La Petite Histoire de France - Jacques Bainville - E-Book

La Petite Histoire de France E-Book

Jacques Bainville

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Beschreibung

Magnifiquement illustrée par Job, ce manuel, à la fois rigoureux et pourtant facile d’accès, relate la fascinante histoire de la France, de Vercingétorix à la première Guerre Mondiale, en passant par Louis XIV, la Révolution ou Napoléon. Destinée aux plus jeunes, cette oeuvre ravira également tous les amoureux de cette grande Histoire dont les vicissitudes ont façonné, aux fils des siècles, l’identité collective française. 

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La Petite Histoire de France

Illustrée par JOB

Jacques Bainville

Table des matières

1. VERCINGETORIX ET JULES CESAR

2. ATILA

3. CLOVIS

4. LES ROIS FAINEANTS

5. CHARLES MARTEL ET PEPIN LE BREF

6. CHARLEMAGNE L’EMPEREUR A LA BARBE FLEURIE

7. ROBERT LE FORT

8. HUGUES CAPET

9. LES SEIGNEURS FEODAUX

10. LE PIEUX ROBERT

11. LES CROISADES

12. GUILLAUME LE CONQUERANT - LES COMMUNES

13. LA BATAILLE DE BOUVINES

14. SAINT-LOUIS

15. PHILIPPE LE BEL

16. LA GUERRE DE CENT ANS

17. LA FOLIE DE CHARLES VI

18. JEANNE D’ARC

19. LOUIS XI

20. CHARLES VIII - LOUIS XII

21. FRANÇOIS IER - CHARLES-QUINT

22. HENRI II

23. LES GUERRES DE RELIGION

24. HENRI IV

25. LOUIS XIII - RICHELIEU

26. MAZARIN ET LA FRONDE

27. LOUIS XIV - LE ROI SOLEIL

28. LA REGENCE

29. LOUIS XV

30. LOUIS XVI

31. LA REVOLUTION

32. LA TERREUR

33. LE GENERAL BONAPARTE

34. NAPOLEON 1ER

35. LOUIS XVIII - CHARLES X

36. LOUIS-PHILIPPE

37. NAPOLÉON III

38. LA GUERRE DE 1870

39. LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE

40. LA GRANDE GUERRE

Illustrations de Jacques Marie Gaston Onfroy de Bréville

1

VERCINGETORIX ET JULES CESAR

II y a bien, bien longtemps, dans un temps si lointain que les arrière-grands-parents de nos arrière-grands-parents n’ont pas pu le connaître, notre pays s’appelait la Gaule.

Il était couvert d’immenses forêts. Et Paris n’était qu’un petit village qui tenait dans une île de la Seine.

Ses habitants, qui s’appelaient les Gaulois, étaient de haute taille et ils portaient de longues moustaches qui leur donnaient un air guerrier. Ils aimaient par-dessus tout à entendre de beaux discours et à se battre. Ils étaient si braves, qu’ils disaient :

« Nous ne craignons qu’une chose, c’est que le ciel tombe sur nos têtes. »

C’est pourquoi ils allaient parfois guerroyer dans les pays lointains. Ils prirent même la grande ville de Rome, et les Romains furent épouvantés comme s’ils avaient vu entrer des sauvages.

Beaucoup s’enfuirent mais les vieux sénateurs étaient restés chez eux, assis sur leurs chaises, pour donner l’exemple du courage. Les Gaulois étaient si naïfs, qu’ils prirent ces vieillards pour des statues. L’un d’eux, afin de s’en assurer, tira la barbe d’un sénateur, qui lui donna un coup de bâton. Alors les Gaulois les tuèrent tous.

Les Gaulois vainqueurs obligèrent les Romains à leur payer une grosse somme d’or que l’on devait peser dans une balance et ils apportèrent de faux poids. Comme les Romains se plaignaient, le chef gaulois Brennus jeta son épée dans la balance et s’écria :

« Malheur aux vaincus ! »

Mais les Gaulois devaient être plus tard vaincus par les Romains, qui n’avaient pas oublié le mot de Brennus. Ce qui prouve que, dans ce monde, c’est à chacun son tour.

