L'ensemencement - Gilles Debrégeas - E-Book

L'ensemencement E-Book

Gilles Debregeas

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Beschreibung

En cette fin de vingt deuxième siècle, préoccupée par l'état catastrophique de la Terre, la Guilde des Voyageurs Temporels organise des voyages dans le futur afin de connaître l'évolution de cette planète. Que feront-ils s'il n'y a plus aucun espoir ? Ils doivent lutter contre une opposition violente qui ne souhaite aucun changement, les enjeux financiers étant trop importants. Heureusement des êtres bien étranges veillent et protègent ces voyageurs d'un nouveau temps. Aventure, suspens, action, humour, sensualité sont les ingrédients de cette aventure.

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Seitenzahl: 289

Veröffentlichungsjahr: 2023

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« Le retour à la racine s’appelle quiétude, la quiétude s’appelle retour à la nature, le retour à la nature s’appelle loi d’éternité »

(Lao Tseu - Philosophe)

« Actuellement, l’homme mène une guerre contre la nature, s’il gagne, il est perdu. »

(Hubert Reeves - Astrophysicien)

« La vie, sur Terre, est en train de mourir. L'ampleur du désastre est à la démesure de notre responsabilité. L'ignorer serait aussi insensé que suicidaire. Plus qu'une transition, je pense qu'il faut une révolution. »

(Aurélien Barrau - Astrophysicien)

Ce roman a été écrit sans l’assistance d’une intelligence artificielle. L’imagination de l’écrivain doit être la seule source de l’histoire.

Laissons les oeuvres écrites dans le passé telles quelles. Elles sont l’expression de leurs auteurs et le reflet de la pensée d’une époque.

Du même auteurOuvrages à découvrir surwww.bod.fr, menu Librairie Taper mon nom dans la barre de recherche

PoésieEt un jour j’ai écrit (2020) Escales poétiques (2022)

RomanLes Anneaux de Lumière (2022) L’ensemencement (2023)

A Sylvie, la femme qui m’accompagne,

L’auteur du roman

Amis lecteurs,

Vous avez peut-être lu et apprécié mon premier roman intitulé « Les Anneaux de Lumière ». Vous avez alors découvert les travaux de la Guilde des Voyageurs Temporels réalisés pour aller dans le passé. Un constat fait par ces voyageurs dans l’histoire de notre Terre démontre que celle-ci était bien plus vivable, beaucoup moins polluée.

C’est en partant de ce constat que j’ai imaginé ce second roman intitulé « L’ensemencement ». La folie des hommes entraîne notre planète vers un destin dramatique. La Guilde, en voyageant dans le futur parviendra-t-elle à faire régner la raison et sauver la Terre ?

Les oppositions rencontrées en font douter. Leur violence montre que certains humains ne sont pas prêts à céder pouvoir et richesse, même au nom du bien-être de tous et de la planète.

La Guilde devra-t-elle alors déployer un projet resté secret pendant des décennies ?

Vous pouvez découvrir « L’ensemencement » sans avoir lu « Les Anneaux de Lumière » (mais il n’est pas trop tard pour le faire).

Amis lecteurs, n’hésitez à me laisser vos commentaires à l’adresse [email protected]. J’espère que prendrez autant de plaisir à lire cette histoire que moi à l’écrire.

Tournez la page, le rideau va se lever

Sommaire

CARTES

PLUS LOIN DANS L’HISTOIRE…

LE FUTUR NOUS ATTEND

UN MOMENT DE DETENTE

COMPLOT

LA SOLUTION SECRETE

DERNIERE ENQUETE

ESPRITS (PARTIE 1)

INQUIETUDES

ESPRITS (PARTIE 2)

OTAGES

ESPRITS (PARTIE 3)

NOUVELLE SOLUTION

ESPRITS (PARTIE 4)

SABOTAGE

DESOLATION

ESPRITS (PARTIE 5)

INTERROGATOIRE

DEPART POUR LE FUTUR

AVENIR INCERTAIN

ESPRITS (PARTIE 6)

JOURNEE A BORD

FIN DE MISSION ?

LE RETOUR

PREMIER CONSTAT

LA COMMUNAUTE D’IZAMAL

ESPRITS (PARTIE 7)

COMMUNICATION

PARCOURS A RISQUE

SECOND DEPART

DERNIER RENDEZ-VOUS

SECOND CONSTAT

PLUS D’ESPOIR ?

CHASSE A L’HOMME

ESPRITS (PARTIE 8)

L’ENSEMENCEMENT

DESTINEE

VERS LE TROU DE VER

LE PASSAGE

ESPRITS (PARTIE 9)

AU COEUR DES MONTAGNES

DE L’EAU A PERTE DE VUE

LES DANGEREUSES FORETS

LA BONNE PAROLE

LA BATAILLE

L’ILE DE LA VOLUPTE

NOUVELLES ARRIVEES

QUAND ON ARRIVE A COSMOPOLIS

ESPRITS (PARTIE 10)

REVELATIONS

DOUTES

LA REUNION DE TOUS LES DANGERS

ESPRITS (PARTIE 11)

VISIONS

UN ALLIER IMPREVU

ESPRITS (PARTIE 12)

DERNIER ESPOIR

NOUVEAUX ESPRITS

L’APPEL DE L’AMOUR

ET LA TERRE ?

