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L'Histoire chamboulée
Dans une France déboussolée en quête d’un sauveur, un Président très impopulaire profite de la découverte d’une biologiste de talent pour confier au héros mythique qu’elle a ressuscité le déploiement du Brevet d’Aptitude d’Intégration Nationale… (Le BAIN)
Un projet très risqué, capable de remettre le pays à flot… ou de le couler pour de bon ! Une satire politique en trois actes aux alexandrins aussi délirants qu’incisifs.
Une pièce de théâtre décalée dans laquelle les figures politiques d'hier et d'aujourd'hui usent des dernières avancées scientifiques pour sauver la nation !
EXTRAIT
Président
« Étant bouc émissaire depuis de longues années,
On m’accuse très souvent de la fonte des glaciers.
C’est totalement faux. Mais qu’importe la science,
Je suis un politique qui gère des croyances !
Le matin je suis pour mais le soir je suis contre
Et la nuit je médite en regardant ma montre.
Si le Bain nous délivre et qu’il nous purifie,
Je serai honoré comme sauveur de Patrie ! »
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Seitenzahl: 87
Veröffentlichungsjahr: 2016
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Merci à ma femme
Merci à Michel Andranikovitch
pour les excellentes remarques et suggestions qui ont amélioré le contenu du Bain.
Merci à tous les auteurs classiques qui m’ont inspiré dans l’écriture du Bain.
Nicolas Marie
Préambule du Bain1
Cher lecteur, chère lectrice
En cas de crise de nerfs politique dans un pays, il est indispensable de resserrer par le rire les liens interpersonnels distendus entre ses résidents. L’État doit expliciter les buts et les moyens de cette refondation humoristique… C’est là l’objet du Bain, ou Brevet d’Aptitude d’Intégration Nationale !
L’auteur du Bain tient les vérités ci-après pour évidentes…
Tous les hommes et toutes les femmes qui résident en France ont été créés égaux. Ils sont dotés de droits et d’obligations inaliénables : droit à la vie, droit à la liberté, droit à la recherche du bonheur, droit de rire de presque tout… En contrepartie de la garantie de ces droits, ils doivent satisfaire à certaines obligations… Obligation de s’intégrer en souriant là où ils vivent, obligation de contribuer sans grimacer au financement des dépenses de la nation, obligation de défendre avec bonne humeur la nation plongée dans la guerre.
Il n’y a rien qu’une nation ne puisse accomplir en riant. Elle accorde alors toute son énergie et son enthousiasme à ceux à qui elle confie la direction de ses forces.
Hélas, il y a aussi beaucoup de choses que la nation refuse d’accomplir quand elle doute d’elle-même et qu’elle pleure sans retenue l’âge d’or de sa civilisation disparue.
Affrontons donc ensemble les défis d’aujourd’hui en instaurant le Bain, cet accélérateur d’intégration par le rire. Alors, peut-être que la politique pourra redevenir un instrument d’hilarité et pas seulement une source permanente de conflits. Je rêve en utopiste d’une nation sans le moindre parti politique, même si je sais bien que les partis doivent être libres de s’exprimer dans une société multiculturelle aux intérêts divers. Ils prétendent favoriser l’union entre les résidents alors qu’ils ne font que semer la discorde et la zizanie, y compris à l’intérieur de leur propre camp. Il faut donc un antidote puissant à toutes ces divisions nationales artificielles… le Bain pour en rire ! Et puisque dans Président il y a résident, valider le Bain en souriant quand on est au sommet devrait être très motivant…
Cher lecteur, chère lectrice je vous souhaite une très agréable lecture!
Bien cordialement
Nicolas Marie
Les personnages du Bain
François Hollande (Président),
Patricia Bio (la biologiste et la compagne de Pire Rigolo Banquo)
Pire Rigolo Banquo (l’expert du Bain et le compagnon de Patricia Bio)
Charles de Gaulle rénové (le sauveur de la Patrie)
Adam (un résident)
Eve (une résidente)
Jacques Chirac (le Mentor invisible de François Hollande)
Monsieur Sécurité (l’homme à tout faire invisible de François Hollande)
Actes du Bain
Acte I : Le Bain peut-il marcher en France ?
Acte II : Banquo et Bio vont-ils soulager les maux de François Hollande et le persuader de lancer le Bain ?
