La destruction d’Israël - Emil Vlajki - E-Book

La destruction d’Israël E-Book

Emil Vlajki

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Beschreibung

Un affrontement implacable oppose Ismaël, haut dirigeant du Hamas, et Isaac, chef du Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure d’Israël, au cœur d’un conflit où la haine et la vengeance dictent chaque action. Marqué par la perte de ses parents, Ismaël orchestre un plan machiavélique pour entraîner Israël dans un duel sanglant et pousser la communauté internationale à condamner l’État hébreu. Face à lui, Isaac, stratège charismatique, voit dans l’ultimatum imposé à son peuple une menace existentielle et n’hésite pas à renverser le pouvoir pour empêcher la chute de la nation juive. Alors que les tensions atteignent un point de non-retour, le monde bascule dans le chaos, ébranlé par une guerre nucléaire qui met aux prises Israël et les pays musulmans. Entre manipulation politique, trahisons et enjeux géopolitiques explosifs, La destruction d’Israël est un roman historique haletant qui immerge le lecteur au cœur des ténèbres du conflit israélo-palestinien.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Spécialiste en sciences politiques, Emil Vlajki a signé une dizaine d’ouvrages en sciences sociales ainsi que plusieurs romans. Dans "Bea – Une Juive errante entre l’humanisme et la trahison" publié par Le Lys Bleu Éditions en 2024, il explorait déjà avec acuité les tensions entre Palestiniens et Juifs. Avec "La destruction d’Israël", il approfondit sa réflexion et invite le lecteur à s’interroger sur les stratégies politiques et les conflits identitaires qui sous-tendent certaines guerres.

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Seitenzahl: 262

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Emil Vlajki

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La destruction d’Israël

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Emil Vlajki

ISBN : 979-10-422-6401-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux victimes, Juifs et Palestiniens,

de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023

 

 

 

 

 

 

Du même auteur

 

 

 

– The New totalitarian society, Legas, 1999 ;
– Les misérables de la modernité, Méridien, 2000 ;
– La terreur américaine, François-Xavier de Guibert, 2003 ;
– La société des moutons-loups, François-Xavier de Guibert, 2005 ;
– Génocide, Filip Visnjic, 2011 ;
– Death in Jerusalem, GM Books, 2020. (Édition allemande, Tod in Jerusalem, Novum pro, 2021) ;
– Korona, PESP, 2021 ;
– La femme qui croyait être Marie-Madeleine, Persée, 2023 ;
– Bea – Une Juive errante entre l’humanisme et la trahison, Le Lys Bleu Éditions, 2024.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon la ligue antidiffamation, environ 1,09 milliard de personnes nourrissent des attitudes antisémites profondes. Ils, et beaucoup d’autres, prônent la destruction des « sionistes » et de « l’État sioniste » pour le « génocide » commis contre les Palestiniens. Même Hitler, dans ses rêves les plus fous, n’aurait pas pu imaginer qu’un jour une grande partie du monde, non seulement détesterait les Juifs, mais les considérerait également comme des criminels irrémédiables.

 

 

 

 

 

Présentation

 

 

 

La destruction d’Israël est un roman qui parle de la haine, de la peur et de la violence.

Dans ce livre, deux personnes s’affrontent.

Ismaël est un Palestinien, membre de la direction du Hamas, l’organisation terroriste, et Isaac est un Juif, chef de Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure d’Israël.

Ismaël, enfant de parents assassinés lors d’un soulèvement palestinien, est intelligent et éduqué, il déteste Israël et veut le détruire. Ses efforts pour y parvenir sont cruels, mais efficaces. À cette fin, il s’associe également aux représentants de « l’État profond » des États-Unis. En entraînant Israël dans une guerre contre le Hamas qui a commis un terrible massacre de Juifs, il sacrifie son peuple qui souffre de la suprématie militaire israélienne. Elle s’est manifestée à Gaza par la démolition massive de bâtiments et d’un grand nombre de victimes militaires et civiles, mais il parvient à ce que le monde entier condamne Israël pour génocide.

Enfin, Israël, sous la pression des États-Unis, de l’ONU et des BRICS, a été contraint d’autoriser la création d’un État palestinien et de permettre aux descendants des sept cent mille réfugiés palestiniens de 1948, qui sont aujourd’hui six millions, de retourner en Israël « dans leurs foyers. »

Isaac, figure charismatique et extrêmement populaire, croit que l’ultimatum accepté par le gouvernement de l’État juif signifie sa ruine. Il devient le commandant suprême de l’armée, fait un coup d’État et annule l’accord.

