3,49 €
"Regarde, bien cachés dans le noir, ce sont les pères Noël. Ils crient au désespoir! Les enfants sont partis, à force, ils n'y croyaient plus." Un recueil de poésie minimaliste suivi de quatre nouvelles, que l'auteur partage avec les lecteur·trices. Sans vulgarité, juste authentique, Nicolas Pidoux couche sur le papier des mots qui nous entraînent dans les méandres noirs de la cruauté de la vie; ça dérange mais on en demande encore.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 43
Veröffentlichungsjahr: 2022
LES HANDICAPÉS DE LA VIE
NAÏVETÉ
LA LÉGITIME DÉFENSE
LA SOLITUDE
VÉRITÉS
ILLUSION
L’ARBRE
VOYAGE
LE SOUFFLE
ABANDON
UN MENHIR DANS LA PLAINE
MOURIR DE RIRE
EVASION
IL Y A DES JOURS COMME ÇA
EGAREMENT
UN PÈRE
LE CORBEAU
CONFIANCE
LE CHAGRIN
MOMENTS
LA VIE NE FAIT PAS DE CADEAUX
SINCÉRITÉ
LA GUERRE
QUESTION DE LOGIQUE
PARC NATIONAL DE TIMANFAYA
QUESTION STUPIDE
LORSQUE LA DOULEUR SE CRIE EN ROUGE
QUI SE SOUVIENDRA DE MOI
LA MORGUE MUNICIPALE
ESPRIT DE FAMILLE
CLAIRE VOYANCE
LA FÉE ALCOOL
SOMBRE HISTOIRE
SCHIZOPHRÉNIE
EXCLU
FERMETURE
AMITIÉ
CLÉMENT
L’HOMME QUI PARLAIT AU VENT
UNE ANNÉE DE PLUS À VIVRE
Les handicapés de la vie
Sont des paraplégiques du bonheur.
Ils ont le cancer du verbe espérer,
La leucémie du verbe aimer.
Au lieu de prendre leur élan,
Ils trébuchent tout le temps.
Parfois ils rampent
Parce qu’ils ont peur,
Parfois ils s’assoient sur leurs douleurs.
Les handicapés de la vie
Ont leurs pensées grillées,
Brûlées par le néon
D’une vie trop dépressive.
On les retrouve partout.
On les retrouve nulle part.
Qu’ils soient petits ou qu’ils soient gros,
Qu’ils soient verts ou qu’ils soient gris,
Les handicapés de la vie,
Ils portent malheur !
Alors fais gaffe,
Il y en a peut-être un
Planqué dans ton placard.
J’ai rêvé d’un monde
Où ceux qui sont lents ne perdent pas de
temps,
Où ceux qui glissent ne prennent aucun
risque.
Un monde
Où ceux qui hésitent font toujours le bon
choix.
Un monde
Où les nuits ne sont pas sombres
Et les maudits ne sont pas dans
l’ombre…
J’ai rêvé d’un monde
Où les manchots jouent au volley
Et les culs-de-jatte font du vélo.
Un monde
Où les aveugles me regardent droit dans
les yeux
Et les sourds se fendent la gueule en
chantant.
J’ai rêvé d’un monde…
Un monde, où les miracles font la loi
Et les naïfs sont des rois.
Tout autour de moi,
La culpabilité,
Comme un nœud trop serré
Qui m’empêche de respirer…
Je suis écoeuré,
L’angoisse m’enlace,
Mon sang se glace,
Comment faire autrement ?
C’est allé si vite,
Le coup est parti…
…Et tout a basculé.
J’ai reculé,
L’autre s’est écroulé.
A l’hôpital,
Son cœur s’est arrêté,
Pour moi,
Une autre vie a commencé.
A présent,
Si loin de mon âme,
Je ne vois plus la flamme.
Dans la pénombre,
Je poursuis mon ombre.
Quand il fait nuit,
J’invente des histoires.
A l’abri des regards,
Je passe à travers champs,
J’avance face au vent,
Mais quand le jour se lève,
J’ai oublié mes rêves,
J’ai oublié comment c’était avant…
Il faudrait être calme
Pour retrouver qui je suis.
Il faudrait du silence,
Pour retrouver l’envie.
La légitime défense
Ne couvre pas les cris…
Et même si tout est gris,
Mon esprit seul réfléchit.
Comment effacer hier
Et mieux vivre demain…
Comment revenir en arrière
Et reprendre le bon train…
Seul dans le désert,
Je cherche la porte de l’Eden.
En vain.
Fermer les yeux Pour devenir invisible, Pour ne pas être vu par la vague.
Tsunami (Décembre 2004)
Regarde ta tête,
Elle se dévisse,
Mais personne pour le savoir.
Ton esprit se tord,
Ta raison fait des efforts,
Tu deviens fou, n’est-ce pas ?
Regarde tes ailes,
Invisibles,
Elles battent l’air.
Rien à faire,
Tu ne décolles pas.
C’est étrange
Comme le vide peut peser lourd parfois.
La solitude
Mon gars,
C’est juste une tombe qu’il faut creuser
Chacun son tour.
Regarde-toi,
Tu manges,
Que dis-je,
Tu bouffes !
A EN CREVER !
Est-ce pour combler ce vide qui te
dérange ?
Regarde,
Regarde bien au fond de toi,
Ton cœur est vide,
A l’évidence, ta vie aussi…
La solitude
Tu vois,
C’est juste une tombe.
Il faut que tu creuses
Car c’est ton tour…
A la Mémoire de P.
Enfoncer le clou,
Percer la chair,
Piquer l’amour propre,
Glisser le métal
À l’intérieur de la peau,
Jusqu’où ça fait mal.
Dans un mouvement de va-et-vient,
Exciter la fierté,
Trouer la poche de résistance,
Faire éclater la vérité.
Donner un coup...
Douleur acerbe,
Lorsque la lame s’enfonce
Au plus profond de soi
Pour atteindre le cœur.
Elle blesse
Par sagesse,
Elle glisse,
Coupant les tissus inutiles,
Tranchant les artères non vitales,
Ecorchant la sensibilité.
L’orgueil saigne,
Les susceptibilités se plaignent.
Le corps vacille,
Il n’est plus aussi stable.
Les convictions sur pilotis
Tremblent, se fendent puis cassent.
Le sol est mouvant.
L’égo,
Touché,
S’écroule lourdement.
Pendant toutes ces années,
Tu étais mon amie invisible,
Celle qui me souriait,
Celle qui me rassurait.
Tu m’as prêté
Ton masque contre les doutes et les
ennuis.
A t’entendre,
J’étais grand.
A t’écouter,
J’étais fort.
A te regarder,
J’étais beau.
Pendant toutes ces années,
Tu m’as répété
Que si j’y pensais très fort,
Je pouvais faire des miracles.
Un jour,
Tu m’as suggéré
Que mes parents étaient des super héros
Prêts à tout pour me protéger des
salauds.
Pendant toutes ces années,