Ineffables mots râles - Jacky Trullier - E-Book

Ineffables mots râles E-Book

Jacky Trullier

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COMPLIMENTS AU MÈTRE

Je sais bien, jeune présomptueux,

Qu’on ne peut égaler le maître.

Je serais cependant heureux

Qu’on veuille bien me compromettre

– Ne serait-ce qu’un bref instant –

Dans l’ombre amusée du titan

Qui me plierait de rire d’un semblant de pirouette,

Ou m’irait, dédaigneux, pousser dans l’oubliette.

Moralité

L’apprenti sort scié.

(ou) À la fosse, allez !…

Des mythologies grecques aux acteurs français du 20ème siècle en passant

par des proverbes et des aspects de la vie de tous les jours, saurez-vous

trouver les jeux de mots, sens caché et autres vers olorimes ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jacky Trullier est un écrivain, poète et éditeur français contemporain, bien que sa biographie détaillée reste relativement discrète dans les sources publiques. Il est particulièrement reconnu dans le domaine de la poésie, où il déploie un langage à la fois dense et poétique, souvent teinté de réflexions existentielles et émotionnelles.

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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Jacky TRULLIER

INEFFABLES MOTSRÂLES

COMPLIMENTS AUMÈTRE

Je sais bien, jeune présomptueux,

Qu’on ne peut égaler le maître.

Je serais cependant heureux

Qu’on veuille bien me compromettre

– Ne serait-ce qu’un bref instant–

Dans l’ombre amusée dutitan

Qui me plierait de rire d’un semblant de pirouette,

Ou m’irait, dédaigneux, pousser dans l’oubliette.

Moralité

L’apprenti sortscié.

(ou) À la fosse, allez !…

S-O-S

Un Français en croisière dans un groupe d’Anglais,

De leur humour, pensait de rire s’étrangler.

Ce ne fut que dédain, que sourires de glace…

Au mangeur de grenouilles on ne fit point de place.

Ah ! l’accueil ! Brisé, l’homme, tendant aux Dieux lesbras,

Vaisseau de désespoir, en flots amers sombra.

De la perfide Albion, on n’attend que déboires ;

Plaisanteries pourtant ne sont la mer à boire…

Moralité

À l’aide, ALLAIS, de grâce !

Venez ! May Day ! MayDay !

L’humour – Ah ! le font salé – certains de goûter…

* * * * *

L’EMPEREUR N’EST PAS MANCHOT NONPLUS

Léon, sous le portrait de l’Empereur vieilli,

Eut la bonne fortune de mettre dans sonlit,

– Nain, oui ! Mais chaud lapin – la bonne de son maître.

Vérité, semble-t-il, difficile à admettre…

Moralité

Nabot Léon bonne a partagée.

PARIS CLASSEX

Pâris s’imaginant, mais de taille éléphant,

De tête et de maintien, l’air polytechnicien,

Il quittait son logis aux appels triomphants–

Rêve de gloire ancienne – des trompes et buccins.

Moralité

L’obèse, l’X de look, sort aux chants Elysées. Ah ! Pâris !

* * * * *

SOURDS COMME IMPÔTS…

Sans être autoritaire (?) l’État veut de l’argent.

Chez Riches, Prolétaires, il envoie ses agents.

Cachez vos bas de laine ! Songez que l’œil vous fixe !

Moralité

Citoyens, prenez vos distances ! Garde à vous ! Fisc !

SI SAINTE, N’Y TOUCHE…

Belle à ravir, elle pensait séduire

Toute la gente masculine.

Mais avec elle – qui l’aurait pu prédire ?–

Aucun homme jamais ne s’acoquine.

Eh ! Elle eut certes des galants,

Et qui auraient pu faire son bonheur

Mais, quel que fût le prétendant

Il fuyait vite ses sautes d’humeur.

On pourrait pourtant croire, n’étant jamais lamême,

Qu’elle offrait l’illusion que l’on changeait de chaînes…

Mais, fantasque coquette, ce n’est pas de lacrème

Quand on songe aux folies que la passion déchaîne.

Les uns, ne sachant sur quel pied danser,

L’envoyaient au galop valser ailleurs.

