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Extrait : "HENRIETTE : Je tremble à l'idée de le voir revenir : un retard de quelques heures serait funeste aux intérêts qui l'appellent à Rouen. S'il avait manqué le tain ? FRÉDÉRIQUE : Ce n'est pas probable, il serait de retour maintenant. HENRIETTE : Dix heures et demie... c'est juste ! FRÉDÉRIQUE : Aussi, ma bonne Henriette, est-ce un peu de ta faute s'il est parti si tard. HENRIETTE : De ma faute ?"
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 29
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Comédie
En en acte, en prose
par M. Paul Ferrier
Un petit boudoir. – Porte d’entrée au fond. – À gauche, porte latérale ; À gauche premier, plan, une cheminée. À droite, petite porte, – Une lampe sur un guéridon. – Dix heures et demie du soir.
Personnages
Théobald Louvier.
Henriette Lambert.
Frédérique Dupuis.
La scène à Paris, de nos jours.
Henriette, Frédérique.
Au lever du rideau, elles travaillent auprès du guéridon.
Je tremble à l’idée de le voir revenir : un retard de quelques heures serait funeste aux intérêts qui l’appellent à Rouen. S’il avait manqué le train ?
Ce n’est pas probable, il serait de retour maintenant.
Dix heures et demie… c’est juste !
Aussi, ma bonne Henriette, est-ce un peu de ta faute s’il est parti si tard.
De ma faute ?
Certes : pour un voyage de deux jours, on eût dit, à l’émotion de vos adieux, que ton mari s’en allait au Japon : tant de petites larmes, et tant de grosses caresses, que… tu connais le proverbe ?
Qui trop embrasse…
… manque le train !
Fi, la méchante, qui est venue pour me consoler dans mon veuvage et qui me taquine déjà !
C’est vrai ; je t’enseigne mal à pleurer ton époux ! mais veux-tu que je te chante ses louanges sur le rythme élégiaque ? Faut-il célébrer ses vertus sur la lyre couronnée du cyprès funéraire ? Aimes-tu mieux que je te conte l’histoire douloureuse de la reine Arthémise… ou d’Alde la blonde… ou de Valentine de Milan ?… Il était une fois…
Oh ! ces enfants ! cela ne respecte rien !
Ces enfants ?… ce n’est point pour moi, n’est-ce pas ? Ignorez-vous, madame et chère sœur, que… ces enfants, cela va se marier dans deux mois ?
Pauvre mari !
Eh ! bien, merci ! plains-le donc avant qu’il l’ait mérité ! .
Ne me l’adresse pas pour les renseignements !
Pourquoi cela ?… Que dirais-tu qui ne fût à ma louange ? ou que je ne dirais moi-même : Je ne veux rien cacher à mon futur mari, et je désire qu’il me connaisse comme… je me connais.
Te connais-tu ?
Intimement : je n’ai pas de défauts.
Bon ! nous mettrons la modestie dans tes qualités.
Je les ai toutes ! . Signe particulier : une pointe d’originalité naturelle, qui me fait aimer l’esprit de quelques-uns au préjudice de l’esprit de tout le monde.
Eh !… je sais bien des maris qu’effraierait ce… signe particulier.
Pas le mien.
Tu le connais donc ?
M. Théobald Louvier ? Beaucoup !… le temps d’un quadrille.
Un quadrille ! Oh ! c’est beaucoup, en effet !