La fin de la mafia mondiale - Rolf Nagel - E-Book

La fin de la mafia mondiale E-Book

Rolf Nagel

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  • Herausgeber: neobooks
  • Kategorie: Krimi
  • Sprache: Deutsch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Le roman décrit la fin de la mafia internationale en 2020 et l'histoire d'un employé de banque de la classe moyenne qui, victime d'une conspiration, devint le bras droit du parrain de la mafia sicilienne. L'auteur a été cadre supérieur dans le monde de la finance internationale pendant plusieurs décennies. Par la suite, il a acquis une connaissance profonde des flux financiers des banques d'affaires, actives à l'échelle mondiale, en qualité de top manager d'une des premières sociétés de capital-risque allemandes qui s'impliquait principalement dans des entreprises du monde du logiciel. Inévitablement, il fut plus ou moins contraint et forcé de côtoyer des personnalités douteuses dans le cadre de ses affaires. Dans ce cas, il est fortement conseillé de ne pas s'impliquer personnellement dans ce monde de l'ombre. Pendant plusieurs années, l'idée mûrit chez l'auteur d'écrire un roman sur l'organisation de la mafia internationale. Ses propres expériences économiques se fondraient dans l'histoire. Le roman ne prétend aucunement être exact ou livrer une recherche scientifique, il relate au contraire les impressions de son auteur. Au fil de sa propre formation à la littérature, l'auteur parvenait rarement à lire une histoire du début à la fin, par manque de temps. Lorsqu'il reprenait sa lecture, il devait relire plusieurs paragraphes pour pouvoir comprendre l'histoire. Ce roman est conçu pour palier à ce problème et pour se lire aisément, les chapitres indépendants rendent la reprise de la lecture plus facile. Il convient donc parfaitement pour les vacances ou un voyage. Pour l'auteur, il était important d'y intégrer des informations relatives au monde de la finance sans que des connaissances financières particulières soient requises. Ce n'est certes pas le suspense qui manque, mais il ne s'agit pas d'un énième récit sanglant sur la mafia tel qu'il y en a déjà en quantité.

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Rolf Nagel, Everest Girard

La fin de la mafia mondiale

Titre original Das Ende der Weltmafia

 

 

 

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Inhaltsverzeichnis

Titel

Préface

Le banquier victime d'une douce conspiration

Le parrain s'inquiétait de l'avenir de sa fille

La décision des conspirateurs était prise

Le parrain fit jouer ses contacts au profit du banquier

Dans un pensionnat suisse, tous reçurent une éducation de première qualité

Les amoureux s'installèrent dans la villa de Palerme

Les cloches du mariage ne retentiraient pas sans le consentement de Don Rosso

Le nouveau membre de la famille resta sans voix face à cette fortune

Une erreur pourrait entraîner une guerre meurtrière

Karl intervint dans l'économie mondiale et Don Rosso le complimenta

Le mariage fut une fête somptueuse

Après avoir obtenu le silence, le parrain fit tomber le masque

S'il tenait à sa vie, Karl ne pouvait plus faire marche arrière

Le meilleur plat de poisson ne put freiner les tueurs

Karl introduisit un nouveau logiciel espion

La réunion des chefs internationaux devait être organisée

D'un coup de maître, ils devaient se débarrasser d'un renégat

Le bras droit fut initié à la technique de cryptage

La ville de l'amour vit un nouveau directeur arriver

La tempête fit s'écraser le jet privé

À Hong Kong, le parrain de la mafia rencontra le chef des Triades

La villa retrouva provisoirement son train-train

Le tueur à gages fut heureux d'apprendre que le coup de maître avait réussi à Hong Kong

Le programme de la réunion internationale des chefs fut mis en place

Le chef européen annexa aussi l'Italie

Le chef commença à redouter un éventuel bain de sang

La grande discussion des chefs internationaux commença

Les rapports échauffèrent les esprits de quelques participants

Les esprits échauffés devaient se calmer pendant la pause déjeuner

Le discours du chef suprême fut assez explosif

La défiance envers le chef s'installa et l'escalade menaça

Plutôt mourir que de prendre sa retraite

Il y aura beaucoup de mort sur le chemin de la reconversion

Le vote final des membres étonna les participants

La réunion de clôture apporta de nouvelles surprises

Le parrain arracha le trône des mains des lobbyistes

Impressum neobooks

Préface

Rolf Nagel

La fin de la mafia mondiale

 titre original Das Ende der Weltmafia

1ère édition 2015

© Rolf Nagel

Lecture :

Dr Anne Diefenbach

Traduction :

Everest Girard

Correction :

Sylvaine Jude

Préface

Le roman décrit la fin de la mafia internationale en 2020 et l'histoire d'un employé de banque de la classe moyenne qui, victime d'une conspiration, devint le bras droit du parrain de la mafia sicilienne.