Une guerre nucléaire s’ensuit entre les pays musulmans et Israël.

Mots-clés

 

Haine, Peur, Bible, Israël, Sionisme, Palestine, État de Palestine, Hamas, Iran, Cisjordanie, Gaza, Histoire d’Israël, Génocide, Antisémitisme/Antisionisme/Anti-israélisme, Romance.

 

 

 

 

 

Avant-propos

Le 7 octobre 2023

 

 

 

Rouge, je déteste le rouge

Le romancier chuchota impuissant

Tandis que les pluies rouges continuaient à tomber

Inondant les rues de Grenade.

 

***

 

J’ai vu le cheval rouge

Et celui qui le chevauchait

La Mort était son nom

Une bande de fanatiques le suivait

Remplis de haine

Prêts à faire couler le sang

Sans pitié.

 

Elle était si belle

Cheveux flamboyants

Lèvres pulpeuses

Ongles bleus

Robe fluide

Baskets blanches.

 

D’éclairs mortels jaillirent sur elle

Brûlant son corps

Son innocence

Ses amours

Ses souvenirs

Ses rêves.

 

Pourquoi la mort l’a-t-elle trouvée ?

L’éternel secret.

Faut dire qu’elles sont mortes

Les filles aux cheveux flamboyants

Dansant et chantant

Dans la chaleur du Néguev.

Au festival de music de Nova,

Cette nouvelle Guernica,

Sans Picasso pour les peindre.

 

Elles sont mortes, ne sachant pourquoi,

Au nom de la libération

Des terres saintes, terres maudites

Du fleuve à la mer.

Meurent-elles encore,

Comme jadis,

Juste par amour ?

 

***

 

« Vert, je t’aime, vert

Vent vert, branches vertes… »

A écrit le poète cette balade

Et son sang a été versé,

Jamais oublié

Sur les pavés rougis de Grenade.

 

 

 

 

 

Introduction

 

 

 

Une série égyptienne de science-fiction prédit la destruction d’Israël.

Le premier épisode montre une scène de classe en 2120 où les enfants découvrent la « guerre pour la libération de Jérusalem ».« Les États-Unis ont commencé à s’effondrer et à se battre les uns contre les autres. Et puis la puissance économique et militaire des pays arabes a augmenté », explique l’enseignant.

Israël a ordonné le port obligatoire du masque, des masques faits maison peuvent également être utilisés.

Les États-Unis étaient le principal allié de l’État sioniste. Lorsque les pays arabes ont eu la possibilité de se débarrasser de leur ennemi juré, une guerre a éclaté et elle s’est appelée la guerre de libération de Jérusalem.

 

Les efforts pour détruire les Juifs ont été une constante dans leur histoire, comme l’a été la destruction d’Israël à plusieurs reprises dans l’Antiquité.

Israël antique a toujours été persécuté par ses voisins égyptiens, les Amalécites, les Madianites, les Moabites, les Ammonites, les Amorites, les Philistins, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses et les Romains. Pourquoi ?

La Bible explique que parce que Dieu a un plan spécial pour le peuple d’Israël, Satan veut le détruire.

Tous les efforts dans ce sens ont été voués à l’échec, qu’il s’agisse du roi d’Assyrie Sennachérib, du dignitaire perse Hamann, du chef de l’Allemagne nazie, Adolf Hitler, ou du Président iranien Ahmadinejad. Les persécuteurs vont et viennent, mais la persécution se poursuivra jusqu’au retour du prophète.

 

Israël est mentionné pour la première fois dans les écrits historiques sur une sculpture en pierre du pharaon Méneptah datant de 1230. Au 10e siècle av. J.-C., le royaume d’Israël a été formé, qui a établi Jérusalem comme capitale pendant le règne de David.

Après la mort du roi Salomon, fils de David, associé à la construction du premier temple juif, le royaume d’Israël s’est désintégré et deux États ont été créés : la Judée avec Jérusalem pour capitale et Israël avec Samarie pour capitale. Israël avait une position dominante au cours de cette période historique, il était l’un des principaux alliés de l’Assyrie. Le monolithe Moabite est une sculpture en pierre du 9e siècle qui représente le plus ancien témoignage du Dieu Yahvé d’Israël, ainsi que des batailles qui ont eu lieu. Israël fut détruit par l’Assyrie en 722.

