La voie - Tony Robbins - E-Book

La voie E-Book

Tony Robbins

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Beschreibung

Best-seller #1 du Wall Street Journal ! Vers la réussite avec Tony Robbins et Peter Mallouk ! Suivez les enseignements des maîtres en développement personnel pour surmonter les obstacles et atteindre la réussite. Craignez-vous d'investir en Bourse ? Vous épargnez et investissez déjà pour faire face aux imprévus et réaliser vos objectifs, mais vos placements en bourse ne donnent pas les résultats escomptés ? Quelle approche d'allocation d'actifs devriez-vous adopter ? C'est votre opportunité de percer les mystères du monde de l'argent ! « La voie » vous offre un plan concret et accessible pour atteindre vos objectifs les plus ambitieux. Lors de lecture de ce livre, vous découvrirez : - pourquoi le moment est venu d'investir pour les investisseurs disciplinés ; - comment développer et gérer un portefeuille intelligent en tenant compte des risques ; - quels sont les secrets que l'industrie des services financiers ne veut pas que vous sachiez ; - comment choisir un bon conseiller ; Préparez-vous à transformer votre vie grâce aux conseils éclairés de ces deux icônes du développement personnel et de la finance. Ne manquez pas cette occasion unique de vous élever vers de nouveaux sommets !

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Dans ce livre, les auteurs apportent des informations qu’ils jugent pertinentes au regard du sujet traité. Il est toutefois entendu que ni les auteurs ni l’éditeur n’offrent de conseils individualisés et personnalisés en rapport avec un portefeuille précis ou avec les besoins particuliers d’un individu, ni ne donnent de conseils en matière d’investissement ou autres services professionnels d’ordre financier, juridique ou fiscal. Le lecteur devrait consulter un professionnel compétent s’il souhaite obtenir une assistance spécialisée et des conseils juridiques, comptables et en matière de placements. Cette publication fait référence à des données de performance historiques recueillies lors de diverses périodes temporelles. Les résultats antérieurs ne garantissent cependant pas la performance future.

De plus, les données de rendement, ainsi que les lois et la réglementation, changent au fil du temps, ce qui pourrait modifier la pertinence de l’information contenue dans ce livre, et ne reflètent pas la déduction de frais de gestion et autres dépenses. Les données de rendement que renferme ce livre ne sont fournies qu’à des fins de discussion et pour illustrer les principes de base. En outre, ce livre ne vise pas à servir de base à toute décision financière ; il ne représente pas les recommandations d’un conseiller en placements en particulier ; et il ne préconise pas l’achat ou la vente de quelque titre que ce soit. Seul un prospectus peut être utilisé pour proposer la vente ou l’achat de titres, et ce dernier doit être lu et étudié attentivement avant tout investissement ou dépense d’argent. Rien ne garantit que les renseignements renfermés dans ce livre soient exacts ou complets, et tant les auteurs que l’éditeur déclinent toute responsabilité en cas de dette, de perte et de risque, personnels ou autres, découlant directement ou indirectement de l’utilisation et de l’application du contenu de ce livre. Les exemples utilisés tout au long de ce livre sont présentés à titre d’illustration seulement.

Dans le texte qui suit, les noms et caractéristiques d’identification de nombreuses personnes ont été modifiés.

Mentions légales : les classements et/ou la reconnaissance par des services de classement non-affiliés et/ou les publications ne devraient pas être interprétés par un client ou client potentiel comme une garantie qu’il/elle connaîtra un certain résultat si Creative Planning (la Société) est engagée, ou continue d’être engagée, pour apporter des services de conseil en placements, ni ne devraient être interprétés comme un consentement actuel ou passé de la Société par n’importe lequel de ses clients. Dans les classements que les magazines et autres publient, les sélections sont généralement exclusivement basées sur des informations préparées et/ou présentées par un conseiller reconnu. Les classements sont généralement limités aux conseillers participants. La Société n’engage jamais de frais pour être considérée pour un quelconque classement ou reconnaissance, mais pourrait acheter des plaques ou rééditions pour promouvoir ces classements. Pour plus d’informations concernant les classements et/ou récompenses de Creative Planning, veuillez consulter : http://www.creativeplanning.com/important-disclosure-information/

Jonathan Clements est un directeur exécutif et directeur de l’éducation financière à Creative Planning. M. Clements reçoit une compensation pour ce rôle.

Tony Robbins était anciennement à la fois un directeur exécutif et un conseiller en psychologie financière à Creative Planning, LLC, un conseiller en placements (RIA) agréé par la SEC employant des conseillers en gestion du patrimoine dans tous les cinquante états. M. Robbins n’a reçu ni compensation pour la vente de ce livre ni honoraires de la part de Creative Planning découlant de sa publication. En conséquence, M. Robbins ne retire aucun intérêt financier lorsqu’il réfère des investisseurs à Creative Planning. Aucun contenu écrit par M. Robbins dans ce livre ne devrait être interprété comme un consentement donné à Creative Planning ni à aucune personne ou entité affiliée.

INTRODUCTION

Le secteur financier est brisé. Vous pourriez être surpris d’entendre ceci de la bouche de quelqu’un qui a fait carrière dans la finance, mais c’est la vérité. Les conseils et services financiers sont traditionnellement apportés au travers d’un système qui requiert des relations avec une variété de professionnels : un comptable, un avocat, un agent d’assurance, un conseiller financier, un banquier et de nombreux autres. Ces individus se consultent rarement, ce qui vous laisse coincé au milieu, à vous démener pour vous assurer que tout est fait correctement. Le problème de ce modèle1, c’est que vos finances ne fonctionnent pas en vase clos. Les placements de votre portefeuille sont affectés par les impôts sur les revenus, la planification successorale, les dons charitables, les besoins monétaires, les stratégies de gestion des dettes, la planification des affaires, les objectifs d’indépendance financière et de nombreux autres facteurs. De toutes ces personnes qui agissent en votre nom, vous êtes le seul à posséder la vue d’ensemble. Comment d’autres peuvent-ils vous aider à atteindre vos objectifs de placements si vous ne les avez même pas considérés avant de vous lancer ?

Pour empirer les choses, les individus vers qui vous vous tournez pour recevoir des conseils à ces égards ne sont pas nécessairement légalement tenus de respecter et de veiller rigoureusement sur votre argent. Au contraire, de nombreux professionnels du secteur financier opèrent d’une manière déroutante pour l’investisseur moyen ou, pire, d’une manière qui induit volontairement en erreur. Les maisons de courtage traditionnelles peuvent vous proposer n’importe quel produit qu’elles jugent acceptable, même s’il bénéficie probablement davantage à la maison qu’à vous. Vous avez des compagnies d’assurance qui incorporent des produits d’investissement à des rentes et produits d’assurance, qui génèrent souvent d’énormes commissions pour leurs agents, à vos dépens. Et vous avez d’autres firmes qui ont « une double affiliation » et alternent entre se comporter d’une manière qui sert les meilleurs intérêts du client et d’une manière où il n’en est rien. Enfin, les fiduciaires indépendants, qui sont légalement tenus de servir au mieux les intérêts de leurs clients en tout temps, manquent souvent de la taille, de l’ampleur et des ressources nécessaires pour pourvoir efficacement à toute l’étendue de leurs besoins. Et qui se retrouve coincé au milieu de ce chantier ? C’est bien vous, l’investisseur moyen, en passe de devoir prendre les décisions les plus importantes de votre vie ! De vous poser des questions telles que : Comment tracer une voie qui maximise mes opportunités financières, évite les embûches potentielles et me mène aux « bons » placements pour atteindre mes objectifs financiers ? Comment trouver le bon guide pour me mener le long de cette voie ?

