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Probablement n'avez vous pas eu vent des évènements surréalistes qui se déroulent depuis deux siècles sous le gros chêne près du Village d'Enfants de Grasi en Lettonie ? Une nuit de novembre sans lune, de nouveau la meute de loups et les chiens des environs se mirent à hurler et les cloches à sonner. Etonnant... Cette histoire fantastique nous entraine dans l'ambiance du sovkhoze (ferme d'Etat) de Grasi durant la période soviétique. 50% du solde revenant à l'auteur ayant vécut plusieurs années en ces lieux, sera versé au Village 'Enfants. 4 langues sur le même ouvrage: Français, Letton, Anglais, Russe. Français, Latviski, English, Russkiy
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Seitenzahl: 96
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Toute ma vie j’ai cru en la force du souhait. Ce que l’on écrit finit par devenir vrai !
Colette 1873-1954
Photo de couverture par l’auteur. Le vieux chêne dans le parc du Hôtel-Manoir Grašupils
Recueil en 4 langues !
La Dame Blanche de Graši
Grašu Baltā Dāma
The White Lady of Graši
Белая Дама из Граши
Jean AMBLARD Žanis AMBLĀRDS John AMBLARD Жан Амблар
Merci aux traductrices et au traducteur bénévoles :
LV : Tulkoja Zane PURMALEUK : Translated by Nadine VITOLS & Peter DIXONRU: Перевод Наталии Гайдаровой (Natalija)
Introduction à l’étrange.
La Dame Blanche de Graši
Grašu Baltā Dāma
The White Lady of Graši
Белая Дама из Граши
L’auteur est un Petit Paysan du Gers au parcours aventurier. Dès le début des années 80, sur sa ferme, il prend conscience que plus d’Harmonie entre les Besoins des Hommes et les Exigences de la Nature pourrait être source de progrès. A cette période il commence à écrire son "Plaidoyer pour la réintroduction de l’Homme dans la Nature".
Plus tard, animateur de projet de développement rural et formateur en agriculture biologique, en parcourant les Pays de l’Est, il découvre le Village d’Enfants de Graši en Lettonie. Durant plusieurs années Il va participer à la création d’une ferme. Et le soir, en ermite dans son soviet-appartement, ses neurones vont broder autour de l’étrange soviet-ambiance locale au fur et à mesure de sa découverte.
En 2005 il osa présenter "La Dame Blanche de Graši" à Nadine Vitols Dixon écrivaine franco-lettone. Elle l’encouragea à publier et participa à la traduction anglaise avec Peter Dixon.
Ensuite ce fut Zane Purmale qui étudiait le français au Ģimnāzija de Madona. Après avoir lu, elle proposa de traduire en letton, sa langue natale.
Natalija Garaidova, russophone, prenait des cours à l’Institut Français de Lettonie. L’auteur la rencontra lors d’un stage linguistique où il était intervenant. Elle proposa de traduire en russe. En 2023, l’auteur hésita à publier, puis se resaisit : "J’ai des ami.e.s russophones dans plusieurs Pays de l’Est. Tout comme nous, elles.ils rêvent de paix entre les peuples. La version dans cette belle langue leur est dédiée."
"Le Village d’enfants de Graši est l’orphelinat le plus souriant du monde !" décrivait-il lors de ses conférences en France ! Ce hameau ayant appartenu au baron balte Von Kahlen devint plus tard sovkhoze (ferme d’état) durant la triste période soviétique. Pratiquement en ruine en 1994, grâce à l’énergie de l’ONG française "Cap Espérance", le hameau est devenu "le Village d’Enfants de Graši."
Le manoir des barons a été restauré et aménagé en confortable hôtel. Ses bénéfices sont dédiés au Village d’Enfants. Vous le découvrirez là où s’arrête le bitume et même plus loin, dans une clairière au milieu des immenses forêts du Nord de l’Europe où seuls les loups, les ours, les élans, les migrateurs et les ondes positives retrouvent leur chemin sans se perdre. Ce site exceptionnel est idéal pour se ressourcer.
La Dame Blanche s’est révélée sous le grand chêne multiséculaire à l’angle de la forêt de l’ours.
MERCI aux bénévoles traductrices et traducteur.
Hôtel Grašupils Lettonie: www.booking.com Village d’enfants de Graši: www.capesperance.fr
50% du solde revenant à l’auteur sera reversé au Village d’Enfants de Graši.