 

L’État de Judée est devenu un facteur important dans la région au IXe siècle. Contrairement au nord d’Israël où, outre le Yahwisme, existait également une croyance polythéiste, le Yahwisme, après la destruction d’Israël, est devenu la caractéristique dominante de la Judée. Elle a atteint son apogée sous le règne d’Ézéchias, comme en témoignent les imposantes initiatives architecturales.

L’État de Judée, ainsi que le temple de Salomon, a été détruit par Babylone en 586. Sa population a été déplacée, et c’est à ce moment-là que la première diaspora juive a commencé. Après la conquête perse de Babylone, la population juive déplacée retourne en Terre d’Israël sous la direction d’Esdras et de Néhémie.

 

La région de Judée tomba sous la domination grecque en 333, mais l’État juif fut rétabli après le soulèvement des Maccabées en 165. Ensuite, le royaume hasmonéen fut formé, avec Jérusalem comme capitale.

Le royaume des Hasmonéens a été détruit par les Romains en 66 apr. J.-C. Le temple de Salomon fut détruit pour la deuxième fois et l’État juif cessa d’exister après onze siècles. Les soulèvements israéliens de 70 et 135 conduisent à l’expulsion de la population juive. C’était le début de la deuxième diaspora, qui ne prendra fin qu’au XXe siècle.

 

Finalement, en 1948, l’État d’Israël fut établi, censé être capable de protéger les Juifs. Cet État a été créé dans un environnement arabo-musulman qui n’en voulait en aucune manière.

Le discours politique des ennemis des Juifs est plein de haine associée à un nouvel Holocauste contre ce peuple.

Fin 1947, le roi Ibn Saoud d’Arabie saoudite a échangé avec le président américain Harry Truman :

« Les Arabes ont définitivement décidé de s’opposer à la création d’un État juif… Même s’il est supposé que les Juifs réussissent à obtenir des soutiens… par leurs moyens oppressifs et tyranniques et leur argent, un tel État doit périr en peu de temps. Les Arabes isoleront cet État du monde et l’assiégeront jusqu’à ce qu’il meure en raison de la famine… Sa fin sera la même que celle des États croisés. »

Vers la même époque, en réponse au rapport de l’UNSCOP, Azzam Pacha, le secrétaire général de la Ligue arabe, a déclaré qu’une guerre avec le projet d’État juif conduirait à « une guerre d’extermination et de massacres mémorables, qui sera évoquée comme le massacre mongol et les Croisades ». Ephraïm Karsh et David Barnett ont qualifié cette déclaration de « menace de génocide ». Dans les premiers mois de 1948, Matiel Mughannam, une chrétienne arabe née au Liban et dirigeante de l’Organisation des Femmes arabes, a déclaré :

« [Un État juif] n’a aucune chance de survivre maintenant que la “Guerre Sainte” a été déclarée. Tous les Juifs finiront par être massacrés. »

Les appels à la destruction d’Israël par les leaders arabes, notamment par le président égyptien Gamal Abdel Nasser, ont été répétés dans le prélude à la guerre des Six Jours de 1967. S’adressant à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 1960, Nasser a déclaré : « La seule solution pour la Palestine est que les choses reviennent à la situation qui prévalait avant que l’erreur ne soit commise, ce qui signifie l’annulation de l’existence d’Israël. » En 1964, il a ajouté : « Nous jurons devant Dieu que nous ne nous reposerons pas tant que nous n’aurons pas restitué la nation arabe à la Palestine et la Palestine à la nation arabe. Il n’existe pas de place pour l’impérialisme et il n’existe pas de place pour la Grande-Bretagne dans notre pays, tout comme il n’existe pas de place pour Israël au sein de la nation Arabe. » En 1965, il a déclaré : « Nous n’entrerons pas en Palestine avec son sol couvert de sable, nous y entrerons avec son sol saturé de sang. »

Les conséquences de la guerre des Six Jours ont intensifié les sentiments parmi certains groupes palestiniens. Cette période a été marquée par des appels accrus à l’éradication d’Israël dans le cadre de la cause palestinienne. En juillet 1968, des modifications ont été apportées à la Charte nationale palestinienne. L’article 15 de la charte de l’époque stipulait : « La libération de la Palestine… vise l’élimination du sionisme en Palestine. » L’article 22 stipulait que « la libération de la Palestine détruira la présence sioniste et impérialiste et contribuera à l’établissement de la paix au Moyen-Orient ». Jusqu’au début des années 1990, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a officiellement poursuivi l’objectif de détruire Israël.