L'auteur a été cadre supérieur dans le monde de la finance internationale pendant plusieurs décennies. Par la suite, il a acquis une connaissance profonde des flux financiers des banques d'affaires, actives à l'échelle mondiale, en qualité de top manager d'une des premières sociétés de capital-risque allemandes qui s'impliquait principalement dans des entreprises du monde du logiciel.

Inévitablement, il fut plus ou moins contraint et forcé de côtoyer des personnalités douteuses dans le cadre de ses affaires. Dans ce cas, il est fortement conseillé de ne pas s'impliquer personnellement dans ce monde de l'ombre. Pendant plusieurs années, l'idée mûrit chez l'auteur d'écrire un roman sur l'organisation de la mafia internationale. Ses propres expériences économiques se fondraient dans l'histoire. Le roman ne prétend aucunement être exact ou livrer une recherche scientifique, il relate au contraire les impressions de son auteur.

Au fil de sa propre formation à la littérature, l'auteur parvenait rarement à lire une histoire du début à la fin, par manque de temps.

Lorsqu'il reprenait sa lecture, il devait relire plusieurs paragraphes pour pouvoir comprendre l'histoire. Ce roman est conçu pour palier à ce problème et pour se lire aisément, les chapitres indépendants rendent la reprise de la lecture plus facile. Il convient donc parfaitement pour les vacances ou un voyage.

Pour l'auteur, il était important d'y intégrer des informations relatives au monde de la finance sans que des connaissances financières particulières soient requises. Ce n'est certes pas le suspense qui manque, mais il ne s'agit pas d'un énième récit sanglant sur la mafia tel qu'il y en a déjà en quantité.

Le roman reflète la réalité du quotidien et permet d'appréhender l'avenir de ceux qui tirent les ficelles. Les acteurs de la mafia agissent aujourd'hui dans le monde des affaires de manière bien plus discrète qu'on ne le pense en général.

Le banquier victime d'une douce conspiration

Karl Grosser fut arraché à sa vie bourgeoise à la suite d'une conspiration et devint un parrain de la mafia internationale. C'était un homme grand et bien bâti avec des pommettes prononcées, il était doté d'un fort magnétisme érotique. Il était toujours habillé avec soin et menait une vie très rangée. Il n'y aurait en réalité rien de particulier à rapporter à son sujet, si sa vie n'avait été bouleversée du tout au tout en l'espace d'un seul week-end.

Comme chaque dimanche, il marchait seul sur la promenade et survolait sa vie passée. Il était assez satisfait de lui-même, bien que nombre de ses collègues le trouvent ennuyeux. À quarante ans, il avait réussi à acquérir un bel appartement et travaillait depuis de nombreuses années pour le compte d'une banque privée en qualité de responsable de service. Qu'aurait-il pu attendre de plus de la vie ? Les femmes ne jouaient pas un rôle important dans sa vie, et à ses yeux, c'était aussi bien comme ça. Il voyait autour de lui suffisamment de mariages ratés et de liaisons désastreuses se terminer régulièrement en débâcle.

Pour admirer le coucher de soleil au cours de sa promenade, il avait pour habitude de faire une halte sur un banc au bord de l'eau, banc qu'il considérait presque comme son bien propre. Ce jour-là donc, il se dirigea vers « son » banc qu'il pouvait déjà apercevoir trois cent mètres avant. Mais qu'est-ce que cela voulait dire ? Durant toutes ces années, pareille chose n'était jamais arrivée. Sur son banc en bois était assis un individu, tel un complot, une atteinte à sa personne.

De plus près, il fut frappé par les courbes d'une femme élégante. Mais il n'avait pas du tout l'intention d'aborder cette personne. C'était peut-être une femme dont il pourrait tomber amoureux – sans réciproque. Il ne pouvait courir un tel risque. Que faire ? Il se demandait comment réagir à cet imprévu. Devait-il continuer son chemin sans même un regard et renoncer au plaisir du crépuscule ? Ou devait-il plutôt s'asseoir à côté d'elle sur le banc ? En ignorant bien sûr totalement ce concentré de féminité.

À quelques mètres du banc, il fut contraint de se décider rapidement. À sa grande surprise, il adressa la parole à cette jolie féminité : « Bonjour, est-ce que je peux prendre place ? »

À ce moment-là, il n'avait pas la moindre idée des répercutions qu'allait avoir cette petite question sur l'humanité toute entière. Joyeusement, avec un sourire posé sur ses lèvres rouges, l'impertinente répondit : « Volontiers, Monsieur. »

Il s'assit à côté d'elle avec un bref « merci beaucoup », lui tournant légèrement le dos par précaution. À ses yeux, il estimait en avoir fait suffisamment pour répondre aux exigences de la politesse. Il n'avait pas le moins du monde l'intention de poursuivre la conversation. Sa colère naissante ne le lui permettait pas vraiment, même si cette féminité était extrêmement jolie. Ils étaient donc assis sur son banc, à quelques centimètres l'un de l'autre, les jambes croisées dans la même direction, ce que n'importe quel étudiant en psychologie aurait interprété comme l'expression d'un intérêt réciproque. Pendant un certain laps de temps, aucun d'eux ne fit signe de faire le premier pas.