De longues années passèrent encore pendant lesquelles les Gaulois vécurent sans soucis, croyant bien qu’ils seraient toujours les maîtres chez eux. Ils aimaient beaucoup les fêtes, les grands repas, la poésie et les chansons. Leurs prêtres s’appelaient les druides. Ils cueillaient le gui dans les arbres, en grande cérémonie. C’est en souvenir des druides qu’on vend encore du gui dans les rues et que nous en mettons dans nos maisons.

Les Gaulois n’auraient jamais cessé d’être les plus forts s’ils avaient été unis. Malheureusement pour eux, ils avaient l’habitude de se quereller et même de se battre entre eux. Et c’est pourquoi ils perdirent leur liberté.

Ils avaient, de l’autre côté du Rhin, des voisins très batailleurs et très méchants, qui s’appelaient alors les Germains et que nous appelons les Allemands. Les barbares de Germanie profitèrent des disputes des Gaulois pour envahir la Gaule.

C’était le moment que les Romains attendaient.

« Nous arrivons, dirent-ils aux Gaulois. Nous allons vous aider à chasser vos ennemis. »

Les Romains firent, en effet, comme ils l’avaient promis. Seulement, quand ils furent entrés en Gaule, ils n’en sortirent plus. Et ils entreprirent de conquérir tout le pays.

C’est ce que fît un grand chef qui s’appelait Jules César.

Il avança avec ses soldats bien disciplinés, qui savaient creuser des trous dans la terre pour s’abriter et qui lançaient de loin leurs javelots. Avec toute leur bravoure, les Gaulois venaient se briser contre les légions de Jules César, et chacune de leurs tribus ou provinces se faisait écraser séparément.

Ils s’aperçurent alors qu’ils seraient infailliblement battus et réduits en esclavage s’ils restaient divisés, et ils décidèrent d’obéir à un seul roi qui s’appelait Vercingétorix. Mais il était déjà trop tard. Jules César avait conquis la moitié de la Gaule. Il marcha à la rencontre de Vercingétorix, qui fut battu après une lutte acharnée et dut chercher un refuge dans la ville d’Alésia, devant laquelle les Romains vinrent mettre le siège.

En vain les autres Gaulois essayèrent-ils de délivrer leur chef. Comprenant que la résistance était inutile, Vercingétorix monta sur son plus beau cheval et alla jeter ses armes aux pieds de Jules César pour montrer qu’il se rendait. Jules César ne fut pas plus généreux que ne l’avait été Brennus. Il emmena Vercingétorix à Rome, le mit en prison, et, au bout de six années, il le fit étrangler.

C’était au tour des Romains de dire :

« Malheur aux vaincus ! »

Vercingétorix se rend à César

2

ATILA

Dans la suite, les Gaulois tentèrent plusieurs fois de se révolter, mais ce fut inutilement. Un certain Sabinus voulut recommencer ce qu’avait fait Vercingétorix. Il ne fut pas plus heureux. Son armée ayant été mise en déroute, il vécut neuf ans caché dans un souterrain avec sa femme Éponine et ses enfants. Les Romains, l’ayant découvert, le condamnèrent à mort, et Éponine demanda à être exécutée avec lui.

Alors les Gaulois comprirent qu’il ne servirait à rien de résister davantage. Leur pays était devenu une colonie romaine où l’on n’était pas malheureux. Les vainqueurs leur avaient appris toutes sortes de choses qu’ils ne connaissaient pas, par exemple à construire de belles maisons de pierre au lieu de cabanes en bois. Et la Gaule commença à se couvrir de monuments presque aussi beaux que ceux de Rome et dont quelques-uns existent encore aujourd’hui.

