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COMPLIMENTS AU MÈTRE
Je sais bien, jeune présomptueux,
Qu’on ne peut égaler le maître.
Je serais cependant heureux
Qu’on veuille bien me compromettre
– Ne serait-ce qu’un bref instant –
Dans l’ombre amusée du titan
Qui me plierait de rire d’un semblant de pirouette,
Ou m’irait, dédaigneux, pousser dans l’oubliette.
Moralité
L’apprenti sort scié.
(ou) À la fosse, allez !…
Des mythologies grecques aux acteurs français du 20ème siècle en passant
par des proverbes et des aspects de la vie de tous les jours, saurez-vous
trouver les jeux de mots, sens caché et autres vers olorimes ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacky Trullier est un écrivain, poète et éditeur français contemporain, bien que sa biographie détaillée reste relativement discrète dans les sources publiques. Il est particulièrement reconnu dans le domaine de la poésie, où il déploie un langage à la fois dense et poétique, souvent teinté de réflexions existentielles et émotionnelles.
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Seitenzahl: 179
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Jacky TRULLIER
INEFFABLES MOTSRÂLES
Je sais bien, jeune présomptueux,
Qu’on ne peut égaler le maître.
Je serais cependant heureux
Qu’on veuille bien me compromettre
– Ne serait-ce qu’un bref instant–
Dans l’ombre amusée dutitan
Qui me plierait de rire d’un semblant de pirouette,
Ou m’irait, dédaigneux, pousser dans l’oubliette.
Moralité
L’apprenti sortscié.
(ou) À la fosse, allez !…
Un Français en croisière dans un groupe d’Anglais,
De leur humour, pensait de rire s’étrangler.
Ce ne fut que dédain, que sourires de glace…
Au mangeur de grenouilles on ne fit point de place.
Ah ! l’accueil ! Brisé, l’homme, tendant aux Dieux lesbras,
Vaisseau de désespoir, en flots amers sombra.
De la perfide Albion, on n’attend que déboires ;
Plaisanteries pourtant ne sont la mer à boire…
Moralité
À l’aide, ALLAIS, de grâce !
Venez ! May Day ! MayDay !
L’humour – Ah ! le font salé – certains de goûter…
* * * * *
Léon, sous le portrait de l’Empereur vieilli,
Eut la bonne fortune de mettre dans sonlit,
– Nain, oui ! Mais chaud lapin – la bonne de son maître.
Vérité, semble-t-il, difficile à admettre…
Moralité
Nabot Léon bonne a partagée.
Pâris s’imaginant, mais de taille éléphant,
De tête et de maintien, l’air polytechnicien,
Il quittait son logis aux appels triomphants–
Rêve de gloire ancienne – des trompes et buccins.
Moralité
L’obèse, l’X de look, sort aux chants Elysées. Ah ! Pâris !
* * * * *
Sans être autoritaire (?) l’État veut de l’argent.
Chez Riches, Prolétaires, il envoie ses agents.
Cachez vos bas de laine ! Songez que l’œil vous fixe !
Moralité
Citoyens, prenez vos distances ! Garde à vous ! Fisc !
Belle à ravir, elle pensait séduire
Toute la gente masculine.
Mais avec elle – qui l’aurait pu prédire ?–
Aucun homme jamais ne s’acoquine.
Eh ! Elle eut certes des galants,
Et qui auraient pu faire son bonheur
Mais, quel que fût le prétendant
Il fuyait vite ses sautes d’humeur.
On pourrait pourtant croire, n’étant jamais lamême,
Qu’elle offrait l’illusion que l’on changeait de chaînes…
Mais, fantasque coquette, ce n’est pas de lacrème
Quand on songe aux folies que la passion déchaîne.
Les uns, ne sachant sur quel pied danser,
L’envoyaient au galop valser ailleurs.
D’autres, qu’elle tenait à faire marcher,
Se révélaient n’être que des coureurs…
Lors, menée désormais à vivre sans aucun homme,
La belle de faire éclater saire.
Quand on ne peut ainsi croquer la pomme,
On a vite fait de tout êtrehaïr.
Moralité
Avec elle, homme ne s’est plu… Ah ! qu’elle, sans eux, vous hait !
Avec elle, on ne sait plus à quel saint sevouer
Jamais il n’eut, dit-il à souffrir de l’hiver,
Mais cette fois le couche un mauvais courant d’air.
À tousser, suffoquant, il ressent tellegêne
Qu’en urgence on le met, surpris, sous oxygène…
Moralité
Toux nous vaut tube,oh !