J’ai lancé ma carrière dans ce secteur en me focalisant essentiellement sur la planification successorale, la planification financière et le conseil en gestion de placement, principalement pour les clients d’autres conseillers. Depuis cette position privilégiée, je pouvais voir tout et je n’ai pas apprécié la vue. J’ai vu que de nombreux conseillers étaient excellents, mais qu’ils opéraient dans des environnements conflictuels. J’ai vu des conseillers forcer leurs clients à vendre tout leur patrimoine existant avant d’adopter une toute nouvelle stratégie, au mépris des conséquences fiscales pour le client ou de l’étendue des dégâts occasionnés au portefeuille. J’ai vu d’autres conseillers imposer leurs propres produits ou modèle de portefeuille générique à des clients peu méfiants. J’ai vu des produits d’assurance onéreux vendus au lieu de placements à très faibles coûts, qui auraient mieux correspondu aux objectifs du client. Pour résumer, ces individus confiaient souvent leurs économies de toute une vie à un professionnel pour découvrir ensuite que celui-ci avait fait plus de mal que de bien.

Je me suis rendu compte qu’il devait exister un meilleur moyen de faire. Lorsque j’ai repris les rênes de Creative Planning, une petite firme d’investissement indépendante d’Overland Park, dans le Kansas, j’y ai vu l’opportunité de changer la manière dont les conseils financiers étaient donnés dans ce pays. J’ai juré de diriger une firme qui ne vendrait pas ses propres produits d’investissement, qui créerait des portefeuilles adaptés aux besoins de chaque client et qui pourrait apporter des conseils dans tous les domaines clés de la vie financière d’un client — qu’ils soient fiscaux, juridiques, de planification financière ou de placements. Je suis fier de dire que nous n’avons pas dévié de cet engagement depuis mes débuts en 2003. Nous sommes, cependant, capables d’en faire tellement plus pour nos clients aujourd’hui que je n’aurais pu en rêver à l’époque.

Depuis mes débuts à Creative Planning, les actifs sous notre gestion ont crû jusqu’à atteindre près de 50 milliards de dollars. Nous avons été reconnus à maintes reprises comme l’une des meilleures firmes de gestion du patrimoine par plusieurs organes de presse, à savoir comme la meilleure firme de conseil indépendant en Amérique par Barron’s (2017), deux fois comme la meilleure firme de gestion du patrimoine par CNBC (2014 & 2015), et Forbes a placé Creative Planning en tête de son classement des firmes indépendantes à croissance la plus rapide du pays (2016).2 Ce succès est dû en grande partie à l’incroyable équipe que nous avons constituée et à leur engagement à tenir leurs promesses aux clients. Au fur et à mesure du développement de notre équipe, nous avons pu ajouter des services et expertises spécialisés bien supérieurs aux compétences de la majorité des autres firmes indépendantes. Un autre facteur expliquant notre croissance phénoménale est le fait que l’investisseur moyen attend davantage de ses conseillers. Depuis de nombreuses années, Tony Robbins est un ardent défenseur de l’adoption d’une norme fiduciaire qui aiderait à éduquer des millions de personnes sur l’importance de collaborer avec un conseiller qui est légalement tenu de servir les meilleurs intérêts de ses clients. En 2017, lui et moi avons écrit : Unshakeable : Your Financial Freedom Playbook pour répondre à quelques-unes des questions les plus pressantes dans le secteur de l’investissement actuel.

Si ces dix-sept dernières années m’ont appris quelque chose, c’est que les Américains aspirent à une manière claire et concise de recevoir des conseils financiers dénués de conflits d’intérêts. Ils veulent un portefeuille adapté à leurs circonstances et à leurs objectifs uniques. Ils cherchent un guide qui puisse leur montrer la voie qui mène à la liberté financière. Creative Planning est devenu ce guide pour des dizaines de milliers de familles en créant des stratégies personnalisées et des portefeuilles faits sur mesure, et en prenant le temps d’aborder tout risque qui puisse faire dévier leur trajectoire vers le succès. Mon objectif dans ce livre est de partager mes expériences avec vous et de supprimer les obstacles qui entravent votre propre voie. J’ai hâte de vous servir de guide et de vous aider à formuler vos objectifs financiers, à éviter les erreurs dangereuses et à maximiser les opportunités qui s’ouvriront à vous durant votre voyage. Ensemble, nous pouvons tracer votre voie vers la liberté financière.

1 Comme si ce n’était pas déjà assez terrible comme ça.

2 Voir mentions légales à la page 6 pour plus d’informations sur les classements et reconnaissances.

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

par Peter Mallouk

PARTIE 1.

LE VOYAGE QUI VOUS ATTEND

CHAPITRE 1.

LA QUÊTE DE LA LIBERTÉ

par Tony Robbins

CHAPITRE 2.

LE MONDE EST MEILLEUR QUE VOUS NE LE PENSEZ

par Peter Mallouk

CHAPITRE 3.

LE MOTEUR DERRIÈRE CHAQUE DÉCISION

par Tony Robbins

PARTIE 2.

TRACER VOTRE VOIE

CHAPITRE 4.

CHOISIR UN GUIDE POUR VOTRE VOYAGE

par Peter Mallouk

CHAPITRE 5.

LES QUATRE LOIS DE L’INVESTISSEMENT

par Peter Mallouk

CHAPITRE 6.

GÉRER LES RISQUES

par Peter Mallouk

CHAPITRE 7.

PLANIFICATION SUCCESSORALE : VOTRE OBJECTIF FINANCIER ULTIME

par Peter Mallouk

PARTIE 3.

LE POINT DE DÉPART

CHAPITRE 8.

COMMENT LES MARCHÉS FONCTIONNENT

par Peter Mallouk

CHAPITRE 9.

TOUT EST DANS VOTRE TÊTE

par Peter Mallouk

CHAPITRE 10.

CATÉGORIES D’ACTIFS

par Peter Mallouk

PARTIE 4.

L’ASCENSION

CHAPITRE 11.

DÉVELOPPER ET GÉRER UN PORTEFEUILLE INTELLIGENT

par Peter Mallouk

PARTIE 5.

LE SOMMET

CHAPITRE 12.

LA DÉCISION LA PLUS IMPORTANTE DE VOTRE VIE

par Tony Robbins

CHAPITRE 13.

LA POURSUITE DU BONHEUR

par Jonathan Clements

CHAPITRE 14.

PROFITEZ DU VOYAGE ET SAVOUREZ VOTRE TEMPS PASSÉ AU SOMMET

par Peter Mallouk

NOTES

CRÉDITS

REMERCIEMENTS

PARTIE I

LE VOYAGE QUI VOUS ATTEND

CHAPITRE PREMIER

LA QUÊTE DE LA LIBERTÉ

par Tony Robbins

La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même.

—PRÉSIDENT FRANKLIN DELANO ROOSEVELT

Nous désirons tous être véritablement libres. Libres de faire davantage de ce que nous aimons faire, quand nous voulons le faire, et de partager ces moments avec nos proches. Libres de vivre avec passion, générosité, gratitude et sérénité. Voilà ce qu’est la liberté financière. Cela ne représente pas une somme d’argent, mais un état d’esprit. Et, indépendamment de la phase dans laquelle vous vous trouvez dans votre vie et de votre situation financière actuelle, la liberté financière peut être atteinte — oui, même en temps de crise. En réalité, de nombreuses fortunes se sont créées durant des périodes de « pessimisme maximum ».

