La Grosse Compilation - Mila Leduc - E-Book

La Grosse Compilation E-Book

Mila Leduc

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Beschreibung

Compilation de 10 histoires EROTIQUES par Mila Leduc réunies dans un même eBook !

Retrouvez dans cette anthologie d'exception à un prix exceptionnel :

1. Le Frère de ma Meilleure Amie
2. La Horde Viking
3. Je veux être TON JOUET !
4. Soumise au Vigile
5. Mon Coach
6. La Babysitter & Le Père Divorcé
7. La Permission
8. Prête à Tout / Le Défi Sexuel
9. Vacances entre Copines
10. Sous l'emprise du Biker

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La GROSSE Compilation

 

10 histoires érotiques

 

Mila Leduc

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Frère de ma Meilleure Amie

 

Je me presse de réunir mes affaires et d’éteindre les lumières de mon bureau. Comme à mon habitude, je cours. Il faut dire que la ponctualité n’est pas mon point fort. Il est déjà 18h45 et je dois rejoindre Mia, ma meilleure amie dans moins d’une heure. Je l’entends déjà me dire « Bravo Stacy, tu as encore réussi à arriver en retard ! ». 

 

Quittant précipitamment la magnifique tour qui abrite les bureaux de la boite de mode pour laquelle je travaille depuis bientôt deux ans, je me précipite dans ma voiture et démarre sans tarder. Dieu merci, à cette heure-là, les bouchons touchent à leur fin et je rejoins assez rapidement mon appartement.

 

A peine la porte franchie, je fonce dans la salle de bain pour une douche rapide mais revigorante. J’enfile ensuite une robe et sèche mes longs cheveux blonds avant de les attacher dans une queue de cheval faussement négligée. Comme à mon habitude, je ne me maquille que légèrement : un peu de poudre pour unifier mon teint, du mascara et une touche de gloss. Je repars comme je suis arrivée, en courant.

 

Dès que j’aperçois Mia installée en terrasse de notre restaurant préféré, je la rejoins en affichant mon plus beau sourire – peut-être que cela m’épargnera les reproches.

 

Sirotant notre cocktail préféré, Mia et moi nous racontons les derniers potins. « Au fait, tu ne sais pas quoi ? Ça y est ! Mike a enfin quitté sa greluche ! » lâche Mia, sautillant presque sur sa chaise.

 

Dès que j’entends ce prénom, je sens la décharge électrique se propager dans tout mon corps. Je pense intérieurement « Aaaaah Mikeeee » et tente de rester impassible en demandant à Mia plus d’informations sur cette rupture.

 

Mike est aussi beau que brillant. Je le connais depuis que je suis adolescente. J’ai rencontré Mia quand nous étions en 6e et dès que j’ai vu son grand frère, j’ai senti mon cœur battre plus fort dès que je le croisais. Je ne l’ai pas vu depuis des années et pourtant rien ne change, il hante encore souvent mes rêves et mes pensées les plus intimes.  

 

Mia me raconte que son frère a enfin quitté sa petite amie. Après 1 an d’une relation, Mia ne supportait pas celle qu’elle qualifiait de profiteuse, n’étant avec son frère que pour son argent. Il faut dire que Mike n’a pas que la beauté et l’intelligence comme corde à son acte, il gagne également très bien sa vie. Avocat pénaliste dont la célébrité monte en flèche, Mike semble protégé des difficultés financières, ce qui, selon Mia, attire les femmes.  

 

Le dîner terminé, je rentre chez moi. J’allume ma musique en bruit de fond et me laisse tomber dans le canapé. Je soupire en repensant à Mike.

D’avoir parlé de lui m’a toute chamboulée. Quand Mia m’a montré la photo de son frère et elle datant du mois dernier, j’ai immédiatement senti mon corps se réchauffer. Je me relève et pars me démaquiller dans la salle de bain. J’enfile ensuite mon pyjama et me couche enfin après cette journée interminable. Je ne tarde pas à m’endormir, le visage de Mike gravé dans mon esprit.

***

 

Sa main remonte lentement le long de ma cuisse tandis qu’il dispose des baisers doux et chauds dans mon cou. Il va et vient en moi, lentement me faisant grimper doucement mais surement. Je passe ma main dans son dos et le maintiens fermement. Involontairement, je le griffe… Mon souffle s’accélère, je l’entends gémir mon prénom… Il accélère ses coups de reins. Nous allons exploser…… BIIIIIIIIIIP. « Merde, putain de réveil de merde ! ».

 

Je tends les mains pour le stopper et m’assois dans mon lit. Je suis seule, désespérément seule. Pas d’homme à l’horizon et encore moins de Mike. Je ne pouvais pas faire ce rêve un matin de weekend ? Il fallait forcément que ce réveil vienne interrompre cet ébat passionné avec Mike, mon Mike.

 

Je me lève et file sous la douche, espérant que celle-ci m’aidera à reprendre mes esprits. Mais rien y fait, je ne peux repousser les souvenirs de mon rêve qui se bousculent dans ma tête. Instinctivement, je glisse mes mains le long de mon corps. Lorsque mes mains arrivent entre mes jambes, je constate que Mike me fait toujours autant d’effet – en réalité, je n’en doutais pas vraiment – et je me rends à l’évidence : je ne pourrai redescendre si je ne termine pas ce que mon rêve avait commencé. M’adossant contre la paroi de la douche, je commence à me caresser doucement le clitoris d’une main, pendant que l’autre remonte en direction de mes seins. Je ferme les yeux et repense à mon rêve.