D’autres, qu’elle tenait à faire marcher,

Se révélaient n’être que des coureurs…

Lors, menée désormais à vivre sans aucun homme,

La belle de faire éclater saire.

Quand on ne peut ainsi croquer la pomme,

On a vite fait de tout êtrehaïr.

Moralité

Avec elle, homme ne s’est plu… Ah ! qu’elle, sans eux, vous hait !

Avec elle, on ne sait plus à quel saint sevouer

IL NE MANQUE PASD’AIR

Jamais il n’eut, dit-il à souffrir de l’hiver,

Mais cette fois le couche un mauvais courant d’air.

À tousser, suffoquant, il ressent tellegêne

Qu’en urgence on le met, surpris, sous oxygène…

Moralité

Toux nous vaut tube,oh !

* * * * *

CHAUDS, EFFROI…

Fous d’amour, au matin, amants de s’enlacer !…

En retard au bureau, c’étaient cris de chameaux.

Leurs chefs les menaçaient, furieux, des piresmaux.

« Paie, travail, prenez garde ! ». De quoi, rapports, glacer !

Moralité

Qui s’aime, levant, récolte la tempête.

Mais à hurler ainsi, leur causant chaud effroi,

Gare à ne pas lever ces curieux pistolets,

Fort las d’être tancés, à la fin contresoi.

Sait-on vraiment jusqu’où la passion peut aller ?

Moralité

Gare à qui s’aime… levant les colts, las…tant peste.

FLAGRANTDÉLIT

Si tu veux échapper au courroux légitime

D’un mari dont la femme, en ton lit, joue, intime,

Monte vite au grenier ! Par la lucarne, sors !

– Rien ne te servira d’y voir un mauvais sort–

Là, si tu l’as prévu, une échelle t’attend :

Tu sauveras ta vie des flammes de Satan.

Moralité

Et du toit, l’échelle t’aidera.

* * * * *

SI REINE EST SIRÈNE…

Au chant d’une sirène, il avait succombé.

Comme il aimait les femmes autant que le poisson,

Il savourait les deux, et leurs jeux polissons.

Mais, frappé d’urticaire, de trop d’iode imbibé,

Notre amoureux dut vivre, et d’eau fraîche, et d’amour.

Las ! Nature a ses lois. Son chant portait secours…

Mais le voir dépérir ! … Elle y perdit lavoix.

La quitter ou mourir, il n’avait d’autre choix.

Moralité

Au chant d’une sirène, faut-il rester rebelle ?

Songez-y bien ! Le jeûne ne vaut pas, las, chant d’elle.

LA BELLE EUT PETS… MISÈRE ? À LA POINTE DE LAIDSPETS

Fière, hautaine, insolente encor,

Tel un génie jouant ducor,

La noble Dame avait des vents,

Si répétés, si virulents,

Qu’elle passait des jours odieux

Jurant et maudissant les Dieux.

Or, certains y voyant, gazés, une menace,

Les yeux aux cieux priaient qu’on les en débarrasse.

Le mieux, après tout, n’est-il pas d’en rire ?

Qui, en effet, peut dire qu’on ne peut la sentir ?

Moralité

Les pets de Dame, morgue laissent.

Ah ! trop sentir les pets de Dame, oh ! qui laissent pantois !

Qu’en faire ?

Qu’enfer à trop sentir l’épée de Damoclès ? Pends-toi !

HUMOUR NOIR. GRISEMINE.

C’était, (j’ai froid), pendant la guerre,

Au haut d’un mont, à la frontière.

Brillant, général inventif,

Un génie avait faitposer

Avec soin, nombre d’explosifs.

C’est là que, pour les reposer,

Souriant et l’air doux, bon moine recueilli,

Bras ouverts, réfugiés en foule, il accueillit.

Voyez-les qui s’y acheminent…

À ce bon génie, sacrifice :

Le merveilleux feu d’artifice !

Moralité

Gardez-vous de jucher les hôtes sur la mine !

BON OU MALIN PLAISIR

Le jour du carnaval, Belle cherchait l’aimé

Qui, déguisé, sans elle faisait lafête.

