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En mon for intérieur saigne une plaie béante, bien qu’invisible, un passé qu’il m’est impossible de taire plus longtemps. Je n’avais rien vu venir, pas même les prémices de ce qui allait se produire, au cours de cette arrestation arbitraire en ce matin de 1970. Je n’oublierai jamais ce fameux jour, ce matin-là. À tout juste vingt et un ans, j’étais mariée depuis seulement quatre mois à un homme de dix ans mon aîné. Je revis sans cesse cet instant où huit agents des forces de l’ordre sont venus à six heures précises.
À l’étage dormaient paisiblement sur des lits superposés, mes quatre jumeaux, deux garçons âgés de cinq ans et deux filles de trois ans.
Mes quatre enfants fondirent en larmes à l’idée d’être séparés de moi. J’entendais leurs appels au secours.
« Maman ! Maman, je veux ma maman ! » ne cessa de répéter William.
Le visage collé à la fenêtre, je vis disparaître mes quatre petits anges, agrippés à la vitre arrière de la voiture, sans que je ne puisse réagir.
Dans la vie, aucune mère digne de ce nom n’est prête à renoncer à ses enfants. Mais qu’avais-je fait pour mériter cet acharnement ?
Fan inconditionnelle de Johnny Hallyday, côtoyé du temps de ma jeunesse dorée, j’ai pu dans l’ombre bénéficier de son soutien amical sans faille.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après un premier roman policier paru en 1984,
Daniel Deloget a provisoirement abandonné sa plume pour la reprendre en 2015, poussé par l’envie de son épouse à partager ce plaisir qu’est la rencontre des lecteurs. Ses récits, qu’ils soient romans d’actualités, ou érotiques ont pour but de provoquer le dialogue dans les familles face à des sujets graves que la société nous inflige.
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Daniel DELOGET
Le Combat d’une Mère
Roman
Cet ouvrage a été composé et imprimé en France par Libre 2 Lire
www.libre2lire.fr – [email protected], Rue du Calvaire – 11600 ARAGON
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traductionintégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN Papier : 978-2-38157-164-5ISBN Numérique : 978-2-38157-165-2
Dépôt légal : Mai 2021
© Libre2Lire, 2021
Demandez-moi tout ce que vous voulez
Mais ne m’interdisez pas de les aimer
Et surtout ne m’obligez pas à les oublier
DU MÊME AUTEUR
L’Emprise du Néant – Éditions Bayardere 1984
Un Réveillon de Noël – Édition ACAI 2017
Incluse dans le recueil : Heures exquises
La Maison de La Honte - Évidence éditions 2018/2019
Collection Électron libre – Sujet d’actualité
Angelina l’Intégrale - Libertine édition 2019
Romance érotique
Soumise à mon prof de FAC - Évidence éditions 2019
Collection indécence - Romance érotique
Plusieurs nouvelles érotiques - Évidence éditions 2018/2019
Nathalie – PlumesDirect édition 2020
Nouvelle qui rend hommage aux victimes de violences conjugales – Prix de la nuit de la lecture 2020
S’aimer entre Femmes – Libre2Lire 2020
Roman érotique
Je dédie ce plaidoyer à toutes les mères. À celles pour qui la justice, souvent aveuglée par d’autres faits monstrueux, n’a pas su ou n’a pas voulu envisager d’autres solutions que le déchirement. À celles qui luttent tel le pot de terre contre le pot de fer.
En souvenir de Muriel (alias Huguette) et Edwige, sa fidèle confidente du moment que j’ai côtoyées quelques mois, j’ai créé cette fiction dans laquelle apparaissent quelques protagonistes ayant excités, en fonction du peu d’éléments obtenus à l’époque pour comprendre la véritable situation. Involontairement cette histoire écrite en 2016 rend hommage à Johnny Hallyday. Vous le trouverez tel que Muriel me l’avait décrit dans ce qui fut probablement des rêves inaccessibles d’une inconditionnelle fan. Il se trouvait que j’étais moi aussi à l’époque fan de ce chanteur. Pas au point d’imaginer ce qu’elle pensait de lui, ce qui explique sans doute une partie des instants vécus en commun.
