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Extrait : "STANISLAS, entraînant Amanda : Allons, entrez ; entrez, vous dis-je. AMANDA : Mais, monsieur, vous me faites mal ! STANISLAS : Tant mieux ! Un grand bien sort souvent d'un grand mal ; supportez le mal pour l'instant ; le bien viendra plus tard. SPENGLER, avec admiration : Quels hommes que ces Klephtes !"
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Pochade grecque
par M. François Mons
La plus belle chambre du repaire des brigands klephtes. – Luxe à volonté. – Accessoires indispensables : Un lit et un secrétaire quelconques. – Une panoplie et quelques sièges. – Au mur pend un tube acoustique.
Personnages
Stanislas Belamandopoulos, brigand grec.
Yoland Spengler, touriste.
Amanda Spengler, sa femme.
La scène se passe à Marathon (Grèce), de nos jours.
Stanislas, Amanda, Spengler.
Allons, entrez ; entrez, vous dis-je.
Mais, monsieur, vous me faites mal !
Tant mieux ! Un grand bien sort souvent d’un grand mal ; supportez le mal pour l’instant ; le bien viendra plus tard.
Quels hommes que ces Klephtes !
Tiens ! Comment êtes-vous là, vous ? Ceci est le côté des dames ; allons, allons, suivez-moi.
Il remonte.
Envoyé en mission en Grèce par l’Académie libre des sciences inutiles de la Caroline du Sud, pour rechercher, d’après des documents que nous n’avons pas lieu de croire apocryphes…
L’arrivée de votre rançon fera mieux votre affaire que toutes les missions de la terre.
Pourriez-vous me dire, monsieur, si cette fameuse pantoufle que l’on attribue à la Belle Hélène… ?
Allons, voyons ! Allons, voyons !
Quels hommes que ces Klephtes ! – Venu en Grèce, en ma double qualité d’helléniste et de philhellène…
Côté des hommes, mon bon monsieur ; côté des hommes !…
Ma femme, ma femme ! Si vous trouvez des documents précieux…
C’est bon, c’est bon ! on vous écrira…
Stanislas et Spengler disparaissent ; la porte de la caverne se referma.
Que dites-vous de cette aventure ?
Vous, madame, attendez.
Il disparaît de nouveau.
Et comment n’attendrais-je pas ? Je suis sous clef, (Sortant un carnet et lisant.) « Le 24 avril 1877, mariée à l’église Notre Dame de Lorette et, le 25, à la chapelle Taitbout, avec sir Yoland Spengler, directeur du journal américain l’Evening Morning de Paris, membre de soixante-dix-neuf sociétés savantes, et auteur du fameux mémoire sur la queue du chien d’Alcibiade ; le 26 au soir, embarquée à Marseille, après vingt heures de chemin de fer ; première nuit nuptiale, à bord ; mal de mer de mon mari ; le 27, avoir admiré l’immensité ; nuit du 27 au 28, continuation du mal de mer de mon mari ; le 28, avoir encore admiré l’immensité, guérison de mon mari ; le 29, avoir à mon tour beaucoup souffert ; mon mari me dit en riant que c’est aussi un mal de mer ; avoir ri comme lui, mais sans en avoir envie ; le 29, avoir écrit à maman une lettre consultative ; le 30, débarquée à Athènes ; le 31, partie après déjeuner, avec mon mari, pour visiter les champs de Marathon… » Écrivons, (Elle écrit.) « Arrêtée par des bandits et violemment séparée de sir Yoland… » (Stanislas reparaît au fond.) Ah ! quelqu’un !
Elle remet son carnet dans sa poche.
Amanda, Stanislas.