Acte III : Charles de Gaulle sauvera-t-il la France en déployant le Bain malgré François Hollande ?
1 D’après : Thomas Jefferson, L’art du pouvoir, Jon Meacham.
Scène 1 ‒ Hollande fait le point fin 2016
Président
Le Président
Mes chers compatriotes, connaissez-vous l’angoisse?
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits,
Où tout vous contrarie et vous porte la poisse ?2
J’ai fait de mon pouvoir un haut lieu d’apparence,3
Imposant aux Français sevrés de vérité,
Des discours convenus, des abîmes de silence :
Masques et décors factices, dénis d’autorité.
J’ai pris pour gouverner des copains de naguère,
Des énarques brillants de la promo Voltaire,4
Hélas, mille fois hélas, il n’y a rien qui marche :
Je dois changer de cap, modifier ma démarche.
Même sur le plan tonus, je ne suis plus moi-même !
Ça me brûle, ça m’élance, la douleur est extrême.
N’ai-je donc autour de moi que des amis vendus,
Qui sont de mes faux pas les témoins assidus ?5
Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé,
Le Prince du chômage à la courbe épanouie.6
Mes favoris désertent… El-Khomri7 consternée,
Porte la loi travail avec mélancolie.
Je devrais les virer, rajeunir les équipes.
Mais j’hésite à sévir, à aller au casse-pipe.
Pour Arnaud Montebourg, ça s’était mal passé !
Quant à flinguer Aubry, je n’ose pas y penser !
Avec l’amère du Nord qui rue et qui divague,8
Avec ses coups de gueule, avec ses coups de dague,
Et ses vagues soutiens que mes idées dépassent,
Et qui ont à jamais l’esprit à marée basse.
Avec infiniment de bêtises à venir…
Contre ce cher Macron, écoutez-la vomir,
Cette Martine que j’aimais bien.
Valls va faire le ménage, ça lui fera les pieds.
Elle s’est fourrée toute seule dans un sacré guêpier !
Nous allons abroger la loi des trente-cinq heures,
Et mettre à la retraite Martine et ses frondeurs.
Ma cote de confiance montera aussitôt,
Plus de primaires à gauche, je serai un héros !
Mes chers compatriotes, c’est pourtant évident !
Je battrai le record de François Mitterrand !
Il régna sur la France durant deux septennats.9
Il me reste à boucler deux petits quinquennats.
Je ne vois pas encore comment je vais m’y prendre.10
Chirac m’envoie Banquo, mais je crains un esclandre !
Négligeant d’explorer les solutions classiques,
Il prétend que le Bain nous sera bénéfique :
Brevet d’Aptitude d’Intégration Nationale,
C’est son nouveau crédo, sa réforme cardinale.
Fini le droit du sol, fini le droit du sang !
Voici le droit du Bain : l’Intégration en grand.
Combien tout ce qu’il dit est loin de ce qu’il pense !
Que sa bouche et mon cœur sont peu d’intelligence.11
Scène 2 ‒ Banquo et Bio à l’Elysée
Banquo, Bio, Monsieur Sécurité, Président
Monsieur Sécurité
Monsieur le Président, c’est la sécurité…
Pardon de perturber votre tranquillité.
Président
Ah le voilà enfin, ce grand expert du Bain.
Ce consultant poussif, ce roi du baratin.
Monsieur Sécurité
Ce Monsieur n’est pas seul, il est accompagné.
Je laisse passer la fille ou je l’envoie promener ?
Président
Vous connaissez mes goûts, vaut-elle le voyage ?
Monsieur sécurité
À de rêves plaisants cette beauté engage.12
Elle a un corps superbe, des jambes de statue…
Des lèvres qui fascinent et le regard qui tue.13
Président
Qu’ils montent tous les deux, je me charge de la suite.
Ils vont sentir passer cet écart de conduite !
Scène 3 ‒ Bio et Banquo reçus chez le Président
Banquo, Bio, Président
Banquo
Monsieur le Président, acceptez mes hommages.
Bio
Et nos excuses sincères pour ce léger plantage.
Président (à Banquo)
Prenez un siège, Banquo14, et vous aussi Madame !
Des cas de force majeure15, je ne fais pas un drame.
Vous avez de la chance que Chirac vous adore.
Sinon, dans ce pays, vous seriez un homme mort !
Je dis cela bien sûr dans le sens figuré,
Pour me vendre le Bain, est-ce la meilleure idée ?