* * * * *
Fous d’amour, au matin, amants de s’enlacer !…
En retard au bureau, c’étaient cris de chameaux.
Leurs chefs les menaçaient, furieux, des piresmaux.
« Paie, travail, prenez garde ! ». De quoi, rapports, glacer !
Moralité
Qui s’aime, levant, récolte la tempête.
Mais à hurler ainsi, leur causant chaud effroi,
Gare à ne pas lever ces curieux pistolets,
Fort las d’être tancés, à la fin contresoi.
Sait-on vraiment jusqu’où la passion peut aller ?
Moralité
Gare à qui s’aime… levant les colts, las…tant peste.
Si tu veux échapper au courroux légitime
D’un mari dont la femme, en ton lit, joue, intime,
Monte vite au grenier ! Par la lucarne, sors !
– Rien ne te servira d’y voir un mauvais sort–
Là, si tu l’as prévu, une échelle t’attend :
Tu sauveras ta vie des flammes de Satan.
Moralité
Et du toit, l’échelle t’aidera.
* * * * *
Au chant d’une sirène, il avait succombé.
Comme il aimait les femmes autant que le poisson,
Il savourait les deux, et leurs jeux polissons.
Mais, frappé d’urticaire, de trop d’iode imbibé,
Notre amoureux dut vivre, et d’eau fraîche, et d’amour.
Las ! Nature a ses lois. Son chant portait secours…
Mais le voir dépérir ! … Elle y perdit lavoix.
La quitter ou mourir, il n’avait d’autre choix.
Moralité
Au chant d’une sirène, faut-il rester rebelle ?
Songez-y bien ! Le jeûne ne vaut pas, las, chant d’elle.
Fière, hautaine, insolente encor,
Tel un génie jouant ducor,
La noble Dame avait des vents,
Si répétés, si virulents,
Qu’elle passait des jours odieux
Jurant et maudissant les Dieux.
Or, certains y voyant, gazés, une menace,
Les yeux aux cieux priaient qu’on les en débarrasse.
Le mieux, après tout, n’est-il pas d’en rire ?
Qui, en effet, peut dire qu’on ne peut la sentir ?
Moralité
Les pets de Dame, morgue laissent.
Ah ! trop sentir les pets de Dame, oh ! qui laissent pantois !
Qu’en faire ?
Qu’enfer à trop sentir l’épée de Damoclès ? Pends-toi !
C’était, (j’ai froid), pendant la guerre,
Au haut d’un mont, à la frontière.
Brillant, général inventif,
Un génie avait faitposer
Avec soin, nombre d’explosifs.
C’est là que, pour les reposer,
Souriant et l’air doux, bon moine recueilli,
Bras ouverts, réfugiés en foule, il accueillit.
Voyez-les qui s’y acheminent…
À ce bon génie, sacrifice :
Le merveilleux feu d’artifice !
Moralité
Gardez-vous de jucher les hôtes sur la mine !
Le jour du carnaval, Belle cherchait l’aimé
Qui, déguisé, sans elle faisait lafête.
Était-ce laquais au belhabit
Ou cette hure de grosse bête ?
Le croquant se moquait peut-être d’elle…
Trier le vrai du faux… Elle hésitait,
Se demandant : « Est-il à mon amour rebelle ? »
Craignant à tout instant de devoir déchanter.
Moralité
Il – faux ? – s’est paré… le bon groin ? de livrée… ?
* * * * *
Mon fils, face aux reliques, me regarde étonné.
« Bon pour les miséreux, cet homme a tant donné.
Il est mort dans la mouïse… Sauvés, des os ! … qu’enboîte
L’on mit ; et Saint… repose près du Seigneur, à droite… »
Moralité
Qui va à la châsse, père, se place.
Un cap’tain de l’armée à la vie éprouvante,
Haïssait fort un coq à la voix claironnante
Qui, chantant dès l’aurore, troublait son cher repos.
Il s’était bien juré d’avoir, un jour, sapeau…
S’intéressant aux poules – le coq, évidemment !–
Se retrouva cerné par tout un régiment.
Au fort de la mêlée, il échappa, fringant,
– Allez savoir comment ! – la tête dans un gant !
Dans la nuit, plus de chant ! Chacun de s’esclaffer !
Le pauvre volatile, de noir ainsi coiffé,
– C’était au Mali ou bien au Sénégal–
N’y voyait que du feu. Ça vous est bien égal !…
Mais c’est pourquoi, sans doute – si la voix, il perdit –
L’animal, rendu fou, alluma l’incendie.
