L'occultisme dans la nature - Charles Webster Leadbeater - E-Book

L'occultisme dans la nature E-Book

Charles Webster Leadbeater

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Extrait : "Quand, après avoir définitivement quitté son corps physique, un membre de la Société Théosophique se trouvera sur le plan astral, il fera bien de se livrer, pour ainsi dire, à une sorte d'inventaire, de se rendre compte de sa situation, du genre de vie qui se présente à lui, afin d'en tirer le meilleur parti possible."

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Seitenzahl: 529

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335049879

©Ligaran 2015

Note de l’auteur

Tandis que notre Présidente se trouvait, l’an dernier, loin d’Adyar, pour une tournée de conférences en Angleterre et en Amérique, la direction des entretiens journaliers avec les étudiants d’Adyar m’incomba. Je donnai dès lors un certain nombre d’enseignements nouveaux et répondis à une foule de questions. Mes paroles furent sténographiées et ce livre est le résultat des notes ainsi prises. Il arrive parfois que ce qui fut dit sur la terrasse, durant nos réunions, fut l’objet de quelques courts articles dans The Theosophist ou dans Adyar Bulletin ; plutôt que de me reporter aux notes sténographiques, j’ai simplement recopié ces articles pour ce livre non sans les avoir augmentés et corrigés.

Un ouvrage tel que celui-ci est sans aucun doute incomplet ; il contient aussi nombre de répétitions bien que celles-ci aient été autant que possible évitées. Bien des sujets ont aussi été traités dans mes ouvrages précédents ; néanmoins, tous les enseignements contenus dans le présent volume découlent invariablement des plus récentes découvertes relatives aux matières traitées, matières qui ont été classées au mieux. En outre, avec ses neuf sections, ce volume constitue le deuxième tome d’une série.

Adyar, juillet 1911.

C.W. LEADBEATER.

Première section
La vie après la mort
Le théosophe après la mort

Quand, après avoir définitivement quitté son corps physique, un membre de la Société Théosophique se trouvera sur le plan astral, il fera bien de se livrer, pour ainsi dire, à une sorte d’inventaire, de se rendre compte de sa situation, du genre de vie qui se présente à lui, afin d’en tirer le meilleur parti possible. Il agira sagement en consultant quelque ami ayant plus d’expérience que lui en la matière ; c’est, d’ailleurs, ce que font presque toujours les membres de la Société Théosophique qui viennent de mourir.

Il faut se rappeler que, lorsque l’un d’eux arrive, après sa mort, sur le plan astral, ce n’est pas pour la première fois. Il a généralement fourni sur ce plan une grande somme de travail pendant son sommeil au cours de sa vie terrestre ; il se trouve donc en terrain familier. En général, son premier mouvement est de se rendre tout droit auprès de notre vénérée Présidente ; c’est certainement la meilleure chose qu’il puisse faire, personne n’étant mieux qualifié pour lui donner de bons conseils. Tant de possibilités se présentent dans le monde astral que l’on ne peut pas donner une règle générale ; mais l’homme qui s’efforce de se rendre utile à tous ceux qui l’entourent ne peut se tromper beaucoup. Il y a, dans ce monde, une foule d’occasions de s’instruire et de travailler, parmi lesquelles le nouveau venu doit trouver le meilleur emploi de son temps.

Le monde astral, pas plus du reste, que le monde physique, ne se modifie pas selon la commodité des membres de la Société Théosophique ; ils doivent, comme les autres, faire face aux conditions de ce nouveau milieu. Si un ivrogne déambule sur une route, ceux qui passent sur cette route le rencontrent, qu’ils soient ou non membres de la Société ; le plan astral, à cet égard, ne se distingue pas du plan physique. Les théosophes familiarisés avec les lois de la vie astrale devraient, mieux que d’autres, savoir comment traiter les êtres désagréables qu’ils trouvent sur leur chemin, car ils sont, comme les autres, exposés à se trouver face à face avec eux. D’ailleurs, ils ont dû les rencontrer déjà en maintes occasions, alors qu’au cours de leur vie physique ils fonctionnaient sur le plan astral ; il ne faut pas qu’ils les craignent davantage maintenant. De plus, par le fait qu’ils sont à présent au même niveau, ils peuvent mieux s’entendre avec eux et leur venir utilement en aide.

Après la mort, il n’y a, somme toute, aucune différence entre les conditions où se trouve l’homme ordinaire et celles du psychique, sauf que ce dernier, plus familiarisé avec les choses de l’astral, est moins désorienté dans ce nouveau milieu. Être psychique, c’est pouvoir rapporter, dans la conscience physique quelques notions des mondes supérieurs ; c’est donc seulement par certaines aptitudes du corps physique que le psychique diffère de l’homme ordinaire. Cette différence disparaît dès que le corps physique a été rejeté.

Rapports des décédés avec la terre

L’homme décédé est souvent au courant des sentiments de la famille qu’il a quittée. On pourra facilement s’en convaincre si l’on réfléchit à ce qui se manifeste par l’intermédiaire du corps astral. Le mort ne suit pas nécessairement, dans tous leurs détails, les évènements de la vie physique ; il ne sait pas forcément ce que ses amis mangent ou quelles sont leurs occupations. Mais il sait s’ils sont joyeux ou tristes et il est immédiatement au courant de tous leurs sentiments, tels que amour ou haine, jalousie ou envie.

Ce n’est qu’au moyen d’une matérialisation partielle (c’est-à-dire en attirant à soi un voile de matière éthérique) qu’un ivrogne planant aux abords d’un cabaret, peut respirer l’odeur de l’alcool. Il ne peut la sentir comme nous ; c’est pourquoi il pousse toujours les buveurs à s’enivrer, afin de prendre possession de leurs corps par obsession et de se livrer alors à sa passion, ainsi qu’à toutes les autres sensations qu’il recherche avec tant d’avidité.

Le corps astral comporte les contreparties exactes des yeux, du nez et de la bouche, mais il ne faut pas en conclure que l’homme astral voit, entend, sent, goûte, avec ces yeux, ces oreilles, ce nez ou cette bouche. La matière du corps astral entier étant constamment animée d’un mouvement rapide, il est absolument impossible qu’aucune de ses particules ait une fonction spéciale comme les extrémités de certains nerfs du corps physique.

Les sens du corps astral ne s’exercent pas au moyen d’organes spéciaux, mais par l’intermédiaire de toutes les particules de ce corps ; par exemple l’homme, avec sa vue astrale, voit également bien par toutes les parties de son corps ; il voit donc simultanément tout ce qui l’entoure, au lieu de ne regarder que devant lui.

S’il tente de saisir la contrepartie astrale de la main d’un homme vivant, les deux mains passeront l’une à travers l’autre sans produire aucune sensation de contact. Toutefois, il est possible de matérialiser une main qui, bien qu’invisible, donnera l’impression d’une main physique ordinaire ; le fait se produit souvent dans les séances de spiritisme.

Il y a trois subdivisions du monde astral d’où l’homme décédé peut (bien que la chose ne soit pas recommandable) voir et suivre les évènements physiques. Sur le sous-plan le plus bas, il s’occupe généralement de tout autre chose et s’intéresse fort peu à ce qui se passe dans le monde physique, sauf, ainsi que l’explique notre littérature, quand il hante les mauvais lieux ; mais sur le sous-plan immédiatement supérieur, il est en contact très étroit avec notre monde et il lui est possible d’être entièrement conscient d’une foule de choses de ce monde. Ce ne sont pas les choses physiques qu’il voit, mais bien leurs contreparties astrales. À un degré diminuant rapidement, l’homme possède encore cette conscience du plan physique lorsqu’il s’élève de deux autres sous-plans ; mais au-dessus de ceux-ci, ce n’est que par un effort spécial et par l’intermédiaire d’un médium qu’il pourrait prendre contact avec le plan physique ; cela serait même extrêmement difficile du sous-plan le plus élevé.

