Ils n’auraient pas dû… - Patrick Foultier - E-Book

Ils n’auraient pas dû… E-Book

Patrick Foultier

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Beschreibung

Jacques, jeune sénégalais orphelin, a été adopté par une famille de diplomates français. Rentré en France, Jacques va en classe dans une école privée. Il découvrira le racisme et sera victime d’une terrible humiliation, orchestrée par d’autres élèves. Il se vengera de chacun des protagonistes. Leurs vies seront complètement bouleversées et leurs brillants avenirs brisés.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Lecteur insatiable, Patrick Foultier lit plusieurs dizaines d’ouvrages par an. Il s’intéresse à toutes les thématiques, notamment les grands classiques, les romans policiers, d’espionnage ou de science-fiction. Ils n’auraient pas dû... est son troisième roman publié.

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Patrick Foultier

Ils n’auraient pas dû…

Roman

© Lys Bleu Éditions – Patrick Foultier

ISBN : 979-10-377-5739-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

Mon enfance

Je m’appelle Jacques, je suis né et je vis à Dakar, dans la banlieue, j’ai huit ans. Mon père est gardien dans une résidence où logent les diplomates de l’ambassade de France. Ma mère fait le ménage dans certains logements et l’entretien des parties communes. Nous ne « roulons pas sur l’or », mais ma vie est agréable. Nous habitons une maison à l’entrée de la résidence, c’est petit et je partage ma chambre, située à l’étage à côté de celle de mes parents, avec mes deux frères.

Mes parents sont catholiques, ce qui est rare au Sénégal, je suis convaincu que cette croyance a été un avantage pour avoir ce travail. Tous les dimanches matin, nous allons à la messe et nous trouvons de nombreux voisins. Très souvent, je joue dans le parc avec les enfants de la résidence. Parfois, je suis invité, avec mes frères, aux repas d’anniversaire. Les enfants ne font pas de distinctions entre leurs voisins et nous enfants du personnel, bien que nous n’appartenions pas au même monde.

Tous les jours avec mes frères, nous allons à l’école primaire du quartier. Je suis bon élève, j’ai de bonnes notes, j’ai de meilleurs résultats que mes frères. Depuis la rentrée, j’ai sauté une classe, je dois travailler tous les soirs pour rattraper les autres, mon instituteur me donne de nombreux exercices. À midi, nous rentrons manger à la maison, de toutes les façons il n’y a pas de cantine. Avec mes frères, quand nous n’avons pas école, nous allons jouer au football sur un terrain vague voisin avec les autres enfants du quartier. De temps en temps, nos voisins nous invitent pour faire un tennis, ils nous prêtent des raquettes, je ne suis pas mauvais à ce sport.

Ce matin, mes parents sont partis faire des courses, pour leur travail, à Dakar, avec la fourgonnette de la résidence. Avec mes frères, en rentrant à midi, nous sommes surpris, il n’y a personne à la maison. D’habitude, quand nous revenons de l’école notre mère a préparé le repas. Nous attendons leur retour, lorsque deux gendarmes arrivent, ils nous demandent si nous avons de la famille à Dakar, nous avons un oncle. Ils lui demandent de venir rapidement. Les policiers nous annoncent que nos parents sont décédés dans un accident de voiture. J’ai l’impression que le ciel me tombe sur la tête, pour moi il est impossible de me retrouver seul. J’ai eu beaucoup de mal à accepter ma nouvelle situation, j’ai toujours l’impression que mon père ou ma mère va apparaitre et que je fais un cauchemar.

Une famille de résidents nous a pris en charge, ils nous font à manger et s’occupent de nous. Le soir, nous couchons à la maison, le père de la famille qui nous aide couche dans la chambre de nos parents sur un lit de camp.

Après les obsèques, il y a eu une réunion entre mon oncle et cette famille qui nous aide. À l’issue de la discussion, mon oncle va adopter mes deux frères ainés, il n’a pas d’enfants et j’ai compris qu’il n’en aura jamais. Il ne peut cependant nous adopter tous les trois, il n’a pas la place et surtout son petit restaurant ne lui permet pas de faire vivre une famille nombreuse. Je vais donc être adopté par une famille de diplomates. Pour eux il est impensable qu’un enfant catholique se retrouve dans un orphelinat.

J’ai changé de nom de famille, d’école, et surtout de nationalité, maintenant je suis Français. Je vais dans une école privée, je ne vois que très rarement mes frères et mon oncle. Il vient d’acheter un restaurant dans un quartier moins populaire que celui où il travaillait, plus éloigné de notre résidence.

Son enfance

Mon mari est conseillé à l’ambassade de France à Dakar, nous vivons dans une résidence réservée au personnel diplomatique. C’est un petit immeuble, dans un parc, entouré d’un mur. À côté du portail d’entrée, il y a une petite maison où habite Boubakar, c’est le gardien, sa femme Fatou et leurs trois fils. Nous avons d’excellentes relations avec eux, ils sont très prévenants et n’hésitent pas à rendre service. Leurs garçons jouent très souvent avec les enfants de la résidence et pour les anniversaires, nous les invitons, c’est vrai qu’ils sont très bien élevés et très polis. Chose très rare au Sénégal ils sont catholiques, nous les voyons à la messe, tous les cinq, le dimanche matin.