CEUX QUI SONT RESTES

EPILOGUE

CARTES

(Pour vous aider à suivre l’histoire)

Carte du Yucatán

Carte du Yucatán – Environs de Merida

Carte du Yucatán – Chicxulub Puerto

PLUS LOIN DANS L’HISTOIRE…

(20 octobre 2270)

- Voilà ! Teddy, Peggy et Tony Jr, vous venez de visionner la vidéo holographique de Richard Duchemin, enregistrée il y a un siècle, dit Daniel Watson, directeur technique.

- Il avait tout prévu ! s’exclame Teddy. Il avait compris la phrase dite par mon père : « Connaître pour prévoir ».

- Oui, sa grande volonté de sauver la Terre et ses habitants lui a donné la force de bâtir ce projet pharaonique. Maintenant il faut le mettre à exécution, commente Daniel.

- Il n’y a pas d’autres solutions ?

- Vous en voyez une ? interroge Daniel.

- Non. Je suis désespéré, dit Teddy. Mais pourquoi ? crie-t-il en tapant du poing sur la table.

- Les esprits bâtisseurs nous livrent sans doute un message, commente Peggy.

- Les esprits bâtisseurs ? interroge Daniel.

- C’est difficile à croire Daniel, mais ce sont des esprits, des assemblages de particules élémentaires et de forces qui ont créé notre Univers.

- Effectivement c’est dur à croire, s’étonne Daniel. Mais admettons ! Vous y voyez un message ?

- Ils bâtissent des univers mais laissent évoluer les choses par elles-mêmes. A nous de préserver la Terre, explique Teddy, même si dans les moments les plus difficiles ils nous aident.

- Toujours est-il que nous sommes au pied du mur, dit Daniel.

- Il n’y a vraiment pas d’autres solutions ? répète Teddy, inquiet.

- On a assez attendu. Voyez tout ce qui est arrivé par le passé. Ouvrez les yeux, que diable, s’énerve Daniel. Vous n’avez vieilli que d’un an, mais la Terre a vieilli de cent ans et le monde du vivant court à sa perte.

- C’est vrai que c’est perturbant, constate Tony Jr.

- Rentrons en phase opérationnelle, puisque c’est la seule issue, ordonne avec désappointement Teddy.

- L’ensemencement peut commencer, répond Daniel.

LE FUTUR NOUS ATTEND

UN MOMENT DE DETENTE

Paris – Ancienne France 20 septembre 2170

La nuit cède peu à peu sa place au Soleil dont la lumière matinale commence à illuminer la chambre, un ciel bleu parsemé de zébrures nuageuses rosées, le doux chant des oiseaux amplifiant une émotion bien agréable.

Mais la lumière, les belles couleurs ou les mélodies de ces charmants animaux à plumes sont-elles les préoccupations de ceux qui y sont couchés ? Des petits soupirs, puis des gémissements et enfin des cris sont la musique que l’on peut y entendre, surpassant en volume les piaillements extérieurs.

Des corps s’animant doucement puis de façon plus saccadée, frénétique, évoluant dans différentes positions, comme une danse sensuelle, sont la source des sons qui emplissent la pièce. C’est l’abandon total au plaisir des sens et des corps.

Une fois ces joutes amoureuses terminées par l’extase ultime, le calme et le silence s’imposent, les corps s’enlacent paisiblement, repus du plaisir reçu. Les mains caressent en douceur, les bouches s’unissent dans de tendres baisers.

- Tu m’as fait l’amour comme un dieu, chéri.

- Comme un esprit1, chérie.

Teddy et Peggy s’esclaffent à cette remarque. En effet, lorsque Teddy a raconté à Peggy cet étrange échange entre ses parents et lui, elle a eu beaucoup de mal à y adhérer.

- Tu ne me croyais pas quand je t’ai dit que j’avais passé la nuit à parler à mes parents, devenus des esprits.

- Tu n’es pas rentré de la nuit ! C’était inhabituel ! Et tu m’as donné une excuse plutôt difficile à croire.

- Tu croyais que je t’avais trompée ?

- Tu as vingt-quatre ans, tu es bel homme. Alors oui, j’y ai pensé. Et avec ton excuse que je jugeais bancale, je restais dans cette idée.

- D’où ces quelques jours pendant lesquels l’ambiance entre nous était assez glaciale.

- Tu m’en veux, chéri ?

- Non chérie, je comprends ton point de vue.

- Et tu as eu l’idée qui a levé mes doutes.

- Je ne voulais pas te perdre. Je ne le veux toujours pas, d’ailleurs.

- Ça a été un moment très spécial.