La possibilité de voir et de suivre, du plan astral, les évènements physiques, est déterminée par le caractère, par l’humeur et par le degré de développement atteint. La plupart de ceux que nous appelons couramment de braves gens, qui vivent une vie normale jusqu’à la fin, traversent ces sous-plans inférieurs avant de s’éveiller à la conscience astrale ; aussi est-il peu probable qu’ils soient conscients de quoi que ce soit de physique. Cependant, certains restent parfois en contact avec notre monde quand ils sont très inquiets de quelque personne laissée ici-bas.

Le corps astral des individus peu développés étant surtout composé de la matière de ces sous-plans inférieurs, il en résulte qu’ils sont plus aptes à suivre, dans une certaine mesure, ce qui se passe sur la terre. Tel est surtout le cas des gens de peu d’intelligence, dépourvus d’aspirations élevées, qui ne pensent qu’à des sujets terre à terre, et cette attraction des choses inférieures augmente à mesure qu’on la satisfait.

Celui qui, tout d’abord, était heureusement inconscient de ce qu’il y a au-dessous de lui, peut avoir le malheur d’en devenir conscient ; tel est souvent, l’effet du chagrin égoïste des survivants. Le défunt s’efforce de ralentir alors son mouvement ascensionnel afin de rester en contact avec cette vie d’ici-bas à laquelle il n’appartient plus ; il augmente ainsi, pendant un certain temps, sa faculté de voir les choses terrestres et sa douleur morale est grande quand il sent ce pouvoir lui échapper. Cette souffrance vient entièrement de l’entrave apportée par le décédé lui-même au cours régulier de sa vie astrale ; elle est absolument étrangère à l’évolution ordinaire et normale qui se poursuit après la mort.

Les morts ne voient point le monde physique tel qu’il est exactement ; d’ailleurs ni les morts, ni les vivants ne le voient tel qu’il est réellement, car nous, ou du moins la plupart d’entre nous, nous n’en voyons guère que les parties solides et liquides, et la portion beaucoup plus vaste occupée par les gaz et l’éther échappe à notre vue.

Le décédé, lui, ne voit pas la matière physique ; il n’en voit pas non plus toutes les contreparties astrales, mais seulement celles qui appartiennent au sous-plan particulier sur lequel il se trouve. Seul peut avoir une idée nette de ce qui se passe sur le plan astral, celui qui a développé la vue éthérique et la vue astrale alors qu’il était encore vivant dans son corps physique.

Une autre difficulté se présente : le désincarné ne peut jamais distinguer avec certitude entre le corps physique et la contrepartie astrale, même lorsqu’il la voit. Il lui faut une longue expérience pour être capable de distinguer nettement les objets ; sinon il commettra beaucoup d’erreurs. Tel est le cas des maisons hantées où l’on constate des jets de pierres, des piétinements, des déplacements d’objets. Cette faculté de reconnaître les choses physiques est donc, en grande partie, le résultat de l’expérience et du savoir, mais elle restera très imparfaite si le désincarné ne l’a pas développée avant sa mort.

Un correspondant nous demande si un mort peut jouir de la contrepartie astrale d’une représentation théâtrale et trouver place dans la salle où elle a lieu, même lorsque celle-ci est comble.

Assurément, un théâtre, bondé de spectateurs, a une contrepartie astrale visible pour les morts. Toutefois, la pièce n’a guère d’attrait pour eux puisqu’ils ne peuvent en aucune façon, voir ni les costumes, ni le jeu de physionomie des acteurs comme nous les voyons ; de plus, les sentiments exprimés, étant factices et non réels, ne font aucune impression sur la matière astrale.

Les corps astrals peuvent s’interpénétrer et s’interpénètrent constamment les uns les autres dans leur entier sans se faire mutuellement aucun mal ; et si vous y réfléchissez un instant, vous comprendrez qu’il ne peut en être autrement. Lorsque vous êtes assis auprès d’une personne, en chemin de fer ou en tramway, votre corps astral et celui du voisin s’interpénètrent nécessairement dans une très large mesure, et cette pénétration ne présente pas la moindre difficulté parce que les particules astrales sont infiniment plus espacées, en proportion de leurs dimensions, que ne le sont les particules physiques. Mais en même temps, en raison de leurs différentes vibrations, ces deux corps astrals s’influencent fortement, si bien que le fait d’être assis tout près d’une personne impure ou animée de mauvais sentiments est très préjudiciable. Une personne décédée entrera donc sans difficulté dans une salle de théâtre pleine de monde ; d’ailleurs son corps astral flottera sans doute dans l’air tandis que les spectateurs sont assis aux places que vous connaissez.

L’homme qui se suicide est un écolier qui fuit l’école avant d’avoir appris la leçon prescrite ; il est coupable d’avoir eu la présomption de prendre de lui-même une décision qui est du ressort de la Grande Loi. Les conséquences d’une rébellion aussi grave contre la nature sont toujours importantes ; elles s’étendent, non seulement sur la prochaine vie mais, très probablement, sur plusieurs vies suivantes.

Immédiatement après sa mort, le suicidé est dans le même cas que la victime d’un accident ; tous deux arrivent brusquement sur le plan astral. Il y a cependant une différence énorme. L’homme qui meurt par accident, ne s’attendant pas à la mort, est jeté dans un état d’inconscience et traverse ainsi généralement le plus bas des sous-plans sans en sentir les divers désagréments. Le suicidé, au contraire, ayant agi délibérément, en est généralement conscient et assiste, non sans douleur, au spectacle pénible qu’il présente. Il n’est pas possible de le délivrer des images et des sentiments qu’il s’est créés, mais un ami dévoué peut souvent venir à son secours en les lui expliquant et en lui recommandant la patience, la persévérance et l’espoir.

Tout en reconnaissant entièrement que le suicide est une faute, et une faute des plus graves, nous n’avons pas le droit de juger celui qui la commet. Les cas diffèrent extrêmement et il nous est impossible de connaître tous les mobiles divers qui les ont déterminés et qui tous sont dûment pris en considération dans le fonctionnement de la Loi de justice éternelle.

Pour apprécier les conditions de la vie d’un homme dans le monde astral, il faut tenir compte de deux facteurs importants : le temps qu’il passe sur chaque sous-plan inférieur et le degré de conscience qu’il y atteint.

La durée de son séjour sur ces sous-plans dépend, nous l’avons dit, de la quantité de matière qu’il a empruntée à chacun d’eux pendant sa vie terrestre.

Le degré de conscience sur un sous-plan varie suivant les cas.