En même temps, les Gaulois oublièrent leur langue pour parler celle des vainqueurs, le latin, d’où est sorti le français que nous parlons aujourd’hui. Et, au bout de quelques années, ils furent si bien habitués à Rome, qu’on les appela les Gallo-Romains. Ils avaient abandonné leurs druides et l’usage cruel des sacrifices humains. Ils adoraient les mêmes dieux que les Romains et les Grecs.

Mais, quand le christianisme parut, beaucoup reconnurent tout de suite que c’était la vraie religion et l’embrassèrent avec ardeur. Il y eut parmi eux des saints et des martyrs. A Lyon, sainte Blandine, une humble servante, émerveilla tout le monde par son courage et sa foi. Elle fut livrée dans le cirque à un taureau furieux qui la jeta en l’air avec ses cornes jusqu’à ce qu’elle mourût, sans avoir jamais renié son Christ. Ces exemples émurent les Gallo-Romains, qui, peu à peu, se firent tous baptiser.

Cependant, derrière le Rhin, il y avait toujours ces insupportables Alamans ou Allemands, qui rêvaient d’entrer dans cette Gaule où il y avait tant de richesses et où l’on vivait dans l’abondance. Derrière ces Germains s’agitait une foule de peuplades, Goths, Wisigoths, Ostrogoths, Vandales, Huns, d’autres encore, qui n’étaient pas moins avides de bonnes terres, de pillage et de butin.

Tout alla bien tant que Rome fut forte. Elle avait élevé sur les frontières de la Gaule une grande muraille, avec des tours de place en place, pour surveiller les Barbares et pour les empêcher d’entrer. Mais un jour vint où la surveillance se relâcha et où l’Empire romain, attaqué de tous côtés, n’eut plus assez de soldats pour défendre le passage du Rhin.

Les invasions commencèrent. Plusieurs fois, les Barbares, ayant pénétré jusqu’au cœur de la Gaule, dévastant tout sur leur passage, furent reconduits chez eux l’épée dans les reins. Mais, à la fin, la digue creva partout. L’Empire romain, débordé, succomba.

Alors une nuée de Barbares s’abattit sur notre pays. Il en venait de tous les côtés et de toutes les races. Incapables de résister, les Gallo-Romains s’enfermaient dans les villes. Et comme personne ne gouvernait plus, comme il n’y avait plus de chefs, ils se groupaient autour de leurs évêques, qui s’efforçaient de les protéger. Ce fut une époque sombre et désolée où personne n’était sûr de retrouver sa maison ni de garder la vie sauve.

De ces invasions, la plus terrible fut celle des Huns, qui venaient du fond de l’Asie montés sur leurs petits chevaux. Avec leur peau noire et leurs grandes oreilles, ils ressemblaient à des diables ou à des ogres. Ils ne faisaient même pas cuire leur viande et la mangeaient crue après l’avoir écrasée sous leur selle.

On appelait Attila, leur roi, le « fléau de Dieu ». Et l’on disait que l’herbe ne poussait plus où il avait passé.

Cette fois, au lieu de se laisser aller à l’épouvante, les Gallo-Romains eurent l’énergie du désespoir. Ils mirent à leur tête un bon général, Aetius. Et ils furent aidés par d’autres Barbares, les Francs, qui, meilleurs et plus civilisés que les autres, étaient devenus leurs amis. Il y eut une immense bataille aux Champs catalauniques, en Champagne. Cent soixante mille hommes y périrent. Enfin Attila fut vaincu et il s’enfuit avec ce qu’il lui restait de ses Huns, au galop de leurs petits chevaux.

Ils avaient brûlé, eux aussi, beaucoup de maisons et laissé beaucoup de ruines. Mais Paris avait été épargné. Une pieuse femme, sainte Geneviève, avait veillé sur la ville et passé de longs jours en prières pour que les Parisiens ne fussent pas massacrés. C’est pourquoi sainte Geneviève est devenue la patronne de Paris. Et, depuis ce temps, sa fête est célébrée chaque année.