 

J’imagine les mains, la bouche, la peau de Mike sur moi… Je brûle tellement de désir pour cet homme que le plaisir monte rapidement, j’accélère mes caresses sur mon bouton de plaisir qui a doublé de volume pour l’occasion. Je ne contrôle même plus le volume des gémissements qui sortent de ma bouche et c’est son prénom que je choisis de crier lorsqu’un orgasme m’envahit.

 

***

 

Plongée dans un dossier inintéressant au possible, je suis déconcentrée en entendant mon téléphone vibrer. C’est Mia qui m’envoie un SMS « Salut ma chérie, ça te dirait d’accompagner mon frère à un mariage samedi pro ? Cet imbécile veut se payer une escort pour ne pas y aller seul ! Appelle-moi. Bisous. ». Son frère ? Voir Mike ? Ce n’est pas possible je dois rêver.

 

Le temps jusqu’à ma pause déjeuner me paraît interminable, surtout pendant la réunion de la créa, au cours de laquelle j’ai eu du mal à me concentrer. A 13h30 je trouve enfin la tranquillité nécessaire pour rappeler Mia.

 

Elle décroche. « Salut Mia, désolée j’étais en réunion. C’est quoi cette histoire ? ». Elle rigole en répondant « J’ai eu Mike au téléphone hier qui m’a dit qu’un de ses clients se mariait samedi prochain. Il ne veut pas y aller seul alors tu sais ce qu’il m’a dit ? Qu’il allait se payer une escort pour l’accompagner. Il est fou ce mec je te jure. Mais du coup j’ai pensé à toi. Comme t’es célibataire et toujours le nez dans ton boulot, ça pourrait te sortir un peu d’aller à ce grand tralala de riche ! Il a dit qu’il était d’accord et que je devais voir si toi aussi ».

 

Je suis toute troublée à l’idée de passer cette soirée avec Mike. J’essaye de ne pas monter à Mia mon émoi. « Mais….. j’ai rien à me mettre pour y aller moi… ». Elle répond du tac au tac « Mike a dit de ne pas t’en faire pour ça. Il me prêtera sa carte pour qu’on aille t’acheter tout ce qu’il te faut… bon et peut-être que moi aussi j’en profiterai…. Alors tu acceptes ? ».

 

J’angoisse mais je ne peux passer à côté de cette occasion. « Euh… oui… si ça peut lui rendre service, j’accepte ». « Toooop ! Ben écoute, je lui file ton numéro et je lui dis de te rappeler pour en discuter ? ».

 

J’acquiesce et termine de discuter avec elle en avalant rapidement une salade. Je repars ensuite travailler toute l’après-midi, à la fois stressée et impatiente à l’idée de revoir prochainement Mike.

 

***

 

Mon dieu, mon téléphone sonne. « Reste calme Stacy. Reste calme ». Je m’éclaircis la voix et décroche en tachant d’avoir une voix neutre, sans tremblement. « Oui allo ? ». Une voix grave, profondément sexy me répond « Bonjour Stacy, c’est Mike. Comment vas-tu ? ». Je dois me concentrer pour garder mon calme « Oh bonjour Mike. Je vais bien et toi ? ». Avec assurance il répond « Je vais très bien. Alors Mia t’a parlé du mariage ? Un client important m’a invité à son mariage samedi prochain. Cela se passe dans un petit château à deux heures de route d’ici. On partirait samedi à 11h et on reviendrait dimanche en fin de journée. Je ne voudrais pas y aller seul, alors je voudrais que tu m’y accompagnes pour que je te présente comme ma compagne. Pour la tenue ne t’en fais pas, Mia t’emmène vendredi après-midi acheter tout ce dont tu as besoin pour te sentir bien là-bas. Tu peux prévoir une tenue de cocktail pour le vin d’honneur, une tenue de soirée pour le soir et pour le lendemain, une tenue plus décontractée, plus champêtre disons. Alors tu acceptes de m’accompagner ? ».

 

Je préfère un « Avec plaisir Mike et merci pour le shopping » au « oh putain que oui j’accepte de t’accompagner mon Mike » que je meurs d’envie d’hurler. « Parfait. Envoie-moi ton adresse par SMS. J’y serai samedi à 11h. Bisous Stacy. » et il raccroche. Son bisou raisonne dans ma tête et je sautille comme une enfant dans mon bureau. J’ai envie de hurler, de crier et même de pleurer tellement je suis heureuse.

 

***

 

« Toujours aussi ponctuelle Stacy » souligne Mia pendant que je grimpe dans sa voiture. « Désolée. Je devais à tout prix terminer un truc avant de partir en weekend ». Mia démarre la voiture en direction du centre commercial. Après un agréable déjeuner en terrasse, notre petite séance de shopping peut commencer. Robes, chaussures, bijoux, sacs, tout y passe. Je suis mal à l’aise mais Mia me rassure en me disant que son frère a insisté et que si je refusais il lui aurait versé une somme en dédommagement.

 

Nous décidons également d’aller faire un tour chez le coiffeur. Ne voulant pas toucher à ma longueur, je me contente de demander à la coiffeuse qu’elle coupe mes pointes et qu’elle dégrade le devant de mes cheveux en frange rideau. Mia est très enthousiaste face à ma nouvelle coupe, elle m’a répété une dizaine de fois « tu es trop canon, j’adore ». Intérieurement je ne peux m’empêcher de penser « j’espère que Mike adorera lui aussi ».