Était-ce laquais au belhabit

Ou cette hure de grosse bête ?

Le croquant se moquait peut-être d’elle…

Trier le vrai du faux… Elle hésitait,

Se demandant : « Est-il à mon amour rebelle ? »

Craignant à tout instant de devoir déchanter.

Moralité

Il – faux ? – s’est paré… le bon groin ? de livrée… ?

* * * * *

MISE À FEU : MISE EN BOÎTE PEUT LUI SAUVER LAMISE…

Mon fils, face aux reliques, me regarde étonné.

« Bon pour les miséreux, cet homme a tant donné.

Il est mort dans la mouïse… Sauvés, des os ! … qu’enboîte

L’on mit ; et Saint… repose près du Seigneur, à droite… »

Moralité

Qui va à la châsse, père, se place.

AU CHANT DU COQ… AU CHAMP D’HONNEUR…

Un cap’tain de l’armée à la vie éprouvante,

Haïssait fort un coq à la voix claironnante

Qui, chantant dès l’aurore, troublait son cher repos.

Il s’était bien juré d’avoir, un jour, sapeau…

S’intéressant aux poules – le coq, évidemment !–

Se retrouva cerné par tout un régiment.

Au fort de la mêlée, il échappa, fringant,

– Allez savoir comment ! – la tête dans un gant !

Dans la nuit, plus de chant ! Chacun de s’esclaffer !

Le pauvre volatile, de noir ainsi coiffé,

– C’était au Mali ou bien au Sénégal–

N’y voyait que du feu. Ça vous est bien égal !…

Mais c’est pourquoi, sans doute – si la voix, il perdit –

L’animal, rendu fou, alluma l’incendie.

Dans sa course, le coq heurta un brasero.

Si ! La température avoisinaitzéro.

De notre météo, une erreur, sans nul doute,

Mais qui mena bien vite l’armée à la déroute.

Par la faute d’un coq, d’une simple mitaine,

Dans les flammes, périt le pauvre capitaine.

Ainsi donc va la vie. Eh ! Mettez haut la garde !

Par temps capricieux même, d’espoir le cœur se farde…

Moralité

Sans vouloir, (de) vous… à l’armée… Gare au coq-mitaine !

LA FEMME TELLE FUTCRÉÉEQU’ON NE PEUT QUE TOMBER SUR UNOS…

Quand la belle apparut à ses yeux éblouis,

Saisi, il en tomba sitôt amoureuxfou.

Mais l’infâme coquette de s’amuser delui

Pour le plus grand bonheur des envieux, des jaloux.

Affligé du mépris qu’elle semblait afficher,

Il en perdit bientôt le sommeil, l’appétit.

Sans soutien, tel une ombre il errait, détaché…

« Mais où sont donc passés, songeait-il, mes amis ?

Ne peut-on en misère compter un peu sur l’autre ?

Pourquoi en faire un plat ? la femme n’est qu’une côte »

Sans se soucier de lui, raillaient les bons apôtres.

Ainsi, aux malheureux, le moindre espoir l’onôte.

« Dites-moi, hein ! qui vint m’aider en cette épreuve ?

Rien n’importe à chacun que son nombril, la preuve !

Moralité

Âpre émoi… L’aide, eh ! l’eus-je ?

FIEFFÉ COQUIN !... SE FIER AUX FÉES ?

Une fée quelque peu mal embouchée

Aimait à courir le lapin.

Un gredin vint avec elle s’aboucher

Pour, avant tout, calmer safaim…

Car la belle, de folles incantations

Comme bordées d’injures lancées à tous les vents,

Faisait fuir les levrettes, offrant, lors, l’occasion

Au larron de goûter des ragoûts succulents.

La fée, quant à elle, attendait le lièvre

Dont elle ferait un prince charmant.

L’autre, la regardant sourire aux lèvres,

N’était-il point cause de son tourment ?

C’est qu’à croquer tant de femelles

Les mâles, hors du trou, ne se risquaientpas.

Félicité serait-elle éternelle,

Toute magie peut mener au trépas.