Cette histoire aurait donc pu s'arrêter là, si cette personne du beau sexe n'avait pris l'offensive.

La jeune femme ouvrit son sac à main d'un prix exorbitant et en sortit un porte-cigarettes doré duquel elle prit une cigarette féminine. Elle continua alors à farfouiller dans son petit sac comme s'il s'agissait de fouiller une énorme valise pour un voyage de plusieurs semaines.

Karl jouait son rôle en faisant comme si de rien n'était. Au bout d'un certain temps, il perçut la phrase : « Excusez-moi, Monsieur, auriez-vous du feu, s'il vous plaît ? » Karl n'en croyait pas ses oreilles. Mais son éducation de gentleman ne lui permettait pas de se délecter d'ignorer la question. Oui, il possédait un briquet dans la poche de sa veste. Non-fumeur, il ne l'avait sur lui que pour exhausser le souhait d'un interlocuteur en pareille circonstance. Cet objet élégant faisait rarement usage, mais son existence se légitimait justement en de telles occasions.

Évitant de s'exposer plus encore au spectacle des courbes féminines, il ouvrit sa veste et sortit un briquet luxueux de sa poche intérieure. Il adorait ce rituel et parfois, il aurait aimé se mettre à fumer pour profiter plus souvent de cet acte viril. D'un geste élégant de la main, il ouvrit le couvercle du briquet pour faire jaillir une flamme d'un seul coup de pouce, ce à quoi il s'était longuement exercé. La jeune femme s'approcha de la flamme et alluma sa cigarette en tirant maladroitement dessus.

Avant même que la cigarette soit allumée, l'odeur douce et agréable de son parfum lui parvint aux narines. Il ne put ignorer l'harmonie des rondeurs féminines qui se dessinaient sous un léger décolleté. Il perçut aussitôt la réaction involontaire de son corps. Il sentit un mélange de colère et de désir insoupçonné monter en lui. Ses sentiments s'apparentaient à ceux d'un gladiateur dans l'arène. Plongé dans la confusion de ses sentiments, il perçut de nouveau la voix sensuelle de sa voisine : « Merci beaucoup, je m'appelle Marian. » Il répondit mécaniquement : « Karl, mon nom est Karl Grosser. »

« Karl, êtes-vous né ici ? », l'entendit-il demander dans un allemand presque parfait. À l'accent, on devinait une langue maternelle latine comme l'espagnol ou l'italien. Marian associait le vouvoiement et le prénom dans un équilibre bien dosé entre familiarité et respect, ce qui était inhabituel en Allemagne.

« Oui, j'ai passé toute ma vie dans cette ville. » Il la regardait dans ses magnifiques yeux noirs et discerna les traits de son visage subtilement maquillé.

Elle enchaîna immédiatement : « C'est vraiment une belle petite ville avec un charme très pittoresque. Cela doit être encore plus beau de découvrir cette ville à deux. Malheureusement, je suis toute seule ici aujourd'hui. »

Karl se demandait à quoi rimaient ces sottises sur la vie à deux. Il doutait que sa manière directe de parler corresponde à son éducation. Elle n'était quand même pas une de ces femmes qui s'adonnaient à la prostitution ? Néanmoins, il répondit poliment : « Mais une aussi jolie femme doit bien avoir un partenaire à ses côtés. »

« Non, ce n'est malheureusement pas le cas, mais cela peut changer. Et qu'en est-il de vous, Karl ? », entendit-il de sa bouche.

Karl répondit : « Mon travail me laisse peu de temps, si bien que l'opportunité ne s'est pas encore présentée. » Il chassa de son esprit l'idée que Marian put être une prostituée. Ce n'est pas possible qu'une telle femme puisse faire preuve d'une éducation et d'une prestance pareilles.

Il devait donc s'agir d'une dame de la haute société. Ils continuèrent à bavarder un certain temps sur la ville et sur ses attractions touristiques lorsque tout d'un coup il entendit : « Karl, je serais très heureuse que vous soyez mon hôte ce soir pour le dîner et que vous me teniez compagnie. Peut-être pourriez-vous me parler plus longuement de la ville ? Si vous me permettez la question. »

Sous le charme, et totalement pris au dépourvu par cette proposition, Karl répondit simplement : « Oui, volontiers ! » Ce n'est qu'après avoir prononcé ces mots qu'il s'étonna lui-même et constata qu'il avait, contre toute attente, accepté un rendez-vous. Un bruit fracassant retentit soudain et Karl se retourna, alarmé. Tout aussi choquée, sa voisine regarda derrière elle.