 

Après cette longue séance de shopping, Mia me dépose et m’aide à monter tous mes paquets « Bon ben amuse toi bien là-bas ! Tu me raconteras ! Et ne laisse pas mon frère te toucher. Mon frère et ma sœur de cœur, c’est de l’inceste pour moi ! » dit-elle en explosant de rire. Je lui réponds « promis » même si au fond de moi, je n’ai aucune envie de tenir parole.

 

  Je rentre chez moi et file me faire couler un bain. Je décide de me coucher tôt, la journée de demain risque d’être longue. Pendant que je brosse mes dents, j’entends la petite clochette de mon téléphone m’annonçant la réception d’un nouveau message. Je l’ouvre « Bonjour Stacy, j’espère que tu as trouvé tout ce dont tu avais besoin. A demain 11h. Bonne nuit. Mike ». Je soupire de bonheur. Dans quelques heures je reverrai enfin Mike. 

 

***

 

Pour une fois que je suis ravie en entendant mon réveil sonner. Je sors du lit et part prendre ma douche. Je prépare ensuite ma valise en prenant toutes mes affaires achetées hier. J’y glisse ma plus jolie lingerie.

Ma promesse envers Mia de ne pas toucher à son frère ne m’empêche pas de me sentir belle et sexy sous ma tenue. J’enfile ensuite la tenue choisie pour la cérémonie et le cocktail. Je me maquille légèrement et m’attache deux mèches de cheveux réunies à l’arrière de la tête. 11h arrive encore plus vite que prévu. Je prends ma valise et mon sac à main et je descends.

 

Il arrive, dans sa belle voiture et se gare juste devant mon immeuble. Je le reconnais immédiatement. Il n’a pas changé, il est même de plus en plus beau. Il sort de la voiture et s’approche de moi. Je sens que les battements de mon cœur s’accélèrent et que je lutte pour ne pas que ma voie tremble.

 

« Bonjour Mike » Il s’approche pour me faire la bise. « Bonjour Stacy. Tu es toute en beauté dis donc. Allons-y, nous avons deux heures de route » dit-il en attrapant ma valise pour la mettre dans le coffre. Nous nous installons dans la voiture et il démarre.

 

Je ne vois pas les deux heures passer tant nous discutons de tout et de rien. Je fais mine de découvrir beaucoup de choses même si en réalité je sais la plupart des choses de nos longues soirées filles avec Mia. Nous nous mettons aussi d’accord sur les quelques éléments concernant notre couple : nous sommes ensemble depuis 1 an et nous nous sommes rencontrés par des amis communs.

 

Nous arrivons à l’église et allons à la cérémonie. J’écoute la cérémonie même si je suis plus dans mes pensées à me dire que je suis juste à côté de mon bien-aimé Mike. Je sens son délicieux parfum et je distingue dans le coin de mon œil sa magnifique silhouette.

 

En sortant de l’église, Mike et moi partons en voiture sur les lieux du vin d’honneur. Une fois entrés et après avoir félicité les mariés, il part chercher deux coupes de champagnes et m’en tend une « Tiens. Dis donc toi, tu sais que ce n’est pas très poli de faire de l’ombre à la mariée le jour même de son mariage ? ».

J’essaye de pas rougir et sourit à son compliment. « C’est une façon indirecte de me complimenter ? ». Il hausse les épaules « il semblerait » et éclate de rire. Je ris à mon tour et le remercie puis je porte la flûte à ma bouche pour boire une gorgée de ce délicieux champagne.

 

Un homme d’une quarantaine d’années s’approche de nous et serre poliment la main de Mike. Mike le salue « Bonjour Matt, je vous présente Stacy » dit-il en posant son bras autour de mes hanches et en m’attirant contre lui pour faire comprendre le caractère de notre relation. Un frisson traverse tout mon corps en me sentant contre lui, mon cœur bat de nouveau plus rapidement. Matt s’éloigne et pourtant Mike ne me lâche pas et je ne m’en plains pas. Je le regarde et il me regarde. J’ai l’impression que le temps s’arrête. Il brise ce long silence en me proposant d’aller chercher des petits fours.

 

Le reste du cocktail se déroule bien. Je reste près de Mike qui discute avec quelques personnes. Le marié prend la parole pour marquer la fin du cocktail et invite tout le monde à se retrouver dans la salle de bal pour le début de la réception à 19 heures. Je me tourne vers Mike pour savoir ce que nous allons faire. « Je nous ai pris deux chambres dans un hôtel à 10 minutes d’ici ».

 

Une fois arrivés à l’hôtel, Mike m’aide à monter ma valise jusque devant ma chambre. « Voilà, je suis dans la chambre juste à côté. On se rejoint pour 19h ? ». Je lui souris et hoche de la tête puis rentre dans ma chambre.

 

Waouw. Cette chambre est sublime… Je pose ma valise et me dirige vers la fenêtre. Je l’ouvre et m’installe sur le balcon avec la vue sur la mer. Je resterais bien dans ce coin de paradis des semaines entières. Surtout avec la compagnie de mon charmant voisin de chambre. Je retourne à l’intérieur de ma chambre et ouvre ma valise pour sortir ma tenue. Je me déshabille et vais prendre un bain bien chaud profitant d’avoir une baignoire grande et à bulles. J’enfile ma robe, me maquille et laisse mes cheveux détachés. Je fais un petit sms à Mia « Tout se passe bien. Bisous ». Puis retourne sur le balcon profiter de la vue en attendant d’y retourner.