Chacun a sa propre définition de ce que représente la liberté financière. Pour vous, cela pourrait signifier passer plus de temps à voyager avec vos enfants et petits-enfants, ou avoir plus de temps à consacrer à une bonne cause. Peutêtre désirez-vous travailler parce que vous le voulez, pas parce que vous le devez. Mais quelle que soit votre définition de la liberté financière, vous vous demandez sûrement : est-ce vraiment possible ?

Ayant interviewé plus de 50 des plus grands esprits financiers de ce monde, je peux vous dire avec certitude qu’il existe effectivement une voie pour y arriver. Mais si vous voulez atteindre le sommet, il y a également des règles claires à suivre, des pièges et des obstacles à éviter. De nombreux acteurs malveillants peuvent vous détourner du droit chemin à force de conseils intéressés. Ce livre aborde tous ces aspects en détail. Devenir indépendant financièrement n’est pas sorcier ; toutefois, il n’existe pas non plus de boîte noire magique menant à la liberté financière (malgré ceux qui pourraient vous convaincre du contraire). Votre moi futur ne peut se lancer dans l’ascension sans d’abord jeter des bases solides et apprendre les ficelles. Si vous êtes dévoué à votre vision personnelle de la liberté financière, vous devez d’abord vous protéger et participer à votre propre sauvetage.

Suivant où vous vous trouvez aujourd’hui, la liberté financière pourrait ressembler à une utopie, ou alors vous pourriez être sur la bonne voie sans pour autant ressentir la sensation de liberté. Vous pourriez appartenir à la Génération Y et être endetté par des prêts étudiants. Vous pourriez être un baby-boomer qui a besoin de sérieusement rattraper le train en marche. Vous pourriez même être nanti selon de nombreux critères, mais être tétanisé par la crainte de perdre tout ce que vous avez travaillé si dur pour gagner. Quoi qu’il en soit, ce livre vous apportera des outils et stratégies éprouvés, ainsi que la tranquillité d’esprit nécessaire non seulement pour atteindre la liberté financière, mais aussi pour retirer un épanouissement véritable du parcours.

IL FAUT DES DÉCENNIES POUR CONNAÎTRE UN SUCCÈS IMMÉDIAT

Laissez-moi vous révéler le plus grand secret de la liberté financière : vous ne l’atteindrez probablement pas rien qu’avec vos revenus. Pour la grande majorité d’entre nous, même ceux qui touchent beaucoup d’argent, en économiser suffisamment pour jouir d’une sécurité financière est pratiquement impossible. N’est-il pas drôle de voir que plus nous gagnons, plus nous dépensons ? Au fil de milliers de conversations sur le sujet, la majorité des personnes interrogées m’ont confié que leurs plans impliquaient un home run financier : vendre une entreprise, gagner à la loterie, décrocher une grosse augmentation ou promotion, ou encore un héritage inattendu. Mais soyons honnêtes : l’espoir n’est pas une stratégie viable. Il existe bien trop de variables hors de notre contrôle pour que la plupart de ces scénarios se mettent parfaitement en place. Aussi nous devons puiser dans le pouvoir qu’Albert Einstein appelait la huitième merveille du monde : les intérêts composés.

Dans Le point de bascule, Malcolm Gladwell décrit le point de bascule comme « la masse critique, le seuil, le point d’ébullition ».C’est très certainement vrai en ce qui concerne le pouvoir de la capitalisation. Alors vous voulez devenir millionnaire ? C’est faisable, surtout si vous commencez tôt. Le graphique intitulé figure 1.1 est sans doute le plus important que vous verrez jamais (même si vous pouvez être sûr d’en voir un paquet dans un livre financier comme celui-ci !). Ce graphique illustre la somme d’argent que vous devez investir chaque année pour avoir économisé un million de dollars à soixantecinq ans. Ceci présuppose un taux de rendement de 7 % et d’investir dans un compte à impôt différé comme un plan 401(k) ou IRA. Si vous commencez jeune, le montant que vous pouvez avoir épargné à l’heure de prendre votre retraite est stupéfiant. À 20 ans, vous n’avez qu’à économiser 3 217 $ par an, soit 272 $ seulement par mois. Mais si vous attendez d’avoir plus de 50 ans, vous devrez casquer 37 191 $ par an, soit 3 099 $ par mois.

Bon, mais ce graphique n’est-il pas un peu simpliste ? Bien entendu. Il n’existe pas de compte magique qui garantit un rendement de 7 % année après année. En vérité, entre 2000 et la fin 2009 (soit une période de dix ans), l’indice S&P 500 a connu un rendement de — tenez-vous bien — 0 % ; cette décennie est depuis connue comme la « décennie perdue ». Mais les investisseurs avisés n’acquièrent pas seulement des actions américaines. Durant ma propre quête de la liberté financière, j’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec la légende de l’investissement Burt Malkiel, auteur du célèbre ouvrage Une marche au hasard à travers la Bourse. Il m’a expliqué que si, pendant la décennie perdue, vous vous étiez diversifié et aviez investi dans des actions américaines, étrangères et de marchés émergents, dans des obligations et dans l’immobilier,3 vous auriez obtenu un rendement annuel moyen de 6,7 % — tout cela dans la période englobant la bulle Internet, le 11 septembre et la crise financière de 2008.

Figure 1.1 — ÉPARGNE ANNUELLE POUR DEVENIR MILLIONNAIRE À 65 ANS

À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes en plein milieu de la pandémie de Covid-19 et de craintes croissantes d’une récession mondiale, dont nous ne pouvons que deviner la longueur et la sévérité. L’important est de se rappeler que ces « hivers » économiques représentent en réalité certaines des meilleures opportunités de bâtir une fortune. Si vous parvenez à discipliner votre peur et à contrôler vos émotions, ces crises financières peuvent représenter l’opportunité de toute une vie. Pourquoi ? Parce que tout est à vendre ! Pendant la Grande Dépression, Joseph Kennedy, Sr. a radicalement multiplié sa fortune en investissant lourdement dans de l’immobilier qui se vendait à une fraction de sa valeur préalable. En 1929, la fortune de Kennedy était estimée à 4 millions de dollars (l’équivalent de 59,6 millions de dollars actuellement). Mais en 1935, à peine six ans plus tard, sa fortune s’était envolée pour atteindre 180 millions de dollars (l’équivalent de 3,36 milliards de dollars actuellement).

Les hivers économiques sont-ils difficiles ? Sans aucun doute ; cependant, les hivers ne durent pas toujours ! Le printemps les suit toujours. Et, même en hiver, les jours ne sont pas tous sombres et enneigés. Il y a des jours ensoleillés pour nous rappeler que l’hiver a une fin. Comme vous l’apprendrez dans ce livre, la manière dont vous choisissez de négocier émotionnellement et financièrement les différentes « saisons » d’investissement, en évolution constante, est cruciale.

Aussi, afin d’atteindre le sommet de la liberté financière (et d’y rester), voici les questions auxquelles vous devez répondre :

Quels investissements sont accessibles et conviennent à vos objectifs ?

Quelle combinaison d’investissements inclurez-vous dans votre(vos) compte(s) et comment seront-ils gérés tout au long de l’année ?

Quelle stratégie utiliserez-vous pour minimiser légalement vos impôts (la « dépense » la plus conséquente de toute votre vie) ?

Comment éliminerez-vous les frais excessifs et commissions inutiles et, ce faisant, augmenterez-vous grandement votre future tirelire ?

Comment négocierez-vous et tirerez-vous profit des corrections et effondrements du marché ?

