L'Avare de Molière (Analyse approfondie) - Tatiana Sgalbiero - E-Book

L'Avare de Molière (Analyse approfondie) E-Book

Tatiana Sgalbiero

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Beschreibung

Cet ouvrage fournit une analyse approfondie de L'Avare de Molière avec toutes les clés pour analyse l'œuvre.

Boudée par ses contemporains, L'Avare est devenue au fil des siècles l'une des pièces les plus connues de Molière. Cette comédie de caractère est centrée sur le personnage d'Harpagon, père de famille bourgeois, tout-puissant et égoïste. En évoquant des thématiques telles que l'argent, le mensonge, les conflits générationnels et le mariage, Jean-Baptiste Poquelin s'adresse à tous.

Après une courte introduction, Tatiana Sgalbiero nous présente la vie de Molière, le plus grand représentant de la comédie classique. La pièce de théâtre est ensuite résumée, acte par acte, puis c'est le contexte historique qui est dépeint. Enfin, l'auteur commence son analyse de L'Avare par une présentation des personnages principaux : Harpagon, Cléante, Valère, Elise, Marianne, Frosine, Maître Jacques, La Flèche et Anselme. Puis vient l'analyse thématique proprement dite, qui aborde les thèmes de l'argent, du mensonge, du conflit intergénérationnel et du mariage. Mais on se penche également sur la réception de l'œuvre à travers les siècles, le style de Molière et les différentes techniques utilisées par le dramaturge pour faire rire le public. 


Profil Littéraire propose des analyses approfondies faisant le tour complet des plus grandes œuvres de la littérature. Notre objectif est de permettre à nos lecteurs d'aller plus loin dans leur expérience de lecture et leur offrir ainsi un nouveau regard sur l'oeuvre concernée. Nos "profils littéraires" sont conçus par des professeurs triés sur le volet et révisés par un comité éditorial constitué de professionnels de la littérature.

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JEAN-BAPTISTE POQUELIN, DIT MOLIÈRE

Né en 1622 à Paris.

Mort en 1673 dans la même ville.

Quelques-unes de ses œuvres :

Les Précieuses ridicules

(comédie en un acte et en prose, 1659)

Le Tartuffe

(comédie en cinq actes en vers, 1664)

Le Bourgeois Gentilhomme

(comédie-ballet en cinq actes et en prose, 1670)

Molière, Jean-Baptiste Poquelin de son vrai nom, compte parmi les grands écrivains de la littérature française du XVIIe siècle. Après avoir suivi une formation digne des plus grands seigneurs de son temps, il se lance dans le théâtre, d’abord en tant qu’acteur puis comme auteur. Il développe la comédie dans tous ses aspects, depuis la farce jusqu’à la comédie-ballet, et l’impose comme un genre à part entière et sérieux en appliquant à celle-ci les principes de l’esthétique classique, utilisés notamment dans la tragédie, genre noble par excellence.

Il signe son premier grand succès avec la création, en 1659, des Précieuses ridicules. Il enchaîne ensuite, jusqu’à son décès, l’écriture et la réalisation de pièces comiques afin de divertir son royal protecteur, Louis XIV (1638-1715). Mais sous leurs airs amusants se cachent des œuvres fortes qui ont plus d’une fois été sources de vives polémiques. Traitant de sujets d’actualité, elles ont souvent choqué certains pans de la société directement visés. C’est ainsi que L’École des femmes soulève un tollé tel qu’on en a rarement vu en 1662, Molière étant accusé de corrompre les goûts du public avec des pièces grossières et choquantes. Le Tartuffe, créé à l’occasion de la fête des Plaisirs de l’Île enchantée (Versailles, mai 1664), est lui aussi à l’origine de l’un des plus grands scandales de l’époque, car Molière s’en prend directement aux adversaires politiques de Louis XIV, et plus précisément aux dévots. La pièce sera finalement interdite.

Très apprécié de son public, Molière ne craint pas d’affronter la colère de ses cibles. Auteur-acteur polémique, il fait parler de lui jusqu’à son dernier souffle et sa réputation licencieuse le poursuit jusqu’à la fin de sa vie.

L’AVARE

Genre  :

comédie de caractère.

1

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représentation :

le 9 septembre 1668, au Palais-Royal à Paris.

Édition de référence :

L’Avare

, Paris, Larousse, 1990.

Personnages principaux :

Harpagon, maître de maison

Cléante, fils d’Harpagon

Valère, intendant d’Harpagon, amoureux d’Élise

Frosine, entremetteuse

Maître Jacques, cocher et cuisinier d’Harpagon

La Flèche, valet de Cléante

Élise, fille d’Harpagon

Mariane, fiancée d’Harpagon et amoureuse de Cléante

Anselme, vieux notable

Thématiques principales :

l’avarice, l’argent, la colère, le mariage contrarié, l’amour, la vie sans contrainte.