Teddy avait confié à ses parents le malaise qui régnait au sein du couple. Un soir, alors que Teddy et Peggy regardaient les étoiles dans leur jardin, une voix se fait entendre.

- Bonsoir Peggy.

Peggy regarde Teddy mais aucun son ne sortait de sa bouche. Elle cherchait autour d’elle d’où venait cette voix, qui pouvait bien être là.

- Peggy, c’est Tony2, le père de Teddy qui te parle. Tu vas avoir du mal à accepter ce que je vais te dire. Nous avons vécu comme vous deux, en tant qu’humains. Et à notre mort, nous avons été accueillis par les esprits bâtisseurs d’univers et sommes devenus nous-même des esprits, appelés un jour à remplacer Grand Esprit.

Peggy regarde à nouveau Teddy, perplexe. Elle se demande ce qu’il se passe. Teddy reste impassible.

- C’est quoi cette voix ? Je deviens folle ? C’est toi qui l’as enregistrée ? C’est quoi des esprits ? Qui est ce Grand Esprit ?

- Chérie, je n’y suis pour rien, je te l’assure.

Peggy ne sait quoi penser. La situation est inimaginable et cela l’angoisse énormément.

Elle court partout dans le jardin, cherchant en vain des haut-parleurs, un enregistreur.

Elle est très énervée et s’adresse à Teddy en criant.

- Finalement tu as imaginé cette scène pour me faire croire que tu ne m’as pas trompée. Tu as une maîtresse c’est ça ? Qui est ce ?

- Mais je te dis que je n’ai pas de maîtresse et ces voix, ce n’est pas un bricolage de ma part.

Tony sentant que la situation dégénère, reprend la parole pour expliquer ce qu’il en est à Peggy.

- Peggy, ces esprits bâtisseurs sont à l’origine de votre univers appelé par eux Univers Premier car c’est leur première création. Depuis ils sont à l’origine de plusieurs autres univers. Nous sommes tous constitués de particules élémentaires. Tu as dû apprendre cela en physique. Nous, esprits, sommes un assemblage de ces particules qui gravitent les unes autour des autres. Et ces particules ont la faculté de s’exprimer, mais uniquement par la pensée, utilisant les particularités de la physique quantique qui sont à l’origine de la conscience3.

Peggy, ayant retrouvé partiellement son calme, écoute la voix de Tony, collée à Teddy pour avoir du réconfort.

- C’est pour cela que je vous entends, comme si vous étiez en moi ?

- Exactement. C’est sûrement dur à entendre. Nous-même avions du mal à comprendre ce que nous devenions. Très fatigués par tous nos combats politiques pour une Terre plus saine, nous avons quitté ce monde. Devenus des esprits, auprès de Grand Esprit, nous estimant plus utiles à ses côtés, nous pensons que la nouvelle génération que vous représentez doit prendre la relève.

- Teddy a suivi votre engagement.

- Oui et toi aussi. Nous avons dû intervenir pour modifier la façon de penser de ceux qui étaient opposés aux changements.

- C’est une réussite.

- Cela ne durera pas. Vous allez affronter des problèmes et rencontrer de la résistance et devoir tout régler. Mais nous serons à vos côtés. Il faut sauver la Terre et ceux qui la peuplent. Je vous laisse et n’oubliez pas que nous veillons toujours sur vous et sur la Terre.

Tentative de représentation d’un esprit

Peggy repense à cette scène irréaliste. Elle se dit même qu’elle a dû rêver. Lovée dans les bras de Teddy, acceptant ce qu’a dit le père de Teddy, elle se demande comment ils vont pouvoir sauver l’humanité.

- Tu as une idée de ce que nous devons faire ?

- Un jour, mon père m’a dit cette phrase qui me paraissait énigmatique : « Connaître pour prévoir »

- Ça veut dire quoi ?

- J’y ait longuement pensé. Comment pouvons-nous connaître les problèmes à venir et en même temps les prévenir ?

- En voyageant dans le futur ?

- Exactement, chérie. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé. Mon père a dit un jour à un ancien président de la Guilde des Voyageurs Temporels que cette dernière n’avait exploité que le voyage dans le passé. Que la Guilde pouvait aussi travailler sur les voyages dans le futur.

- Il va falloir se mettre au travail alors.

- C’est déjà commencé, chérie. Depuis quelques mois, une centaine de scientifiques de la Guilde planchent sur le moyen de voyager dans le futur.

- Et tu ne m’as rien dit, voyou.

- C’est un secret. L’opposition pourrait se réveiller.

- Tout va mieux depuis trois ans.

- Des études montrent que des indicateurs de dérèglement climatique repartent à la hausse.

- C’est si grave que ça ?

- Oui, et les mesures prises ne sont pas forcément suivies de réalisations.

- L’accalmie durerait moins longtemps que nous l’espérions ?

- Oui, c’est indéniable. Dès que les indicateurs sont devenus alarmants nous avons constitué ce réseau de scientifiques.

- Tu as confiance en tous ? Rappelle-toi ce qui est arrivé concernant la préparation du voyage dans le passé.

