La communication orale dans les médias - Suzanne Renaud - E-Book

La communication orale dans les médias E-Book

Suzanne Renaud

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Beschreibung

"La communication orale dans les médias" est un ouvrage exhaustif sur la maîtrise de la prise de parole en public. Ce livre explore minutieusement des aspects tels que les accents toniques, le timbre, les virelangues, la respiration et les expressions de valeur. Aucun détail n’est négligé pour guider parfaitement le futur communicateur dans les médias oraux vers une expression éloquente et assurée. Préparez-vous à exceller sous les feux de la rampe et à captiver votre auditoire avec facilité et charisme.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Avec une carrière d’enseignante de 35 ans au collège de Jonquière auprès d’étudiants en radio, télévision, journalisme et publicité, Suzanne Renaud a su répondre à un besoin. En 1978, face à un manque de ressources en communication orale, elle a été contrainte d’établir une base solide. C’est ainsi qu’est né ce livre, conçu pour fournir une richesse d’informations à ceux qui sont intéressés par le domaine. Ce livre, fruit de son diplôme de maîtrise en communications de l’Université de Montréal, sera utile pour chaque type d’étudiant dans le domaine.

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Suzanne Renaud

La communication orale

dans les médias

Essai

© Lys Bleu Éditions – Suzanne Renaud

ISBN : 979-10-377-9969-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Ce livre est le fruit de 35 ans d’enseignement au Collège de Jonquière. Il comprend une partie théorique et une large partie pratique. Il a été rédigé à même les notes de cours et les exercices pratiques validés par les étudiants inscrits en Art et Technologie des Médias.

On s’arrête et on s’attarde sur la communication orale dans les médias. Que ce soit le simple exposé en passant par toute prise de parole exercée par un professionnel des médias oraux. Vous y trouverez une masse d’informations, à portée de main, qui seront utiles sur ce chemin médiatique.

Il sera indispensable à toute personne concernée par la performance d’un communicateur. Tout y est, du virelangue au micro le plus adapté. Ce livre vous rendra service pendant de nombreuses années. Il est facile et agréable à lire.

Préface

Ce livre est une revue très étendue des pratiques de l’oral dans les médias. Madame Renaud a mis le doigt sur les difficultés que peut rencontrer le néophyte et l’apprenti en la matière. Elle y a mis tout son savoir-faire et son expérience et n’a reculé devant rien pour vous le rendre accessible. Bonne lecture.

1. Les transformations de la voix humaine, l’appareil vocal et la respiration

On dit que : On naît avec une voix.

Nuance : Avec certitude, on naît avec un appareil vocal capable de produire des sons.

Tant que le bébé est dans le ventre de la mère, on ne l’entend guère. Mais, par contre, même au sein de la mère, le bébé entend les voix et y réagit.

1.1 De la naissance à aujourd’hui

Aussitôt né, le bébé se fait entendre, nous livre son premier cri, appelé le cri primal. C’est une libération des tensions de l’accouchement, sa voix qu’on dit HÉRÉDITAIRE. Il combinera plus tard cette voix héréditaire à sa voix ACQUISE. C’est ce qui formera sa voix entière.

On peut distinguer rapidement chez le bébé différents cris. Les cris de faim, de douleur, de plaisir ou d’appel. C’est sa première communication orale avec l’extérieur. Personne ne lui a appris à distinguer et à produire ces sons.

1.2 À la naissance

La voix est très aiguë. Le larynx se situe très haut. Il descend peu à peu et se développe jusqu’à la puberté.

1.3 Entre 2 et 3mois

Les attaques vocales sont plus fortes, plus puissantes. S’ajoutent alors aux cris, les rires, les bruits de langue des lèvres et du larynx, au hasard des intentions de jeu de l’enfant.

L’enfant va ainsi découvrir les possibilités infinies de ses organes phonateurs. Cette période est très créatrice et ne revient plus. Le bébé a la capacité physique de produire tous les sons imaginables. Il est donc prêt à apprendre n’importe quelle langue.

C’est la phase de la lallation ou du babil, satisfaction orale et acoustique où il pourra jouer avec les mouvements de sa bouche, avec le rythme et le son.

1.4 Entre 5 et 6 mois

Surviennent les premiers bruits ou sons émis par imitation, c’est le début de l’imitation qui dure toute la vie. Le mimétisme mère-enfant et aussi avec les autres membres de la famille renforce et modèle la voix des enfants. Il est courant de confondre deux sœurs à leurs voix, et même deux personnes de la même famille.

1.5 Entre 9 et 12 mois

Apparaissent les premiers mots doués de signification. C’est la phase des premiers mots. Il cherche à reproduire ce qu’il entend. Il va peu à peu construire sa voix acquise par l’imitation.

1.6 Vers 3 à 5 ans

Le son fondamental de la voix sera installé vers 5 ans pour les 2 sexes.

1.7 Jusqu’à 8 ou 9 ans

Pour les deux sexes, la voix est pratiquement identique. Très rapprochée. Assez aiguë, elle baissera au fil des ans.

Elle se fixera au tour de 300 à 250 hertz pour les femmes.

Elle se fixera autour de 270 à 180 hertz pour les hommes.

1.8 Entre 11 et 14 ans

La voix change à la puberté

1.9 Chez la fille

La voix baisse d’une tierce à une quinte.

1.10 Chez le garçon

La voix baisse d’une octave. C’est la mue qui dure environ 6 mois à 1 an et demi.

Chez la fille, les modifications de la voix sont moins sensibles, au point de passer inaperçues. Le larynx s’allonge de 3 cm. Le timbre change peu, le son prend plus de rondeur et d’ampleur.