Dans sa course, le coq heurta un brasero.
Si ! La température avoisinaitzéro.
De notre météo, une erreur, sans nul doute,
Mais qui mena bien vite l’armée à la déroute.
Par la faute d’un coq, d’une simple mitaine,
Dans les flammes, périt le pauvre capitaine.
Ainsi donc va la vie. Eh ! Mettez haut la garde !
Par temps capricieux même, d’espoir le cœur se farde…
Moralité
Sans vouloir, (de) vous… à l’armée… Gare au coq-mitaine !
Quand la belle apparut à ses yeux éblouis,
Saisi, il en tomba sitôt amoureuxfou.
Mais l’infâme coquette de s’amuser delui
Pour le plus grand bonheur des envieux, des jaloux.
Affligé du mépris qu’elle semblait afficher,
Il en perdit bientôt le sommeil, l’appétit.
Sans soutien, tel une ombre il errait, détaché…
« Mais où sont donc passés, songeait-il, mes amis ?
Ne peut-on en misère compter un peu sur l’autre ?
Pourquoi en faire un plat ? la femme n’est qu’une côte »
Sans se soucier de lui, raillaient les bons apôtres.
Ainsi, aux malheureux, le moindre espoir l’onôte.
« Dites-moi, hein ! qui vint m’aider en cette épreuve ?
Rien n’importe à chacun que son nombril, la preuve !
Moralité
Âpre émoi… L’aide, eh ! l’eus-je ?
Une fée quelque peu mal embouchée
Aimait à courir le lapin.
Un gredin vint avec elle s’aboucher
Pour, avant tout, calmer safaim…
Car la belle, de folles incantations
Comme bordées d’injures lancées à tous les vents,
Faisait fuir les levrettes, offrant, lors, l’occasion
Au larron de goûter des ragoûts succulents.
La fée, quant à elle, attendait le lièvre
Dont elle ferait un prince charmant.
L’autre, la regardant sourire aux lèvres,
N’était-il point cause de son tourment ?
C’est qu’à croquer tant de femelles
Les mâles, hors du trou, ne se risquaientpas.
Félicité serait-elle éternelle,
Toute magie peut mener au trépas.
Or, quand un lièvre enfin parut, heureux présage,
Et que s’en saisit notre niquedouille,
La fée entra en tellerage
Qu’elle changea dans l’instant l’impudent en grenouille...
On dit que des mares montaient parfois des chants
Contant la belle histoire d’un beau lapin princier.
Il courait la garenne de l’aurore au couchant
Au bras d’une sirène… Ce que niaient lesfées.
Moralité
En vérité, las ! toutes d’airs nièrent… C’est ragoût exquis ? Fée, des bordées, lève hase ? Allons !...
La fermière se donne à son mari, ses vaches.
La voilà sans répit à crouler sous les tâches.
Elle ne saurait tenir, il faut bien qu’on le sache…
Moralité
Elle va de mâle enpis.
* * * * *
De sa royale épouse s’était-il séparé ?
Par testament, pourtant, la brouille est réparée
Qui lègue un corps aimé qui bâtit un empire
À celle qu’il connut pour le meilleur, lepire…
« Des cendres jusqu’à moi ! » … Soupirant, toute fière,
Elle vit l’amant poudreux gagner la terre entière.
Moralité
À l’Ex, cendres, legsrend.
Prête à tout gober, vois ! toute belle a lafoi.
Qu’un homme sottises dégoise,
Le verra tel un prince sur son blanc palefroi…
Lors, un jeunot, mine grivoise,
La belle d’accueillir
Qui, aussitôt conquise, est prête à tout donner,
À toutes fantaisies s’adonner sans rougir.
Le garçon hésitant, l’ingénue d’étonner !
« Où sont donc ces transports, se dit la jouvencelle,
Que l’on m’a tant vantés ? »
Bien sot et scélérat qui, belle peu rebelle
Ne sachant satisfaire, s’en vient l’épouvanter.
L’époux ? Elle ne saurait qu’enfaire
Si ce n’est le connaître – Ce sera bien assez tôt–
C’est d’un amant qu’elle rêve, la conduisant auciel.
Mais votre entente est si précaire…
Souffrez que l’on vous donne quelques précieux conseils !
À toutes les folies offerte
Ne craignez-vous donc pas qu’un jour l’amour déserte ?