J’ai donc écrit cette fiction en souvenir de Muriel, alias Huguette qui traversa et bouleversa ma vie. J’ai par ailleurs tenu à rendre hommage à Johnny Hallyday ce chanteur disparu depuis, à qui elle vouait une intense fidélité en prétendant le connaître personnellement. Notre relation fut si tumultueuse que je n’ai jamais pu vérifier la véracité de ses propos.
Mettre en sécurité des enfants maltraités est un bien issu de bon sens, les protéger est une nécessité prouvée. Trop de parents sont, souvent inconsciemment, ou quelques fois, mais cela je me refuse à le croire, en totale conscience, d’horribles bourreaux. Trop d’enfants sont victimes de diverses maltraitances physiques ou morales. À l’heure où je rédige une partie de mon histoire, se déroule le procès des parents de la petite Fiona. Une innocente victime parmi tant d’autres.
Mais pourquoi soustraire à la mère attentive que j’étais sa progéniture sous prétexte d’une probable culpabilité de complicité jamais prouvée. C’est ce qui m’arriva un matin. Sans comprendre pourquoi, mon cœur fut poignardé, déchiré et jamais cicatrisé.
Vous, les bienpensants, vous pouvez m’accabler de nombreuses maladresses, me traiter de toutes sortes, mais en aucun cas, vous ne pouvez-vous permettre de me reprocher cet état de fait : celui d’avoir géré ma vie dans le seul but de retrouver mes enfants injustement arrachés à mon cœur.
Une mère peut vivre sans soleil, mais pas sans la chaleur que procure l’amour de ses enfants. Demandez-moi tout ce que vous voulez, mais ne m’interdisez pas de les aimer, et surtout, ne m’obligez pas à les oublier.
Je n’oublierai jamais ce fameux jour, ce matin du 9 septembre 1970, à tout juste vingt et un ans, j’étais mariée depuis seulement quatre mois à un homme de dix ans mon aîné. Cet instant où huit agents des forces de l’ordre sont venus à l’heure dite précisément légale. À l’étage dormaient paisiblement sur des lits superposés, mes quatre jumeaux, deux garçons âgés de cinq ans et deux filles de trois ans. Je dormais tout aussi paisiblement, dans la chambre voisine, lorsque j’entendis frapper des coups à ma porte.
À peine éveillée, je tentai de déchiffrer l’heure affichée à mon réveil, qui sembla signaler six heures.
Je le secouai, en vain.
Rapidement, j’enfilai tant bien que mal une robe de chambre pour couvrir ma nudité. Je descendis les marches de l’escalier qui conduisaient à la porte d’entrée, via la cuisine. À peine ouvris-je cette porte que j’entendis une voix féminine me préciser.
À peine eus-je eu le temps de répondre à cette inconnue, que huit gendarmes pénétrèrent de force, me bousculant au passage, dans notre maison située à l’époque à Ferrette, dans le Sundgau, une région du sud alsacien, proche des frontières suisse et allemande.
Cette réponse me parut somme toute banale, mais que me voulait cette Catherine Vidalet ?
J’espérai au plus profond de mon être que ce mensonge deviendrait réalité.
Tant de tourments pour ces pauvres petites âmes innocentes. Je tentai de prendre mes quatre chérubins dans mes bras, en vain. L’horrible panthère à lunettes que m’avait envoyée la DASS s’interposa.
Elle se tourna vers Anton, et d’une voix faussement aimable, ajouta.
Puis elle s’adressa aux forces de l’ordre.
Ces paroles innocentes me touchèrent profondément et m’attristèrent. En un instant je fondis en larmes. À la vue de ce chagrin, mes quatre petits chéris se débattirent pour se précipiter vers moi et tenter de me protéger en m’entourant de leurs bras.
Elle me fixa longuement.
C’est cet instant que Christian, mon mari et leur père choisit pour enfin émerger de la chambre.