Voici l’histoire, la vraie, que je tiens de source sûre d’une grand-mère lettone, Mara de son prénom, qui porta ce secret près de 50 ans sans jamais trouver une écoute qui ne la ridiculisa pas, sauf un Français…, moi.
J’ai eu le privilège de la rencontrer en 2005. Quatre de ses petits-enfants l’avaient accompagnée jusqu’à Graši. Un petit pèlerinage sur les traces de son passé encore très présent dans sa mémoire intacte. Devenue veuve assez jeune, elle vit maintenant à Rīga mais est née au hameau de Graši en 1918, l’année de la proclamation de la première République de Lettonie. Elle y vécut jusqu’en 1989.
Voyant que je prêtais beaucoup d’intérêt à sa proposition de me raconter "son histoire", voyant que j’étais vite monté dans mon bureau chercher de quoi prendre des notes, Mémé Mara pleura de joie et de soulagement : "Tout le monde de mon entourage me prend pour la sorcière du quartier chaque fois que je tente de raconter cette histoire pourtant vraie : je l’ai moi-même vécue aux premières loges. Enfin quelqu’un accepte de m’écouter ! Paldies de me croire, Paldies, Paldies !" (merci). Sa famille la voyant entamer son récit traduit en anglais par une de ses petites-filles, avait l’air de penser : "Allez ça recommence ! Elle va ressortir "son histoire" ! Et en plus elle a trouvé un couillon pour écouter…on n’a pas fini !".
Les trois autres personnes décidèrent donc de nous laisser là et entamèrent une promenade dans le hameau. J’avais bien prévenu sa petite-fille Ina que je ne comprenais l’anglais qu’avec des gens qui parlent le même que le mien, ce qui signifie : lorsque je ferai une grimace, essayez de reformuler votre phrase avec des mots plus simples. Et elle joua bien le jeu. « Thank you very much, dear Ina !” Assis à l’ombre des grands chênes, sur un des bancs en rondins massifs du parc du manoir aux côtés de Mémé Mara et d’Ina assise à ma droite, me voilà parti un demi-siècle en arrière…
C’était en 1958, une nuit très noire de Novembre, le 8 exactement, une nuit sans lune où seul le crissement des graviers sous nos chaussures ferrées nous servait de guide sur la piste. Il faisait humide, pas trop froid pour la saison. Nous rentrions chez nous, fatigués, après une longue journée de labeur à l’étable du sovkhoze. Il fallait traire toutes les 120 vaches brunes à la main, Cher Monsieur ! Nous savions qu’il existait des machines, mais pour nous c’était la misère ! Voyez dans quel état sont mes mains, toutes déformées par des rhumatismes qui me font bien souffrir, cher Monsieur. Oui, qui me font bien souffrir… Mon mari Hans, Dieu ait son âme, le pauvre… Un prénom germanique ? Pourquoi ? Vous savez, Cher Monsieur, notre pays a eu du mal quelquefois à garder son intégrité avec les influences de tous les envahisseurs que nous avons dû subir… Que disais-je ? Ah oui : Hans et moi rentrions vers Graši, nous habitions cette petite maison où ma fille tenait une épicerie, cette petite maison là, derrière celle où vous m’avez dit que la Fondation du Village d’Enfants avait le projet de faire une chapelle. Mon Dieu…une chapelle à la place de ma maison… qui l’aurait cru à cette époque, j’ai tant de souvenirs dans cette maison, des bons et des moins bons… Et une chapelle quoi ? Une chapelle protestante ? Orthodoxe ? … Ah non ? Une catholique alors ?… Ah bon ?…
Bref où en étais-je ? Ah oui, cette fameuse nuit qui allait bouleverser ma vie et mettre même notre couple en péril par ma faute, oui, par ma faute… Pauvre Hans, il en a souffert le pauvre… c’était de ma faute… je ne le croyais pas…
Nous étions presque arrivés chez nous lorsque, tout à coup, nous entendîmes la horde de loups qui vivaient là-haut, au-dessus de Dukati, se mettre à hurler à la mort. Etrange, étrange… C’était la première fois que cela arrivait une nuit sans lune… et Hans me dit :
— Regarde Chérie ? Oui, il m’appelait Chérie, le pauvre… Regarde en haut de Dukati, je vois des lueurs étranges à la lisière de la forêt, une flamme de couleur bizarre, ce n’est pas du feu, la lumière est blanche et se déplace.