Prenons un cas extrême. Supposons un homme ayant développé dans sa dernière incarnation, des tendances qui correspondent à la matière du dernier sous-plan astral, et admettons qu’il ait eu la chance d’apprendre, dès les premières années de sa vie, la possibilité et la nécessité de combattre ces tendances. Il est peu probable que les efforts de cet homme pour se maîtriser aient complètement réussi ; s’il en est ainsi, la matière grossière a été constamment mais lentement remplacée par de la matière plus affinée. Mais, ce progrès étant extrêmement lent, il arrive, en général, que l’homme meurt avant que le résultat ne soit complet. Dans ce cas, la quantité de matière appartenant au dernier sous-plan, restée dans son corps astral, sera sans doute assez faible pour lui épargner un trop long séjour sur ce sous-plan ; mais comme il n’a pas, dans sa dernière incarnation, en l’habitude d’y fonctionner, cette habitude ne pouvant être prise tout d’un coup, il faudra qu’il y reste jusqu’au moment où toute la matière de ce sous-plan sera désagrégée. Pendant tout ce temps, il sera dans un état inconscient, dans une sorte de sommeil, grâce auquel les nombreux désagréments de ce sous-plan lui seront totalement épargnés.

Ces deux facteurs de l’existence d’outre-tombe, c’est-à-dire, d’une part le sous-plan sur lequel l’homme est situé, et d’autre part son degré d’évolution de conscience sur ce sous-plan, ne dépendent nullement de la manière dont il est mort, mais de la manière dont il a vécu ; aucun accident, quelque terrible ou soudain qu’il soit, ne peut avoir d’influence sur eux. Néanmoins, la vieille prière si connue de l’Église a sa raison d’être : « De la mort subite, délivrez-nous, Seigneur ! ». Car si la mort subite ne rend pas nécessairement plus mauvaise la situation de l’homme sur le plan astral, elle ne contribue du moins en rien à la rendre meilleure. Au contraire, le long épuisement de la vieillesse et les ravages de toutes sortes qu’entraîne une longue maladie sont invariablement accompagnés d’un détachement et d’une désagrégation très sensibles des particules astrales, si bien que l’homme se réveillant sur le plan astral, trouve dans tous les cas, déjà faite une partie importante de sa tâche.

La terreur et le trouble mental qui accompagnent parfois la mort par accident sont en eux-mêmes une très mauvaise préparation à la vie astrale. À vrai dire, on a vu des cas, heureusement très rares, où cette agitation et cette terreur persistaient après la mort ; c’est pourquoi le désir, souvent exprimé d’avoir un certain temps pour se préparer à la mort, ne peut être tout à fait considéré comme une simple superstition, car il a sa raison d’être. En tout cas, pour celui qui vit la vie théosophique, le fait de passer, subitement ou non, dans le monde astral n’importe que bien peu puisqu’il cherche toujours à faire le plus de progrès possible et que son but reste le même après comme avant.

En résumé, il paraît certain que la mort par accident n’implique pas forcément un long séjour sur le niveau astral le plus bas, bien que, dans un sens, on puisse dire qu’elle le prolonge un peu puisque la victime n’a pu rejeter les particules grossières dont les souffrances d’une longue maladie l’auraient débarrassée.

En ce qui concerne les enfants, il est extrêmement douteux qu’au cours de leur vie courte et relativement innocente, ils aient développé une grande affinité pour les manifestations inférieures de la vie astrale ; et il est vraiment peu probable qu’on les voie jamais sur ces niveaux. En tout cas, qu’ils meurent, par accident ou maladie, leur vie astrale est relativement courte et leur vie dans le monde céleste, bien que plus longue, est toujours proportionnée à leur vie astrale. Ils se réincarnent aussitôt que les forces, qu’ils ont mises en jeu dans leur courte vie terrestre, sont épuisées, de même que nous l’avons observé pour les adultes ; la même grande Loi agit partout.

En général, la manière dont on traite habituellement son cadavre n’affecte pas nécessairement l’homme qui est sur le plan astral. Je suis obligé de faire ces deux restrictions, d’abord parce que certains rites magiques, horribles, peuvent atteindre très sérieusement celui qui est passé sur le niveau astral ; ensuite parce que la condition du cadavre, quoique n’affectant pas nécessairement l’homme véritable agit quelquefois quand même sur lui par suite de son ignorance ou de sa sottise.

Je vais essayer de vous l’expliquer.

La durée de la vie astrale, après l’abandon définitif du corps physique, dépend principalement des deux facteurs suivants : la qualité de sa vie physique passée et l’attitude mentale après ce que l’on appelle la mort. Pendant sa vie terrestre, l’homme modifie constamment la matière de son corps astral. Il agit sur elle directement, par les passions, les émotions et les désirs dont il subit l’empire, et indirectement, d’en haut, pour ainsi dire, par ses pensées et d’en bas, par tous les détails de sa vie physique (sa bonne conduite ou sa débauche, sa propreté ou sa malpropreté, sa nourriture et sa boisson). Si, par perversité, il s’est obstiné à suivre une mauvaise voie, s’il a été assez sot pour se construire un véhicule astral lourd et grossier, habitué à ne répondre qu’aux vibrations les plus inférieures du plan astral, il se trouvera, après la mort, retenu sur ce plan pendant tout le temps nécessaire au long et lent processus de la désagrégation de son corps astral. Si, par contre, il s’est attaché à mener une vie convenable, ce véhicule contiendra une forte proportion de matière plus subtile, les tourments et les inconvénients de sa vie d’outre-tombe seront très diminués et son évolution plus rapide et plus aisée.

Ceci est généralement compris, mais le second facteur important, l’attitude mentale après la mort, semble souvent oublié. La chose désirable pour le défunt est de bien se rendre compte de la position qu’il occupe sur ce petit arc de son évolution, d’apprendre qu’il est arrivé à l’heure où il doit se replier vers le plan de son Ego véritable et que, par conséquent, son devoir est de détourner, autant que possible, sa pensée des contingences physiques et de fixer de plus en plus son attention sur les questions d’ordre spirituel qui l’occuperont dans le monde céleste. Par là, il facilite grandement la désagrégation astrale normale et évite l’erreur, malheureusement si commune, de s’attarder inutilement sur les niveaux inférieurs, où il ne doit pas séjourner longtemps.

Bien des gens se refusent à tourner leurs pensées vers le haut et passent leur temps à lutter de toutes leurs forces pour rester en contact avec le monde physique qu’ils ont quitté, ce qui gêne beaucoup quiconque s’efforce de les secourir. Les questions terrestres étant les seules auxquelles ils se soient jamais intéressés, ils s’y attachent désespérément même après leur mort. Naturellement, ce contact avec les choses d’ici-bas leur devient de plus en plus difficile, mais au lieu d’accueillir avec joie cette constatation et de faciliter ce processus de perfectionnement et de spiritualisation graduel, ils lui opposent une résistance désespérée. La force colossale de l’évolution finit par les entraîner dans son courant bienfaisant ; mais ils ne cèdent que pas à pas.

Ils s’attirent ainsi de grandes peines et d’inutiles chagrins et retardent sérieusement leurs progrès spirituels.

Cette ignorante et fâcheuse résistance à la volonté cosmique est grandement aidée par le cadavre qui constitue une sorte de point d’appui sur le plan physique. Le décédé est naturellement en rapports étroits avec ce cadavre et il peut commettre l’erreur de s’en servir comme d’une ancre qui l’attache fortement à la matière physique tant que la décomposition n’est pas trop avancée. La crémation sauve l’homme de lui-même ; brûler ainsi son corps, c’est littéralement « brûler ses vaisseaux » car cette heureuse opération diminue dans de grandes proportions, la possibilité de se rattacher à la terre.