 

Il toque à ma porte à 19 heures tapantes. Je lui ouvre. « Waouw », il me regarde de haut en bas. « Tu es sublime ! ». Je vois ses yeux qui brillent. Je suis flattée et je sens mes joues se rosir. « Merci. Toi aussi tu es très beau.

On peut y aller je suis prête ». J’attrape ma veste et mon sac puis je pars avec Mike en direction du château où doit maintenant se dérouler la réception du mariage.

 

***

 

Nous arrivons quelques minutes après au château et entrons dans la salle de balle. Mike attrape ma main pour m’emmener chercher un verre au bar. Le contact de sa peau sur la mienne provoque des décharges électriques dans mon corps résonnant jusqu’au creux de mon ventre. Il me tend un verre et je le remercie.

Je ne pense pas être folle mais je sens l’intensité de son regard sur moi ; j’ai comme l’impression que je lui plais. Il me sourit et me souffle à l’oreille « ce genre de dîner m’ennuie à mourir ». Je souris en retour et lui réponds que moi aussi.

C’est alors qu’il me dit « quand je te vois dans cette robe j’ai pourtant des dizaines d’idées pour passer le temps ». Je viens de rêver ? Je le regarde, les yeux écarquillés. J’en reste bouche bée. Ses mots raisonnent dans ma tête. Je balbutie un « pa…pa… pardon ? » lorsqu’un couple se présente devant nous et salue Mike. Pourquoi les gens tombent-ils toujours au mauvais moment ?

 

Leur discussion me paraît une éternité et je peine à me concentrer sur leurs propos. A vrai dire, je m’en fiche. Je n’attends qu’une chose : pouvoir demander à Mike ce qu’il cherchait à dire. Ils ne semblent plus décidés à nous lâcher ces deux-là. Si j’ai bien compris, la femme est une ancienne collaboratrice de Mike et son mari est, comme Mike, passionné de tennis. Il ne parle que de droit et de raquette, je ne comprends rien, je m’ennuie et j’ai envie de lui.

 

Leurs échanges sont interrompus lorsque la voix de la mariée s’empare de la pièce pour nous inviter à rejoindre nos places. Le diner va être servi. Nous allons nous asseoir. Le couple est installé à notre table, ce qui semble ravir tout le monde.

Quand vais-je enfin pouvoir lui adresser la parole ? Je dîne en écoutant Mike raconter – ou plutôt inventer – notre récent weekend à Venise. Le repas est délicieux et je n’ai jamais bu un vin aussi exquis.

 

Un moment lorsque je vois que Mike n’est plus en discussion profonde sur son fameux confrère, je lui souffle « que voulais-tu dire exactement tout à l’heure ? ». Il me regarde et fait mine de réfléchir « qu’ai-je dis ? ». Il se fiche de moi là. « Euh… ben quand tu parlais des façons de passer le temps… ».

Il continue de faire sa moue réfléchie « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles… », il sourit en coin. Il m’agace à ne pas vouloir répéter, je maudis les auteurs de l’interruption de notre conversation. Je m’apprête à insister lorsqu’il attrape ma main et m’attire sur la piste de danse.

 

Je sens sa main sur mon dos. Il le presse pour me coller contre lui et j’attrape sa main. Je n’ai jamais été aussi proche de lui. Je sens son odeur ; elle est délicieuse. J’ai du mal à cacher le trouble qu’il provoque en moi. Je me sens toute faible. J’ai envie de lui, tellement envie. Je ne peux pas le laisser gagner ce petit jeu de l’amnésique alors je me lance et lui dit « Quand je te vois dans cette robe j’ai pourtant des dizaines d’idées pour passer le temps ». Il rigole et me demande de répéter. Je le regarde dans les yeux « C’est ce que tu m’as dit tout à l’heure. Tu sais, la phrase que tu refuses de répéter ? Alors qu’est-ce que ça signifie ? ». Il sourit en coin. Ça me fait complètement craquer. Mais je dois rester inflexible. Hors de question qu’il arrive à me déstabiliser avec sa belle gueule et son regard charmeur. Je réitère, assez fermement « Qu’est-ce que ça signifie Mike ? ». Il répond « Très bien, suis-moi ». Il attrape ma main et m’attire dans un recoin du couloir menant à l’entrée.

Il me plaque contre le mur et rapproche son visage du mien et souffle contre mes lèvres « ça signifie que j’ai plus envie de toi que de retourner m’emmerder à cette petite fête ». Je sens des papillons dans mon ventre. Je n’arrive pas à réaliser que ces mots viennent de sortir de la bouche de Mike, celui que j’attends depuis si longtemps.

 

En parlant de bouche, je sens la sienne se poser sur mes lèvres. Je passe mes bras atours de son cou et l’attire contre moi. J’ai si souvent imaginé ce moment et la réalité est encore plus agréable. Il embrasse tellement bien. Je passe mes doigts dans ses cheveux, ça libère l’odeur de son shampoing. Quel délice. Cet homme sent si bon. J’aimerais embrasser chaque centimètre de son corps. Il interrompt le baiser et plonge ses yeux dans les miens. Si je parviens à lire ce qu’il me dit, je comprends qu’il me désire autant que je le désire. Il me sourit. Je lui souris.

