comment leur expliquer mon retour ?
- La plupart des personnes qui vous connaissaient avant, ne vont pas vous percevoir comme vous vous voyez aujourd’hui.
Vous n’avez rien à craindre.
- Je ne comprends pas. Vous dites que je suis la même, sans être la même ? Qu’est-ce qui fait la différence ?
- Vous comprendrez.
- Quand ?
- Très bientôt. Il faut que vous sachiez, qu'il n’y aura que très peu de personnes qui vous reconnaîtront et celles-ci, béniront votre retour.
- Je les connais ?
- Je ne crois pas, mais vous les rencontrerez.
- Vous avez dit, avant que je sorte, que vous me reconnaîtriez.
- C’est exact et je vous ai reconnue, sans hésitation.
- Vous pouvez m’expliquer ?
- C’est assez difficile. Disons que tous ceux qui étaient à l’église et au cimetière, m’ont donné, sans le savoir, beaucoup de détails sur vous. Mais au-delà de ça, je vous connaissais déjà au fond de moi et je vous aurais reconnue parmi des centaines de personnes, où que vous soyez.
- Je suis la seule à être sortie ?
- Je ne peux répondre à cette question.
- Alors, vous ne savez pas tout.
- Personne ne sait.
- Et vous ! À quel moment vous déciderez-vous à devenir visible et à m’adresser votre plus beau sourire ?
- a, c’est une autre histoire. Je vous expliquerai tout ça un peu plus tard. Vous n’avez plus d'interrogations, Ēlysa ?
- Vous me trouvez jolie ?
- Très, j’ai beaucoup de chance d’être votre voix.
- J'en ai encore une, si vous permettez.
- Vous aviez dit, deux questions.
Après un silence, la voix répondit.
- Je vous écoute.
- De quoi vais-je vivre pendant ces huit jours et où ?
- Ce genre de détail ne doit pas vous inquiéter. J'attends votre réponse, Ēlysa. Acceptez-vous le deal ?
- Dois-je entendre que ce retour est tous frais payés ?
- Ēlysa !
- J’ai encore une question. Admettez que cette situation est si… invraisemblable. Puis-je ?
- Vous pouvez.
- Une fois rentrée après cette escapade de huit jours, pourrais-je ressortir une nouvelle fois ? Vous comprenez, si vous restez avec moi nuit et jour pendant une semaine, nous allons vivre une certaine intimité et il se peut que nous n’ayons plus envie de nous quitter. Être en vie une seconde fois n’est pas donné à tout le monde, je voudrais en profiter. Huit jours, c’est trop court. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Pour l’instant, il ne s’agit que d’une fois Ēlysa. Acceptez-vous mon offre ? J’ai besoin de votre réponse maintenant.
- D’accord. J’accepte. Juré, craché.
- Merci.
- Si j’avais décliné votre proposition, que se serait-il passé ?
Il y a quelque chose de prévu dans ce cas ?
- Vous n’auriez pas dit non.
- Avant de partir, puis-je retourner dans mon cercueil ? J’ai oublié quelque chose et j’avoue que j’ai très envie de renouveler l’exploit que je viens d’accomplir.
- Bien sûr, vous êtes ici chez vous, d’ailleurs, si vous le souhaitez, vous pourrez revenir, quand vous voulez.
- Je ne suis pas sûre qu’en cas de vague à l’âme, je me réfugie dans cet endroit.
Quelques secondes plus tard, Ēlysa ressortait avec son ours en peluche.
- Vous voyez ! Maintenant, vous avez la technique.
- C’est un jeu d’enfant. Je vous présente, Jean.
- Enchanté. Dois-je être jaloux de cet ours ?
- Oui, c’est mon seul ami.
- Vous êtes prête ?
- Je suis prête. Dites-moi, cher inconnu ! Je vais traverser les murs dans la vraie vie ? Sauter d’immeuble en immeuble, comme une certaine araignée ?
La voix ria.
- Pas avec votre tailleur ! Allez, venez, vous n’avez pas de temps à perdre. Confucius disait : « On a deux vies et la deuxième commence, quand on se rend compte qu’on en a qu’une ».
- Vous m'enlevez les mots de la bouche ! À défaut de trésor, regardez ce que j’ai trouvé sur mon sarcophage.
- Une enveloppe à votre nom ?
- Oui. C'est étrange. Qu'en pensez-vous ? Qui peut déposer une lettre sur un cercueil ?