Les discours contemporains de personnalités politiques iraniennes continuent de prôner la destruction d’Israël, accompagnés d’une rhétorique antisémite et de la négation de l’Holocauste.

Les déclarations d’Ali Khamenei à propos d’Israël sont sans équivoque : « Une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée. » Il justifie ses propos par le fait que l’État juif est à la fois un représentant de l’impérialisme et un ennemi de l’Islam. Il est donc du devoir de l’Iran de lutter contre ce fléau jusqu’à sa destruction.

 

Les organisations islamistes palestiniennes telles que le Hamas et le Jihad islamique palestinien, promeuvent constamment l’objectif d’éliminer Israël, comme en témoignent leurs chartes, déclarations et actions, telles que l’attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023. Le slogan « Du fleuve à la mer » est associé aux revendications d’un État palestinien et du retrait de la population juive d’Israël, avec une rhétorique de haine sans précédent dans l’histoire moderne.

 

Les Arabes/Musulmans, sans se cacher, expriment leur haine de manière extrêmement émotionnelle. Le reste du monde, en particulier l’Occident, le fait secrètement, insidieusement, en apportant apparemment son soutien à Israël, et indirectement, à travers l’ONU et les tribunaux internationaux, poussent les pays islamiques à intensifier leurs confrontations avec l’État juif. Dans ce sens, toutes ces institutions sont désormais au service des terroristes.

Il en va de même pour la « cinquième colonne » juive.

Attaqués de tous les côtés, détestés et condamnés par tous, et abandonnés par leurs amis, les Juifs d’Israël n’ont qu’un seul espoir : le Messie.

 

Le roman comporte cinq parties :

– Le vol de phénix.
– Le piège palestinien.
– Les traîtres.
– La mort dans l’âme.
– Le Messie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Première partie

Le vol de phénix

 

 

 

 

 

 

Il n’y a qu’un oiseau, disent les poètes, qui retrouve la vie dans sa mort, et qui se recrée lui-même : le phénix. C’est un oiseau tel qu’il n’en existe pas plus d’un seul dans le monde entier ; la taille de l’aigle, un éclatant collier d’or, le reste du corps écarlate, des plumes roses tranchant sur l’azur de sa queue, la gorge décorée de houppes et la tête d’une aigrette. Il est le symbole de l’immortalité et la résurrection. Des gens disent qu’il vit cinq cent quarante ans, et d’autres affirment que sa vie dure bien mille ans et plus : mais la plupart des gens disent qu’il vieillit en l’espace de cinq cents ans. Et quand il a vécu tout ce temps, sa nature l’avertit et l’attire vers la mort. Et pour retrouver la vie, il s’en va auprès d’un arbre délicieux et au parfum délectable : il fait un petit amas de ses branches et y met le feu, puis il pénètre dans ce bûcher juste au moment où se lève le soleil. Et une fois qu’il est brûlé, ce même jour, il sort de sa cendre un petit ver doué de vie : le second jour après naissance, il ressemble à un oisillon ; au troisième jour, il est devenu aussi grand et fort qu’il doit l’être, et il s’envole aussitôt vers le lieu où se trouve sa demeure, la terre d’Abraham.

Mais, il existe toujours des forces du mal qui ne vivent que pour réduire aux cendres, et pour toujours, cet oiseau merveilleux et faire régner les ténèbres.

Ne l’oublions jamais !

 

 

 

 

 

1

La haine

 

 

 

L’Empire romain est tombé depuis 600 ans quand Rome est touchée par un séisme le 15 avril 1020. La cité est ravagée par le tremblement de terre. Pour expliquer ce terrible événement, les autorités pointent les Juifs du doigt. Le pape Benoît VIII condamne des Juifs à mort pour avoir provoqué le séisme.

 

La haine est l’opium du peuple.