Ni l’ensevelissement, ni l’embaumement ne peuvent, en quoi que ce soit, forcer l’Ego à prolonger son séjour sur le plan astral ; mais chacune de ces méthodes lui en offre à la fois la tentation et les plus grandes facilités d’y satisfaire. Aucun Ego, tant soit peu évolué, ne consentirait à être retenu sur le plan astral, surtout par un moyen tel que l’embaumement de son cadavre. Que son véhicule physique soit brûlé, qu’il soit, selon la déplaisante coutume actuelle, abandonné à une lente décomposition, ou qu’il soit indéfiniment conservé comme une momie égyptienne, son corps astral ne s’en désagrégera pas moins rapidement, avec la même facilité.

Les avantages de l’incinération sont nombreux. Elle rend impossible toute tentative, même temporaire, de revivifier le cadavre et par suite de s’en servir dans un but de basse magie ; elle met ainsi (et d’autre manière encore) les vivants à l’abri de nombreux dangers.

Des conditions d’existence après la mort

Est-il préférable, demande-t-on souvent, que l’homme de niveau moyen, soit inconscient dans le monde astral ou qu’il y soit conscient ?

Ceci dépend et de la nature des activités et du degré de développement de l’Ego.

Lorsque l’homme ordinaire meurt, il n’a pas encore renoncé à tous ses désirs ; aussi doit-il d’abord épuiser leur force avant de pouvoir entrer en état d’inconscience. Si la seule activité dont il est capable est celle qui provient des désirs inférieurs, il est évidemment préférable pour lui que rien ne vienne l’empêcher de tomber le plus tôt possible dans une inconscience relative, puisque tout le Karma qu’il pourrait générer ainsi serait probablement mauvais.

Si, d’autre part, son développement lui permet de se rendre utile aux autres sur le plan astral, et surtout si déjà il y a souvent travaillé pendant son sommeil, il n’y a aucune raison pour qu’il ne cherche pas à employer utilement le temps qu’il est obligé d’y passer ; mais il fera bien de n’y pas déployer de nouvelles forces qui pourraient prolonger son séjour.

Ceux qui travaillent sous la direction des disciples des Maîtres de Sagesse sont sagement guidés, car ces disciples ont, en cette matière, une grande expérience et sont à même en tout cas, de demander conseil à ceux qui en savent plus qu’eux.

Comme la vie physique, la vie astrale peut être dirigée par la volonté, mais toujours dans les limites assignées par le Karma de chacun, c’est-à-dire par ses actions passées. L’homme ordinaire a peu d’initiative, sa capacité de vouloir est faible ; aussi est-il, dans une grande mesure, aussi bien dans le monde astral que dans le monde physique, l’esclave de l’ambiance qu’il s’est créée. Au contraire un homme déterminé, tirera toujours le meilleur parti de tout et vivra sa propre vie quelles que soient les circonstances. Après tout, ce que sa volonté a produit, sa volonté peut le modifier peu à peu s’il en a le temps.

Pas plus que pendant la vie terrestre, on ne peut, en astral, se débarrasser des mauvais penchants sans faire les efforts nécessaires. Les désirs ardents et tenaces nécessitent un corps physique pour être assouvis et l’absence de ce corps est la cause de longues souffrances. Mais peu à peu ces désirs s’atténuent et, faute d’être satisfaits, s’atrophient et disparaissent. De la même manière, la matière du corps astral s’use lentement et se désagrège à mesure, en même temps que la conscience s’en retire graduellement par l’effort semi-conscient de l’Ego ; et ainsi, par degrés, s’opère la libération de tout ce qui fait obstacle à l’ascension vers l’état céleste.

En général, et ceci est vraiment déplorable, la personne décédée ne comprend nullement la nécessité de se débarrasser des désirs inférieurs qui la lient. Si elle comprenait sa situation et si, sachant que son devoir est de se retirer en elle-même en abandonnant toute pensée terrestre, elle s’appliquait à cette tâche, elle accélérerait beaucoup les deux processus de libération dont j’ai parlé. Au contraire, dans son ignorance, elle vivifie ces désirs, prolonge ainsi leur durée et s’attache de toutes ses forces aux parties les plus grossières de son corps astral parce que les sensations qu’elles lui procurent lui donnent l’illusion de cette vie physique à laquelle elle aspire passionnément. Aussi le travail le plus important des aides invisibles consiste-t-il à expliquer aux décédés leur situation et l’on comprend ainsi combien la connaissance même purement intellectuelle des vérités théosophiques devient utile à ce moment.

Après la mort, en arrivant sur le plan astral, les gens ne comprennent pas qu’ils sont morts et même, s’ils s’en rendent compte, ils ne perçoivent pas tout d’abord en quoi ce monde diffère du monde physique.

Sur terre, une foule de contingences impérieuses remplissent la vie. Il faut se nourrir, se vêtir, se loger ; pour y arriver, il faut de l’argent et pour avoir l’argent, il faut travailler. Cette nécessité nous semble si naturelle ici-bas que, libérés par la mort de cet esclavage, nous avons pendant longtemps grand-peine à croire que nous sommes vraiment libres et, dans bien des cas nous continuons à faire d’inutiles efforts pour des besoins que nous n’avons plus.

Ainsi parfois l’on voit des personnes récemment décédées essayer de manger, se préparer des repas complètement imaginaires, tandis que d’autres se construisent des maisons. J’ai positivement vu dans l’au-delà, un homme se bâtir une maison pierre à pierre, et, bien qu’il créât chaque pierre par un effort de sa pensée, il n’avait pas compris qu’il aurait tout aussi bien pu construire la maison entière, d’un seul coup par le même procédé, sans se donner plus de mal. Peu à peu il fut conduit, en découvrant que les pierres n’avaient pas de pesanteur, à s’apercevoir que les conditions de ce nouveau milieu différaient de celles auxquelles il était accoutumé sur terre, ce qui l’amena à en continuer l’examen.

Dans le summer-land, les hommes s’entourent de paysages qu’ils se créent eux-mêmes ; d’aucuns cependant s’évitent cette peine et se contentent de ceux qui ont déjà été imaginés par d’autres. Les hommes qui vivent sur le sixième sous-plan, c’est-à-dire près de la terre, sont entourés de la contrepartie astrale des montagnes, des arbres, des lacs physiques, de sorte qu’ils ne sont pas tentés d’en édifier eux-mêmes ; ceux qui habitent les sous-plans supérieurs, qui planent au-dessus de la surface terrestre, se créent tous les paysages qu’ils veulent, par les méthodes que j’ai décrites. Le plus fréquemment, ils reproduisent des scènes de leurs Écritures diverses ; aussi, dans ces régions, se trouve-t-on constamment en présence de tentatives maladroites et pauvres d’imagination pour créer des joyaux poussant sur des arbres, des mers de cristal sillonnées de feu, des créatures dont l’intérieur est rempli d’yeux, des divinités aux cent têtes et aux cent bras.

C’est la conséquence de l’ignorance et des préjugés de la vie physique, que tant de gens perdent, leur temps à un travail sans valeur aucune, alors qu’ils pourraient l’employer à venir en aide à leurs frères.

Pour qui a étudié la Théosophie et qui, par conséquent, comprend la nature de ces mondes supérieurs, une de leurs caractéristiques les plus agréables, est le repos et la liberté absolus que l’on y trouve par suite de la disparition de ces contingences qui rendent la vie physique si misérable. L’homme mort seul est absolument libre, libre de faire ce qu’il veut, libre d’employer son temps à sa guise, libre, par conséquent de consacrer toutes ses énergies à aider et à secourir.