Comment choisirez-vous un conseiller légalement tenu de respecter les normes les plus rigoureuses pour protéger votre argent ? (Spoiler : la plupart ne le sont pas)

Voici les questions que mon ami et coauteur, Peter Mallouk, aborde dans ce livre incroyablement riche. Peter a près de deux décennies d’expérience à la tête de Creative Planning (www.creativeplanning.com), une firme de conseil en placement indépendante valant près de 50 milliards de dollars, qui offre des services exhaustifs de gestion de patrimoine à des milliers de familles à travers les États-Unis. Dans ce livre, Peter a généreusement compilé ses années de sagesse et d’expérience pratique pour les offrir à quiconque souhaite savoir ce qu’il faut vraiment pour atteindre la sécurité et la liberté financières.

Mais posséder les outils nécessaires pour atteindre l’indépendance financière et passer à l’action sont deux choses différentes. L’action surpasse toujours la connaissance. Si atteindre la liberté financière n’est pas sorcier, alors pourquoi, bien que nous vivions à l’époque la plus prospère de notre histoire, sommesnous si nombreux à ne pas atteindre les niveaux de sécurité financière les plus basiques ? Étonnamment, 60 % des Américains n’ont même pas épargné 1 000 $ pour leur retraite. Et moins de 40 % pourraient débourser 500 $ en cas d’urgence.

Nous sommes une nation de consommateurs, mais si nous voulons prospérer collectivement, nous devons passer de consommateurs à propriétaires. De nombreux Américains possèdent des iPhones, mais pourquoi ne possèdent-ils pas Apple ? De nombreux Américains reçoivent des boîtes Amazon sur le pas de leur porte chaque jour, mais pourquoi ne pas posséder cette puissante grande enseigne ?4 Rien ne nous empêche, indépendamment de notre statut socio-économique, de bénéficier du pouvoir innovant du capitalisme. Chacun, avec seulement quelques dollars, peut posséder des parts dans les plus grandes entreprises américaines et peut devenir propriétaire de l’économie la plus prospère et profitable de l’histoire du monde.

PROGRESSER

La relation que nous entretenons avec l’argent est sans aucun doute émotionnelle. Les stratégies et informations dont nous avons tous besoin pour atteindre l’indépendance financière sont facilement accessibles, alors pourquoi sommes-nous si nombreux à dériver sans but, à être stressés financièrement ou inconscients de l’existence d’une telle marche à suivre ? Et pourquoi existe-t-il tant d’individus prospères, mais complètement insatisfaits émotionnellement ?

La raison en est le pire mot de quatre lettres que l’on peut imaginer…

LA P-E-U-R

La peur est la force invisible qui nous empêche de créer la vie que nous méritons vraiment. C’est le plus grand obstacle sur la voie et, quand elle n’est pas contrôlée, la peur nous pousse à prendre des décisions d’investissement incroyablement malavisées.

Comme vous l’apprendrez dans les pages suivantes, notre cerveau est programmé pour se tromper — pour se focaliser sur ce qui peut nuire ou menacer notre train de vie. Souvent, nous désirons la certitude plus que tout le reste. Mais devinez quoi ? Pour devenir un excellent investisseur, vous devez embrasser l’incertitude ! Devenir indépendant financièrement exige certainement d’avoir la bonne stratégie, mais si vous ne maîtrisez pas votre mental, votre stratégie échouera probablement à cause de votre propre intervention malencontreuse (p.ex., vendre en période volatile et cacher votre argent sous votre matelas).

LA RÉPÉTITION EST LA PLUS GRANDE DE TOUTES LES COMPÉTENCES

En 2014, j’ai écrit L’argent : L’art de le maîtriser, une compilation de tout ce que j’avais appris lors d’années d’interviews avec de véritables maîtres financiers comme Carl Icahn, Ray Dalio et Jack Bogle. Au même moment, Peter a écrit The 5 Mistakes Every Investor Makes & How to Avoid Them. Deux ans plus tard, Peter et moi avons écrit Unshakeable : Your Guide to Financial Freedom afin de permettre à nos lecteurs de mieux comprendre le fonctionnement des marchés et de dissiper leurs craintes quant aux corrections et effondrements de la Bourse. À présent, nous sommes au milieu de la « grande pause », durant laquelle le monde s’est arrêté, et il y aura certainement des gagnants et des perdants lorsque nous sortirons de terre et reprendrons une vie normale.

Par rapport aux ouvrages précédents, Peter aborde de manière bien plus approfondie les bases de comment développer un plan financier réussi. Ce livre traite de comment maîtriser la stratégie de l’investissement, pas uniquement ses concepts. Mais j’ai également inclus deux chapitres sur la maîtrise de soi. Dans le chapitre 3, nous analyserons notre compréhension des « 6 besoins humains », que nous possédons tous, et comment ils influencent votre parcours dans la vie, les affaires et les finances. Cette nouvelle perspective transformera la qualité de votre vie. Dans le chapitre 12, nous aborderons pourquoi ceux qui jouissent d’une abondance financière ne sont pourtant pas heureux et comment vous pouvez éprouver le sentiment d’abondance aujourd’hui. Chacun de nous a tendance à vivre dans des états de souffrance (peur, colère, frustration) lorsque nous cédons à la confusion, à un esprit non dirigé. Nous devons apprendre à sauver nos pensées du kidnappeur situé entre nos deux oreilles. Alors, vous pourrez connaître la promesse de la véritable fortune : une vie emplie de joie, de bonheur, de générosité, d’excitation et de sérénité.

Si vous avez lu mes livres précédents, ces deux chapitres pourraient être redondants ; cependant, les principes valent la peine d’être répétés. J’ai appris de mes propres mentors que la répétition est la plus grande de toutes les compétences. On ne devient pas LeBron James ou Stephen Curry en lançant quelques ballons à l’entraînement. Même s’ils savent faire un lancer franc, ils s’entraînent au lancer des milliers de fois par semaine, afin de graver le mouvement dans leur système nerveux et de pouvoir l’exécuter sous pression. Voilà la voie vers la maîtrise ! Au fil de votre lecture, cherchez à voir les nuances importantes dans la manière dont ces principes se révèlent dans votre vie et vos relations à l’heure actuelle. Lorsque nous regardons un film pour la deuxième fois ou entendons de nouveau une chanson, nous sommes à un autre stade de notre vie et pouvons en tirer un aspect complètement neuf. Je suggère que c’est également le cas ici.

CORRIGER LE CAP

Nous vivons à une époque où la peur est amplifiée et exploitée par la presse et les réseaux sociaux. Jetez une pandémie dans la mêlée, et la peur est propulsée à des niveaux terriblement malsains. Des raz de marée d’informations s’abattent quotidiennement sur nous pour attirer notre attention, d’où le terme piège à clics (« clickbait » en anglais). Les bonnes nouvelles sont reléguées au second plan face aux dernières tragédies, menaces ou essaims de frelons géants imminents. La partie de notre cerveau qui gère la peur est continuellement activée, et notre anxiété atteint un niveau record.

Mais voyons la vérité en face. Si nous n’apprenons pas à contrôler notre peur, à maîtriser notre esprit, nous n’appliquerons jamais les grands principes de cet ouvrage. Rappelez-vous que le courage ne veut pas dire que vous ne connaissez pas la peur. Cela signifie passer à l’action et progresser en dépit de la peur. Il se pourrait que vous lisiez ce livre et en retiriez d’excellentes informations, mais que vous ne fassiez jamais le pas pour atteindre l’objectif que votre famille et vous-même méritez. Je sais que cela ne vous ressemble pas. Après tout, si vous avez acheté ce livre et le lisez toujours, c’est que vous êtes l’un des rares qui « agissent », pas l’un des nombreux qui parlent.

La première étape pour reprendre le contrôle sur nos esprits et éloigner la tyrannie de la terreur est de recalibrer notre point de vue. Alors que je passe le relais à Peter Mallouk, je me réjouis pour vous de plonger dans ce prochain chapitre. Vous pourrez apprécier l’époque incroyable à laquelle nous vivons et l’avenir exponentiel, inimaginable qui nous attend SI nous nous équipons de la bonne information et apprenons à conquérir nos peurs.