Or, quand un lièvre enfin parut, heureux présage,

Et que s’en saisit notre niquedouille,

La fée entra en tellerage

Qu’elle changea dans l’instant l’impudent en grenouille...

On dit que des mares montaient parfois des chants

Contant la belle histoire d’un beau lapin princier.

Il courait la garenne de l’aurore au couchant

Au bras d’une sirène… Ce que niaient lesfées.

Moralité

En vérité, las ! toutes d’airs nièrent… C’est ragoût exquis ? Fée, des bordées, lève hase ? Allons !...

UN MARI SOUFFRIR… AU PIS ALLER…

La fermière se donne à son mari, ses vaches.

La voilà sans répit à crouler sous les tâches.

Elle ne saurait tenir, il faut bien qu’on le sache…

Moralité

Elle va de mâle enpis.

* * * * *

ON NE SOUFFLE QUE SUR DES BRAISES.(QUAND FEMME VEUT RANIMER LA FLAMME)

De sa royale épouse s’était-il séparé ?

Par testament, pourtant, la brouille est réparée

Qui lègue un corps aimé qui bâtit un empire

À celle qu’il connut pour le meilleur, lepire…

« Des cendres jusqu’à moi ! » … Soupirant, toute fière,

Elle vit l’amant poudreux gagner la terre entière.

Moralité

À l’Ex, cendres, legsrend.

L’AMOUR FAITL’OIE

Prête à tout gober, vois ! toute belle a lafoi.

Qu’un homme sottises dégoise,

Le verra tel un prince sur son blanc palefroi…

Lors, un jeunot, mine grivoise,

La belle d’accueillir

Qui, aussitôt conquise, est prête à tout donner,

À toutes fantaisies s’adonner sans rougir.

Le garçon hésitant, l’ingénue d’étonner !

« Où sont donc ces transports, se dit la jouvencelle,

Que l’on m’a tant vantés ? »

Bien sot et scélérat qui, belle peu rebelle

Ne sachant satisfaire, s’en vient l’épouvanter.

L’époux ? Elle ne saurait qu’enfaire

Si ce n’est le connaître – Ce sera bien assez tôt–

C’est d’un amant qu’elle rêve, la conduisant auciel.

Mais votre entente est si précaire…

Souffrez que l’on vous donne quelques précieux conseils !

À toutes les folies offerte

Ne craignez-vous donc pas qu’un jour l’amour déserte ?

Moralité

Allez voir ! Qu’homme, l’oie, sot sûr, la branche,

À vices s’adonner ?

(À les voir comme l’oiseau sur la branche,

Avis, çà, donner !…)

OH ! FILSAMER

Serait-ce de la voir en veuve jalousée…

Son nouveau compagnon me donne la nausée.

Moralité

Ah ! ce qu’est le mâle demère…

* * * * *

MA PAROLE ! LESCRIS…

Un veau et une laie aimaient à bavarder

Et goûter, bons amis, les plaisirs de la ferme.

Jamais on n’entendit un seul hôte gronder.

On vivait là en paix, jetant d’amour les germes.

Le bonheur en ce monde ne se peut-il garder

Car voici que la laie, dans un van on enferme.

« Loin de moi on t’emmène », crie le veau éploré

Qui sent bien que sa vie est à jamais brisée.

Il prie Dieu. « Oh ! qu’elle reste ! » … Qui n’a vu veau pleurer ?

Il faudrait le décrire… Que peut un mot peser ?

Déjà ses cris, au vent portés, s’effacent.

Du drame, désormais, on cherche en vain la trace…

Moralité

Laie part… Oh ! le sent !... Veau, le laissé, crie : Reste !

CRITIQUE…DARD…(On espère et seperd)

Il se voulait artiste renommé

Dans un avenir plus ou moins proche,

Mais, ne tenant des muses talentinné,

Il fallait que sans cesse à ses rêves il s’accroche.

Lors, dans la peinture il se lance,

Car une vie heureuse ne connaît que couleurs.

D’un succès mitigé, bientôt, son cœur balance

Entre plaisir, franche rancœur.

« Est-ce de l’art ou du cochon ? »

De quoi tout ambitieux décourager,

Ce fut de la critique la chanson

Qui le fit enrager et de sujet changer.

