La sorcière et son chat - Laurette Ruiz Contreras - E-Book

La sorcière et son chat E-Book

Laurette Ruiz Contreras

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Beschreibung

"La sorcière et son chat" est un recueil de poèmes lyriques qui entraîne le lecteur dans l’univers envoûtant d’une âme errante, à la fois mystérieuse et familière. À travers ses pérégrinations, elle saisit la beauté des moments ordinaires et révèle les trésors cachés dans les instants simples. Avec son panier d’osier, elle récolte les fugaces éclats de la vie – un baiser, une lueur, un souvenir – et les transforme en élixirs poétiques. Entre flânerie et méditation, ces poèmes offrent une réflexion subtile d’une funambule entre deux mondes, où chaque mot éclaire le chemin de la mémoire et de l’éternité.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Laurette Ruiz Contreras puise son inspiration dans les tumultes de son passé et son parcours personnel, créant des textes empreints d’espoir et de renouveau. Sa poésie, véritable ode à la résilience, illustre sa capacité à transformer les épreuves en force et à reconstruire sa vie avec détermination.

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Laurette Ruiz Contreras

La sorcière et son chat

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Laurette Ruiz Contreras

ISBN : 979-10-422-4802-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Automne

Châtaignes brûlantes sous la buée de mon souffle

Cachées au cœur de mes mains emmitouflées

La laine sur mes doigts rend la tâche fébrile

Et mes pieds refroidis trottinent cette danse improbable

Rendez-vous immanquables de ces moments d’hiver

Mon nez rougi sous l’écharpe de grand-mère

Les épices de cannelle dans mon verre brûlant

Me font sentir étrangement vivante…

À une amie…

Petite fée déposée sur ma route…

Douce maman en tablier

Ou tendre maîtresse de l’écolier

Plume jolie, parfumée de pâtisseries

Vanille, mousse et nougatine…

Aujourd’hui semeuse

Gardienne de vie

Veilleuse tranquille de l’infini petit…

Douce, vole… vole…

Douce, butine de-ci, de-là…

Tous les secrets que tu nous rapporteras.

À mes enfants

D’une mère à ses enfants…

D’une mère aux autres mères…

D’une femme à quiconque se sent nourrit de l’amour infini à cueillir en chacun et chaque instant…

J’ai toujours voulu mes enfants libres… libres d’être ce qu’ils devaient être, libres de penser ce qui les traversait, libres de choisir leur route indépendamment de mes idées, mes manques et mes besoins… libres et indépendants… la dépendance, ce n’est pas l’amour… et je lutte contre cette idée… farouchement.

Pendant toute ma vie, remplie de projets, remplie d’enfants, nous avons tenté de donner à nos amours toutes les nourritures essentielles à ces êtres en devenir… la confiance en notre amour inconditionnel et inaltérable, la confiance en ce qu’il cachait comme trésor au fond de leur cœur, ce que j’avais vu, moi, lors de notre premier regard… alors que nous nous reconnaissions…

Une vie passe, absorbée par un quotidien… nous luttons contre les influences diverses, nous résistons aux conseils avisés, nous les aidons à se révéler, à éclater…

Nous les aimons… nous nous éloignons aussi quelques fois… nous perdons de vue bien trop souvent, les étincelles magiques de ces premiers instants… Nous résistons aux loyautés, aux habitudes, nous transgressons nos éducations… nous doutons aussi souvent…

Combien de fois me suis-je demandé si je n’avais pas été trop dure… combien de fois me suis-je demandé pourquoi je n’avais pas pu être ainsi, ou comme cela...