Que le voyage commence !

Comme dans le cas de nos précédents ouvrages, 100 % des bénéfices seront reversés aux oeuvres de bienfaisance. En ce qui concerne ce livre, Peter et moi nous sommes engagés à reverser 100 % des bénéfices à l’associationFeeding America.

3 Ventilé comme suit : 33 % revenus fixes (VBMFX), 27 % actions américaines (VTSMX), 14 % actions pays étrangers développés (VDMIX), 14 % marchés émergents (VEIEX), 12 % fonds d’investissement immobilier (VGSIX), rééquilibrés annuellement.

4 Pas un choix d’action spécifique, juste pour étayer mes propos.

CHAPITRE DEUX

LE MONDE EST MEILLEUR QUE VOUS NE LE PENSEZ

par Peter Mallouk

Sur base de quel principe ne voyons-nous que du progrès derrière nous, mais ne nous attendons-nous qu’à de la détérioration devant nous ?

—THOMAS BABINGTON MACAULAY

Londres, 1858. C’était un beau matin — enfin, jusqu’à ce que la Reine Victoria ouvre la porte de son balcon au palais de Buckingham. Une odeur nauséabonde envahit rapidement ses narines et la submergea bientôt au point de lui donner la nausée. Durant cette période de « Grande Puanteur », Londres fut complètement envahie par l’odeur ineffable, insupportable des excréments humains et animaux. Pendant la plus grande partie des 50 années précédentes, deux millions et demi de résidents londoniens avaient jeté leurs déchets directement dans les rues et la Tamise. La situation avait enfin atteint un point critique. Sous les résidences et commerces de la ville se trouvaient plus de 200 000 fosses d’aisances fumantes qui, en toute futilité, étaient systématiquement déblayées par des « hommes de la fange » (« night soil men »). Les épidémies de choléra explosèrent tandis que les eaux usées débordaient dans les citernes et rivières, contaminant l’eau potable et entraînant dans leur sillage de nombreuses maladies.

OBJECTIF SURVIE

Il semble que nous rêvions tous d’un retour au bon vieux temps, alors qu’en réalité — rendons-nous à l’évidence — le bon vieux temps était loin d’être si bon que ça. Il y a quatre cents ans, près de 30 % de la population européenne a été décimée par une seule maladie : la peste bubonique. Il y a à peine deux cents ans, à l’époque de la Grande Puanteur à Londres, 45 % des enfants mouraient avant d’avoir atteint l’âge de cinq ans. Dans l’Angleterre victorienne, avoir un enfant qui atteignait l’âge adulte était comme tirer à pile ou face. Imaginez le moral d’une société qui perdait systématiquement près de la moitié de sa descendance.

Et pas besoin de remonter aussi loin que l’Angleterre victorienne. Il y a tout juste cent ans, 20 millions de personnes ont été tuées pendant les quatre années de la Première Guerre mondiale. En 1918, la grippe espagnole a ravagé l’Europe, infectant 500 millions de personnes — un tiers de la population mondiale — et en tuant plus de 50 millions.

Bon, je vous jure que j’en ai terminé avec ce tour des évènements les plus déprimants de l’histoire humaine. Je fais uniquement appel à l’histoire, car il est important pour nous de recalibrer notre esprit pour apprécier les commodités du présent. Notre cerveau nous pousse à croire les charmants récits de nostalgie, mais ces récits contiennent une faille bien réelle : ils capturent rarement la vue d’ensemble. L’histoire est truffée de guerres, de maladies, de famines et, comparées au présent, ces époques révolues donnent à réfléchir. Même dans le cas de pandémies modernes, comme le coronavirus Covid-19, le pronostic humain est largement supérieur à celui des générations précédentes.

Aujourd’hui, dans le monde entier, seuls environ 4 % des enfants meurent avant d’avoir atteint l’âge de cinq ans, et la santé infantile et maternelle globale n’a jamais été aussi bonne. Nous n’avons pas connu de guerre majeure depuis une génération, et la médecine moderne peut traiter la plupart des maladies. En outre, l’hygiène s’est grandement améliorée (ce pour quoi je suis reconnaissant). Nous avons du mal à nous souvenir de tout ceci, car nous sommes souvent limités par nos expériences de tous les jours. Non seulement nous considérons à tort l’histoire comme un « âge d’or », mais notre vision de l’avenir est à tort pessimiste.

Le Dr Hans Rosling, défunt spécialiste de santé internationale, a écrit dans son livre Factfulness que « chaque groupe d’individus pense que le monde est plus effrayant, plus violent et plus désespéré — en bref, plus dramatique — qu’il ne l’est vraiment ». Malgré les faits, nous sommes prédisposés à un destin déterministe de pessimisme. Cette tendance à « voir tout en noir » est souvent apparente lorsque je discute avec des personnes de leurs finances personnelles. Lorsque nous imaginons leur avenir et planifions leurs stratégies, la conversation prend soudain un virage serré, passant d’une épargne optimiste pour une retraite confortable à une mentalité survivaliste, où l’objectif devient d’amasser de l’argent rapidement. Ces discussions révèlent une vue fataliste de la société en plein effondrement (encouragée, j’en suis sûr, par des sites Web et vidéos YouTube dont l’objectif est de perpétuer cette vision). Personne ne sait ce que l’avenir nous réserve, mais un aperçu du passé récent devrait dissiper nos inquiétudes. Dans son livre The Rational Optimist, Matt Ridley s’extasie face à l’accélération rapide de l’avancée et de l’expansion humaines ces 50 dernières années :

En 2005, comparé à 1955, l’être humain moyen sur la planète Terre gagnait près de trois fois plus d’argent (ajusté à l’inflation), consommait un tiers de calories alimentaires en plus, n’enterrait qu’un tiers de ses enfants et avait une espérance de vie 33 % plus longue. L’être humain risquait moins de mourir en couche ou d’être victime de la guerre, d’un meurtre, d’un accident, d’une tornade, d’une inondation, de la famine, de la coqueluche, de la tuberculose, de la malaria, de la diphtérie, du typhus, de la typhoïde, de la rougeole, de la variole, du scorbut ou de la polio. Il risquait moins, quel que soit son âge, d’être atteint d’un cancer, d’une maladie cardiaque ou d’un AVC. Il avait plus de chances de savoir lire et écrire et d’avoir terminé ses études. Il avait plus de chances de posséder un téléphone, des toilettes dotées d’une chasse, un frigo et un vélo. Tout ceci en un demisiècle, alors que la population a plus que doublé… À tous les égards, un accomplissement humain stupéfiant.

L’ANTIDOTE

Considérez les cinq graphes qui suivent comme l’antidote visuel à notre tendance à nous inquiéter de l’avenir. Ces graphes, basés sur des recherches analysant les dépenses, l’espérance de vie, le bien-être, la pauvreté et l’éducation dans le monde, sont des rappels réconfortants du cap suivi par l’humanité. En tant que père, je suis optimiste quant à l’avenir de l’humanité et la qualité de vie dont mes enfants et petits-enfants jouiront. Et, nous allons y arriver, en tant qu’investisseur, je me réjouis des opportunités à venir. Je soupçonne que vous vous réjouirez aussi.

La figure 2.1 montre la chute abrupte du pourcentage de nos revenus que nous utilisons pour survivre en Amérique. Autrement dit, nous vivons au pic du revenu disponible. Les frais de scolarité, croisières Disney, voitures de luxe qui se conduisent toutes seules, rendez-vous en ville, cinémas aux immenses fauteuils en cuir et, bien sûr, la possibilité d’économiser pour une retraite confortable : tout ceci constitue un phénomène relativement nouveau lorsque nous visualisons le cours de l’histoire.