Christian crut bon de s’interposer par la force en donnant des coups de poing aux brigadiers, ce qui n’arrangea pas les accusations déjà importantes d’après cette dame. Bras dans le dos, menottes aux poignets, il fut conduit immédiatement et sans ménagement à une des estafettes de gendarmerie, puis emmené aussitôt au poste le plus proche.
Mes quatre enfants pleurèrent à l’idée d’être séparés de moi. J’entendis leurs appels au secours.
Le visage collé à la fenêtre, je vis disparaître mes petits anges agrippés à la vitre arrière de la voiture, sans que je ne puisse réagir. Mais qu’avais-je fait pour mériter cela ? Je vivais paisiblement en famille, avec un bon mari, homme d’affaires. Je ne me posais aucune question sur la vie aisée que nous menions. Avec le recul, j’aurais dû certainement m’inquiéter plus tôt de la provenance des revenus élevés de mon époux. Mais l’amour rend aveugle et la vérité, quelle qu’elle soit ne se voit pas toujours au grand jour. Surtout lorsque vous aimez un homme séduisant, qui sait user de son charme et de ses belles paroles.
Vacances au bord la mer, mariage sur un yacht amarré aux bords des Bahamas, voyages dans les îles de Madère, îles Baléares, et bien d’autres. Il excellait d’après lui, dans un commerce international, d’où la largesse de ses revenus. Argent qu’il avait su fructifier en devenant producteur associé, pour financer certains concerts ainsi que certains films. Nous profitions de cette vie, aidés par des personnes compétentes, pour l’accompagner les enfants et moi. C’est au cours d’un de ces voyages que Christian me présenta Robert comme étant un de ses associés en affaires.
Peut-être qu’inconsciemment, j’avais choisi de mettre des œillères devant mes yeux.
En 2016, à l’heure matinale où je me souviens de cette partie de ma vie, une des plus tristes, la plus tourmentée, après celle bien sûr où mon cœur fut à jamais brisé, ces années qui furent aussi les plus belles, celles qui m’avaient en peu de temps redonné goût à la vie. Grâce à elles, j’espérais refonder une famille et retrouver mes quatre enfants. Elles furent une entrave bénie, malgré les autres années qui suivirent.
Alors que je regarde les cicatrices gravées sur mes bras, mes poignets et d’autres parties de mon corps, traces indélébiles de ces instants forts en émotions que m’avait offerts la vie, je pense aux moments de doute qui suivirent les mois entrecoupés de plusieurs semaines de bonheur que l’éternel daigna m’accorder. Aujourd’hui, je m’apprête à dévoiler à ma fille Katel les instants de sa véritable conception, un lourd secret que seul mon nouveau compagnon partage en silence avec moi.
En mon for intérieur saigne une plaie béante, bien qu’invisible, un passé qu’il m’est impossible de taire plus longtemps.
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J’habite à Eguisheim, un des plus typiques, si ce n’est à mon sens le plus beau des villages alsaciens, tant il a su conserver ses rues étroites pavées, ses maisons à colombages fleuries de multiples couleurs du seuil au toit. Ce bourg n’en est pas moins le berceau d’un vignoble réputé.
Classé parmi les plus beaux villages de France, cette bourgade abrite depuis toujours une auberge, signalée par une pancarte représentant un couple régional dansant sur une musique traditionnelle, signalisation fixée au mur par un ensemble de tiges en fer forgé, et dénommée comme il se doit, AUBERGE ALSACIENNE, Hôtel Restaurant, établissement tenu par ma famille depuis trois générations, composée pour l’heure de notre couple profitant de nos retraites fictives bien méritées.
Soixante-six ans pour mon ami Franz, et soixante-sept ans pour moi, Muriel, deux filles Katel, et Grete abordant respectivement trente-six printemps pour la plus âgée et trente ans pour la cadette, l’actuelle véritable gérante de cet établissement, héritage familial. Mon mari depuis trente ans, fit fortune dans l’immobilier de luxe.