J’ai espéré, que chacun d’entre eux, puisse voir derrière ces exigences… j’ai prié pour que chacun d’eux ait pu retenir qu’au-delà, se cachait une femme d’une sensibilité immense, ô combien abîmée par la vie, ô combien malnutrie, ô combien scellée par ces 6 cœurs…

J’ai prié aussi pour que ces êtres-là puissent toujours donner du sens à ce qu’ils sont amenés à vivre, qu’ils ne cessent jamais de croire, d’aimer, d’aider, d’espérer…

Un jour, après toutes ces années d’attente et de moments que l’on croit éternels, l’un d’entre eux, si bien nourri de cette confiance, décide de donner sa vie aux autres… y compris à ceux qui n’en sont pas dignes… pour lutter contre la folie humaine…

C’est un profond mélange troublant de danser entre la fierté, le soulagement d’une leçon acquise, et son propre cœur déchiqueté…

Hier, sur le quai de la gare, 45 ans de larmes ont libéré ce cœur si bien protégé qui avait tant demandé…

En serrant le visage de mon fils, cet homme magnifique, j’ai repensé à ce petit corps posé sur mon cœur, 20 ans plus tôt… j’ai croisé ses yeux remplis d’amour… j’y ai lu tant d’histoires, tant de promesses… tant de liens scellés… que je suis bouleversée d’avoir touché du doigt la pureté de l’amour… j’ai frôlé sa nuque si douce… si familière… si aimée…

J’ai vu les larmes de ses frères et sœurs, j’ai entendu les promesses de chacun de s’aimer toujours, j’ai vu ce travail de 20 ans, si bien récompensé…

J’ai intercepté leurs regards complices dans leurs yeux rougis d’amour et de tristesse… j’ai lu leur surprise de voir ainsi leur mère, nue, désarmée… livrant à chacun, une fragilité impudique, mais que j’ai décidé d’assumer…

J’ai vu dans leurs yeux surpris, ce qu’un père submergé pouvait faire naître comme fierté et déroutement…

Je suis si soulagée de ressentir ce lien si fort entre chacun de nous, si soulagée de me dire qu’ils retiennent, adultes et plus petits, ce que nous avons semé, derrière nos exigences, notre humilité et notre amour…

J’ai reçu, en cadeau des « je t’aime » à n’en plus finir qui me font encore pleurer à cet instant…

Je n’ai jamais pensé que je méritais d’être ainsi aimée… j’ai entendu tout cela, je l’ai reçu…

Mon fils m’a dit : « J’ai l’impression qu’une partie de moi a disparu, je suis perdu… mon amour pour vous est démesuré, je vous aime à l’infini… je voudrais vous serrer dans mes bras… »

Mon cœur de maman, de femme, d’enfant aussi, pleure et n’arrête pas… parce que cela me bouleverse… pas ce manque viscéral que je vais dépasser… Programmée pour la vie depuis toujours, je ne sais que franchir les montagnes, souffrance ou pas en besace… mais recevoir en cadeau, après 20 années de prières, 7300 fois énoncées, des paroles si douces et si fortes…

Regarder mon fils, dans ce train, fixer son père, leurs regards bouleversés par tant d’amour… comprendre ce qu’ils se disaient…

Me sentir aspirée par ce train qui s’en va… voir mon cœur s’étirer vers ce wagon, retenant ce qui ne pouvait l’être, avoir le sentiment qu’on m’avait arraché un bras… leur vie commence, la mienne continue… Je vous aime… vous êtes les étoiles de nos vies… le berceau de nos vies… des vrais êtres d’amour… beaux, éclairés, guidés… mes chers enfants, merci… mon cher mari, bravo à toi…

Novembre

Quelques jours…

Pour se préparer

Sur ces lits orangés

Se dire que tout va changer…

S’attendre à cet au revoir

Comme sur un quai de gare

Faire durer nos dernières heures

S’enlacer, s’émouvoir

Se regarder et s’entendre…

Adoucir sa maison

Fermer ses volets

Quelques châtaignes sur la braise

Un potiron sur le chaudron

Premiers matins argentés…

Jeunes buées sur nos bouches…

Et dans la malle de mon grenier,

La promesse de novembre…

Avancer

Une paire de bottillons…

Pour remonter le temps…

La besace à la main,

J’irai récupérer entre deux chemins,

Mes doux souvenirs égarés…