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"Le ciré jaune" émerge tel un ovni poétique, entraînant le lecteur au cœur même de l’existence, où le corps façonne les imaginaires et où l’esprit s’alimente de sensations profondément humaines. La poésie de
Yann Fayaud, dépouillée de concessions et de faux-semblants, vise l’essentiel, explorant avec audace les nuances des corps et la quête perpétuelle d’amour. Ce recueil fait résonner chaque terme comme une puissante incarnation de l’expérience vécue. À travers ces vers, l’auteur invite à une réflexion intense sur notre humanité, révélant la beauté dissimulée dans la fragilité des émotions.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Artiste aux multiples talents,
Yann Fayaud se distingue en tant qu’auteur depuis plus de vingt ans. Spécialisé dans le théâtre et les récits poétiques, il plonge dans l’exploration des relations humaines et de la place du vivant. Il utilise les mots tantôt comme des pansements, tantôt comme des lames silencieuses. "Le ciré jaune" marque l’aboutissement de son premier recueil poétique, dévoilant ainsi l’étendue de son univers créatif.
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Seitenzahl: 52
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Yann Fayaud
Le ciré jaune
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Yann Fayaud
ISBN : 979-10-422-5203-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À celles aimées et disparues dans le tourbillon du temps,
qui au fil des saisons ont tissé mes cocons intérieurs.
Qu’elles en soient remerciées.
Mon corps est fait du bruit des autres.
Antoine Vitez
Des lunes rétro éclairées
À petites visions d’un monde de poche
Avec les petits doigts en cavale sur des peaux fatiguées
La vision chlorophylle suspendue à des mobiles
Je suis vivant
Quelque part dans le monde bleu
Dans le cirage du feu hurlant
Bataillant pour des épreuves sous couette à l’allure désastreuse
Vivant au musée
Que je me suis ennuyé
Tout reste à faire pour tenir encore debout
Ce jour il pleut du talc
La nurserie sera de sortie pour défendre de bien pâles générations
D’aimer les peaux mon œil s’est fatigué
Pourtant il y avait du rêve dans les tiroirs de la mémoire
Lâcher de fauves érectiles une demi-heure avant le gong du drame
C’est beau la vie emmitouflée sous les cotillons végétalisés
Ça pousse ardu au printemps
Des amanites au creux des mains
Des orties sous les bras
Un Ganaveix le long de la colonne
J’aime les Monédières
L’idée magique et bien bordée
D’un dieu sans nom posant ce bout de massif
Afin qu’il boive dans les étangs de Millevaches
Papillon fécondé un à un à chaque saison salée
Le regard est trouble
L’air est pesant et coloré
Vivant
Le kaolin rose sur la peau blanche
Du quartz violé et multicolore
De petits pas sur l’histoire des faiseurs d’aventures
Théodore tu ?
Le dragon chinois a mangé la souris made in France
Coule la barbotine dans le plâtre sculpteur
Rebelle et innovante porcelaine sablée d’élégance
Tu m’aimes ?
Un peu
Beaucoup
PAS DU TOUT
Voyager alors les yeux grand ouverts
La peau compte à rebours
Le goût des autres sur la langue de sciure
Terrible ressenti intérieur de richesse
Il y manque juste un brin d’images décalées
Cinémathèque irréelle sur la muraille des sentiments
Un petit réalisateur tourne inlassablement dans le potage
Meissen tire des arcs-en-ciel
Pouyat allume sa mousseline
Un cargo traverse l’Atlantique empli de caisses d’or blanc
Au cimetière du Louyat
L’histoire demeure intacte
Les âmes compressées sous des rouleaux peints main
Tu m’aimes toujours ?
Un brin
Un filet
Un zeste
VRAIMENT PLUS
Vivant
Les échassiers dans la brume
L’espèce humaine envasée
Je viens de l’ouest du sable et du vent
Dans mon esprit
Les bernaches d’Antioche remonteront éternellement vers Neptune
De petits chevaliers combattants sans armure sur la plage grossière
La pointe du Chay taillée tel un fusain
Des maillages de carrelets scarifiés en cartographie
Des horizons poussiéreux
L’enfant oursin n’a pas grandi
Juste une petite crise d’adolescence à 8 ans et demi
La nouvelle présence de la nacre des coquillages
Je n’ai rien fait d’autre que suivre l’horaire des marées
Parfois entre deux pleines lunes
Les paillettes de l’océan volent jusqu’à mes poumons
J’y retrouve le goût si particulier de la vase
Vivant
Sexuellement en marge
La ferraille érotique ne rouille jamais
C’est ainsi depuis que l’on griffonne
Des morceaux de chair jusqu’à l’amnésie soudaine
Jusqu’à déchirer les pans de la jouissance
Le temps d’un souffle ou d’un cri dans le sablier
L’horloge déviante de l’âge qui s’enroule sur un totem de peurs
Ils dorment dans l’insouciance d’une nuit
Qu’ils veulent étoilée et infinie
Ou d’un jour qui les fera se quitter au matin suivant
Pour l’instant le temps que dure la vibration
On joue à saute-mouton
De jolis pions bariolés pour un jeu de dames
Il y en a toujours une
Les yeux ouverts sur la réalité du corps masculin en bascule
Marionnettiste tirant sur d’invisibles fils de soi
Dansons encore sur le parquet des corps à l’abandon
Qui a tiré à bout portant sur la pianiste ?
Sur l’estrade les fétichistes se gargarisent
Une descente au cabaret des illusions perdues
Trois fois de suite
Trois fois en fuite
Animal traqué dans la brousse urbaine
Joli cœur en bandoulière
Je t’aime un peu
Passionnément
À LA FOLIE
Hier soir tu embrassais comme on embrasse la lune
Toute proche d’une réalité cosmique
Du flan
Mou à cœur
Doré sur le dessus
Lourd à digérer
Et pourtant si goûteux
Vivant
Ma garçonnière macabre
Un lieu unique
Unique en soi
Loin des yeux du monde envahissant
C’est un lieu de petites touches colorées
Ici en bas tout proche
Un petit cadre en ronce et craie verte avec la photo de ma grand-mère
Des coquillages marins et légendaires du pays où je suis né
De petits morceaux de quartz blanc
Un vieil Action Man pour me rappeler le temps
Où c’était ça l’homme idéal
Plus loin au sol
Des bouquins en désordre
Avec des titres en désordre
Mais en général dans le carmin des chairs
La philosophie dans le boudoir de Sade
Poèmes d’Arthur Rimbaud
De Verlaine Desnos Michaud
De Blaise Cendrars
Puis à côté les livres-photos sur beaux papiers de Christophe Mourthé
Avec des filles splendides de vérité
Légèrement plus haut
Toujours à droite
Posé sur un guéridon de magicien
Une petite cage dorée avec à l’intérieur une mésange bleue empaillée
Puis dans un vieux secrétaire
Un mini cabinet de curiosités
Avec dans les bocaux d’origine
Le célèbre être à deux têtes de l’île Charoumga
Mesurant 28 centimètres de hauteur
À côté
Les ovaires de la déesse Sappho
Toujours à côté
La langue de bois d’un politicien dont j’ai oublié le nom
Le cœur de Vercingétorix
Puis en enfilade dix petits contenants sur la connerie humaine
En face à gauche
Une table basse d’artiste en cuir de Béluga
Avec des pieds en ivoire de licorne
Sur la table un vase en porcelaine