Certains, amis de la bohême,

Déçus, eurent tôt fait de le quitter.

Et sa belle amie, mine de carême,

Lui sembla fort le regretter.

Il se fit donc poète. Mais, de mots trop avare,

Il ne fut pas compris du commun des mortels,

Glissa-t-on, ajoutant quand il fut plus bavard,

Qu’il ne mourrait jamais en place d’immortel.

On dit qu’un bon poète persévère.

Lui songea que, déjà, il les avait perdus…

Ah ! La critique est si sévère

Qu’elle fait bien souvent bien des pendus.

Alors, se mettre à la musique ?

Il commençait, c’est vrai, à très bien la connaître…

Celle de tous ces juges et de leur clique

Aveugles et prétentieux. Qu’on les envoie donc paître !

Quel avenir alors ? Il se ferait sculpteur.

Abandonné de tous, ayant perdu l’aimée,

Il devrait désormais créer dans la douleur

Sans plus prêter l’oreille à qui vous veut blâmer.

« Eh ! l’ami ! » Inconstant voulant à tout toucher…

(À trop rêver on doute… C’est bien souvent ainsi)

Tu fus, il faut l’avouer, à chaque fois, douché.

N’est certes pas qui veut Léonard de Vinci…

Moralité

C’est, avoue, l’art par trop !... Bavard compère doute enfait.

(C’est à vouloir par trop avoir qu’on perd tout, enfait)

À SE (RE) FAIRE BOTTER… BAS LES MASQUES !

Quelques hurluberlus, le jour du carnaval,

Apparurent vêtus en noble chat botté.

Chacun, surpris, vexé de se trouverrival

De mécréants, jura… Traités d’ânes bâtés,

Injures, noms d’oiseaux les mènent à en découdre.

Chacun se voit plus beau et mérite lerôle.

Colère de gagner telle traînée de poudre…

À lorgner son nombril, guerre et folie l’on frôle.

Si l’on pouvait apprendre, lors, à se mieux connaître,

On pourrait, en son monde au moins, être le maître.

Moralité

Chacun en chat botté sèmeire.

(Chacun en sa beauté semire)

CHEVALRIT

Un loup de bonne mine, un chevalier félon,

D’un chaperon tout rose, froissait le cotillon,

Heureux que la Donzelle lui livre son mystère

Sans qu’il ait, cette fois, à croquer la grand-mère.

Son cheval, égrillard, riant de l’aventure,

Se moquait du gredin changeant là de monture.

Or, humant le panier, pot de beurre et galette :

« J’ai mieux à faire, dit-il, qu’à voir des galipettes.

J’entrevois là délice meilleur que folle étreinte.

Pour un instant de joie, faut-il que l’on s’éreinte ? »

Las ! Des liens l’obligèrent à subir la torture.

– Dieu ! Les plaisirs du ventre guident vos créatures–

Entravé, il peinait tout autant que son maître.

Un tout dernier effort, il pourrait se repaître.

Moralité

Paillard, le cheval lié, sent beurre et s’en rapproche.

* * * * *

AU JUGEMENT DE SALOMON

Dans un théâtre antique, sorcières de danser !

Salomon, les voyant, les eût-il encensées ?

Moralité

L’arène de sabbat.

AH ! CHIGNON ATTIRE EH !POUX…ET PUCES, ELLES ?…

Je monte un âne, un sot, qui de puces raffole,

Mais qui, jaloux, jamais ne me fit de cadeau.

J’offre, confiante, au ciel, la douceur de ma peau :

Le soleil la réchauffe… et puce caracole !…

Ce n’est pas, croyez-moi ! une vie de château,

Quand d’un dard on vous pique et passe à la casserole.

Moralité

Ai-je âne ? La puce, elle, voit le dosfin.

* * * * *

CHANT DE CONTRE

Bien sûr, on pensait sevoir.

Mais, dépenser, décevoir…

Je l’invitais à manger,

De l’éviter démangé…

Puis, comme convenu, aulit !

Déconvenue et délit…

Oh ! Tout se contredit,

Bien plus, nous contrarie…

Je voyais la détresse aux tresses de ma rousse…

On devient impuissant, à lire le larousse.

