J'ouvre les portes - Nicolas Coulon - E-Book

J'ouvre les portes E-Book

Nicolas Coulon

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Beschreibung

Cette mosaïque de poésies nous invite à prendre le temps d'une promenade à travers des impressions fugaces, tantôt nostalgiques et rêveuses, tantôt révoltées mais toujours avec bienveillance. Ce sont aussi les fous qui font la norme, les désaxés, les rêveurs, les poètes, la grande cohorte des êtres humains de bonne volonté.

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Seitenzahl: 38

Veröffentlichungsjahr: 2022

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GRAND-MÈRE

Toutes les secondes que l’océan a caressées

Vagues après vagues,

Rides après rides.

Grand-mère

Cette gentillesse douce

Ces mains de bonne personne,

Toujours afférées.

Grand-mère,

Et le soleil ambré de l’Anjou en automne.

"Mes lilas sont coupés

Nous n’irons plus au bois"

Comme une chanson que tu chantais

Quand j’étais petit et qu’il faisait si peur…

Grand-mère,

Tous les loups de la vie sont à mes basques maintenant,

Toutes les peurs.

Dans tous les cris du monde

Il y a des peurs

Des peurs du loup

De la nuit

Des frémissements inégaux

Des terreurs

C'est comme cela que l'on construit aussi

Sur les poussières passées

Les cendres

Sur les temps enfuis.

Dans tous les cris du monde

Il y a des peurs

Dans tous les cris du monde

Il y a des graines

Nos larmes les arrosent

Des fleurs exploseront.

Tous les enfants du monde

Le soir

Au coin du feu

Se racontent les peurs

Comme un tout petit bruit dans la nuit…

Toutes les vagues du monde

En caressant les souvenirs languissants

De notre aquaphylie

Nous ramènent à la grève

De nos souvenirs perdus.

Que de nostalgie se dit le rêveur.

Pourtant, dehors, le soleil est rieur,

Juste rieur,

Juste.

Soleil juste,

Ciel bleu,

Tout va bien

Tout est pour le mieux,

Tout est.

Pourquoi vouloir quantifier, qualifier, normaliser ?

Quand tout est juste

Toutes les vagues du monde

Effacent nos pas sur la grève.

Je suis vivant,

J'ai en moi la totalité des possibles humains,

Je suis vivant,

Comme un cri unique,

Je suis vivant,

Flamme de bougie éternellement fragile,

Soufflée régulièrement par les despotes

Imbéciles,

Les dogmes stigmatisant la règle inhumaine

Je suis vivant,

Je ne veux pas mourir.

La course,

La course dans le vent,

Les deux pieds posés sur cette mécanique magique,

Les cheveux qui filent derrière,

Loin derrière,

Le faufilement agile parmi les théories automobilistiques,

Le feu rouge que l'on passe par les zèbres piétons,

Le cœur qui tape,

Comme en un souffle amoureux.

Et j'ai filé ainsi,

Les roues filant le macadam,

Tout en pensant à vous, ma dame,

Le sourire sur les lèvres,

L'espoir au chaud du ventre,

La petite folie, ma dame,

De croire

En ce partage étrange et merveilleux

Etre avec vous est si doux, si fou,

Si charme,

Que je peux vous nommer,

Caressant le sourire et rejetant les peines,

Vous êtes bien l'égal de la petite reine,

Ma dame.

Peu de choses à raconter.

Le monde continue de tourner

Les vendeurs de vendre

Les consommateurs de consommer

Des enfants continuent de gonfler

Leurs ventres affamés

Par la trop pleine absence de nos supermarchés,

Des familles entières sont déplacées

Par des conflits

Des intérêts très financiers.

Peu de choses à raconter.

Ce matin, j'ai vu au loin

Dans cette brume du réveil

Un rayon d'soleil…

Peu de choses à raconter.

Le monde continue de tourner

Malgré nos jolis vœux

D'amour et de fraternité.

Peu de choses à raconter

Si ce n'est le plaisir avoué

D'être ami, amant, amour,

Tout doucement au cœur du jour

Alors que dehors le monde

Continue de rouler

Ivre mort de fatuité.

Peu de choses à raconter.

Les mots sont fous de vouloir

Tout expliquer.

Peu de choses à raconter.

Un enfant sage n'est pas un enfant heureux

Un enfant sage fait correctement ce qu'on lui dit

Avec la raie sur le côté

Le bon pli de la jupe

Il se couche à l'heure des parents

Il lit à l'heure des parents

Il vit la vie des parents

Un enfant sage n'est pas un enfant heureux

Un enfant heureux a les joues rouges

Le cri fort des pirates

Des monstres sous son lit

Du sable plein les yeux

Au moment de l’histoire.

Un enfant heureux fatigue les parents

Jusqu'au cri du "ça suffit"

Il pousse les murs de la vie

Pour agrandir le monde.

Il fait voyager

Au-delà de soi-même

Par les fièvres et les colères

Les câlins et les tristesses.

Un enfant n’est jamais sage

Il apprend.

Un jour, sûrement,

Il sera sage,

Mais il ne sera plus vraiment enfant

Pour le moment être un enfant

Est amplement suffisant

Cela prend déjà tout son temps.

Un enfant sage n'est pas un enfant heureux

C’est juste un rêve de parent.

Qu’il est bon d’avoir des rêves pour ses enfants...

Tes yeux

Mes yeux

Tes yeux dans mes yeux

Mes yeux dans tes yeux

Cela manque.

Bonne nuit,

L'autre.

Demain

Reste à réinventer

Alors courir

Rêver

Chanter

Sourire

Et puis mourir, sans trop souffrir,

Sans trop souffrir.

Vivre

Courir, chanter, rêver,