Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
À l’image des contes de son enfance, Chloé est l’héroïne d’un conte moderne. Comme toutes les princesses, elle devra affronter un terrible monstre, et le sien fait partie de son entourage. Face à cet ennemi rusé et redoutable, la jeune fille aura besoin d’aide. Seulement, dans ce monde sans pitié, qui peut revêtir l’armure du chevalier ?
À PROPOS DE L'AUTEURE
Passionnée de lecture, l’écriture s’est imposée à Florence Halluin comme une évidence. Elle, qui d’habitude se laisse emporter par les histoires, a vu les personnages venir à elle et, au lieu de découvrir ligne après ligne leur aventure, elle s’est mise à l’écrire elle-même.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 156
Veröffentlichungsjahr: 2022
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Florence Halluin
Le chevalier blanc
Roman
© Lys Bleu Éditions – Florence Halluin
ISBN : 979-10-377-7216-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
— Bonjour, ma chérie. C’est l’heure de se lever, petite princesse. Tu sais, je t’aime très fort.
Cette phrase, Chloé ne se lassait pas de l’entendre. Tous les matins, elle ensoleillait son réveil.
Même encore aujourd’hui sa chère petite maman, Anne, venait la rejoindre pour ce réveil chaleureux.
Oh bien sûr, pas en personne, mais cette voix douce et aimante, c’était le message de réveil de son téléphone qui le lui transmettait.
Aujourd’hui, c’est dimanche, pas besoin de se lever maintenant, mais ce message Chloé l’avait tout de même programmé, elle en avait besoin.
Même encore aujourd’hui, à presque vingt-cinq ans, elle ne se lassait pas de l’entendre. Sa maman lui manquait.
Depuis très longtemps, leurs vies avaient pris des directions différentes, elles s’aimaient énormément, mais elles ne se voyaient que très peu.
Alors merci à toutes ces nouvelles technologies. Comme cela, elles pouvaient partager des instants magiques.
Dimanche soir d’ailleurs, elles avaient passé la soirée ensemble, la caméra de l’ordinateur était leur meilleure amie.
Chloé avait trouvé sa maman plus fatiguée que d’habitude.
— Fais attention à toi, ma petite maman, ton maquillage n’estompe pas tes cernes, tu travailles trop, pense un peu à toi.
C’était une petite plaisanterie entre elles deux, qui revenait souvent.
La fille qui prend soin de sa maman.
Sauf que ce soir-là, Chloé était vraiment inquiète, sa maman paraissait très lasse.
Mais comme d’habitude, Anne dans un rire lui répondait :
— Oui, maman chérie, je te promets de me coucher tôt ce soir.
Ne t’inquiète pas, ma petite princesse, je vais bien, elle insista bien sur cette phrase.
Tu sais, il y a beaucoup de travail en ce moment, les commandes n’ont jamais été aussi nombreuses, mais les vacances approchent. Le soleil arrangera tout.
Et puis, comme d’habitude, elles avaient parlé de tout et de rien, elles avaient beaucoup ri. Et quelques heures plus tard s’étaient quittées en s’envoyant des gros bisous en les soufflant sur leurs mains.
Chloé revoyait ce beau visage souriant.
Anne Dorsay était en effet une très belle femme, elle aurait pu être mannequin, Chloé en était persuadée.
Elle avait une chevelure magnifique, d’un roux éclatant, dont la jeune fille avait hérité ainsi que ses yeux d’un vert profond. Leur regard à toutes les deux pouvait changer suivant leurs émotions. D’un beau vert océan quand elles étaient calmes, jusqu’à devenir sombre les soirs de tempête.
C’était tout à fait ça leur couleur, celui de l’océan.
Chloé était très fière de ressembler autant à sa maman, elle était juste plus petite, un peu trop petite, le pensait-elle souvent.
Chloé ferma les yeux, elle n’était pas pressée ce matin, le visage de sa maman revenait à sa mémoire, et puis il rajeunissait et elle la revoyait dans sa plus tendre enfance.
Elle avait six ans.