Prêtez, sans me troubler, l’oreille à mes questions;
Votre façon d’agir crée la consternation.
Quel fâcheux hasard à cette heure vous amène ?
Monsieur, sans abuser, j’étais de vous en peine16.
Banquo (à Président)
Les trains sont en grève, les taxis manifestent :
J’ai eu un mal de chien dans ce pétrin funeste.
Président (à Banquo)
Il est minuit passé, tout est calme et tranquille,
Cette paisible rumeur-là vient de la ville.17
Vous me mentez, Banquo ! Je ne sais pas pourquoi !
Comment avoir confiance ? Elle ne va pas de soi !
Banquo (à Président)
Il m’arrive comme ce soir d’être très en retard…
Chirac m’a prévenu : ça vous met en pétard…
Monsieur le Président, pour gagner votre estime,
Arriver en retard n’est pas un si grand crime;
Et quelque grand qu’il soit, mes services présents
Pour le faire abolir sont plus que suffisants.18
Président (à Banquo et à Bio)
L’exactitude étant la politesse des rois,
Ce que vous dit Chirac devrait aller de soi !
Je vous trouve plaisant d’user d’un tel empire,
Et de me dire au nez ce que vous m’osez dire !19
Banquo (à Président)
Chirac a des absences, il est à l’agonie…
J’y pense et puis j’oublie ! C’est la vie, c’est la vie !20
Bio (à Président)
Autant être plus claire : nous avons pris un bain.
Merci pour ce moment21, exquis, presque divin.
Mon Banquounet chéri m’a fait de telles avances,
Que j’y ai succombé en négligeant la France.
Président (à Banquo)
Ce n’est pas très sérieux, pour un expert du Bain,
De froisser ses clients en posant des lapins !
La vie de consultant est pleine d’imprévus…
Faire trempette au Bain, devrait être défendu.
Scène 4 ‒ Banquo doit téléphoner à Hillary Clinton
Banquo, Bio, Président
Banquo (à Président)
Monsieur le Président, il me faut vous quitter.
J’en ai pour cinq minutes, je dois téléphoner.
Président (à Banquo)
Décidemment, Monsieur, vous n’en ratez pas une.
Madame vous protège des revers de fortune !
Vous pouvez rester là, nous ferons connaissance.
Téléphonez, Monsieur, vous avez de la chance…
Banquo (à Président)
Il vaut mieux que je sorte, c’est très confidentiel.
Hillary veut un Bain de taille exceptionnelle !
Bill Clinton est ravi de cette riche idée.
Qui fait le tour du monde sur un rythme endiablé.22
Président (à Banquo)
Prenez-la au salon, nous avons cinq minutes…
J’ai contre ce projet des doutes tous azimuts :
Je n’y vois que menaces et que difficultés,
N’en déplaise à Chirac, et à son protégé.
Scène 5 ‒ Patricia Bio va régénérer de Gaulle
Bio et Président
Président
Vous lui sauvez la mise par cette sincérité !
D’où tenez-vous, Madame, tant de véracité ?
Bio
De la langue de bois, j’en avais ras-le-bol !
J’ai isolé le gène de la libre parole;
Pensant ce que je dis, disant ce que je pense,
Je suis bien plus heureuse. C’est ma vraie récompense.
Président
Il est bien des sujets où la pleine franchise,
Deviendrait ridicule et serait peu permise.
Si je promets du sang, de la sueur et des larmes,
Aux Français apeurés, ça aurait peu de charme !
Bio
Promettez leur, Monsieur, de ne plus rien promettre !
Dans l’art du paradoxe23, vous allez passer maître.
En procédant ainsi, aucun reproche à craindre.
Fini les jérémiades24, ils cesseront de geindre!
Président
N’est pas Churchill qui veut ! Je l’avais bien noté…
Sa célèbre promesse fut d’abord acceptée !25
Il fit l’union sacrée autour de sa personne,
Mais la guerre gagnée, le peuple l’abandonne.26
Bio
Je ne suis pas experte en choses politiques,
Je suis Patricia Bio, chercheuse en génétique.
Je travaille dans l’équipe d’Emmanuelle Charpentier.
Elle a tout chamboulé dans ce nouveau métier.
Je répare nos organes, et je les rajeunis.
Mon ciseau biologique27 découpe et rectifie…