Chez le garçon, la mue consiste en un développement important du larynx. Les cordes vocales augmentent de longueur, de largeur et d’épaisseur. Le squelette cartilagineux des cordes vocales croît d’environ 1/3, le cou s’allonge, le larynx descend.

Pendant cette période, la voix est bitonale, voilée, aiguë, enrouée. Il a des « couacs » dans la voix.

1.11 Entre 14 et 17 ans

La voix va se consolider, s’affermir, et devenir plus intense. Mais elle doit être ménagée, car le larynx reste fragile. Ensuite, elle restera inchangée, jusqu’à 40 ans où elle atteindra sa plénitude, quelques fois bien au-delà.

Chez les femmes, la période qui précède et suit la ménopause va créer des modifications vocales. Il en est de même pour la période des règles et de la grossesse.

1.12 La voix des personnes âgées

Elle se reconnaît bien. La voix vieillit et chevrote. Sa fréquence fondamentale semble plus haute chez l’homme et plus basse chez la femme. C’est le retour aux voix infantiles à tonalité identique ou presque pour les deux sexes (comme à 8-9 ans).

Physiquement, les muscles laryngés s’atrophient (rapetissent). Il y a calcification des cartilages du larynx (durcissent), la langue est pâteuse. Au niveau fonctionnel, on note un allongement de la durée des mots, l’augmentation des pauses, une intensité plus forte.

Ce résumé des changements dans la voix humaine est tiré de Dr Ormezzano, le Guide de la Voix.

1.13 Que nous découvre la voix ?

La voix est un révélateur

1.14 L’identité sexuelle

La voix des hommes et des femmes a une différence de hauteur d’une octave.

1.15 L’âge

On distingue instantanément la voix d’un nouveau-né de celle d’un enfant ; celle d’un ado de celle d’un vieillard.

1.16 La santé physique

La voix nous permet de voir les perturbations physiques. Sommes-nous fatigués, malades, faibles, que notre voix est monotone, détimbrée, manque d’intensité.

Au contraire, sommes-nous en bonne forme physique, reposés, ouverts vers l’extérieur, que notre voix se colore, s’assouplit, se projette, se renforce, s’éclate, s’amplifie.

1.17 La santé du système nerveux central

Elle est importante pour l’écoute, la mémorisation, le décodage et la mise en place du geste phonatoire.

1.18 L’état des organes de la phonation

Vérifier si les cordes vocales ont un bon tonus d’accolement, si la qualité de la muqueuse laryngée est bien, s’il n’y a pas de malposition dentaire, de voile du palais trop court, trop étroit, de larynx dévié, de mandibule en retrait, de maxillaire supérieur trop en avant.

1.19 Les changements psycho-affectifs

À chaque instant, le timbre de la voix, sous l’action conjuguée du larynx, des résonateurs et du souffle, change, au gré de nos états affectifs ou de nos émotions.

Ressentons-nous de la gaieté ou de la surprise, immédiatement se notera l’effet stimulant sur notre voix. L’intensité, le mordant, le grain de la voix changeront instantanément.

Éprouvons-nous peine, douleur, anxiété, peur et dépression : la voix s’affaiblit, devient murmure, à peine audible. On parlera de voix blanche faible en intensité et en puissance.

1.20 Le caractère

Nous pouvons percevoir les traits de caractère de l’autre par les inflexions de sa voix, ses attaques vocales, ses intonations, ses accents, son rythme, sa mélodie, le choix de ses mots.

- Le sentimental : laisse voir ses sentiments, sa fragilité, sa voix vibrante.

- Le colérique : volume fort, attaque dure, débit accéléré, voix criarde, soupirante.

- L’autoritaire : la voix forte du commandement sanguin, tranchante, sérieuse.

1.21 Quatre types d’expression peuvent conditionner la voix

Le pathos, le maniérisme, le moelleux et l’imitation

1.21.1 Le pathos

C’est une qualité positive de l’expression de soi.

Jouer au pathos de sa voix, c’est mettre quelque chose de plus, c’est être sincère. C’est l’adhésion à ce qui est dit. Je dis quelque chose à laquelle je crois moi-même.

1.21.2 Le maniérisme

C’est un défaut de l’expression. C’est une caricature, l’affectation, c’est ce qu’on essaie d’être et qu’on n’est pas. Le maniérisme se détecte facilement à l’écoute. Le sujet se met à utiliser un registre faux, à parler faux comme on dit.

On a l’impression que son expression n’est pas spontanée. Qu’elle est affectée, composée. EX : essayer de nasaliser plus ou moins, d’hyper-articuler pour se donner un genre, un style.

1.21.3 Le moelleux

D’une voix est son pouvoir de séduction. C’est une qualité de l’expression de soi. C’est l’émergence de l’âme dans la voix, c’est son charme.

1.21.4 L’imitation

Elle peut jouer dans le sens positif ou négatif. L’imitation est le principe de l’apprentissage de la voix. C’est en imitant ce que l’on entend que l’on apprend à parler.

Si cette imitation est correcte, l’enfant sera renforcé par la mère. C’est le renforcement positif.

Mais si je relâche ma diction pour parler comme tout le monde, c’est une imitation négative.

Marie-Claude Pfauwadel, Respirer, parler, chanter, p.45

1.22 L’image vocale

La voix ne vient pas se superposer par-dessus ce que nous sommes. Naturellement, la voix ne s’emprunte pas. Au contraire, la voix est le meilleur miroir de nous-mêmes. Miroir de la personnalité.

La voix est tributaire de tout, agit comme une sorte d’éponge. Tout comme il n’y a pas deux empreintes digitales identiques, il n’y a pas deux voix semblables, c’est pourquoi on se sert d’empreintes vocales.