Parmi de nombreux autres facteurs, ne pas devoir dépenser chaque dollar gagné sur les produits de première nécessité a radicalement augmenté la perception du bonheur et du bien-être de la population globale (figure 2.2). Pas étonnant ! Nous sommes à présent libres de dépasser la notion de survie dans notre propre hiérarchie de besoins et de commencer à poser des questions plus existentielles sur notre raison d’être, sur ce qu’être épanoui signifie et sur comment nous voulons passer notre temps précieux. Sans le questionnement quotidien de comment payer le loyer et les courses, nous sommes en mesure de passer plus de temps à faire ce qui compte vraiment — et d’être plus heureux en le faisant.

La figure 2.3 est stupéfiante ! L’espérance de vie dans le monde entier connaît une croissance continue. Figurez-vous qu’une personne née cette année a une espérance de vie prévisionnelle plus longue de trois mois par rapport à une personne née en 2019. Plus tôt dans ma carrière, quand mes clients plus âgés affrontaient des défis de santé graves, ils m’interrogeaient souvent sur les centres de soins palliatifs et le prix des traitements de fin de vie. À présent, ils cherchent à rester en vie le plus longtemps possible et sont prompts à envisager les traitements expérimentaux ou les dernières avancées médicales dans le monde. Ces clients savent que plus ils vivent longtemps, plus il y a de chances qu’une innovation puisse traiter leur maladie.

Figure 2.1 DÉPENSES DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ

Figure 2.2 BIEN-ÊTRE GLOBAL

Figure 2.3 ESPÉRANCE DE VIE

Figure 2.4 PAUVRETÉ EXTRÊME

Figure 2.5 ANNÉES DE SCOLARITÉ

La figure 2.4 est sans doute la plus révélatrice. En supposant que vous n’êtes pas un descendant royal, vous n’avez sans doute pas besoin de remonter très loin dans votre arbre généalogique pour trouver des existences définies par les épreuves et la survie. Jusque dans les années 1950, la vaste majorité de l’existence humaine sur cette planète se passait dans la pauvreté extrême. La « pauvreté extrême » se définit par vivre avec moins de 2 $ par jour (ajusté à l’inflation). Dans les années 1980, 44 % de la population mondiale rentrait dans cette définition de l’extrême pauvreté. De nos jours, à peine quatre décennies plus tard, moins de 10 % de la population vit dans des conditions aussi désespérées. Qu’est-ce qui a changé ? Les développements économiques et technologiques ont propulsé des centaines de millions de personnes dans la classe moyenne. Vous voulez d’autres bonnes nouvelles ? La Banque mondiale estime que nous pourrions avoir complètement éradiqué la pauvreté extrême endéans 20 ans !

Enfin, l’éducation est le grand égalisateur (figure 2.5). Si les familles se concentrent sur la survie, les enfants abandonnent souvent les études à un jeune âge. Les enfants, forcés d’empiler les briques, de mener les troupeaux, de porter de lourds seaux d’eau pendant des heures tous les jours, commencent à voir l’éducation comme un luxe inatteignable. Mais si les forces économiques se mettent en place, les enfants peuvent abandonner les tâches de survie et passer plus de temps à l’école. Plus longtemps les enfants restent à l’école, plus ils ont de chances de développer les compétences nécessaires pour dépasser leurs circonstances sociales et poursuivre de nouvelles opportunités. L’éducation peut permettre aux enfants de décrocher un meilleur emploi, de gagner plus d’argent, d’envoyer leurs propres enfants à l’école et de mettre un terme au cycle de pauvreté dans leur famille, une fois pour toutes.

LE CHŒUR DU CHAOS

Bon, malgré toutes ces bonnes nouvelles, pourquoi n’avons-nous pas l’impression de faire des progrès ? Pourquoi avons-nous l’impression de nager sur une vague tumultueuse ? En partie, je pense que nous devons remercier la presse pour cela. Notre cerveau a une fonction primordiale : survivre. Il est conçu pour se focaliser sur ce qui ne va pas, ce qui est dangereux, ce qui menace notre train de vie. Les chefs d’édition le savent et, armés d’un flux constant de peur, de crises, de comptes à rebours et de suspense, ils vous incitent à regarder leur chaîne.

Les émissions exagèrent souvent les évènements afin d’attirer les téléspectateurs. De nombreux évènements sont conditionnés en histoires avec un slogan et une structure en trois actes. Souvent, ils sont accompagnés d’un chrono pour « mettre la pression ».5 Tout comme un film créera une tension et un sentiment d’urgence avec un tic-tac (« Si Sandra Bullock n’arrive pas à la base spatiale dans 90 minutes, elle entrera en collision avec des débris spatiaux et mourra ! »),6 il en est de même pour la presse, qui agrémente bon nombre de ces histoires d’une horloge dans le coin supérieur droit de l’écran. Tic-tac. Quand la presse dépeint le monde financier et l’économie, elle emploie les mêmes tactiques. Considérez un peu les termes « mettre sous séquestre » et « mur budgétaire » ou « fiscal cliff ». Ces expressions sont développées pour apporter une nuance de danger à des informations qui sont pourtant loin d’être une question de vie ou de mort. Pour prendre un exemple récent, rappelez-vous le compte à rebours en minutes (vraiment nécessaire ?) jusqu’à l’arrivée au plafond de la dette en 2019. Que s’est-il passé au moment où le compte à rebours a atteint zéro ? Les politiciens ont fait des compromis, signé quelques papiers, et le plafond de la dette a été élevé sans fanfare. Pareillement, il semble que quelle que soit la direction dans laquelle le marché fluctue, un choeur de fatalistes très vocaux domine toujours les chaînes financières. Bien évidemment, rien de tout cela n’est nouveau. La presse financière vend de la peur depuis la panique bancaire américaine de 1907. De nombreux livres ont été écrits sur les inexactitudes des prédictions financières les plus récentes de la presse, comme la stagflation des années 1970, le krach boursier de 1987, la bulle Internet (qui a propulsé l’hystérie à un tout nouveau niveau puisqu’elle a accompagné l’arrivée des nouvelles télévisées 24 heures sur 24), la crise de 2008, la crise de la dette européenne, le plafond d’endettement… et la liste continue.

Alors que retire-t-on d’une telle obsession ? Les investisseurs paniquent inutilement et font des erreurs évitables. De nombreux plans de retraite ont été mis en danger quand des investisseurs ont tout vendu et sont passés au comptant, que ce soit lors de la crise financière de 2008, de l’arrêt des activités gouvernementales ou des pourparlers entourant le plafond d’endettement. Ces vendeurs ont encouru des pertes à vie en passant à côté des gains qui ont été engrangés une fois la crise passée. Autrement dit, ils se sont précipités dans l’ascenseur pour sortir vite fait de là et ont raté celui qui remontait (généralement vers de nouveaux sommets !).

Et qu’en est-il des séquelles sur leur santé physique ? Il est bien connu que les investisseurs sont stressés par les discussions financières dans la presse. Dans l’article « Financial News and Client Stress » (Actualités financières et stress des clients, 2012), le Dr John Grable de l’Université de Georgia et le Dr Sonya Britt de l’Université d’État du Kansas ont démontré que le niveau de stress d’un individu augmentait substantiellement lorsqu’il regardait les informations financières, indépendamment de leur sujet. Quand le marché dégringole, les gens se soucient de leurs comptes. Quand le marché prospère, ils s’en veulent de ne pas s’être positionnés plus agressivement. Dans les faits, 67 % des personnes qui regardaient les actualités financières étaient affectées par un stress accru. Même quand les actualités financières étaient positives, 75 % d’entre elles exhibaient des signes de stress.