On vit aussitôt que deux voitures étaient entrées en collision. Le visage de Marian était maintenant encore plus pâle qu'auparavant. Le bruit fracassant du choc ne s'apparentait pas clairement au bruit d'un accident. Cela ressemblait bien plus à l'explosion d'une bombe. La peur qui en découla était disproportionnée. Il n'était rien arrivé aux occupants des véhicules, ceux-ci étaient sortis sains et saufs de leur voiture et débattaient haut et fort pour savoir qui pouvait bien être le coupable. Pourtant, la frayeur de Marian était telle qu'elle commença à trépigner.

Marian se tourna vers Karl et dit : « Bien, si vous le permettez, ma voiture viendra vous chercher à huit heures ? Cela vous convient-il, Karl ? » Ses yeux interrogateurs ne lâchaient pas son regard.

Il répondit de nouveau comme un automate : « Oui ! Oui, bien sûr, volontiers ! »

En se disant que cela ne lui ressemblait vraiment pas de bégayer, il sortit une carte de visite privée de sa veste et la lui tendit sans un mot. « Je me réjouis Karl, nous nous verrons donc pour le dîner. Je dois malheureusement partir maintenant. » Elle se leva et se dirigea vers le parking. Ce tour de force était apparemment tout aussi épuisant pour la novice Marian. Elle était vraiment contente d'avoir si bien mené son affaire. De loin, Karl la vit monter dans une limousine blanche pendant qu'un homme lui tenait la portière arrière. Il monta alors lui-même à la place du conducteur et fit tranquillement démarrer la voiture.

Le corps de Karl fut parcouru d'une puissante secousse. Que s'était-il passé ? Il venait d'être arraché à sa vie monotone en quelques phrases. En l'espace de quelques minutes seulement, sa soirée était prise sans même qu'il ait eu une seule chance de protester. Il était comme en état de transe. De toute sa vie, il n'avait jamais rien vécu de tel.

Devait-il s'en réjouir ? Ou s'en inquiéter ? Sans qu'il n'ait rien fait, quelqu'un s'immisçait dans sa vie. De la gente féminine en plus de ça, et il n'avait même pas eu l'ombre d'une chance d'user de son instinct de chasseur. Toutefois, un peu flatté, il s'abandonna à son sort. De toute évidence, cela devait être imputé à son manque d'expérience avec le sexe opposé. Quelles conséquences cela allait-il avoir sur sa vie future ? À vrai dire, tout cela était simplement effrayant. Mais son rendez-vous, il ne l'aurait pour rien au monde laissé tomber.

Il fallait qu'il se concentre et mette au point un plan de bataille. Il consulta donc sa nouvelle montre de luxe et remarqua qu'il ne lui restait plus que deux heures. Oui, c'était bien trop court pour élaborer un plan colossal avec les parades appropriées. Il ne pouvait pas, non plus, appeler les rares amis qu'il avait. De toute façon, ils n'auraient certainement pas cru à son histoire, même s'il passait pour être totalement digne de foi. Il se dépêcha finalement de rejoindre son appartement.

Au premier étage, il déverrouilla sa porte et entra prestement. Une fois la porte refermée sur lui, il se retrouva dans son environnement familier et se sentit de nouveau à l'abri et en sécurité. La sécurité, c'était sa devise personnelle. Mais dans quelle aventure imprévisible se trouvait-il tout à coup ?

Se doucher et se raser, coiffer ses cheveux et choisir à la hâte la chemise, la cravate et le costume assortis pour l'occasion. Pur stress !

Le téléphone se mit à sonner et il sortit de la salle de bains pour courir au téléphone. « Mère, je suis vraiment désolé, je n'ai pas le temps. Non, mère, tout va bien ! Mais oui, je te l'assure. Oui, vraiment. J'ai seulement rendez-vous avec une femme. Comment ? Non, non, je ne me marie pas. Mais d'où te vient cette idée ? Bien sûr, je te la présenterai dans ce cas ! Je te raconterai demain. À bientôt alors. »

Mon dieu, sa chère mère pensait déjà au mariage. Mais il n'avait vraiment pas le temps de s'en préoccuper maintenant.

Il se dit à lui-même : « Vite ! Le temps presse ! » Mais que pouvait bien arriver à faire un homme en une heure ? Ah ! les chaussettes, mais où sont-elles ? Oui, bien sûr, dans la commode ! Une ? Mais elles sont toujours par deux ! Un foulard assorti au costume, les deux assortis à la cravate. La chaussette ! Où est cette foutue chaussette ? Une noire et une grise. Ça, ça ne se faisait pas chez lui. Tout était toujours en ordre. Chaque chose avait sa place. Mais que se passait-il ? Ce jour-là, tout devenait désordre. L'appartement semblait être l'incarnation même du chaos. Les chaussures ! Oui, là ! Magnifique. Maintenant, les enfiler. Bien sûr les deux mêmes, une paire donc. Oui, une paire, c'est mieux. Halte ! Les chaussettes d'abord. Mais c'était toujours les mêmes chaussettes dépareillées. Seul un cognac pouvait aider. Il se rappela à l'ordre. « Mais enfin Karl, un cognac au milieu de l'après-midi ? Non, ce n'est pas possible, ce n'est vraiment pas possible ! » La bouteille retourna à sa place.

