La Chine en 100 notions - Chao Ye - E-Book

La Chine en 100 notions E-Book

Chao Ye

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Beschreibung

Comprendre la Chine n'est possible que si on laisse tomber nos oeillères occidentales. Nous devons prendre le temps de nous glisser dans les contours de son histoire et dans la compréhension de sa civilisation. Chao Ye nous éclaire sur des grandes thématiques : art, culture, économie, politique, histoire...

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Seitenzahl: 118

Veröffentlichungsjahr: 2021

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Je tiens à remercier mon mari, Eyal, qui m’a grandement aidée et soutenue durant tous ces mois de travail. Malgré mon parcours universitaire, ma volonté de progresser, ma vie actuelle en France, je ne peux pas prétendre être bilingue en français. Ma frustration est consolée grâce à ses encouragements continuels et à sa patience de supporter notamment mes questions précises sur la grammaire française, auxquelles il ne doit pas être facile de répondre. Nous avons pris du temps pour corriger ensemble mes textes. Nos débats concernant la sélection de mots ont approfondi mes réflexions et pensées. Ce fut un vrai plaisir.

Merci mon amour.

Sommaire

Introduction

艺术

Art

中国园林

Les jardins chinois

四合院

Le sì hé yuàn

Les Tulou des Hakka

国画

La peinture chinoise

宋徽宗

Song Huizong (Zhao Ji) (1082 – 1135)

Ba da shan ren ZHU Da (1624-1705)

潘⽟良

PAN Yuliang (1895-1977)

Les Grottes de Mogao

Les Théières en Argile Zisha

昆曲

L’Opéra de Kunshan

⽪影戏

Le Théâtre d’Ombres chinois

相声

Le sketch chinois (xiàng sheng)

⼆胡

Le Erhu

⾃得琴社

Zi De Guqin Studio

梁祝

Les Amants papillons

送别

Sòng bié (Adieu)

⾦星

JIN Xing

La danse dans les squares publics

Le go

李⽩

Li Bai (701-762)

⽂化

Culture

汉字

Les caractères chinois

中国⼈的姓名

Les noms, les prénoms des chinois

社交距离

La distance sociale

中国⼈的宗教

Les religions en Chine

Le Chán

中医

La médecine traditionnelle chinoise

Le Nouvel An chinois

坐⽉⼦

(

zuò yuè zi) Le premier mois suivant l’accouchement

Les habitudes culinaires des chinois

La Fondue Chinoise

⽪蛋

L’œuf de cent ans

⾖腐

Le Tofu

孙⼦兵法

L’Art de la Guerre

苏东坡

Su Dongpo (Su Shi) (1037-1101)

Le Rêve dans le Pavillon Rouge

武侠⼩说

Les romans de cape et d’épée chinois

成语

Le Chengyu

学校⽣活

La vie scolaire

郎朗

Lang Lang

上海

Shanghai

Économie

双⼗⼀

Le Double Onze

微信

WeChat

电⼦商务

Le e-commerce

L’Économie des influenceurs sur Internet

MA Yun (Jack MA) et son Groupe Ant

Yiwu

深圳

Shenzhen

Qingtian

海外华⼈

Les chinois d’outre-mer

中国葡萄酒产业

Le vin en Chine

中国电影

Le cinéma chinois

中国⾼铁

Les TGV chinois

HSBC

华为和中兴

Huawei et ZTE

5G

技术

 - La 5G

Le RCEP (Partenariat Régional Économique Global)

L’Accord d’investissement bilatéral entre la Chine et L’Union Européenne (BIT, Bilateral Investment Treaty)

La Guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis

La dédollarisation et l’internationalisation du RMB

改⾰开放

La politique de Réforme et d’Ouverture

政治

Politique

⽑泽东

MAO Zedong

周恩来

ZHOU Enlai (1898 – 1976)

邓⼩平

DENG Xiaoping (1904-1997)