 

Il attrape ma main et traverse le couloir pour rejoindre le grand escalier menant à l’étage. En passant devant la réception, il regarde autour de lui et, constatant que personne ne traîne dans les parages, se penche pour attraper le passe-partout posé sur le bureau. « Qu’est-ce que tu fais ? ». En réponse il pose son index sur mes lèvres en me soufflant « chut » puis il ajoute « Je nous divertis ». Je monte ensuite avec lui les escaliers nous menant au premier étage. Il regarde de part et d’autre du couloir.

 

Au fond, une grande double porte blanche est entourée de rose blanche. Il n’est pas difficile de comprendre que derrière la porte se trouve la chambre réservée aux jeunes mariés. C’est dans cette direction que part Mike d’un pas déterminé et sans lâcher ma main. Il ne va quand même pas faire ça… Et si. Il passe le passe-partout sur la poignée et la porte de la suite s’ouvre.

 

Waouw…La décoration est sublime, sans compter la vue… « Qu’est-ce qu’on fait ici ? ». Il vient se coller contre mon dos et met mes cheveux sur le côté avant de venir déposer des baisers chauds dans ma nuque et à l’arrière de mon oreille. « Je te l’ai dit, je nous divertis… ». Ses baisers me procurent des frissons dans tout le corps… Je ferme les yeux et savoure cet instant. Je réponds avec difficultés, interrompue par des frissons de plaisir « Mais… c’est … la… chambre… nuptiale ». Il me tourne vers lui et rigole « Bien vu… ». Il m’embrasse à nouveau et je sens ses mains glisser le long de mon corps.

 

Mes seins, mes bras, mes hanches, mes fesses, rien n’est épargné. Je sens ses mains remonter ma robe le long de mes jambes puis se faufiler en dessous… Il me caresse les fesses. Ses mains sont douces… Il les attrape fermement et me pousse contre lui. Je sens la bosse de son pantalon sur mon ventre. Il me semble que je ne m’étais pas trompée dans mes nombreux fantasmes, il semble gâté par la nature.

 

Il avance et me fait reculer contre le petit secrétaire se trouvant à l’entrée de la chambre. Il attrape mes jambes pour m’asseoir dessus et caresse toujours mes jambes, ne cessant de m’embrasser langoureusement.

 

J’attrape les bords de sa veste de smoking et l’aide à la retirer. Je la jette ensuite sur la chaise juste à côté de nous. Lorsqu’il sépare enfin nos lèvres, c’est pour s’agenouiller au sol. Ses doigts remontent le long de mes jambes et prennent possession de ma culotte. Il tire ensuite afin de la faire glisser.

 

Une fois enlevée, je le vois la mettre dans la poche arrière de son pantalon. J’ouvre la bouche pour lui demander pourquoi il l’a mise dans sa poche quand je sens sa bouche se poser entre mes jambes. Je me ravise de parler. J’en ai plus l’envie ou alors tout simplement plus la force. Ses baisers chauds se propagent à l’intérieur de mes cuisses.

 

Ses mains attrapent mes fesses quand il passe sa langue sur l’endroit le plus intime de mon corps. S’il savait le nombre de fois où j’ai caressé cet endroit en pensant à lui. Je suis trempée, je le sens. Il se débrouille si bien. Je passe mes mains dans ses cheveux, tire légèrement dessus quand un frisson de plaisir me traverse.

 

Il se relève et me regarde. Je lui souris et descends du secrétaire pour venir contre lui. Je l’embrasse puis glisse mes mains sur sa chemise pour en déboutonner les boutons. J’embrasse son cou puis descend sur son torse. Je le sens frissonner. J’adore savoir que je lui fais de l’effet.

 

C’est à mon tour de lui rendre la pareille et de gouter son corps. Je glisse mes mains sur le haut de son pantalon, ouvre sa ceinture puis le débraguette. Je baisse légèrement son pantalon, entraînant dans sa chute son boxer… Son érection apparaît devant moi.

 

Mon dieu, mais elle est énorme. Je ne m’étais donc pas trompée. Je lève les yeux vers lui et lui sourit en coin. L’attrapant dans mes mains, je la porte à ma bouche n’ayant qu’une envie : donner à Mike autant de plaisir qu’il m’en a donné.

 

Cette mission semble réussie, il a l’air d’apprécier les caresses buccales que je lui prodigue depuis plusieurs minutes. Il donne même des coups de rein vers l’avant pour aller et venir dans ma bouche tout en contrôlant la vitesse. Il se tient à ma tête. Je vais avoir le droit de me recoiffer avant de descendre.

 

« Lève-toi » me dit-il. Je me relève et le regarde. Il me regarde aussi et me sourit tendrement puis me pousse sur le lit. Je tombe au milieu des pétales de rose blanche posées sur le lit. Je rigole « On exagère quand même … Le lit des mariés… ». Il rit à son tour « Oui on exagère, et j’adore ça… ». Il écarte mes jambes et s’y installe. Je pose mes jambes sur ses hanches. Il entre en moi.

 

Sans aucune difficulté, je suis tellement mouillée. Depuis le temps que je rêve de ce moment, j’ai enfin mon Mike en moi. Il attrape mes poignets et me plaque les mains contre le matelas pour m’empêcher de bouger et accélère le rythme et la puissance de ses coups de rein. C’est tellement bon. Les gémissements sortent d’une manière incontrôlée. Mais bon après tout, la fête bat son plein en bas, les décibels explosent alors je peux me lâcher.