UN SUCCÈS DE POIDS… POILANT !

Un guide de montagne, qu’on dirait plantureux,

Glissait sur une pente, insouciant, bienheureux,

Quand il prit tout soudain de la vitesse.

Un forcené le feu aux fesses

À la vue d’un yéti… C’est plutôt raide !

Tout comme le devint – Seigneur ! de l’aide !–

De minute en minute, de plus en plus la pente.

Par Dieu ! quelle descente !

Il en battit tous les records…

Après tant d’émotions, de temps en temps ildort.

Peut-être plus qu’il ne faut. Il s’est mis à la diète,

Se nourrissant de rêves de bien d’autres conquêtes ? !

Moralité

Guide d’or digne.

AH ! MUSER !... SANS PRENDRE GARDE.

Certains vilains* de s’amuser ont l’art…

Errant de-ci, de-là, se cherchant uneamie,

Les voilà qui pénètrent tout à fait par hasard

Dans un musée tout endormi.

Nul visiteur semble-t-il, ni gardien.

Y flâner à sa guise ? Y faire quelque sottise ?

À quoi parfois tient le destin ?...

Tant de trésors offerts, là, à leur convoitise !...

Lors, sans plus réfléchir, quelques vitrines on casse,

Du butin l’on s’empare ; l’alarme oreilles agresse !

Sortis de nulle part, vigiles les prennent en chasse.

Vite, on se carapate, bien sûr, le feu aux fesses…

Aventure à succès ? On ne peut trop y croire,

Car, pour un tel forfait, mieux vaut tout bien prévoir.

Moralité

Ballots casse y ont fait, laids*… l’artont.

(Bah ! l’occasion fait les larrons)

N’A DE POT… QU’AIR…

Un joueur pris de passion pour les cartes

Semblait avoir la baraka.

Pour un de ses adversaires… un peu tarte ?

Ce n’était pas du tout lecas,

Qui, bon perdant, pourtant gardait un franc sourire.

Intriguée, belle amie dit à son compagnon :

« Le crois-tu assez sot pour perdre et ainsi rire ?

Il te prépare un tour à sa façon.

Tu vois bien qu’il te prend pour une poire.

Tu as assez gagné. Cesse sur le champ ! Quitte !

Comme dit le proverbe : à trop vouloir avoir… »

« Je ne vais pas perdre. Eh ! pas si vite !

Jamais je n’ai connu si favorablesort,

Réplique l’insensé. Ce jour, tout m’est permis. »

Sa tendre amie n’avait pourtant pastort.

Le niais, par son adversaire endormi,

Sentit le vent tourner, connut bientôt l’enfer.

D’amour dépend la chance. Aimé, le malheureux

Se retrouva ruiné, Dieu ! nu comme unver…

Que bel amour s’envole, lors, gagnera au jeu…

Moralité

Laisse poire ! Cesse ! Qui perd, rit, endort niais.

(L’espoir, c’est ce qui périt en dernier)

(Proverbe irlandais)

TON RATA, TOUILLE !

On dit que le poisson donne de l’urticaire.

Ainsi, la raie, d’iode par trop baignée,

Et cuite au bleu – ne puis le taire–

Telle une truite de rivière. Oh ! grand benêt !

Mais si vous désirez, à la bonne franquette,

Vous régaler, venez avec moi partager

Un repas simple : une blanquette !

Et de se répéter : « Il vaut mieux bien manger. »

Moralité

Sage, mieux veau-riz, redit, que bleueraie

(Sage, mieux vaut rire, dis, que pleurer)

* * * * *

À FLEURETS MOUCHETÉS…

Que l’ingénue vous tienne à la pointe d’unsein,

Vous succombez sur l’heure, audacieux spadassin…

Moralité

Est-ce crime ?

JEU DEDÉS !

Il avait attenté à ses jours.

On lui a dit, paroles d’amour :

« Repens-toi ! Tu seras pardonné. »

Ce qu’il a fait, sans qu’on bouge uncil…

C’est ce matin qu’on le dépendait.

La vie, parfois, ne tient qu’à unfil.