Elle aimait revivre sans cesse cette période de sa vie où chaque réveil annonçait une journée pleine de joie, de fou rire, d’histoires de princesses et de chevaliers…
Cela commençait toujours par l’entrée de maman, elle ouvrait doucement la porte, penchait légèrement sa tête, puis avançait en riant en répétant invariablement la même phrase.
« Bonjour, ma chérie, c’est l’heure de se lever ma jolie princesse. Tu sais, papa et moi on t’aime très fort. »
Elle s’approchait du lit, s’asseyait auprès de Chloé, et le premier mais énorme câlin de la journée était donné, suivi de la rafale de bisous.
Ces mots faisaient toujours sourire Chloé, « rafale de bisous », quelle drôle d’idée !
Mais cela faisait partie du vocabulaire de Jim et Anne Dorsay.
Vocabulaire dû à leur travail.
Jim et Anne avaient poursuivi leurs études dans une école très prestigieuse, celle qui fournit les élites d’un pays. Ils s’étaient d’ailleurs rencontrés là-bas.
Durant toutes leurs études, ils s’étaient disputés les premières places dans toutes les matières, toujours en concurrence. Mais Anne racontait toujours à sa petite fille :
— Ton papa, c’est mon prince charmant. Tu sais, je suis sûre qu’aux derniers examens, il n’a été deuxième que pour me laisser les honneurs. Je suis certaine qu’il devait être le premier.
Pour Jim, cela n’avait pas grande importance de savoir qui était le premier. Il savait déjà qu’il allait épouser Anne et donc c’était le couple des Dorsay qui serait vainqueur. Ensemble, ils étaient les meilleurs et ils étaient invulnérables.
Et ils l’avaient bien prouvé.
Jim et Anne étaient à la direction d’une importante fabrique d’armes légères et de pièces détachées pour armes lourdes. Une des plus grandes entreprises du pays.
Chloé ne comprenait pas tout à fait en quoi consistait leur travail, mais à six ans, elle était tout simplement très fière.
Jim et Anne étaient des parents très attentionnés, malgré leur investissement professionnel, ils préservaient toujours des instants magiques pour leur « petite princesse ».
Un rituel avait été mis en place, le matin maman était là, pour le réveil, le petit déjeuner, et tout ce qui devait être fait avant l’école.
Ensuite leur gouvernante, Louise, prenait le relais jusqu’au repas, durant lequel, normalement ses parents étaient présents et le dîner prenait un peu un air de fête, la joie de vivre avait une bonne place au sein de cette petite famille.
Ensuite, la lecture des histoires, un autre moment important, très important pour la petite fille.
Que du bonheur, ce n’était pas toujours très calme, papa aimait beaucoup jouer, il interprétait toujours le premier rôle, enfourchait un cheval imaginaire, chevauchait à travers la chambre, combattait les montres fantastiques, et évidement remportait la victoire et regagnait triomphant son beau château où il retrouvait sa reine et sa princesse.
Mais au moment de dormir, il lui promettait qu’elle était en sécurité et que son chevalier monterait la garde toute la nuit.
Ainsi se déroulait la vie paisible, malgré un travail considérable, de la famille Dorsay.
Tous leurs amis enviaient cette complicité indestructible qui les unissait dans leur vie professionnelle comme dans leur vie privée.
Quelques fois, le soir, tout changeait, Anne et Chloé partageaient le dîner toutes les deux.
Jim, lui, en repas d’affaires se devait de négocier de nouveaux contrats. Il essayait toujours de convaincre Anne de l’accompagner, elle cédait en de rares occasions, mais le plus souvent elle lui répondait en lui faisant son plus beau sourire qu’elle accompagnait d’un léger baiser :
— Notre travail est très important, mais notre princesse l’est encore plus. Je serais avec toi par la pensée comme toujours. Et Nous signerons ensemble ces nouveaux contrats.
Jim lui rendait son baiser et faisait une grimace :
— Ce n’est quand même pas pareil, j’aime que tu sois auprès de moi. Mais que ne ferait-on pas pour notre adorable princesse ? Tiens le téléphone près de toi, je t’appelle dès que je le peux.