Des milliers de livres ont été écrits sur la haine des Juifs.

Certains systématisent cette haine par époques : l’Antiquité, le Moyen Âge et l’époque moderne. Ainsi, on apprend qu’au Moyen Âge, les Juifs étaient détestés à cause de leur religion. Aux 19e et 20e siècles, ils étaient détestés à cause de leur race. Au 21e siècle, ils sont détestés à cause de leur pays.

D’autres parlent des « causes » – religieuses, raciales, économiques, politiques, sans s’approcher du sens de ce qu’ils avancent. Ils diront, par exemple – « cause religieuse » – que les catholiques détestent les Juifs parce qu’ils ont « tué Jésus-Christ ». Seuls les naïfs peuvent le croire.

Quant aux « causes politiques » – on dit que les musulmans détestent les Juifs parce qu’il y a de nombreux « sionistes méchants » en Israël. Ainsi, le média, Al Jazeera, parle depuis longtemps des pogroms des Juifs à travers l’histoire – ce n’était ni moral ni humain, dit-il – « on devrait pleurer de bonheur » à cause de son « humanisme » et de sa « philanthropie pro-juive ». Oui, mais contrairement aux « bons Juifs », poursuit Al Jazeera, les « méchants sionistes » en Israël, avec leur politique génocidaire envers les musulmans, ne méritent aucune considération.

C’est là que les choses se compliquent. Le sionisme fait référence à ceux qui veulent vivre en Israël. Donc, tous ceux qui sont venus là-bas sont des sionistes ! Solution ? « Il faudrait tous les jeter à la mer » (sic !)

 

Certains philosophes parlent de l’exclusivité juive par rapport aux autres peuples. Selon eux, les Juifs, un peuple qui vit en solitaire, se maintenaient en tant qu’entité ethnique et spirituelle grâce à leur unicité religieuse, qui, d’autre part, était aussi l’une des principales sources de leurs souffrances. Voici ce que dit le philosophe allemand Bruno Bauer.

« Si le Juif veut s’émanciper de l’État chrétien, il exige que l’État chrétien abandonne ses préjugés religieux. Est-ce que lui, Juif, abandonne ses préjugés religieux ? A-t-il alors le droit d’exiger qu’un autre renonce à sa religion ?

Un État chrétien, de par sa nature même, ne peut pas émanciper un Juif ; mais un Juif, de par sa nature même, ne peut aussi être émancipé. Tant que l’État est chrétien et que le Juif est juif, tous deux sont également incapables de donner ou de recevoir l’émancipation. »

 

Parler des apparences et ne rien dire de l’essence, cela peut aussi amener à l’antisémitisme. La multiplication « scientifique » des exemples de la haine anti-juive peut se traduire par un défoulement sur ce peuple ; plus on en parle, plus les gens détestent les Juifs – car, s’ils ne sont pas coupables, pourquoi les défendrait-on autant ? L’antithèse de cette attitude : « Dès que Hitler a détesté les Juifs, ils ont dû être coupables de quelque chose. »

 

Il faut noter que les non-Juifs ne peuvent pas se passer des Juifs ; même les plus misérables peuvent dire : « Il y a quelqu’un qui est en dessous de nous. »

 

Chaque époque trouve de « bonnes raisons » pour haïr les Juifs, et dans la pratique, cela se résume toujours à leur infliger de mauvais traitements. Il en va de même de nos jours.

Selon le sociologue David Mikics : « Dans de nombreuses régions du monde, les Juifs sont de moins en moins bienvenus. Le nombre de pays où le port de vêtements visiblement Juifs, comme la kippa, signifie que le risque de violence physique a atteint des niveaux records. Tant au niveau individuel que national, les Juifs sont ciblés : les Israéliens sont comparés aux nazis, le nationalisme juif est considéré comme oppressif, Israël est considéré comme un pays particulièrement raciste ; on prétend que les “terribles méfaits” d’Israël expliquent pourquoi les gens détestent les Juifs. Les Juifs sont considérés comme porteurs d’un mal transcendant. Aucun autre groupe de personnes sur la planète n’a été accusé d’autant d’atrocités fanatiques. »

 

Laura Fontana, une chercheuse de la Shoah, ajoute :

« La passion de l’antisémitisme relève d’archaïsmes et de peurs infantiles. Partant, elle est rebelle à la raison.

