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"Le caméléon qui aimait le noir" réunit vingt-sept poèmes où se croisent les thèmes intemporels du temps qui passe, de l’amour, de la solitude, de la mort, ainsi que l’espoir porté par les générations futures. Inspirée par des lectures musicales sous les figuiers du Midi,
Élisa Achemchame ouvre les tiroirs de son cœur pour partager des écrits empreints de confiance et d’émotion. Chaque lecteur est invité à savourer cette exploration lyrique, où la mélancolie se métamorphose en une célébration vibrante de la vie.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Élisa Achemchame se révèle pleinement lorsqu’il s’agit d’écouter les autres, de partager leur amour pour la lecture et la poésie. Si l’art poétique l’a conquise, elle s’aventure aussi dans les récits. Pour elle, l’écriture est bien plus qu’une passion, c’est une addiction à consommer sans modération.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2024
Élisa Achemchame
Le caméléon qui aimait le noir
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Élisa Achemchame
ISBN : 979-10-422-4786-7
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Si j’étais un animal, je serais un caméléon.
Si j’étais une couleur, je serais le noir.
J’écris des poèmes sur le temps qui passe. Je n’ai pas peur de parler de la mort, elle me pousse à vivre. Poésies souvent nostalgiques ? Oui, pour mieux dire combien la vie est belle, si pleine de rebondissements, de merveilles.
La poésie veille sur moi. Elle brode des habits de dentelles quand mon âme se plaint. Elle chante doucement à mes côtés lorsque je suis triste.
J’ai soixante-neuf ans. Le jeune Arthur doit rire dans sa tombe. Cependant, je l’entends murmurer : « Je te reconnais ! Petite fille tu lisais mes poèmes. Ton âme récitait les tiens sans oser les dévoiler. Près du vieux buffet de ta modeste demeure, où tu ne trouvais ni médaillons ni dentelles, tu rêvais du mien. Assise dans l’herbe séchée, tu pleurais près du jeune soldat du val et, comme s’il dormait, tu lui racontais tes épopées. Tu lisais Paul, Charles, Victor, François et… les contes de fées. Nos chemins imaginaires se sont souvent croisés. Je te retrouve ma poétesse ! Voyons où ton audacieuse vieillesse va te mener ».
Le vent légèrement givré orne mes joues.
Dans ma poitrine commence un chant posé sur mes lèvres.
La nature autour de moi s’émeut à mes seules pensées.
Je regarde tranquille le cimetière, entouré de lavandins,
Où reposent les ancêtres et leur âme d’enfant.
Un jour, je serai en dernière demeure.
Sous les bouquets de fleurs que tu déposeras sans prières,
Si malgré moi, se transmettent des valeurs familiales
Tatouées en mon âme dans mon enfance désenchantée,
Je ne t’en voudrai pas de les revisiter à ta seule manière.
Je pense à toi,
Tout là-haut, je veillerai sur tes pas, expliquant aux aïeuls,
Tout en bas, je retiendrai leurs courroux et leurs rancœurs.
Le temps décolore le paysage lui donnant un air lunaire,
En ce jour d’hiver, je ne veux plus que mon âme se ferme.
J’ai failli en tant que mère, ton père te contera, peut-être !
Tu vas faire de moi une grand-mère, et je ne sais pas…
La vie va ainsi, tu me diras « mamie ». Je suis déjà toute miel
À l’idée de ta venue, de tes premiers pas,
De l’homme que tu deviendras pour nous apprendre
De ce nouveau monde que ta jeunesse construira.
Je pense à toi.
Sur mon visage la pluie en gouttes roule,
Tombant depuis la voûte que ce jour a grisée.
Les façades de pierre semblent comme moi observer
Ce jour d’hiver où le soleil repose derrière les nuées.
Mon souffle à peine transparaît.
Mon regard s’envole vers les corneilles survolant le clocher,
Leur vol silencieux frôle les cimes des cyprès,
Quelque chose dans mes pupilles s’éveille
Étirant le coin de mes lèvres.
J’arpente la colline de mes faibles pas.
Les ruelles ombrées sommeillent feutrant le village
Surpris par tant de calme qu’impose la saison.
Tu vas naître bientôt, déjà j’ai peur pour toi.
Quant à ton tour, sous le vieux chêne tu t’assiéras
Et que tes pensées s’en iront visiter les souvenirs,