La croyance populaire considère la voix comme une donnée immuable, qu’on ne peut changer. Rassurez-vous si nous ne sommes pas heureux de notre voix, nous pouvons la changer.

Ô quelle voix me parle qui est mienne et me trouble. Paul Valéry

1.23 L’auto-écoute

Quand on s’écoute, ce qu’on entend ce n’est pas ce que les autres entendent. Je m’entends de l’intérieur, par conduction osseuse, je suis la seule personne au monde à m’entendre ainsi. Les autres entendent par voix aérienne qui traverse l’espace et le temps.

Pour bien parler, il faut savoir écouter et s’écouter. Mais nous ne percevons qu’une partie du son émis, les vibrations osseuses.

Dans la réécoute de sa propre voix, on entend plus de données que celles ressenties à l’intérieur de soi-même lorsqu’on parle. Dans la réécoute, on entend les vibrations osseuses et une partie des vibrations aériennes. C’est le magnétophone qui nous rapproche le plus de notre voix entendue par les autres.

L’image vocale peut nous plaire ou nous déplaire.

1.24 Hypothèse de Moses

Moses est chercheur en communication (1954).

Si l’individu se connaît bien, s’accepte bien, il apprivoisera vite sa voix. Mais si des signes de difficultés d’acceptation du moi et de défense du moi apparaissent, l’écoute de sa voix sera non gratifiante.

La voix est en perpétuelle évolution. Si tu travailles la voix, tu changes. Réciproquement, en travaillant sur soi-même, on change sa voix.

1.25 Que peut-on changer à sa voix ?

Rien, si on ne change pas soi-même. La voix est trop l’expression de la personne pour qu’elle puisse changer en surface. Pas isolément, mais par un travail du vécu corporel, du désir de la faculté de communication, par la détente, par la découverte de sensations acoustiques, en admettant que parler c’est sortir de son corps, pour aller vers autrui. Comme l’a dit si bien Marie-Claude Pfauwadel.

1.26 Trouver sa voix en totalité

Trouver sa voix implique une utilisation du corps tout entier et sans serrage musculaire. La voix serrée résulte d’une élévation générale du tonus musculaire strié. Trouver sa voix implique un lâcher-prise, que la personne est bien posée et a trouvé son assise, sur sa base, dans son bassin, autrement dit la personne est tout à fait en sécurité.

Le contraire de la sécurité, c’est la peur permanente induite par le refus d’être au monde et le désir de fuir.

Les grands changements de l’adolescence donnent par la suite à la voix sa couleur définitive et toute l’identité de la personne passe dans la voix.

Au sortir de l’adolescence, l’être trouve sa voix et sa voie à condition qu’il trouve son identité, sa place dans le monde.

Ls-Jacques Rondeleux, p.18.

Après l’identité, la phase adulte sera possible si ce qui différencie l’enfant de l’adulte est la capacité de se donner en totalité. La voix qui se donne, l’être entier qui se laisse entendre par la voix aura atteint la maturité vocale.

1.27 L’écoute pour trouver sa voix

C’est l’art de se mettre à l’écoute. L’écoute de soi, l’écoute de l’autre. L’écoute du monde et de la vie. Dans ce qu’elle a de plus essentiel et de plus profond. Dynamiser son écoute est un art qui s’apprivoise patiemment. L’écoute n’est pas vouloir, mais goûter la saveur du moment, sans tendre vers aucun but.

L’écoute est un support au silence et un allié de la voix.

La voix est le signe extérieur de l’écoute.

L’écoute affine la voix, la voix invite à l’écoute.

Placer sa voix, devenir sa voix, trouver sa voix, c’est se trouver. Trouver une voie d’accès à soi et au monde.

1.28 Les cinq blocs de construction de la voix

Pyramide :

Style

Variété/voix

Résonance

Bonne posture

Respiration abdominale

La Respiration : C’est la fondation de la voix. Votre voix est le produit de l’air expiré. Dans l’acte phonatoire, l’expiration doit être plus longue que l’inspiration. Ce qui nous permet de contrôler la durée de l’expiration, c’est le travail du diaphragme. Il contrôle le débit de l’air qui sort.

1.29 La respiration abdominale

Elle permet de remplir non seulement la partie supérieure des poumons mais étend cette respiration au bas des poumons, la partie la plus large des poumons.

Figure 1 : Base des poumons

1. Donc maximise la capacité des poumons.

2. Apaise la peur du micro.

3. Évite que le son de la respiration s’introduise dans le micro.

4. Améliore votre qualité vocale.

1.30 La Bonne Posture

1. Aide à faciliter la respiration abdominale et le soutien du diaphragme.

2. Facilite le mouvement de vos articulations primaires : langue, lèvres, joues.

3. Facilite la détente de vos résonateurs : gorge, nez, tête, poitrine.

4. Aide à se sentir bien, relax, droit, non rigide.

1.31 La Mauvaise Posture

1. Cela rend la respiration profonde difficile.

2. Cela rend les bruits de la respiration audibles.

3. Cela réduit l’état de la concentration et l’état d’alerte.

4. Affecte négativement votre état d’esprit qui, à son tour, affecte la respiration.

1.32 La résonance

C’est l’une des qualités les plus vivantes de la voix.

La voix : la vibration de l’air en premier (les cordes vocales).

La résonance réfère au degré d’efficacité du corps à modeler, à bien faire sonner la voix.

Il y a trois principales pièces de résonance : tête, gorge, poitrine (sinus aussi). Une bonne voix est l’harmonie et l’équilibre entre les trois.

La relaxation des muscles (crée l’espace) est nécessaire pour une bonne résonance.

1.33 La variété vocale

On peut parler de quatre facteurs de variété vocale : la hauteur, la vitesse, le volume et l’articulation.