Les municipalités directement subordonnées au gouvernement central

计划⽣育

La Planification démographique

La peine de mort

台湾问题

Le Statut de Taïwan

新疆

Le Xinjiang

Le Tibet

⾹港

Hong Kong

中法关系

Les relations sino-françaises

乒乓外交

La Diplomatie du ping-pong

中俄伙伴关系

Les relations de partenariat entre la Chine et la Russie

La discorde diplomatique sino-australienne

⼀带⼀路

OBOR/ BRI

Meng Wanzhou

中国抗疫

L’épidémie Covid en Chine

李⽂亮

Li Wenliang

中国政治体制

Le système politique en Chine

L’éradication de la pauvreté absolue

Histoire

La Période des Printemps et Automnes la Période des Royaumes Combattants

秦朝

La Dynastie Qin

汉朝

La Dynastie Han

三国

Les Trois Royaumes

唐朝

La Dynastie Tang

Wu Zetian

中国古代四⼤美⼥

Quatre beautés de la Chine Antique

宋朝

La Dynastie Song

元朝

La Dynastie Yuan

明朝

La Dynastie Ming

清朝

La Dynastie Qing

Le Sac du Palais d’Été

Le mandarinisme

Les guerres sino-japonaises

Le Parti Communiste Chinois et le Parti Nationaliste Chinois

宋⽒三姐妹

Les Soeurs Song

新⽂化运动

Le Mouvement de la Nouvelle Culture

L’histoire d’elle

La rupture sino-soviétique

Les insurrections de paysans

Introduction

Je préparais un premier cours de chinois. L’idée était de rappeler des personnages, des oeuvres, des passages dans l’histoire chinoise pour stimuler le zèle des étudiants et appeler à la culture chinoise. En cours, je pose les questions : que savez-vous sur la Chine ? Pourriez-vous citer un écrivain chinois ? Un film chinois ? Un événement historique ? En général, c’est le silence qui me répond. Ou ce sont des idées préconçues qui se répètent : Mao, le dictateur ; les chinois opprimés sans liberté ; etc.

Face à cette méconnaissance, j’ai eu la volonté de raconter la Chine sous différents aspects tels l’art, la culture, l’économie, la politique, et l’histoire. J’ai opté pour un style concis car nous n’avons pas besoin de longues pages pour accéder à la compréhension des chinois et de la Chine. J’espère que ce livre pourra aider les lecteurs francophones à survoler les neuf mille kilomètres qui séparent nos deux pays.

艺术

Art

中国园林

Les jardins chinois

Les jardins traditionnels chinois incarnent l’éternelle pensée philosophique des lettrés : l’homme et la nature doivent ne former qu’un. Le jardin est un lieu pour méditer, pour dialoguer, et pour qu’on puisse se fondre dans la nature. Sur le balcon de Versailles, l’espace vert s’offre d’un seul coup d’œil tandis qu’en Chine, c’est en y pénétrant petit à petit que l’on peut découvrir le jardin, secret. La symétrie n’a pas d’importance pour les chinois. Les architectes chinois cherchent surtout à reproduire et sublimer la nature, c’est pourquoi les montagnes (artificielles) et l’eau sont deux éléments fondamentaux et indispensables.

L’harmonie de ces jardins réside aussi dans cette conception qui est de profiter du mouvement de celui qui contemple pour lui faire admirer l’environnement. En se déplaçant, en navigant à travers les portes ou les fenêtres de toute forme, le spectateur transforme, change, spiritualise son paysage. Pour comprendre toute la beauté des jardins chinois, il faudrait aussi parler la langue chinoise. Car les jardins chinois sont intimement liés à la littérature : chaque salon, chaque pavillon, chaque galerie, chaque kiosque possède un nom poétique. Avec le vent, la pluie, la lune, le chant des oiseaux ou le chuchotement des poissons, certains vers reviennent à nos esprits, nous consolent, nous apaisent et nous soulagent.