De toute façon je ne peux me retenir tant le plaisir est puissant. J’en avais envie depuis si longtemps. Ses coups de rein en moi allient puissance et vitesse. Je me sens grimper rapidement. Je vais exploser.

 

Soudain, il se retire de moi, attrape mes jambes et me retourne sur le ventre. Quelle force ! Il attrape mes hanches et les lève pour me mettre à 4 pattes. Il entre de nouveau en moi d’un seul coup, vite et fort. Je le sens tout entier en moi. Il reprend de plus belle son assaut fougueux au fond de mon cœur. J’attrape la couette entre mes doigts et la serre. J’ai l’impression que jamais le plaisir n’a été aussi fort. Je le sens caresser mes fesses en même temps. Je n’arrive pas à réaliser ce que nous sommes en train de faire, et dans le lit des mariés en prime, pendant qu’ils s’amusent – ou s’emmerdent – tous en bas.

 

Ma vision se trouble et mes muscles se raidissent. Je viens de franchir la dernière marche de ma lente ascension. L’orgasme déchire mon corps et je crie si fort que j’en ai mal à la gorge. Mike pousse un râle de plaisir et s’immobilise au fond de moi lorsque l’orgasme l’emporte à son tour. Il s’effondre sur moi. Essoufflés tous les deux, nous restons plusieurs minutes comme ça, sans bouger, apaisant nos respirations.

 

Une fois relevés et ayant retrouvé un rythme cardiaque convenable, je vais dans la salle de bain me recoiffer et vérifier ma tenue. Je passe ma main sur ma robe pour la défroisser… « Mike, je peux récupérer ma culotte ? ».

 

Il s’approche dans l’entrebâillement de la porte et me regarde le sourire en coin « Non, je la garde en souvenir ». Je reste bouche bée et explose de rire. Une fois apprêtée correctement, j’essaye de refaire le lit convenablement pour effacer toute trace de nos ébats passionnés.

 

***

 

Il est trois heures du matin quand nous arrivons enfin à notre hôtel. Devant ma porte, il me regarde. « Je pense que je vais bien dormir après cette soirée… », je lui souris et lui répond que moi aussi. Je tente de cacher ma déception, j’aurais tant aimé dormir près de lui. Enfin dormir ou autre…

 

Il a beau être tard, j’ai besoin d’un bon bain chaud. Je fais alors couler l’eau chaude et me déshabille. Comme promis j’envoie un SMS à Mia pour lui dire que tout va bien. Je me garde bien de raconter le petit passage dans la chambre nuptiale avec son frère. J’ai trahi ma promesse et pourtant je ne regrette rien.

 

J’entends toquer à ma porte. J’enroule ma serviette autour de moi et vais ouvrir. C’est lui… « C’est chez toi que j’entends un bain couler ? ». Je fais oui de la tête et ouvre plus grand la porte de la chambre afin de lui faire comprendre qu’il s’agit d’une invitation.

 

Je file éteindre l’eau qui coule encore afin d’éviter que la baignoire ne déborde. Il se déshabille puis vient derrière moi et me retire la serviette. Il passe ses mains le long de mon corps, je ferme les yeux et savoure ce contact, je ne m’en lasse pas.

 

Il prend ma main et me tourne vers lui. Je le regarde dans les yeux et lui sourit puis pose mes lèvres sur les siennes et l’embrasse de nouveau. Il me rend mon baiser de longues secondes puis sépare nos lèvres pour aller s’installer dans la baignoire. Je fais de même et viens m’installer face à lui.

 

Je pose mon dos contre la baignoire et regarde ce sublime corps qui partage mon bain. Il est si beau. Il a les yeux fermés, il se repose. Je pourrais passer des heures à le regarder. Je me rapproche ensuite de lui et vient m’asseoir à califourchon sur ses jambes afin de rendre son visage – ou devrais-je dire ses lèvres – accessibles.

 

Je dépose des petits baisers sur ses lèvres. Il ne réagit pas. Peut-être fait-il semblant de dormir. La provocation, toujours la provocation.

 

L’envie de lui ressurgit. Je commence à me frotter doucement sur son sexe. Je vois que le coin de ses lèvres remonte. Il sourit. Il ne dort pas, je le savais. Je sens son érection se durcir contre moi. L’eau du bain ne m’empêche pas de sentir que je suis mouillée. Je le désire. Encore.

 

Je me frotte encore contre lui puis attrape son érection pour la dresser sous moi et viens m’empaler dessus lentement.

 

Il ouvre les yeux et me regarde intensément. Il pose ses mains sur mes hanches et les maintient pendant que j’entame des ondulations de bassin sur lui. Je me penche et embrasse son cou.

 

Je sens ses doigts passer dans mes cheveux. Je continue mes mouvements avec douceur, cherchant à nous faire grimper lentement. Je veux profiter de chaque instant de ce moment si intime avec celui que j’ai tant attendu, tant espéré, tant rêvé. Chaque instant de ce moment si intime que je partage avec Mike.

 

Je caresse son corps et il caresse le mien. Je nous sens grimper et l’orgasme est, comme le premier, libérateur … et bruyant. J’espère que l’hôtel a bien insonorisé ses murs. Dans le cas contraire, je plains les voisins à 3h30. Je reste plusieurs minutes enlacée avec lui. J’aimerais que ce moment s’éternise plus longtemps mais l’eau du bain refroidie.