La veille, le 8 septembre 2016, même date que le jour anniversaire de mes jumelles, toute la famille se prépara à une fête, celui de Katel qui avait choisi ce jour pour m’annoncer une nouvelle qui sembla importante à ses yeux, à la suite de quoi, je prévis moi-même lui dévoiler plusieurs vérités à mon sujet tout aussi importantes.
Huit mois que Katel fréquentait un homme de trente-deux ans, bien sous tous rapports comme l’on dit souvent, issu d’une famille bourgeoise, dont les parents, chirurgiens au Centre Hospitalier de L’Alsace, à Colmar, avaient pu lui financer des études notariales. Ronald, clerc de notaire, connu ma fille Katel par les moyens modernes de nos jours, les réseaux sociaux, en l’occurrence, un site de rencontre renommé et normalement sérieux.
Dix-huit heures sonnèrent à l’horloge comtoise de la salle à manger, un meuble qui eut son importance dans mon histoire, quand la clochette de la porte tinta.
Après un long baiser, elle prit son fiancé par la main, le conduisit auprès de la famille qui patientait dans le salon.
Les yeux de ma fille aînée scintillèrent de bonheur.
Il cherchait ses mots.
Franz se mit à rire.
Katel fut ravie et se jeta au cou de son père.
À les voir s’enlacer, personne ne pouvait douter de la filiation qui les liait. Je ne remercierai jamais assez Franz de l’attention qu’il m’avait portée alors que j’étais moralement au plus bas, après les épreuves que je venais de traverser durant les années soixante-dix. Néanmoins, en ce jour de fête, je me devais de tout avouer.
Je m’apprêtai à quitter la table dans le but de ramener le dessert, quand ma fille Katel proposa.
Pendant qu’elle coupa les parts du moka enduit de crème au goût noisette, préparé pour l’occasion, je m’attachai de mon côté aux préparatifs du café.
Je pris ma fille dans mes bras.
Puis son regard changea. Une once de peur traversa son visage.
Finalement Katel choisit de me consacrer les premières heures matinales du lendemain. Quand vint l’heure de se coucher, je me démaquillai dans le petit réduit qui prolongeait notre chambre. Franz attendait, allongé, sur le lit.
Je caressai son torse recouvert de neige.
Franz me prit dans ses bras protecteurs. Bien que sexagénaire, bientôt septuagénaire, mon corps usé, ridé par le temps, marqué par les périodes amères, semblait encore lui plaire.
J’avais mis du temps avant d’accorder à mon nouvel ami un enfant, déçue par la vie, affaiblie par les épreuves que j’avais traversées. Je n’avais plus le cœur à fonder une nouvelle famille. Franz fut plus que patient. Il fut récompensé de son sacrifice. Jamais je ne pensais trouver un jour un homme aussi compréhensif. Depuis quelques années, faire l’amour n’avait plus pour nous la même signification et certaines attentions particulières suffisaient à nous satisfaire.
Pendant ce temps dans la chambre de Katel et Ronald.
Ronald emprisonna Katel dans ses bras, picora son corps de petits baisers, tout en exprimant.
Le matin suivant, 8hoo, Katel et Grete patientaient, assises de chaque côté de la table de la cuisine, pour partager le petit déjeuner, pendant que nos deux hommes effectuaient un jogging sur les sentiers qui conduisaient aux vignes situées en périphérie du village.
Je montrai mes poignets, mes bras et aussi quelques traces indélébiles sur mon corps.
Je vivais au sein d’une famille heureuse et fière de gérer l’auberge héritée de mes grands-parents alsaciens, qui avaient su en préserver en intégralité son originalité, malgré les déboires de la dernière guerre. Fille aînée, suivie de deux sœurs Frida la cadette et Greta, la benjamine, âgées respectivement de dix et huit ans, j’avais tout juste quinze ans, en cet été 1964, lorsque je rencontrai lors d’une cérémonie de mariage un homme qui fut désigné comme mon cavalier.
Rendez-vous était donné devant la mairie d’Eguisheim. Les présentations furent furtives.
Puis elle me glissa à l’oreille.