L’articulation est une phase critique pour obtenir la variété vocale. Trois organes d’articulation principaux, la langue, les lèvres, les joues délimitent les tons, les sons distincts et variés. La différence entre le son des voyelles est en grande partie due au placement de la langue.

Il existe 36 phonèmes (ou sons) en français, dont 12 voyelles orales, 4 voyelles nasales, 3 semi-voyelles et 17 consonnes.

1.34 Le style

C’est la pierre qui chapeaute le sommet de la pyramide.

Plus difficile à définir. Une voix qui sonne bien est unique, distincte, remarquable.

Le style vocal est votre marque de commerce. Il vous distingue des autres.

L’appareil vocal

1.35 Définition de F. Parent ORL

On appelle appareil vocal l’ensemble des organes qui nous permettent d’émettre des sons vocaux, donc qui permettent la phonation.

La voix est le produit final d’un instrument à vent. Pour en faire l’étude, nous décrirons :

Une soufflerie (voies respiratoires inférieures),

Un vibrateur (larynx et cordes vocales),

Des résonateurs (voies respiratoires supérieures, dont le pharynx, le nez, la bouche).

1.36 Figure 2 : Voies respiratoires supérieures et inférieures

1.37 La soufflerie – les poumons

Contrairement à l’idée courante, les poumons ne sont pas les seuls responsables de la respiration, de la soufflerie.

En fait, dans toute la mécanique respiratoire, ils sont absolument passifs ; leur mouvement dépend des muscles qui les entourent.

Situés dans la cage thoracique, les poumons sont protégés par des barreaux horizontaux qui sont en fait les côtes. Entre les côtes, des muscles augmentent ou diminuent le volume de la cage thoracique, ce sont les muscles intercostaux.

Les poumons sont prisonniers de la cage thoracique et suivent étroitement les mouvements de celle-ci en se gonflant et se dégonflant. Cette élasticité pulmonaire est un élément important de la dynamique respiratoire de même que l’élasticité du thorax.

1.38 Les deux phases de la respiration : l’inspiration et l’expiration

Pendant l’inspiration, le diaphragme s’abaisse et pousse les muscles abdominaux vers le bas et vers l’avant.

Pendant l’expiration, la cage thoracique diminue de volume, le diaphragme remonte et les muscles abdominaux se rétractent. Ils reprennent leur position normale.

Les poumons suivent passivement le mouvement de la cage thoracique.

La première respiration que nous prenons est habituellement accompagnée par un cri, lequel indique la connexion proche entre respiration et parole.

1.39 Le diaphragme

Forme le plancher de la cage thoracique. C’est un muscle mince et large qui sépare le thorax et l’abdomen.

Au repos, ce muscle forme une coupole qui s’aplatit lors de la contraction (inspiration) repoussant ainsi le contenu de la cavité abdominale vers le bas et agrandissant la cage thoracique. Le diaphragme constitue le véritable appui vocal.

Le diaphragme force aussi les abdominaux à cause d’une pression dans l’estomac et le foie.

La base de la poitrine peut être étendue jusqu’à deux pouces et demi (6,3 cm ) avec une bonne respiration diaphragmatique et abdominale.

Nous respirons 15 000 à 20 000 fois par jour. Nos poumons contiennent 3/4 de litre d’air. Les poumons ne doivent pas être complètement remplis d’air. Ils maintiennent une capacité d’air résiduelle.

La respiration au repos : inspiration/expiration. Durée 1/1

La respiration pour parler : inspiration/expiration. Durée 1/5 à 1/10

Le diaphragme et les abdominaux contrôlent le débit d’air expiré.

1.40 Comment localiser le diaphragme ?

Le diaphragme s’attache en avant au bas du sternum. Il s’accroche aussi sur les dernièrescôtes et en arrière très bas, près du sacrum, dans le creux des reins.

Bonnes habitudes :

Prenez une bonne respiration abdo-diaphragmatique avant le décompte et une, juste avant de commencer à lire, vous aidera à construire votre réserve d’air. Cela vous permettra de prendre de petites respirations à l’intérieur du texte. Ce n’est pas possible de prendre une respiration abdominale à chaque pause de votre texte. Cela prendrait trop de temps.

Vous remarquerez, quand vous faites des exercices de réchauffement, que la position debout offre la meilleure façon de permettre l’expansion de la poitrine et du dos quand vous inspirez. En position assise, la surface des abdominaux pousse vers le haut le dos du diaphragme. Quand vous êtes debout, les abdominaux sont libres de s’étendre tout le long du corps.

1.40.1 À l’inspiration

Les muscles du diaphragme se contractent et s’aplatissent vers le bas.

Les côtes du thorax s’ouvrent et élargissent la cage thoracique.

Les abdominaux avancent au moment où le diaphragme fait une pression sur l’estomac, le foie et autres organes internes.

1.40.2 À l’expiration

Le diaphragme revient au repos.

Les muscles abdominaux contrôlent la relaxation du diaphragme pour créer un support respiratoire.

Les côtes, lentement, reprennent leur position de repos et les abdominaux retournent aussi à la position normale.

1.41 Exercices avec postures différentes

S’accroupir jusqu’à ce que vos fesses restent à quelques pouces (cm) au-dessus de vos talons. Restez dans cette position jusqu’à ce que vous sentiez que la respiration abdominale s’améliore.

S’asseoir sur une chaise et placer vos épaules sur vos genoux. Respirez normalement et portez attention à la localisation de mouvement respiratoire.

Haletez comme un chien une douzaine de fois et notez le mouvement de l’abdomen à l’inspiration et à l’expiration.

Prétendez être le père Noël et dites fort HOHOHO quelques fois. Notez l’air venant de l’abdomen.

