L'atelier du soir - François-Alexandre GARAVEL - E-Book

L'atelier du soir E-Book

François-Alexandre GARAVEL

0,0
6,49 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Finement ouvragé sous un vernissage, L’Atelier du soir expose une élégante poésie versifiée de forme classique ou néo-classique, singulière et piquante collection de tableaux variés où ballades épiques et chansons galantes jouxtent contes fantastiques et fantaisies charmantes…
Tour à tour lyrique, intimiste, secrète ou enjouée, cette galerie haute en couleur fait la part belle aux paradis perdus de l’Ancien Temps, de Fin Amor en Renaissance – pour qu’Amour triomphe !

Le recueil riche de cinquante-cinq poèmes est rehaussé de dix-sept illustrations originales en couleur par Valérie Dupont Roussel, artiste-peintre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

François-Alexandre Garavel voit le jour en 1964 à Lyon dans une famille attentionnée. Malgré un goût précoce pour les livres et les trésors qu’ils recèlent, il tarde toutefois à se poser en héritier de Louise Labé et de l’Ecole lyonnaise de poésie de la Renaissance, sa vie empruntant alors d’autres chemins, études puis carrière d’ingénieur aéronautique dans la bonne ville de Toulouse – la belle Cité Mondine.
Dans l’Occitanie des troubadours, son premier recueil de poésie Revivenza !  paraît en 2012 sous le nom de plume d’Alexandre d’Estrély. En l’an 2020 il quitte les cieux de l’aéronautique pour voler de ses propres ailes vers ses premières amours littéraires et poétiques. 2022 voit ainsi la naissance de son second recueil de poésie, L’Atelier du soir.
Il mûrit également des projets d’écriture de contes et nouvelles et de littérature enfantine.
S’il se plaît volontiers à ressusciter les ombres et les charmes parfois mystérieux d’une poésie défunte mais intemporelle, son propos – essentiellement quête de beauté et d’intériorité - n’en demeure-t-il pas éternellement contemporain ?

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
MOBI

Seitenzahl: 39

Veröffentlichungsjahr: 2022

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Couverture

Page de titre

Parfois le fleuve se souvient

LE FLACON

Je tiens en mon buffet, telle une ancienne idole,

Un flacon fastueux, chef-d’œuvre d’un souffleur,

Dont le nectar puissant qui parfois me console

Et l’hôte – plus encore – exhaussent la valeur.

L’âme d’un vieux poète habite cette fiole

Depuis tant de printemps que son trop tendre cœur

Dedans l’étroit exil longuement se désole,

Et teinte de regrets la divine liqueur.

Aussi toutes les fois où je viens à l’ouvrir

En premier lieu c’est lui que je m’en vais servir,

Dans un mélodieux tintement de cristal ;

Rêvant auprès du feu qui comme lui soupire,

Dans les vapeurs ambrées nous trinquons sans mot dire :

Lui aux femmes aimées, et moi à l’Idéal !

WALPURGISNACHT

De temps immémoriaux, sorcières et magiciens exercent leurs sortilèges à laWalpurgisnacht, païenne nuit d’avril…

Les sorcières au vieux manoir

S’apprêtent, – Vénus au miroir,

Avant que surviennent les diables.

Ils festoieront ici ce soir,

D’un œuf gâté, d’un crapaud noir,

De maints autres mets délectables

Obséquieusement servis

Par cinquante esclaves soumis ;

Et pour désaltérer leurs bouches,

Entre les chandeliers vernis

Les calices seront emplis

Du sang d’un enfant mort en couches.

– Voici qu’on sonne au grand portail !

Un laquais, maigre épouvantail

À la face blême s’empresse.

En carrosse et riche attirail

Paraît bientôt par le vantail

Toute une orgueilleuse noblesse :

Insolite société

De fiers démons en majesté,

Stryges de haute compagnie ;

Gentes succubes en beauté,

Satyres pleins d’urbanité,

Chers cousins de Transylvanie.

Puis tout ce parterre plaisant

S’égaille partout à présent,

Égayant l’antique demeure.

Sous les lustres à l’œil luisant

Tout un chacun va devisant

Ainsi qu’il convient à cette heure.

Ce ne seront au grand sabbat

Que fards, toilettes d’apparat,

Assauts d’exquise courtoisie ;

La fête au faste délicat

Rayonne d’un piquant éclat

Teinté d’étrange fantaisie.

Quelques spectres évanescents,

Raclant des violons grinçants,

Déclarent une valse ouverte ;

Des goules aux doigts caressants

Joignent les centaures puissants

Pour honorer la danse offerte.

Plus loin, sous un plafond fané,

Un long vampire raffiné

Livre le récit de ses frasques.

– Or une fois minuit sonné

Par un carillon suranné,

Lentement s’affaissent les masques.

La nuit – ô acerbe douceur ! –

Les enveloppe de langueur,

Comme par l’emprise d’un charme.

Du poignard des peines de cœur

Renaît l’incurable douleur,

– Voilà qu’ils versent une larme ;

Qui pour un faune dédaigneux,

Qui pour une nymphe aux grands yeux,

Ils chanteront jusqu’à l’aurore

L’amour, ce songe douloureux

Qui sans répit pousse ses feux ;

– L’amour qui les consume encore !

L’ATELIER DU SOIR

Quel ange à la brune

Ouvrant son volet

Dresse sous la lune

Un long chevalet ?

Le voilà qui pose

Sur le fond du ciel

Des aplats de rose

Ou couleur de miel ;

Nimbant de son geste

Au reflux du jour

La voûte céleste

D’encres et d’amour.

Là-haut se reflète

En longs camaïeux

La chaude palette

Du maître des cieux.

De son génie naissent

Ces lavis si beaux

Sans que ne paraissent

Peintre ni pinceaux !

Ô mystère insigne

Du mouvant tableau

Que l’artiste signe

D’un astre nouveau ;

Sur la vaste toile

Perlant en secret

Une pâle étoile

Tremblante paraît,

Où se parachève

Pleinement enfin

Le glorieux rêve

Du bon séraphin.

Puis tout vient se teindre

De bistre et de noir ;

Bientôt va s’éteindre

L’atelier du soir.

L’ABEILLE ET CUPIDON

D’après Anacréon.

Un matin Cupidon, maraudant au verger,

Voletant et rêvant s’en vint là déranger

En son noble labeur l’abeille jardinière ;

Ce qu’elle lui peignit de cuisante manière.

Voici, le doigt bouffi, le chérubin en pleurs

Vers Vénus accouru : – Ô mère je me meurs !

Un méchant monstre ailé plein de fiel et de rage

M’a percé de sa flèche au mépris de mon âge ;

Fais-moi tôt ton adieu, pardonne tous mes torts

Car ce soir je serai dans le séjour des morts.

Vénus hors de son bain juste à demi se dresse,

Fronce un peu le sourcil, non sans une caresse :

– Pour une mouche à miel je te vois bien pâmé ;

D’un petit aiguillon te voilà consumé !

Que dire des mortels que tes traits ont pour cible ?

Penses-tu que l’Amour leur soit chose insensible ?

Sais-tu combien les cœurs s’échauffent chaque fois

Où, pour te divertir, tu vides ton carquois ?

PENSÉE POUR L’HIVER

L’été s’enfuit, languide et nu,

Devant les brumes de septembre ;

Que ferons-nous le temps venu

Dans les rudesses de novembre ?

Reclus en l’hiver advenu,

Ma mie garderons-nous la chambre

Tandis que maint arbre chenu

Aux vents furieux se démembre ?