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Extrait : "MARIETTE: Eh bien! non, marraine, il n'est pas possible que cela dure. MADAME DUMESNIL: Ne croirait-on pas que je vous tyrannise? MARIETTE: Enfin, marraine, libre à vous de vous cloîtrer; mais je n'ai pas une nature à vivre ainsi comprimée; notre horizon s'étend jusqu'au mur du jardin: vingt-cinq mètres; et la variété des visages disponibles est épuisée quand nous nous sommes regardées."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 19
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Saynète
Par M. Pontsevrez
Un petit salon. – Meubles modernes ; chaises et fauteuils, table à ouvrage, etc. Portes latérales et porte au fond ; fenêtre au fond.
Madame Dumesnil, veuve (26 ans) : Mme Marie Samary, de l’Odéon.
Mariette, sa filleule et femme de chambre (environ 20 ans) : Mlle Jeanne Samary, de la Comédie-Française.
La scène où l’on voudra.
Mariette, Madame Dumesnil.
Elles entrent en disputant.
Eh bien ! non, marraine, il n’est pas possible que cela dure.
Ne croirait-on pas que je vous tyrannise ?
Enfin, marraine, libre à vous de vous cloîtrer ; mais je n’ai pas une nature à vivre ainsi comprimée ; notre horizon s’étend jusqu’au mur du jardin : vingt-cinq mètres ; et la variété des visages disponibles est épuisée quand nous nous sommes regardées.
Mais aussi, Mariette, votre prétention est singulière ; je suis veuve, je me suis résolue à ne pas sortir du veuvage qui est comme un port tranquille, et vous voudriez me lancer à travers les chances du mariage, qui peut être un océan plein de tempêtes !
Ou un beau lac plein de charme. – Mais vous vous obstinez dans une résolution stérile qui vous gênera vous-même quelque jour ; c’est ridicule.
Une bonne résolution ne fut jamais ridicule.
Une résolution ridicule ne fut jamais bonne ; et je n’en sais pas de pire que la vôtre ; à vingt-six ans, avec de la fortune, sans être laide, et n’étant pas bête…
Merci !…