Karl pensa : « Je ne vais jamais y arriver de cette façon. Il faut simplement que je m'en tienne à un plan – comme d'habitude. Les sous-vêtements, puis les chaussettes et la chemise et pour finir, nouer la cravate. »

Encore trente minutes. Une entreprise apparemment irréalisable en si peu de temps. Mais soudain, la deuxième chaussette, de la même couleur en plus, comme il se doit, deux chaussures allant ensemble, une paire. Magnifique !

À vrai dire, Karl était prêt pour les Jeux Olympiques. Bon allez, au miroir. La cravate s'enroula impeccablement autour de son cou dans le col prévu à cet effet. Parfait ! On continue ! Le pantalon ! L'homme a aussi besoin d'une ceinture pour son pantalon. La veste. Terminé !

Du jamais vu, le tout en un temps record de cinquante minutes. Une voix intérieure lui rappela les fleurs juste à temps. Comment ? Ça encore ? Oui, les fleurs. Mais d'abord, mettre les boutons de manchettes. Et où prendre les fleurs ? On attendait des fleurs d'un gentleman, du moins lors de la première rencontre.

Il l'avait déjà compris, toute sa vie sera désormais sous le signe du chaos. Il n'empêche que le lendemain, comme d'habitude, il devait accomplir son travail à la banque. Le mieux serait qu'il se rende demain chez un médecin et qu'il présente un certificat médical. Désemparé comme il l'était, il n'était vraiment pas capable de faire un travail impeccable. Jusqu'à ce jour, il n'avait jamais manqué une seule heure de travail de toute sa carrière.

Il lui restait encore un quart d'heure. Son univers allait bientôt s'écrouler. Il se dit que seul un raz-de-marée pourrait le sauver. Mais apparemment, il ne pourrait plus avoir lieu avant 20 heures en Allemagne. Cela ne servait plus à rien de se lamenter. Il descendit les escaliers en courant. Un fleuriste, sauvé ! Il lui sembla qu'une multitude de gens se ruait sur les rares fleurs qui restaient dans le magasin. Il n'avait jamais rien vu de tel. Toutefois, il réalisa qu'il n'avait pas dû rentrer une seule fois chez un fleuriste ces vingt dernières années. Il offrait toujours des chocolats à mère, ceux fourrés à la liqueur.

Au bout d'un certain temps, c'était fait. La vendeuse lui composa le plus beau bouquet qu'il n'ait jamais vu. Le prix dépassait, à ses yeux, le total des dépenses pour la réunification allemande. Ah oui ! Payer, sa bourse était chez lui. Il n'avait jamais vu la vendeuse de sa vie, pourtant elle lui dit : « Ce n'est pas un problème. Passez payer demain, je vous connais. »

Il retourna à toute allure à son appartement. Tout était comme il faut, plus rien ne pouvait mal tourner. Déjà, on sonnait à sa porte. Il fut d'un bond à la fenêtre. Dans la rue, il vit une limousine blanche, une Rolls-Royce. « C'est ma voiture ce soir ? Karl de la classe moyenne dans une Rolls-Royce ? », pensait-il, dubitatif, et il espérait que personne dans le quartier ne le verrait monter dans cette voiture voyante. Si cela devait arriver, tout le monde penserait qu'il avait gagné au loto.

Il descendit donc les escaliers comme un voleur, ouvrit et ferma les portes sans bruits.

« Monsieur Karl Grosser ? », entendit-il le chauffeur en costume gris demander en même temps qu'il ouvrait la portière arrière de la voiture. Karl vérifia autour de lui si quelqu'un dans le voisinage avait entendu quelque chose et monta rapidement dans la voiture.

Des sièges en cuir blanc. Les portes de la voiture se refermèrent avec le même bruit que les portes de sécurité blindées de sa banque. Était-ce le bruit du moteur de la limousine, ce léger ronronnement ? C'était digne d'un prince de rouler aussi silencieusement. Dans la ville de Karl, on ne voyait pas très souvent de tels carrosses de luxe. Une chance que les vitres soient teintées. Il n'osait imaginer ce qui se passerait si ses collègues avaient pu le voir dans cette limousine. Le cas échéant, la banque l'aurait traîné devant la commission anti-corruption et suspendu d'office de ses fonctions. Si seulement il n'était pas allé se promener en cette horrible journée ou s'il était passé devant le banc sans s'arrêter. Toute cette excitation lui aurait alors été épargnée. En même temps, il tenait à être à la hauteur de sa nouvelle position sociale.

Marian était déjà depuis un certain temps dans le salon privé du restaurant et se rappelait avec quelle minutie elle avait, avec son père, préparé sa rencontre avec Karl au cours des dernières semaines. En réalité, elle connaissait Karl mieux que personne.