Assoyez-vous droit sur le bord de la chaise. Allongez les bras et glissez les jambes hors de la chaise pour barrer les épaules pour qu’elles ne puissent se lever. Poussez votre abdomen avec l’air quand vous respirez.

1.42 La respiration abdominale en position couchée

Étendre les jambes non collées. Bras éloignés du corps.

Fermer les yeux.

Placez votre main droite sur votre poitrine et votre main gauche sur l’abdomen. Notez que vous pouvez garder votre main droite immobile pendant que la main gauche lève et descend sur l’abdomen pendant la respiration.

Tournez-vous et couchez-vous sur l’estomac avec vos mains à vos côtés. Tournez votre tête de chaque côté, déposez votre joue sur le tapis. Sentez l’estomac pousser contre la surface où vous êtes étendu chaque fois que vous inspirez.

1.43 Le vibrateur, le larynx et les cordes vocales

Le vibrateur est composé du larynx et des cordes vocales.

Le larynx est la source sonore. Sa structure cylindrique le relie à la trachée et au pharynx. Ensemble, il forme une colonne d’air. Le squelette du larynx est cartilagineux, non pas osseux, ce qui lui donne une certaine souplesse. Son rôle est de protéger les cordes vocales qui sont à l’intérieur.

Les cordes vocales forment deux replis très fins. Lors de la phonation, les cordes se rapprochent doucement l’une de l’autre. Cette alternance d’ouverture et de fermeture des cordes vocales constituent les vibrations sonores ou le son.

1.44 Les résonateurs

Ils sont composés de la bouche, du pharynx et des fosses nasales.

La bouche : lieu de passage éventuel de l’air. Mais on doit respirer surtout par le nez.

La langue seule possède 17 muscles. Le palais mou et le palais dur en possèdent 10. Tous ces muscles ont la capacité de s’élever, s’abaisser, se tendre, donc ils varient continuellement la forme des résonateurs.

Le pharynx : tube de 5 pouces de long (12,7 cm) qui commence au larynx et finit dans les cavités nasales. Le pharynx est élastique, ce qui affecte la qualité de résonance.

Les fosses nasales : chacune des deux cavités est située entre le bas du crâne et le haut de la bouche, s’étendant du visage au pharynx. Elles sont séparées par une cloison nasale cartilagineuse. Leur rôle est de réchauffer l’air inhalé et l’olfaction. Leur forme délimite une partie de la résonance.

Plus les cavités de résonance sont larges, plus elles facilitent une voix grave.

Plus les cavités de résonance sont petites, plus elles engendrent une voix aiguë.

1.45 Figure 3 : Les résonateurs

En gardant vos mains sur la poitrine et les abdominaux, prendre une respiration profonde et souffler l’air à l’extérieur. Sentez la main gauche descendre lentement au moment où l’air est expiré.

1.46 Le débit et les pauses

Débit : Vitesse de parole pour lire ou livrer un message à haute voix.

Débit moyen : 160 mots/min. Ce n’est pas un standard universel. Il permet une bonne respiration et une bonne articulation.

On se base ici sur une bonne lecture des nouvelles.

On peut atteindre 200 mots/min. Mais ce n’est pas souhaitable (sauf pour message publicitaire tout concentré en 30 secondes.)

Éviter les 2 extrêmes.

Débit trop lent : Ennuyeux. On perd l’intérêt.

Débit trop rapide : Impossible à suivre.

Ce qui permet de contrôler le débit, c’est l’utilisation des pauses.

1.47 Les trois fonctions des pauses

Elles sont significatives : Elles correspondent à la ponctuation en langage écrit. C’est la ponctuation orale. Elles servent à déterminer les groupes rythmiques qui ne peuvent être séparés sans perdre le fil de la phrase.

Exemple : Le prof dit : l’étudiant est brillant. Le prof, dit l’étudiant, est brillant.

Elles servent à gérer le souffle : À récupérer. Il y a des pauses courtes aux virgules, aux deux points. Des pauses moyennes au point, au point-virgule. Des pauses longues, aux fins de phrases ou fin de paragraphe.

Il y a place au jugement personnel. C’est une affaire de mesure, de discernement.

Mais, répétons-le, c’est une bonne habitude de profiter au maximum des pauses qui se présentent, si brèves soient-elles. Vaut mieux avoir des réserves de souffle.

Elles sont expressives : Elles accordent plus d’importance à certains points du discours. Ces silences mettent de l’emphase sur ce qui vient d’être dit. Exemple : Montréal,/la plus belle ville au Canada.

Elles servent de transition : Permettent de relancer un nouveau point, à mettre de l’ordre dans la chronologie du discours.

1.48 Les deux grandes catégories de pauses

Écrites : correspondent à la ponctuation.

Verbales : non commandées par la ponctuation, mais par le sens.

Exemple : C’est alors que je me suis dit/qu’il valait mieux d’en finir tout de suite/avant qu’il ne soit trop tard.

Ces pauses verbales se divisent à leur tour en 4 sortes : interdites, habituelles, facultatives, involontaires.

1.49 Les sortes de pauses

Interdites : Entre nom et adjectif qualificatif. Ex : grande compagnie, entrepreneur québécois.

Entre l’auxiliaire et le verbe. Ex : J’avais perdu la clé. Nous avons appris.

Entre le nom et le complément de nom. EX : la douceur du moteur.

Sauf si le nom est suivi d’un adjectif, on peut alors se permettre une brève pause entre le nom et le complément de nom EX : c’est le candidat préféré/du parti conservateur.

Mais si le nom est précédé d’un adjectif, alors là, il n’y aura pas de pause. EX : C’est le meilleur candidat du parti conservateur.

Pauses habituelles : entre le groupe sujet et le verbe. Plus le groupe sujet est long, plus il requiert une pause. EX : de sérieuses raisons de santé/ont empêché Jean de venir.