- Mon grand-père avait ses convictions, qui d’ailleurs n’étaient pas sans fondement. Il s’est trompé sur la façon de lutter.

- Il en est mort.

- Il était gravement malade. Il a joué sa dernière carte. La proximité de la mort peut faire commettre des actes parfois violents et déraisonnés. Nous ne l’avons pas connu4.

L’holophone5 de Teddy sonne. Il le saisit sur la table de nuit proche et il répond :

- Teddy Marshall, j’écoute.

- Bonjour Teddy, c’est Richard Duchemin.

- Bonjour Richard. Comment allez-vous ?

- Très bien. Il faudrait que l’on se voit.

- Vous avez des soucis ?

- Disons plusieurs questions à soulever.

- On dit demain, en début d’après-midi, ça vous va ?

- Parfait. Je vous attends demain, à quatorze heures.

- D’accord. Cela me va.

- Au revoir Teddy.

- Au revoir Richard.

Teddy raccroche. Peggy le regarde avec interrogation.

- Qui est ce Richard ? demande-t-elle.

- Un membre de la Guilde, répond Teddy.

Sentant une certaine angoisse chez Peggy, Teddy pense qu’il est temps de la mettre dans le secret.

- Richard Duchemin est le responsable du projet « Join the Future ».

- C’est quoi ce projet ?

- C’est le programme de voyage dans le futur de la Guilde.

- Il y a des problèmes ?

- Il a des questions. On se voit demain, en début d’après-midi, à Chicxulub Puerto.

Peggy aimerait en savoir plus sur ce projet de la Guilde. Elle sait bien que c’est secret mais tente sa chance quand même.

- C’est loin. Je serai présente ?

- Oui, tu dois être au courant du projet. D’ailleurs…

- D’ailleurs quoi ?

- Nous serons les premiers voyageurs de ce programme.

Peggy voulait en savoir plus, mais de là à être partie prenante, elle angoisse un peu.

- Euh… Tu es sûr que c’est au point ?

- Je n’en sais pas plus que toi, pour le moment. Nous ferons comme mon père et ma mère. Quand ils sont partis dans le passé, ils prenaient des risques.

- C’est ta mère qui a entrainé ton père dans le voyage dans le passé.

- Eh bien chérie, là c’est moi qui t’entraine dans un voyage dans le futur.

- Nous le voyons demain, en début d’après-midi ?

- Je te l’ai déjà dit, chérie.

- Alors nous avons le temps de reprendre où nous en étions.

- Euh… de la discussion ?

- Non, j’ai faim d’amour, chéri.

Et dans cette chambre reprend cette danse sensuelle et cette musique du plaisir des corps obtenu.

Et pendant ces ébats amoureux…

1 Le premier chapitre comporte des références à mon premier roman intitulé « Les Anneaux de Lumière » dont ce second ouvrage représente une suite. Ce dernier peut se lire indépendamment du premier. Si toutefois vous souhaitez lire « Les Anneaux de Lumière », vous pouvez le retrouver sur le site BOD.FR, section librairie.

2 Tony et Clara Marshall sont les parents de Teddy. Ils étaient les héros du roman « Les Anneaux de Lumière ». Après leur mort ils sont devenus des esprits bâtisseurs.

3 L’esprit quantique ou conscience quantique est une hypothèse qui suggère que des phénomènes quantiques (par exemple l’intrication ou la superposition d’états) sont impliqués dans le fonctionnement du cerveau, et en particulier dans l’émergence de la conscience. Cette hypothèse fait l’objet de controverses.

4 Roberto Mancini, alias Robert Manceau était le père de Clara, donc le grand-père de Teddy. Fermement opposé aux voyages dans le passé, il a commis une prise d’otage qui lui a coûté la vie (voir « Les Anneaux de Lumière »).

5 L’holophone, téléphone du futur, a la particularité d’afficher une représentation holographique des interlocuteurs lors d’un appel en cours.

COMPLOT

Cormery – Ancienne France 20 septembre 2170

L’ancien pays appelé France fait maintenant partie de la région appelée Europe de l’Ouest, gérée par le gouverneur Thierry de Montmorency, nommé par le Gouvernement Mondial6.

Le gouverneur n’apprécie guère les travaux de la Guilde des Voyageurs Temporels, ni surtout les mesures imposées pour combattre le réchauffement climatique, couteuses et amputant ainsi les bénéfices des grands lobbies. Pour lui ce n’est pas si grave et ça concerne les générations à venir. C’est un bel exemple d’égoïsme.

La colère monte et il reçoit des courriers montrant la volonté d’agir, par le dialogue, mais surtout par la force s’il le faut. On lui affirme même que la Guilde aurait repris de sérieux travaux pour voyager dans le temps, dans le futur cette fois-ci.

Le gouverneur décide alors de réunir secrètement les personnes les plus virulentes, dans le but de définir comment agir envers le Premier Ministre.

