J'peux pas j'ai psychiatrie - Stella Schiltz - E-Book

J'peux pas j'ai psychiatrie E-Book

Stella Schiltz

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  • Herausgeber: PLn
  • Kategorie: Ratgeber
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2023
Beschreibung

« Aujourd’hui je suis en psychiatrie
Est-ce que je suis médecin ? Non.
Est-ce que je suis psychiatre ? Non.
Est-ce que je serai aide soignante ? Non.
Je suis simplement une patiente.
A un moment, j'ai senti que je glissai trop profond dans le gouffre de ma tristesse, ma violence et mes peurs. Il était si sombre ce gouffre.
Cet ouvrage sera un voyage personnel à travers la maladie souvent sous estimée qu'est la dépression, ses états, les sentiments et émotions que l'on ressent à travers toute son évolution.
C'est un voyage initiatique ou le lecteur me découvre en même temps que j'ai appris à me découvrir moi même sous le ton de l'auto dérision et de l'humour dans l'objectif ultime à atteindre : la guérison.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Née à Toulon le 15 décembre 1992, Stella Schiltz à vécu une grande partie de sa vie en Guadeloupe avant de rejoindre sa ville natale pour s'y engager dans la Marine Nationale en tant que guetteur sémaphorique, après neuf ans de carrières elle fut déployée en Nouvelle-Caledonie qui etait initialement prévue pour une durée de trois ans.
Mais dès la première année elle fut victime d'un abus de pouvoir et d'un harcèlement de son supérieur hiérarchique.
Ce fut le commencement d'une longue descente aux enfers jusqu'au point de non retour.
Plusieurs docteurs lui diagnostiquent une dépression profonde et sévère,
Dès lors un long combat contre la maladie s'installe.
Le retour en métropole, une carrière fortement dégradée et une santé mentale très instable; ce sont désormais son quotidien ou elle puisse dans le peu de ressource qu'il lui reste afin de continuer dans ce chemin qu'est la vie.

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Seitenzahl: 108

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J'peux pas, j'ai psychiatrie

Stella Schiltz

Introduction

A vous cher courageux lecteur qui décide d’ouvrir ce livre évocateurde certaines idées sur le sujet abordées; avec un titre pareil en même temps… on peut s'attendre à tout.

Je vous dis merci pour ces quelques heures de votre vie que vous accordez à mon histoire, ses touches d'humour, sa profondeur mais surtout sa noirceur.

Mais au fond qu'est ce que le monde merveilleux de la psychiatrie ?

Des blouses blanches ?

Une lobotomie ?

De délicieux plateaux repas tout droits vomis de l'enfer ?

Et bien, mes chers amis il ne s'agit de (presque) rien de tout cela.

Je vais simplement aborder dans ces quelques pages comment une personne en état de dépression appréhende le monde, ses peurs, ses doutes, sa culpabilité…

Je vais simplement me présenter à travers cette maladie afin de vous faire partager mon voyage ainsi que toutes ses embûches, la dépression étant le gouffre béant dans lequel j'ai à un moment donné trébuché et n'ai pas su remonter.

Merci à vous de me suivre dans ce parcours qui je vous le garantis promet de rocambolesques tranches de vie.

Une petite présentation ?

Avant de nous plonger dans le monde merveilleux des troubles psychiatriques et de la morosité qu'apporte la dépression, je vous propose simplement de me présenter et de me mettre à nu devant vous.

Afin de vous montrer le simple être humain foulant cette terre que je suis. Avec ses peurs, ses doutes mais aussi ses rires et ses sourires.

Visiblement les étoiles ne se trouvent pas que dans le ciel vu qu'il m'a été donné par ma mère le prénom Stella.

D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours eu un tempérament joyeux et extraverti (et je faisais automatiquement la moindre bêtise possible et inimaginable ….)

J’étais comme tout enfant j'imagine : curieuse, drôle mais aussi râleuse.

Je suis bien évidemment devenue une adulte extraordinairement drôle (on a le droit de rêver !). Mais aussi empathique, loyale et perfectionniste.

On va passer les étapes de l'enfance à l'adolescence car je pense que nous avons tous hâte de lire le sujet principal de ce livre aussi je vais terminer cette brève introduction sur moi-même pour vous dire que j'étais simplement une enfant heureuse et aimée par sa mère, mais alors d'un amour fusionnel.

N'ayant pas eu la chance d'avoir un père présent (nous le prénommerons « le géniteur ») ma mère m'a éduquée seule et m'a donné l'amour de 2 parents en même temps.

Ce géniteur me garda de mes 4 à 6 ans les week-ends pendant que ma mère travaillait ardemment afin que je ne manque de rien. Mais « garder » est un bien grand mot, à moins que la définition de celui-ci ne soit « abandonner seule son enfant dans un appartement sans avoir de quoi se nourrir ou se distraire ».

Je ne faisais que simplement attendre et espérer qu'il revienne en ne comprenant pas pourquoi il ne voulait pas rester avec moi ?

Étais ce ma faute ? Peut être que mon papa ne m’aimait pas parce que je ne le méritais pas….