3

CLOVIS

Les Francs, qui venaient de s’allier aux Gallo-Romains pour chasser Attila et ses horribles diables noirs, étaient aussi des Barbares, mais beaucoup moins méchants que les autres.

Ils habitaient la Belgique, et, à force de vivre près de la Gaule romaine, l’envie leur vint de s’y installer tout à fait. C’étaient des guerriers très braves. Ils avaient un roi qui était toujours pris dans la même famille, celle de Mérovée, d’où le nom de Mérovingiens qui fut donné à ses successeurs. Le petit-fils de Mérovée s’appelait Clovis, et c’est lui qui fonda le premier royaume de France.

Les Francs étaient encore païens. Ils adoraient le dieu Odin et ils croyaient qu’après la mort le bon guerrier allait dans un endroit de délices appelé Walhalla, où il passait l’éternité à se battre et à faire de bons repas. Mais Clovis avait déjà de l’amitié pour les chrétiens, et c’est ainsi qu’il put devenir le roi de la Gaule après avoir été celui d’un tout petit, canton.

Une fois qu’il s’était avancé jusqu’à Soissons, et comme ses Francs avaient beaucoup pillé, saint Rémi, évêque de Reims, lui réclama un vase précieux enlevé d’une église.

Clovis voulut lui faire plaisir. Et, l’usage des Francs étant que le butin fût mis en commun et tiré au sort, Clovis demanda à ses soldats de lui donner le vase pour sa part. Tous y consentirent, sauf un, qui brisa le vase d’un coup de hache, en disant à Clovis :

« Tu n’auras pas plus que les autres, mais seulement ce que le sort t’accordera. »

Car les Francs prétendaient qu’ils étaient tous égaux entre eux et qu’ils n’obéissaient que librement.

Clovis ne dit rien, mais il n’oublia pas l’affront qu’il avait reçu.

L’an d’après, en passant une revue, il reconnut le soldat qui avait cassé le vase.

« Personne n’a des armes aussi mal tenues que les tiennes » lui dit-il.

En même temps, il lui arracha ses armes et les jeta à terre. Et comme le soldat se baissait pour les ramasser, Clovis lui fendit la tête d’un coup de sa francisque, l’arme préférée des Francs, en s’écriant :

« Souviens-toi du vase de Soissons ! »

Et, après cet exemple, nul n’osa plus lui désobéir.

Cependant Clovis avait épousé une princesse qui était chrétienne et qui s’appelait Clotilde, aussi fût-il bien accueilli des Gallo-Romains. Amiens, Beauvais, Rouen et enfin Paris lui ouvrirent leurs portes. Et bientôt il rendit un grand service en repoussant une invasion des Alamans. C’est à cette occasion que lui-même se fit chrétien. Comme il livrait une grande bataille aux Germains, dans un lieu appelé Tolbiac, il vit un moment ses soldats reculer, et, regardant le ciel, il prononça ces mots :

« Dieu de Clotilde ! Donne-moi la victoire. »

Il fut exaucé.

Les Alamans furent mis en fuite. Clovis tint parole et, avec trois mille de ses compagnons, il reçut le baptême des mains de saint Rémi. On vit ce farouche guerrier s’agenouiller devant l’évêque, qui lui dit :

« Courbe la tête, fier Sicambre ; adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré. »

Ensuite il fut sacré roi avec l’huile bénite de la sainte ampoule de Reims, qui, depuis, a été mise, le jour du sacre, sur le front de tous les rois de France. Clovis en fut le premier, et c’est de la nation des Francs que notre pays prit alors son nom.

Devenu catholique, Clovis eut si bonne réputation, que toute la France (c’est ainsi qu’elle s’appellera désormais) voulut l’avoir pour roi. En peu de temps, il fut le seul maître, depuis le Rhin jusqu’aux Pyrénées. Et il choisit pour capitale Paris.