四合院

Le sì hé yuàn

Le Siheyuan est un type d’habitat qui date d’environ 3000 ans. Son plan architectural représente un carré. Des maisons se situant aux points cardinaux forment une cour intérieure. Chacune des maisons est indépendante mais leurs portes donnent toutes sur la cour. À juste titre, Siheyuan littéralement veut dire : quatre (côtés) encerclant une cour. Aujourd’hui, les Siheyuan de Pékin sont les plus représentatifs surtout au regard de leur nombre. La tradition chinoise veut que plusieurs générations habitent le même endroit. La distribution des maisons reflète bel et bien la hiérarchie de la famille.

On attribue la maison du Nord au rang des parents et les maisons de l’Est et de l’Ouest au rang des enfants. La cour est un espace commun où tout le monde se retrouve, renforçant l’attachement familial. Souvent on y plante des arbres fruitiers, un jujubier par exemple qui symbolise le vœu d’avoir plein de petits-enfants et le souhait que la famille soit emplie de bonheur.

La Chine ancienne était une société rigide et hiérarchisée. L’envergure de Siheyuan illustre exactement la place sociale de ceux qui s’y logent : la forme des blocs de pierre des deux côtés de la porte principale indique la haute fonction militaire (rond) ou civile (rectangulaire) du maître des lieux ; chez les mandarins, c’est-à-dire les hauts fonctionnaires de l’Empire, la quantité de cylindres décoratifs sur le portail correspond également à leur titre : plus ils sont nombreux, plus le statut est élevé.

Les Tulou des Hakka

Les Tulou sont des bâtiments communautaires construits par les Hakka. Ceux de la province du Fujian dans le sud-est de la Chine sont les plus nombreux et les plus représentatifs. La forme architecturale de ces maisons est carrée, rectangulaire, ovale ou ronde. Les murs sont faits en argile ou en terre. Il n’y a presque pas d’ouverture sur l’extérieur sauf la grande et solide porte d’entrée. En revanche, à l’intérieur, l’on y trouve un puits, des greniers, des étables.

La conception ingénieuse de ces forteresses correspond parfaitement au besoin défensif des habitants qui y logent : elles résistent non seulement au feu et aux tremblements de terre, mais aussi aux attaques éventuelles de bandits.

En fonction de la taille du Tulou, jusqu’à soixante familles d’un même nom peuvent être accueillies, soit quatre-cent personnes. Un immense dortoir ! Durant la guerre froide, la démesure de ces structures faisait croire aux américains que c’étaient des bases nucléaires. Les Hakka sont les descendants des Han originaires de la plaine centrale (les provinces du Henan, du Shaanxi, du Hebei…) qui se réfugièrent vers le sud à cause des troubles de guerre dans l’histoire chinoise. La langue et la culture de ce peuple sont considérées comme des fossiles vivants permettant d’apercevoir la Chine Antique.

À la recherche de meilleures terres, les Hakka partirent loin jusqu’aux Océans Pacifique et Indien. Ils constituent en effet la majorité de la population d’origine chinoise des départements et territoires français d’Outre-Mer, comme Tahiti ou l’île de la Réunion.

国画

La peinture chinoise

La peinture chinoise est fondamentalement différente de celle de l’Occident. Pour les chinois, recopier ce que l’on voit n’est pas l’Art. Pour les grands artistes occidentaux la peinture tient le rôle de témoin cherchant surtout à satisfaire le plaisir des yeux. En Chine, la peinture est pour exprimer ce que ressent celui qui peint : on peint surtout ce que l’on ne voit pas. Cette direction philosophique se lie éminemment à la culture des lettrés, qui occupent les hautes fonctions et dominent la critique artistique. En Chine ancienne, il fallait d’abord apprendre à écrire des poèmes avant d’apprendre à peindre. La peinture occidentale est délimitée par un cadre et s’expose d’un seul coup d’œil à ses interlocuteurs, tandis que sous forme de rouleau la peinture chinoise se dévoile au fur et à mesure. Le noir et le blanc sont deux couleurs privilégiées dans l’art de l’encre. Le vide est volontairement appuyé pour laisser de la place à l’imagination.