Toute ces questions que pouvait se poser un enfant isolé je me les suis posées et je n'en ai bien souvent jamais trouvé les réponses.

Ces grands moments de solitude se sont terminés quand ma mère est venue me récupérer plus tôt pour me faire une surprise et m’a vue seule, plongée dans la pénombre à attendre patiemment sur le matelas à même le sol qui me servais de lit.

Évidemmentil y eu une discussion houleuse entre mes 2 parents sur pourquoi je demeurais seule pendant que monsieur partait faire des virées en moto et il en résultait que mon géniteur ne souhaitait pas me faire passer avant ses occupations. Du coup il ne me revit pas vu qu'il ne souhaitait pas s'occuper de moi.

Évidemment je ne comprenais pas depuis mon regard infantile pourquoi mon papa ne voulait pas de moi, et ainsi naquit le sentiment d'abandon et de rejet.

Nous allons donc là terminer cette introduction et passer dans ce que je qualifierai le premier écueil qui a éraflé le navire indomptable que représentait ma santé mentale.

Ce magnifique navire, tout de bois, sa mature se dressant fièrement dans le ciel et ses voiles d'un blanc éclatant rencontra son premier obstacle.

Mentir et se mentir à soi même

Le mensonge et présent tout au long de notre vie à un point que même parfois nous nous emmêlons dans nos propres mensonges et commençons à les croire. Ces mensonges, chaque être humain sur cette planète sont amenés à les utiliser.

Il en existe des diverses et variés et sont utilisés pour des raisons tout aussi variées.

L’être humain ment.

Il ment pour se protéger, il ment pour ne pas faire du mal ou au contraire pour faire mal, il peut mentir aussi pour se mettre en valeur mais il peut aussi mentir pour éviter que plus de mal ne soit fait.

Je ne vous glorifierai pas le mensonge dans ce chapitre, je ne cherche pas à défendre la pratique qu'est le mensonge,

J’essaie simplement par ces quelques lignes d'expliquer que parfois mentir est une solution pour se protéger et protéger des êtres qui nous sont chers, même si ce mensonge nous conduit par la suite dans une douloureuse tourmente.

J'aborde le thème du mensonge car il a été pour moi un vieil ami tout au long de mon adolescence. Je l'ai appris timidement jusqu'à le dompter et qu'il fasse parti de moi-même. Comme j'aurais aimé que ce vieil ami me serve dans du loisir ou des activités de plaisir, par exemple cacher à ma mère une soirée pyjama avec des amis en lui disant que j'allais réviser pour un partiel.

Que je mente pour pour des petites choses futiles de petite fille.

Mais ce ne fut pas le cas.

Ce vieil ami ne fut pas présent à mes côtés pour m'aider à apprécier les bons côtés de la vie et faire un maximum d’idioties.

Non il est apparu à mes dépend dès l'âge de 11 ans quand suite à un accident ma mère a dû partir en France pour se faire opérer.

Alors que nous revenions d'une balade en jet ski, elle se sectionna et arracha les 3 phalanges de la main droite suite à la rupture de la sangle retenant le jet ski sur la remorque.

Étant à ses côtés à ce moment-là je vis la scène et me la remémore encore à ce jour…

Voir le sang gifler, ses doigts tomber à mes pieds et son cri de douleur… je me souviendrais toujours de cette scène comme si elle était figée dans le temps.

Elle souffrait le martyr, et il n'y avait aucune structure capable de l'opérer de façon convenable en Guadeloupe, elle dut donc partir en métropole afin de pouvoir reconstruire et guérir sa main.

Mais moi ? où étais-je à ce moment-là ?

Je restais en Guadeloupe avec mon beau père, le compagnon de l’époque de ma mère.

J’avais 11 ans.

11 ans est un âge où on est encore un bébé dans sa tête, où on aime les Pokémons, attraper des sauterelles, ou encore les peluches car elles nous servent de gardiens de nos rêves durant nos nuits. Mais mes 11 ans furent l’année où mon innocence me fut volée. Ce fut l’année où ce beau père devint à mes yeux une source de terreur et d’incompréhension.

J'avais 11 ans. Et il m'a violée.

Je me souviendrai d'aussi loin que ma mémoire en sera capable ; que Philippe, mon beau père me proposa de regarder un film avec lui alors que je rentrais du judo.

Il mit le film dans la chambre et je venais m'asseoir sur le lit à côté de lui. Il commença à jouer aux chatouilles, puis les chatouilles passèrent aux mains empoisonnées.

Pour moi il s'agissait toujours d'un jeu de bagarre donc je ne comprenais pas encore que ce qui allait suivre serait la terreur pure.

Comme je me débattais pensant qu'il s'agissait d'un jeu il prit la ceinture de mon kimono et m'attacha les mains.

Bien évidemment je réussissais à me détacher ; toujours convaincu que c'était le but du jeu, mais à force de réussir plusieurs fois à me détacher je vis son regard changer et je sentis que quelque chose n'allait pas.