De l’obsession animale

Nous savons qu’un Ego, dans sa descente en réincarnation, peut être détourné de sa route et retenu indéfiniment sur les niveaux de l’astral par l’attraction de l’âme-groupe de quelque race d’animaux avec lesquels il a une affinité trop grande. Nous savons que la même affinité s’empare quelquefois d’une âme, sur le plan astral, pour l’associer très intimement avec une forme animale ; nous savons aussi qu’une grande cruauté peut engendrer un lien karmique qui nous lie à un animal et nous fait souffrir horriblement avec lui. Tout ceci a été décrit par Mme Besant dans une lettre à un journal hindou, lettre qui fut reproduite par le Theosophic Gleaner, vol. XV, p 231, Mme Besant s’exprime ainsi :

« L’Ego humain ne se réincarne pas dans un animal, car se réincarner signifie entrer dans un véhicule physique qui, ensuite, appartient à l’Ego et dont il est maître. La liaison de l’Ego humain à une forme animale, liaison imposée comme châtiment, n’est pas une réincarnation, car l’âme animale, véritable propriétaire du véhicule, n’en est pas dépossédée, et l’Ego humain n’est pas maître du corps auquel il est temporairement attaché. Cet Ego ne peut pas devenir un animal ni perdre ses attributs humains pendant son châtiment. Il n’est pas forcé de recommencer son évolution depuis les stades les plus bas de l’humanité, car, aussitôt qu’il est libéré, il reprend la forme humaine à laquelle son évolution antérieure lui donne droit.

Lire l’histoire de Jada Brarata et celle de la femme de Rishi, libérés par le contact des pieds de Ramâ, cas qui démontrent l’erreur de la croyance populaire que l’homme devient une pierre ou un animal.

Voici ce qui se passe : Quand un Ego, une âme humaine, par ses appétits vicieux ou par une autre cause, forme un lien très fort avec un type d’animal quelconque, son corps astral présente les caractéristiques animales correspondantes et, dans le monde astral, où les pensées et les passions prennent forme, il se peut qu’il revête cette forme animale. Ainsi, après la mort, dans le Pretaloka , l’âme serait incorporée dans une enveloppe astrale ressemblant plus ou moins à l’animal dont elle a, sur terre, exalté en elle les caractéristiques. Soit à ce moment, soit lorsque, retournant en incarnation, l’âme repasse dans le monde astral, elle peut être, dans des cas exceptionnels, liée par affinité magnétique au corps astral de l’animal dont ses tendances la rapprochent, et elle sera, par lui, enchaînée, comme un prisonnier, au corps physique de cet animal. Ainsi captive, elle ne peut ni s’élever vers Svarga, si le lien a été établi pendant qu’elle était un Preta, ni se réincarner dans l’humanité.

C’est vraiment pour l’âme un châtiment que d’être ainsi liée à un animal ; elle est consciente sur le plan astral, elle a conservé toutes ses facultés humaines, mais elle est sans action sur le corps de la bête à laquelle elle est enchaînée et ne peut se manifester par lui sur le plan physique. L’organisme de l’animal ne possède pas le mécanisme par lequel un Ego humain peut s’exprimer ; c’est une prison, non un véhicule. En outre, l’âme de l’animal, n’ayant pas été expulsée, est la véritable propriétaire de son propre corps et elle seule peut en disposer.

Shri Shankarâchârya indique très clairement la différence entre pareille prison et la transformation en pierre, en arbre ou en animal. Un tel emprisonnement n’est pas une réincarnation et lui donner ce nom est une erreur. J’affirme donc, en toute connaissance de cause, que l’Ego humain ne peut se réincarner dans un animal, ni devenir un animal. Cette expérience n’est d’ailleurs pas la seule qu’une âme dégradée puisse faire dans le monde invisible ; il y en a d’autres. Il y est fait allusion dans les Shatras Hindous, mais à un point de vue spécial et d’une manière vague.

Quand, sans que l’Ego soit tombé assez bas pour encourir un emprisonnement aussi absolu, son corps astral est néanmoins fortement animalisé, il peut se réincarner normalement dans un véhicule humain, mais ce corps reproduira les caractéristiques d’un animal ; tels sont les « monstres » à tête de porc, de chien, etc…

En cédant aux vices bestiaux les hommes s’attirent des peines plus terribles qu’ils ne se l’imaginent généralement, car les lois de la nature sont inviolables et apportent à chacun la récolte de la graine qu’il a semée. Les souffrances qu’endure l’entité humaine consciente, ainsi momentanément arrêtée dans son évolution et privée de moyens d’expression, sont très vives, et leur but est naturellement que l’Ego se corrige. À peu près identiques sont celles qu’endurent les Egos liés à des corps humains dont les cerveaux ne sont pas sains, comme ceux des idiots, des fous, etc. L’idiotie et la folie sont les conséquences d’autres vices que ceux qui entraînent la servitude animale, mais dans les deux cas, l’Ego est lié à une forme à travers laquelle il ne peut s’exprimer. »

Ces exemples montrent, du moins en partie, d’où vient la croyance si répandue qu’un homme peut, dans certaines circonstances, se réincarner dans le corps d’un animal. Les livres orientaux décrivent comme des vies distinctes ce qui, pour nous, ne constitue que les trois étapes d’une seule vie. Ils expliquent que lorsque l’homme meurt à la vie physique, il renaît immédiatement sur le plan astral, ce qui signifie simplement que sa vie, spécialement et entièrement astrale, commence alors ; de même le passage à la vie céleste est appelé par eux mort sur le plan astral et nouvelle naissance sur le niveau supérieur. Dans ces conditions, on conçoit aisément que les cas anormaux mentionnés ci-dessus puissent être considérés comme une « réincarnation dans le règne animal », mais cette expression aurait, dans la littérature théosophique, un sens très différent.

Au cours de récentes investigations, notre attention a été attirée sur une série de cas qui diffèrent un peu de ceux dont j’ai parlé plus haut, en ce que le lien rattachant l’Ego à l’animal a été formé par l’être humain dans le but d’échapper à quelque chose qu’il a senti être plus terrible encore. Sans aucun doute, ces cas étaient connus des anciens et c’est en partie à eux que se rapporte la tradition relative aux incarnations animales. Je vais essayer de l’expliquer.

À la mort, la partie éthérique du corps physique se retire de la partie la plus dense et peu après (généralement quelques heures) le corps astral se sépare à son tour du corps éthérique, à ce moment commence la vie sur le plan astral. En général, l’inconscience est complète jusqu’au moment de la séparation du corps éthérique, et quand a lieu l’éveil à une vie nouvelle, cette vie est celle du monde astral. Néanmoins, certaines personnes s’accrochent si désespérément à l’existence physique, que leur véhicule astral ne peut se détacher entièrement du corps éthérique, et elles s’éveillent encore entourées de matière éthérique.

Le corps éthérique n’est qu’une partie du corps physique et n’est pas, à proprement parler, un véhicule de conscience, c’est-à-dire un corps dans lequel l’homme peut vivre et agir. Ces malheureux se trouvent donc en posture fort désagréable, suspendus pour ainsi dire entre deux plans. Le monde astral leur est fermé par la matière éthérique qui les enveloppe et en même temps ils ont perdu les organes des sens physiques. Ils errent alors de tous côtés, solitaires, muets et terrifiés, enveloppés d’une brume épaisse et sombre, incapables de frayer avec les habitants soit d’un monde, soit de l’autre ; ils aperçoivent parfois d’autres âmes qui flottent comme eux, et dans la même situation fâcheuse, mais ils ne peuvent communiquer avec elles, sont incapables même de les rejoindre ou de les arrêter dans leur course sans but au sein de la nuit profonde où ils errent. De temps à autre, le voile de matière éthérique se soulève assez pour leur permettre de jeter un coup d’œil sur les scènes des sous-plans inférieurs de l’astral et ce spectacle est rarement encourageant, car il fait plutôt songer à une scène de l’enfer ; parfois aussi un objet terrestre et familier est en partie et momentanément aperçu, phénomène généralement causé par la rencontre avec une forme-pensée intense ; mais après cette éclaircie, qui rappelle le supplice de Tantale, quand la lueur fugitive s’évanouit, la brume est plus épaisse, plus troublante, plus désespérante encore.