Moralité
Allez voir ! Qu’homme, l’oie, sot sûr, la branche,
À vices s’adonner ?
(À les voir comme l’oiseau sur la branche,
Avis, çà, donner !…)
Serait-ce de la voir en veuve jalousée…
Son nouveau compagnon me donne la nausée.
Moralité
Ah ! ce qu’est le mâle demère…
* * * * *
Un veau et une laie aimaient à bavarder
Et goûter, bons amis, les plaisirs de la ferme.
Jamais on n’entendit un seul hôte gronder.
On vivait là en paix, jetant d’amour les germes.
Le bonheur en ce monde ne se peut-il garder
Car voici que la laie, dans un van on enferme.
« Loin de moi on t’emmène », crie le veau éploré
Qui sent bien que sa vie est à jamais brisée.
Il prie Dieu. « Oh ! qu’elle reste ! » … Qui n’a vu veau pleurer ?
Il faudrait le décrire… Que peut un mot peser ?
Déjà ses cris, au vent portés, s’effacent.
Du drame, désormais, on cherche en vain la trace…
Moralité
Laie part… Oh ! le sent !... Veau, le laissé, crie : Reste !
Il se voulait artiste renommé
Dans un avenir plus ou moins proche,
Mais, ne tenant des muses talentinné,
Il fallait que sans cesse à ses rêves il s’accroche.
Lors, dans la peinture il se lance,
Car une vie heureuse ne connaît que couleurs.
D’un succès mitigé, bientôt, son cœur balance
Entre plaisir, franche rancœur.
« Est-ce de l’art ou du cochon ? »
De quoi tout ambitieux décourager,
Ce fut de la critique la chanson
Qui le fit enrager et de sujet changer.
Certains, amis de la bohême,
Déçus, eurent tôt fait de le quitter.
Et sa belle amie, mine de carême,
Lui sembla fort le regretter.
Il se fit donc poète. Mais, de mots trop avare,
Il ne fut pas compris du commun des mortels,
Glissa-t-on, ajoutant quand il fut plus bavard,
Qu’il ne mourrait jamais en place d’immortel.
On dit qu’un bon poète persévère.
Lui songea que, déjà, il les avait perdus…
Ah ! La critique est si sévère
Qu’elle fait bien souvent bien des pendus.
Alors, se mettre à la musique ?
Il commençait, c’est vrai, à très bien la connaître…
Celle de tous ces juges et de leur clique
Aveugles et prétentieux. Qu’on les envoie donc paître !
Quel avenir alors ? Il se ferait sculpteur.
Abandonné de tous, ayant perdu l’aimée,
Il devrait désormais créer dans la douleur
Sans plus prêter l’oreille à qui vous veut blâmer.
« Eh ! l’ami ! » Inconstant voulant à tout toucher…
(À trop rêver on doute… C’est bien souvent ainsi)
Tu fus, il faut l’avouer, à chaque fois, douché.
N’est certes pas qui veut Léonard de Vinci…
Moralité
C’est, avoue, l’art par trop !... Bavard compère doute enfait.
(C’est à vouloir par trop avoir qu’on perd tout, enfait)
Quelques hurluberlus, le jour du carnaval,
Apparurent vêtus en noble chat botté.
Chacun, surpris, vexé de se trouverrival
De mécréants, jura… Traités d’ânes bâtés,
Injures, noms d’oiseaux les mènent à en découdre.
Chacun se voit plus beau et mérite lerôle.
Colère de gagner telle traînée de poudre…
À lorgner son nombril, guerre et folie l’on frôle.
Si l’on pouvait apprendre, lors, à se mieux connaître,
On pourrait, en son monde au moins, être le maître.
Moralité
Chacun en chat botté sèmeire.
(Chacun en sa beauté semire)
CHEVALRIT
Un loup de bonne mine, un chevalier félon,
D’un chaperon tout rose, froissait le cotillon,
Heureux que la Donzelle lui livre son mystère
Sans qu’il ait, cette fois, à croquer la grand-mère.
Son cheval, égrillard, riant de l’aventure,
Se moquait du gredin changeant là de monture.
Or, humant le panier, pot de beurre et galette :
« J’ai mieux à faire, dit-il, qu’à voir des galipettes.
J’entrevois là délice meilleur que folle étreinte.
Pour un instant de joie, faut-il que l’on s’éreinte ? »
Las ! Des liens l’obligèrent à subir la torture.
– Dieu ! Les plaisirs du ventre guident vos créatures–
Entravé, il peinait tout autant que son maître.