Entre 2 différents compléments : Je m’en vais/à Québec/demain/avec ma voiture.

Pauses facultatives : dépendent du degré d’expression et des nuances. EX : Très tard/dans la nuit,/il est parti/à pied.

Les plus grands problèmes rencontrés sont :

Pauses involontaires, déplacées : Si on n’a pas pris soin de repérer à l’avance où sont les pauses permises, il arrivera que le souffle venant à manquer, on fasse une pause au hasard.

Pas de pauses : Compensation par hésitations et reprises nombreuses. Ou bien on va « bouler » le texte. Dire le texte d’une traite sans vouloir reprendre haleine.

1.50 La respiration

La respiration est à la fois consciente et inconsciente.

La respiration est à la fois volontaire et involontaire.

La respiration travaille en secret. Même si nous ne voulons pas respirer, ça respire.

Nous sommes capables de respirer plus ou moins.

Mais pour être athlète, chanteur, faire une performance orale, une petite respiration ne suffit pas.

En grandissant, nous, nous devenons un peu plus fermés, la respiration est plus compressée et nous perdons l’abandon de notre enfance.

Nous arrêtons de pleurer, mais nous continuons de retenir notre respiration et de tendre les épaules. C’est la réaction au stress. C’est une tension dans le corps qui bloque le flux des idées.

Respirer est toujours émotionnel. Le moindre changement émotionnel change la respiration.

Les mots commencent dans la bouche, sur la langue, les dents, les lèvres c’est la respiration qui les conduit au fond de soi-même, en les remplissant d’émotion et de signification. Les mots sont au service de l’émotion.

L’acteur doit étudier les voyelles comme si elles étaient de la musique.

La langue a un accès direct au cerveau. Langue et cerveau évoluent ensemble. La langue est un muscle qui obéit aux pensées.

Surveillez les mauvaises tensions : langue serrée, dents serrées, rigidité du cou et du dos, dans les épaules, dans les orteils, le gros orteil.

Le pouvoir de jouer se situe dans la pensée et la respiration.

La méthode Béatrice Manley dans Breath in Acts nous propose ce qui suit.

1.51 Expirer sur une consonne

La consonne F : 1 temps

L’air revient par lui-même : 2 temps

Expirer encore la consonne F : 3 temps

Cela aide à diminuer l’anxiété.

11.2 Étendre l’exercice en incluant un son

Expirer sur la consonne F : 1.

L’air revient sur la syllabe : 2.

Dire Blah : 3.

1.52 Compter fort

1, 2, 3. Ne rien laisser venir entre les nombres, que la respiration si nécessaire.

1, 2, 3, peut être rapide, moyen, ou lent

1… 2… 3 écouter… respirer… parler. 3 fois cette séquence.

1.53 Pour commencer à rire

Placer la consonne H au-devant de la moitié de la face, à la place du « eh » sur la langue. Passez du « eh » au « ha ». Commencez par dire HAHAHA simplement comme une voyelle, pas plus. Sentez qu’il se place sur la langue.

Laissez le HAHAHA vous connecter à une impression de rire. Ne forcez pas. Ne pressez pas tout le corps à cette réponse. Cela l’empêcherait d’y arriver.

Le rire commencera, grandira. Laissez vos yeux se remplir de rire. Ne les forcez pas. Quand le rire commence à gagner, allez-y avec HAHAHAHA. Surveillez la myriade de places de votre corps qui se resserrent légèrement.

1.54 Pour pleurer

Une courte respiration et le H ou U peuvent nous faire commencer. La respiration et le Hu ensemble avec une pensée de pleurer apportent la tristesse dans les yeux et alors les pleurs commencent. Laisser la langue bouger.

Un soupir requiert une grande tension dans les cordes vocales. Elles doivent se coller, très serrées, et le son est produit par une petite ouverture.

Soupirez fort en disant : « Venez avec moi tout le monde ».

Soupirez quelques fois cette phrase et sentez la tension dans la gorge.

Maintenant avec la gorge relaxée, dire la même phrase en voix respirée.

Prendre une respiration des clavicules, les épaules lèvent pendant l’inspiration. Après avoir inspiré, retenez la respiration et sentez la tension dans la gorge. Ensuite, prendre une respiration abdominale. Retenir la respiration et comparer le degré de tension dans la gorge. Vous sentirez moins de tension avec la respiration abdominale.

Pour sentir le larynx bouger, mettez vos doigts sur la pomme d’Adam, et faites iii. Changez la hauteur du son et sentez le larynx monter au registre élevé et descendre au registre grave.

Comparez les sons avec la voix et sans voix, en mettant les doigts sur la pomme d’Adam. Les 2 lèvres ensemble, faire papa. Ensuite un son B comme Bob. Vous sentirez des vibrations sur B et non sur P.

Si vous voulez obtenir la sensation de ce qu’est votre registre optimal, soupirez/gémir profondément un Ah. Cet Ah est généralement votre registre optimal.

Pour éviter une tension du larynx, vous devez développer la sensation que votre voix ne vient pas du larynx ou de la bouche, mais de votre diaphragme dans la région du plexus solaire.

Bâiller est une technique employée depuis des siècles pour relaxer la gorge. Laisser tomber la joue et penser ce qu’est un bon bâillement. Ajoutez un soupir à la fin du bâillement pour sentir votre gorge relaxée et ouverte. Dites cette phrase avec la gorge ouverte : « Combien Henri a-t-il de chapeaux ? » Dire cela plusieurs fois en essayant de préserver l’ouverture.

