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Cette mosaïque de poésies nous invite à prendre le temps d'une promenade à travers des impressions fugaces, tantôt nostalgiques et rêveuses, tantôt révoltées mais toujours avec bienveillance. Ce sont aussi les fous qui font la norme, les désaxés, les rêveurs, les poètes, la grande cohorte des êtres humains de bonne volonté.
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Seitenzahl: 38
Veröffentlichungsjahr: 2022
GRAND-MÈRE
Toutes les secondes que l’océan a caressées
Vagues après vagues,
Rides après rides.
Grand-mère
Cette gentillesse douce
Ces mains de bonne personne,
Toujours afférées.
Grand-mère,
Et le soleil ambré de l’Anjou en automne.
"Mes lilas sont coupés
Nous n’irons plus au bois"
Comme une chanson que tu chantais
Quand j’étais petit et qu’il faisait si peur…
Grand-mère,
Tous les loups de la vie sont à mes basques maintenant,
Toutes les peurs.
Dans tous les cris du monde
Il y a des peurs
Des peurs du loup
De la nuit
Des frémissements inégaux
Des terreurs
C'est comme cela que l'on construit aussi
Sur les poussières passées
Les cendres
Sur les temps enfuis.
Dans tous les cris du monde
Il y a des peurs
Dans tous les cris du monde
Il y a des graines
Nos larmes les arrosent
Des fleurs exploseront.
Tous les enfants du monde
Le soir
Au coin du feu
Se racontent les peurs
Comme un tout petit bruit dans la nuit…
Toutes les vagues du monde
En caressant les souvenirs languissants
De notre aquaphylie
Nous ramènent à la grève
De nos souvenirs perdus.
Que de nostalgie se dit le rêveur.
Pourtant, dehors, le soleil est rieur,
Juste rieur,
Juste.
Soleil juste,
Ciel bleu,
Tout va bien
Tout est pour le mieux,
Tout est.
Pourquoi vouloir quantifier, qualifier, normaliser ?
Quand tout est juste
Toutes les vagues du monde
Effacent nos pas sur la grève.
Je suis vivant,
J'ai en moi la totalité des possibles humains,
Je suis vivant,
Comme un cri unique,
Je suis vivant,
Flamme de bougie éternellement fragile,
Soufflée régulièrement par les despotes
Imbéciles,
Les dogmes stigmatisant la règle inhumaine
Je suis vivant,
Je ne veux pas mourir.
La course,
La course dans le vent,
Les deux pieds posés sur cette mécanique magique,
Les cheveux qui filent derrière,
Loin derrière,
Le faufilement agile parmi les théories automobilistiques,
Le feu rouge que l'on passe par les zèbres piétons,
Le cœur qui tape,
Comme en un souffle amoureux.
Et j'ai filé ainsi,
Les roues filant le macadam,
Tout en pensant à vous, ma dame,
Le sourire sur les lèvres,
L'espoir au chaud du ventre,
La petite folie, ma dame,
De croire
En ce partage étrange et merveilleux
Etre avec vous est si doux, si fou,
Si charme,
Que je peux vous nommer,
Caressant le sourire et rejetant les peines,
Vous êtes bien l'égal de la petite reine,
Ma dame.
Peu de choses à raconter.
Le monde continue de tourner
Les vendeurs de vendre
Les consommateurs de consommer
Des enfants continuent de gonfler
Leurs ventres affamés
Par la trop pleine absence de nos supermarchés,
Des familles entières sont déplacées
Par des conflits
Des intérêts très financiers.
Peu de choses à raconter.
Ce matin, j'ai vu au loin
Dans cette brume du réveil
Un rayon d'soleil…
Peu de choses à raconter.
Le monde continue de tourner
Malgré nos jolis vœux
D'amour et de fraternité.
Peu de choses à raconter
Si ce n'est le plaisir avoué
D'être ami, amant, amour,
Tout doucement au cœur du jour
Alors que dehors le monde
Continue de rouler
Ivre mort de fatuité.
Peu de choses à raconter.
Les mots sont fous de vouloir
Tout expliquer.
Peu de choses à raconter.
Un enfant sage n'est pas un enfant heureux
Un enfant sage fait correctement ce qu'on lui dit
Avec la raie sur le côté
Le bon pli de la jupe
Il se couche à l'heure des parents
Il lit à l'heure des parents
Il vit la vie des parents
Un enfant sage n'est pas un enfant heureux
Un enfant heureux a les joues rouges
Le cri fort des pirates
Des monstres sous son lit
Du sable plein les yeux
Au moment de l’histoire.
Un enfant heureux fatigue les parents
Jusqu'au cri du "ça suffit"
Il pousse les murs de la vie
Pour agrandir le monde.
Il fait voyager
Au-delà de soi-même
Par les fièvres et les colères
Les câlins et les tristesses.
Un enfant n’est jamais sage
Il apprend.
Un jour, sûrement,
Il sera sage,
Mais il ne sera plus vraiment enfant
Pour le moment être un enfant
Est amplement suffisant
Cela prend déjà tout son temps.
Un enfant sage n'est pas un enfant heureux
C’est juste un rêve de parent.
Qu’il est bon d’avoir des rêves pour ses enfants...
Tes yeux
Mes yeux
Tes yeux dans mes yeux
Mes yeux dans tes yeux
Cela manque.
Bonne nuit,
L'autre.
Demain
Reste à réinventer
Alors courir
Rêver
Chanter
Sourire
Et puis mourir, sans trop souffrir,
Sans trop souffrir.
Vivre
Courir, chanter, rêver,