Pendant tout ce temps, le malheureux décédé ne peut arriver à comprendre que si seulement, par un effort de volonté, il se libérait du désir qui le retient à la matière physique, il passerait immédiatement (après quelques instants d’inconscience) à la vie ordinaire du plan astral ; mais c’est précisément qu’il redoute par-dessus tout ; il craint de perdre sa misérable semi-conscience, et s’accroche même aux horreurs de ce monde gris noyé dans un épais brouillard plutôt que d’entrer dans ce qu’il considère comme une mer d’anéantissement et d’extinction complète. Parfois – même résultat des enseignements erronés reçus sur terre – il se dit que s’il se laisse aller, il tombera dans l’enfer. Dans tous les cas, sa douleur, son désespoir et l’accablement que lui cause sa solitude sont extrêmes.

Pour sortir de cette position fâcheuse, que ces individus ne doivent, d’ailleurs, qu’à eux-mêmes, il existe plusieurs moyens. Parmi ceux qui composent notre groupe d’aides invisibles, quelques-uns se consacrent spécialement à la tâche de rechercher les âmes dans cette douloureuse situation ; ils essaient de les persuader que ce qu’elles peuvent faire de mieux est de se laisser aller au courant qui les en ferait sortir. Il y a aussi, parmi les décédés, des cœurs généreux qui se consacrent à explorer les bouges du monde astral pour en sauver les âmes. Quelquefois ces efforts sont couronnés de succès, mais en somme peu nombreuses sont les victimes qui ont le courage et la confiance nécessaires pour rompre le lien qui les attache à ce qui leur semble bien injustement être la vie.

Peu à peu la coque éthérique se résorbe d’elle-même et le cours ordinaire de la nature revendique ses droits en dépit des efforts faits pour s’y soustraire. Parfois, en désespoir de cause, on voit ces désincarnés hâter le dénouement, convaincus qu’en somme l’anéantissement est préférable à la vie qu’ils mènent, par indifférence, ils s’abandonnent et il s’ensuit pour eux une extrême mais agréable surprise.

Il arrive que, pendant leurs premières luttes, quelques âmes ont la malchance de découvrir des méthodes antinaturelles qui leur permettent, jusqu’à un certain point de reprendre contact avec le monde physique, alors qu’elles devraient, au contraire, chercher à entrer dans le monde astral. Elles pourraient y parvenir facilement par l’intermédiaire d’un médium, mais, généralement, « l’esprit-guide » du médium leur en défend sévèrement l’accès, et il a parfaitement raison car, dans leur terreur et leur détresse, elles n’ont plus aucun scrupule ; luttant avec l’énergie d’un homme qui va se noyer, elles poursuivraient le médium de leurs obsessions jusqu’à le rendre fou ; efforts tout à fait inutiles puisque leur succès même n’aboutirait qu’à prolonger leurs souffrances, en faisant plus épaisse encore la prison de matière dont elles ont tout intérêt à se débarrasser. À l’occasion, elles tâchent de s’emparer d’une personne qui, inconsciemment, possède la médiumnité, en général quelque jeune fille de tempérament psychique, mais elles ne peuvent réussir dans cette tentative que lorsque l’Ego de la jeune fille est si peu maître de ses véhicules qu’il ne les défend pas contre les mauvaises pensées ou les passions inférieures. Quand les relations de l’Ego avec ses véhicules sont normales et saines, il ne peut être dépossédé de ses facultés, malgré les efforts acharnés des pauvres âmes dont je viens de parler.

L’animal, lui, n’a pas d’Ego, mais il possède un fragment de l’âme-groupe qui lui en tient lieu. Le pouvoir de ce fragment d’âme sur ses véhicules n’est pas comparable, à celui d’un Ego humain ; c’est pourquoi ce que nous appellerons pour l’instant « l’âme » de l’animal peut être dépossédé bien plus aisément que lui. Parfois, ainsi que je l’ai dit, l’âme humaine errant à travers le monde brumeux, se rend compte par malheur de cette possibilité, dans sa folie, elle obsède le corps d’un animal, ou, si elle n’arrive pas à chasser entièrement son âme, elle tâche d’en être en partie maîtresse afin de partager dans la mesure possible la demeure du véritable propriétaire. Par l’intermédiaire de l’animal, elle se trouve ainsi une fois de plus en contact avec le monde physique ; elle voit par les yeux de l’animal (expérience quelquefois très remarquable) et ressent toute douleur qu’on lui inflige ; en réalité du point de vue de sa propre conscience elle est elle-même l’animal.

Un membre âgé et respecté de l’une de nos branches anglaises raconta qu’il reçut un jour la visite d’un homme venant lui demander conseil dans des circonstances particulières. Le visiteur semblait avoir connu des jours meilleurs, mais il était tombé, disait-il, dans un état de pauvreté si complète qu’il avait dû accepter n’importe quel travail, et qu’il était réduit à assommer le bétail dans un immense abattoir. Il se déclarait incapable de continuer son odieux métier à cause des cris déchirants d’angoisse que poussaient ses victimes quand il se préparait à les assommer, et des voix qui lui disaient : « Aie pitié de nous ! Ne frappe pas, car nous sommes des êtres humains attachés à ces animaux et nous ressentons leurs souffrances ».

Ayant entendu dire que la Société Théosophique s’occupait de choses extraordinaires, il venait demander un avis.

Cet homme était sans doute un clairaudient, ou, en tout cas, assez sensitif pour lire les pensées de ces pauvres créatures qui s’étaient associées avec des animaux et ces pensées se traduisaient probablement pour lui par des cris et des supplications. Il n’est pas étonnant que, dans ces conditions, il se sentît incapable de continuer son métier. Voilà qui doit faire réfléchir ceux qui mangent de la viande, ceux qui, sous le nom de « sport », se font un jeu de tuer des animaux, surtout les vivisecteurs et, en général, tous ceux qui tuent ou torturent des animaux, car ils risquent ainsi d’infliger à un être humain de terribles souffrances. Le fait, que des matérialistes s’exposent à commettre de pareilles erreurs, semble prouver que rien ne subsiste plus de la croyance de divers peuples anciens où il était défendu de tuer certains animaux « de peur de déposséder un ancêtre ».

La personne ainsi liée à un animal ne peut s’en séparer à volonté, et même le pourrait-elle, elle ne saurait y réussir que peu à peu, à grand-peine et au bout de plusieurs jours d’efforts.

Ce n’est généralement qu’à la mort de l’animal qu’elle peut s’en dégager, et encore, pas immédiatement. Elle tâchera alors d’obséder quelque autre animal de la même espèce ou, à défaut, quelque autre créature.

J’ai remarqué que les animaux obsédés ou semi-obsédés par des êtres humains sont souvent évités ou craints par le reste du troupeau. En fait, ils sont souvent à moitié fous de terreur et de colère, tant ce qu’ils éprouvent est étrange, et ils n’ont aucun moyen de s’y soustraire.