1.55 Exercices contre la tension des épaules, du haut du dos et du cou

Joignez vos mains derrière le dos. Poussez vos épaules ensemble et penchez la tête légèrement en arrière. Tenir 5 secondes au point où vous sentez une résistance. Relâchez. Répéter jusqu’à ce que les épaules et le haut du dos semblent relax.

Placez vos mains sur vos épaules. Faire une rotation de vos épaules en apportant vos coudes ensemble en avant. Bougez vers le bas, à gauche, à droite. Faire la rotation 5 fois dans une direction et 5 fois dans l’autre.

Très lentement, abaissez votre menton sur la poitrine et roulez votre tête vers votre épaule droite. Roulez votre tête en bas vers votre poitrine et roulez votre tête vers votre épaule gauche. Portez votre menton en bas derrière votre poitrine. Répétez lentement 3 fois. Ne roulez pas votre tête derrière, cela peut causer des torts au cou.

Regardez droit en avant. Faites une rotation de la tête lentement et regardez par-dessus chaque épaule 2 fois comme si vous signalez un non de la tête exagéré. Répétez 2 fois.

Pour relaxer la gorge, prendre une respiration abdominale profonde, et expirez un AH sous. Inspirez encore et expirez un oui. Inspirez une troisième fois et expirez sur un M. Sentez la résonance dans le nez.

Pour gagner de la flexibilité dans le registre, dites UN avec votre registre normal. Ensuite, montez d’un cran et dites DEUX, puis montez à TROIS. Redescendre à votre registre normal par TROIS, DEUX, UN. Très bien pour trouver le médium.

Si vous voulez obtenir la sensation de ce qu’est votre registre optimal, soupirez/gémir profondément un Ah. Cet Ah est généralement votre registre optimal.

Pour éviter une tension du larynx, vous devez développer la sensation que votre voix ne vient pas du larynx ou de la bouche, mais de votre diaphragme, dans la région du plexus solaire.

Joignez vos mains derrière le dos. Poussez vos épaules ensemble et penchez la tête légèrement en arrière. Tenir 5 secondes au point où vous sentez une résistance. Relâchez. Répéter jusqu’à ce que les épaules et le haut du dos semblent relax.

Placez vos mains sur vos épaules. Faire une rotation de vos épaules en apportant vos coudes ensemble en avant. Bougez vers le bas, à gauche, à droite. Faire la rotation 5 fois dans une direction et 5 fois dans l’autre.

Pour améliorer le placement de la voix et augmenter la résonance, plier en avant de la ceinture à un angle de 45 degrés. Gardez votre cou droit, vous regardez en bas sur le plancher. Plier vos genoux légèrement pour prévenir une contraction du dos.

1.57 Exercice Valérie Cloutier

Bonsoir, ici Valérie Cloutier et les manchettes du Téléjournal RDI

Dire la phrase qui précède en visant le son au plancher en regardant par terre.

Sentez le son résonner dans votre cavité buccale avant de tomber sur le plancher. Maintenant, relevez-vous et répétez la phrase en essayant de garder le même placement.

Pour améliorer le fond de la cavité buccale, faites un duo avec votre index et le majeur. Employez vos jointures pour pousser vos molaires et mesurer l’ouverture d’au moins un pouce (2,5 cm) entre celles-ci. Dire :

Carte, carte, carte, carte

Battre, battre, battre, battre, battre

Cave, cave, cave, cave, cave, cave

Pour vivre, pour se ventiler, on inspire un demi-litre d’air par seconde, généralement par le nez, pour le réchauffer et l’humidifier.

L’inspiration est d’aussi longue durée que l’expiration. Pendant l’inspiration, on assiste à un recrutement de tous les muscles pouvant servir à la respiration.

Dans la respiration phonatoire, on mobilise autour de 1,5 à 2 litres/seconde d’air en voix parlée, de 3 à 4 litres/seconde en voix chantée. Le rythme est inférieur à 15 respirations par minute. L’inspiration se fait par la bouche.

À l’expiration, il se trouve que les mouvements respiratoires sont automatiques et se font avec le minimum d’énergie.

1.58 Quatre types de respiration

Respiration thoracique

Abdominale ou ventrale

Costale

Des épaules

1.58.1 Respiration thoracique

Ouverture de la cage thoracique par l’élargissement des côtes seulement. C’est la respiration la plus connue, la plus classique, celle sur laquelle on concentre son attention automatiquement quand on nous dit de respirer.

1.58.2 Respiration abdominale ou ventrale

Les muscles abdominaux se soulèvent. On prend mieux conscience de sa respiration en s’allongeant sur le dos, en plaçant une main sur son ventre et en gonflant son ventre par inspiration : la main est soulevée.

C’est la respiration normale de l’homme au repos et intuitive chez l’enfant. Beaucoup d’entre nous la perdent complètement ou ne la gardent que durant le sommeil. C’est la respiration du bébé ou celle du sommeil.

Elle est profonde, non forcée, à notre rythme, circulaire comme le mouvement du jour et de la nuit, équilibrée (entre inspiration et expiration).

1.58.3 Respiration costale

C’est le bas des côtes qui se soulèvent. On prend conscience de cette respiration en bloquant les respirations précédentes ; pour ce faire s’asseoir à califourchon sur une chaise, les épaules appuyées au dossier, les bras ballants.

1.58.4 Respiration des épaules

Le haussement des épaules est à éviter. Il est inesthétique, contracte la région du cou, la nuque, les épaules.

1.59 Autres types de respiration connus

Respiration consciente :

Capacité à percevoir comment notre respiration change selon les circonstances, les attitudes. Les attitudes, les tensions, les postures, les émotions qui surviennent dans ces moments-là, c’est la clé pour se débarrasser des comportements déficients.

Respiration de nettoyage :

Respiration qui met l’accent sur l’expiration. Le soupir joue un rôle dans la surcharge émotionnelle ou physique. La longue expiration permet de nous détendre.