Ce matin, j’ai demandé à Boubakar de me rendre un petit service. Dans une boutique du centre-ville, j’ai acheté un petit meuble et je lui ai demandé de me le récupérer avec la camionnette de la résidence. Il a accepté avec enthousiasme et m’a précisé qu’il y allait avec sa femme, elle avait des courses à faire en ville. En revenant de l’école avec mes enfants, il y avait une voiture de gendarmerie devant la maison de notre gardien. En discutant avec eux, j’ai découvert avec horreur que Boubakar et sa femme ont eu un accident de voiture, un camion fou les a percutés, ils ont été tués sur le coup. Je me sens responsable, c’est moi qui leur ai demandé de me rendre service.

Le frère de Boubakar, Mbaye, est venu pour s’occuper des enfants. En arrivant, il explique qu’il ne peut pas rester, il gère un restaurant dans la banlieue, il doit être présent pour le service. Je lui propose de faire manger les garçons, il repassera dans l’après-midi pour trouver une solution définitive. Le soir, Mbaye nous explique qu’il veut adopter les enfants de son frère, pour lui c’est une chance. Il nous confie qu’il a eu les oreillons, il n’aura jamais d’enfant. Par contre, sa maison est petite et il ne peut pas prendre les trois, le plus jeune devra aller dans un orphelinat. Il sera plus facile de trouver une famille pour l’adopter, pour les grands c’est plus compliqué. Avec mon mari, sans même nous consulter, d’un simple regard, nous décidons de tout mettre en œuvre pour adopter Jacques, le plus jeune des enfants. Mon mari est certain qu’avec l’appui de l’ambassade, ce sera relativement facile. En attendant, il s’installe chez nous, nous avons une chambre de libre.

Mes enfants ont tout de suite adopté Jacques. Pour eux, être orphelin c’est terrible, ils font tout ce qu’ils peuvent pour lui être agréables. Mon mari avait raison, l’adoption a été régularisée très rapidement. Pour moi, c’est un soulagement. Je me sens responsable, je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour lui rendre la vie meilleure.

Dès son installation, mon fils lui a donné des jouets, j’ai regardé ce que nous avions comme vêtements, il est très fier de ses nouvelles tenues griffées. Lui de son côté, je dois reconnaitre qu’il fait le maximum pour nous être agréable, nous n’avons pas conscience de son chagrin. Il a changé de nom de famille, changé d’école et surtout de nationalité, maintenant il est Français.

Il est dans une institution privée catholique. Il a compris que pour lui c’est une chance pour sortir de sa situation. Mon mari m’a demandé mon accord pour aider Mbaye à acheter un restaurant dans le centre-ville, j’ai accepté tout de suite. Sa situation matérielle sera améliorée, nous lui devons ça. Il nous a invités pour l’inauguration, nous avons très bien mangé, je suis certaine que son restaurant va avoir beaucoup de succès.

Chapitre 2

Ma nouvelle vie

Depuis mon adoption, il y a maintenant trois ans, ma vie a changé. Au niveau matériel, mes parents adoptifs ont des revenus confortables. J’ai ma chambre avec de nombreux jeux, mes vêtements sont de marque et mon régime alimentaire s’est bien amélioré. Je m’entends très bien avec mon nouveau frère, Pierre quinze ans et ma sœur, Mélanie, douze ans. Mes parents me manquent, surtout le soir. Seul dans mon lit j’ai des montées de cafard, le baiser de ma mère et le chahut de mes frères dans notre petite chambre ont fait place à un silence qui se veut confortable. Le plus difficile, c’est quand je rentre de l’école, je passe devant notre ancienne maison, chaque fois que je vois le nouveau gardien, j’ai l’impression de voir mon père, j’ai un gros coup de cafard.

Mes parents nous ont annoncé que nous allons rentrer en France, la mission de mon père au Sénégal se termine avec succès, il a eu une promotion. Nous allons déménager à Lyon. Il va prendre de nouvelles responsabilités. Je suis à la fois enthousiaste et angoissé. J’ai vraiment envie de découvrir la France, mon frère et ma sœur m’en parlent souvent, mais je vais découvrir un nouveau monde avec ses habitudes et des règles que je ne connais pas.

Notre déménagement est arrivé rapidement, j’étais anxieux, j’ai pris l’avion pour la première fois. En arrivant, la première chose que j’ai remarquée c’est le froid. Nous nous sommes installés dans une maison de la banlieue lyonnaise, notre vie a repris son rythme. J’ai découvert une spécialité lyonnaise, les bouchons, je ne parle pas des restaurants, mais de l’accumulation de voitures, pare-chocs contre pare-chocs sans que personne ne bouge.

Dans notre nouvelle maison, il y a une piscine. Effarés mes parents ont découvert que je ne sais pas nager, immédiatement ils m’ont inscrit à la piscine municipale et j’ai appris, depuis je profite de ce loisir.

J’ai fait connaissance de ma nouvelle famille, mes oncles, mes tantes, mes cousins. Chaque fois, j’ai été très bien reçu, jamais personne n’a fait la moindre remarque sur ma couleur de peau. Je suis un membre à part entière de la famille. Tous les dimanches matin, nous allons à la messe, J’ai eu une longue conversation avec le prêtre, il m’a demandé comment se passait ma nouvelle vie, si j’avais fait ma communion. Il est très proche de mes parents. J’ai fait la connaissance des amis de mon frère et nous nous retrouvons souvent à la maison pour jouer.