Un tout dernier effort, il pourrait se repaître.
Moralité
Paillard, le cheval lié, sent beurre et s’en rapproche.
* * * * *
Dans un théâtre antique, sorcières de danser !
Salomon, les voyant, les eût-il encensées ?
Moralité
L’arène de sabbat.
Je monte un âne, un sot, qui de puces raffole,
Mais qui, jaloux, jamais ne me fit de cadeau.
J’offre, confiante, au ciel, la douceur de ma peau :
Le soleil la réchauffe… et puce caracole !…
Ce n’est pas, croyez-moi ! une vie de château,
Quand d’un dard on vous pique et passe à la casserole.
Moralité
Ai-je âne ? La puce, elle, voit le dosfin.
* * * * *
Bien sûr, on pensait sevoir.
Mais, dépenser, décevoir…
Je l’invitais à manger,
De l’éviter démangé…
Puis, comme convenu, aulit !
Déconvenue et délit…
Oh ! Tout se contredit,
Bien plus, nous contrarie…
Je voyais la détresse aux tresses de ma rousse…
On devient impuissant, à lire le larousse.
Un guide de montagne, qu’on dirait plantureux,
Glissait sur une pente, insouciant, bienheureux,
Quand il prit tout soudain de la vitesse.
Un forcené le feu aux fesses
À la vue d’un yéti… C’est plutôt raide !
Tout comme le devint – Seigneur ! de l’aide !–
De minute en minute, de plus en plus la pente.
Par Dieu ! quelle descente !
Il en battit tous les records…
Après tant d’émotions, de temps en temps ildort.
Peut-être plus qu’il ne faut. Il s’est mis à la diète,
Se nourrissant de rêves de bien d’autres conquêtes ? !
Moralité
Guide d’or digne.
AH ! MUSER !... SANS PRENDRE GARDE.
Certains vilains* de s’amuser ont l’art…
Errant de-ci, de-là, se cherchant uneamie,
Les voilà qui pénètrent tout à fait par hasard
Dans un musée tout endormi.
Nul visiteur semble-t-il, ni gardien.
Y flâner à sa guise ? Y faire quelque sottise ?
À quoi parfois tient le destin ?...
Tant de trésors offerts, là, à leur convoitise !...
Lors, sans plus réfléchir, quelques vitrines on casse,
Du butin l’on s’empare ; l’alarme oreilles agresse !
Sortis de nulle part, vigiles les prennent en chasse.
Vite, on se carapate, bien sûr, le feu aux fesses…
Aventure à succès ? On ne peut trop y croire,
Car, pour un tel forfait, mieux vaut tout bien prévoir.
Moralité
Ballots casse y ont fait, laids*… l’artont.
(Bah ! l’occasion fait les larrons)
N’A DE POT… QU’AIR…
Un joueur pris de passion pour les cartes
Semblait avoir la baraka.
Pour un de ses adversaires… un peu tarte ?
Ce n’était pas du tout lecas,
Qui, bon perdant, pourtant gardait un franc sourire.
Intriguée, belle amie dit à son compagnon :
« Le crois-tu assez sot pour perdre et ainsi rire ?
Il te prépare un tour à sa façon.
Tu vois bien qu’il te prend pour une poire.
Tu as assez gagné. Cesse sur le champ ! Quitte !
Comme dit le proverbe : à trop vouloir avoir… »
« Je ne vais pas perdre. Eh ! pas si vite !
Jamais je n’ai connu si favorablesort,
Réplique l’insensé. Ce jour, tout m’est permis. »
Sa tendre amie n’avait pourtant pastort.
Le niais, par son adversaire endormi,
Sentit le vent tourner, connut bientôt l’enfer.
D’amour dépend la chance. Aimé, le malheureux
Se retrouva ruiné, Dieu ! nu comme unver…
Que bel amour s’envole, lors, gagnera au jeu…
Moralité
Laisse poire ! Cesse ! Qui perd, rit, endort niais.
(L’espoir, c’est ce qui périt en dernier)
(Proverbe irlandais)
On dit que le poisson donne de l’urticaire.
Ainsi, la raie, d’iode par trop baignée,
Et cuite au bleu – ne puis le taire–
Telle une truite de rivière. Oh ! grand benêt !
Mais si vous désirez, à la bonne franquette,
Vous régaler, venez avec moi partager
Un repas simple : une blanquette !
