La mort de César - . Voltaire - E-Book

La mort de César E-Book

Voltaire

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Beschreibung

Oeuvre peu connue de Voltaire, La mort de César est une tragédie de Voltaire de 1736, en 3 actes, et dont l'action se déroule au capitole de Rome. Résumé : Jules César est sur le point de prendre le pouvoir au Sénat de Rome. Il se confie à Marc-Antoine, son fidèle ami, et lui révèle qu'il a eu un fils avec la soeur de Caton : Brutus. Ce dernier, ignorant son lien de paternité avec César, est un disciple de Caton, fier et intransigeant défenseur de la République de Rome. Il voit donc César en futur dictateur et complote à son assassinat. Après avoir prêté serment avec son sang avec les conjurés, César lui avoue sa paternité. Mais il est trop tard, Brutus tente de convaincre César d'abandonner son projet de devenir empereur, sans succès. Brutus, garant des valeurs de Rome, se trouve donc dans un profond dilemme, celui de laisser un dictateur prendre la tête de Rome ou commettre un parricide. Ainsi, le jour du sacre de César, César est assassiné par les conjurés dont Brutus. Ensuite, devant la foule, les conjurés ont le soutien du peuple qui disparaît après le discours de Marc-Antoine qui vante les bienfaits et la grandeur de César. La foule reconnaît en César le "père de l'État" et décide de "venger son trépas" par la mort des conjurés...

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PERSONNAGES

JULES CÉSAR, dictateur.

MARC-ANTOINE, consul.

JUNIUS BRUTUS, préteur.

CASSIUS, sénateur.

CIMBER, sénateur.

DÉCIME, sénateur.

DOLABELLA, sénateur.

CASCA, sénateur.

CINNA, sénateur.

LES ROMAINS.

LICTEURS.

La scène est à Rome, au Capitole.

Sommaire

ACTE I

SCÈNE I

SCÈNE II

SCÈNE III

SCÈNE IV

ACTE II

SCÈNE I

SCÈNE II

SCÈNE III

SCÈNE IV

SCÈNE V

ACTE III

SCÈNE I

SCÈNE II

SCÈNE III

SCÈNE IV

SCÈNE V

SCÈNE VI

SCÈNE VII

SCÈNE VIII

ACTE I

SCÈNE I.

César, Antoine.

ANTOINE.

César, tu vas régner ; voici le jour auguste

Où le peuple romain, pour toi toujours injuste,

Changé par tes vertus, va reconnaître en toi

Son vainqueur, son appui, son vengeur, et son roi.

Antoine, tu le sais, ne connaît point l'envie :

J'ai chéri plus que toi la gloire de ta vie ;

J'ai préparé la chaîne où tu mets les Romains,

Content d'être sous toi le second des humains ;

Plus fier de t'attacher ce nouveau diadème,

Plus grand de te servir que de régner moi-même.

Quoi ! Tu ne me réponds que par de longs soupirs !

Ta grandeur fait ma joie et fait tes déplaisirs !

Roi de Rome et du monde, est-ce à toi de te plaindre

César peut-il gémir, ou César peut-il craindre ?

Qui peut à ta grande âme inspirer la terreur ?

CÉSAR.

L'amitié, cher Antoine : il faut t'ouvrir mon coeur.

Tu sais que je te quitte, et le destin m'ordonne

De porter nos drapeaux aux champs de Babylone.

Je pars, et vais venger sur le Parthe inhumain

La honte de Crassus et du peuple romain.

L'aigle des légions, que je retiens encore,

Demande à s'envoler vers les mers du Bosphore ;

Et mes braves soldats n'attendent pour signal

Que de revoir mon front ceint du bandeau royal.

Peut-être avec raison César peut entreprendre

D'attaquer un pays qu'a soumis Alexandre ;

Peut-être les Gaulois, Pompée, et les Romains,

Valent bien les Persans subjugués par ses mains :

J'ose au moins le penser ; et ton ami se flatte

Que le vainqueur du Rhin peut l'être de l'Euphrate.

Mais cet espoir m'anime et ne m'aveugle pas ;

Le sort peut se lasser de marcher sur mes pas ;

La plus haute sagesse en est souvent trompée :

Il peut quitter César, ayant trahi Pompée ;

Et, dans les factions comme dans les combats,

Du triomphe à la chute il n'est souvent qu'un pas.

J'ai servi, commandé, vaincu, quarante années ;

Du monde entre mes mains j'ai vu les destinées ;

Et j'ai toujours connu qu'en chaque événement

Le destin des États dépendait d'un moment.

Quoi qu'il puisse arriver, mon coeur n'a rien à craindre,

Je vaincrai sans orgueil, ou mourrai sans me plaindre.

Mais j'exige en partant, de ta tendre amitié,

Qu'Antoine à mes enfants soit pour jamais lié ;

Que Rome par mes mains défendue et conquise,

Que la terre à mes fils, comme à toi, soit soumise ;

Et qu'emportant d'ici le grand titre de roi,

Mon sang et mon ami le prennent après moi.

Je te laisse aujourd'hui ma volonté dernière ;

Antoine, à mes enfants il faut servir de père.

Je ne veux point de toi demander des serments,

De la foi des humains sacrés et vains garants ;

Ta promesse suffit, et je la crois plus pure

Que les autels des dieux entourés du parjure.

ANTOINE.

C'est déjà pour Antoine une assez dure loi

Que tu cherches la guerre et le trépas sans moi,

Et que ton intérêt m'attache à l'Italie

Quand la gloire t'appelle aux bornes de l'Asie ;

Je m'afflige encor plus de voir que ton grand coeur

Doute de sa fortune, et présage un malheur :

Mais je ne comprends point ta bonté qui m'outrage.

César, que me dis-tu de tes fils, de partage ?

Tu n'as de fils qu'Octave, et nulle adoption

N'a d'un autre César appuyé ta maison.

CÉSAR.

Il n'est plus temps, ami, de cacher l'amertume

Dont mon coeur paternel en secret se consume :

Octave n'est mon sang qu'à la faveur des lois ;

Je l'ai nommé César, il est fils de mon choix :

Le destin (dois-je dire ou propice, ou sévère ?)

D'un véritable fils en effet m'a fait père ;

D'un fils que je chéris, mais qui, pour mon malheur,

A ma tendre amitié répond avec horreur.

ANTOINE.

Et quel est cet enfant ? Quel ingrat peut-il être

Si peu digne du sang dont les dieux l'ont fait naître ?

CÉSAR.

Écoute : tu connais ce malheureux Brutus,

Dont Caton cultiva les farouches vertus.

De nos antiques lois ce défenseur austère,

Ce rigide ennemi du pouvoir arbitraire,

Qui toujours contre moi, les armes à la main,

De tous mes ennemis a suivi le destin ;

Qui fut mon prisonnier aux champs de Thessalie ;

A qui j'ai malgré lui sauvé deux fois la vie ;

Né, nourri loin de moi chez mes fiers ennemis...

ANTOINE.

Brutus ! il se pourrait...

CÉSAR.

Ne m'en crois pas ; tiens, lis.

ANTOINE.

Dieux ! La soeur de Caton, la fière Servilie !

CÉSAR.

Par un hymen secret elle me fut unie.

Ce farouche Caton, dans nos premiers débats,

La fit presque à mes yeux passer en d'autres bras :

Mais le jour qui forma ce second hyménée

De son nouvel époux trancha la destinée.

Sous le nom de Brutus mon fils fut élevé.

Pour me haïr, ô ciel ! était-il réservé ?

Mais lis : tu sauras tout par cet écrit funeste.