 

Nous décidons donc de sortir de l’eau. Je m’essuie, me brosse les dents et me démêle les cheveux. Je file ensuite dans ma valise et sort la nuisette prévue pour l’occasion. « Tu restes dormir avec moi j’espère ? » demande ai-je.

 

Il acquiesce et je sautille intérieurement de joie. Je m’installe au lit et soulève la couette pour l’inviter à m’y rejoindre. Je me colle contre lui, il passe ses bras autour de moi. Je pose ma tête contre son torse et ferme les yeux et m’endors.

 

***

 

En me réveillant le lendemain matin, la fatigue se même à la nostalgie. Je regarde mon bel étalon endormi paisiblement.

 

Je sais que la fin de ce rêve éveillé approche et je veux que nos derniers instants soient inoubliables. Je me penche vers lui et embrasse le coin de ses lèvres pour le réveiller en douceur.

 

Il se réveille et étire ses bras. Je viens m’allonger sur lui et embrasse doucement ses lèvres, puis son cou et parsème de baiser son torse tout chaud. Je passe mes mains le long de son corps et je sens les siennes remonter ma nuisette. Il se relève et nous nous retrouvons ainsi l’un contre l’autre. Je prends son visage dans mes mains et l’embrasse langoureusement.

 

Nous restons plusieurs minutes enlacées à nous embrasser. Je sens sous mes fesses une bosse qui se forme.

Il pose ses mains sous mon fessier pour me soulever et me guider en direction de son érection sur laquelle je viens m’empaler. Je laisse un long soupire s’échapper tant le plaisir est fort. Je remue en ondulant des hanches et ses mains sous mes fesses m’aident.

 

Rendant le plaisir encore plus intense, il se met à venir contrer mes mouvements par les siens. Je passe mes mains autour de mon cou. Je ressens tellement de plaisir. Je penche la tête en arrière en gémissant. Je lui murmure de continuer, de ne pas s’arrêter. Il m’obéit et ne s’interrompt pas.

 

Au contraire, il accélère le rythme de ses mouvements. Le plaisir monte, monte, monte. Nous nous embrassons langoureusement en nous serrant l’un contre l’autre lorsqu’il s’immobilise au fond de moi et que l’orgasme nous emporte.

 

Nous nous laissons retomber sur le lit et reprenons nos souffles. Je tourne ma tête vers lui et j’aperçois son visage qui regardait déjà dans ma direction. Je lui souris et il esquisse un sourire en retour. Nous restons plusieurs minutes à nous regarder sans dire un mot.

 

Soudaine, il rompt le silence en appelant mon prénom. Je lui fais un signe de tête interrogateur auquel il répond « Je crois que je vais avoir envie de te revoir ». Je souris et sens mes joues qui virent au rouge. « Je crois que j’en ai envie aussi ».

 

S’il savait depuis combien de temps j’en ai envie. Il sourit et se rapproche de moi pour m’embrasser avec douceur et sensualité. Une fois de plus, j’aimerais que ce moment dure une éternité.

 

***

 

Les clés de chambre sont rendues et nous retournons à la voiture. Je crois ne pas me tromper en disant que ni lui ni moi avons envie de rentrer. Mais les bonnes choses ont une fin.

 

Nous roulons les deux heures trente jusqu’à se garer devant chez moi. Je soupire tristement. Il éteint le moteur et tourne sa tête vers moi. Je le regarde et sourit. Je sens la tristesse dans mes yeux. « Et si on dînait ensemble demain soir ? ».

Il m’invite ? Ce n’est donc pas terminé. Je crois que je lui plais. Dans mon esprit apparaît le visage de Mia.

 

Elle va me tuer. Mais je ne peux pas lutter. Mike me plait, depuis des mois, des années. Oui j ne devais pas mais c’est trop tard. J’ai fait l’amour avec lui, plus d’une fois et j’ai adoré ça.

 

Si Mia pense à notre bonheur elle comprendra. « Avec plaisir. Passe me chercher à 20 heures. A demain. ». J’embrasse sa joue et sort de la voiture. Je prends ma démarche la plus glamour et marche jusqu’à ma porte d’entrée sans me retourner. C’est à mon tour de me faire désirer.

 

 

La Horde Viking

Une douleur au crâne me fait lentement émerger de mon sommeil. Après encore quelques minutes de flottement, je m’efforce à ouvrir les paupières avec difficulté. L’obscurité m’entoure. Un réflexe me pousse à vouloir porter mes mains à mon visage afin de me frotter les yeux pour y voir plus clair, mais je ne peux pas les bouger. Des cordes lient mes poignets, me retenant prisonnière. La panique l’emporte et mes tempes battent soudainement un rythme insoutenable. Où suis-je ? Que m’est-t-il arrivé ?

 

Je tente de garder mon calme pour analyser le peu d’indices que je suis en mesure de récolter. Je sens mon corps, où plutôt l’espace dans lequel je me trouve, tanguer dans un roulis qui m’est familier. Un bruit sourd et régulier semble émaner tour à tour de chaque côté de moi. Je n’ai pas même besoin d’attendre que ma vue s’habitue à l’obscurité pour savoir que je me situe dans la cale d’un navire.

 

Des souvenirs me reviennent tout à coup, comme échappés d’un songe. Les images se succèdent, floues mais précises de cruauté. La fumée noire dans le ciel. Les cris des femmes et des enfants. Une odeur de cendre et de peur. Les Vikings.