Il m’embrassa naturellement sur les joues, comme tout à chacun en ce jour de fête. Nous nous dévoilions le strict nécessaire qui permit de nous connaître un peu plus. Bien que près de dix ans nous séparaient, il était beau et charmant, et son allure sûre me séduisit immédiatement.
La cérémonie se déroula sans encombre : serments prononcés à la mairie, puis défilé sur la ruelle étroite et pavée qui traverse en son centre le village, jusqu’à l’église toute proche. Serments renouvelés, approuvés par plus de cent invités.
Le repas prévu dans le parc boisé du lieudit « les Trois Châteaux » à Husseren les Châteaux, un village limitrophe, était entrecoupé par des jeux préparés pour agrémenter la soirée, et des chansons jouées par un petit orchestre réputé en Alsace.
Il s’amusa comme un fou et dansa à merveille. L’accompagner sur toute sorte de musiques fut un véritable enchantement. À la nuit tombée, il me proposa une petite escapade dans sa Renault 8 Gordini bleue rayée de blanc. Non loin du parc, le long d’un petit chemin forestier, il stoppa sa voiture et m’embrassa tendrement. Il ouvrit les vitres à l’avant. Il enclencha une invention récente, une cassette audio. Ma vie d’Alain Barrière, le plus grand succès de cet été 1964, berça ces minutes enchanteresses. Il fut le premier homme à m’embrasser ainsi sur les lèvres. Le premier à me regarder autrement qu’une gamine.
Il fut doux, prévenant. Ses caresses me donnèrent des frissons. Il me parla comme à une femme. Il me trouva belle et désirable.
Envoutée par ses yeux bleus scintillants, bercée par sa voix mélodieuse, je ne savais plus où j’étais, ni ce que je faisais, et sans m’en rendre compte j’encourageai sa demande. Allongée, à moitié dévêtue sur le siège mis en position couchette par ses soins, je lui cédai. La douleur de l’instant fut rapidement apaisée par son expérience. Il put prétendre cette nuit-là, d’être mon premier amant, mon premier amour.
Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait. Deux mois après cette fameuse soirée, je ressentis des vertiges matinaux, à peine avais-je mis le pied sur le plancher de ma chambre. Ce fut au cours d’un petit déjeuner que se déclencha un symptôme que toutes les mères savent déceler. Les toilettes furent rapidement les bienvenues. Papa pensa aussitôt à une grippe intestinale, ancienne appellation de la gastro-entérite, ou quelque chose de similaire, et appela le médecin.
Cela n’a pas été facile de devoir avouer à mes parents mon aventure avec cet homme pratiquement inconnu, ce cavalier que j’avais vu une seule et unique fois. Ce jour-là fut horrible.
Le praticien, ami de la famille m’ausculta en présence de ma mère. Un bon quart d’heure après, il n’avait plus aucun doute sur mon état, et demanda à me parler en privé.
Confiante, maman céda à sa demande et rejoignit mon père au salon.
Soudain, le souvenir de la nuit qui suivit le mariage me vint en mémoire.
À cet instant, maman ouvrit rapidement la porte de ma chambre.
De quoi ? Ai-je bien entendu ? Tu as couché avec Christian Violet et il t’a mise enceinte ?
Mon père avait surpris les principales phrases de notre conversation et surgit dans ma chambre en furie. Et, sans que je m’y attende, il me gifla violemment. Ce fut la première et j’espérai la dernière fois qu’il montra une telle rancœur à mon comportement. Ma joue droite me brûla.
Il me menaça d’une seconde gifle, son geste fut stoppé par Charles, le médecin de famille.
Ma requête fut exaucée. Mes parents contactèrent Jeannine, ma cousine, la jeune mariée, pour connaître l’adresse de Christian. Puis un jour, mon cavalier d’un soir réapparut. Nous fûmes assis au salon, moi sur le canapé, entourée de mes parents, et Christian assis au creux d’un fauteuil en cuir, séparé de nous par une table basse dont les pieds, sculptés dans le chêne, dessinaient des couples enlacés. Le pauvre homme subit un interrogatoire en règle.