Je ne suis pas en train de suggérer qu’il n’existe pas vraiment de volatilité du marché ou de corrections des cours (et nous explorerons plus en profondeur comment gérer ces périodes plus tard), mais regardons la réalité en face. Aux États-Unis, chaque marché baissier a été suivi par un marché haussier. Chaque contraction économique a été suivie par une expansion économique. Au moment où j’écris ces lignes, les investisseurs sont aux prises avec un marché baissier causé par une pandémie mondiale. Cependant, comme pour tout marché baissier dans l’histoire, le marché se remettra et retrouvera sa trajectoire normale, à la hausse. Mais vous ne vous en douteriez pas en regardant les infos.

Une grande partie du problème posé par la presse financière, c’est que de nombreuses personnes ne comprennent pas sa raison d’être. Les médias sont des entreprises, et les entreprises existent pour faire des bénéfices. La principale raison d’être des médias n’est pas d’informer, mais de gagner de l’argent. Les médias gagnent de l’argent en vendant des publicités, et les chaînes d’informations peuvent facturer plus pour insérer des publicités quand elles ont une plus grande part d’audience. Pour cette raison, l’objectif principal des médias est d’attirer le plus grand nombre possible de téléspectateurs (qu’ils qualifient de « paires d’yeux ») et de s’assurer que ces téléspectateurs visionnent leur chaîne le plus longtemps possible. L’équation est simple :

Sur la chaîne météo, rien n’attire plus de téléspectateurs qu’un reportage sur un ouragan ou une tornade. Mais la plupart du temps, la météo est un sujet assez ennuyeux. En partie ensoleillé, 30 % de chances de pluie, possibilité d’orages. Ces gros titres n’attirent pas les foules. Pareillement, il n’y a pas souvent grand-chose à rapporter dans le monde financier. Le marché est en hausse, le marché est en baisse, les entreprises ouvrent leur capital grâce à une introduction en bourse. Cela n’a rien de révolutionnaire. Pour rendre les choses intéressantes, la presse interprète parfois une baisse d’un jour à la Bourse par une crise financière, mais il n’y a souvent pas ou peu d’effet sur le succès du marché à long terme, raison pour laquelle la figure 2.6 est l’une de mes préférées. Elle est bien à propos intitulée « L’innovation humaine surpasse toujours la peur ». Sur le graphique, vous verrez qu’il manque de place pour insérer toutes les « crises à gros titres » remontant jusqu’en 1896. Et que fait le marché ? Le marché hausse les épaules. Et continue à atteindre des sommets, récompensant les investisseurs à long terme.

Figure 2.6. MOYENNE INDUSTRIELLE DU DOW JONES 1896-2016

L’INNOVATION HUMAINE SURPASSE TOUJOURS LA PEUR

QUELLE IMPORTANCE ?

Bien qu’on l’oublie souvent, une action n’est pas un billet de loterie. C’est le titre de propriété d’une parcelle de société.

—PETER LYNCH

Si une entreprise prospère, ses actions finissent par suivre.

—WARREN BUFFETT

Les gens demandent souvent : Qu’est-ce qui fait chuter ou grimper le marché boursier ? Certains sont sûrs de connaître la réponse, mais ils ont presque toujours tort.

Les investisseurs citent souvent un des facteurs suivants comme moteur principal du cours des actions : le chômage, l’hébergement, la politique économique, la politique monétaire, la force du dollar, la confiance du consommateur, le secteur de la vente et le taux d’intérêt. Ce sont tous des choix populaires. En réalité, une chose compte plus que tout pour la Bourse : les revenus anticipés (c.-à-d. les bénéfices futurs). Si des entreprises gagnent plus d’argent, leurs actions gagnent en valeur et leur cours finit par monter. Le cours en bourse est simplement un reflet du profit potentiel d’une entreprise. Tout le reste est du bruit.

Supposons un instant que vous vouliez acheter une sandwicherie.

Qu’est-ce qui compte à vos yeux ? En tant que nouveau propriétaire de petit commerce, le facteur le plus important pour vous est les revenus anticipés. Si vous achetez un commerce, c’est parce que vous croyez que les bénéfices gagnés justifieront le prix d’achat par un bon rendement. Pour arriver à cette conclusion, vous avez sans aucun doute analysé tous les facteurs qui pourraient affecter votre capacité à gagner de l’argent grâce à cette sandwicherie. Par exemple, si les taux d’intérêt sont bas, vous pourriez rembourser votre prêt à l’aide de plus petites mensualités, ce qui rendrait le commerce plus profitable. Dans ce cas, le taux d’intérêt a son importance, car il affecte vos revenus anticipés. Le prix des marchandises comptera sans doute aussi, puisque le prix de l’huile, du fromage, du jambon et du pain varie. Si le prix de l’huile monte, les livraisons que vous recevrez chaque jour au magasin vous coûteront plus. La hausse des prix alimentaires augmentera également vos dépenses. Bien que de faibles taux d’intérêt puissent améliorer votre résultat net, la hausse du prix des marchandises pourrait également rogner vos bénéfices, et ces deux facteurs affectent vos revenus anticipés. La confiance du consommateur a aussi son importance, car si les consommateurs pensent que leur univers financier est en train de s’effondrer, ils se priveront de votre sandwich à 8 $ pour préparer aux enfants un bon vieux sandwich au beurre de cacahuète et à la confiture à la maison. Ils feront baisser les ventes, ce qui diminuera vos revenus. Vous voyez le topo.

Remarquez cependant que le mot important ici est anticipés. Tout le monde se moque des revenus d’hier. Revenons à la sandwicherie sur laquelle vous avez des vues. Vous discutez avec le propriétaire, vous analysez ses comptes et vous pouvez voir qu’il a gagné 100 000 $ durant les trois années précédentes en vendant environ vingt mille sandwichs par an. Cela paraît assez stable, et vous aimeriez lui offrir 200 000 $ pour son fonds de commerce, en sachant que vous pourrez empocher 100 000 $ par an quand vous aurez remboursé le prêt contracté pour cet achat. La troisième année, vous serez créditeur. Mais vous êtes trop sage pour prendre ces chiffres pour argent comptant. Vous avez remarqué que le propriétaire a vendu chaque année cinq mille de ces sandwichs à une grosse boîte qui vient de déposer le bilan. Si vous retirez ces ventes de l’équation, la sandwicherie devient bien moins rentable et les revenus anticipés seront plus bas qu’à première vue. Négociateur malin que vous êtes, vous n’allez pas offrir le même prix pour le commerce. Vous vous concentrez sur la seule chose qui compte vraiment : les revenus anticipés.

Voici ce qu’il faut retenir : tous les autres facteurs affectant l’économie comptent uniquement parce que ceux qui vendent et achètent des titres s’efforcent de déterminer comment les variations de différents « indicateurs » — chômage, taux d’intérêt, etc. — affecteront à terme les revenus anticipés d’une entreprise. Tout le monde se moque de savoir combien certaines sociétés pharmaceutiques ont gagné dans le passé. Ce qu’ils veulent savoir, c’est comment les nouvelles réformes du secteur de santé affecteront les revenus futurs de ces entreprises. Tout le monde se moque de savoir si Starbucks a gagné un million ou un milliard de dollars l’an dernier. Ce qu’ils veulent savoir, c’est si leurs revenus en prendront un coup maintenant que McDonald’s s’est mis à vendre du café « gastronomique ». Tout le monde se moque de savoir combien d’argent General Dynamics a gagné en vendant des fournitures militaires au gouvernement dans le passé. Ce qu’ils veulent savoir, c’est si les conflits armés mondiaux persisteront, ce qui fera grimper les ventes futures.

