La partition d’une hypersensible - Virginie Guérinet - E-Book

La partition d’une hypersensible E-Book

Virginie Guérinet

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Beschreibung

"La partition d’une hypersensible" est un recueil qui dépeint une gamme d’émotions par la musicalité des mots. L’auteure nous y entraîne dans ses peurs et ses espoirs d’un lendemain meilleur. Voyagez avec elle à travers des cordes mélancoliques de violon, de sinistres percussions de piano ou encore des vers aux notes légères et délicates.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Virginie Guérinet se laisse transporter par les émotions, touchée par la sensibilité d’un Maupassant, la poésie d’un Pagnol et les récits d’un Rowling. L’écriture est, pour elle, une aventure vers les profondeurs de l’âme et la porte vers une renaissance.

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Virginie Guérinet

La partition d’une hypersensible

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Virginie Guérinet

ISBN : 979-10-422-1766-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

Imaginez un escalier ascendant, menant jusqu’à un grenier. Une pièce non visitée depuis des années, que vous décidez d’explorer aujourd’hui. Vous découvrez un endroit sombre, poussiéreux, traversé par des rayons de lumière provenant de quelques faîtières. À mesure que vous pénétrez dans cet espace, vous y faites la découverte de meubles et objets anciens.

Votre attention se porte et se fige sur un coffre. Celui-ci est rempli de photos cartonnées, sonorités et senteurs d’antan. Il regorge de souvenirs et émotions, certains sont plaisants, nourrissants, d’autres inconfortables, voire douloureux. Il y a des choses qui sont à vous et d’autres qui ne le sont pas. Pourtant elles sont arrivées dans votre maison, dans votre intimité, dans votre histoire.

Entre douceurs et noirceurs, poésie et tragédie, vous vous sentez comme pris en otage. Empathie, rires, pleurs, anxiété… Un tourbillon émotionnel, une intensité qui vous fait vous sentir parfois victime, parfois coupable. Refermer le coffre. Ne plus ressentir. Ne plus souffrir.

L’histoire pourrait s’arrêter là.

Virginie Guérinet a fait le choix de laisser le coffre ouvert, et a continué d’explorer. Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité, disait Carl Gustav Jung. Un déclic opéra lorsque son regard se posa sur une photo d’elle, enfant, avec au dos l’inscription suivante : « Qu’aimerais-tu dire aujourd’hui à la petite fille que tu étais ? ». Instantanément, elle commença à écrire : « Ce n’est pas grave que tu aies tout absorbé ». Ce furent les premiers mots d’une longue série de vers libérateurs, thérapeutiques.

Accepter d’avoir été malmenée. Pardonner, pour soi. Évacuer et transformer.

À l’image d’un grand nettoyage de printemps, peut-être pourriez-vous vous saisir de ces choses dont vous souhaitez vous débarrasser dans ce grenier, afin de conserver uniquement ce qui vous est utile et bénéfique. Vous pouvez alors vous munir d’un grand sac et le remplir de tout ce qui n’a plus sa place dans votre esprit, avant de l’abandonner loin de vous, disgracié.

Lorsque vous remonterez l’escalier, vous pourrez savourer l’apaisement dégagé par le lieu. Enfin, peut-être pourriez-vous choisir quelque chose correspondant à une ressource importante pour vous, que vous allez redescendre dans votre maison. De quelle façon l’émotion que vous procure cette chose pourrait devenir votre alliée de tous les jours ?

Dans ce recueil, Virginie vous accompagne avec toute son humanité dans la (re) découverte de vos émotions les plus enfouies, puis se charge de les sublimer avec délicatesse. Elle vous prête son miroir afin que vous puissiez changer de regard : de l’hostilité à la tolérance envers soi. Avancer, à l’image d’un chasseur de photons vers chaque infime particule de lumière, puis composer peu à peu sa propre mélodie, sa partition.

Aurélie Rayet

Et si je démarrais par la fin. Une histoire sans début. Des images formant le rébus.

De ma vie, de mon monde et ses confins.

Cheveux blancs qui ondulent à la rosée brumaire. Contemplant ici-bas, ma lumière crépusculaire.

Mon horizon se fait plus clair.