La sienne ne tenait qu’à un « D ».

Voici uneleçon

Pour filles et garçons !

Ecris en épitaphe :

« En classe, rêvaitTim.

Ci-gît un fils, victime

Des règles d’orthographe. »

* * * * *

SUR, LE CHEVALHAIT

« Sauter, dit le cheval, Nenni ! »

Moralité

Le cheval haienie.

L’AMOUR TARDE… ÇA POSE UN LAPIN…

Un chaud lapin amoureux d’une oie blanche

Cherchait en vain à la séduire.

Pourtant, pour les animaux son cœur penche,

Se disait-il, pince-sans-rire.

Y songeant après coup, l’idée luivint,

Ainsi penserait-elle àlui,

De lui offrir un doux petit lapin.

Chez un ami fermier sa quête le conduit,

Qui lui conseille un lièvre, un beau levraut… femelle,

Ce qui aurait plus de portée(s)

Et donnerait peut-être des idées à la belle.

Celle-ci, par ce présent transportée,

Lui envoie – grands mercis – un billet parfumé

Qui grise le galant y sentant folémoi.

En poète, en ses bras, il voit sa Mie pâmée.

« Mais ne pas la brusquer ! Lui faire mêmes envois

Et, ainsi vais par un plaisir durable, la faire succomber enfin… »

Amoureuse elle le fut, conclusion admirable,

De son élevage de lapins !

Moralité

Chaque envoi, Mie dit, hase apporte.

ÊTRE DANS SES PETITS SOULIERS… C’EST LEPIED…

Son épouse l’ayant sans doute fait marcher,

Un malheureux souffrait de nombreuxcors.

De douleur, le sot, de se déhancher,

Pieds nus dans le vent, la tempête encor.

Le cœur, et les pieds surtout bien trempés,

Le pauvre d’endurer les piresmaux.

Mais, à son triste sort ne pouvant échapper,

Il attrapa en plus un rhume de cerveau…

Moralité

Les cors de niais sont sous vent, les pluies, mal saucés.

* * * * *

UNE BAVURE

Des temps modernes, chevalier,

S’il n’est pas Don Quichotte, allons !

Le policier, de la justice allié,

N’en est pas moins le compagnon.

Mais ce défenseur de laloi

A, pour une fois, perdu son sang-froid…

Moralité

Sang chaud passa.

SCÈNE DE VIE. ENVIE.

Un adorable nourrisson,

Ravi, fort goulûment, tétait,

Accroché au tentant téton.

Ah ! ce beau sein – plaisir et peine–

Que seuls nos yeux pouvaient tâter !

Eh ! Aux innocents les mains pleines !…

* * * * *

DE QUOI VOUS TRANSFORMER…

Aux dieux je me confie ; une oreille m’épie…

Eh ! voilà qui n’est pas perdu pour tout le monde.

Remarquez ces sourires, là, partout à la ronde.

Mes propos sont repris et, comme parmagie

On les répète, on brode, on en change lesens.

Les vils gredins, moqueurs, n’ont aucune décence.

Mes amours au grand jour étalés, c’est odieux !...

Ne peut-on plus compter sur le secret des dieux ?

Moralité

Rien n’espère, rien de secret.

(Rien ne se perd, rien ne secrée)

HEIN ! M’AS-TUVU ?

Ne voyant pas plus loin que le bout de sonnez,

Un pauvre homme découvre un monocle par terre.

Un monde nouveau s’ouvre à ses yeux étonnés…

Que dis-je ? À un seul œil ! Misère de misère !

« Gueux moqueurs, je commence à voir clair dans vot’jeu.

Mais je suis, à vue de nez, encore de la revue…

Être au courant de tout, c’est bien là sage enjeu.

Qui ne rêve d’avoir le don de double vue ? »

Lors, d’un autre verre il se met en quête.

Et de fourrer son nez partout.

Un nez, c’est bien commode pour porter des lunettes…

Il s’en rend compte quand il en vient àbout.

Sachez que tout sourit à qui ne désespère.

Désormais, à ses yeux, la vie n’est que lumière.

Il regarde de haut, autrefois méprisé,