Le parrain s'inquiétait de l'avenir de sa fille

Avec son père, la fille avait étudié chacune des habitudes de Karl. Quelles chaussures mettait-il quel jour, quels étaient ses mets préférés et ainsi de suite. Marian était même au courant de la prostituée chez qui il se rendait de temps en temps en grand secret. Néanmoins, à long terme, elle devait faire l'innocente. C'est de cela uniquement que dépendait le succès de l'opération mise au point pendant des semaines.

À l'approche du vingt-quatrième anniversaire de Marian, son père, Don Sergio Rosso, commença à se préoccuper d'un futur mari pour sa fille. Certes, depuis sa prime jeunesse, la séduisante Marian recevait d'innombrables avances d'hommes très attirants, mais à l'exception de quelques liaisons brèves et insignifiantes, elles étaient restées sans succès.

Don Sergio Rosso, un parrain (capo di tutti i capi1) de la mafia internationale, n'était connu publiquement que comme un homme d'affaires sérieux et irréprochable. Don Rosso n'était pas vraiment l’appellation adéquate pour un parrain, le terme capo convenait mieux. On lui attribua toutefois très tôt le surnom Don, réservé en réalité aux chefs de l'Église. Cela lui plut et il le conserva. Le Don ne s'était jamais rendu suspect aux yeux de l'appareil judiciaire. Nulle part au monde, on ne le soupçonnait, même un tant soit peu, de régner sur un réseau de la mafia actif dans le monde entier. En parallèle de son organisation mafieuse, Don Rosso détenait un réseau inextricable de participations à des sociétés, interdépendantes les unes des autres. À la tête de l'organisation criminelle, de la prétendue famille honorable, il était indétrônable au sommet de la hiérarchie de la structure pyramidale. Les chefs sous ses ordres occupaient les rangs 1 à 3 après lui.

Tout comme les membres du premier rang, le Don avait hérité sa fonction de son père. Seule l'hérédité permettait d'accéder au premier rang et au premier cercle. Si un membre mourrait sans descendance masculine, le siège était supprimé et les tâches réparties entre les autres. Cette mesure de sécurité permettait d'éviter, sur le long terme, qu'un éventuel traître s'immisce dans le premier cercle. Cela avait toujours été primordial pour les anciens. De plus, seuls les membres du premier cercle connaissaient Don Rosso personnellement, et ce dernier veillait à ce qu'il en reste ainsi.

L'échange de nouvelles au sein du premier cercle se faisait par le biais de coursiers. Cette méthode s'était avérée particulièrement sûre et efficace au fil des décennies et des générations.

Don Rosso avait le projet strictement confidentiel de restructurer la mafia dans son intégralité d'ici 2020. Plus rien ne devait rester comme avant. Personne, pas même ses plus proches confidents, n'était au courant de ce projet de longue haleine qu'il prévoyait de réaliser sur une période de sept années.

Physiquement et mentalement, Don Rosso était encore en pleine forme, même s'il avait presque soixante-dix ans. Il voulait prévoir intelligemment l'avenir des membres de sa famille en prenant des mesures décisives. Bien que les membres de sa famille se soient toujours intéressés aux dernières innovations et qu'ils soient à la pointe du progrès dans tous les domaines, l'heure était venue de restructurer l'organisation toute entière.

Don Rosso était un homme très instruit et très intelligent, il était conscient qu'une tâche d'une telle ampleur n'était réalisable qu'à long terme et qu'en procédant avec finesse. Il n'avait pas droit à l'erreur. L'organisation toute entière était en jeu. Si le projet échouait, tout pouvait être anéanti d'un seul coup. En plus de ça, il avait besoin d'une personne en qui il aurait une confiance absolue pour réaliser son plan. Il fallait s'assurer que jamais un traître mot ne franchirait ses lèvres. Il tenait également à ce que la personne en question soit à la hauteur d'une tâche d'une telle ampleur, en faisant preuve d'esprit et de sens de l'organisation. Personne, dans le premier cercle, ne répondait à ces exigences. Il fallait donc en plus trouver une personne de l'extérieur. Mais ce n'était pas chose facile, dans la tête de qui Don Rosso serait-il sûr de pouvoir lire comme dans un livre ouvert ? Une erreur pourrait détruire les familles et les entraîner à jamais dans la ruine. Il n'avait encore aucune idée de la façon dont il pourrait mettre ses proches confidents au courant de ce projet. Allaient-ils trouver le plan trop risqué pour le soutenir ou même refuser la restructuration ?

En tant que père, il élabora le plan de trouver un mari à Marian qui serait en même temps le co-artisan de la réorganisation. Si le futur époux de sa fille pouvait en plus se charger du remaniement, il aurait là une solution parfaite à plusieurs problèmes. Évidemment, Don Rosso n'avait pas fait part de ces pensées-là à sa fille.