Voilà pourquoi, quand le marché baissier américain de 2008 battait son plein, les investisseurs ont acheté des actions Walmart en s’imaginant que les revenus anticipés augmenteraient tandis que les consommateurs réduisaient leurs dépenses et achetaient tout au plus bas prix possible. C’est le même raisonnement qui a fait baisser le cours du Nordstrom en bourse. Les actions de McDonald’s sont restées assez hautes, car les investisseurs s’imaginaient que les consommateurs chercheraient à manger dans des restaurants bon marché. La même logique a fait baisser le cours des actions des restaurants plus haut de gamme comme Cheesecake Factory. Et, bien sûr, les sociétés vendant de l’alcool s’en sont très bien sorties, parce que les gens ont tendance à boire plus quand ils sont déprimés (et quand ils sont heureux, raison pour laquelle l’alcool est considéré comme une marchandise à l’épreuve de la récession).

Un autre fait intéressant ? Dans l’ensemble, la Bourse a tendance à remonter bien avant la fin d’une récession. Pourquoi ? Parce que le marché se moque de savoir ce qui se passe aujourd’hui. Il anticipe les revenus des entreprises à l’avenir. Si le marché boursier chute, c’est parce que les investisseurs pensent que les revenus futurs vont empirer. Si le marché boursier monte, c’est parce que les investisseurs pensent que le climat économique est en train de changer et va permettre aux entreprises de devenir plus profitables à l’avenir.7

Évidemment, tant de variables affectent la prévision des revenus anticipés que le marché n’a pas toujours raison à court terme (bien qu’il ait presque toujours raison sur le long terme). Par exemple, vous pourriez acheter la parfaite sandwicherie dans des conditions parfaites et connaître une succession de déboires qui feront capoter vos bénéfices, comme une hausse du crime dans le quartier, la construction imprévue d’une route qui bloque l’accès à votre commerce ou un nouveau régime en vogue qui interdit toute consommation de pain. Nous pouvons avoir un environnement économique presque parfait, mais un avion entre en collision avec un immeuble et fout tout en l’air du jour au lendemain. Cependant, contrairement à votre sandwicherie, qui peut perdre toute sa valeur, la Bourse en elle-même est résistante.

À travers l’histoire, peu importe combien les circonstances ont semblé défavorables, les plus grandes entreprises américaines (l’indice S&P 500) ont fini par non seulement gagner de l’argent, mais également par en gagner plus qu’avant. À chaque fois. Et, comme toujours, la Bourse continue à suivre les gains.

OÙ LE MONDE SE DIRIGE-T-IL ?

C’est mon opinion, et celle de nombreux experts, que le meilleur de l’humanité est devant nous. Comme nous l’avons déjà vu dans ce chapitre, le cours de l’humanité est certainement en hausse. C’est également pour cette raison que ceci pourrait être l’une des meilleures périodes de toute l’histoire pour devenir un investisseur.

Le progrès humain est une force inextinguible : notre avenir n’est pas linéaire, mais bien exponentiel. Un cas d’école : en 1975, un ingénieur de 24 ans appelé Steven Sasson a développé le premier appareil photo numérique indépendant du monde alors qu’il travaillait chez Kodak. Il pesait trois kilos et demi et il fallait 23 secondes pour prendre une photo de 0,01 mégapixel qui ne pouvait être visionnée que sur une grande télévision. Ses patrons n’ont pas été impressionnés. « Ils étaient convaincus que personne ne voudrait jamais regarder ses photos sur grand écran », a expliqué Sasson au New York Times. Sasson a continué à bûcher et, chaque année, la résolution de ses photos a doublé. La netteté est devenue plus nette. Mais les cadres n’étaient toujours pas impressionnés, car ils échouaient à comprendre le pouvoir de la capitalisation :

Doublez quelque chose 10 fois, et cette chose croît mille fois.

Doublez quelque chose 20 fois, et cette chose croît un million de fois.

Doublez quelque chose 30 fois, et cette chose croît un milliard de fois.

Voilà comment fonctionne la technologie. Voilà comment les photos prises avec votre iPhone rivalisent à présent avec celles d’un photographe professionnel. Il a fallu 18 ans à Sasson pour inventer la technologie numérique qui a permis à Kodak de passer de l’analogique au numérique. À ce stade, il était trop tard. Des entreprises comme Sony et Apple ont été plus rapides à embrasser la technologie et ont pris le pas sur leurs concurrents. On connaît la suite.

À l’heure actuelle, nous sommes à l’aube de nombreuses technologies transformatrices « exponentielles ». Pour le novice, elles peuvent ressembler à une photographie numérique précoce, mais ne vous y trompez pas : elles changent la donne pour les investisseurs et, en vérité, pour l’humanité elle-même.

Par exemple, nous en avons appris plus sur le corps humain ces 20 dernières années que durant toute l’histoire de l’humanité cumulée. Ces connaissances se traduisent par des avancées radicales dans les outils disponibles pour lutter contre la propagation des maladies et réinventer les soins de santé. Les progrès dans la manipulation des gènes ont le potentiel d’éliminer la transmission de maladies comme la malaria, ce qui sauverait un million de vies (en grande partie des enfants) perdues inutilement chaque année, et empêcherait plus de 300 millions d’infections supplémentaires. Des progrès similaires dans le domaine de la recherche sur les cellules souches sont le moteur de la médecine régénérative, ce qui permet aux médecins d’utiliser votre propre matériel génétique pour reconstituer des organes malades ou endommagés si nécessaire, offrant le potentiel de prolonger radicalement la durée et la qualité de nos vies.

Ces innovations excitantes améliorent également les manières dont le monde a accès à la nourriture et à l’eau, tout en réduisant simultanément notre empreinte écologique. Les Américains consomment 12 milliards de kilos de viande par an. Une vache consomme environ 50 000 litres d’eau, et les bovins causent 15 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre. Le bétail occupe près de 80 % de toutes les terres agricoles dans le monde, mais produit moins de 20 % des calories alimentaires mondiales. Bien que j’apprécie un bon steak, il est facile de voir que notre modèle actuel n’est pas viable, ni économiquement ni environnementalement, pour subvenir aux besoins des 7 milliards d’êtres humains (en croissance constante) qui habitent la planète. Les entreprises développent déjà de la « viande cultivée en laboratoire » (les responsables marketing cherchent sans aucun doute un meilleur nom), ce qui permettrait la création d’une quantité illimitée de morceaux de viande nutritifs, à la texture parfaite et au goût délicieux à partir d’une fraction de la source initiale. L’avènement d’une chaîne alimentaire durable et humaine est proche.

Des innovations similaires ont un impact sur le marché des produits frais. Les fruits et légumes présents dans les rayons de votre supermarché ou restaurant local ont, le plus souvent, voyagé des centaines, voire des milliers, de kilomètres pour atterrir dans votre assiette. Il est estimé que près de la moitié du coût d’un repas au restaurant passe dans le transport des aliments. Imaginez que les produits frais provenant de votre communauté puissent subvenir aux besoins locaux toute l’année, même dans des villes comme Anchorage ou Albuquerque, et que tout soit de saison à tout moment. Les entreprises font de ce rêve une réalité grâce à de nouvelles technologies qui permettent à l’équivalent de 12 hectares de cultures d’être cultivées dans un entrepôt fermé, entièrement autonome, à l’épreuve du climat, qui fait à peine 4 000 mètres carrés. En plus de cela, ces « fermes » n’utilisent que 5 % de l’eau