On pensait la voir disparaître après la Shoah. Les 70 ans qui nous séparent d’Auschwitz montrent qu’il n’en a rien été. On est frappé au contraire par la durée exceptionnelle de la judéophobie en dépit de la destruction du judaïsme européen. Mais parce qu’il s’agit d’une passion, ses formes ont muté sans disparaître. Ainsi, la “question juive” du début du XXe siècle est-elle devenue au début du XXIe siècle la “question sioniste”. Le Juif n’est plus coupable, c’est l’État d’Israël qui l’est.

Si le peuple juif n’est plus le peuple “en trop sur la terre”, c’est désormais l’État d’Israël que l’on considère parfois, ici et là comme un État gêneur, sinon même illégitime. Et dont la disparition, pourquoi pas, assurerait au monde la paix universelle. »

 

 

 

 

 

2

Genèse

 

 

 

Gabriel est un ange du livre de Daniel dans la Bible. Son nom signifie « force de Dieu » ou « Dieu est mon héros ». Dans la Bible, sa fonction est principalement liée à l’eschatologie, la partie de la théologie qui traite de la mort, du jugement et de la destinée finale de l’âme et de l’humanité. Dans la littérature juive antique, il est considéré comme un des quatre archanges. Il apparaît sous le nom de Djibril dans le Coran.

 

Son nom est Isaac Stern, Israélien. Âgé de vingt-trois ans, sa vie jusqu’à présent était banale. Parents divorcés. Il n’a jamais revu son père après le divorce.

Il a terminé ses études secondaires et servi trois ans dans l’armée. Heureusement, il n’y avait pas de guerre à cette époque. Il semblait même que Palestiniens et Juifs allaient enfin vivre en paix. Les Israéliens se souviennent des accords d’Oslo au début des années 90, de la poignée de main entre Arafat et Rabin, de l’annonce de l’État palestinien. C’étaient, bien sûr, des illusions.

 

Après l’armée, Isaac est allé à Paris pour faire ses études en sciences politiques. En Israël, la deuxième Intifada était en cours, le conflit féroce entre Palestiniens et Israéliens qui durait déjà depuis plusieurs années.

 

C’était l’été. Isaac se trouvait au Quartier latin, à côté de la fontaine Saint-Michel. En face de lui, on voyait la Seine et l’église Notre-Dame. Il y avait des touristes partout. Leurs vêtements d’été abondaient en couleurs.

Il pensait s’arrêter à la librairie Chez Guibert, quand il a entendu du bruit derrière lui. Il s’est retourné et a vu un drôle de spectacle. Un homme d’âge moyen se tenait près de la fontaine, vêtu d’un épais manteau blanc et regardait autour de lui. La sueur coulait de son visage, mais cela ne le dérangeait visiblement pas. Plusieurs jeunes hommes lui jetaient des objets. Isaac a réalisé qu’il devait faire quelque chose avant qu’il y ait un incident. Il s’est approché de lui.

— Je vois que tu m’attends depuis longtemps, dit-il. Allons-y. Il lui a pris le bras en le conduisant vers la première terrasse de café. Ils ont commandé de l’eau minérale, Évian. Isaac était silencieux. Il ne savait pas comment lui demander pourquoi il portait ce manteau par cette chaleur.

L’homme au manteau a ri.

— Il est normal qu’un Juif sauve un autre Juif.

— Est-ce si visible chez moi ?

— Non, mais je sais qui tu es.

— Alors tu connais mon nom aussi, dit Isaac d’un ton moqueur.

— Bien sûr, tu es Isaac.

Cela l’a mis mal à l’aise.

— Il doit être un espion qui me suit, pensait-il, mais pour quoi ?

— N’aie pas peur. Je m’appelle Gabriel.

— Je vois, tu es un ange et tu dois avoir des ailes.

Gabriel a regardé autour de lui, mais personne ne leur prêtait attention.

— Je vais te montrer quelque chose.

Il déboutonna un peu son épais manteau. Des plumes blanches étaient visibles en dessous.

— Au début de la création du monde, il n’y avait pas d’avions, et il fallait se déplacer au sol et dans les airs. Il nous a donné des ailes parce qu’Il se souvenait des oiseaux qu’Il avait créés autrefois.

— Il veut quelque chose et je dois faire semblant de le croire, c’est dit Isaac.