Monté pour la première fois le 9 septembre 1668 au Palais-Royal à Paris, L’Avare est une comédie en cinq actes, en prose. Elle est classée parmi les comédies dites de caractère, car tout le comique découle du comportement inadapté d’un seul personnage : Harpagon. Molière se base ici sur la comédie d’intrigue à l’italienne pour faire avancer son histoire. À cette époque, l’auteur clôt une période difficile de sa vie, marquée par d’importants problèmes familiaux, de santé et d’argent.

Un peu boudée par le grand public, elle n’est représentée sur scène qu’une quarantaine de fois. Ce n’est qu’après la mort de Molière que la pièce aura un réel succès. Et pour cause : il s’agit de la comédie la plus sombre de Molière, marquée par l’aveuglement d’un père empêchant le bonheur des couples formés par son fils et sa fille.

LA VIE DE MOLIÈRE

Portrait de Molière, par Pierre Mignard, vers 1658.

UNE ÉDUCATION SOIGNÉE

Le 15 janvier 1622, à Paris, a lieu le baptême du jeune Jean-Baptiste Poquelin. Issu d’une famille de commerçants aisés, il est l’aîné de six enfants qui mourront tous avant lui. Son père est tapissier ordinaire du roi. À l’âge de dix ans, il perd sa mère. Un an plus tard, son père se remarie et lui donne trois sœurs.

Depuis le décès de sa mère, le jeune Jean-Baptiste est très proche de son grand-père. C’est ce dernier qui l’initie au théâtre, notamment à celui de l’Hôtel de Bourgogne et au théâtre des Italiens.

Tout au long de son enfance, il reçoit une éducation humaniste solide au sein du collège jésuite de Clermont, aux côtés de fils de grands seigneurs. Il étudie le latin, la philosophie – peut-être auprès du philosophe Pierre Gassend, dit Gassendi (1592-1655) – et le droit. Il obtient le titre d’avocat, mais ne pratiquera jamais ce métier.

LE GRAND DÉPART

Logeant dans le quartier animé des Halles, Jean-Baptiste Poquelin découvre l’univers des acteurs. Il y fait ses débuts sur les planches auprès d’un marchand de contrepoisons, et s’initie au jeu d’acteur auprès de la famille Béjart, et plus particulièrement de Madeleine Béjart (1618-1672). Suite à cette expérience, il est convaincu que sa voie est celle du théâtre, et abandonne tout, y compris la charge de tapissier qui lui revenait, pour devenir acteur.

En juin 1643, il fonde avec la famille Béjart, entre autres, la troupe de l’Illustre-Théâtre. Il prend alors le pseudonyme de Molière. Cette nouvelle troupe entre en concurrence avec celles de l’Hôtel de Bourgogne et du Marais. Malheureusement, leur compagnie ne parvient pas à s’imposer et connaît une série d’échecs. Les difficultés financières s’accumulent : son père peine à rembourser les créanciers de son fils, et Molière passe quelques jours en prison pour non-paiement de dettes.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le choix du pseudonyme Molière ou de Molière (comme l’indique la signature de l’édition de 1669 du Tartuffe) intrigue beaucoup. Il existe plusieurs hypothèses qui tentent d’expliquer ce choix, mais aucune n’est avérée. Ainsi, « Molière » peut être une référence à la famille de Molière rencontrée lors d’un séjour à Tarascon. Ou une allusion au nom d’un vin (le molières) très apprécié de l’auteur au cours d’un séjour dans une station thermale. Ou, plus prosaïque, un clin d’œil au libertin Molière d’Essertine (1600-1624), auteur du roman pastoral La Polyxène (1623) qui a connu un grand succès à l’époque.

Molière et sa troupe quittent ensuite Paris pour se rendre en province. Entre 1645 et 1658, ils sillonnent pendant 13 ans les routes, vont de ville en ville et donnent des représentations en tous genres. Durant cette période, Molière développe ses talents d’acteur, mais il en profite également pour écrire ses premières farces : Le Médecin volant (vers 1645-1647), L’Étourdi (1655), Le Dépit amoureux (1656), La Jalousie du Barbouillé (1660), etc.

Jusqu’en 1650, la troupe de l’Illustre-Théâtre a pour protecteur le duc d’Épernon (1592-1661), gouverneur de Guyenne. Elle devient ensuite, entre 1653 et 1656, la troupe de l’un des hommes les plus puissants de France, le prince de Conti (1629-1666), gouverneur du Languedoc. Après cela, c’est sous la protection de Monsieur, Gaston d’Orléans (1608-1660), que la troupe revient à Paris.

DES COMÉDIES QUI FONT POLÉMIQUE