L'ange ce démon - Gérard Leduc - E-Book

L'ange ce démon E-Book

Gérard Leduc

0,0

Beschreibung

Intrigue et conflit des caractères au sein du tribunal, défense de l'accusé malgré lui par un avocat novice aux assises! En sortira-t-il indemne? Pas certain!

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 106

Veröffentlichungsjahr: 2021

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Sommaire

PROLOGUE

Chapitre 1 : BUREAU DU BATONNIER

Chapitre 2 : ENTRETIEN BATONNIER AVOCAT

Chapitre 3 : LE CASSE TETE DU DOSSIER

Chapitre 4 : STAGIAIRE

Chapitre 4: BIS - LEGISTE / AVOCAT / RETROUVAILLES

Chapitre 5 : CONSTRUCTION DE LA DEFENSE

Chapitre 6 : DOSSIER : LA DEFENSE

Chapitre 7 : LE POISON

Chapitre 8 : PAUSE

Chapitre 9 : AVOCAT - STAGIAIRE

Chapitre 10 : EPOUSE CASTAING

Chapitre 11 : QUELQUES MOIS APRES / LES YEUX DE LA STAGIAIRE

Chapitre 12 : TEMOINS A CHARGE / PSYCHIATRE

Chapitre 13 : TEMOINS DE L’ACCUSATION / MADAME MULLER

Chapitre 14 : PLACE A LA DEFENSE

Chapitre 15 : LA DEFENSE ET LES TEMOINS

ENTRE DEUX DELIBERATIONS

Chapitre 16 : REQUISITION / ACCUSATION

Chapitre 17 : LA DEFENSE / REQUISITOIRE

Chapitre 18 : L’ACCUSE TEMOIN / VERDICT

Chapitre 19 : L’APRES VERDICT

Chapitre 20 : DECOMPRESSION

Chapitre 21 : CENTRE DE REEDUCATION / CHAMBRE 330

Chapitre 22 : ENTRE QUATRE YEUX

Chapitre 23 : EMPOISONNEMENT

Chapitre 24 : YEUX DANS LES YEUX

Chapitre 25 : CHAMBRE 330 / SEUL

Chapitre 26 : CHAMBRE 330 / L’ISSUE

Chapitre 27 : LA TENDRESSE

PRELUDE

Nous les humains, sommes vraiment bizarres, et souvent insondables.

Nous ne désirons surtout pas être pris en défaut : aussi certains de nous préfèrent vivre dans une ignorance affichée, dans le mensonge, qui lui, engendrera un autre mensonge et subira à longueur d’existence "des regrets".

Gérard

PROLOGUE

Aux regards des passants, cela ne serait qu’un fait divers, banal, tout en tradition !

La faute à nos habitudes quotidiennes !

En se penchant au plus près dans l’interrogation, cette histoire, pourrait bien nous enflammer et nous secouer beaucoup plus violemment qu’on ne l’aurait pensé !

En temps normal, ce ne serait qu’une quelconque mésaventure de la vie, je n’aurais eu aucune raison d’en écrire des lignes et même des pages.

Seulement là-haut, ou peut-être là-bas (pourquoi pas), ils devaient trouver le temps éternel trop long et s’ennuyaient fortement !

Alors, ils se sont mis à délirer jusqu’à l’incontrôlable !

Pour se divertir, et même se payer une bonne tranche de rigolade, ils nous ont concoctés le petit drame tordu, bien ficelé. De plus, sans scrupule aucun, ils s’amusèrent avec leurs personnages, comme avec des marionnettes, pour finir par les broyer.

Comme leurs divagations auront le chic d’interpeller les gens, d’occuper leurs imaginations, je m’en suis vite saisi pour en écrire quelques chapitres, afin d’en faire un vaudeville inattendu !

Tout compte fait, ce drame une fois étudié, valait bien la peine de le chercher au milieu de simples tragédies arrivant sans aucune peine, ni à regarder juste devant notre porte.

Dans leur noirceur, ces histoires insolites ne se gêneront pas pour te préparer un beau merdier pas possible ! Pourtant, elles auront le chic d’installer le lecteur dans un dilemme : qui sera l’ange, qui sera le démon ? Ou peut-être bien l’inverse !

Suivant l’humeur du moment ou la rumeur à la mode, chacun s’efforcera de choisir une réponse plausible ou non !

Ce sera selon notre tempérament, nos émotions.

Gérard

1

BUREAU DU BATONNIER

- Bonjour Maître. Oh là là ! Vous avez toujours cette mine renfrognée ! Serait-ce encore le problème du défenseur pour le dossier Castaing qui vous minerait à ce point ? … Toujours rien à ce sujet ?

- Salut Denis ! Pour le dossier Castaing, tu as pratiquement raison. Mais j’entrevois quand même quelque chose de concret sur cette affaire.

- Holà, enfin une bonne nouvelle !

- J’ai, sous cape, un avocat qui me fait grande impression.