 

Mon père me criant de m’enfuir et attrapant le plus jeune de mes frères dans ses bras avant de courir vers la forêt, suivi de ma mère et des autres membres de ma famille.

 

Je m’élance à leur poursuite, mais je m’aperçois trop tard de la racine d’un arbre qui me barre la route. Mon pied s’y cogne, je m’effondre au sol. Une pierre entaille mon front, un peu de sang brouille ma vision.

 

J’entends des pas lourds derrière moi. Dans un effort surhumain, je me relève et reprend ma course, n’osant jeter un coup d’œil derrière moi. Une main s’enserre pourtant autour de mon poignet droit, me coupant net dans mon élan et m’arrachant un cri de douleur. J’hurle. Ce corps étranger tire sur mon bras pour me ramener à lui, avant de me bloquer le dos contre son torse. Je crie, tente de me débattre. Il n’y a rien à faire, je suis retenue prisonnière. Une main épaisse s’abat sur ma bouche pour me réduire au silence, m’empêchant également de respirer. Mes forces s’amenuisent, et je me sens partir. Dans un dernier regard, je m’aperçois qu’il ne reste plus rien de mon village, mis à part des tas de pierres fumantes et des cadavres jonchant le sol.

 

Tout porte à croire que je me trouve dans un drakkar. Pourquoi ne m’ont-ils donc pas tuée, comme les autres ? La douleur de la réalité se mêle à la peur de ce qu’il pourrait advenir de moi. Mon cœur bat des coups sourds dans ma poitrine, qui redoublent encore lorsque des bruits de pas se font entendre. Bientôt, je peux distinguer la lueur d’une bougie et le visage blafard de celui qui l’accompagne. Je garde la tête haute et fière. Mon honneur est tout ce qu’il me reste.

 

L’homme s’approche lentement, et m’éclaire avec sa bougie. Je peux voir son visage me contempler d’un air satisfait, et s’attarder sur chaque recoin de mon corps jeune et svelte. Je constate que ma robe est déchirée par endroit, laissant découverts certaines parcelles de ma peau, notamment mon décolleté, que mes poignets liés dans mon dos font ressortir encore davantage que d’habitude, offrant au regard la naissance de mes seins.

 

Un sourire grimaçant apparait sur son visage barbu et balafré à cette vision.

« Tu seras parfaite. »

J’ignore ce dont il me parle. Il s’éloigne et me replonge dans l’obscurité. Mon destin semble scellé à un avenir dont j’ignore toutes les perspectives.

 

Une secousse brutale me réveille. Nous sommes probablement en train de débarquer. Bientôt, une lueur apparait dans mon champ de vision. Deux silhouettes se détachent dans le noir. Je ne reconnais pas celle de mon précédent visiteur. Ils s’approchent, et sans un commentaire, le plus costaud s’empare de moi et me jette sur son épaule. Je pousse un petit cri de surprise. Nous grimpons sur une échelle, avant de passer à travers une trappe. La lumière du jour m’éblouit, et le froid glacial me mord la chair. Peinant à ouvrir les yeux, je sens mon corps être ballotté sur quelques mètres supplémentaires, avant d’être déposé au sol, sur mes pieds. Je tente de maintenir mon équilibre, après avoir été privée d’exercice physique durant un long moment. Je remarque que près de moi se trouvent d’autres silhouettes féminines. Lorsque je retrouve complètement l’usage de ma vue, je m’aperçois que leurs poignets sont tout autant entravés que les miens. Je crois reconnaitre parmi elles des femmes des villages avec lesquels mon père commerçait. Toutes ont un point commun, en plus de leur captivité : elles sont d’une grande beauté. Nous avons été disposées en ligne, exposées au regard des Vikings, sur une plage battue par les vents glacés et où la neige se déposent avec toute la violence des éléments. Je me résous à l’évidence : nous sommes des butins rapportés d’expéditions sanguinaires.

Un guerrier à l’air plus menaçant que les autres nous passent en revue. Il s’arrête parfois plus longtemps devant l’une de nous, allant jusqu’à tâter une joue ou une cuisse, ou même éprouver la fermeté d’une fesse en passant sa main au-dessus de nos vêtement. Mon tour arrive. Il me contemple un instant, exécute un cercle autour de moi, en profite pour me donner une fessée. Je reste stoïque. Il s’éloigne un peu, passe un coup d’œil sur ce qui semble être mes concurrentes, puis déclare : « Emmenez-la ».

Lorsqu’un autre Viking me hisse sur son épaule, je ne tente pas de me débattre : la lutte serait inutile. Je préfère garder mes forces pour plus tard.

Nous nous éloignons de la plage pour entrer dans un village recouverts par la neige. Je frissonne de froid et de crainte.

Nous rentrons finalement dans une habitation. Je le devine tout d’abord au bruit de la porte que l’accompagnateur de mon porteur ouvre, puis à la chaleur du foyer qui me happe. On me dépose finalement au sol. Me voilà face à un homme attablé, qui me scrute d’un étincelant regard turquoise qui me donne l’effet d’une secousse. J’observe hébétée les contours de ce corps qui semble avoir été façonné par les dieux nordiques eux-mêmes, tant il allie à la fois la force et la grâce. Ses longs cheveux blonds semblent doux, certaines mèches sont coiffées en tresse. Sa barbe est bien taillée et entretenue, laissant s’échapper un sourire ravageur entre des lèvres fines.