C’est ainsi, qu’au beau milieu d’une nuit sans Lune, sous un ciel constellé d’étoiles, dans une petite ville de l’ancienne France nommée Cormery, que l’on voit arriver des voitures de sport rutilantes et des limousines ayant bien du mal à se garer tant elles sont longues.

Les pigeons, d’ordinaire encore endormis, du haut d’édifices, alertés par le bruit des moteurs, regardent ce ballet inhabituel. Certains décollent pour se poser plus près, curieux qu’ils sont. Ça roucoule dans tous les sens, certains commentant sûrement l’évènement.

Cette effervescence des oiseaux ne perturbe en rien ceux qui sortent de ces carrosses. Ils en écartent même certains vivement, agacés par ces colombidés. Ces derniers se vengent en décorant des voitures de quelques fientes.

Thierry de Montmorency salue les invités. John Garrett, président de la PES (Petroleum Energy Society), accompagné de sa « poupée Barbie » sont les premiers à se joindre au gouverneur. Il est suivi par Xian King, grand patron de pêche, accusé d’activité intensive, vidant outre mesure les océans. Le luxe de sa voiture, de sa montre et de ses bagues donne une idée de sa richesse.

Sortant d’une limousine aux vitres foncées, un vieil homme à l’allure altière se dirige vers le gouverneur pour le saluer. Il s’agit de William Dickinson, président d’un mouvement nommé « Comité d’Action », regroupant des grands dirigeants d’entreprises, agacés par les mesures restrictives et les amendes en cas de nonrespect7.

Un nouveau venu, un peu perdu parmi ces magnats de la finance, du haut de ses trente ans s’approche du gouverneur. Il se présente en tant que porte-parole des peuples qui ne peuvent financièrement appliquer toutes les mesures décidées par le gouvernement, subissant les coûts exorbitants de l’énergie et des denrées alimentaires. Il se nomme Gilles de Fayolle. Il n’est pas farouchement opposé à des mesures pour rendre la Terre plus vivable mais il souhaiterait que les peuples les plus pauvres soient matériellement aidés.

Tout ce petit monde est accompagné, qui de sa compagne, qui de sa secrétaire. Les présentations enfin terminées, le gouverneur et ses invités se dirigent vers un grand bâtiment, vestige d’une abbaye8, propriété il y a quelques siècles, de l’ami d’un écrivain issu de l’ancien pays appelé Russie, Léon Tolstoï. Cet ami était professeur de russe9. De ce bâtiment on accède au cellier des moines, qui était le lieu de conservation des provisions.

Ils ne restent pas dans cette bâtisse, y récupérant juste des clés pour se diriger vers le réfectoire, daté du treizième siècle. Ils sont émerveillés de ce témoignage d’une période éloignée, admirant les voutes peintes, les culs de lampe divers10, les colonnes élancées, la chaire de lecture durant le repas, tout cela encore préservé après des travaux de restauration datant du vingt et unième siècle11.

Thierry de Montmorency s’adresse à ses invités.

- Mesdames et messieurs nous nous réunissons pour déterminer comment agir envers le Gouvernement Mondial. Je n’écarte aucun moyen d’action, annonce Thierry de Montmorency.

- Commençons quand même par le dialogue, interpelle Gilles de Fayolle.

- Si le Premier Ministre l’accepte et répond favorablement à nos revendications, dit fermement le gouverneur.

- Le dialogue c’est aussi envisager des concessions, explique Gilles de Fayolle.

- Je crois que nous avons fait assez de concessions, même trop, s’énerve le gouverneur. Mais je veux bien discuter avec les invités les plus… diplomatiques.

Tout le monde se tourne vers Gilles de Fayolle. Il n’est pas le représentant de lobbies financiers mais de peuples étranglés par les coûts des modifications de production à réaliser ou les coûts exorbitants des matières premières.

Le gouverneur reprend la parole :

- Nous allons monter dans ce qui étaient les greniers. La place y est grande et nous serons plus au secret.

Ce grenier, qui court sur toute la longueur du réfectoire a sa toiture partiellement endommagée à la suite de l’effondrement de la cloche de la tour voisine. La réparation, en forme d’entonnoir, unique en son genre, n’a pas préservé l’édifice des eaux de pluie. Les travaux entrepris il y cent quarante ans ont gardé cette curiosité, en améliorant grandement l’étanchéité12. Tous les volets étaient fermés et seules des bougies éclairaient ce lieu. Des tables et des chaises ont été disposées pour l’occasion.

Une fois tout le monde assis, le gouverneur, d’abord silencieux, observant attentivement chaque invité, prend la parole au bout de quelques minutes :

- On est tous d’accord ici pour dénoncer les mesures que nous avons trop vite consenties, je ne sais comment d’ailleurs, mais qui nous coûtent très cher. Et si ce ne sont pas elles, ce sont les amendes infligées, d’un coût exorbitant, qui ruinent nos bénéfices. Nous ne dirigeons pas de grands groupes pour ne récolter que peu de profit.

- Je suis entièrement d’accord avec vous, renchérit John Garrett. J’ai enregistré une perte de vingt-cinq pour cent l’année précédente, même si l’activité était importante.