- Cet avocat est partant pour prendre à son compte ce fameux dossier ?

- Je n’en suis pas encore arrivé à ce stade, mais j’ai bon espoir. D’ailleurs je l’ai convoqué pour deux heures.

- C’est dans une demi-heure !

- Tu vois, je suis très impatient. Pourvu qu’il accepte de prendre en charge l’énigme que personne ne veut. Que cela se fasse rapidement, ce serait bien.

- Il se nomme comment ton oiseau rare ?

- Il répond au nom de Levaud Dominique. Je souhaite qu’il puisse me donner une réponse positive.

- Maître Levaud, Maitre Levaud ? Son nom ne me dit rien. Ah oui ! Ca y est maintenant, je me souviens, ce n’est pas ce jeune avocat qui s’est occupé de la ténébreuse affaire Lecordonnier l’année dernière ? Seulement…

- Seulement quoi, Denis ?

- Je ne l’ai rencontré qu’en correctionnelle, pas aux assises !

- Exact.

- Je reconnais que vous avez toujours une solution de rechange dans votre besace, mais ne sera-t’il pas trop novice pour plaider aux assises ?

- Voyez-vous Denis, premièrement à cause des désistements de vos collègues et de la vôtre par-dessus le marché…

- Vous savez trop bien que je suis très proche de la retraite…

- Si on veut ! Bref, j’ai été cherché dans l’étage du dessous dans notre réserve jeunes loups ; un jeune avocat me semble assez talentueux pour cela ! Que voulez-vous après l’étude du dossier aucun de vos collèges n’a désiré s’en occuper. C’est exact qu’ils ont tous trouvé une très bonne excuse pour s’esquiver.

- Et, comme excuses ?

- Oh ! Très diverses, mais assez vagues, que l’on pourrait traduire facilement par : trop compliqué, la complète défense me prendrait trop de temps et vous savez bien combien je suis occupé en ce moment ! Voilà le genre de réponse pour m’annoncer leur refus. Personnellement, je traduirais ce refus par "je risque de me casser la gueule", cela pourrait être nocif pour ma carrière en cette période ! Tu vois, Denis, cela pourrait jeter de l’ombre à leur notoriété. Ah ! Cette peur d’être piégé par une plaidoirie irrémédiablement battue dès le départ.

- Et cet avocat, Maître Levaud ?

- Par ses pairs, j’ai déjà eu connaissance de certains éloges prometteurs, un certain talent brut qui ne demande qu’à s’exprimer.

- Donc, vous le lancez dans le grand bain tout seul comme un avocat chevronné, bien aguerri ?

- Ecoutez Denis, pour le côté novice, je me permets de vous dire que nous sommes passés par là un jour ou l’autre ! Il est vrai que j’ai été séduit par sa qualité de déchiffrer les entrelignes. Je me suis également renseigné sur son intégrité, impec, à toute épreuve ! Déjà il possède une intelligence des plus prononcée, au-dessus de la moyenne. Peut-être novice pour les assises mais un talent bien réel. Et ce n’est pas moi qui le pense car je le connais vraiment trop peu, mais ces constatations ont été avancées par ses confrères, ceux qui l’ont côtoyé en correctionnelle. A vrai dire, il doit être aiguillonné par la fougue de sa jeunesse, cette jeunesse qui fait aimer son métier. Profitons-en !

- Vous êtes certain qu’il possède les épaules assez solides, assez larges pour se sortir du micmac du dossier Castaing ? Il ne faudrait surtout pas qu’il s’écarte, se détourne de son assurance juvénile, de la conviction, de sa conscience toute personnelle ! Et s’il se plantait ?

- Risque du métier mon cher ! Alors je me serais trompé sur ses capacités. C’est à ce moment-là qu’il apportera sa réponse, la réponse qui nous prouve la qualité de son obstination ! S’il accepte de plaider l’affaire Castaing, ce n’est pas encore acquis, mais je le souhaite grandement, j’aurai déjà hâte que les choses sérieuses commencent ! Croyez-moi Denis, je serai très attentif, très soucieux de connaitre son style personnel, qu’il soit assez fort pour contrer les coups de boutoirs de l’avocat général. Il devra profiter de la moindre faille de l’accusation et la retourner à son avantage. Ce ne sera pas si simple. L’avocat général est très retors ; vous le connaissez, c’est maître Laborde, un sacré client, le pire grincheux du barreau !

- Donc, il n’y a plus qu’à attendre notre avocat, qu’il accepte ce dossier Castaing, qu’il nous montre ses capacités !

Le téléphone intérieur grésilla.

- Monsieur le bâtonnier, maître Levaud vient d’arriver. Je le fais attendre ?

- Non, faites le monter directement dans mon bureau, j’ai hâte de le rencontrer !

- Bien Monsieur.

- Denis, on se voit en fin d’après-midi ?

- Ok, mais pas avant seize heures trente, dix-sept.

- A la coupole, comme d’habitude ?

- Pas de problème, salut.