Voilà la peinture chinoise, abstraite, secrète et discrète.

宋徽宗Song Huizong

(Zhao Ji) (1082 – 1135)

Onzième fils de son père, Zhao Ji ne s’attendait pas à régner un jour. À 18 ans, il fut couronné empereur de la dynastie Song. Ce à quoi il s’intéressait, ce n’était pas la politique, mais les beaux-arts et les plaisirs raffinés d’une vie de gentilhomme. Le monarque était un artiste de talent. Sa réputation aurait été triomphante s’il n’avait pas confié à des incompétents corrompus des fonctions importantes, et s’il ne s’était pas permis des dépenses phénoménales au point de faire s’effondrer son pays.

En 1127, suite de l’invasion des Jürchen (les ancêtres des mandchous), l’empereur fut prisonnier et mourut en captivité. Song Huizong était un peintre doué et remarquable. Nous pouvons voir la précision de ses traits dans son œuvre exceptionnelle Les grues de bon augure au-dessus du palais par exemple. Il avait son propre style calligraphique, dit Or Grêle (瘦⾦体).

Il structura l’académie artistique formant de nombreux artistes de renom. Un autre miracle du règne de cet empereur artiste, c’est l’art de la céramique. Par-dessus tout, il valorisait la porcelaine Ru ware. Il n’en subsiste plus qu’une soixantaine d’exemplaires dans le monde. Selon la légende, l’empereur aurait rêvé d’un ciel délavé après la pluie. À son réveil, il aurait demandé à ses artisans de recréer exactement la même couleur pour ses porcelaines.

La simplicité, la pureté, l’élégance, et même l’austérité, la spiritualité sont les caractéristiques essentielles de toutes les réalisations artistiques de l’époque de Song Huizong.

À voir : L’Art et l’Empire du milieu, série documentaire de trois épisodes consacrés à l’art chinois au fil des millénaires.

⼋⼤⼭⼈/ 朱 Ba da shan ren ZHU Da (1624-1705)

Zhu Da faisait partie de la famille royale de la dynastie Ming. À ses 19 ans, les paysans entrèrent à Pékin, s’insurgeant contre l’empire pourri et mourant ; le dernier empereur se pendit, marquant la fin d’une dynastie. Pour ne pas se soumettre à la nouvelle lignée de souverains mandchous, Zhu Da fit semblant d’être sourd et devint bonze. Il se convertit également plus tard au taoïsme. Son père, son grand-père et son oncle étant peintres, Zhu Da décida de poursuivre la voie artistique familiale. Il eut plusieurs noms d’usage. Mais à partir de ses soixante ans, il signa ses peintures du nom de Ba da shan ren. Il est dit que Zhu Da et son frère divisèrent leur nom de famille Zhu (朱) en deux caractères : Niu (⽜) et Ba (⼋) pour se renommer (Son frère changea son nom en Niu Shihui). Une autre explication de ce nom repose sur sa signature verticale qui ressemble à la fois au caractère 哭 (pleurer) et 笑 (rire), interprétée comme une autodérision. Dans ses peintures, Ba da shan ren utilisait peu d’encre, maîtrisait parfaitement le vide, composait ses plans d’une manière fabuleuse. Ses peintures ne visaient pas à faire plaisir aux autres ; il peignait pour s’exprimer.

C’est pourquoi l’on retrouve plusieurs animaux de ses œuvres ne montrant que le blanc de leurs yeux : il manifestait ainsi son dégoût et son mépris envers un monde qu’il abhorrait. Ses créations excentriques et captivantes inspirèrent plusieurs générations suivantes, de nombreux grands peintres tels Qi Baishi, Zhang Daqian, Pan Tianshou,… furent bien influencés par le trait de Ba da shan ren.

潘⽟良PAN Yuliang

(1895-1977)