- Le « Comité d’Action » est prêt à agir, annonce d’une voix forte William Dickinson. Les membres ont de nombreuses entreprises qui sont dans le rouge du fait des dépenses consenties.

- Messieurs, vous ne parlez que d’actions, pas du tout de dialogue, intervient Gilles de Fayolle. Vous parlez de vos bénéfices qui fondent mais regardez vos voitures, vous n’êtes pas encore en faillite.

- Votre voiture n’est pas mal également, moque John Garrett.

- Elle n’atteint le luxe des vôtres. Moi je parle de peuples qui ne peuvent pas financièrement appliquer les modifications nécessaires et aussi de certaines régions qui n’ont pas envie de faire quoi que ce soit. Pour les premiers il faut les aider, pour les seconds les éduquer. Après tout, l’avenir de la Terre c’est important.

- Ça fait des siècles que l’on nous parle de catastrophe, intervient William Dickinson. Peut-être les températures ont-elles augmenté de deux ou trois degrés en moyenne et le niveau des mers s’est élevé de quelques centimètres mais ce n’est pas l’apocalypse.

- Messieurs j’ai découvert que la Guilde reprenait des travaux, annonce le gouverneur.

- Pour encore aller dans le passé ? interroge John Garrett.

- Non. Pour aller dans le futur ! répond vivement le gouverneur.

- Le futur ? Et pourquoi ? demande John Garrett.

- Pour voir si la Terre est plus ou moins malade, répond le gouverneur.

- Et voir si nous avons respecté nos engagements, renchérit John Garrett.

- Exact, s’exclame le gouverneur.

Le gouverneur montre aux invités un important document, un classeur contenant des centaines de feuilles et s’adresse à son auditoire.

- Une personne de confiance m’a fait parvenir ce classeur. Il est rempli de formules mathématiques. D’après cette personne la Guilde n’est pas loin de mettre sur pieds ces voyages dans le futur. Le projet s’appelle « Join the Future ».

- Que proposez-vous gouverneur ? interroge Xian King.

- De saboter le projet ! répond fermement le gouverneur.

- Voilà votre sens du dialogue, ironise Gilles de Fayolle.

- Nous avons assez discuté, renchérit William Dickinson.

- Puisqu’il en est ainsi, je préfère me retirer, dit en colère Gilles de Fayolle.

- Faites monsieur de Fayolle, dit le gouverneur en montrant l’escalier.

Regardé par tous, Gilles de Fayolle se lève et descend vers le réfectoire. Il pousse une porte pour se rendre dans le jardin du cloître. Il aime le calme de cet endroit, contrastant avec la furie qui règne au premier étage du bâtiment. Il s'aperçoit que ces grands leaders ne se préoccupent que de leurs bénéfices et qu’ils ne cherchent pas une solution qui pourrait contenter tout le monde.

Retrouvant la paix en lui, en se promenant dans le cloître, il quitte ce dernier en ressortant par où il est venu et passe sous la tour porche. Celle-ci marquait l’entrée d’une église aujourd’hui disparue, remplacée par une rue goudronnée. On peut trouver en s’avançant des restes des transepts ouest et est.

A la base de cette tour porche, il y a une porte basse que Gilles de Fayolle aimerait bien emprunter pour accéder au sommet et contempler la ville. Il remarque qu’elle a une planche de bois usée. Il s’approche, retire le morceau de bois pourri, par envie de voir à quoi ressemble l’intérieur de la tour. Il l’éclaire avec son holophone.

Vision d’horreur ! Un corps est étendu sur le sol ! Mort !

La tour porche

Derrière la porte…

6 La Terre est dirigée par un président et un gouvernement mondial. Ce dernier comprend cent un ministres, dont un premier ministre. Teddy a rempli cette fonction. La Terre est découpée en régions, chacune administrée par un gouverneur qui rend compte au premier ministre.

7 Ces personnes sont déjà présentes dans le premier roman. Ils sont opposés aux mesures de lutte contre le réchauffement climatique. Leur action est parfois violente (voir « Les Anneaux de Lumière »).

8 L’abbaye de Cormery est une ancienne abbaye bénédictine. Simple fondation monastique d’Ithier en 791, elle devient abbaye en l’an 800 sous l’impulsion d’Alcuin. Elle adopte la règle de Saint Benoît et est rattachée à l’abbaye de Saint Martin de Tours. Les derniers moines sont dispersés en 1790.

9 Il s’agit de Paul Boyer (1864-1949), né à Cormery en Indre-et-Loire, professeur de russe. Il écrira entre autres « Chez Tolstoï, entretiens à Iasnaïa Poliana ».

10 Le cul de lampe est un support en encorbellement, en forme de pyramide renversée (rappelant le dessous d'une lampe d'église), destiné à porter une base de colonne, une statue, une chaire, etc.

11 Les travaux évoqués dans ce roman, dits faits au vingt et unième siècle, sont dans la réalité encore à faire, une étude préalable commençant juste.