2

ENTRETIEN BATONNIER AVOCAT

Le bâtonnier tendit la main à maître Levaud :

- Bonjour Maître ! Asseyez-vous, mettez-vous à l’aise. Voilà ce qui m’a permis de vous convoquer en urgence. Mais en aucun cas, je ne voudrais vous influencer !

Ces derniers jours, je me suis régulièrement penché, dans toutes les grandes lignes, du dossier Castaing, afin de mieux connaître les raisons du refus de vos confrères précédents : refus par conviction ou par crainte de la défaite, qui ternirait leurs images de marque ! Ces attitudes m’ont renseigné sur cette affaire, qui, tout compte fait, me semble peut-être banale. L’acte de ce crime est même signé : l’accusé n’a aucunement envie de se défiler, de réfuter le moins du monde être l’auteur de l’assassinat de Jacques Capron ! La personnalité de la victime met en avant un côté somme tout très frivole, superficiel. Par contre, celle du présumé assassin, Bruno Castaing est des plus intéressantes et même assez curieuse. Pour moi, sa personnalité s’écarte des standards habituels, il possède un tempérament exclusif, bien personnel : ne connaissant que la ligne droite ! J’en déduirais même, que cela serait la cause principale du renoncement de vos collègues précédents.

- Avec tout mon respect, bâtonnier, vous n’allez quand même pas m’annoncer un serial killer, un psychopathe !

- Non, pas maître. Mais voici le dossier, étudiez-le, comme vous le voudrez, pour vous rendre compte par vous-même. Ce n’est qu’après sa connaissance, que vous me donnerez votre décision. S’il vous faut un peu plus de temps, plus de délai ou de réflexion à ce sujet ou pour mieux cogiter sur défense à tenir, faites le moi savoir, je pourrais à la rigueur repousser la date d’ouverture du procès. Surtout, un conseil : n’agissez pas à la hâte, ne soyez pas tributaire du temps. Je ferai tout mon possible, pour éviter des contretemps intempestifs ! Un crime a été commis, nous devrions pouvoir le juger le plus rapidement possible. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible. Si le prévenu est coupable, sa condamnation devra être prononcée dans les plus brefs délais ; s’il est non coupable, le libérer le plus vite possible afin d’écourter son incarcération préventive.

- Je suis d’accord avec vous Maître Levaud, seulement il me semble tout de même, qu’ici, dans ce dossier, la culpabilité de l’accusé ne fait aucun doute, ne peut guère être remis en cause. Ajouté à son attitude, la teneur de ses aveux signés au cours de l’enquête, feraient pencher la sentence plutôt du côté de coupable que celui d’innocent.

- Permettez-moi de vous faire remarquer, mon cher bâtonnier, que sur ce point précis, cette opinion est de votre propre ressentiment. Sur le côté "coupable ou non coupable" elle ne regarde pour le moment que l’accusé et son défenseur.

- Bien sûr, maître. Votre réplique me réconforte bien dans mon idée première : vous pouvez être à la hauteur de l’évènement.

- Le bâtonnier en son for intérieur : tout de même, pour ce genre d’accusé, sept ou huit mois de préventive, ne pèseront pas bien lourd, au vu de la sentence qui sera prononcée par le jury.

- Maître Levaud, après lecture du dossier Castaing, si votre décision est positive, vous aurez donc à défendre une affaire presque de routine quant à sa teneur, mais en même temps, vous forger une bonne dose de ténacité. Je vais même vous octroyer une stagiaire pour vous seconder.

- Je vous remercie bâtonnier… Avant huit jours, je vous donnerai ma décision rétorqua l’avocat, en guise d’au revoir.

L’avocat dossier sous le bras, dévalait l’escalier. Que vas me réserver ce dossier ? Pourquoi les autres collègues l’ont refusé ? Je crains qu’à la première parole de mon acceptation "si j’accepte" les vices cachés sortiront en fanfare de leurs tanières !

3

LE CASSE TETE DU DOSSIER

Assis devant son bureau fourre-tout, Maître Levaud décortiquait le fameux dossier ; un dossier épineux, piégeur et si épais. L’avocat s’interrogea : pourquoi a t’il été rejeté par ses collègues des assises ?

Ce qui coinçait de plus en plus, c’était toutes les teneurs du mystère, qui n’en finissait pas de s’épaissir. En dépit de l’intrigue qui paraissait si simple au départ, simple et banale femme, mari trompé, amant, le crime passionnel dans la pure tradition du vaudeville !

De longues heures passèrent, planché sur son dossier ; après avoir lu et relu les passages les plus intéressants pour la défense, il supprima les annotations de ces prédécesseurs et les remplaça par les siennes, " histoire de ne pas s’y perdre", à côté des écrits correspondants.

Puis, curieux de connaître le motif des désistements des autres avocats, il décida de les appeler un par un. Conclusion de leur part, cela ressemblait vraiment à une fuite en avant, à une échappée en bon ordre !