Jim se présentait toujours en avance à ses rendez-vous, et là comme promis il appelait Anne. Il lui décrivait le restaurant de l’extérieur puis en rentrant dans l’établissement il devenait ses yeux. Anne découvrait en même temps que lui, le lieu où dans quelques minutes les négociations allaient se dérouler.
Ensuite, durant le repas, prétextant une envie de fumer, il sortait, nouvel appel pour son épouse, là il discutait des personnes présentes, de ses impressions, lui demandait des conseils s’il avait quelques doutes. Ainsi, pas à pas, Anne pouvait suivre la soirée. Mais toujours avant de raccrocher il lui faisait promettre de faire de gros bisous à Chloé.
Ces soirs-là, Anne se chargeait de la lecture, l’histoire ne ressemblait en rien à toutes celles lues par son papa mais Chloé faisait bonne figure, car elle savait que juste avant de dormir papa téléphonerait pour lui dire bonne nuit et lui promettre que rien ne pouvait lui arriver, le chevalier veillait.
Et surtout dès son retour, quelle que soit l’heure bien tardive, il repasserait forcément par sa chambre.
Comment un chevalier pouvait aller dormir, s’il n’avait été embrasser sa petite princesse ?
Mais ce soir-là, sans savoir pourquoi, Chloé avait un pressentiment très bizarre, comme si un drame allait se produire. Pourtant son papa trouva le temps de l’appeler comme à chaque sortie, il lui raconta même, mais en allure rapide, son histoire préférée, et il lui fit la promesse d’une belle nuit calme et paisible.
Cette nuit-là, pour Chloé, ne fut pas calme. Elle fit des cauchemars dans lesquels le chevalier affrontait de féroces dragons ou autres monstres tout aussi terrifiants, mais hélas, cette fois il n’en sortait pas vainqueur.
Puis vint le matin, maman contre toute attente ne rentra pas dans sa chambre comme à son habitude.
Chloé ne percevait aucun bruit dans la grande maison. Aussi, elle décida de se lever.
Peut-être maman n’était-elle pas encore réveillée, elle allait rejoindre ses parents dans leur lit.
Elle le faisait très rarement, mais elle avait toujours été accueillie avec de gros baisers et de gros câlins.
Mais la chambre était vide, le lit déjà fait, un peu comme si personne n’y avait dormi.
Chloé partit à l’étage inférieur à la recherche de ses parents. Seule dans la cuisine se trouvait la gouvernante, qui d’ordinaire n’était là que lors de l’absence de monsieur ou madame Dorsay.
Chloé ne se souvenait pas qu’ils devaient partir ce matin.
À sa vue, Louise accourut vers elle, la prit dans ses bras, en prononçant tout bas :
— Ma pauvre petite, ma pauvre petite, quel malheur !
Elle l’emmena au salon, s’installa sur le canapé, prit l’enfant sur ses genoux et tout en la cajolant lui expliqua qu’en rentrant hier au soir son papa avait eu un grave accident de voiture.
Sa maman était partie très tôt à l’hôpital, mais malheureusement son papa était maintenant au ciel avec les anges.
Chloé, toute petite qu’elle était, ressentit une grande douleur dans la poitrine, mais elle avait eu conscience de cet événement terrible, elle l’avait pressenti.
Elle le savait déjà hier soir, et tous ses cauchemars lui avaient confirmé que son chevalier ne rentrerait plus.
Les mois qui suivirent parurent très longs et très tristes à la petite fille.
Certes, le vide dans son cœur était immense, mais elle s’inquiétait pour sa maman.
Anne avait énormément de mal à surmonter son chagrin.
Elle qui avait les yeux si pétillants, toute lueur s’en était échappée, elle ne présentait qu’un regard éteint.
Il n’y avait guère qu’au travail où Anne trouvait la force de vivre. Comme beaucoup de personnes, elle s’y jeta à corps perdu pour ne pas sombrer.
Et puis, petit à petit, la vie reprit le dessus.
Le soir, la lecture longtemps oubliée revenait, les histoires avaient manqué à Chloé.
Les chevaliers reprenaient leur combat, revenaient vainqueurs et courtisaient de nouveau les belles princesses.