12 Voir note 11.

LA SOLUTION SECRETE

Chicxulub Puerto – Ancien Mexique 21 septembre 2170

L’avion emmenant Peggy et Teddy survole l’Amérique Centrale, entamant son approche sur l’aéroport de Merida, dans l’état du Yucatan, de l’ancien Mexique.

Teddy repense à ses parents qui se sont posés ici, là où a commencé leur grande aventure. A peine descendu de l’avion, il ne peut s’empêcher de rester planté, regardant tout autour de lui, pensant à eux.

Un taxi les attend à la sortie de l’aéroport pour les emmener à destination, à Chicxulub Puerto, à cinquante kilomètres environ. Ils vont rejoindre cet endroit chargé de tant d’histoires, celles de la préhistoire et celles plus récentes des débuts de la Guilde des Voyageurs Temporels13.

Le Dôme

Sur le chemin ils traversent des villes évoquées par ses parents et Teddy en profite pour les commenter à Peggy. Ainsi passent-ils par Conkal où ils aperçoivent le musée des arts sacrés, Chicxulub Pueblo où, près de l’église Santiago Apostol, ils remarquent un arbre au tronc large, un branchage de grande envergure, sûrement très vieux. N’ayant plus ensuite de curiosités à découvrir, ils foncent vers leur destination.

Arrivés, ils ne peuvent que s’émerveiller devant le Dôme, gigantesque qui surplombe la plage, situé juste à l’endroit où l’astéroïde responsable de la disparition des dinosaures a percuté la Terre. Il est immense, fait de structures métalliques et de verre, entouré d’une végétation luxuriante. Ils se croiraient sur une autre planète. Ils avancent doucement.

Ils entrent dans cette coupole de verre et, malgré le Soleil brillant de tous ses feux, ils ressentent une agréable fraicheur due à l’importante végétation intérieure qui remplace avec beaucoup d’efficacité de gros climatiseurs. Ils se dirigent vers l’accueil

- Bonjour. Nous sommes Teddy et Peggy Marshall. Nous venons voir Richard Duchemin, dit Teddy.

Il ne peut s’empêcher de remarquer la beauté gracile de l’hôtesse qui se dirige vers le bureau voisin. Peggy l’a bien remarqué également.

- Tu la dévores des yeux, chéri, ironise Peggy.

- N’importe quoi, se défend Teddy, en rougissant.

L’hôtesse revient et s’adressant à Teddy avec un large sourire, ce dernier rougit de plus belle.

- Mr Duchemin vous attend, suivez-moi.

Teddy et Peggy lui emboitent le pas. Ils attendent l’ascenseur pour monter au dixième étage. Teddy tente de détourner son regard des fesses de l’hôtesse, bien dessinées dans une robe moulante. Peggy rit de cette situation. Teddy gêné, boude un peu. Une fois arrivés, l’hôtesse prévient son patron.

- Mr Duchemin, vos invités sont là.

- Entrez mes amis. Comment allez-vous ? s’exprime Richard Duchemin en se levant, les bras ouverts pour une accolade. Une tape sur l’épaule pour Teddy, une bise sur la joue pour Peggy.

L’hôtesse se retire, au grand désarroi de Teddy. Ils sont tous les trois, dans un immense bureau, à la décoration minimaliste. Le verre est partout et la vue du haut du Dôme est sensationnelle. Teddy ne peut s’empêcher de penser qu’il y a soixante-six millions d’années c’est l’apocalypse qui régnait en cet endroit.

Richard Duchemin les invite à s’assoir.

- Je suis heureux de vous voir. Je vois que Peggy est dans le projet maintenant.

- Exact Richard, confirme Teddy.

- Vous voulez savoir où nous en sommes ?

- Je crois qu’il y a de belles avancées, répond Teddy.

- Oui et non. Rappelons tout d’abord pour Peggy le but de ce projet. Il s’agit d’aller dans le futur, faire un bond de cinquante ans, puis de revenir à notre époque pour agir afin d’éviter ce que nous avons vu dans le futur.

- C’est bien résumé Richard, répond Teddy.

Au ton enjoué de Teddy, Richard Duchemin répond avec un ton plus mesuré, ayant des informations plutôt contraignantes à annoncer.

- On peut dire que les travaux ont avancé mais ne peuvent répondre au projet tel que je l’ai énoncé.

- Expliquez-vous Richard, s’inquiète Teddy.

- Reprenons depuis le début si vous le voulez bien. Einstein, vous connaissez ? Un physicien du vingtième siècle.

- Nous avons une formation en physique tous les deux, intervient Peggy.

- Bien, répond Richard. L’idée est de voyager à une vitesse assez proche de celle de la lumière. Votre temps s’écoulera moins vite que celui de ceux qui sont restés sur Terre. Quand vous reviendrez, pour eux, des décennies se seront écoulées.

- Il y a quelque chose qui me gêne, s’inquiète Teddy. Il n’est pas possible de voyager dans le futur et de revenir à notre époque pour pouvoir modifier ce que nous aurons vu ?