Respiration énergisante

Elle met l’accent sur l’inspiration. Elle nous apporte plus d’oxygène, donc, de l’énergie.

1.60 Caractéristiques d’une bonne respiration

Profonde et détendue

À votre rythme

Circulaire et fluide (cycle continu)

Connectée (vous met en contact avec tout le corps)

Harmonieuse à voir et à entendre

Élève l’esprit et la pensée.

1.61 L’importance d’une bonne respiration

Élargit la cage thoracique de 4 à 5 cm (1,5 à 1,9 pouces) ;

Raffermit les muscles abdominaux ;

Corrige la posture générale ;

Nettoie les poumons ;

Réoxygène le sang dans le cerveau ;

Apporte une sensation de détente musculaire et nerveuse ;

Conditionne la bonne émission du son de la cage thoracique gonflée.

1.62 Figure 4 : La cage thoracique gonflée et Figure 5 : La respiration abdominale

« La voix est fondée sur le souffle comme une maison sur ses fondations : plus les fondations sont larges, solides, puissantes, plus l’édifice pourra s’élever haut. Les exercices de respiration vont vous permettre de développer votre voix, mais aussi agir sur vous, sur votre corps, sur votre personnalité. » Louis Jacques Rondeleux, p.10-11

1.63 La qualité de notre respiration détermine la qualité de notre vie

Notre santé.

Notre état d’esprit.

Notre énergie.

Notre force créatrice.

Dépendent tous de l’apport en oxygène fourni par la respiration.

1.64 Pourquoi respirons-nous mal ?

Qu’est-ce qui influe sur la qualité de notre respiration ?

Le stress, la peur, la douleur, la violence verbale et physique, la guerre, le terrorisme, les troubles politiques, la pandémie sont des facteurs qui bloquent notre respiration.

Dans notre vie personnelle, les émotions, les soucis, les changements brusques d’horaire d’activité ou de repos, l’alimentation, la santé sont susceptibles d’influer sur notre rythme respiratoire.

Notre respiration réagit à tout ce qui nous arrive : un effort physique, une inquiétude, un malaise même léger, un accident, une contrariété, le manque d’espace, l’attitude générale devant la vie.

En résumé, on peut dire que notre respiration réagit à tout ce qui nous touche. Nous retenons notre souffle lorsque nous sommes sous l’effet de surprise, au moment du stress alors que la joie agit comme un stimulant. Les individus ne respirent qu’à 30 ou 40 % de leur capacité.

Tout ce qui se passe en nous et autour de nous a une action immédiate sur votre respiration. L’air pénètre plus ou moins librement, notre respiration est insuffisante.

On ne peut pas libérer la respiration de cette dépendance avec les événements de la vie.

Mais nous pouvons développer notre sensibilité à la respiration de manière à percevoir les moindres variations de rythme et à les remodeler pour surmonter les tensions.

Il faut arriver à ne pas forcer la respiration au-delà de l’état d’urgence.

Il n’est pas facile de vaincre les habitudes solidement ancrées. Ce travail de prise de conscience est progressif et ne se fait pas du jour au lendemain.

De plus, il faut savoir qu’il n’existe pas une seule et unique façon de respirer qui soit la seule bonne, la seule, correcte, valable en tout moment.

Notre respiration est correcte non quand elle fonctionne selon un modèle idéalisé, mais quand elle peut s’adapter aux nécessités du moment.

Tantôt une respiration profonde.

Tantôt une respiration superficielle conviendra.

Prendre conscience de votre respiration afin d’en faire votre allié est le but de ma démarche.

Avec l’ABC du travail respiratoire, quelques règles simples de base, vous pouvez participer activement à votre respiration et vous aider en cas de besoin.

Non seulement la fonction respiratoire a des conséquences sur le bien-être physique, mais elle conditionne aussi la personnalité toute entière.

C’est votre façon de respirer qui détermine si vous vous présentez sous votre meilleur jour ou non.

Vos besoins respiratoires doivent être satisfaits, quel que soit l’état dans lequel vous vous trouvez, que vous soyez au repos ou en mouvement, calme ou inquiet. Votre respiration est censée vous apporter le soutien nécessaire à votre activité du moment qu’il s’agisse de travailler, jouer ou dormir.

Chaque fois que nous inspirons, nous absorbons de l’oxygène. Chaque fois que nous expirons, nous rejetons du gaz carbonique CO2.

Pour la plupart d’entre nous, le cycle inspirations/expirations se répète 12 à 15 fois/minute, sauf quand nous dormons, autour de 6 fois/minute.

1.65 La pause respiratoire

Le rythme respiratoire comporte en réalité non pas 2, mais 3 temps-inspiration-expiration-pause.

Cette pause permet de se reposer après l’effort respiratoire et de rassembler l’énergie nécessaire à l’inspiration suivante. La durée de la pause est révélatrice.

Si nous cherchons à la modifier, en l’écoutant même légèrement, nous avons l’impression de la bousculer.

Il ne faut pas essayer de marquer cette pause délibérément. La respiration est une fonction involontaire, vous ne pourrez trouver le rythme de la pause correcte vous-même.

1.66 Les réflexes d’urgence

Bâiller, lever les épaules, soupirer, s’étirer et marcher sont des réflexes d’urgence.

Ils sont très utiles et peuvent vous permettre de réajuster notre rythme respiratoire de façon temporaire. Il faut les utiliser chaque fois qu’on en sent le besoin, ils sont très bénéfiques pour mobiliser le souffle et lui redonner sa fluidité.

RESPIRER, C’EST VIVRE.

RESPIRER TOTALEMENT, C’EST VIVRE TOTALEMENT.