Anne recommença à sourire, puis même à rire, la lueur dans ses yeux commençait à réapparaître, certes moins vive qu’avant mais son regard de nouveau brillait.
Chloé se sentit mieux ; du coup, son chagrin devenait moins pesant.
L’absence était toujours difficile à supporter, mais de voir sa maman de nouveau heureuse comblait de joie la petite fille qui d’ailleurs le lui fit remarquer.
— J’aime bien quand tu ris, tu es si belle. Je ne veux plus que tu sois triste.
Sa maman la serra très fort contre elle et, doucement, lui dit :
— Tu sais, ton papa me manque énormément… Mais c’est vrai que je suis un peu moins triste. Ma chérie, il faut que je te parle, que je t’explique quelque chose.
C’est comme cela qu’arriva Duncan, Duncan Grolais.
Anne l’avait rencontré au travail, elle l’avait pris comme associé, il lui avait amené de nombreux clients, elle avait apprécié de pouvoir à nouveau se reposer sur une personne de confiance et de ne plus diriger toute seule cette énorme entreprise.
Après plusieurs mois de complicité dans sa vie professionnelle, Duncan trouva tout naturellement sa place dans celle d’Anne.
Elle avait besoin de réconfort et d’amour et il semblait partager les mêmes sentiments.
Pour Chloé, comme elle voyait de nouveau sa maman heureuse, elle s’en réjouissait.
Duncan ne pouvait pas prendre la place de son papa, mais elle accepta qu’il soit le nouveau mari de sa maman.
Mais quelque chose en cet homme, qui pourtant se montrait très gentil, gênait Chloé.
Comme pour cette fameuse nuit où tout avait basculé, Chloé avait un pressentiment, celui qui ne présageait rien de bon.
Depuis qu’elle était petite, elle avait pour habitude lorsqu’elle rencontrait de nouvelles personnes de les classer en deux catégories : les bonnes et les moins bonnes.
La seconde catégorie convenait aux gens auxquels la petite fille ne faisait pas vraiment confiance.
Elle disait aussi qu’il y avait pour les différencier deux couleurs d’étiquettes : bleu pour les gentils et rouge pour les autres, cela faisait toujours rire ses parents, surtout que souvent il s’avérait que les personnes à étiquette rouge confirmaient par leurs actes les affirmations de leur petite fille.
Donc pour Duncan, dès leur première rencontre, Chloé, sans savoir pourquoi, sentit un mal être s’installer entre eux. Pour la petite fille, même l’étiquette rouge ne lui convenait pas.
Elle ne pouvait rien dire à sa maman, mais pour elle Duncan méritait carrément l’étiquette noire : celle des mauvaises personnes, elle ne la décernait que très rarement, mais hélas pour lui, c’était ferme et définitif.
Elle ne l’aimerait jamais !
Après le remariage de sa maman, malgré les attentions de Duncan, Chloé ne parvenait toujours pas à l’apprécier.
C’était décidé, il fallait qu’elle parte de la maison, sa maman méritait d’être de nouveau heureuse.
Duncan était vraiment gentil avec elle, et il semblait très amoureux de son épouse.
Anne avait retrouvé son équilibre au travail et à la maison.
Pour elle, la solution la plus simple pour s’éloigner de cette nouvelle famille sans faire de peine à sa maman était toute trouvée, un soir elle lui annonça :
— Tu serais d’accord si je continuais mes études dans cette école, tu sais, celle où tu étais avec papa ?
Anne fut touchée de cette intention, c’est vrai que Chloé était, elle aussi une excellente élève, les seuls motifs pour lesquels Anne ne s’était pas encore décidée, c’est qu’elle trouvait encore sa fille trop jeune, et surtout que l’école se trouvait à des milliers de kilomètres.
— Tu sais que j’en serais très fière, ma chérie, mais tu es encore si jeune, et c’est si loin !
Eh oui, c’était si loin !
Voilà pourquoi Chloé désirait tant y aller.
Vu la distance, seul l’internat était envisageable. Elle voulait s’éloigner de la maison, c’était la solution.
— Tu y es bien allée, toi, moi je me sens prête !
L’inscription se fit rapidement, Jim et Anne ayant été premiers de leur promotion.