Reculons un peu, quelques pas en arrière. Éloignons-nous, et visionnons le panorama.

Le point est sublime. Une fresque vendémiaire.

La récolte d’une vie, douce et tanique, enivrante et cyclique.

Poursuivons ce film, déroulé marche arrière. S’éloignant de mon hiver.

L’art est ma boussole. Je me vois écrire, noircir le papier, éclaircir mon été.

Il est assagi, empli de bonté.

Voici la récolte aux estives de ma vie.

Comment ma corne d’abondance s’est-elle donc remplie ? Objet si pointu quand il n’est pas encore poli.

Je m’y suis piquée, endormie. Fauchée par les moissons, emportée par les litanies.

Celle des illusions, des feints mots et des jeux théâtraux.

Comment ai-je donc fait, vous demandez-vous ?

Je me suis accrochée, capitaine de mon navire au pays imaginé.

J’ai suivi ma fée. J’ai déchiré mes mémoires, brûlé mes vestiges. Autodafé de mon passé.

Quelques notes de musique. De la flûte de Pan. La lumière est plus intense au bout de mon labyrinthe.

Une fin ? Un début ?

C’est l’été. Une clé dans ma main. Autour de moi, des champs à perte d’horizon.

Un étang qui m’appelle. Un reflet. Mon hypersensibilité.

Elle. Et moi.

Elle est moi.

Je lui donne ma main. Sans s’être agenouillée.

Il est temps de l’embrasser.

C’est elle la clé.

Incompréhensions

Meute

Être entourée, se sentir encerclée. Commencer à tanguer.

Entendre, se connecter. Puis ne plus vouloir écouter. Sans pouvoir se débrancher.

Les sens en éveil, alertés. Des frissons intérieurs apparaissent. Aigus. Dissonants.

Le rempart se dessine. Trop tard. La meute m’a encerclée. Ses crocs aiguisés. Du moins dans mes pensées.

Mon intimité se noue. Mon esprit trébuche, s’emmêle. Ma vie s’accélère, mais je fais du surplace. Mon espace-temps bousculé, manipulé, saoulé.

Je continue de tanguer. Apeurée. Inquiétée. J’ai mal. À mon corps, à mon cœur, mal à mon être.

Mais je souris. Je ne veux pas me déshabiller devant cette meute qui continue d’aboyer.

Déstabilisée. Mais déguisée.

***

Écho

J’entends tes pas comme si j’étais toi.

Je suis ton écho quand s’évadent tes mots. Mon âme s’ébranle à ta noirceur, mon cœur s’apaise à ta candeur.

Je prends ton malaise comme s’il était mien. Je résonne quand tu vibres. J’oscille lorsque tu t’émeus, que tu pleures, que ton cœur se meurt.

Je vis tes secousses, je frémis à tes remous, je me glace à tes frissons.

Je suis toi, mais tu n’es pas moi.

Tes peurs, je les crains. Ta colère me défigure, ton feu me consume.

Mais tu n’as pas conscience de tout ça. Tu m’aperçois, tu m’assistes, tu me juges.

Je me noie, tu me hantes.

Ton être me pénètre, ton ombre me surplombe.

Mais tu n’as pas conscience de tout ça.

Je suis vampirisée, emprisonnée, cernée.

Usée.

***

Oscillation

Pensées positives. Tendre vers le bien-être. L’atteindre, en profiter, le vivre.

Essayer de donner un sens à ces phrases, ces citations, ces conseils.

Y arriver. Puis replonger, osciller.

Connaître la joie, l’euphorie. Être enthousiaste, rire aux éclats même. Souvent. Puis revivre l’abattement, le dépit, la mélancolie.

Essayer, encore. Et revivre cette dualité.

La boussole tournoie. Les pensées se noient.

Ne pas comprendre. S’interroger. Et parfois, rejeter ces leçons de bien-être qui deviennent sibyllines.

Finir par ne plus y croire. Ou nier. Occulter. Laisser alors ces empreintes émotionnelles nous blesser plus profondément qu’on ne le croit.

Elles s’impriment, s’imprègnent, se diffusent.

Insidieusement.

Elles se font entendre d’une manière ou d’une autre.

Cris étouffés, douleurs étouffantes.