Et de se répéter : « Il vaut mieux bien manger. »
Moralité
Sage, mieux veau-riz, redit, que bleueraie
(Sage, mieux vaut rire, dis, que pleurer)
* * * * *
Que l’ingénue vous tienne à la pointe d’unsein,
Vous succombez sur l’heure, audacieux spadassin…
Moralité
Est-ce crime ?
JEU DEDÉS !
Il avait attenté à ses jours.
On lui a dit, paroles d’amour :
« Repens-toi ! Tu seras pardonné. »
Ce qu’il a fait, sans qu’on bouge uncil…
C’est ce matin qu’on le dépendait.
La vie, parfois, ne tient qu’à unfil.
La sienne ne tenait qu’à un « D ».
Voici uneleçon
Pour filles et garçons !
Ecris en épitaphe :
« En classe, rêvaitTim.
Ci-gît un fils, victime
Des règles d’orthographe. »
* * * * *
« Sauter, dit le cheval, Nenni ! »
Moralité
Le cheval haienie.
Un chaud lapin amoureux d’une oie blanche
Cherchait en vain à la séduire.
Pourtant, pour les animaux son cœur penche,
Se disait-il, pince-sans-rire.
Y songeant après coup, l’idée luivint,
Ainsi penserait-elle àlui,
De lui offrir un doux petit lapin.
Chez un ami fermier sa quête le conduit,
Qui lui conseille un lièvre, un beau levraut… femelle,
Ce qui aurait plus de portée(s)
Et donnerait peut-être des idées à la belle.
Celle-ci, par ce présent transportée,
Lui envoie – grands mercis – un billet parfumé
Qui grise le galant y sentant folémoi.
En poète, en ses bras, il voit sa Mie pâmée.
« Mais ne pas la brusquer ! Lui faire mêmes envois
Et, ainsi vais par un plaisir durable, la faire succomber enfin… »
Amoureuse elle le fut, conclusion admirable,
De son élevage de lapins !
Moralité
Chaque envoi, Mie dit, hase apporte.
ÊTRE DANS SES PETITS SOULIERS… C’EST LEPIED…
Son épouse l’ayant sans doute fait marcher,
Un malheureux souffrait de nombreuxcors.
De douleur, le sot, de se déhancher,
Pieds nus dans le vent, la tempête encor.
Le cœur, et les pieds surtout bien trempés,
Le pauvre d’endurer les piresmaux.
Mais, à son triste sort ne pouvant échapper,
Il attrapa en plus un rhume de cerveau…
Moralité
Les cors de niais sont sous vent, les pluies, mal saucés.
* * * * *
Des temps modernes, chevalier,
S’il n’est pas Don Quichotte, allons !
Le policier, de la justice allié,
N’en est pas moins le compagnon.
Mais ce défenseur de laloi
A, pour une fois, perdu son sang-froid…
Moralité
Sang chaud passa.
Un adorable nourrisson,
Ravi, fort goulûment, tétait,
Accroché au tentant téton.
Ah ! ce beau sein – plaisir et peine–
Que seuls nos yeux pouvaient tâter !
Eh ! Aux innocents les mains pleines !…
* * * * *
Aux dieux je me confie ; une oreille m’épie…
Eh ! voilà qui n’est pas perdu pour tout le monde.
Remarquez ces sourires, là, partout à la ronde.
Mes propos sont repris et, comme parmagie
On les répète, on brode, on en change lesens.
Les vils gredins, moqueurs, n’ont aucune décence.
Mes amours au grand jour étalés, c’est odieux !...
Ne peut-on plus compter sur le secret des dieux ?
Moralité
Rien n’espère, rien de secret.
(Rien ne se perd, rien ne secrée)
Ne voyant pas plus loin que le bout de sonnez,
Un pauvre homme découvre un monocle par terre.
Un monde nouveau s’ouvre à ses yeux étonnés…
Que dis-je ? À un seul œil ! Misère de misère !
« Gueux moqueurs, je commence à voir clair dans vot’jeu.
Mais je suis, à vue de nez, encore de la revue…
Être au courant de tout, c’est bien là sage enjeu.
Qui ne rêve d’avoir le don de double vue ? »
Lors, d’un autre verre il se met en quête.
Et de fourrer son nez partout.
Un nez, c’est bien commode pour porter des lunettes…
Il s’en rend compte quand il en vient àbout.
Sachez que tout sourit à qui ne désespère.
Désormais, à ses yeux, la vie n’est que lumière.
Il regarde de haut, autrefois méprisé,