L’école réservait pour les enfants des anciens élèves une place d’honneur. De plus, le dossier scolaire de Chloé, en effet, annonçait de brillantes études.
C’est à partir de ce moment que Chloé commença sa vie de solitaire. Elle essayait de ne revenir à la maison que pour les vacances et si elle pouvait l’éviter tout était prétexte à rester à l’école : cours de rattrapage, stages.
À chaque retour, malgré tous les efforts de gentillesse que faisait Duncan, rien ne changeait à ses sentiments.
Elle n’aimait pas son beau-père et elle ne lui en reconnaissait d’ailleurs pas ce titre.
Sa nouvelle vie lui convenait bien, mais l’absence de sa maman commençait à lui peser, le petit rituel du matin lui manquait.
Lors de ses premières vacances à la maison, tout recommençait, le câlin, la « rafale de bisous ».
C’était un pur moment de bonheur et en même temps de souffrance, car la fillette savait qu’une fois retournée à l’école, elle serait de nouveau toute seule.
Aussi Chloé eut une idée de génie, un soir avant de s’endormir elle prépara son magnétophone qu’elle cacha sous son lit. Le lendemain au moment de l’entrée de sa maman dans sa chambre elle l’enclencha.
La lecture de la bande un peu plus tard lui confirma que son idée était géniale, elle s’assura plusieurs sauvegardes et plus tard, enregistra une dernière fois cet instant magique sur son téléphone.
Depuis ce jour, il ne s’était pas passé un seul matin sans que son réveil ne fût accompagné de la douce voix de sa maman.
Ses compagnes de chambre avaient trouvé ça un peu étrange au début, puis très vite elles étaient toutes ravies d’être réveillées par la douce voix d’Anne.
Elles aussi avaient l’impression que leurs mamans étaient là tous les matins.
Ainsi la vie continua son cours, d’un côté Anne et Duncan et de l’autre, Chloé et la voix de sa maman.
Ses études se passaient sans aucune difficulté, elle avait choisi l’enseignement.
Aujourd’hui, tous ses diplômes obtenus, elle avait pu choisir son école et son poste.
Elle vivait toujours assez loin de sa maman, pour voir le moins possible Duncan.
Les années avaient passé mais elle n’appréciait toujours pas son beau-père.
L’étiquette noire était toujours là !
Grâce au téléphone et à l’ordinateur, elle comblait la distance qui les séparait.
Et surtout, tous les matins, Anne continuait de réveiller sa petite princesse.
De nouveau, le message se fit entendre, Chloé sortit de sa torpeur, elle éteignit le rappel du téléphone.
— Moi aussi je t’aime, ma petite maman.
Sur ses bonnes paroles, Chloé décida qu’il était temps de se lever. Le printemps s’annonçait précoce et son jardin avait besoin d’elle.
Sa tasse préférée en main, un café bien chaud, Chloé laissait les rayons du soleil lui chauffer le visage.
Les buissons commençaient à arborer de belles couleurs. Sur la pelouse, de magnifiques fleurs commençaient à se parsemer. Elle avait préparé de grands bacs, les avaient remplis de terreau et il n’y avait plus qu’à y planter les géraniums et d’autres plants tout aussi jolis qu’y allaient lui offrir les dernières notes de couleurs.
Il ne restait plus qu’à se mettre au travail. Elle posa sa tasse, et mit les mains dans la terre.
Elle adorait cette époque de l’année où l’on pouvait donner un coup de pouce à la nature, et après il n’y avait qu’à profiter des différents parfums et couleurs qui s’en dégageaient jusqu’à l’hiver.
Elle en était là de ses pensées, quand son regard fut attiré dans la rue. Un magnifique chien, qu’elle n’avait d’ailleurs jamais vu dans le quartier, passait devant son allée, il s’arrêta.
Elle crut pendant un moment qu’il allait entrer dans son jardin.
Mais non, il semblait attendre quelqu’un.
Ce devait être un chien de berger, sûrement un chien de race, il avait ce port altier qui faisait que l’on ne pouvait que l’admirer. Et puis il repartit.
Était-ce un chien abandonné ?