Cette fois là il m'attacha les mains très serrées – je lui disait que ça me faisait mal.

Mais il ne me regardait même plus.

Sans que je comprenne ce qu'il se passait il m'enleva mon pantalon de judo, instinctivement je me recroquevillai mais il déplia mes jambes et m'enleva également ma culotte.

Et il me regarda droit dans les yeux, mais son regard était froid et glaçant.

- Aujourd’hui je te touche comme on touche une femme me dit-il avec une voix déterminée et rapide.

À cet instant j’eus l'impression de ne plus être dans mon corps.

Je le sentais mettre ses mains sur ma poitrine non développée voire inexistante car je faisais très jeune pour mon âge, je sentis son autre main descendre dans mon intimité et là fourrager.

Je ne bougeais pas, je pense même que je ne respirais plus. Je ne me rappelle que d'une seule chose : la peur.

Il attrapa mes jambes par mes chevilles et me souleva, il se mit debout et je me retrouvais quasiment la tête en bas. Il introduisit sa langue dans mon corps de petite fille et j'avais beau essayer de serrer les jambes du mieux que je pouvais je savais et ; il me le faisait bien sentir que je n'avais aucune chance de lui résister.

Je me rappelle de chaque gestes, regards, mots et sensations de ce moment précis. Et pourtant je serai incapable de vous dire combien de temps cela a duré ni comment j'ai pu sortir de cette chambre.

Le seul sentiment prédominant dans mon esprit était l'incompréhension. Je ne comprenais tout simplement pas ce qu'il venait de se passer, je ne comprenais pas comment ça avait pu commencer ou encore pourquoi il avait fait ça ?

J’avais honte et j'avais peur. Peur qu'il recommence. Peur que ma mère le sache. Peur de devoir rester seul avec lui jusqu'à ce que ma mère sorte de l'hôpital et puisse rentrer à la maison.

Vous vous doutez bien, que je ne refis jamais de judo.

Dans les méandres de cette incompréhension, de cette peur et de cette honte j'ai compris une chose, une chose que mon esprit d'enfant d'à peine 11 ans devait impérativement faire sous peine que sa vie entière changerait : je devais mentir

Je devais mentir et faire comme si de rien ne s'était passé. Je devais ne rien dire à ma mère.

Je sais ce que vous allez dire cher lecteur :

Mais pourquoi n'a-t-elle rien dit ??!!!

Pourquoi n'a-t-elle pas dit stop ?

Pourquoi ne pas avoir appelé la police ?

Pourquoi tu n'as pas appelé ta mère ?!

Oui vous avez raison de vous poser ces questions je me les suis posée aussi, et beaucoup, beaucoup d'autres aussi.

Simplement,

N’ayant pas de papa, seulement un géniteur qui se moquait de mon existence et ne vivant qu’exclusivement avec ma mère, cette fameuse relation fusionnelle, j'étais terrorisée à l'idée qu'elle le sache car je sais qu'elle lui aurait fait du mal, elle l'aurait tué

Je sais que de colère, de tristesse et de désespoir elle lui aurait tranché la gorge car il avait brisé son unique bébé. Elle l'aurai vengé pour essayer de me débarrasser du mal

L’amour d’une mère pour son enfant peut être destructeur et bien mal en prend à celui où celle qui touchera où blessera son enfant.

La seule pensée qui m'habitais était que je risquais de perdre ma mère et que je me retrouverai seule au monde, seule dans ce monde cruel et terrifiant. J'en étaisterrifiée, je ne pouvais pas rester seule sans ma maman, j'aurai étéseule au monde.

Voilà pourquoi dès cet instant je me mis à mentir.

Je me mentais à moi-même.

Je mentais à ma mère.

Je mentais à la terre entière en espérant oublier.

Mais peut être aussi mentais-je par peur qu'il ne lui arrive quelque chose à lui aussi ?

Après tout je ne savais pas si c’était normal, si c’était vrai ?

Si je devais en parler ?

Toutes ces pensées se bousculant dans ma tête de petite fille.

Mais je n’oublierai jamais. Le mensonge évitait ainsi que je perde ma mère, mais je me retrouvais condamnée à vivre sous le même toit que cet homme tout en faisant comme si de rien n’était.

Je vivais avec mon bourreau durant encore de longues années, restant silencieuse et sur mes gardes. Parfois j'avais l'impression d'oublier et recommençait à mener une vie normale, comme si de rien n’étais, qu'il était un êtrenormal et que nous étionsune famille normale ;

Après tout dans ma petite tête d'enfant n'étais-je pas en train de me convaincre que ce n’était pas si grave?

Que ce n’étais rien ?

Ou même cela s’était il tout simplement passé ?

Mais je savais que cette normalité n’était qu'un fin tissu de mensonge, prêt à se déchirer à la moindre bourrasque de vent.

Je tirais des bords à travers la mer des mes mensonges et ses eaux tumultueuses qui manquaient à chaque instant de m'engloutir.

La peur ou le manque ?

Encore un débat digne de l’œuf ou la poule dirait-on,

Mais plus sérieusement ?