Cela ne plut pas du tout à Marian que son père lui propose de l'aider à chercher son futur mari. Mais avec une grande force de persuasion, le père réussit à convaincre sa fille de faire au moins l'essai. Marian désirait rechercher elle-même le conjoint idéal et le père rétorquait que son intervention ne ferait que soutenir ses efforts. Au bout d'un certain temps, il réussit à la convaincre suffisamment pour qu'elle accepte au moins d'essayer.

Par l'intermédiaire d'un homme de contact, Don Rosso envoya des émissaires dans le monde entier chargés de trouver le mari adéquat d'après ses critères et ceux de Marian. En plus des exigences habituelles, il tenait à ce que l'homme en question soit intelligent et bien versé dans le monde de la finance. En outre, il était important qu'il possède un grand sens de l'organisation, qu'il soit inconnu des services de police et qu'il soit particulièrement sérieux.

Le père et la fille examinèrent des mois durant d'innombrables dossiers et photos réalisés par les émissaires. Les candidats potentiels ne devaient en aucun cas se rendre compte de quoi que ce soit. À la fin, Marian et Don Rosso ne retinrent que très peu d'hommes. Il ne restait plus qu'un Italien, un Américain et Karl, d'Allemagne. Ces trois candidats firent l'objet d'un examen encore plus approfondi, si bien que toute leur vie s'étalait sur la table, claire comme du cristal. Des vidéos des trois hommes fournissaient au père et à la fille un portrait encore plus fidèle et leur évitaient de se déplacer pour les étudier.

La décision des conspirateurs était prise

Marian et son père choisirent Karl. Oui, Karl était l'élu sans qu'il s'en soit douté le moins du monde. Il était l'élu pour le grand projet global.

Bien que cette idée mette toujours Marian un peu mal à l'aise, le père et la fille élaborèrent un plan pour sa première rencontre avec Karl. Les promenades régulières de la victime s'y prêtaient le mieux et conféreraient de surcroît un caractère plus anodin à la situation. Naturellement, seul le banc faisait l'affaire comme lieu de rencontre.

S'il s'avérait que Karl ne plaisait pas à Marian lorsqu'elle le rencontrerait réellement, malgré les dossiers et les vidéos, elle pourrait se retirer de l'histoire à tout moment. Le candidat ne saurait jamais qu'il faisait partie des favoris, ni quel plan le père et la fille avaient élaboré.

Avec la rencontre sur le banc et l'invitation à dîner, les premières étapes avaient été couronnées de succès. Karl avait en plus complètement plu à Marian lors de leur rencontre réelle. Plus encore, elle se sentait attirée par Karl malgré ses scrupules et sa mauvaise conscience.

Pendant qu'elle l'attendait dans le restaurant de l'hôtel, elle se remit à douter. Cette entreprise audacieuse était-elle vraiment vouée à la réussite ? Ne se devait-elle pas de le mettre au courant à un moment donné ? Lui apprendre qu'il avait été victime d'une conspiration à son insu ? Pire encore, qu'elle avait participé à son élaboration ?

Pour éviter de se poser plus longtemps ces questions dérangeantes, Marian décida d'arrêter d'y penser pour le moment. Elle n'en avait plus vraiment le temps de toute façon, Karl la rejoignait déjà en voiture, comme le chauffeur l'en avait informé au téléphone.

Karl prit un immense plaisir à se laisser conduire à travers sa ville. C'était totalement nouveau pour lui de ne pas être lui-même au volant. Il recueillit des impressions qu'il n'éprouvait jamais quand il conduisait. Le chauffeur le conduisit tranquillement et dignement dans les rues de la ville et s'arrêta devant l'entrée de l'excellent hôtel, cinq minutes exactement avant l'heure fixée.

Bien sûr, l'hôtel détenait quelques étoiles ainsi que toutes les autres distinctions d'un palace digne de ce nom, même les rois y trouvaient un foyer provisoire.

Un portier en livrée et haut-de-forme noir, posté à l'entrée, lui ouvrit la portière de la voiture. Le chauffeur de Karl l'informa discrètement que Karl était l'invité de Madame Rosso. Il conduisit Karl dans le hall de l'hôtel aux dimensions telles que c'en était oppressant, où le concierge l'accueillait déjà avec les mots : « Madame Rosso vous attend, Monsieur Grosser, si vous voulez bien me suivre. »

Ces formules toutes faites de l'employé de l'hôtel n'étaient pas nouvelles pour Karl. Grâce à quelques soirées organisées par la banque, il savait évoluer sur ce parquet et avait l'assurance nécessaire.

