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"Introspection" s’impose comme le témoignage vibrant d’une voix singulière, portée par l’urgence de se dire. Ce recueil poétique, composé en trois mouvements, dévoile avec justesse l’itinéraire intérieur de son auteure, entre fractures intimes et élans de reconstruction. Chaque vers y devient éclat d’âme, explorant la perte, la résilience et la quête d’un soi profond. Une œuvre authentique, traversée d’émotions brutes, qui invite le lecteur à un voyage aussi personnel qu’universel.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nina Larmande a grandi parmi les ouvrages et les films, nourrie par la passion littéraire de sa mère, agente en médiathèque. En reconversion et étudiante en psychologie à Nîmes, elle profite d’une première année plus souple pour écrire Introspection, un texte né d’un besoin urgent de mettre en mots ce qui l’habite.
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Seitenzahl: 36
Veröffentlichungsjahr: 2025
Nina Larmande
Introspection
Recueil
Lys Bleu Éditions – Nina Larmande
ISBN : 979-10-422-8075-8
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Illustratrice : Claire Ruiz
Partie 1
Pertes
je devais avoir six ans
le monde me pesait déjà trop lourd
je voulais m’échapper
sauter
disparaître
papa m’a retenue
m’a forcée à rester
dans la chambre
dans la douleur
des années plus tard
sur un toit à Hanoï
l’élan est revenu
mais mes pensées me clouaient au sol
tu es nulle
ça ne sert à rien
personne ne te soutient
et cette fois
papa n’a rien vu
ou n’a pas su quoi faire
parfois
les silences font plus mal
que les chutes elles-mêmes
elle m’a frappé
comme si tous mes torts
devaient être corrigés
d’un seul coup
comme si chaque bêtise
avait laissé une trace
et qu’il fallait maintenant
les effacer sur ma peau
mon père m’a tiré
hors de la tempête
mais je voyais bien
qu’il était déjà noyé
il n’a pas crié
il n’a pas grondé
juste un « ça suffit »
et un regard
qui pesait plus lourd
que tous les coups
un « ça suffit »
et tout s’est arrêté
mais le bruit des coups
a continué à vivre en moi
dans le silence des nuits
dans les ombres des jours
dans chaque sursaut
chaque recul instinctif
comme si mon corps
n’avait jamais oublié
j’ai appris ce jour-là
que l’amour pouvait aussi
faire mal
qu’il pouvait avoir
le goût du sel
et la couleur des larmes
qu’il pouvait laisser des marques
invisibles aux autres
mais bien réelles
sous ma peau
ma grand-mère n’a pas bougé
elle n’a rien dit
rien fait
elle m’a juste regardé
comme on regarde un enfant
qui mérite sa punition
et c’est ce regard-là
bien plus que les coups
qui m’a fait mal
je ne savais pas encore
mettre des mots
sur ce que je ressentais
juste cette certitude
d’être à la fois
la coupable et la victime
celle qui avait dépassé la ligne
et celle qu’on avait piétinée
ce n’est pas la douleur
qui m’a marqué le plus
mais l’absence d’un mot
d’un geste
d’un refus
comme si la violence
était une leçon
et non une erreur
aujourd’hui encore
je ne sais pas
ce qui faisait le plus mal
les coups
ou le silence
qui les entourait
je voulais savoir
jusqu’où je pouvais aller
jusqu’où elle tiendrait
ce jour-là
j’ai eu ma réponse
j’ai franchi une ligne
sans le savoir
mais elle
l’a vue très clairement
et elle m’a fait comprendre
que je n’aurais pas dû
je testais les limites
comme un enfant joue avec le feu
sans comprendre
qu’à force d’attiser la flamme
il finirait par se brûler
je voulais voir
jusqu’où elle pouvait supporter
jusqu’où elle pouvait encaisser
et ce jour-là
j’ai compris
qu’elle aussi
avait ses propres limites
je voulais savoir
jusqu’où je pouvais aller
jusqu’où elle pouvait tenir
avant de vaciller
son soulagement
a duré une seconde
juste assez longtemps
pour que la colère
prenne sa place
brute
immédiate
comme un orage
qui n’attendait que moi
pour éclater
elle m’a crié dessus
me demandant pourquoi
j’avais fait ça
j’aurais voulu répondre
trouver des mots
qui expliquent l’inexplicable
mais il n’y avait
que la honte
qui me serrait la gorge
je savais
que j’avais dépassé les bornes
que ce n’était pas
une simple bêtise
pas une erreur anodine
ce jour-là
j’ai appris
qu’on ne joue pas
avec l’inquiétude des autres
tester les limites
a un prix
et parfois
ce prix est bien plus lourd
qu’un simple devoir de maths
ma maman
cette femme forte