Moi, à ce moment là, je n’arrivais pas trop à distinguer. J’avais des orgelets qui me brûlaient les yeux et je voyais un peu trouble. Mais ce dont je me souviens c’est de cette voix, mon Dieu cette voix… j’en frissonne encore. Une voix étrange, une voix féminine douce et puissante à la fois, une voix qui semblait venir d’un autre monde, comme un écho qui envahissait toute la forêt, une voix douce se mêlant aux hurlements incessants des loups qui avaient aussi entraîné les aboiements de tous les chiens de la région. Tout devenait si étrange. J’avais peur, très peur… je frissonnais de tout mon être. Puis en écoutant un peu mieux, je compris que cette voix appelait mon mari :
— Hans, Hans tu es revenu, tu es là ? Hans réponds-moi...
— Mon mari était mal à l’aise et me répétait sans cesse :
— Je ne connais pas cette voix. Qui est cette femme ? Comment peut-elle me connaître ? Je ne comprends pas, c’est une erreur.
C’était une ambiance angoissante. Jusqu’à ce que je saisisse que la voix appelait mon mari, je me blottissais contre lui, inquiète. Mais tout à coup je réagis très vivement et le repoussais.
— Hans ! Dis-moi la vérité ! Tu aimes une autre femme ! C’est quoi tout ce cinéma ? Si tous les deux vous cherchez à m’impressionner, c’est raté !
Pauvre Hans, Dieu ait son âme, il m’a quand même pardonné plus tard, Pauvre Hans. Et cette voix qui n’en finissait pas de vouloir me séparer de mon mari, et ces loups et ces chiens. En plus, il me semblait entendre des cloches sonner. Celles de Karzdaba et de la chapelle désaffectée du cimetière de Graši. Peut-être aussi celles de Kraukli ou de Cēsvaine ? Ou toutes ? Je ne saurais vous dire… Révoltée, je courus vers la maison, entrais la première et refermais la porte, laissant Hans dehors. Je lui hurlais en pleurant, complètement terrorisée par tout ce qui était en train de se passer à la fois :
— Puisque cette femme t’appelle, qu’attends-tu ? Va la rejoindre dans la forêt ! Tu ne vois pas, tu n’entends pas ? Elle t’aime! Moi, je le comprends : elle t’aime !" Pauvre Hans, Dieu ait son âme...
Ina cessa de traduire parce que sa grand-mère pleurait maintenant à chaudes larmes. Elle lui parla en letton. Je ne comprenais pas, mais j’imaginais qu’elle devait lui proposer d’arrêter, que ces souvenirs la remuaient trop…
Mais Mara, quelques secondes après avoir séché ses yeux tout rougis, eut l’air de dire : "Non, cette fois-ci vous ne m’arrêterez plus, j’ai enfin trouvé quelqu’un qui m’écoute, je continue !" Ina aussi avait les yeux humides…et pour tout dire, cette histoire commençait à me remuer moi aussi, me sentant un peu gêné qu’elle me confia un récit qui jusque-là me semblait impudique à écouter…Mémé Mara toussota, s’éclaircit la voix et reprit :
Hans, assis sur le perron de la maison, caressait le chien qui avait jusqu’alors autant aboyé que les autres, mais se calma, rassuré par la présence de son maître. Et je reprenais de plus belle :
— Hans va-t’en ! Va la rejoindre, tu ne vas pas la laisser t’appeler comme ça toute la nuit ! Regarde, tous les voisins sont devant leur porte. Je t’en prie Hans, vas-y ! Qu’elle se taise enfin, cette garce !"
Et mon pauvre Hans tout penaud s’éloigna de la maison et je ne le vis plus pendant au moins une ou deux interminables heures. Et notre Suni qui se remit à aboyer, à hurler à la mort ! Je ne voulais pas, je ne pouvais pas dormir mais j’étais bien déterminée à ne plus laisser Hans entrer à la maison. Non seulement il me trompait depuis je ne sais quand et en plus cette folle avait monté tout un spectacle pour me ridiculiser aux yeux de tous les gens du sovkhoze (ferme d’Etat) avec qui, le lendemain, j’allais revenir travailler. J’imaginais déjà les regards et les sourires… Non, c’en était fini, je ne voulais plus de lui, il se moquait bien de moi quand il me disait : "