C’est là que Richard Duchemin doit annoncer une novelle qui va décevoir ses invités.

- Non ce n’est pas possible. Voyager à une vitesse importante vous permettra en revenant de voir ce qu’est devenue la Terre quelques décennies ou siècles plus tard.

- Donc de constater les dégâts ou les améliorations éventuelles intervient Peggy.

- Tout à fait Peggy, confirme Richard. En voyageant à 99.88% de la vitesse de la lumière pendant cinq ans, aller-retour compris, il se sera écoulé cent ans sur Terre.

- Voilà qui est intéressant, répond Teddy.

- Mais il y a un gros souci, confie Richard.

- Lequel ? interroge Teddy.

- La masse, répond Peggy.

- Encore bravo Peggy, confirme Richard. En voyageant à quasiment la vitesse de la lumière, la masse du vaisseau spatial croît très fortement et donc il a besoin de plus de carburant. Mais ce dernier a également une masse. Donc il faut une quantité de carburant quasi infinie.

- Notre projet tombe à l’eau alors ? confie tristement Teddy.

- Nous cherchons d’autres solutions. Théoriquement elles existent. Il faut voir leur faisabilité.

Teddy réfléchit. Il est très pensif. Quelque chose s’écroule dans sa tête. Il ne va pas pouvoir sauver la Terre. Voir l’état de la Terre dans le futur et pouvoir revenir à son époque aurait permis de prendre des mesures pour éviter les problèmes. Si ce n’est pas le cas, il ne nous reste plus qu’à subir les événements. Cela ne lui plait pas.

- A quoi servirait-il de chercher d’autres solutions pour aller dans le futur si nous ne pouvons pas revenir en arrière et faire que ça n’arrive pas ? interroge Teddy.

- Combien même vous pourriez faire cela, qui vous dit que les mesures que vous prendriez seraient acceptées et que vous pourriez éviter ce qui doit arriver dans futur ? répond Richard.

- Ce que disait mon père est caduque, constate Teddy.

- Que disait Tony, votre père ? demande Richard.

- « Connaître pour prévoir », répond Teddy.

Richard Duchemin se lève, regarde l’horizon à travers les grandes baies vitrées. Il est vrai que tout semble impossible dans ce projet. Il voit bien que Teddy et Peggy sont désespérés de cette conclusion. Ils ne pourront pas continuer l’oeuvre de Tony et Clara, ce combat pour une Terre plus vivable.

« Il faut que je pense à cette phrase dite par Tony » se dit Richard Duchemin. « Elle doit me faire deviner une solution. Il n’a pas dit cela sans qu’elle existe » se dit-il en s’agaçant. Il tourne et retourne devant les grandes baies de son bureau.

Au moins dix minutes se passent dans un silence qui devient pesant. Puis Richard Duchemin se rassoit, regarde Teddy fixement et répond :

- Je sais ce qu’il a voulu dire.

- Je vous écoute répond Teddy, perplexe.

- Connaître le futur, s’il est de plus en plus néfaste pour la Terre et les humains, permettra de prévoir.

- Prévoir quoi ? s’énerve Teddy.

- Je ne peux rien vous dire pour le moment. Je suis désolé. Mais le projet se découpe maintenant en deux nouveaux projets. Merci de m’avoir rappelé ce que votre père a dit. Mais l’explication de la phrase m’a été soufflée par une voix intérieure. C’est bizarre.

- En fait je pense que mon père en sait plus que nous sur ce qui va advenir, répond Teddy.

- Mais il est mort, dit Richard.

- Pas vraiment, répond Teddy en souriant.

- Un secret ? demande Richard.

- Quand il sera temps je vous expliquerai. Pas maintenant, vous me prendriez pour un fou.

Richard Duchemin aimerait en savoir plus sur ce secret, mais plus préoccupé par le projet de la Guilde, il questionne Teddy.

- Que fais-je alors ? interroge Richard.

- Ce que vous avez prévu.

- Si tout évolue comme le laissent penser les indicateurs climatiques, ce sera alors le plus désastreux moment, mais également le plus extraordinaire.

- Vous me laissez sur ma faim, Richard.

- La Guilde des Voyageurs Temporels prendra tout son sens.

Teddy et Peggy se retirent, quittent le Dôme en se dirigeant vers la plage. Le jour finit et un joli couché de Soleil apparaît sur l’horizon de la mer.

Soudain Peggy est subjuguée par un nageur qui sort de l’eau. Il est jeune, grand et musclé avec harmonie. L’eau ruisselle sur son torse d’athlète complètement épilé. Il passe lentement près d’eux, regardant avec insistance Peggy, arborant un large sourire. Peggy, sous le charme, troublée même, ne le quitte pas des yeux.

- Je suis là chérie, dit Teddy agacé.

- Jolies fesses dit-elle, émoustillée, quand le nageur continue sa marche.

- Eh, mais tu le mattes ! s’énerve Teddy.