Les animaux les plus exposés aux obsessions de ce genre, semblent être les moins développés, tels que les bœufs, les moutons et les porcs. Il est probable que les bêtes plus intelligentes, comme les chiens, les chats et les chevaux, ne se laisseraient pas obséder aussi facilement, bien que mon attention ait été une fois attirée par l’exemple particulièrement triste de quelqu’un qui était ainsi enchaîné à un chat. Il y a aussi le cas bien connu du singe de Pandharpur qui fit voir, de si étrange façon, qu’il était au courant des cérémonies Brahmaniques. Mais, le plus souvent, l’âme qui obsède se contente de ce qu’elle a trouvé, tant sont grands les efforts nécessaires pour obséder même la bête la plus stupide.

Cette obsession animale semble avoir aujourd’hui remplacé l’horrible vampirisme d’autrefois.

Les hommes de la quatrième race-mère qui avaient pour la vie matérielle un attachement irrésistible, réussissaient parfois à en prolonger dans leur propre corps certaines manifestations inférieures et d’une horreur indescriptible en absorbant le sang de leurs semblables.

Dans la cinquième race, pareilles choses, heureusement, ne semblent plus possibles, mais les individus très matériels sont parfois les victimes de l’obsession animale – chose mauvaise, à coup sûr, mais cependant moins affreuse et moins révoltante que le vampirisme. – Voilà comment, même les choses les plus viles ici-bas deviennent meilleures.

On m’a cité deux autres cas d’associations avec des animaux ; l’un où un décédé, de tempérament vicieux, avait l’habitude d’emprunter temporairement le corps d’un certain animal pour satisfaire sa perversité ; l’autre, où un magicien oriental pour se venger d’une injure à sa religion, avait rattaché sa malheureuse victime décédée à une forme animale par un lien magnétique. Ceci porte à croire que sa victime avait quelque faiblesse permettant au magicien de la dominer, et qu’elle avait en outre commis intentionnellement un acte la mettant karmiquement sous la domination du sorcier, autrement, ce cas ne serait normalement pas possible, et le précédent non plus.

Toute obsession, qu’elle soit exercée sur le corps d’un homme ou sur celui d’un animal, est pour celui qui obsède un mal et un obstacle, car les attaches qui le retiennent à la terre en sont momentanément renforcées, et ses progrès dans la vie astrale retardés, sans compter les mauvais liens karmiques qui en résultent. Cette vie dans le brouillard – comme, d’ailleurs, presque toutes les autres expériences pénibles de la vie d’outre-tombe – n’a d’autre cause que l’ignorance où est l’âme des conditions réelles de cette vie. Plus nous acquérons de connaissances sur la vie et la mort, plus s’impose à nous la nécessité de faire tous nos efforts pour propager la doctrine théosophique, car il devient de plus en plus évident que cette connaissance signifie vie, bonheur et progrès pour tous.

Animaux individualisés

Quand un animal individualisé meurt, il a une vie astrale heureuse et très longue, pendant laquelle il reste généralement dans le voisinage immédiat de l’endroit où il a vécu. Ses rapports avec son ami ou son protecteur se continuent ; il le voit, il jouit de sa société autant que par le passé, bien qu’invisible à celui qu’il aime, et la mémoire qu’il conserve de sa vie terrestre est tout aussi fidèle que lorsqu’il vivait ici-bas.

Cet état sera suivi de la période encore plus heureuse que l’on désigne quelquefois sous le nom de « conscience endormie », qui durera jusqu’au jour où dans un monde futur, cet animal individualisé revêtira la forme humaine. Pendant tout ce temps, son état est analogue à celui d’un être humain dans le monde céleste, bien qu’à un niveau moins élevé. Il s’y crée son propre entourage, bien qu’il n’en ait qu’une vague conscience, et assurément cet entourage comportera l’image la plus belle et la plus sympathique de son ami terrestre. Pour toute entité en contact avec le monde céleste, soit qu’elle fasse ses premiers pas dans l’évolution humaine ou qu’elle se prépare à y entrer, ce monde représente la béatitude la plus haute dont elle puisse jouir.

De la localisation des états

La notion de lieu s’applique aux sous-plans du monde astral, mais seulement dans une certaine mesure. La matière de ce plan, sous tous ses états, nous entoure évidemment ici, sur la surface de la terre, et l’homme vivant, qui fait usage de son corps astral pendant le sommeil physique, entre simultanément en contact avec tous les états de la matière astrale, et est apte à en recevoir des impressions. Si, utilisant mon corps astral pendant que je dors, je regarde le corps astral d’un autre homme vivant, je le vois tout entier composé de la matière de chaque sous-plan ; mais, le corps astral d’un homme ordinaire, décédé, a été remanié par ce qu’on appelle l’élémental du désir et de ce fait, en général, un seul degré de sa matière peut seulement être impressionné.

Ce que nous appelons la « vue », dans le monde astral, n’est pas une véritable vue, car ce mot implique l’usage d’un organe apte à recevoir certaines vibrations spéciales. Tout autre est la vision astrale car on voit avec toutes les parties du corps astral, c’est-à-dire que chaque parcelle de ce corps est apte à recevoir les vibrations venant de l’extérieur et à les transmettre à la conscience intérieure. Néanmoins, toute parcelle n’est pas apte à enregistrer n’importe quel genre de vibrations ; ainsi je ne puis avoir connaissance de la matière astrale du degré le plus dense que si j’ai dans mon propre corps astral de la matière de même degré et je perçois les vibrations grossières que comporte cette matière au moyen de celle qui se trouve à ce moment à la surface de mon corps astral. Toutes les molécules du corps astral, étant pendant la vie, constamment en mouvement comme celles d’un liquide en ébullition, tous les degrés de matière sont représentés sur la surface du corps astral ; c’est pourquoi je puis voir simultanément tous les sous-plans astraux.

Après sa mort, l’homme ordinaire n’utilise pratiquement qu’un seul type de matière, celui qui est à l’extérieur par suite de l’organisation de la coque astrale en couches concentriques ; aussi n’a-t-il du monde astral qui l’entoure qu’une vision très incomplète.

Si, enfermé dans une coque de matière du degré le plus bas, il regarde le corps astral d’une personne vivante, il n’en peut voir que la partie constituée par ce même degré ; mais, comme il n’a aucun moyen de se rendre compte de la restriction de ses facultés, il croit voir le corps astral entier de la personne examinée et en conclut naturellement qu’elle possède uniquement les basses caractéristiques qui seules s’expriment par ce degré inférieur de matière.

Cet homme vit au sein de toutes sortes de hautes influences et de superbes formes-pensées, mais il en est complètement inconscient parce que les parties de son corps astral qui pourraient répondre à leurs vibrations sont à l’intérieur de sa coque impénétrable. Ce degré le plus bas de matière astrale, le septième si nous comptons à partir d’en haut, correspond à la matière physique et par lui est constituée la contrepartie astrale de tout objet solide du plan physique. Les contreparties astrales du plancher, des murs et du mobilier d’une chambre appartiennent à ce type inférieur de matière astrale ; aussi l’homme qui vient de mourir les voit-il nettement, tandis qu’il est presque entièrement inconscient du vaste océan de formes-pensées qui l’entoure, la plupart étant composées de types plus élevés de matière astrale.

Plus tard, à mesure que la conscience se retire à l’intérieur, cette coque de matière grossière se désagrège ; la matière du degré supérieur est graduellement mise à découvert et reçoit à son tour les vibrations extérieures. Alors les contreparties des objets physiques solides s’effacent peu à peu tandis que les formes-pensées se font de plus en plus nettes, de sorte que, sans aucun déplacement, un monde nouveau se révèle à la conscience.