Il faut agir avec assurance et courtoisie envers ce personnel hôtelier à la diction maniérée, vestige du tournant du millénaire. Car il reconnaît immédiatement qui est digne ou non d'évoluer sur ce parquet. Toute négligence entraîne un dédain des plus courtois de tout l'hôtel. D'autant plus que dans ce cas, le personnel sait qu'il ne doit pas s'attendre à un pourboire généreux. C'est la mentalité incontournable du personnel hôtelier dans ces palaces, ces lieux sacrés ne devraient être foulés que par un public à la hauteur. Il est généralement impossible de sortir de l'ostracisme du personnel hôtelier.

Le concierge de l'hôtel évoluait avec élégance dans le hall et conduisit Karl à travers le restaurant jusqu'à une porte sur laquelle était inscrit « Privé ». Il ouvrit la porte, Karl entra dans une salle qui avait l'élégance des années vingt. D'innombrables chandeliers argentés avec des bougies blanches allumées, des tapis coûteux, une magnifique cheminée anglaise et une table pour douze personnes conféraient à la pièce un aspect vénérable. Le tout devait avoir voyagé dans le temps, du siècle dernier à nos jours. Nous étions après tout en 2013, à l'ère d'Internet et des téléviseurs 3-D.

Marian était assise au bout de la longue table, le concierge annonça Karl : « Madame, Monsieur Grosser. » Karl tendit le bouquet de fleur à Marian et immédiatement, un serveur apparut avec un grand vase en cristal. Karl remarqua à ce moment-là un homme en costume noir au fond de la salle. À sa stature et son comportement, il reconnut immédiatement un garde du corps. Mon dieu, quelle pièce jouait-on ce soir ?

La finale de son dimanche minable ?

« Je vous en prie, Karl, prenez place. » De nouveau, il entendait Marian employer l'association incongrue du vous et du prénom. Néanmoins, il s'exécuta sans la remettre en cause. Une batterie de verres était dressée devant lui. Le nombre de couverts laissait supposer qu'ils ne prendraient pas qu'une petite collation. Il fallait s'attendre à au moins six plats. Il se rappela que l'on prenait toujours les couverts de l'extérieur vers l'intérieur au fil des plats. Jusque-là, il maîtrisait l'étiquette de la haute société.

« Avez-vous passé un agréable après-midi ? », lui demanda Marian. Sa réponse fut rapide : « Un merveilleux après-midi. » Il ne tenait pas à lui dire que le stress l'avait mené à la limite de ses capacités.

Un de ces serveurs élégamment vêtus leur apporta un Xérès en apéritif. Il orchestra son apparition solennellement. Marian se tourna alors vers Karl : « Je désirerais vous connaître un peu mieux. Quelle profession exercez-vous ? »

Il répondit : « Je travaille depuis plusieurs années dans une banque privée internationale en qualité de responsable de service. L'Image Bank a son siège dans cette ville. »

« Ah ! quelle coïncidence, mon père est justement un bon client de cette banque qui gère ses comptes. Le directeur et lui sont des relations d'affaires depuis de nombreuses années. » Marian jouait habilement la comédie, comme si elle s'étonnait de cette coïncidence. En réalité, elle l'avait déjà appris des dossiers.

La soirée se déroula très harmonieusement. Ils savourèrent chaque plat, bien que les mets soient magnifiés si parcimonieusement dans les assiettes qu'un plan aurait été nécessaire pour les localiser. Au fil de leur agréable conversation, ils se trouvèrent tous deux de nombreux points communs. Marian s'amusa beaucoup de l'histoire de la vie de Karl et ils se sentirent de plus en plus proches. Cette femme magnifique et élégante trouvait de l'intérêt à la personne de Karl. Il n'aurait jamais cru cela possible avant. Elle pouvait à coup sûr ensorceler n'importe quel homme sur le champ avec son sourire envoûtant et son corps si bien galbé. Qu'est-ce que cette femme pouvait bien trouver à Karl, plutôt insignifiant et effacé ?

Vers 21 h 30, Marian suggéra : « Karl, allons prendre l'expresso dans ma suite ? » Il répondit aussitôt : « C'est une excellente idée. »

Elle se leva et se dirigea vers une porte au fond de la salle. Karl la suivit, troublé. Derrière la porte en bois se trouvait un ascenseur qui menait directement au dernier étage de l'hôtel. Le bodyguard sortit en premier de l'ascenseur et s'engagea dans le couloir portant le panonceau « Suite Présidentielle », suivi de Marian et de Karl. Le garde du corps ouvrit la porte de la suite, mais n'y entra pas. Une fois Marian et Karl à l'intérieur, il referma la porte.

« Vraiment magnifique et très élégant », dit Karl, sans préciser volontairement s'il parlait de la suite, de Marian ou des deux.

Ils prirent place dans les fauteuils du salon, un serviteur apparut, sortant de la pièce attenante, et leur servit un expresso. Karl racontait à Marian d'autres anecdotes sur sa ville, lorsque soudain, Marian prit son courage à deux mains et enlaça Karl. Elle l'embrassa et Karl l'étreignit à son tour. Tous deux comprirent que leur soirée était loin de toucher à sa fin.