 

— Je connais cette histoire. Genèse du Pentateuque. Dieu créa d’abord diverses créatures dans l’eau et les oiseaux, puis Il créa les bêtes terrestres et enfin l’homme.

— C’est exact. Cela a inspiré Darwin qui a conçu la théorie de l’évolution.

— Alors pourquoi avait-Il besoin des deux histoires de la Genèse ?

— Cette deuxième histoire a été créée en premier. Yahweh, en plus d’être rationnel et émotif, est aussi un grand moraliste. Ayant créé Adam et Ève dépourvus de tout sentiment moral, il a su comment résoudre ce problème. Il a planté deux arbres…

— Je sais ce qui s’est passé ensuite. Manger le fruit du premier arbre signifiait acquérir la capacité de distinguer le bien du mal. Manger les fruits de l’autre permettait la vie éternelle. Bien qu’Il l’ait interdit, tous deux mangèrent le fruit du premier arbre, alors Il les expulsa du Paradis.

— Ce n’était pas vraiment comme ça. Dieu a planté ces deux arbres parce qu’Il savait qu’ils ne résisteraient pas à la tentation. La place des humains était sur terre et non au ciel. Il voulait des partenaires conscients, pas des demi-idiots. Je sais tout cela parce que c’est moi, déguisé en être humain, qui ai écrit la Genèse. Plusieurs d’entre nous, les anges, avons écrit certaines parties de la Bible.

 

Juste à noter. Dieu réagit parfois comme un petit enfant. Je me souviens de ce qu’Il me disait concernant la création du monde, lorsqu’Il a séparé la lumière des ténèbres, la mer de la terre, etc. Chaque fois, il était ravi quand il voyait qu’Il avait fait quelque chose de bien.

Pourtant, Il fut véritablement étonné de voir que c’était Ève qui s’opposait à Lui ; Il pensait que ce serait Adam.

— Quand je l’ai créée, m’a-t-Il dit, je pensais qu’elle serait un être soumis et timide. Cependant, elle a assumé le rôle d’un homme et il a suivi ses décisions. J’ai créé une personne imprévisible qui n’a rien à voir avec la logique divine, une vraie Lilith. J’espère qu’Adam n’aura pas trop de problèmes avec elle.

 

— Qui est Lilith ?

— Lilith était la première femme d’Adam, qui fut créée en même temps que lui et lui était donc égale. Lilith n’est pas seulement la première femme, elle est aussi le premier monstre, l’origine du monstrueux-féminin, car elle abandonne rapidement Adam parce qu’il ne la traite pas comme son égale, choisissant plutôt de prendre des démons comme amants.

Elle s’envole et, bien que Dieu envoie des anges à sa poursuite, elle refuse de retourner auprès d’Adam. Il crée une seconde épouse, croyant, en vain, qu’elle va être plus obéissante, nommée Eve, à partir de la côte d’Adam, et punit Lilith.

Sa résurgence contemporaine dans certains courants féministes, en Amérique, en France et en Israël, dans des textes du mouvement féministe juif religieux et séculier, adopte généralement la thèse d’un matriarcat primitif, en posant Lilith comme une de ses preuves historiques, emblème de la rébellion des femmes contre l’ordre patriarcal.

 

Laisse-moi continuer sur des choses plus importantes.

 

Dans l’ensemble, étant venus sur terre, les Juifs, dans le cadre du polythéisme chaotique, ont avancé l’idée d’un seul dieu, compris ce qui est le bien et le mal. Ils ont progressé grâce à la rationalité, cherché les moyens de vivre le plus longtemps possible ; ils réalisaient dans la pratique toutes les grandes idées divines contenues dans la Bible.

 

Tout cela a été possible grâce au contrat entre Dieu et les Juifs. C’est l’idée la plus fondamentale de la Torah, le berit ou « contrat » bilatéral, établi au pied du mont Sinaï après la sortie d’Égypte. Même si le concept de « contrat » était courant dans l’ancien Moyen-Orient, il n’existait qu’entre les hommes, et non entre les divinités et les hommes. Même Dieu lui-même ne peut pas renoncer à l’alliance conclue avec les Juifs.