Si, au cours de cette évolution, il arrive que le décédé rencontre la même personne à des intervalles assez longs, il sera persuadé qu’une grande amélioration s’est faite dans son caractère ; en réalité, cette personne n’aura nullement changé ; c’est l’observateur qui, lui, a perdu la faculté de n’enregistrer que les vibrations d’ordre inférieur de son caractère et qui ne perçoit plus que celles d’un niveau plus élevé.

Le caractère des gens restant le même, le décédé en voit d’abord et seulement les mauvais aspects jusqu’au moment où, atteignant des états d’êtres supérieurs, il prend de plus en plus conscience de leur vertu.

Passer d’un sous-plan à un autre, c’est donc cesser de voir une partie de ce monde astral si merveilleusement complexe pour en voir une autre. Ce n’est, somme toute, que la répétition, sur une petite échelle, de ce que nous faisons tous en passant d’un plan à un autre. Le monde astral et le monde mental existent tous deux en entier maintenant et là même où nous sommes ; mais comme notre conscience est centrée dans le cerveau physique, nous n’en sommes que vaguement conscients. Après la mort, notre conscience est transférée dans le corps astral ; et immédiatement nous voyons la partie astrale de notre monde que nous ne voyons plus physiquement. Lorsque plus tard nous perdons le corps astral, nous vivons dans le corps mental et nous sommes conscients partiellement de l’état de matière mentale de notre univers ; à ce moment nous n’avons plus ni corps physique ni corps astral.

De même qu’un homme vivant dans le monde astral peut vaincre l’élémental du désir et conserver à toutes les parties de son corps astral le même mode vibratoire que pendant la vie physique, de même, sur terre, on peut en s’exerçant, acquérir, outre la conscience physique, la conscience astrale et la conscience mentale ; mais un tel progrès nécessite un haut développement.

Pour nous résumer, nous dirons donc que « s’élever plus haut », au sens spiritualiste ordinaire, c’est simplement élever sa conscience d’un sous-plan astral à un autre, lorsque la matière du corps astral a été remaniée, après la mort, par l’élémental du désir. Dans ce cas, l’individu ne perçoit l’ambiance qu’à travers la matière de degré inférieur qui forme la surface de son corps astral ; il n’a donc conscience d’abord que des sous-plans inférieurs de l’astral et il perçoit graduellement les sous-plans supérieurs à mesure que s’usent les couches les plus denses de son véhicule astral. En conséquence, dans la première partie de son existence d’outre-tombe, la partie la meilleure et la plus agréable du monde astral lui est fermée ; et lorsqu’il en a dépassé les degrés inférieurs, on peut dire alors qu’il s’est élevé plus haut.

Le théosophe qui connaît les propriétés de la matière astrale s’oppose à la réorganisation de son corps astral par l’élémental du désir, et dans le cas où cette réorganisation aurait été faite pendant la période d’inconscience qui suit immédiatement la mort, ceux d’entre nous qui se donnent la tâche de venir en aide aux décédés, détruisent le travail de l’élémental du désir et remettent le corps astral exactement dans l’état où il était avant la mort, avec le mélange naturel de tous ses degrés de matière ; de cette manière, le défunt perçoit l’ensemble du plan astral et non pas seulement une seule de ses subdivisions, il jouit, dès le début, d’une vie astrale parfaite et peut se rendre beaucoup plus utile que s’il était limité à la conscience d’une seule subdivision.

Toutefois, ainsi que je l’ai expliqué dans l’« Occultisme dans la Nature » (1er volume) au chapitre des sphères, l’idée de localisation des sous-plans est fondée jusqu’à un certain point. Ici, à la surface de la terre, la matière est solide, liquide, gazeuse ou éthérique, mais il est incontestable que, en général, la matière solide est en dessous, la matière liquide au-dessus, la matière gazeuse au-dessus des deux autres. Des parcelles de matière solide et surtout de matière liquide flottent dans l’air au-dessus de nous ; mais en fait la zone de matière solide est limitée par la surface de la terre, et celle de matière liquide par la surface supérieure des nuages, tandis que la zone de matière gazeuse s’étend à un grand nombre de milles au-dessus de celles-ci, et celle de matière éthérique à une hauteur bien plus supérieure encore ; aussi, bien que toutes les sortes de matière nous entourent, on peut cependant dire dans un certain sens que chaque sorte a sa zone propre, et que, plus la matière est subtile plus sa zone est étendue.

Il en est de même sur le plan astral. Les habitants du monde astral ont autour d’eux tous les degrés de matière et la plupart d’entre eux passent la première partie de leur vie à proximité de la surface de la terre physique ; mais au fur et à mesure qu’ils se replient sur eux-mêmes et que leur conscience atteint des niveaux plus élevés, ils trouvent plus facile et plus naturel de s’élever au-dessus de la terre, vers des régions où les courants perturbateurs sont moins nombreux.

J’ai été témoin du fait suivant. Un décédé, raconta, au cours d’une série de séances spirites, à un de mes amis, qu’il montait fréquemment à une hauteur d’environ cinq cents milles au-dessus de la terre. Étant bon occultiste, mon ami se trouva en mesure de vérifier scientifiquement cette affirmation du décédé ; je suis donc porté à la croire à peu près exacte.

Les degrés les plus hauts de matière astrale s’étendent presque jusqu’à l’orbite de la lune, d’où le nom donné par les Grecs au plan astral : le monde sublunaire. En réalité, la matière astrale de la terre s’étend si loin qu’elle arrive à toucher l’enveloppe astrale de la lune au moment de son périgée, mais pas à son apogée. J’ai vu aussi le cas d’un désincarné qui avait pu parvenir jusqu’à la lune, mais qui n’avait pas pu en revenir, les sphères astrales terrestres et lunaires ayant été séparées par la marée de l’espace, pour ainsi dire. Il fut obligé d’attendre que la communication fût rétablie par le retour du satellite à sa position précédente.

La vie céleste

La principale difficulté pour comprendre la vie céleste provient de notre habitude invétérée de considérer la personnalité comme étant l’homme lui-même. Il ne faut pas oublier que les liens d’affection qui unissent deux amis sont spirituels et non physiques et que ceux qui s’aiment ici-bas, se sont connus et aimés autrefois, dans d’autres corps, il y a peut-être des milliers d’années. En raison de ce passé, ils sont réunis sur le plan physique, mais ils ne peuvent néanmoins se comprendre que dans la limite de leurs aptitudes physiques ; en outre, les corps mental, astral et physique que possède chacun d’eux sont trois voiles épais qui leur cachent leur vrai moi.

Quand l’un meurt, il passe sur le plan astral où son ami le retrouve pendant son sommeil et ils s’y voient déjà mieux que sur terre car à ce moment le plus épais des trois voiles est tombé. Celui qui est mort n’est encore en rapport qu’avec la personnalité de son ami, et si quelque grande douleur accable ce dernier, cette douleur sera reflétée dans sa vie astrale, et l’autre le saura et y prendra part. En effet, notre vie pendant le sommeil et notre vie à l’état de veille ne forment réellement qu’une seule vie ; nous le savons quand nous dormons, car aucune solution de continuité ne vient, par le fait du sommeil, séparer la mémoire de la vie physique et celle de la vie astrale. Les morts peuvent donc connaître tout ce qui arrive à la personnalité des vivants par le corps astral de ces derniers.