 

— Je dois être fou, pensait Isaac. Je me suis lancé dans une histoire folle avec quelqu’un qui avait dû s’évader d’un asile pour les malades mentaux ; il prétend qu’il est l’ange Gabriel – c’est ridicule. Malgré cela, il y a quelque chose chez lui qui m’attire. Il n’est pas agressif, semble de bonne humeur et amical. Il est clair qu’il s’agit d’un mythomane, mais ce qu’il disait semblait pourtant logique. Cependant, comment a-t-il connu mon nom ?

Il était distrait pendant un moment. Quand il s’est ressaisi, il a tourné sa tête vers lui, mais sa chaise était vide.

 

 

 

 

 

3

De qui la Palestine devrait-elle être libérée ?

 

 

 

Les gauches radicales occidentales s’enferment dans le soutien le plus total à la cause palestinienne.

Que des Juifs viennent prêter main-forte aux antisémites, cela nous semble inacceptable ! Le phénomène était marginal il y a quelques décennies. Il fait aujourd’hui de plus en plus d’adeptes. Ils ne représentent toujours qu’une minorité de la population, mais une minorité qui cause un tort incommensurable au Judaïsme, une minorité qui loue le nationalisme palestinien tandis qu’elle condamne en termes très durs le patriotisme juif.

Pour faire entendre leur voix, ces Juifs se regroupent en organisations qui militent contre Israël et remettent en question jusqu’à son droit à l’existence. Ils se donnent des noms tels que : La Paix maintenant (Shalom Arshav) ; Réseau juif européen pour une paix juste (REJP) ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ; Union juive française pour la paix (UJFP), etc.

 

C’était l’automne. Le temps était nuageux. Isaac était à la Place de la République. La gauche avait organisé son soutien au peuple palestinien. Il y avait beaucoup de monde, des Arabes en majorité.

Sous une nuée de drapeaux palestiniens, la foule portant des keffiehs, le foulard traditionnel palestinien, a scandé « Palestine libre », « Mort aux sionistes », « À bas Israël », « Par notre âme et par notre sang, nous nous sacrifierons », et « Non à l’occupation, nonà la colonisation ». Des hélicoptères de la police survolaient le secteur alors que la police et les membres des forces de sécurité étaient déployés en masse et tenaient prêt un canon à eau putride en cas de débordement.

— Avant, la gauche luttait contre le capitalisme et pour les droits des travailleurs, et maintenant elle se bat pour les Palestiniens. Pourquoi, se demanda Isaac.

Tout lui paraissait agressif et faux. Il pouvait comprendre les Arabes, mais pas les Français. Il s’est approché d’un de leurs groupes.

— De qui la Palestine devrait-elle être libérée, a-t-il demandé.

— Des sionistes.

— Donc pas de tous les Israéliens.

Les manifestants français étaient confus.

— Vous ne pouvez pas détruire les sionistes qui sont au pouvoir là-bas sans détruire Israël. Mais disons que vous les détruisez, l’État d’Israël existera-t-il toujours ?

Un Français est intervenu.

— Israël doit restituer les territoires occupés en 1967.

— Savez-vous qui a-t-il vaincu pour pouvoir mener à bien l’occupation ?

— Jordaniens, Égyptiens et Syriens.

— Vous connaissez très bien l’histoire. Ainsi, ces trois pays occupaient les territoires qu’Israël occupe actuellement et qui devraient être l’État palestinien.

Il y eut un silence. Tout le monde a compris ce qui allait suivre.

— Alors, si l’Égypte, la Jordanie et la Syrie occupaient ces territoires pendant trente ans, pourquoi ces pays frères n’ont-ils pas créé un État palestinien ?

— Israël ne veut pas la paix, a crié une femme tout exaltée.

— Il serait cependant important de rappeler que les attentats du Hamas et de ses alliés, le Hezbollah, le Djihad islamique, etc., ont décimé le camp de la paix israélien. Au risque d’en surprendre certains, il est difficile de convaincre les Israéliens d’accepter un compromis territorial alors qu’ils sont entourés de groupes armés qui réclament leur destruction.

 

Quelqu’un a tenté une fois de plus de donner raison aux Palestiniens.

— Les sionistes ont envahi la Palestine, ont volé la terre et ont créé Israël.

— Ceux qui ont légalement permis aux Juifs de s’installer en Palestine et d’établir leur propre État étaient la Société des Nations, équivalent des Nations Unies. Elle a apporté son plein soutien à la Déclaration Balfour